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1. Introduction
Au décours d’une chirurgie thoracique d’exérèse pulmonaire les complications sont
nombreuses et de gravité variable. Celles-ci peuvent être d’ordre cardio-vasculaire
(trouble du rythme supra ventriculaire et ventriculaire, infarctus du myocarde, maladie
thromboembolique) ou bien d’origine respiratoire. Parmi les complications
respiratoires certaines sont d’origine mécanique (fistules broncho-pleurales,
atélectasies récidivantes) et d’autres de cause infectieuse (bronchites et pneumopathies
post-opératoires). Les pneumopathies post-opératoires sévères représentent une
complication fréquente et grave pouvant engager le pronostic vital (6, 44, 53, 82, 99).
L’incidence et l’épidémiologie des PPOS restent cependant mal connues et très
variables selon les différentes séries publiées dans la littérature. Ceci étant
probablement lié en partie à la difficulté du diagnostic. En effet, chez ces patients
ayant subi une intervention lourde, les critères classiques permettant de définir une
pneumonie sont difficiles à déceler. La thoracotomie et les gestes de résection
pulmonaire modifient l’imagerie thoracique, rendant son interprétation plus complexe
quand à l’apparition de nouvelles images évocatrices d’infection parenchymateuse
(107). Par ailleurs la fièvre peut être masquée par les traitements antalgiques comprenant
souvent du paracétamol en association aux morphiniques et enfin, les critères
inflammatoires biologiques sont peu spécifiques en période post-opératoire.
De nombreux paramètres rentrent en compte dans le risque de développer une PPO (8,
32, 33). Il existe des facteurs de risque intrinsèques à l’état de santé du patient
comprenant: l’état nutritionnel, les antécédents de tabagisme, l’âge ainsi que les
pathologies cardio-pulmonaires associées. D’autre part, il y a ceux liés au type de
l’intervention chirurgicale. En effet, l’abord chirurgical par thoracotomie et la
résection pulmonaire ont été identifiés comme des facteurs de risque indépendants
dans le développement des PPO. Selon le type d’étude et l’importance du geste
opératoire l’incidence des PPO varie de 5,3 à 43% (10, 53, 82, 99). Cependant tous les
auteurs s’accordent sur leur gravité avec un taux de mortalité avoisinant les 20% (2).
Logiquement, la prise en charge des infections aiguës nécessite la mise en place d’un
traitement antibiotique approprié le plus précocement possible sur les bactéries