pneumopathies severes post operatoires de chirurgie de resection

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UNIVERSITE PARIS VAL-DE MARNE
FACULTE DE MEDECINE DE CRETEIL
***********************************
ANNEE 2004
N°
THESE
POUR LE DIPLOME D’ETAT
DE
DOCTEUR EN MEDECINE
Discipline : Pneumologie
-----------Présentée et soutenue publiquement le
Par BELE Nicolas
Né le 7 Août 1976
-----------
PNEUMOPATHIES SEVERES POST OPERATOIRES DE CHIRURGIE DE
RESECTION PULMONAIRE : EPIDEMIOLOGIE BACTERIENNE ET
IMPACT D’UNE ANTIBIOTHERAPIE ADAPTEE PRECOCE
PRESIDENT DE THESE :
M.HUCHON Gérard
LE CONSERVATEUR DE LA
BIBLIOTHEQUE UNIVERSITAIRE
DIRECTEUR DE THESE :
M.RABBAT Antoine
Signature du
Directeur de thèse
Cachet de la bibliothèque
universitaire
3
MES REMERCIEMENTS A :
-
Monsieur le Professeur Huchon d’avoir accepté de présider cette thèse.
-
Antoine Rabbat mon directeur de thèse.
-
Monsieur le Professeur Regnard et le Docteur Magdeleinat chirurgiens
thoraciques.
-
Nicolas Roche pour son aide dans les analyses statistiques.
-
Christine Lorut pour son aide dans le recrutement des patients.
-
Anne Casetta et Julien Loubinoux pour leurs conseils relatifs à la bactériologie.
-
Célia pour son aide et son soutien sans faille.
4
TABLE DES MATIERES
INDEX DES ABBREVIATIONS
p4
INTRODUCTION
p5
METHODE
p8
RESULTATS
p 20
DISCUSSION
p 50
CONCLUSION
p 69
BIBLIOGRAPHIE
p 71
ANNEXE 1
p 84
ANNEXE 2
p 86
ANNEXE 3
p 87
ANNEXE 4
p 88
ANNEXE 5
p 89
ANNEXE 6
p 90
ANNEXE 7
p 91
ANNEXE 8
p 93
ANNEXE 9
p 95
5
INDEX DES ABREVIATIONS:
ASA (score) : American Society of Anesthesiologist
BPCO : Broncho-pneumopathie chronique obstructive.
ECBC : Examen cytobactériologique des crachats.
IRA: Insuffisance respiratoire aiguë.
IGS 2 (score) : Indice de gravité simplifié.
IMC : Indice de masse corporelle en Kg/m2.
LBA : Lavage broncho alvéolaire.
LOD : Logistic Organ Dysfunction score.
PA (intoxication tabagique exprimé en) : Paquet année.
PDP : Prélèvement distal protégé.
PPO : Pneumopathie post-opératoire.
PPOS : Pneumopathie post-opératoire sévère.
EFR : Epreuves fonctionnelles respiratoires.
INDEX DES EXAMENS PARACLINIQUES
MESURE
: ABREVIATIONS ET UNITES DE
Albuminémie : Exprimée en g/l. Normale entre 35 et 55 g/l.
Créatininémie : Exprimée en µmol/l. Normale entre 50 et 120 µmol/l.
CPT : Capacité pulmonaire totale, exprimée en litre (l).
CRP : Protéine C réactive, exprimée en mg/l. Normale < à 5 mg/l.
PaO2 : Pression artérielle en oxygène exprimée en mmHg. Normale entre 80 et 100
mmHg.
PaCO2 : Pression artérielle en dioxyde de carbone exprimée en mmHg. Normale
entre 35 et 45 mmHg.
Urée plasmatique : Exprimée en mmol/l. Normale entre 2,5 et 8 mmol/l.
VEMS : Volume expiré minute seconde, exprimé en litre par seconde (l/sec).
VEMS / CV : Volume expiré minute secondes sur capacité vitale, exprimé en % de
la valeur théorique.
6
1. Introduction
Au décours d’une chirurgie thoracique d’exérèse pulmonaire les complications sont
nombreuses et de gravité variable. Celles-ci peuvent être d’ordre cardio-vasculaire
(trouble du rythme supra ventriculaire et ventriculaire, infarctus du myocarde, maladie
thromboembolique) ou bien d’origine respiratoire. Parmi les complications
respiratoires certaines sont d’origine
mécanique
(fistules
broncho-pleurales,
atélectasies récidivantes) et d’autres de cause infectieuse (bronchites et pneumopathies
post-opératoires). Les pneumopathies post-opératoires sévères représentent une
complication fréquente et grave pouvant engager le pronostic vital (6, 44, 53, 82, 99).
L’incidence et l’épidémiologie des PPOS restent cependant mal connues et très
variables selon les différentes séries publiées dans la littérature. Ceci étant
probablement lié en partie à la difficulté du diagnostic. En effet, chez ces patients
ayant subi une intervention lourde, les critères classiques permettant de définir une
pneumonie sont difficiles à déceler. La thoracotomie et les gestes de résection
pulmonaire modifient l’imagerie thoracique, rendant son interprétation plus complexe
quand à l’apparition de nouvelles images évocatrices d’infection parenchymateuse
(107)
. Par ailleurs la fièvre peut être masquée par les traitements antalgiques comprenant
souvent du paracétamol en association aux morphiniques et enfin, les critères
inflammatoires biologiques sont peu spécifiques en période post-opératoire.
De nombreux paramètres rentrent en compte dans le risque de développer une PPO (8,
32, 33)
. Il existe des facteurs de risque intrinsèques à l’état de santé du patient
comprenant: l’état nutritionnel, les antécédents de tabagisme, l’âge ainsi que les
pathologies cardio-pulmonaires associées. D’autre part, il y a ceux liés au type de
l’intervention chirurgicale. En effet, l’abord chirurgical par thoracotomie et la
résection pulmonaire ont été identifiés comme des facteurs de risque indépendants
dans le développement des PPO. Selon le type d’étude et l’importance du geste
opératoire l’incidence des PPO varie de 5,3 à 43%
(10, 53, 82, 99)
. Cependant tous les
auteurs s’accordent sur leur gravité avec un taux de mortalité avoisinant les 20% (2).
Logiquement, la prise en charge des infections aiguës nécessite la mise en place d’un
traitement antibiotique approprié le plus précocement possible sur les bactéries
7
responsables, ceci éventuellement associé à un geste de drainage ou de débridement en
cas de collection purulente. L’intérêt d’une antibiothérapie adaptée précoce reste
cependant difficile à démontrer sur le plan scientifique. Effectivement, la réalisation
d’études randomisées n’étant pas possible pour des raisons éthiques.
L’impact d’une antibiothérapie adaptée précocement ou non sur le pronostic d’une
infection aiguë ne peut donc être apprécié que par des études rétrospectives comparant
des cohortes de patients dont certains n’ont pas bénéficié d’un traitement initial
approprié sur le plan microbiologique. Ainsi, le gain d’une antibiothérapie adaptée
précoce a déjà été évalué dans le cadre d’études portant sur les septicémies
56, 60, 61, 66, 72)
les pneumopathies communautaires
(68, 86)
(9, 35, 43, 49,
ou acquises sous ventilation
mécanique (1, 26, 52, 57, 69, 90, 91). Ces études retrouvant, pour certaines d’entre elles, une
mortalité plus faible et des durées de séjour hospitalier moindre chez les patients
bénéficiant d’une antibiothérapie adaptée dans la prise en charge thérapeutique initiale.
Actuellement, l’émergence de bactéries multirésistantes rend de plus en plus difficile
le « pari » microbiologique majorant ainsi le risque d’un traitement inadapté et donc
l’existence d’un délai dans la mise en place d’un traitement optimal. Ceci pouvant être
responsable d’un pronostic plus défavorable pour le patient (22, 37, 38, 103, 104).
De nombreuses études ce sont intéressées aux pneumopathies communautaires et aux
pneumopathies nosocomiales acquises sous ventilation mécanique. Ces études, ont
permis de bien décrire le type de populations et d’identifier certains facteurs de risque,
certains critères de gravité mais également l’épidémiologie microbiologique de ces
infections. Grâce à ces connaissances, les sociétés savantes de langue anglaise ou
française ont pu éditer des recommandations
(48, 67, 70, 88)
. Dans le cadre des
pneumopathies acquises à l’hôpital les recommandations reposent toutes sur l’analyse
de facteur de risque de germe particulier, le délai de survenue de la pneumonie et sur
les résultats d’examens microbiologiques
(48, 67, 88)
. En revanche, la gravité initiale des
patients n’est pas toujours citée comme un élément modifiant le choix de
l’antibiothérapie initiale. Ces recommandations permettent une meilleure prise en
charge diagnostique et thérapeutique, améliorant le pronostic des patients lorsqu’elles
sont appliquées par les médecins praticiens (76).
8
En revanche, peu d’études ce sont intéressées aux PPOS après chirurgie de résection
pulmonaire. L’épidémiologie microbiologique chez ces patients est insuffisamment
connue. Leur prise en charge reste « calquée » sur les connaissances des
pneumopathies
communautaires,
nosocomiales
ou
acquises
sous ventilation
mécanique. Cependant, la population concernée par la chirurgie pulmonaire d’exérèse
est particulière. En effet, ces patients sont le plus souvent soumis à une intoxication
tabagique chronique, porteurs de nombreuses comorbidités cardio-pulmonaires avec
en tout premier lieu des maladies respiratoires chroniques. De plus, l’indication
chirurgicale est le plus souvent portée dans le cadre d’une maladie néoplasique
broncho-pulmonaire qui constitue une immunodépression modérée. Par ailleurs, les
indications de chimiothérapie pré-opératoires se sont élargies
(98)
. Ainsi, tout laisse à
penser que l’épidémiologie bactérienne n’est pas superposable à celle des patients tout
venants.
Le but de notre travail est multiple :
-En premier lieu, à partir des PPOS documentées sur le plan
microbiologique, nous étudierons l’épidémiologie bactérienne afin
d’identifier les bactéries les plus fréquemment responsables de PPOS.
Ceci de façon globale et en fonction du délai d’apparition de la PPOS
par rapport au jour de l’intervention.
-Ensuite, il s’agit d’analyser, dans le cadre de PPOS de résection
pulmonaire, les prescriptions d’antibiotiques et de vérifier leurs
adéquations aux recommandations émises dans l’hôpital.
-Enfin, nous étudierons l’impact d’une antibiothérapie adaptée précoce
(débutée dans un délai de moins de vingt quatre heures après le
diagnostic de la PPOS) sur le pronostic des patients.
9
2. Méthode
Il s’agit d’une étude rétrospective menée entre Juin 2001 et Mars 2004 incluant les
patients ayant présenté une PPOS après chirurgie d’exérèse pulmonaire à l’Hôtel Dieu
à Paris.
Cette étude regroupe sur 34 mois les patients hospitalisés en post-opératoire de
chirurgie thoracique ayant séjourné en service de réanimation et ayant développé une
PPOS.
L’hôpital de l’Hôtel Dieu à Paris est un centre hospitalo-universitaire de 470 lits
comprenant entre autre un service de chirurgie thoracique, un service de réanimation
chirurgicale de 8 lits et un service de réanimation médicale comprenant 8 lits d’aigu et
8 lits de post aigu.
2.1
TYPE DE L’ETUDE ET RECUEIL DES DONNEES
Il s’agit d’une étude rétrospective cherchant à évaluer : l’épidémiologie bactérienne,
les pratiques de la prescription des antibiotiques, et l’impact d’une antibiothérapie
précoce adaptée sur les PPOS de résection pulmonaire.
Les patients inclus dans cette étude sont tous ceux ayant présenté un épisode de
pneumopathie sévère documentée sur le plan bactériologique en post opératoire de
chirurgie thoracique de résection pulmonaire et ayant séjourné en service de
réanimation entre Juin 2001 et Mars 2004.
Les patients étaient exclus si :
-
Ils ne présentaient pas les critères de sévérité citer ci dessous.
-
Ils étaient transférés dans une autre structure hospitalière et dont
le suivi était interrompu.
-
La documentation bactériologique était nulle ou à taux non
significatifs selon les méthodes validées.
10
-
L’ensemble des données nécessaires n’était pas retrouvé ou
exploitable dans les dossiers médicaux.
L’un des objectifs de l’étude était d’analyser les pratiques d’antibiothérapie en cas de
PPOS et ses relations avec le devenir du patient.
Ces pratiques étaient évaluées sur :
-
Les types de molécules.
-
L’utilisation d’une monothérapie ou d’une association.
-
Les modalités d’administration.
-
Le délai d’administration.
-
Le caractère adapté ou non.
Les critères de jugement retenus pour analyser l’évolution des patients étaient :
-
La mortalité hospitalière.
-
La durée d’hospitalisation en unité de soins intensifs.
-
La durée d’hospitalisation en service spécialisé de chirurgie
thoracique.
-
L’incidence de l’apparition de signe d’insuffisance respiratoire
aiguë.
-
L’incidence du recours à la ventilation mécanique.
-
La durée de la ventilation mécanique.
-
L’incidence de l’utilisation d’amines vasoactives.
Le recueil des données a été effectué à l’aide d’un questionnaire pré établi (Annexe 1)
et à partir des dossiers médicaux, des dossiers d’anesthésie et des dossiers para
médicaux.
Les données recueillies comprenaient :
-
Des données cliniques avec : l’âge, le sexe, l’indice de masse
corporelle, l’existence ou non d’allergies, d’une cardiopathie
11
sous jacente, d’une intoxication tabagique quantifiée en paquets
années, d’une intoxication éthylique, d’une maladie pulmonaire
chronique (BPCO voir Annexe 2, syndrome restrictif), néoplasie
évolutive, radio ou chimiothérapie adjuvante.
-
Des
données
biologiques pré-opératoires :
albuminémie,
créatininémie, urée plasmatique, CRP, PaO2, PaCO2.
-
Des données spirométriques pré-opératoires : VEMS, rapport de
VEMS / CV, et CPT.
-
Des données concernant l’intervention chirurgicale : type de
l’intervention,
côté
de
l’intervention,
et
le
type
de
de
la
l’antibioprophylaxie.
-
Des
données
concernant
les
caractéristiques
pneumopathie : documentation bactériologique et identification
du germe ainsi que des mécanismes de résistance habituels,
existence ou apparition d’une pleurésie associée à la
pneumopathie, délai précoce (inférieur à 24 heures) ou non
d’une antibiothérapie adaptée et date d’apparition de la
pneumopathie par rapport à l’intervention chirurgicale.
Afin de comparer les populations, différents scores ont été calculés à partir des
données recueillies :
-
Le score ASA est calculé en pré-opératoire et permet
d’apprécier le degré d’autonomie et le risque opératoire de
chaque patient (Annexe 3) (81).
-
Le Score de Arozullah ou Postoperative Pneumonia Risk
Index (PPRI) permet d’évaluer la probabilité pour un patient de
développer une pneumopathie en post-opératoire en fonction de
certains paramètres relatifs aux antécédents médicaux du
12
patient, au type de l’intervention et de l’anesthésie (Annexe 4)
(2)
-
.
L’IGS 2 est un score permettant d’apprécier la gravité des
patients à l’admission en réanimation (65).
2.2
DEFINITIONS
Les critères diagnostics de pneumopathie, retenus par la majorité des auteurs, se basent
sur les recommandations édictées par le CDC (Centers for Disease Control) et
l’American and European Consensus Guidelines for the Diagnosis of Pneumonia and
ARDS et ne prennent pas en compte systématiquement les critères microbiologiques
(38)
.
a.
Critères diagnostics des pneumopathies
Dans notre étude, nous avons décidé que le diagnostic de pneumopathie était retenu
s’il existait au moins trois des critères suivants :
-
Leucocytes
supérieurs
à
10.000 /mm3
ou
inférieurs
à
3.000/mm3.
-
Fièvre supérieure à 38,5°C ou inférieure à 35°C.
-
Expectorations purulentes.
-
Infiltrats persistants à la radiographie thoracique (supérieurs à
48 heures).
-
Bactéries pathogènes provenant d’aspirations trachéales.
b.
Documentation bactériologique
Tous les patients suspects de pneumopathie selon les critères cités ci-dessus ont
bénéficié d’une fibroscopie bronchique afin de réaliser des prélèvements
microbiologiques quantitatifs.
13
La pneumopathie est dite documentée si une bactérie est mise en évidence selon une
technique, invasive ou non, validée et à taux significatif (4, 13, 19, 25, 77, 100).
Parmi les techniques non invasives nous avons retenus :
-
Examen Cyto-Bactériologique des Crachats.
-
Hémocultures positives à germes pathogènes en l’absence d’un
autre foyer infectieux.
-
Antigénurie légionelle (Binax NOW tm, Portland, USA).
Parmi les techniques dites invasives nous avons retenus :
-
Aspiration trachéo-bronchique.
-
Prélèvement distal protégé.
-
Brosse de Wimberley ou brosse bronchique distale protégée.
-
Lavage broncho-alvéolaire.
Les seuils de positivité sont ceux retenus dans la littérature avec :
-
Pour l’ECBC : les cellules épithéliales doivent être < à
10 /champs, les leucocytes doivent être > à 25/champs avec
cultures de flores monomorphes > à 107 UFC/ml ou présence de
germe pathogène obligatoire (78).
-
Pour l’aspiration trachéo-bronchique le seuil est de 107 UFC/ml
(19)
.
-
Pour le LBA le seuil est de 104 UFC/ml (100).
-
Pour le PDP et la brosse de Wimberley le seuil est de 103
UFC/ml (4).
14
En cas de mise en évidence d’un germe pathogène dans un liquide de ponction
pleurale ou de cavité de pneumonectomie le diagnostic de pleurésie purulente ou
d’infection de cavité résiduelle de pneumonectomie était posé.
c.
Techniques des prélèvements microbiologiques
Dans notre centre de réanimation respiratoire, au moins un bronchoscope flexible est à
disposition 24 heures sur 24 et tous les membres de l’équipe médicale sont entraînés
à la pratique de la fibroscopie bronchique. Par ailleurs, le laboratoire de bactériologie
est également ouvert 24 heures sur 24 et les prélèvements bactériologiques sont pris en
charge à toute heure de la journée.
La fibroscopie bronchique est effectuée sous anesthésie locale par Lidocaïne 2% par
voie nasale chez les patients en ventilation spontanée et par la sonde d’intubation en
cas de ventilation invasive. Sous contrôle de la pression artérielle, de la fréquence
cardiaque, d’un
tracé électrocardiographique et de la saturation trans-cutanée en
oxygène.
Dans notre étude les prélèvements distaux étaient obtenus par l’intermédiaire d’un
cathéter télescopique (PDP ou Brosse) ou par la réalisation d’un LBA. Le choix de la
technique était laissé à l’appréciation du médecin clinicien.
d.
Critères de sévérité des PPOS
Dans notre étude, les pneumopathies sont considérées comme sévères selon la
définition de la conférence de consensus de l’American Thoracic Society éditée en
1995 (Tableau n° 1)
(12)
. Celle-ci permettant de guider la prise en charge des
pneumopathies nosocomiales.
15
Tableau n° 1 : Critères de sévérité d’une pneumopathie acquise à l’hôpital
-Admission en service de soins intensifs.
-Insuffisance respiratoire aiguë définit par la nécessité d’un recours à la ventilation
mécanique ou le besoin d’une fraction en oxygène supérieure à 35% pour maintenir une
saturation artérielle en oxygène supérieure à 90%.
-Infiltrat radiologique d’aggravation rapide, atteinte de plusieurs lobes ou apparition
d’une abcédation.
-Signes évidents de sepsis sévère avec hypotension :
Etat de choc (TA systolique < 90mm Hg, ou TA diastolique < 60 mm Hg).
Recours aux catécholamines pour une durée de plus de 4 heures.
Diurèse < 20 ml/h ou < 80 ml/4h (en l’absence d’une autre cause).
Insuffisance rénale nécessitant l’hémodialyse.
e.
Antibiothérapie adaptée
Nous avons considéré qu’une antibiothérapie était adaptée, si elle répondait aux
critères suivants (56):
-
Le spectre d’activité d’au moins un des antibiotiques utilisés est
actif sur le ou les germes documentés selon les données de
l’antibiogramme.
-
La posologie est adaptée au poids et à la clairance rénale ou
hépatique.
-
La voie d’administration est adaptée aux caractéristiques
pharmacocinétiques de l’antibiotique utilisé.
-
Deux antibiotiques actifs en cas d’infection par Pseudomonas
aeruginosa.
f.
Détermination du délai de l’antibiothérapie
Le délai de la mise en place d’une antibiothérapie adaptée a été défini comme le temps
écoulé entre le moment où les critères nécessaires au diagnostic clinique de
16
pneumopathie sont réunis et l’heure de la première injection d’au moins un
antibiotique actif sur le ou les germes documentés (deux en cas de Pseudomonas
aeruginosa). L’heure de la première injection étant déterminée à partir des feuilles de
planning de soins infirmiers. Du fait d’un planning infirmier dont les tranches horaires
était divisées entre matin, midi et soir, nous n’avons pas pu déterminer une heures
précise entre l’heure du diagnostic et l’heure de la première injection d’antibiotique
pour certaines unités d’hospitalisation de salle de chirurgie. En revanche, pour tous les
patients, il était possible de savoir si le délai était inférieur ou supérieur à 24 heures.
Ainsi, un délai a été considéré comme précoce si l’antibiothérapie adaptée a été
débutée moins de 24 heures après le diagnostic de pneumopathie.
Ce délai a été basé sur les résultats de plusieurs études antérieures effectuées dans le
cadre de pneumopathies acquises sous ventilation mécanique et suggérant qu’une
antibiothérapie adaptée débutée au delà des 24 premières heures du diagnostic pourrait
augmenter la mortalité et la durée de séjour en réanimation chez ces patients (52).
g.
Types de chirurgie
Le type de chirurgie concerne ici la chirurgie thoracique de résection pulmonaire
quelque soit le motif de l’intervention chirurgicale.
Ainsi les différents types d’intervention ont été rassemblés en plusieurs groupes :
-
Pneumonectomie droite ou gauche avec ou sans résectionanastomose de trachée.
-
Lobectomie
dite
« simple »
avec
curage
ganglionnaire
médiastinal.
-
Lobectomie dite « compliquée » c'
est-à-dire lorsque celle-ci est
complétée d’un geste de résection pleurale, péricardique,
pariétale ou bien associée à un geste de résection-anastomose.
-
Bi lobectomies.
-
Segmentectomies réglées et Wedges (résections atypiques).
17
En raison d’un faible nombre de segmentectomies ou de Wedge, il a été décidé
d’inclure ces patients dans le groupe « lobectomie simple » pour les analyses
statistiques.
h.
Insuffisance respiratoire aiguë (IRA)
L’incidence de l’insuffisance respiratoire et sa corrélation avec le délai de la mise en
place de l’antibiothérapie adaptée faisait partie des objectifs secondaires.
Nous avons défini, l’insuffisance respiratoire aiguë par la nécessité d’avoir recours à
la ventilation mécanique. Celle-ci comprenant d’une part la ventilation invasive et
d’autre part la ventilation non invasive (VNI). Les critères d’utilisation de la VNI dans
notre centre sont : l’existence d’une dyspnée de repos, une fréquence respiratoire
supérieure à 30 par minute, un rapport pression partielle en oxygène sur fraction
inspirée en oxygène inférieur à 200 lorsque le patient respirait à travers un masque à
haute concentration d’oxygène et une PaCo2 supérieure ou égale à 50 mmHg.
2.3
ANTIBIOPROPHYLAXIE
Les patients opérés ont bénéficié d’une antibioprophylaxie selon les recommandations
de la Société Française d’Anesthésie et Réanimation (SFAR) (93).
Entre 2001 et 2002 une céphalosporine de 2ème
génération (céfamandole) à la
posologie de 1,5g à l’induction était utilisée puis suivie de 750 mg quatre fois par jour
pendant les 48 heures suivant le geste opératoire (93).
A partir de 2002
et au vu de l’expérience du service et de certains travaux l’
antibioprophylaxie per-opératoire par céfamandole a été remplacée par l’association
d’amoxicilline et acide clavulanique à la posologie de 2 g à l’induction suivie de 2 g à
la huitième heure puis 2 g à la seizième heure suivant le geste opératoire (7, 92).
2.4
CHOIX DU TRAITEMENT ANTIBIOTIQUE DANS LES PPOS
Peu d’études ont apprécié l’épidémiologie microbiologique dans le cadre des PPOS en
chirurgie thoracique de résection pulmonaire. Il n’existe d’ailleurs pas de conférence
18
de consensus concernant leur prise en charge diagnostique et thérapeutique. Ainsi,
dans notre hôpital, le choix de l’antibiothérapie initiale est basé sur :
-Les travaux et les conférences de consensus concernant les
pneumopathies acquises sous ventilation mécanique (15, 48, 88).
-La conférence de consensus éditée en 1995 par l’American
Thoracic Society sur la prise en charge diagnostique et
thérapeutique des pneumopathies acquises à l’hôpital (12).
-L’expérience du service dans le cadre d’une étude prospective
(92)
.
L’attitude dans notre hôpital consiste en la réalisation, à tout patient suspect de PPO
d’une fibroscopie bronchique afin de réaliser des prélèvements bactériologiques
protégés. L’antibiothérapie étant débutée au décours de la réalisation de ces
prélèvements.
Ainsi, les recommandations appliquées dans le service étaient les suivantes :
-En cas de pneumopathie survenant dans les cinq jours suivant
l’intervention (groupe PPOS précoces) et en l’absence de facteur
de risque de germe résistant, l’antibiothérapie prescrite se devait
d’être active sur les germes dit « communautaires ». A savoir:
Streptococcus pneumoniae, Haemophilus, Staphylococcus aureus
sensible à la méticilline et entérobactéries de bas niveau de
résistance.
Ainsi,
les
molécules
recommandées
étaient :
amoxicilline + acide clavulanique, céfotaxime ou ceftriaxone.
-En cas de pneumopathie survenant au delà du cinquième jour de
l’intervention (groupe PPOS tardives) ou en cas de facteur de
risque de germe résistant, l’antibiothérapie recommandée devait
comprendre dans son spectre les germes responsables de
pneumopathies nosocomiales. Ainsi, une bi-antibiothérapie active
sur les germes communautaires et dont le spectre est élargie de
19
façon probabiliste sur Pseudomonas aeruginosa, Acinetobacter
spp et les entérobactéries avec haut niveau de résistance. Les
antibiotiques recommandés dans cette situation étaient une
association comprenant soit : céfépime + ciprofloxacine ou
aminoside,
pipéracilline-tazobactam
+
ciprofloxacine
ou
aminoside, ceftazidime + ciprofloxacine ou aminoside.
Une antibiothérapie active sur Staphylococcus aureus résistant à
la méticilline n’était pas systématiquement recommandée du fait
d’une faible prévalence dans le service. Ainsi l’adjonction d’un
antibiotique actif sur ce germe était laissée à l’appréciation du
clinicien.
Ces recommandations ont été validées d’une part par le comité de lutte contre les
infections nosocomiales et d’autre part par les médecins cliniciens réanimateurs,
pneumologues et chirurgiens.
Dans notre service l’antibiothérapie était toujours prescrite en accord avec un
médecin senior.
2.5
ANALYSE STATISTIQUE
Les variables continues ont été décrites par leurs moyennes ± déviation standard
(SD) ou écart type (SEM). Les sous groupes en ce qui concerne les valeurs
continues (IGS2, délai de survenue de la pneumopathie post opératoire sévère,..)
ont été définis en fonction de la valeur médiane.
Les comparaisons des caractéristiques des patients ayant reçu une antibiothérapie
adaptée précoce ou non, des patients avec pneumopathie post opératoire sévère
précoce (moins de 5 jours après l'
intervention chirurgicale) ou tardive et des
patients vivants ou décédés à l'
hôpital ont été réalisées par une analyse univariée
en utilisant les tests statistiques suivants :
-
Pour les variables continues, un test de t de Student pour les
variables normalement distribuées et un test de Wilcoxon pour les
valeurs de distribution non normales.
20
-
Pour les variables catégorielles. Le test de Chi2 ou un test exact
de Fischer. Une valeur de p < à 0,05 était considérée comme
significative.
-
La corrélation entre les différentes variables a été réalisée par une
analyse par régression linéaire simple.
Pour analyser les facteurs significativement associés à la survie hospitalière, au
recours à la ventilation mécanique et à l'
utilisation d'
amines vasopressives, les
variables avec une valeur de p < 0,1 en analyse uni variée ont été introduites dans
l'
analyse multivariée.
Les analyses statistiques ont été effectuées grâce aux modules appropriés du logiciel
Stat View (version 5.0) (SAS Institute Inc, CA, USA).
21
3. Résultats
Entre Juin 2001 et Mars 2004, 99 patients ont développé une PPOS et ont séjourné en
réanimation. Sur l’ensemble de ces patients, 13 ont été exclus en raison de
l’impossibilité de recueillir l’ensemble des données nécessaires à l’étude.
Parmi les 86 patients restants, 32 ont présenté une PPOS selon les critères clinicoradiologiques définis dans notre méthodologie mais le diagnostic microbiologique n’a
pas pu être documenté malgré la réalisation de prélèvements bronchiquesprotégés. Ces
patients n’étaient donc pas retenus dans notre analyse (Figure n° 1).
Finalement, sur une période de 34 mois, 54 patients ayant présenté une PPOS
bactériologiquement documentée, ont été inclus dans cette étude. Ceci représente une
documentation bactériologique selon des techniques validées dans prés de 62,8%.
Figure n° 1 : Répartitions des patients
PPOS
n= 99
45 patients exclus : (n=)
Dossiers incomplets : (13) - Bactériologie négative: (32)
PPOS incluses : n=54
Antibiothérapie active précoce (<24h)
n=31 (57,4%)
Antibiothérapie active tardive (>24h)
n=23 (42,6%)
Retard diagnostic : n=14 (60,9%)
Inadaptation thérapeutique : n=9 (39,1%)
22
3.1
CARACTERISTIQUES DES POPULATIONS
Parmi les 54 patients inclus, 2 groupes ont été constitués avec d’une part ceux ayant
bénéficié d’une antibiothérapie adaptée dans un délai supérieur à la vingt quatrième
heure suivant le diagnostic de la pneumopathie (groupe ATB tardive) soit 23
(42,6%). Et d’autre part ceux qui ont reçu une antibiothérapie adaptée dans un délai
inférieur à la vingt quatrième heure suivant le diagnostic de pneumopathie (groupe
ATB précoce) soit 31 patients (57,4%).
Le délai moyen d’apparition de la pneumopathie par rapport à l’intervention était de
4,4 jours dans la population totale. Parmi les patients du premier groupe le délai
moyen d’apparition de la pneumopathie était de 4,3 jours et de 4,5 jours pour le
second. Ce délai n’était pas significativement différent avec p=0,48.
Le diagnostic de pneumonie était fait précocement pour 40 patients sur les 54 (74%) et
une antibiothérapie adaptée ou non était débutée dans un délai inférieure à 24 heures
après réalisation de prélèvements microbiologiques, chez ces patients.
Parmi les 23 patients (42,6%) pour lesquels le délai de l’antibiothérapie adaptée était
supérieur à 24 heures par rapport au diagnostic de la pneumopathie, 14 cas (61%)
étaient liés à un retard diagnostique et 9 cas (39%) liés à une résistance bactérienne
aux antibiotiques prescrits.
Les 2 groupes étaient comparables en terme d’âge moyen (65 ans vs 62,8 ans p=0,59),
d’IMC (23,6 vs 24,1 p=0,63), de score ASA (classe I/II 69,6% vs 61,3% et classe
III/IV 30,4% vs 38,7% p=0,73), de pression d’oxygène du sang artériel pré-opératoire
en air ambiant (81,7 mmHg vs 82,2 mmHg p=0,66) , de pression de CO2 du sang
artériel pré-opératoire (37,8 mmHg vs 37,2 mmHg p=0,9).
En terme de comorbidité il n’existait pas de différence significative entre les 2 groupes
pour l’importance du tabagisme en terme de paquets années (43,4 PA vs 46,8 PA
p=0,59), de cardiopathie sous jacente (30,4% vs 32,2% p=0,58 ), de maladie
néoplasique sous jacente (95,6% vs 93,5% p=0.99), d’intoxication éthylique chronique
(30,3% vs 25,8% p=0,94), d’insuffisance rénale pré-opératoire (Urée à 5,9 mmol/l vs
23
5,7 mmol/l et Créatininémie à 86,3 µmol/l vs 87 µmol/l p=0,57 et 0,73), du taux
sanguin d’albumine (43,3 g/l vs 43,3 g/l p=0,96).
La durée d’hospitalisation précédant l’intervention chirurgicale n’était pas différente
dans les deux groupes (3,43 jours vs 3,29 jours p=0,6).
En terme de trouble ventilatoire exploré par épreuves fonctionnelles respiratoires préopératoires, 42 (77,7%) patients présentaient des anomalies. Quatre d’entre eux (7,4%)
avaient un syndrome restrictif pur, 7 (12,9%) un syndrome mixte, et 35 (64,8%) un
syndrome obstructif pur. Seulement 8 patients (14,8%) avaient des EFR normales en
pré-opératoire.
Dans le groupe ABT tardive, 82,6% des patients présentaient un trouble ventilatoire
obstructif, contre 74,2% dans l’autre groupe ce qui ne constituait pas de différence
statistiquement significative (p=0,41). De même le VEMS moyen (1,8 vs 2,1
l/seconde). Dans le groupe ABT tardive, 6 patients (26%) présentaient un VEMS
inférieure à 50% de la valeur théorique et 17 (74%) une VEMS supérieure à 50% de la
valeur théorique. Dans le groupe ABT précoce, 4 patients (13%) présentaient un
VEMS inférieure à 50% de la valeur théorique et 27 (88%) un VEMS supérieure à
50% de la valeur théorique. Ceci n’était pas significativement différent sur le plan
statistique (p=0,3). La capacité pulmonaire totale (96,8% vs 90,1% de la valeur
théorique) étaient statistiquement comparables avec respectivement p à 0,19 et 0,36.
Le score de Arozullah (Pneumonia Preoperative risk Index) n’était pas
significativement différent dans les deux groupes (35,3 vs 34,7 p=0,81) tout comme le
score IGS 2 à l’admission en réanimation (30,4 vs 30,3 p=0,41).
Dans le premier groupe, la prévalence masculine était de 100%. Dans l’autre groupe
87% des patients étaient des hommes.
L’antibioprophylaxie n’était pas significativement différente entre les 2 groupes avec
l’utilisation de céfamandole jusqu’en 2002 (43,5% vs 45%) puis d’amoxicilline - acide
clavulanique depuis 2002 (56,5% vs 51,6%).
Les patients ont bénéficié d’une résection broncho-pulmonaire dans le cadre d’une
maladie néoplasique primitive ou secondaire dans 95,6% des cas dans le groupe de
l’antibiothérapie adaptée tardive et dans 93,5% pour l’autre groupe (p=0,99). Ainsi, 51
24
patients (94,4%) présentaient une maladie néoplasique. Parmi, les 3 patients opérés
pour une indication d’exérèse non carcinologique, un a bénéficié d’une lobectomie
supérieure droite pour emphysème, un autre d’une lobectomie supérieure droite pour
aspergillome sur séquelle de tuberculose pulmonaire et le dernier d’un Wedge du lobe
inférieur gauche pour un hamartochondrome.
Dans le groupe ATB tardive, 13% des patients ont bénéficié d’une chimiothérapie
adjuvante contre 34,4% dans le groupe ATB précoce. Ceci n’était pas significatif avec
un p à 0,18.
Le geste opératoire effectué était :
-Une pneumonectomie dans 5 cas, avec 3 (13%) dans le premier groupe
et 2 (6,4%) dans le second groupe (p=0,72).
-Une « lobectomie simple » chez 22 patients (40,7%). Neuf patients
(39%) ont reçu une antibiothérapie adaptée tardive et 13 (41,9%) une
antibiothérapie adaptée précoce (p=0,99). Parmi ces 22 patients classés
dans le groupe de lobectomie dite « simple », 4 ont bénéficié d’une
segmentectomie et 3 d’un wedge.
-Une lobectomie « complexe » a été effectuée chez 25 patients. Ceux-ci
se répartissant en 10 patients dans le premier groupe (43,4%) et 15 dans
le second (48,4%) avec p=0,93.
-Enfin, une bi-lobectomie a été réalisée chez 2 patients, ceux-ci se
répartissant chacun dans un groupe (4,3% vs 3,2%) (p=0,99).
L’intervention a concerné le côté droit dans 61,1% des cas (33 patients) et le côté
gauche dans 38,8% des cas (21 patients).
L’atteinte radiologique était homolatérale à l’intervention chez 46 patients soit 85,1%
des cas. Dans 5 cas (16,1%) l’atteinte était controlatérale pour le premier groupe. De
même, l’atteinte était controlatérale dans 13% des cas soit chez 3 patients dans le
second groupe. L’atteinte était bilatérale dans 8,7% dans le premier groupe et 3,2%
dans le second. Les principales caractéristiques des patients sont résumées dans le
tableau n° 2.
25
Tableau n°2 : Caractéristiques des patients selon le délai de la mise en place
d’une antibiothérapie adaptée.
Caractéristiques des patients
Age en années
Sexe masculin (n=, %)
Antibioprophylaxie (n=, %)
Céfamandole (n=, %)
Amoxicilline+acide Clavulanique (n=, %)
Pneumonectomie (n=, %)
Lobectomie « simple » (n=, %)
Lobectomie « complexe» (n=, %)
Bi-lobectomie (n=, %)
Indice de Masse Corporel (Kg/m2)
Cardiopathie sous jacente (n=, %)
Néoplasie évolutive (n=, %)
Chimiothérapie néo-adjuvante (n=, %)
Diabète (n=, %)
Alcool (n=, %)
Tabagisme moyen
BPCO (n=, %)
VEMS > 50% de la théorique
VEMS < 50% de la théorique
VEMS moyen en l/sec
CPT moyen en % de la théorique
IGS 2 à l’admission en réanimation
Durée hospitalisation avant chirurgie (j)
J pneumopathie/chirurgie (j)
Score ASA
Classe I/II (n=, %)
Classe III/IV (n=, %)
PaO2 pré-opératoire
PaCO2 pré-opératoire
Urée pré-opératoire
Créatininémie pré-opératoire
CRP pré-opératoire
Albumine pré-opératoire
Pneumonia Preoperative Risk index
Groupe ATB
tardive
Groupe ATB
précoce
n=23 (42,6%)
n=31(57,4%)
65 +/- 8
23(100)
23(100)
10(43,4)
13(56,5)
3(13)
9(39)
10(43,4)
1(4,3)
23,6
5
62,8 +/- 11,4
27(87)
31(100)
13(45)
16(51,6)
2(6,4)
13(41,9)
15(48,4)
1(3,2)
p=0,59
p=0,20
24,1 +/- 3,7
p=0,63
5(30,4)
22(95,6)
3(13)
1(4,3)
7(30,3)
43,4+/-18,1
16(82,6)
17(74)
6(26)
1,8 +/- 0,7
96,8 +/- 22,8
30,4 +/- 14,5
3,43 +/- 3,4
4,3 +/- 2,9
10(32,2)
29(93,5)
10(34,4)
3(9,6)
8(25,8)
46,8 +/- 25,5
17(74,2)
27(88)
4(13)
2,1 +/- 0,6
90,1+/- 14,2
30,3 +/- 10,8
3,29 +/- 2,9
4,5 +/- 2,5
p=0,58
p>099
p=0,18
p=0,83
p=0,94
p=0,78
p=0,41
p=0,37
p=0,37
p=0,19
p=0,36
p=0,41
p=0,60
p=0,48
16 (69,6)
7 (30,4)
81,7+/-13,4
37,8 +/- 4,3
5,9 +/- 1,5
86,3 +/- 14,8
13 +/- 24,7
43,3 +/- 5,3
35,3 +/- 4,8
19 (61,3)
12(38,7)
82,2 +/- 11,3
37,2 +/- 5,1
5,7 +/- 1,2
87 +/- 19
14 +/- 15,7
43,3 +/- 6,7
34,7 +/- 7
p= 0,73
p>0,99
p=0,93
p=0,72
p>0,99
p=0,93
p>0,99
p=0,66
p=0,90
p=0,57
p=0,73
p=0,71
p=0,96
p=0,81
26
3.2
METHODE DIAGNOSTIQUE DES PNEUMOPATHIES
Le diagnostic de pneumopathie documentée était retenu selon les critères cliniques,
biologiques et radiologiques en association à une preuve microbiologique selon les
techniques définies dans la méthode.
Sur l’ensemble des 54 patients le diagnostic était essentiellement (23 patients soit
42,6%) porté par l’association d’une aspiration bronchique et d’un prélèvement distal
protégé (brosse ou PDP) guidé sous fibroscopie bronchique. Le diagnostic
microbiologique était retenu sur une aspiration bronchique seule chez 12 patients
(22,2%), sur une brosse ou un PDP seul dans 8 cas (14,8%), sur un ECBC seul dans 2
cas (3,7%) et une association des différentes techniques dans le reste des cas.
Quatre patients (7,4%) ont fait une septicémie dans le cadre de leur épisode de PPO.
Parmi les patients ayant fait une septicémie, le germe était retrouvé dans tous les cas
sur les prélèvements des voies respiratoires. Enfin, à 5 reprises (9,2%) le liquide
pleural était positif à la culture et cette bactérie était retrouvée dans les voies
respiratoires chez 3 patients (60%).
3.3
EPIDEMIOLOGIE BACTERIENNE
Dans notre étude toutes les pneumopathies retenues étaient bactériologiquement
documentées et prises en charge dans une unité de soins intensifs. Ceci permet
d’appréhender l’épidémiologie bactérienne des PPOS dans notre hôpital.
Parmi les 54 patients inclus dans l’étude, les entérobactéries représentaient la classe
bactérienne la plus fréquemment retrouvée. Elles sont mises, en évidence à 18 reprises
soit chez prés de 33,3% des patients. Escherichia coli etait l’entérobactérie la plus
fréquemment retrouvée (7), devant Serratia marcescens (6), Enterobacter cloacae (2),
Morganella morganii (2) et enfin Klebsiella Sp (1).
Le genre Haemophilus était responsable chez 16 patients de PPOS (29,6%).
Streptococcus pneumoniae
était quand à lui responsable de 13 épisodes de
pneumopathie dont 8 souches étaient de sensibilité diminuée à la pénicilline G.
Chez 11 patients, un Staphylococcus aureus a été retrouvé. Celui-ci était résistant à la
méticilline dans un seul cas et sensible à la méticilline dans les 10 autres cas.
27
D’autre part, Pseudomonas aeruginosa était retrouvé chez 6 patients et Streptococcus
milleri dans 4 cas. Enfin, un Stenotrophomonas maltophilia était retrouvé chez 2
patients et Moraxella catarrhalis chez un seul patient.
Lorsque le délai d’apparition de la pneumopathie était inférieur à 5 jours (n=33), les
germes retrouvés le plus fréquemment sont (annexe 5):
-Haemophilus (10 patients).
-Les Entérobactéries (10 patients). Escherichia coli (4) et Serratia
marcescens (4) étaient les plus fréquents devant Enterobacter cloacae
(1) et Morganella morganii (1).
- Streptococcus pneumoniae était retrouvé chez 7 patients. Celui-ci
était de sensibilité diminuée à la pénicilline G dans 5 cas et de
sensibilité normale dans 2 cas.
-Staphylococcus aureus a été mis en évidence chez 6 patients. Un seul
était résistant à la méticilline.
-Pseudomonas aeruginosa était retrouvé dans 4 cas de pneumopathie
soit chez plus de 12% des patients.
-Streptococcus milleri était mis en évidence chez 2 patients.
-Stenotrophomonas maltophilia et Moraxella catarrhalis étaient
retrouvés chacun dans un cas.
Lorsque le délai d’apparition de la pneumopathie était supérieur à 5 jours (n=21), les
germes retrouvés le plus fréquemment sont (annexe 5):
-Les Entérobactéries (8 patients) avec une prédominance de
Escherichia coli (3), devant Serratia marcescens (2) et à une même
fréquence Klebsiella Sp (1), Enterobacter cloacae (1) et Morganella
morganii (1).
28
-Haemophilus était retrouvé chez 6 patients.
-Streptococcus pneumoniae était retrouvé chez 6 patients.
-Staphylococcus aureus était retrouvé chez 5 patients et tous étaient
sensibles à la méticilline.
-Pseudomonas aeruginosa était retrouvé chez 2 patients à la même
fréquence que Streptococcus milleri.
-Stenotrophomonas maltophilia était retrouvé dans 1 cas.
L’analyse statistique comparant l’épidémiologie bactérienne des pneumopathies
précoces et tardives ne montrait pas de différence significative entre les différentes
classes de bactéries (Tableau n° 3).
L’incidence des PPOS semble maximale dans les 4 jours suivants l’intervention
chirurgicale (n=33 soit 64,1%) avec un pic de fréquence au quatrième jour postopératoire (n=11, 20,4%). Il semble exister un second pic de fréquence autour du 7
jours post-opératoire (n=12, 24%) pour ensuite devenir plus rare (annexe 6).
29
Tableau n° 3 :
Epidémiologie bactérienne selon le délai d’apparition de la PPO par rapport au
jour de l’intervention
Groupe PPOS
tardives
Groupe PPOS
précoces
Total
n=21(%)
n=33(%)
n=54(%)
Entérobactéries
8 (38,1)
10 (30,3)
18 (33,3)
E coli
3 (14,3)
4 (12,1)
7 (12,9)
Klebsiella
1 (4,8)
0 (0)
1 (1,8)
cloacae
1 (4,8)
1 (3)
2 (3,7)
Serratia marcescens
2 (9,5)
4 (12,1)
6 (11,1)
Morganella morganii
1 (4,8)
1 (3)
2 (3,7)
Haemophilus
6 (28,6)
10 (30,3)
16 (29,6)
Streptococcus pneumoniae
6 (28,6)
7 (21,2)
13 (24)
3 (14,3)
2 (6)
5 (9,2)
3 (14,3)
5 (15,1)
8 (14,8)
5 (23,8)
6 (18,2)
11 (20,3)
5 (23,8)
5 (15,1)
10 (18,5)
0 (0)
1 (3)
1 (1,8)
Pseudomonas aeruginosa
2 (9,5)
4 (12,1)
6 (11,1)
Streptococcus milleri
2 (9,5)
2 (6)
4 (7,4)
Stenotrophomonas maltophilia
1 (4,8)
1 (3)
2 (3,7)
0 (0)
1 (3)
1 (1,8)
Documentation bactériologique
Enterobacter
Streptococcus pneumoniae
Peni S
Streptococcus pneumoniae
Peni I/R
Staphylococcus aureus
Staphylococcus aureus S à la
méticilline
Staphylococcus aureus R à la
méticilline
Moraxella catarrhalis
Total supérieur à 100% du fait de l’existence de co-infections.
30
En tenant compte de l’épidémiologie bactérienne des groupes ABT précoce (délai
inférieur à 24 heures) ou ABT tardive, il n’y avait là pas de différence significative
entre les bactéries retrouvées (Tableau n°3).
Dans le cadre des pneumopathies avec délai retardé de l’antibiothérapie (groupe ABT
tardive, n=23) les germes retrouvés étaient par ordre décroissant (annexe 5):
-Les Entérobactéries chez 12 patients (52.2%). Les plus souvent
retrouvées était Escherichia coli à la même fréquence que Serratia
marcescens (retrouvée à 4 reprises chacune), suivit de Morganella
morganii (2). Klebsiella Sp et Enterobacter cloacae étaient retrouvés à
une reprise pour chacune (4,3%).
-Staphylococcus aureus et Pseudomonas aeruginosa étaient retrouvés à
5 reprises pour chacune de ces bactéries. Tous les Staphylococcus
aureus étaient sensibles à la méticilline.
- Haemophilus était retrouvé à 4 reprises.
- Streptococcus pneumoniae était retrouvé dans seulement 2 cas et tous
deux étaient de sensibilité diminuée à la pénicilline.
- Stenotrophomonas maltophilia était retrouvé dans 2 cas.
- Streptococcus milleri dans 1 cas.
Dans le groupe des pneumopathies avec délai précoce de l’antibiothérapie adaptée
(groupe ABT précoce, n=31) les germes le plus souvent mis en évidence par ordre de
décroissance étaient (annexe 5) :
-Haemophilus dans 12 cas.
-Streptococcus pneumoniae dans 11 cas avec une sensibilité à la
pénicilline diminuée dans 6 cas.
31
-Les entérobactéries étaient retrouvées dans 6 cas. Parmi celles-ci,
Escherichia coli était la plus fréquente (3 cas) suivit de Serratia
marcescens (2 cas) et de Enterobacter cloacae (1 cas).
-Staphylococcus aureus était retrouvé dans 6 cas. Parmi ceux-ci, 5
étaient sensibles à la méticilline et 1 seul résistant.
-Streptococcus milleri était retrouvé dans 3 cas.
-Pseudomonas aeruginosa et Moraxella catarrhalis dans 1 cas chacun
(3,3%).
Les données de l’épidémiologie bactérienne des patients ayant bénéficié d’une
antibiothérapie adaptée précoce ou tardive sont retranscrites dans le tableau n° 4.
Sur l’ensemble de nos patients, nous n’avons pas retrouvé de bactérie multirésistante
par sécrétion de β lactamase à spectre étendue. Un seul Staphylococcus aureus était
résistant à la méticilline. En revanche, 50% des Pseudomonas aeruginosa étaient de
phénotypes résistants à la ticarcilline. Enfin, à 2 reprises un Stenotrophomonas
maltophilia était mis en évidence.
32
Tableau n° 4 :
Epidémiologie bactérienne selon le délai de la mise en place d’une antibiothérapie
adaptée, tardive (groupe ATB tardif) ou précoce (groupe ABT précoce)
Groupe ATB
tardive
Groupe ATB
précoce
Total
n=23(%)
n=31(%)
54
Entérobactéries
12(52,2)
6(19,4)
18(33,3)
E coli
4(17,4)
3(9,7)
7(13)
Klebsiella
1(4,3)
0(0)
1(1,8)
cloacae
1(4,3)
1(3,2)
2(3,7)
Serratia marcescens
4(17,4)
2(6,5)
6(11,1)
Morganella morganii
2(8,7)
0(0)
2(3,7)
Haemophilus
4(17,4)
12(38,7)
16(29,6)
Streptococcus pneumoniae
2(8,7)
11(35,5)
13(24)
0(0)
5(16,1)
5(9,2)
2(8,7)
6(19,4)
8(14,8)
5(21,7)
6(19,4)
11(20,3)
5(21,7)
5(16,1)
10(18,5)
0(0)
1(3,2)
1(1,8)
Pseudomonas aeruginosa
5(21,7)
1(3,2)
6(11,1)
Streptococcus milleri
1(4,3)
3(9,7)
4(7,4)
Stenotrophomonas maltophilia
2(8,7)
0(0)
2(3,7)
0(0)
1(3,2)
1(1,8)
Documentation bactériologique
Enterobacter
Streptococcus pneumoniae
Peni S
Streptococcus pneumoniae
Peni I/R
Staphylococcus aureus
Staphylococcus aureus S à la
méticilline
Staphylococcus aureus R à la
méticilline
Moraxella catarrhalis
Total supérieur à 100% du fait de l’existence de co-infections.
33
3.5
LES CO-INFECTIONS
Sur les 54 patients, 13 (24%) ont développé une pneumopathie pour laquelle plusieurs
bactéries pathogènes ont été retrouvées à taux significatif.
Les bactéries les plus fréquemment associées à une co-infection étaient :
- Streptococcus pneumoniae dans 6 cas (46,1%).
- Staphylococcus aureus dans 6 cas (46,1%).
- Haemophilus dans 5 cas (38,5%).
-Pseudomonas aeruginosa dans 4 cas (30,7%).
Les autres bactéries associées à des co-infections étaient :
-Escherichia coli dans 2 cas.
-Klebsiella Sp, Morganella morganii et Streptococcus milleri dans 1
cas chacun.
Parmi les patients du groupe ABT tardive, 6 (26%) ont fait une pneumopathie à
plusieurs associant germes alors que dans le groupe ABT précoce, 7 (22,6%) ont
présenté une pneumopathie poly-microbienne.
Parmi, les patients ayant développé une pneumopathie dans les cinq jours suivants
l’intervention (groupe PPOS précoces), 6 (18,2%) on fait une co-infection alors que
parmi ceux ayant présenté une pneumopathie après cinq jours (groupe PPOS tardives),
7 (33,3%) on fait une infection poly-microbienne.
34
3.4
DESCRIPTION DE L’ANTIBIOTHERAPIE
Parmi les 54 patients inclus dans l’étude 22 (40,7%) ont bénéficié d’une monothérapie
anti bactérienne. Trente deux (59,3%), ont été traités par association d’antibiotiques
dont 4 par tri antibiothérapie (annexe 7).
Tous les patients ont initialement reçu le traitement antibiotique par voie intra
veineuse.
Chez les patients ayant reçu une monothérapie anti bactérienne, 21 (95,4%) ont eu une
β lactamine, et un seul (4,6%) une Fluoroquinolone non anti pneumococcique
(Ofloxacine). Le choix de la β lactamine a été pour la plupart des patients l’association
d’une aminopénicilline avec acide clavulanique (18 patients soit 85,7%). Trois patients
(14,3%) ont reçu une aminopénicilline seule.
Trente deux patients (59,3%) ont bénéficié d’une association d’antibiotiques. Pour 28
(87,5%) l’association était double et pour 4 (12,5%), elle était triple. Parmi les patients
ayant reçu une double association, 20 (71,4%) ont bénéficié d’une association β
lactamine - fluoroquinolone, 7 (25%) d’une association β lactamine - aminoside et 1
(3,6%) une association glycopeptide - aminoside. Toutes les triples associations
d’antibiotiques (4 patients soit 7,4% de la population totale), comprenait une β
lactamine avec une fluoroquinolone et un glycopeptide. Chez les patients ayant reçu
une association d’antibiotique, une activité contre Pseudomonas aeruginosa était
présente dans 18 cas soit 33,3%.
En considérant le groupe ABT tardive (n=23) :
-Treize patients (56,5%) ont eu une monothérapie : 10 (76,9%) par
amoxicilline - acide clavulanique, 2 (15,4%) par amoxicilline seule et 1
(7,7%) par ofloxacine.
-Dix (43,5%) ont reçu une association d’antibiotiques, 5 associant une
β lactamine - fluoroquinolone (50%), 3 associant une β lactamine -
35
aminoside (30%). Deux patients (20%) ont reçu une triple associations
par β lactamine- ciprofloxacine- vancomycine.
En considérant le groupe ABT précoce (n=31) :
-Neufs patients (35,5%) ont eu une monothérapie par β lactamine dont
8 (88,8%) par amoxicilline - acide clavulanique, 1 (11 ,2%) par
amoxicilline seule.
-Vingt deux patients (66,6%) ont reçu une association d’antibiotiques.
Celle-ci était double dans 90,9% des cas (20 patients) et triple dans
9,1% des cas (2 patients). Les doubles antibiothérapies étaient
composées d’une association β lactamine - fluoroquinolone dans 15 cas
(75%), β lactamine - aminoside dans 4 cas (20%) et pour 1 patient (5%)
par glycopeptide – aminoside. Toutes les triples associations (2
patients) étaient composées d’une β lactamine - fluoroquinolone glycopeptide.
Parmi les patients ayant développé une pneumopathie à plus de cinq jours de
l’intervention (groupe PPOS tardives, n=21) :
-Huit patients ont reçu une monothérapie. Sept (87,5%) ont eu de
l’amoxicilline - acide clavulanique et un (12,5%) une fluoroquinolone
non anti pneumococcique (Ofloxacine) (annexe 7 et 8).
-Treize (61,9%) ont eu une association d’antibiotiques. Ces
associations comportaient dans 76,9% des cas (10 patients) une β
lactamine et une fluoroquinolone, dans 15,4% des cas (2) une β
lactamine et un aminoside et enfin dans un autre cas une triple
association par β lactamine - fluoroquinolone - glycopeptide. Chez ces
patients,
l’association d’antibiotique
avait une
activité
Pseudomonas aeruginosa dans 42,8% des cas (9) (annexe 7 et 8).
contre
36
Parmi les patients ayant développé une pneumopathie moins de cinq jours par rapport
à l’intervention (groupe PPOS précoces, n=33) :
-Quatorze (42,4%) ont bénéficié d’une mono antibiothérapie. Ces
monothérapies étaient composées pour 11 patients (78,6%) par
amoxicilline- acide clavulanique et pour 3 par amoxicilline seule
(annexe 7 et 8).
-Dix neuf (57,6%) ont reçu une association d’antibiotiques. Les
associations d’antibiotiques étaient composées pour 10 patients (52,6%)
d’une β lactamine et d’une fluoroquinolone, pour 5 patients (26,3%)
d’une β lactamine et d’un aminoside, et pour un patient (5,3%) d’un
glycopeptide et d’un aminoside. Il y avait par ailleurs 3 patients
(15,8%) traités par une association β lactamine - fluoroquinolone glycopeptide. Une association d’antibiotique active sur le Pseudomonas
aeruginosa était prescrite chez 9 patients (27,3%) (annexe 7 et 8).
Le détail des différentes antibiothérapies prescrites initialement en fonction du délai
d’administration par rapport au diagnostic de PPO et en fonction du délai d’apparition
de la PPO, est résumé dans les tableaux 5 et 6.
De manière globale, l’antibiothérapie était conforme aux recommandations de
l’hôpital dans seulement 51,8% des cas. Lorsque les PPOS étaient précoces le taux
d’adéquation était de 57,6%. Celui-ci était de 42,8% lors des PPOS tardives (Annexe
n° 9).
Dans le cadre des PPOS précoces, l’inadéquation aux recommandations ce faisait dans
le sens d’un élargissement du spectre antibactérien dans 64,3%. Dans le cadre des
PPOS tardives, l’inadéquation thérapeutique allait toujours dans le sens d’une sous
estimation du risque de présence de bactéries résistantes.
37
Tableau n° 5 :
Détail de l’antibiothérapie initialement prescrite selon le groupe
d’administration (précoce ou tardive) par rapport au diagnostic de PPOS
Monothérapie
Amoxicilline
Amoxicilline-acide clavulanique
Ofloxacine
Association d’antibiotiques
Amoxicilline-acide clavulanique + Ofloxacine
Amoxicilline-acide clavulanique + Ciprofloxacine
Amoxicilline-acide clavulanique + Gentamicine
Céfotaxime + Ofloxacine
Pipéracilline-tazobactam + Ciprofloxacine
Ceftazidime + Ciprofloxacine
Céfépime + Ciprofloxacine
Ceftazidime + Tobramycine
Pipéracilline-tazobactam + Amikacine
Pipéracilline-tazobactam + Tobramycine
Pipéracilline-tazobactam + Gentamicine
Céfotaxime + Vancomycine + Ciprofloxacine
Ceftazidime + Vancomycine + Ciprofloxacine
Imipénème + Vancomycine + Ciprofloxacine
Vancomycine + Gentamicine
Groupe ABT
précoce
n= 31
n=9
Groupe ABT
tardive
n=23
n=13
1
2
8
10
0
1
n=22
n=10
3
0
5
2
0
1
1
0
5
2
0
0
1
1
0
1
1
0
3
0
0
1
1
0
1
0
0
2
1
0
38
Tableau n° 6 :
Détail de l’antibiothérapie initialement prescrite selon le délai d’apparition de la
PPO (tardive ou précoce)
Monothérapie
Amoxicilline
Amoxicilline-acide clavulanique
Ofloxacine
Association d’antibiotiques
Amoxicilline-acide clavulanique + Ofloxacine
Amoxicilline-acide clavulanique + Ciprofloxacine
Amoxicilline-acide clavulanique + Gentamicine
Céfotaxime + Ofloxacine
Pipéracilline-tazobactam + Ciprofloxacine
Ceftazidime + Ciprofloxacine
Céfépime + Ciprofloxacine
Ceftazidime + Tobramycine
Pipéracilline-tazobactam + Amikacine
Pipéracilline-tazobactam + Tobramycine
Pipéracilline-tazobactam + Gentamicine
Céfotaxime + Vancomycine + Ciprofloxacine
Ceftazidime + Vancomycine + Ciprofloxacine
Imipénème + Vancomycine + Ciprofloxacine
Vancomycine + Gentamicine
Groupe PPOS
précoces
n= 33
n=14
Groupe PPOS
tardive
n=21
n=8
3
0
11
7
0
1
n=19
n=13
2
1
4
3
1
0
1
0
3
4
0
0
0
2
1
0
0
1
3
0
0
1
1
0
0
1
2
0
1
0
39
Chez les 23 patients ayant reçu une antibiothérapie adaptée dans un délai de plus de 24
heures (groupe ABT tardive), 14 retards (60,9%) étaient liés à un diagnostic retardé
de la pneumopathie et 9 (39,1%) du fait d’une antibiothérapie initiale débutée dans un
délai précoce mais inactive sur le germe incriminé. Parmi ces 9 patients, 8 présentaient
une pneumopathie apparue moins de 5 jours après l’intervention chirurgicale et 1 seul
une pneumopathie après 5 jours d’évolution en post-opératoire. La couverture
antibiotique de ces patients était conforme à celle recommandée vis-à-vis des germes
redoutés dans 6 cas (66,6%). En revanche, pour 3 patients l’antibiothérapie initiale
n’était pas suffisamment large pour couvrir l’ensemble des germes présumés dans ces
situations. En effet, 2 patients ayant développé une pneumopathie précoce, ont eu une
antibiothérapie par amoxicilline seule. Celle-ci ne couvrant qu’une partie des
Haemophilus, des Entérobactéries du premier groupe et moins de 10% de
Staphylococcus aureus sensible à la méticilline. Le troisième patient, quant à lui,
recevait une antibiothérapie par amoxicilline - acide clavulanique + ciprofloxacine
dans le cadre d’une pneumopathie tardive. Ceci couvrant partiellement et de façon non
optimale une infection par Pseudomonas aeruginosa, Acinetobacter Spp ou bien
Stenotrophomonas maltophilia. D’autre part, il est à noter que parmi ces 8 patients, qui
ont développé une pneumopathie précoce, toutes les infections étaient liées à une
bactérie non prévue dans le spectre des recommandations des sociétés savantes. En
effet, dans 4 cas une entérobactérie du groupe 3 était retrouvée (résistance naturelle
par céphalosporinase), dans un cas une infection à Escherichia coli producteur d’une
pénicillinase et d’une céphalosporinase, dans 2 cas un Pseudomonas aeruginosa en coinfection
à un autre germe était retrouvé. Enfin dans un cas c’est un
Stenotrophomonas maltophilia qui était mis en évidence dans les prélèvements
microbiologiques. Les caractéristiques microbiologiques et l’antibiothérapie prescrite
de ces 9 patients sont résumées dans le tableau n° 7.
40
Tableau n° 7 : Caractéristiques des neuf patients ayant bénéficié d’une
antibiothérapie retardée du fait d’une inadéquation des antibiotiques aux
germes documentés
Patients ayant
reçu une
antibiothérapie
initiale inactive
(n=9)
Antibiothérapie
initiale
Jour de la
pneumopathie /
chirurgie
Documentation
bactériologique
Adéquation aux
recommandations
Patient 1
Amoxicilline
4
Haemophilus +
Pseudomonas
aeruginosa
Non
Patient 2
Amoxicilline +
acide clavulanique
4
Morganella
morganii
Oui
Patient 3
Amoxicilline +
acide clavulanique
2
Escherichia coli
(pénicillinase et
céphalosporinase+)
Oui
Patient 4
Imipénème +
Vancomycine +
Ciprofloxacine
3
Stenotrophomonas
maltophilia
Oui
Patient 5
Amoxicilline +
acide clavulanique
2
Serratia
marcescens
Oui
Patient 6
Amoxicilline
3
Serratia
marcescens
Non
Patient 7
Amoxicilline +
acide clavulanique
+ Ciprofloxacine
5
Stenotrophomonas
maltophilia
Non
Patient 8
Amoxicilline +
acide clavulanique
2
Enterobacter
cloacae
Oui
Patient 9
Amoxicilline +
acide clavulanique
+ Gentamicine
1
Staphylococcus
aureus méti S +
Pseudomonas
aeruginosa
Oui
41
3.6
COMPARAISON DES CARACTERISTIQUES DES PATIENTS AVEC PPOS
PRECOCES ET TARDIVES
Chez les 54 patients inclus dans cette étude, 21 (38,8%) ont développé une
pneumopathie tardive par rapport à la date de l’intervention chirurgicale (délai
d’apparition supérieur ou égal à 5 jours) et 33 (61,2%) une pneumopathies précoce
(délai inférieur à 5 jours).
Les caractéristiques de ces patients sont les suivantes :
-
Age (62,8 +/- 10,1 ans vs 64,3 +/- 10,2 ans ; p=0,75).
-
Indice de masse corporelle (24,7 +/- 4,3 vs 23,4 +/- 4,3; p=0,3).
-
Intoxication tabagique (41,5 +/- 16 PA vs 47,8 +/- 26 PA ; p=0,36).
-
VEMS pré-opératoire (1,96 +/- 0,71 l /sec vs 2,03 +/- 0,67 l/sec ; p=0,64).
-
Pa02 pré-opératoire (80,7
+/-
10,7 mmHg vs 82,8
+/-
13,1 mmHg ;
p=0,66).
-
PaCO2 pré-opératoire (38 +/- 4,8 mmHg vs 37,1 +/- 4,8 mmHg ; p=0,41).
-
Créatininémie pré-opératoire (91,6
+/-
13,6 µmol/l vs 83,6
+/-
18,7
µmol/l ; p=0,06).
-
Urémie pré-opératoire (6,3
+/-
1,9 mmol/l vs 5.5
+/-
1,9 mmol/l ;
p=0,23).
-
Albuminémie pré-opératoire (43,9 +/- 5,5 g/l vs 43 +/- 6,6 g/l ; p=0,72).
-
IGS 2 à l’admission en réanimation (31,7
+/-
15,3 vs 29,5
+/-
10,4 ;
p=0,81).
-
Score ASA classe I/II et III/IV (76,2% vs 57,6% et 23,8% vs 42,6% ;
p=0,27).
-
Score de Arozullah (34,1 +/- 5,7 vs 35,6 +/- 6,3; p=0,35).
Les résultats statistiques comparant ces 2 populations ne montraient pas de différence
significative que ce soit en terme :
-
de mortalité (19% vs 9% ; p=0,51).
-
d’insuffisance respiratoire aiguë (62% vs 66,6% ; p=0,94).
-
de mise sous ventilation invasive (42,8% vs 27,3% ; p=0.37).
-
de durée d’hospitalisation en réanimation (13,9 +/- 11,4 j vs 12,5 +/- 9 j ;
p=0.87).
42
-
de durée d’hospitalisation globale (24,6
+/-
15,3 j vs 20,8
+/-
13,6 j ;
p=0.19).
-
de durée de ventilation mécanique (5,9 +/- 11,1 j vs 5,2 +/- 10,8 j ; p=0.4).
-
d’utilisation de drogue vasoactive (28,5% vs 27,3% ; p>0.99).
-
de reprise chirurgicale (19% vs 3% p=0,07).
Sur le plan de l’épidémiologie bactérienne et comme cela a été décrit plus haut, il n’y
avait que peu de différence dans l’écologie bactérienne retrouvée et de façon non
significative sur le plan statistique. Les principaux résultats pour ces 2 groupes sont
résumés dans le tableau n° 8.
43
Tableau n° 8 :
Résultats : comparaison des caractéristiques des patients ayant développé une
PPOS tardive par rapport à PPO précoce
Groupe PPOS
tardives
n=21 (%)
Groupe PPOS
précoces
n=33 (%)
7,2 +/- 2,0
2,7 +/- 1,1
p<0,01
Délai pneumopathie
/ jour intervention
Mortalité
hospitalière (n=, %)
Durée séjour en
réanimation (j)
4(19)
3(9)
p=0,51
13,9 +/- 11,4
12,5 +/- 9,0
p=0,87
Durée séjour
hospitalier (j)
24,6 +/- 15,3
20,8 +/- 13,6
p=0,19
13(62,0)
22(66,6)
p=0,94
9(42,8)
9(27,3)
p=0,37
5,9 +/- 11,1
5,2 +/- 10,8
p=0,40
6(28,5)
9(27,3)
p>0,99
4(19)
3(9)
p=0,51
0(0)
1(3)
p>0,99
4(19)
1(3)
p=0,07
Insuffisance
respiratoire aiguë
(n=, %)
Recours à la
ventilation invasive
(n=, %)
Durée de ventilation
invasive (j)
Utilisation de
catécholamines
(n=, %)
Pyothorax ou
pleurésie (n=, %)
Fistule
Bronchopulmonaire
(n= ,%)
Reprise chirurgicale
ou drainage (n=, %)
44
3.7
IMPACT D’UNE ANTIBIOTHERAPIE ADAPTEE PRECOCE SUR LE DEVENIR
DES PATIENTS
a.
Mortalité
La mortalité globale hospitalière était de 12,9% soit 7 patients sur les 54 inclus dans
notre étude. Tous les patients sont décédés en unité de soins intensifs.
Parmi les patients dont l’antibiothérapie adaptée était retardée le taux de mortalité était
de 17,4% (4 patients décédés). Dans le groupe de patient ayant bénéficié d’une
antibiothérapie adaptée précoce le taux de mortalité était de 9,7% (3 patients décédés).
Ceci n’était pas significatif sur le plan statistique (p=0,67).
b.
Durée d’hospitalisation
La durée d’hospitalisation moyenne en unité de soins intensifs était de 18,1 jours dans
le groupe ATB tardive contre seulement 9,2 jours dans le groupe ABT précoce. Ce
résultat est statistiquement significatif avec p égal à 0,01 en faveur d’une durée
d’hospitalisation plus courte en unité de soins intensifs chez les patients bénéficiant
d’une antibiothérapie adaptée dans un délai inférieur à 24 heures après le diagnostic de
la pneumopathie. En revanche, la durée d’hospitalisation globale était de 26 jours pour
le groupe ATB tardive et de 19,4 jours pour le groupe ABT précoce, ce qui n’était pas
significatif avec p à 0,13.
c.
Insuffisance
respiratoire
aiguë
et
ventilation
mécanique
Parmi l’ensemble des patients, 35 (64,8%) ont présenté une insuffisance respiratoire
aiguë. Chez les patients ayant bénéficié d’une antibiothérapie adaptée tardive, 74% (17
patients) ont présenté une insuffisance respiratoire aiguë alors que seulement 58% (18
patients) avaient des signes de détresse respiratoire aiguë lors de leur hospitalisation en
unité de réanimation dans le groupe ayant reçu une antibiothérapie adaptée précoce.
Cependant ce résultat n’était pas statistiquement significatif avec une valeur de p égal
à 0,35.
45
Sur les 35 patients qui ont présenté des signes d’insuffisance respiratoire aiguë, 11
(47,8%) ont eu besoin d’une ventilation invasive dans le premier groupe et seulement
7 (22,6%) dans le groupe ayant reçu une antibiothérapie adaptée précoce. Ce résultat
n’est pas significatif avec un p à 0,09. En revanche, parmi les patients dont l’état a
nécessité le recours à la ventilation invasive la durée de ventilation mécanique était
significativement plus courte chez ceux ayant eu une antibiothérapie adaptée précoce
que chez ceux dont l’antibiothérapie adaptée était retardée. Ainsi, dans le groupe ABT
tardive la durée de ventilation invasive était de 10,3 jours contre 1,9 jours dans le
groupe ABT précoce (p=0,002).
d.
Nécessité d’utilisation d’amines vasoactives
Tous les patients qui ont bénéficié de la prescription de drogue vasoactive ont
également eu de la ventilation mécanique invasive. Parmi les patients du groupe ABT
tardive, 10 (43,5%) ont reçu un support médicamenteux pour le maintient d’une
stabilité hémodynamique contre seulement 5 (16%) patients dans l’autre groupe. Bien
que ce résultat soit à la limite de la significativité statistique (p=0.05), il plaide en
faveur d’une diminution des états de choc au décours d’une pneumopathie postopératoire lorsque l’antibiothérapie active est débutée précocement.
e.
Reprise chirurgicale ou drainage thoracique
Les patients ayant été traités tardivement ont eu besoin d’une reprise pour drainage ou
une reprise chirurgicale pour 3 d’entre eux (13%) alors que pour le groupe ABT
précoce, 2 (6,4%) avaient besoin d’un geste thérapeutique complémentaire. Ce résultat
n’était pas significatif avec un p à 0,72. Enfin, parmi les 54 patients inclus dans cette
étude, un seul a développé une fistule broncho-pulmonaire. Il avait bénéficié d’une
antibiothérapie active dans un délai de plus de 24 heures (p=0,87).
Les principaux résultats sont résumés dans le tableau n° 9.
46
Tableau n° 9 :
Résultats : comparaison des groupes ayant bénéficié d’une antibiothérapie
adaptée (précoce ou tardive)
Groupe ABT
tardive
Groupe ABT
précoce
4,3
4,55
p=0,48
4(17,4)
3(9,7)
p=0,67
17,3
8,6
p=0,01
26,9
19,85
p=0,13
17(73,9)
18(58)
p=0,35
11(47,8)
7(22,6)
p=0,09
17
6,5
p=0,02
10(43,5)
5(16,1)
p=0,05
4(17,4)
3(9,7)
p=0,67
1(4,3)
0(0)
p=0,87
3(13)
2(6,4)
p=0,72
n=23 (42,6%)
Délai pneumopathie
/ jour intervention
Mortalité
hospitalière (n=, %)
Durée séjour en
réanimation (jours)
Durée séjour
hospitalier (jours)
Insuffisance
respiratoire aiguë
(n=, %)
Recours à la
ventilation invasive
(n=, %)
Durée de ventilation
invasive (jours)
Utilisation de
catécholamine
(n=, %)
Pyothorax ou
pleurésie (n=, %)
Fistule
Bronchopulmonaire
(n=, %)
Reprise chirurgicale
ou drainage (n=, %)
n=31 (57 ,4%)
47
3.8
FACTEURS ASSOCIES A LA MORTALITE
Les caractéristiques des patients décédés en comparaison des patients survivants sont
les suivantes :
-Age (69,4 +/- 10,2 ans vs 62,9 +/- 7,5 ans ; p=0,11).
-Indice de masse corporelle (24,8 +/- 3,7 vs 23,7 +/- 4,4 ; p=0,4).
-Intoxication tabagique (38,5 +/- 18,6 PA vs 47 +/- 23 PA ; p=0,74).
-VEMS pré-opératoire (2 +/- 0,6 l /sec vs 2 +/- 0,7 l/sec ; p=0,64).
-VEMS pré-opératoire inférieure à 50% de la valeur théorique (28,6%
vs 17% ; p=0,83).
- VEMS pré-opératoire supérieure à 50% de la valeur théorique (71,4%
vs 83% ; p=0,83).
-PaO2 pré-opératoire (83 +/- 8,9 mmHg vs 81,8+/- 12,6 mmHg ; p=0,59).
-PaCO2 pré-opératoire (36,1 +/- 5,9 mmHg vs 37,7 +/- 4,6
mmHg ;p=0,68).
-Créatininémie pré-opératoire (96,4 +/- 13,1 µmol/l vs 85,3 +/- 17,4
µmol/l ; p=0,14).
-Urémie pré-opératoire (6,2
+/- 1,9
mmol/l vs 5.5 +/- 1,9 mmol/l ;
p=0,62).
-Albuminémie pré-opératoire (43,3 +/- 3,7 g/l vs 43,4 +/- 6,4g/l ; p=0,82).
48
-IGS 2 à l’admission en réanimation (34 +/- 17,4 vs 29,8 +/- 11,7 ;
p=0,55).
-Score ASA classe I/II et III/IV (57,1% vs 66% et 42,9% vs 34% ;
p=0,97).
-Score de Arozullah (36,5 +/- 6,6 vs 34,8 +/- 6,1 ; p=0,66).
En analyse univariée les facteurs statistiquements associés à la mortalité sont :
-L’utilisation d’amine vasoactives (100% vs 17% ; p<0,01).
-Le recourt à la ventilation invasive (100% vs 23,4% ; p<0,01).
-La durée de la ventilation invasive (16,3
+/-
14 j vs 3,87
+/-
9,5 j ;
p<0,01).
-L’existence d’une pneumonectomie (42,8% vs 4,3% ; p<0,01).
Le taux de mortalité parmi les patients ayant présenté une insuffisance respiratoire
aiguë était de 25%. Aucun patient n’est décédé lorsqu’il n’existait pas de signe
d’insuffisance respiratoire aiguë (p=0,09). Lorsque l’état des patients nécessitait le
recours à la ventilation invasive, le taux de mortalité était proche de 64% (p<0,01).
Par ailleurs, il est à signaler que, les scores ASA et IGS 2, le délai précoce d’une
antibiothérapie
adaptée,
les
antécédents
de
pathologies
cardio-respiratoires,
l’intoxication éthylique ou tabagique, ainsi qu’une chimiothérapie pré-opératoire ne
sont pas statistiquement liés à la mortalité des PPOS dans notre étude.
Les principaux résultats comparant les caractéristiques et les résultats des patients
décédés par rapport aux patients survivants sont reportés dans le tableau n° 10.
49
3.9
ANALYSE MULTIVARIEE
Dans l’analyse de régression logistique pour la mortalité nous avons intégré les
paramètres suivants :
-Délai précoce de la mise en place d’une antibiothérapie adaptée
précoce.
-Score IGS 2.
-VEMS en l/sec.
-Chimiothérapie pré-opératoire.
-PPOS apparaissant dans un délai précoce par rapport à la chirurgie.
Aucun de ces paramètres n’étaient significativement associé à la mortalité en analyses
multivariées.
Dans un modèle de régression logistique pour la nécessité d’un recours à la ventilation
invasive nous avons intégré les paramètres suivants :
-Délai précoce de la mise en place d’une antibiothérapie adaptée
précoce.
-Score IGS 2.
-VEMS en l/sec.
-Chimiothérapie pré-opératoire.
-PPOS apparaissant dans un délai précoce par rapport à la chirurgie.
Dans ce cas seul le délai précoce de la mise en place d’une antibiothérapie adaptée
précoce était associé significativement à un moindre recours à la ventilation invasive
(OR :-1,7 ; 95% IC : 0,04 à 0,7 p=0,01).
50
Tableau n°10 : Caractéristiques et résultats des patients décédés par rapport
aux survivants
Patients décédés
n=7(%)
Patients survivants
n=47(%)
Délai pneumopathie/jour intervention
6 +/- 4
4,2 +/- 2,4
p=0,30
Délai adapté précoce de l’antibiothérapie
3(42,6)
28(59,6)
p=0,67
Durée séjour en réanimation (jours)
19,2 +/- 11,8
12,1 +/- 9,4
p=0,05
Durée séjours hospitalière (jours)
19,2 +/- 11,8
22,7 +/- 14,7
p=0,47
Insuffisance respiratoire aiguë
7(100%)
28(59,6%)
p=0,09
Recourt à la ventilation mécanique
7(100%)
7(23,4%)
P<0,01
16,3 +/- 14
3,87 +/- 9,5
P<0,01
Utilisation de catécholamine
7(100)
8 (17%)
P<0,01
Pyothorax ou pleurésie
2(28,6)
5(10,6)
p=0,47
Reprise chirurgicale ou drainage
1(14,3)
4(8,5)
p>0,99
Pneumonectomies
3(42,8)
2(4,3)
p<0,01
Lobectomies « simples »
1(14,3)
21(44,7)
p=0,60
Lobectomies « compliquées »
2(28,6)
23(48,9)
p=0,54
Bi lobectomies
Cardiopathies pré existantes
Intoxication éthylique
Intoxication tabagique (PA)
BPCO
VEMS l/sec pré-opératoire
Chimiothérapie néo-adjuvante
Score de Arozullah
Score ASA
Classe I/II
Classe III/IV
1(14,3)
3(42,8)
1(14,3)
38,5 +/- 18,6
4(57,1)
2 +/- 0,6
2(28,6)
36,5 +/- 6,6
1(2,1)
12(25,5)
14(29,8)
47 +/- 23
29(61,7)
2 +/- 0,7
11(23,4)
34,8 +/- 6,1
p=0,60
p=0,61
p=0,66
p=0,74
p>0,99
p=0,64
p>0,99
p=0,66
4(57,1)
3(42,9)
31(66)
16(34)
p=0,97
34 +/- 17,4
29,8 +/- 11,7
p=0,55
Durée de ventilation mécanique (jours)
IGS 2
51
4. Discussion
Dans notre étude analysant les PPOS, documentées sur le plan microbiologique, dans
les suites d’une chirurgie pulmonaire d’exérèse chez 54 patients, nous avons mis en
évidence :
-une épidémiologie bactérienne variée qui ne semble pas liée au délai
de survenue de la PPOS par rapport à l’intervention.
-une faible adéquation aux recommandations locales concernant la
prescription de l’antibiothérapie initiale.
-un meilleur pronostic des patients bénéficiant d’une antibiothérapie
précoce avec une diminution significative de la durée de séjour en unité
de soins intensifs, de la durée de ventilation invasive, et de la nécessité
de recourir à la prescription d’amines vasoactives.
4.1
EPIDEMIOLOGIE BACTERIENNE
L’épidémiologie bactérienne des PPOS de chirurgie d’exérèse pulmonaire est mal
connue et n’a pas fait l’objet d’études spécifiques publiées dans la littérature médicale.
Nous avons montré dans notre travail que le type de bactérie responsable de PPOS
n’était pas ou peu lié au délai de survenu par rapport à la chirurgie.
En effet, l’épidémiologie microbiologique de ces patients n’est pas la même que les
patients indemnes de tout antécédent médical. Celle-ci est composée de germes
communautaires mais aussi de germes retrouvés dans les pneumopathies nosocomiales
avec de façon prépondérante la mise en évidence d’entérobactéries (12, 94).
Les patients bénéficiant de ce type de chirurgie sont déjà des patients fragilisés. En
effet ceux-ci sont âgés (64 ans), ayant subit le plus souvent un geste opératoire dans le
cadre d’une maladie néoplasique (94,4% dans cette étude), porteur d’une BPCO posttabagique (61,1% dans cette étude), et ayant parfois bénéficié d’une chimiothérapie
néo adjuvante (24% dans cette étude). Or, l’épidémiologie bactérienne de ces patients
est particulière.
52
Par exemple, Soler et Al
(96)
dans un travail prospectif sur 50 patients présentant une
décompensation de BPCO sévère et nécessitant la ventilation mécanique, montraient
que même si les germes communautaires sont les plus fréquents, la présence des
entérobactéries, de Pseudomonas aeruginosa et de Stenotrophomonas maltophilia est
retrouvée chez prés de 39% des patients. De plus, dans cette étude aucun facteur étudié
n’était lié à la prédictivité à retrouver l’un de ces trois germes. D’autre part, il a été
montré que l’épidémiologie bactérienne des patients BPCO était liée au degré
d’obstruction bronchique
(29, 77)
. Par ailleurs, l’épidémiologie bactérienne des patients
âgés est également particulière. Dans notre étude 29,6% des patients avaient plus de 70
ans. Dans un travail de Meehan et al
(75)
, les entérobactéries représentent la deuxième
cause de pneumopathie après, Streptococcus pneumonia, lorsque celle-ci est
documentée chez les patients de plus de 70 ans.
Une étude d’Ibrahim et al
(50)
avait déjà comparé l’épidémiologie bactérienne des
pneumopathies précoces et tardives acquises sous ventilation mécanique chez 420
patients. Dans cette étude, comme dans la notre l’épidémiologie bactérienne n’est pas
statistiquement significative en terme de différence entre les 2 groupes. Parmi les
patients ayant développé une pneumopathie précoce les germes pathogènes les plus
fréquemment rencontrés étaient : Pseudomonas aeruginosa (25,1%), Staphylococcus
aureus sensible à la méticilline (17,9%), Staphylococcus aureus résistant à la
méticilline (17,9%) et les entérobactéries dans 10,2% des cas. Parmi les patients ayant
développé une pneumopathie tardive les germes les plus fréquemment retrouvés
étaient : Pseudomonas aeruginosa (38,4%), Staphylococcus aureus résistant à la
méticilline (21,1%), Stenotrophomonas maltophilia (11,4%), Staphylococcus aureus
sensible à la méticilline (10,8%) et des entérobactéries dans 10,3% des cas. Cependant
dans le travail de Ibrahim et al, comme dans le notre, l’étude de l’épidémiologie
bactérienne est basée sur une date bien précise que constituait le jour de la mise sous
ventilation mécanique dans le premier exemple et le jour de l’intervention chirurgicale
dans le second.
Ainsi, il est à noter, que parmi les patients ayant acquis une pneumopathie précoce
sous ventilation invasive dans l’étude d’Ibrahim, plus de 77% des patients étaient
hospitalisés et avaient déjà reçu une antibiothérapie préalable. Dans notre travail,
même si dans la plupart des cas les patients sont convoqués pour l’intervention, la
53
durée d’hospitalisation avant l’intervention était déjà de 3,3 jours et même si nous
n’avons pas pu recueillir, de façon précise, dans cette étude rétrospective la notion
d’une antibiothérapie préalable, il est fort probable que ces patients pour la plupart pris
en charge pour une pathologie respiratoire chronique et une néoplasie avaient déjà
reçu des antibiothérapies préalables de façon plus ou moins récente. Ceci, soit dans le
cadre d’une surinfection bronchique, soit dans le cadre d’un traitement d’épreuve pour
opacité pulmonaire.
Trouillet et al
(101)
ont examiné 135 épisodes de pneumonies acquises sous ventilation
invasive. Soixante dix sept (57%) de ces épisodes étaient causés par des bactéries
potentiellement résistantes aux antibiotiques (Staphylococcus aureus résistant à la
méticilline, Pseudomonas aeruginosa, Acinetobacter Spp ou bien Stenotrophomonas
maltophilia). Après une analyse statistique de régression : une ventilation mécanique
de plus de 7 jours, l’utilisation préalable d’antibiotiques, et ce d’autant plus qu’ils sont
à large spectre (céphalosporine de troisième génération, fluoroquinolones, et
imipénème), sont associés au
développement des pneumopathies à bactéries
multirésistantes. Ainsi, cette étude confirme qu’une antibiothérapie préalable est un
important facteur de risque à développer une infection nosocomiale à germe résistant.
Plusieurs études retrouvaient des résultats comparables, suggérant le risque
d’acquisition de Pseudomonas aeruginosa résistant à la pipéracilline ou à l’association
pipéracilline-tazobactam en cas d’antibiothérapies préalables (45, 102).
Il est également à noter que dans le cadre des PPOS, il existe par définition la notion
d’antibiothérapie préalable. En effet, tous nos patients ont reçu une antibioprophylaxie
par céfamandole ou amoxicilline-acide clavulanique. A quel point l’antibioprophylaxie
peut-elle être source d’émergence de germes pathogènes résistants ? Il ne semble pas y
avoir de réponse dans l’état actuel de la littérature, même si une étude effectuée dans
notre centre ne mettait pas en évidence de modification de l’épidémiologie bactérienne
lorsque l’antibioprophylaxie par céfamandole (pendant 48 heures) était remplacée par
l’association amoxicilline-acide clavulanique (pendant 24h) (92).
En plus de l’antibiothérapie préalable, la durée de séjour antérieur à l’hôpital paraît
prédisposer aux infections à germes résistants aux antibiotiques (101).
Si, dans le cadre des pneumopathies acquises sous ventilation invasive, le délai
d’apparition de bactérie résistante est variable, entre 3 et 7 jours selon les auteurs
101)
(27,
aucunes données de la littérature ne permettent de fixer une date à partir de
laquelle il existe un risque de germe résistant pour les PPOS. Ainsi, dans notre étude
54
ce délai a été fixé arbitrairement à 5 jours. Lorsque ce délai est porté à 3 jours, les
résultats sont peu modifiés. En effet, pour les PPOS diagnostiquées moins de 3 jours
après l’intervention,
les entérobactéries
restent la
première
documentation
bactériologique dans prés de 40% des cas, suivis d’ Haemophilus dans près de 27%
des cas de Streptococcus pneumonia et de Pseudomonas aeruginosa dans 20% des cas
chacun. En revanche, dans ce cas, on ne retrouve pas de Staphylococcus aureus
résistant à la méticilline ni de Stenotrophomonas maltophilia.
De ce fait l’antibiothérapie initiale, lorsque celle-ci est probabiliste, se doit d’être
raisonnée sur un ensemble d’éléments intrinsèques au patient (terrain, antécédents,
antibiothérapies préalables, hospitalisations récentes…) et extrinsèques au patient
(type d’intervention, épidémiologie bactérienne du service…) mais il ne semble pas
que le délai d’apparition de la PPOS par rapport à l’intervention soit capital dans le
choix de la molécule anti bactérienne.
4.2
ADEQUATION AUX RECOMMANDATIONS
Du fait de l’absence d’étude méthodologiquement satisfaisante, l’épidémiologie
bactérienne des PPOS dans les suites d’une résection pulmonaire est méconnue. Ainsi,
il n’existe pas de recommandations éditées par les sociétés savantes permettant de
guider le praticien dans la prise en charge diagnostique et dans le choix de
l’antibiothérapie initiale comme c’est le cas pour les pneumopathies communautaires
(70)
et les pneumopathies acquises sous ventilation artificielle (48, 67, 88). En l’absence de
ces recommandations, l’antibiothérapie probabiliste dans notre hôpital en cas de
suspicion de pneumopathie post-opératoire était faite à la lumière des études et des
conférences de consensus concernant la prise en charge des pneumopathies
communautaires, des pneumopathies acquises à l’hôpital et de celles concernant la
prise en charge des pneumopathies acquises sous ventilation mécanique. Par ailleurs,
selon l’expérience et les données de l’épidémiologie
locale du service,
l’antibiothérapie proposée était en cas de pneumopathies précoces (survenant moins de
cinq jours après l’intervention) et en l’absence d’argument pour des germes résistants,
une antibiothérapie active sur le Streptococcus pneumoniae, l’Haemophilus, le
Staphylococcus aureus sensible à la méticilline et sur les entérobactéries de bas niveau
de résistance. Pour les patients présentant une pneumonie tardive (plus de cinq jours
55
après l’intervention), l’antibiothérapie recommandée dans le service devait couvrir
simultanément : les entérobactéries, le Streptococcus pneumoniae, l’ Haemophilus, le
Staphylococcus aureus sensible à la méticilline ainsi que Pseudomonas aeruginosa et
Acinetobacter Spp. Du fait d’une faible prévalence de Staphylococcus aureus résistant
à la méticilline dans notre hôpital, l’adjonction d’un antibiotique actif contre ce germe
était laissé à l’appréciation du médecin prescripteur.
Il est intéressant de souligner que lorsque le praticien ne respecte pas les
recommandations éditées par les sociétés savantes, le pronostic du patient est souvent
plus défavorable
(76)
. Ainsi, Menéndez et al ont évalué dans une étude prospective le
pronostic de 225 patients admis dans un centre hospitalo-universitaire pour
pneumopathies communautaires et comparant le devenir des patients dont
l’antibiothérapie initiale était concordante aux recommandations des sociétés savantes
américaines ou espagnoles à celles qui ne l’étaient pas. Les résultats de cette étude
montrent que chez les patients dont l’antibiothérapie n’est pas conforme aux
recommandations, il existe une surmortalité statistiquement significative chez les
patients présentant une pneumonie grave avec un score de Fine de classe 5
(34)
(RR
2,6 ; 95% intervalle de confiance 1,1 à 5,8). De plus en analyse multivariée, l’adhésion
aux recommandations de l’Américan Thoracic Society est un facteur indépendant lié à
la baisse de la mortalité après ajustement au score de Fine (RR 0,3 ; 95% intervalle de
confiance 0,14 à 0,9).
Dans notre étude, l’antibiothérapie était conforme aux recommandations de l’hôpital
dans seulement 51,8% des cas. Lorsque les PPOS étaient précoces le taux
d’adéquation était de 57,6%. Celui-ci était de 42,8% lors des PPOS tardives (Annexe
n°9).
Dans le cadre des PPOS précoces, l’inadéquation aux recommandations ce faisait dans
le sens d’un élargissement du spectre antibactérien dans 64,3%. Ceci s’explique par le
fait d’une gravité initiale de certains patients ayant motivé une antibiothérapie large
spectre afin d’éviter l’inadaptation thérapeutique initiale
(12)
. Cette attitude a
probablement été bénéfique en terme d’adaptation thérapeutique en regard du fait de
l’épidémiologie bactérienne décrit dans ce travail. Ainsi, certains patients auraient pu
recevoir une antibiothérapie initiale inadaptée si nos recommandations avaient été plus
largement respectées en cas de PPOS précoce. En effet, si tous les patients ayant
56
développé une PPOS précoce avaient bénéficié d’une antibiothérapie par amoxicilline
– acide clavulanique (conforme à nos recommandations), 39,4% d’entre eux auraient
reçu un traitement inefficace. Ainsi, cette étude montre que nos recommandations
n’étaient probablement pas adaptées à la prise en charge des PPOS dans les suites
d’une résection pulmonaire parenchymateuse.
En conséquence des résultats microbiologiques de ce travail, il semble raisonnable de
proposer
une
antibiothérapie
initiale
de
large
spectre
après
prélèvement
bactériologique fiable, puis une désescalade thérapeutique secondaire aux résultats
bactériologiques comme cela a pu être recommandé par certains auteurs pour les
pneumopathies acquises sous ventilation mécanique (46).
En effet, l’attitude consistant à la mise en place d’une antibiothérapie initiale inadaptée
s’exprime pour le patient par un risque de surmortalité au moins dans le cadre de
septicémie
(9, 35, 43, 49, 56, 60, 61, 66, 72)
. Ce d’autant qu’une adaptation secondaire aux
prélèvements bactériologiques d’une antibiothérapie initiale inactive ne permet pas
toujours d’améliorer la survie des malades. Ainsi, par exemple dans une étude de Luna
et al, l’ajustement de l’antibiothérapie après les résultats bactériologiques d’un LBA
ne permettait pas une amélioration du pronostic des patients par rapport à ceux dont
l’antibiothérapie inadéquate était poursuivie (69).
4.3
IMPACT D’UNE ANTIBIOTHERAPIE ADAPTEE PRECOCE SUR LE
PRONOSTIC DES PATIENTS
Sur 54 patients ayant développé une PPOS d’une chirurgie d’exérèse pulmonaire, nous
avons montré qu’une antibiothérapie active débutée dans un délai de moins de 24
heures par rapport au diagnostic, était associée de façon significative à une diminution
de la durée d’hospitalisation en unité de soins intensifs, à une diminution de la durée
de ventilation invasive et à une moindre nécessité d’utilisation d’amines vasoactives
témoignant d’une prévalence moins importante d’un état de choc.
Si la mortalité globale hospitalière, l’incidence de l’insuffisance respiratoire aiguë et le
recours à la ventilation mécanique invasive n’apparaissent pas statistiquement
significatifs, il semble tout même qu’il y ait une tendance à la diminution de ces trois
critères chez les patients ayant bénéficié d’une antibiothérapie active précoce.
57
Bien qu’il n’existe aucune étude publiée à ce jour dans la littérature portant sur
l’intérêt d’une antibiothérapie active précoce dans le cadre des PPOS de résection
pulmonaire, ces résultats sont concordants avec d’autres études parues dans la
littérature anglo-saxonne. En effet, de nombreuses publications se sont intéressées à
l’impact d’une antibiothérapie adaptée ou non sur le pronostic des patients.
Les premières études conduites dans les années 1960-1970 confirmaient qu’un
traitement antibiotique adapté, c'
est-à-dire fondé sur l’utilisation d’au moins un
antibiotique actif in vitro sur le ou les germes responsables d’une septicémie à bacilles
à Gram négatif (BGN) incriminé dans un sepsis sévère ou dans un état de choc
septique, permettait de diminuer la mortalité dans de telles situations. La première
étude était ainsi menée en 1962 par McCabe et Jackson
(72)
. Celle-ci incluait 173
patients présentant une septicémie sévère à BGN et montrait que le taux de mortalité
parmi les patients ayant bénéficié d’une antibiothérapie initiale adaptée était
statistiquement plus bas que chez ceux pour lequel le traitement initial était incorrect
(22% versus 48%, p<0,01). Par la suite des résultats très proches ont été retrouvés par
d’autres équipes (9, 35, 37, 49, 54, 58, 108).
En 1980, Kreger et al
(60, 61)
publiaient leur expérience de 612 cas de bactériémie à
BGN et montraient une diminution de la mortalité ainsi qu’une diminution de
l’apparition d’un état de choc en cas d’antibiothérapie initiale appropriée. Plus
récemment Hanon et al (43) ont pu valider ces résultats dans une étude regroupant 2058
épisodes de bactériémie au Danemark entre 1996 et 1998. Cette étude démontrait après
ajustement sur les facteurs de gravité que les patients ayant reçu une antibiothérapie
active sur le ou les germes responsables de l’infection avaient une survie meilleure par
rapport à l’ensemble des autres patients (RR 0,5 ; intervalle de confiance à 95% de
0,32 à 0,77).
Dans le cadre des septicémies à bactéries Gram positif responsables d’un sepsis sévère
ou d’un état de choc septique le bénéfice lié à la prescription initiale d’un antibiotique
actif est plus difficile à mettre en évidence. En effet, alors que le taux de traitements
inappropriés dans le groupe des infections à BGN est de l’ordre de 30% dans la
plupart des séries citées ci-dessus et ceci du fait de la fréquence des bactéries
multirésistantes, ce taux est beaucoup plus bas, de l’ordre de 15%, en cas d’infection
due à des bactéries à Gram positif
(80, 83)
. Ainsi peu de données sont disponibles. En
58
1992, Linden et al (66) montraient une tendance à la diminution de la mortalité associée
à des septicémies à Enterococcus faecium résistants à la vancomycine. Dans cette série
de 20 patients ayant reçu un traitement par quinupristin-dalfopristin actif sur de telles
souches la mortalité (25%) était plus basse que celle observée dans un groupe de
patient témoin de 40 malades traités par des antibiotiques peu ou pas actifs et dont le
taux de mortalité était de 40% (p=0,27).
Plus récemment, Lujan et al
(68)
ont étudié dans une étude prospective l’effet d’une
antibiothérapie discordante (non adaptée au germe) sur la mortalité dans les
bactériémies à Streptococcus pneumoniae lors d’un épisode de pneumopathie. Dans
cette étude sur 100 patients ayant développé une bactériémie à Streptococcus
pneumoniae, seulement 10 ont été considérés comme ayant reçu une antibiothérapie
discordante. Sur ces 10 patients, 5 sont décédés alors que la mortalité chez les 90
autres n’excédait pas 14%. L’antibiothérapie inadaptée apparaissait, au même titre que
l’atteinte de plusieurs lobes, l’existence d’une BPCO sous jacente et d’une
hospitalisation récente, associés de façon indépendante à la mortalité (p<0,005).
Par ailleurs pour les pneumopathies, l’intérêt d’une antibiothérapie adaptée précoce a
également été étudié, que ce soit dans le cadre des pneumopathies communautaires
graves ou bien, et surtout, dans le cadre des pneumopathies nosocomiales acquises
sous ventilation mécanique.
En ce qui concerne les pneumopathies communautaires plusieurs études ont évalué
l’intérêt d’une antibiothérapie précoce dés l’arrivée à l’hôpital (47, 74).
Ainsi, dans une étude portant sur 14 069 patients âgés de plus de 65 ans hospitalisés
pour pneumonie, la mortalité à 30 jours était significativement plus élevée si le délai
d’administration des antibiotiques dépassait 8h, avec un Odds Ratio (OR) ajusté sur le
score de gravité de 0,85 (intervalle de confiance à 95% à 0,75-0,96) (74).
Très récemment, une étude rétrospective publiée en mars 2004 a confirmé ces
résultats. En effet, parmi 13 771 patients consultants à l’hôpital pour pneumopathies et
indemnes de toute antibiothérapie préalable à l’hospitalisation, une antibiothérapie
précoce dans un délai de moins de 4 heures après l’admission est associée à une
diminution de la mortalité hospitalière (6,8% vs 7,4% ; OR ajusté : 0,85 ; 95%
intervalle de confiance à 0,74-0,98), ainsi qu’une diminution de la mortalité à 30 jours
(11,6% vs 12,7% ; OR ajusté : 0,85 ; 95% intervalle de confiance à 0,76-0,95). Dans
59
cette étude la durée de séjour hospitalier est également diminuée chez les patients
ayant bénéficié d’une antibiothérapie dans un délai de moins de 4 heures (47).
La littérature concernant les pneumopathies acquises sous ventilation mécanique est en
revanche beaucoup plus abondante. Il s’agit probablement de l’infection pour laquelle
on dispose du plus grand nombre de données. Trois études publiées entre 1988 et
1993, fondées sur des analyses multivariées indiquent clairement qu’en cas de
traitement antibiotique inapproprié dans les 24-48 heures qui suivent le diagnostic, il
existe une surmortalité. Par exemple, dans l’étude de Celis et al (14), sur les six facteurs
qui restent associés de façon indépendante au décès en analyse multivariée, c'
est-àdire, un âge avancé, un score de McCade et Jackson prédisant le décès dans les cinq
ans à venir, un agent pathogène à haut risque tel qu’un Pseudomonas aeruginosa, une
atteinte bilatérale et un traitement antibiotique inapproprié, c’est ce dernier qui à le
poids statistique le plus important avec un odds ratio à 5,8.
Depuis 1995, plusieurs études, publiées dans de grandes revues médicales, ont
apprécié sur des cohortes prospectives de malades, l’impact d’une antibiothérapie
inadaptée chez des patients ayant développé une pneumopathie sous ventilation
mécanique. Toutes allaient dans le même sens en retrouvant soit une tendance, soit une
significativité statistique à la surmortalité (1, 26, 52, 57, 59,
69, 87, 89, 90)
.
Dans l’étude d’Alvares Lerma (1) portant sur 530 malades, la mortalité et le nombre de
malade qui développent un état de choc sont plus élevés dans le groupe de patients
ayant reçu un traitement antibiotique initial inadapté.
Kollef et al
(57)
, dans une série de 130 épisodes d’infections documentées par mini-
lavage broncho-alvéolaire retrouvent aussi une surmortalité chez les patients pour
lesquels le traitement antibiotique était modifié après résultats des cultures. Ce résultat
persistait après analyse multivariée.
En 2002, dans un travail réalisé par l’équipe de Iregui, des résultats similaires étaient
retrouvés
(52)
. Dans cette série de 107 patients ayant développé une pneumopathie
bactérienne sous ventilation invasive, 33 (30,8%) n’avaient pas reçu d’antibiothérapie
efficace dans les 24 heures après l’apparition des signes faisant suspecter l’infection.
La raison pour laquelle il y avait un tel délai à la mise en place d’une antibiothérapie
adaptée était le plus souvent un retard à la prescription. Dans cette étude trois facteurs
restaient associés à la mortalité dans le cadre d’une analyse multivariée :
60
-
Le score Apache II (OR ajusté 1,13, intervalle de confiance à 95%
1,09-1,18).
-
La présence d’un cancer (OR 3,2 intervalle de confiance à 95% 1,795,71).
-
L’administration retardée d’un antibiotique approprié (0R 7,68,
intervalle de confiance à
Enfin, très récemment Clec’h et al
(18)
95%
4,5-13,09).
ont évalué le lien entre une antibiothérapie
initiale adaptée avec la mortalité chez les patients présentant une pneumopathie
acquise sous ventilation mécanique. Si le taux de mortalité globale était non
significatif, celui-ci apparaissait significativement plus faible chez les patients dont le
score LOD (Logistic Organ Dysfunction score) était inférieure ou égale à 4. Ceci,
laissant supposer que lorsque les patients sont initialement très sévère leur pronostic
péjoratif est indépendant de l’antibiothérapie initiale.
4.4
MORTALITE DES PPOS
Dans notre étude, la mortalité globale de nos patients était de 13% ce qui est
comparable aux données publiées dans la littérature rapportant une mortalité comprise
entre 9 et 46% pour les chirurgies de résection pulmonaire (2,20, 27, 31, 36, 40, 64, 71, 99).
Plus récemment, Dupont et al
(27)
, retrouvaient une mortalité globale de 23% dans le
cadre d’une étude incluant 556 patients ayant présenté une PPO. Dans ce travail, les
PPO, concernaient tous types de chirurgie. Après analyse statistique, 5 facteurs
indépendants étaient associés à la mortalité. Il s’agissait : d’un score ASA supérieur ou
égale à 3, d’un âge supérieur ou égale à 64 ans, d’un délai d’apparition de plus de 3
jours de la PPO par rapport à l’intervention, de la présence de marbrures ou
d’hypotension. En revanche, sur 322 cas documentés de PPO, l’adaptation initiale de
l’antibiothérapie n’était pas statistiquement corrélée à la mortalité. Les résultats sont
compatibles avec ceux de notre étude. En effet, en analyse univariée, les facteurs
corrélés à la mortalité sont :
-L’utilisation d’amines vasoactives
(100% vs
17% ;
témoignant d’un état de choc.
-Le recours à la ventilation invasive (100% vs 23,4% ; p<0,01).
p<0,01)
61
-La durée de la ventilation invasive (16,3
+/-
14 j vs 3,87
+/-
9,5 j ;
p<0,01).
-L’existence d’une pneumonectomie (42,8% vs 4,3% ; p<0,01).
-La durée d’hospitalisation en unité de soins intensifs (19,2 +/- 11,8 j vs
12,1 +/- 9,4 j ; p=0,05).
Comme dans l’étude de Dupont et al
(27)
, une antibiothérapie initiale adaptée par
rapport au diagnostic de PPO n’est pas associé à la mortalité. En revanche,
contrairement à Dupont et al, le score ASA n’est statistiquement pas lié à la mortalité.
Ceci, vient probablement du fait que les populations de ces deux études sont
différentes. En effet, dans le travail de Dupont et al, la population est très hétérogène
comprenant des patients venant d’horizon aussi divers que la chirurgie orthopédique,
digestive, thoracique, vasculaire etc. Ainsi, les scores ASA s’échelonnent de la classe
I, jusqu'
à la classe V. Dans notre étude, les patients sont très homogènes en termes
d’antécédents et de comorbidités et ont tous bénéficié d’une thoracotomie. Tous les
patients avaient un score ASA très proche oscillant entre la classe II et III. Aucun
patient ne présentait un score ASA de classe I, IV ou V.
En revanche, en analyse multivariée, aucun facteur n’était lié à la mortalité. Ceci
s’explique en parti par la faible mortalité observée dans cette étude avec 7 patients
décédés.
Par ailleurs, il est à noter le très mauvais pronostic des patients nécessitant une
ventilation invasive. Leur taux de mortalité était proche de 64%. Cette étude souligne
la fréquence élevée du recours à la VNI en cas d’insuffisance respiratoire aiguë, dans
notre centre, avec un succès pour 48,7% des patients. Le bénéfice de la VNI en postopératoire d’une résection pulmonaire a bien été démontré dans une étude randomisée
de Auriant et al (3). En effet, cette étude retrouvait une mortalité significativement plus
faible chez les patients bénéficiant d ‘une VNI lors d’un épisode d’insuffisance
respiratoire aiguë en post-opératoire d’une résection pulmonaire (37,5% vs 12,5%
p=0.04).
62
4.5
COMPARAISON DU PRONOSTIC DES PPOS PRECOCES PAR RAPPORT AUX
PPOS TARDIVES
Dans notre travail, non seulement il n’y a pas de différence significative entre
l’épidémiologie microbiologique des PPOS précoces ou tardives mais le pronostic des
patients n’est également pas modifié que la PPOS soit précoce ou tardive.
En effet, que se soit en terme de mortalité, de durée de séjour ou même de recours à la
ventilation mécanique, nous n’avons pas mis en évidence de différence significative en
comparant ces deux groupes.
Une étude d’Ibrahim et al
(50)
, compare, le pronostic de 420 patients, ayant développé
une pneumopathie précoce (délai inférieur ou égal à 96 heures) à ceux ayant développé
une pneumopathie acquise tardivement sous ventilation mécanique. Dans cette étude,
la mortalité est comme dans la notre, non significative entre les patients ayant
développé une pneumopathie précoce ou tardive. En revanche dans l’étude d’Ibrahim
et al, la durée d’hospitalisation en unité de soins intensifs est statistiquement plus
longue dans le groupe de patient ayant développé une pneumonie tardive (10.3 jours
vs 21jours p<0,01). Ces résultats sont contradictoires avec d’autres études et
notamment celle de Dupont et al, qui retrouve un lien indépendant entre PPO
développée plus de 3 jours après l’intervention et la mortalité (27).
Dans notre travail les motifs pour lesquels l’antibiothérapie initiale est retardée sont
dans 60,9% des cas en rapport avec un retard diagnostic et dans 39,1% des cas liés à
une résistance bactérienne à l’antibiothérapie initialement prescrite. Ceci nous amène à
proposer des moyens pour réduire le délai diagnostic des PPOS et l’inadéquation
antibio thérapeutique initiale.
63
4.6
LES MOYENS POUR REDUIRE LE RETARD DIAGNOSTIC
a.
Connaissance et maîtrise des facteurs de risque de
PPO
RISQUES LIES AU PATIENT
L'
âge est souvent cité comme facteur de risque pour le développement d’une PPO. En
effet, les capacités pulmonaires changent avec l'
âge. En revanche, l'
âge à partir duquel
le risque de PPO augmente est mal connu (8, 21, 23). Récemment, un âge supérieur à 64
ans a été avancé (27).
L'
état de dénutrition et la perte récente de poids sont des facteurs de risque
fréquemment cités. De plus, l’albumine a été décrit comme un facteur de risque de
morbidité et mortalité lorsque son taux sérique était inférieur à 30g/l (8, 32). Cependant,
il n’existe pas d’étude ayant démontré l’intérêt d’une renutrition pré-opératoire en
chirurgie thoracique.
L'
intoxication tabagique est également liée à un risque accru de développer une
pneumopathie post-opératoire. Certains auteurs ont démontré qu'
une intoxication
tabagique supérieure à 20 PA était liée à un risque trois fois plus important de
développer une PPO
(21, 23, 24, 82, 106)
. Le tabagisme est un risque modifiable et un arrêt
d’au moins 4 semaines avant l'
intervention est recommandé (8, 105).
L'
existence d'
une pathologie pulmonaire chronique ou aiguë sous jacente, telle une
broncho pneumopathie chronique obstructive est un fort risque de PPO (6, 21, 23, 31, 55, 62,
63)
.
La colonisation bactérienne bronchique per-opératoire semble également un facteur de
risque majeur de PPO (92).
RISQUES LIES A L'INTERVENTION
La thoracotomie a été identifiée comme un facteur indépendant dans le risque de
développement d’une PPO (32, 33).
64
Busch et al
(10)
ont rapporté une incidence de 39% de complications post opératoires,
dont 22 % classées comme complications majeures, chez les patients ayant bénéficié
d'
une thoracotomie pour néoplasie pulmonaire. Les complications dites majeures
incluaient: les pneumopathies, la détresse respiratoire requerrant une ventilation
mécanique plus de 4 jours, la nécessité de fibro-aspirations à répétition et la nécessité
d'
une trachéotomie. Lorsque la résection était étendue à la paroi thoracique les
complications post-opératoires atteignaient 82% des patients.
Par ailleurs, comparée à la lobectomie, à la segmentectomie et à la résection réglée, la
pneumonectomie a été identifiée comme un facteur de risque indépendant dans le
risque de complication post-opératoire incluant les pneumopathies
(32)
. Dans notre
travail, la pneumonectomie était associée à une mortalité plus élevée en cas de PPOS.
Ceci avait déjà été décrit (28).
De même le côté de la résection intervient avec une plus grande fréquence de
complication post opératoire lorsqu'
elle concerne le côté droit (32).
RISQUE POST-OPERATOIRE
En post-opératoire, plusieurs facteurs interviennent dans le risque de développer des
PPO. L'
immobilisation, le décubitus, une somnolence, un traitement inapproprié de la
douleur, la durée de la ventilation mécanique et la présence d'
une sonde naso gastrique
sont autant de facteurs de risque de développer une PPO (8).
Ainsi, afin de mieux identifier les facteurs de risque de PPO, Arozullah et al
(2)
ont
analysé ces facteurs de risque de façon prospective sur 160 805 patients bénéficiant
d'
une chirurgie majeure non cardiaque. Après une analyse de régression, un score
pronostic du risque de PPO a été validé. Ce score prend en compte différentes
variables de risque et y associe une pondération. Ces variables sont: l'
âge, le statut
fonctionnel, la perte de poids récente, l'
existence d'
une BPCO sous jacente, un trouble
de la vigilance, l'
urée sanguine, les antécédents d'
accidents vasculaires cérébraux, les
antécédents de transfusion, le caractère urgent ou non de l'
intervention, l'
utilisation
chronique de stéroïdes, le tabagisme actif, l'
intoxication éthylique chronique et le type
d'
intervention chirurgicale.
65
b.
Optimisation des outils diagnostics de la PPOS
Il n'
existe pas de "gold standard" pour le diagnostic des pneumonies nosocomiales (16).
La plupart des travaux sur la prise en charge diagnostique et thérapeutique dans les
pneumopathies acquises à l'
hôpital se sont fait dans le cadre des pneumopathies
acquises sous ventilation mécanique.
Les critères clinico-biologico-radiologiques associent au moins 2 critères suivants:
fièvre, sécrétions trachéales purulentes, hyperleucocytose et apparition de nouveaux
infiltrats radiologiques. Lorsque tous les critères sont réunis la sensibilité diagnostique
est inférieure à 50%. De plus, l’interprétation radiologique est variable entres les
différents praticiens
(41)
et l’apparition d’une image radiologique peut être d’une autre
cause que infectieuse (95).
Afin d’améliorer la spécificité et la sensibilité du diagnostic de pneumopathies, Pugin
et al
(84)
ont développé un score diagnostic combinant, la température corporelle, le
taux de leucocytes, le volume et l’aspect des sécrétions bronchiques, l’oxygénation, la
radiographie de thorax et les cultures des aspirations trachéales. Lorsque ce score est
élevé, la sensibilité et la spécificité du diagnostic de pneumopathie acquise sous
ventilation mécanique sont respectivement de 85% et 91%. Cependant, ce score a été
développé sur un nombre faible de patients et reproduit sur peu d’études. De plus, ce
score concerne les patients ventilés et aucun score de ce genre n’a été validé chez les
patients en post-opératoire de chirurgie thoracique.
D’autres marqueurs de l’inflammation ont pu être utilisés dans le diagnostic des
complications infectieuses post-opératoires de chirurgie thoracique. Icard et al
(51)
ont
étudié le rôle prédictif de la cinétique de la Protéine C Réactive (CRP), dans le
diagnostic d’empyème au décours d’une pneumonectomie. Cette étude portant sur 151
patients pneumonectomisés a montré une haute sensibilité (100%) et une spécificité à
91,4% dans le diagnostic d’empyème au décours d’une pneumonectomie lorsque le
taux de CRP persiste ou ré augmente à un seuil de 100 mg/L.
De même, dans une étude récente concernant 243 patients hospitalisés pour suspicion
d’infection bactérienne des voies respiratoires, Christ-Crain et al
(17)
ont mis en
évidence une diminution de la prescription des antibiotiques lorsque le médecin était
guidé par le dosage de la procalcitonine et ceci sans modification du pronostic des
patients.
66
Ceci, suggère l’intérêt d’inclure des marqueurs de l’inflammation dans la stratégie
diagnostique des PPO au décours d’une chirurgie pulmonaire d’exérèse.
4.7
MOYENS POUR REDUIRE L’INADAPTATION THERAPEUTIQUE INITIALE
a.
Avis d’un spécialiste en maladies infectieuses
Plusieurs études ont démontré l’intérêt bénéfique d’un avis spécialisé en maladies
infectieuses sur le pronostique des patients présentant une maladie infectieuse. Byl (11)
et al ont évalué dans le cadre de 428 bactériémies, l’intérêt de l’avis d’un infectiologue
sur la prise en charge thérapeutique. Le traitement empirique était adapté dans 78%
des cas chez les patients ayant bénéficié d’une consultation spécialisé contre seulement
54% si le traitement antibiotique était prescrit par un autre praticien (p<0,001). Même
si cela n’a jamais été évalué, l’avis d’un pneumologue pourrait être utile dans la prise
en charge diagnostique et thérapeutique des PPO.
b.
Utilisation des recommandations des sociétés savantes
Comme nous l’avons déjà souligné plus haut, la conception et l’application des
conférences de consensus dans l’utilisation des antibiotiques permet d’améliorer le
pronostic des patients.
c.
Association d’antibiotiques
L’utilisation d’une association d’antibiotiques comme stratégie de réduction du risque
d’émergence de bactéries multi résistantes a été proposée par certains auteurs
(73)
.
Cependant, il n’existe pas de preuve scientifique.
Bellomo et al
(5)
trouvaient, chez des patients en soins intensifs avec une infection
documentée, que la mortalité parmi les patients bénéficiant d’une monothérapie
antibactérienne était plus importante que parmi ceux ayant bénéficié d’une association
d’antibiotiques. Il est à noter que la sévérité des patients était la même dans les deux
groupes.
Par ailleurs, l’association d‘antibiotiques permet d’élargir le spectre et d’éviter une
partie des inadaptations thérapeutiques initiales.
67
d.
Antibiothérapie cyclique
Le concept de l’antibiothérapie cyclique a été proposé comme une stratégie potentielle
pour réduire l’émergence de germes résistants. Cette stratégie est une méthode pour
encourager l’utilisation de différentes classes d’antibiotiques. Ceci permettant de
diminuer la pression de sélection et l’apparition de résistance à l’utilisation d’une seule
classe d’antibiotiques. Cependant, peu d’études valables sur le plan méthodologique
ont pu corroborer ce concept. En revanche, plusieurs études ont montré que l’abandon
de l’utilisation d’une classe thérapeutique permettait de restaurer à terme une activité
antibiotique à cette même classe
(85)
. Par exemple, Gruson et al ont démontré la
réduction de l’incidence des pneumopathies acquises sous ventilation mécanique après
avoir introduit un programme de contrôle de l’antibiothérapie cyclique combinée à une
restriction de l’utilisation de la ceftazidime et de la ciprofloxacine, molécules qui
étaient largement utilisées dans leur unité (42).
Dans notre étude, lorsque l’antibiothérapie utilisée était une monothérapie,
l’amoxicilline -acide clavulanique était utilisé dans plus de 81,8%.
e.
Amélioration des techniques d’identification
Selon les techniques classiques de culture sur milieux liquides ou solides enrichis, il y
a un délai de plusieurs heures ou jours entre le début de l’antibiothérapie probabiliste
et les résultats de l’antibiogramme. Une diminution du délai d’identification pourrait
permettre une adaptation plus rapide de l’antibiothérapie. Des techniques
d’identification moléculaire pourront dans un proche avenir permettre une
identification plus rapide des bactéries et de leurs principaux mécanismes de
résistance.
f.
Connaissance de l’épidémiologie locale
Au delà, de la connaissance des facteurs risque, des méthodes diagnostiques et de la
prise en charge thérapeutique, il semble que la connaissance de l’épidémiologie
bactérienne locale soit primordiale dans le choix de l’antibiothérapie initiale.
En effet, une étude publiée par Rello et al
(89)
, montre que les agents microbiens
responsables de pneumopathies acquises sous ventilation mécanique ne sont pas les
même selon que le centre étudié soit Barcelone, Montevideo, Paris ou Séville. La
68
conclusion de cette étude suggérait que l’application des recommandations
internationales devait se faire en connaissance de l’épidémiologie bactérienne locale.
4.8
LIMITES DE L’ETUDE
Notre étude présente plusieurs limites.
D’une part, il s’agit d’une étude rétrospective, rendant parfois difficile l’interprétation
des données. Des éléments précieux dans l’étude de l’épidémiologique bactérienne,
comme l’existence d’une antibiothérapie antérieure récente, n’ont pu être recueillis de
façon fiable. Ainsi ces données n’ont malheureusement pas pu être exploitées.
D’autre part, nous nous sommes intéressés uniquement aux PPOS documentées. Si,
ceci était indispensable pour juger d’une adéquation précoce ou non de
l’antibiothérapie, il semble que cela puisse modifier les résultats de l’épidémiologie
bactérienne en cas d’absence de documentation bactériologique. En effet, si dans prés
de 63% des cas nos pneumopathies sont documentées, chez 37% des patients aucun
germe n’a pu être mis en évidence malgré des prélèvements bactériologiques fiables.
Ainsi, nous pouvons imaginer que ces pneumopathies sont à germes sensibles ou
fragiles pouvant êtres soit décapitées par l’antibioprophylaxie, soit par de mauvaises
conditions de transport et de conservation des prélèvements bactériologiques. Dans ce
cas, il se pourrait que l’épidémiologie bactérienne soit modifiée au profit de germes
sensibles comme Streptococcus pneumoniae, Haemophilus… Il est également
probable que le pronostic global des patients soit différent lorsque l’ensemble des
pneumopathies documentées ou non est considéré.
De plus, dans notre étude, nous nous sommes intéressé aux PPOS. L’épidémiologie
bactérienne des PPOS est probablement différente de celle des PPO non sévères.
Ainsi, la prise en charge diagnostique et thérapeutique des PPOS et des PPO non
sévères ne doivent pas être calquées l’une sur l’autre. C’est pour cette raison, que nous
pensons que dans le choix de l’antibiothérapie initiale, la gravité des patients est une
caractéristique fondamentale.
Enfin, L’effectif de notre population était faible. En effet, les PPOS représentent une
faible partie des patients présentant une PPO au décours d’une chirurgie d’exérèse
pulmonaire. L’incidence des PPO documentées sur le plan bactériologique dans notre
69
centre est de 10,4% ce qui est comparable aux chiffres antérieurement publiés. Ainsi
seulement 54 patients ont pu être inclus dans notre étude, alors que la plupart des
études s’intéressant à l’impact d’une antibiothérapie adaptée précoce regroupent des
cohortes de plusieurs centaines de patients. Du fait de ce faible effectif, il est probable
que certains résultats ne sont pas significatifs sur le plan statistique. En effet,
l’incidence de l’insuffisance respiratoire aiguë, le recours à la ventilation mécanique et
la mortalité tendent à être moins important lorsque l’antibiothérapie adaptée est
débutée dans les 24 premières heures suivant le diagnostic de PPOS mais ceci reste
non significatif sur le plan statistique.
70
5. Conclusion
Dans cette étude, rétrospective sur 54 patients ayant développé une PPOS documentée
sur le plan microbiologique au décours d'
une chirurgie d'
exérèse pulmonaire, nous
avons pu mettre en évidence que l'
épidémiologie bactérienne des PPOS était peu
différente entre celles développées dans un délai précoce par rapport à l'
intervention
(moins de 5 jours) et celles apparaissant tardivement (plus de 5 jours après
l'
intervention.). Ainsi, les germes les plus souvent retrouvés sont : les Entérobactéries
(33,3%), Haemophilus (29,6%), Streptococcus pneumonia (24%),
Staphylococcus
aureus (20,3%), Pseudomonas aeruginosa (11,1%), Streptococcus milleri (7,4%),
Stenotrophomonas maltophilia (3,7%) et Moraxella catarrhalis (1,8%). Une infection
poly-microbienne est présente dans 24% des cas.
L’analyse de l’adéquation des prescriptions a révélé une faible adéquation aux
recommandations locales (51,8%). Cependant, cette faible adéquation a été le plus
souvent dans le sens d’un élargissement du spectre anti-bactérien, dans le cadre des
PPOS précoces, permettant une meilleure adaptation du traitement aux germes
retrouvés. Ceci témoigne que nos recommandations basées sur un travail prospectif sur
les PPO (92) au sein de notre unité n’étaient pas applicables aux PPOS.
Cette épidémiologie bactérienne particulière peut s'
expliquer du fait du terrain de ces
patients. Ainsi, la plupart des patients bénéficiant d'
une résection pulmonaire sont
porteurs d'
une maladie respiratoire chronique et sont opérés dans le cadre d'
une
maladie néoplasique. Ceux ci sont régulièrement exposés au milieu hospitalier et
bénéficient probablement d'
antibiothérapies itératives responsables d'
une modification
de la flore bactérienne digestive, ORL et respiratoire.
Par ailleurs, nous avons montré qu'
une antibiothérapie adaptée précoce était associée
de façon significative à une diminution de la durée d'
hospitalisation en réanimation, à
une diminution de la durée de la ventilation mécanique et à une diminution de
l'
utilisation d'
amines vasoactives.
71
Les raisons pour lesquelles le traitement initial était inadapté étaient doubles. D'
une
part, liées à un retard diagnostic dans prés de 60% des cas et d’autres part, liées à une
épidémiologie bactérienne inattendue du fait d’une écologie bactérienne peu différente
entre les PPOS précoces et tardives.
Si
le diagnostic de PPOS est difficile en chirurgie de résection pulmonaire,
l'
amélioration de ce diagnostic passe par une vigilance accrue de l'
apparition des
signes cliniques, radiologiques et biologiques de pneumopathie et peut-être aussi par
l’utilisation de nouveaux marqueurs biochimiques de l’inflammation, intégrée dans
une stratégie diagnostique.
Par ailleurs, l'
inadaptation thérapeutique initiale liée à la mise en évidence de germe
inattendu peut laisser la place à une modification dans la pratique de l'
antibiothérapie.
Dans ce contexte et afin de réduire le risque d'
inadaptation thérapeutique initiale, il
serait souhaitable de proposer, à ces patients dont l’état clinique est grave, une
antibiothérapie initiale, et ce quelque soit le jour d’apparition de la PPOS, comprenant
dans son spectre les germes dit "communautaires", les entérobactéries et Pseudomonas
aeruginosa. Ceci après prélèvements bactériologiques protégés sous fibroscopie
bronchique.
Il serait également souhaitable de procéder à une adaptation thérapeutique secondaire
aux résultats des prélèvements bactériologiques afin d’éviter l’émergence de bactéries
multirésistantes.
Enfin, afin de confirmer ces résultats il serait souhaitable de réaliser un travail
similaire dans le cadre d’une étude prospective.
72
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85
ANNEXE N°1 :
Fiche de recueil de données.
Nom :
Prénom :
Date de Naissance :
Sexe :
Taille :
Poids :
Date d’hospitalisation :
Age :
Date de sortie :
Antécédents :
BPCO :
DDB :
Cardiaque :
Vasculaire :
Néoplasie :
Chimio-radiothérapie préopératoire :
Diabète :
Intoxication tabagique :
Intoxication éthylique :
EFR préopératoires : VEMS :
oui
oui
oui
oui
oui
oui
oui
oui
oui
VEMS/CVL :
non
non
non
non
non
non
non
non
non
CPT :
Biologie préopératoire :
Po2 :
mmHg,
Albuminémie :
CRP :
PCo2 :
g/l, Urée :
mmHg,
HCO3- :
mmol/l, Créatininémie :
mmol/l.
µmol/l.
mg/l.
Intervention :
Date de l’intervention :
Lobectomie « simple »
Lobectomie « compliquée »
Bilobectomie
Pneumonectomie
Segmentectomie
Wedge
Côté :
Droite
Gauche
Antibioprophylaxie :
Augmentin
Kefandol
autre :
86
Pneumopathie :
Date de la pneumopathie :
Côté :
Jour/intervention :
Droit
Gauche
Documentation bactériologique :
Technique :
ECBC
Aspiration trachéale
PDP
Brosse bronchique
Examen direct :
Cultures :
LBA
positif
négatif
Germe :
Taux :
Antibiothérapie initiale :
Date de début :
Molécules :
Voie :
Posologie :
Monothérapie
association d’antibiotiques
Antibiothérapie initiale adaptée :
oui
non
Délai de l’antibiothérapie adaptée :
Supérieur 24h
Inférieur 24h
Evolution en réanimation :
Date d’hospitalisation :
Date de sortie :
IGS II a l’admission :
Score ASA :
Ventilation non invasive :
oui
non
Intubation :
oui
non
Ventilation mécanique :
oui
non
Utilisation de drogues vasoactives :
oui
non
Reprise chirurgicale ou drainage :
oui
non
Décès :
non
Durée de la ventilation mécanique :
oui
salle
réanimation
87
ANNEXE N° 2 :
CLASSIFICATION DE LA BPCO EN STADES DE SEVERITE
STADES
0 : pas de risque
I : BPCO peu sévère
II : BPCO moyennement sévère
III : BPCO sévère
CARACTERISTIQUES
Symptômes chroniques : toux, expectoration
VEMS/CV>70 %
VEMS>80 % de la valeur prédite avec ou
sans symptômes chroniques
30 %<VEMS<80 % de la valeur prédite
IIA 50 %<VEMS<80 % de la valeur prédite
IIB 30 %<VEMS<50 % de la valeur prédite
avec ou sans symptômes chroniques (toux,
expectoration, dyspnée)
VEMS<30 % de la valeur prédite
Ou VEMS<50 % de la valeur prédite en
présence d’insuffisance respiratoire
chronique (PaO2<60 mmHg) ou signes
cliniques d’une hypertension artérielle
pulmonaire.
Extrait des recommandations de la Société de Pneumologie de Langue Française
(SPLF).
88
ANNEXE N° 3 :
Score ASA selon la classification de l’American Society of Anesthesiologist.
ASA 1
Patient en bonne santé
Exemple : hernie inguinale chez un patient par ailleurs en bonne santé.
ASA 2
Patient avec une maladie générale modérée
Exemple : bronchite chronique ; obésité modérée ; diabète contrôlé par l
régime ; infarctus du myocarde ancien ; hypertension artérielle modérée.
ASA 3
Patient avec une maladie générale sévère mais non invalidante
Exemple : insuffisance coronaire avec angor ; diabète insulinodépendant ;
obésité pathologique ; insuffisance respiratoire modérée.
ASA 4
Patient avec une maladie générale invalidante mettant en jeu le pronostic vital
Exemple : insuffisance cardiaque sévère ; angor rebel ; arythmie réfractaire au
traitement ; insuffisance respiratoire, rénale, hépatique ou endocrinienne
avancée.
ASA 5
Patient moribond qui ne survivrai pas 24 heures, avec ou sans opération
Exemple : rupture d’anévrysme de l’aorte abdominale en grand état de choc
89
ANNEXE N° 4 :
Post operative risk index ou score de Arozullah
Preoperative Risk Factor
Type of surgery
Abdominal aortic aneuvrysm repair
Thoracic
Upper abdominal
Neck
Neurosurgery
Vascular
Age
>80y
70-79y
60-69y
50-59y
Functional status
Totally dependent
Partially dependent
Weight loss > 10% in past 6 months
History of chronic obstructive pulmonary disease
General anesthesia
Impaired sensorium
History of cerebrovascular accident
Blood urea nitrogen level
<2.86 mmol/l
7.85-10.7 mmol/l
> 10.7 mmol/l
Transfusion > 4 units
Emergency surgery
Steroid use for chronic condition
Current smoker within 1 year
Alcohol intake > 2 drinks/d in past 2 weeks
Point Value
15
14
10
8
8
3
17
13
9
4
10
6
7
5
4
4
4
4
2
3
3
3
3
3
2
90
ANNEXE N° 5 :
Epidémiologie bactérienne selon le délai d’apparition de la PPOS par rapport à
l’intervention (1) ou selon l’adaptation tardive ou précoce de l’antibiothérapie (2).
40
35
30
Graphique
n°1 : Epidémiologie bactérienne : comparaison
25
20
PPO tardives
PPO précoces
15d
10e
5s
0
G
Ent
Hae
Str.p
S.a
P.a
Str.m
Steno.m
M.c
Graphique n°1:
Epidémiologie bactérienne: comparaison des PPOS
tardives et précoces.
60
50
40
30
Délai sup 24h
G
10
0
Délai inf 24h
r
a
p
h
i
20
Ent
Hae
Str.p
S.a
P.a
Str.m
Steno.m
M.c
Graphique n°2 :
Epidémiologie bactérienne: comparaison des PPOS
ayant reçu une antibiothérapie adaptée tardive ou
précoce.
Ent : Entérobactéries, Hae : Haemophilus, Str.p : Streptococcus
pneumonia, S.a : Staphylococcus aureus, P.a : Pseudomonas aeruginosa,
Str.m : Streptococcus milleri, Steno.m : Stenotrophomonas maltophilia
M.c : Moraxella catarrhalis.
91
ANNEXE N° 6 :
Incidence des PPOS par rapport au jour de l’intervention chirurgicale.
Nombre de PPOS
12
11
10
9
8
8
6
7
6
4
4
4
2
2
1
1
1
0
0
J1
J2
J3
J4
PPOS précoces
J5
J6
J7
J8
J9
J10 J11 J12
PPOS tardives
J: Jour d'apparition de la PPOS par rapport au jour de
l'intervention.
92
ANNEXE N° 7 :
Description de l'antibiothérapie.
VA
30
25
20
15
10
5
0
28
22
Prescription
4
Description globale de l’antibiothérapie.
(VA: valeurs absolues).
93
ANNEXE N° 7 bis:
Description de l'antibiothérapie (suite).
Antibiothérapie dans les PPOS tardives
VA
14
12
10
8
6
4
2
0
PPOS tardives
Antibiothérapie dans les PPOS précoces
VA
18
16
14
12
10
8
6
4
2
0
16
14
PPOS précoces
3
Monothérapie
Bithérapie
(VA: valeurs absolues).
Trithérapie
94
ANNEXE N° 8 :
Description de l’antibiothérapie des PPOS tardives
Monothérapie des PPOS tardives
VA
8
7
6
5
4
3
2
1
0
7
Amoxicilline - acide
clavulanique
Ofloxacine
1
Amoxicilline - acide
clavulanique
Ofloxacine
Associations d’antibiotiques des PPOS tardives
VA
12
10
10
8
Blact+FQ
6
Blact+Am
Blact+FQ+Gly
4
2
2
1
0
Blact+FQ
Blact+Am
(VA: valeurs absolues).
Blact+FQ+Gly
95
ANNEXE N° 8 bis :
Description de l’antibiothérapie des PPOS précoces (suite).
Monothérapie des PPOS précoces
VA
11
12
10
Amoxicilline
8
6
Amoxicilline - acide
clavulanique
3
4
2
0
Amoxicilline
Amoxicilline - acide
clavulanique
Associations d’antibiotiques des PPOS précoces
VA
12
10
8
6
4
2
0
10
Balct+FQ
Blact+am
5
3
ly
+G
la
ct
+F
Q
B
(VA: valeurs absolues).
Gly+am
Blact+FQ+Gly
am
ly
+
G
la
ct
+a
m
B
B
al
ct
+F
Q
1
96
Annexe n° 9 :
Adéquation des prescriptions antibiotiques aux recommandations
locales de façon globale et selon le délai d’apparition de la PPOS
par rapport à l’intervention.
%
60
57,6
50
40
51,8
42,8
Global
PPOS précoces
PPOS tardives
30
20
10
0
% d'
adéquation
97
RESUME
Les pneumonies bactériennes post-opératoires (PPO) après chirurgie de résection pulmonaire
sont une complication fréquente et grave. Le traitement de cette infection, nécessite une
antibiothérapie dont les modalités sont mal codifiées. Nous avons, sur une période de 34 mois
analysé les dossiers des patients ayant présenté une PPO sévère (PPOS) bactériologiquement
documentée. Les objectifs de cette étude sont d’analyser la prescription de l’antibiothérapie,
l’adéquation aux recommandations de notre hôpital, de préciser l’épidémiologie bactérienne
et d’évaluer l’impact d’une antibiothérapie adaptée précoce (AAP). Cinquante quatre patients
ont été inclus. Trente et un patients ont reçu une AAP (avant la 24ème heure après le début de
la suspicion radio-clinique) et 23 une antibiothérapie adaptée retardée (AAT). La mortalité
globale hospitalière était de 12,9%. Il existe une adéquation aux recommandations dans
51,8% des cas. Les raisons à l'
administration d'
une AAT sont liées dans 14 cas (60,9%) à un
retard à la prescription des antibiotiques et dans 9 cas (39,1%) à l'
administration empirique
d'
une antibiothérapie inadéquate. Les germes les plus souvent retrouvés sont : les
Entérobactéries (33,3%), Haemophilus (29,6%), Streptococcus pneumonia (24%),
Staphylococcus aureus (20,3%) et Pseudomonas aeruginosa (11,1%). Il n’y a pas de
différence microbiologique entre les pneumopathies précoces (survenant avant le 5ème jour
post opératoire) ou tardives. Une AAP est significativement associée à : une diminution de la
durée de séjour en réanimation (8,6 j vs 17,3 j ; p=0,01), une diminution de la durée de la
ventilation mécanique (6,5 j vs 17 j ; p=0,02) et une diminution d’utilisation de
catécholamines (16,1% vs 43,5% ; p=0,05). Il existe une tendance mais non significative à la
surmortalité en cas d’AAT (17,4% vs 9,7% ; p=0,67). L’épidémiologie bactérienne retrouvée,
suggère après prélèvement protégé, l'
administration d'
une antibiothérapie initiale active sur les
Entérobactéries et Pseudomonas aeruginosa en cas de PPOS. Une adaptation secondaire est
souhaitable.
SEVERE POST OPERATIVE PNEUMONIA AFTER LUNG RESECTION: BACTERIOLOGY AND
IMPACT OF ADEQUATE EARLY ANTIBIOTIC TREATMENT
Severes postoperatives pneumonias (SPOP) are potentially life threatening complications after major lung
resection. Very few studies reported bacterial epidemiological data and no firm recommendations for initial
antibiotic treatment are available. To describe the microbiology of SPOP, to analyse the empirical antibiotic
therapy and to asses the impact of early adaquate antibiotic therapy (EAAT) on outcome, we perform a
retrospective study including all patients with bacteriologically documented SPOP after lung resection. Fifty four
patients were included. We did not find the usual dichotomus resistant pattern usually described for early and
late onset nosocomials pathogens. Enteric gram-negative bacilli (33,3%) was the most common pathogen before
Haemophilus (29,6%) and Streptococus pneumonia (24%). Pseudomonas aeruginosa was diagnosed among 11%
of patients. Thirty one patients (57,4%) received EAAT. No significant mortality difference was found with and
without EAAT 17,4% vs 9,7% ; p=0,67). EAAT was significantly associated with shorter length of invasive
mechanical ventilation (6,5 j vs 17 j ; p=0,02) and ICU stay (8,6 j vs 17,3 j ; p=0,01). EAAT was also associated
with less need of vasopressor therapy (16,1% vs 43,5% ; p=0,05). In conclusion, EAAT is associated with less
ICU resources utilisation. The microbiological profile of SPOP frequently shows late onset nosocomial
pneumonia pathogens including resistants enteric gram-negative bacilli and Pseudomonas aeruginosa. These
results underlines the need for invasive diagnosic procedures allowing a large spectrum initial empirical
antibiotic therapy with secondary adaptation. A reappraisal of current guidelines for empirical antibiotic therapy
is necessary in the specific situation of SPOP.
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