Le musée

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Le musée
Un des plus beaux musées de Grèce, connu surtout pour son Aurige ...
mais riche de nombreuses autres merveilles. Ne pas manquer: les
frises est et nord du Trésor de Siphnos, le Sphinx, les statues de
Cléobis et Biton, les restes du taureau, le groupe des trois femmes,
l'ex-voto de Daochos, la statue d'Antinous et l'Aurige. Le musée
modifie régulièrement les numéros des salles ainsi que leur contenu.
Les salles suivantes sont donc données sans leur numéro, afin de ne
pas se perdre. Demander un plan du musée à l'entrée.
Salle en haut de l'escalier: l'Omphalos (qui signifie le nombril
en grec ancien mais aussi en grec moderne), la pierre sacrée que l'on
voit tout d'abord, est une copie du fameux nombril delphique qui se
trouvait dans le temple d'Apollon et qui était devenu le symbole du
dieu et du sanctuaire. Selon la légende, Zeus aurait lâché deux aigles,
chacun à une extrémité de l'univers, en convenant que leur point de
rencontre serait le nombril de l'univers. Les deux aigles se
rencontrèrent..) à Delphes. Il est aussi possible que cet pierre sacrée
ait été le tombeau du serpe Python. Ne pas manquer dans la salle la
partie supérieure d'une stèle à gauche de 1'0mphalos et, surtout, les
fragments de la frise du théâtre représentant les travaux d'Héraclès. l
0
Salle des boucliers : elle tient son nom des trois boucliers en
bronze, du VII' siècle av. J.-C., qui y sont exposés. Les têtes de griffon
en bronze faisaient partie de la décoration des cuves qui reposaient
sur des' trépieds. L'ensemble cuve et trépied, comme exposé dans
cette salle, constituait une des offrandes préférées d'Apollon. Ceux qui
ont eu l'occasion de visiter les salles de sculptures du Musée
archéologique d'Athènes, remarqueront, juste en face, une statuette
de bronze. Cette offrande à Apollon qui représente un jeune homme,
est une œuvre crétoise caractéristique du style dédalique de la
seconde moitié du VII' siècle av. J. -C
Ne pas manquer de s'arrêter devant le périrhantérion, ustensile de
culte.
Salle du Trésor de Siphnos : une des plus belles salles du
musée. Elle abrite des chefs-d'œuvre de l'art archaïque ainsi que les
restes de la frise sculptée du Trésor de Siphnos. Ce décor sculpté en
marbre de Paros brillait de magnifiques couleurs comme le bleu, le
rouge et le jaune. Les artistes qui ont réalisé les frises ouest-sud, d'une
part, et estnord, d'autre part, n'étant pas les mêmes, on notera les
spécifiCités stylistiques de chaque ensemble.
La frise est, à gauche en entrant dans la salle, a pour thème la
guerre de Troie et se divise en deux parties: à gauche, un groupe de
dieux qui s'intéresse au combat et, à droite, le combat en lui-même
devant les murs de Troie. Le groupe des dieux est divisé en deux: ceux
qui sont tournés vers la droite marquent ainsi leur soutien aux
Troyens: de gauche à droite, Arès, dieu de la Guerre, tenant son
bouclier, puis Aphrodite, Artémis, et Apollon qui se retourne vers sa
sœur, et, enfin, Zeus assis sur un trône.
Devant Zeus, Thétis, la mère d'Achille, dont quelques doigts
sont encore visibles, s'accroche au dieu pour le supplier. C'est à la
suite de cette supplication que Zeus favorisa momentanément les
Troyens afin qu'Agamemnon répare l'offense faite à Achille en lui
enlevant sa servante Briséis. Les dieux tournés vers la gauche
marquent, eux, leur soutien aux Grecs.
Ce sont, de gauche à droite, Poséidon (qui manque), puis
Athéna, Héra et Déméter. Le combat de la partie droite est structuré
autour du guerrier qui gît sur le sol. A sa gauche, les Troyens: un
quadrige et son écuyer, puis Enée et Hector. A sa droite, les Grecs:
Ménélas, roi de Sparte et mari d'Hélène, reconnaissable à son bouclier
orné au centre d'une tête de gorgone, Ajax, un quadrige et son écuyer,
et, au bout à droite, Nestor qui incite les Grecs à donner l'assaut
décisif.
Au-dessus de cette frise, le reste du fronton en marbre qui
ornait la façade est. Ce fronton a pour thème la dispute entre Apollon
et Héraclès pour le trépied prophétique qu'Héraclès désire emporter
afin de fonder son propre oracle. À gauche, Artémis retient la colère
d'Apollon qui tire le trépied déjà chargé sur le dos d'Héraclès. Entre les
deux personnages, au centre, Athéna tente de les apaiser. La frise
nord, à l'angle de la précédente, a pour thème le combat des dieux et
des Géants ou une gigantomachie. On aperçoit tout à gauche
Héphaïstos maniant sa forge et, devant lui, deux déesses combattant
deux géants. Plus à droite, la déesse Cybèle tient un char tiré par deux
lions dont l'un dévore un géant.
Devant le char, Apollon et Artémis décochent des flèches
contre trois géants portant casques et boucliers alors qu'au sol gît le
corps du géant Astartas. Plus loin, deux géants prennent d'assaut le
char de Zeus dont il ne reste qu'un morceau. Devant eux, au premier
plan, Héra se retourne et se penche pour terrasser un géant renversé
qui rampe. A sa droite, Athéna lutte également contre un géant, alors
qu'Arès, plus à droite, combat deux géants dont l'un soulève une
pierre afin de l'assommer. Hermès, tenant ~on sabre, attaque deux
géants.
A l'extrémité droite, un dieu barbu se bat contre deux
adversaires dont l'un est tombé à genoux. Cette frise étant sur la face
nord du Trésor, les visiteurs pouvaient admirer et suivre cette scène
lorsqu'ils gravissaient la Voie sacrée. Le rythme unique qui anime cette
œuvre n'est pas sans rappeler l'esprit de l'épopée. La frise ouest devait
avoir pour thème le jugement de Pâris. Elle ornait la façade principale
du Trésor de Siphnos, juste au-dessus de l'entrée, et se composait
de trois parties dont deux sont visibles.
Tout à gauche, Hermès se tient devant le quadrige aux chevaux
ailés d'Athéna sur lequel la déesse, ailée, elle aussi, s'apprête à monter.
Un personnage nu se tient derrière elle, il s'agit d'Héphaïstos ou de
Poséidon. Au milieu, Aphrodite, que Pâris a choisi de couronner
comme la plus belle des femmes, descend de son char en se passant
un collier autour C O ) du cou. Dans la partie droite, qui manque, on ~. a
reconstitué la présence d'un troisième char ~ et d'une déesse,
probablement Héra. ~ L’artiste de cette frise et de la frise sud livre ~
ici une composition pleine de précision, de ~ style et de vigueur.
Même mutilée, Aphrodite !;; apparaît ainsi comme la plus belle figure
du Trésor de Siphnos.
La frise sud, très peu conservée, figure, de gauche à droite, une
femme en fuite, puiS une scène d'enlèvement, un quadrige et un autel,
puis un autre quadrige monté par deux cavaliers. Il pourrait s'agir de
l'enlèvement par Pélops d'Hippodamie, fille du roi de l'Elide,
Oenomaos. Le centre de la salle est occupé par un sphinx, offrande
déposée par les Naxiens dans le sanctuaire d'Apollon.
Ce sphinx trônait sur une colonne dressée sur un rocher à
l'ouest du portique des Athéniens. La hauteur totale de l'édifice
atteignait 12,10 m ! On admirera le rendu de la chevelure, du poitrail
et des ailes du sphinx ainsi que son expression énigmatique.
Ces éléments expriment bien le rôle que la créature jouait: dressée à
proximité de la source gardée autrefois par Python, et à la limite de
l'ancien sanctuaire de la Terre, elle était comme la gardienne de
l'oracle de Gaïa. Dans cette même salle, on admirera notamment l'une
des deux caryatides du Trésor de Syphnos.
Salle des Kouroï : cette salle abrite les deux statues en
marbre de Paros représentant les deux frères argiens, Cléobis et
Biton. On raconte que leur mère devait se rendre au sanctuaire
d'Héra et prêcher à l'occasion de la fête de la déesse. Mais les
bœufs n'étant pas revenus du champ à temps, les frères décidèrent
de traîner le char de leur mère jusqu'au sanctuaire. Alors que les
deux frères auraient dû mourir d'épuisement, leur mère pria Héra
de leur apporter en récompense une fin bienheureuse ... ce que fit
la déesse en les faisant s'assoupir pour toujours après la fête. Ces
statues furent réalisées en leur honneur et consacrées à Apollon
par les Argiens. On admirera le volume et la densité de ces corps
bien bâtis, la vigueur et l'élan vers l'action. Les yeux immenses
font transparaître la vie qui les anime. Le reste de la salle expose
de belles métopes de Sicyone.
Salle du Taureau: dans cette salle sont regroupés des
objets découverts après les grandes fouilles de Delphes dans une
niche cachée sous la Voiesacrée. Là étaient déposés les ex-voto
endommagés, selon un usage répandu dès le V' siècle av. J. -Co On
y trouva notamment le taureau. Avec le peu d'éléments dont on
dispose, il est difficile de s'imaginer la beauté de cette œuvre de
2,61 m de long et de 1,46 m de haut, recouverte de plaques
d'argent fixées sur une armature de bronze. Il s'agissait pourtant
sans aucun doute d'un chef-d'œuvre. Dans une des vitrines de
gauche, on aperçoit deux plaques d'or qui ornaient la robe d'une
statue. Elles sont décorées de manière inversement symétrique en
huit petits panneaux carrés dont on admirera le détail (animaux
ailés, chèvres, daims, taureaux ... ). Dans une autre vitrine à
gauche, une statuette en ivoire représentant probablement
Apollon en maître des fauves. Le reste de la salle est riche de petits
objets magnifiques.
Salle du Trésor des Athéniens: belle salle présentant 24
métopes conservées parmi les 30 qui décoraient le Trésor des
Athéniens. Elles représentent les exploits de Thésée, d'Héraclès
ainsi qu'une amazonomachie.
Première salle du temple d'Apollon: sur le mur à gauche
de l'entrée, on aperçoit les restes du fronton ouest du temple
d'Apollon. Il s'agit encore d'une gigantomachie remarquable par le
caractère solennel des sculptures et le mouvement donné à la
scène. A gauche, un géant semble ramper, alors qu'un peu plus
loin, à droite, on peut voir Athéna se jeter sur le côté, puis une
partie de personnage qui pourrait être Apollon et enfin la partie
antérieure de deux chevaux.
Ne pas manquer également, de l'autre côté de l'entrée, les pierres
d'assise de la paroi sud du Trésor des Athéniens. Deux hymnes à
Apollon y sont gravés: les notes musicales au-dessus de Chaque
ligne du texte formaient la mélodie d'accompagnement. Cette
mélodie fut jouée pour la première fois, à partir de 138 av. J.-C.,
par un chœur d'une cinquantaine d'artistes d'Athènes dits
dionysiaques, accompagnés de flûtes et de cithares.
Deuxième salle du temple d'Apollon: sur le mur en face
de l'entrée, les restes du fronton est du temple d'Apollon. Comme
on, l'avait observé lors de la visite du sanctuaire,' ce fronton fut
réalisé par les Alcméonides en 1 marbre de Paros alors que le devis
prévoyait du tuf ... C'est qu'il fallait que le temple soit le plus beau
possible! Le thème illustré sur le fronton était l'arrivée d'Apollon à
Delphes (épiphanie), avec sa mère Léto et sa sœur Artémis, On
reconnaîtra le quadrige du dieu au centre du fronton, un lion
terrassant un taureau dans l'angle gauche et un autre dévorant un
cerf dans l'angle droit. Les blessures des animaux l avaient été
peintes en rouge, bleu ou jaune afin' de les faire paraître plus
réelles. Au-dessus de l'entrée de la salle, une grande plaque 1
rappelle que l'empereur romain Domitienj répara à ses frais le
temple d'Apollon en 841 après J.-C. Remarquer également la
statue' de Niké volant près du fronton.
Salle des stèles funéraires: sur le mur à gauche de
l'entrée, on peut voir la stèle funéraire en marbre d'un jeune
athlète. Il S9; nettoie la peau après la lutte pour enlever la
poussière et l'huile dont il s'était enduit avant son combat. Son
serviteur, à droite lui tient un '1 vase rond contenant de l'huile
parfumée, sous l'œil de son chien qui lève le museau vers son
maître. Cette œuvre d'une grande harmonie révèle encore une fois
une maîtrise parfaite du dessin et de l'exécution. Sur le même mur,
ne manquez pas de vous arrêter devant les céramiques dans les
vitrines. Au milieu de la salle, remarquez également l'autel rond. Il
s'agit d'une partie du socle de la tholos du sanctuaire d'Athéna
Pronaïa, reconstituée et complétée au plâtre. Le détail des
métopes de cet édifice circulaire est exposé dans la salle IX, mais,
attention, le changement de salles n'est pas impossible!
Salle de la tholos: elle expose les métopes de la tholos qui
ont été les mieux conservées. On reconnaît aisément dans ces
scènes d'amazonomachie et de centauromachie (combat des
Lapithes contre les Centaures) l'influence attique des sculpteurs
du Parthénon ou de l'Erecthéion, on pense d'ailleurs que les
artistes à l'origine de ces fresques avaient été formés à Athènes.
De gauche à droite, on observe: un centaure, un cheval qui se
cabre, un Grec tombé à genoux, un homme en marche vers une
colonne sur laquelle figure un personnage féminin. Ne pas
manquer les autres fragments de sculptures provenant d'autres
métopes de la tholos exposées dans le reste de la salle.
Salle d'Agias : un des chefs-d'œuvre de cette salle est le
groupe en marbre des trois jeunes femmes qui semblent danser.
Leur haute coiffure était surmontée d'une cuve en bronze reposant
sur des trépieds. Leurs jambes sont animées d'un mouvement
cadencé et lent qui donne une impression de danse. Leur bras
droit est levé, mais le bras gauche retient la tunique qui vole sans
doute sous l'effet de leurs mouvements. La grâce de leur sourire
presque imperceptible, leurs visages fins et sérieux, leurs cheveux
ondulés et leurs boucles d'oreilles finement travaillées, tout
semble s'épanouir dans cette grande composition.
En face, on aperçoit six statues supportées par un long
socle visible dans le sanctuaire d'Apollon. Elles constituaient
l'offrande du représentant de Thessalie, Daochos Il, à Apollon, en
335 av. J.-C. Apollon figurait (statue disparue) dans cette grande
série de statues dont la plus marquante reste celle d'Agias. Il
s'agissait d'un jeune athlète vainqueur à plusieurs reprises des
jeux Panhelléniques, qui avaient lieu au V' siècle av. J.-C. à
Olympie, Delphes, Némée. Représenté nu, il est admirable par le
naturel de son attitude et son expression. Son corps semble
parfaitement équilibré et son regard tourmenté et opiniâtre donne
l'impression qu'il est de nouveau prêt au combat.
A côté de lui, la statue de Sisyphos Il est celle du fils de
Daochos Il, et, encore à côté, Agéalos, le frère d'Agias. Vainqueur à
la course aux jeux Pythiques, Agéalos est le type même du jeune
éphèbe, au corps souple et élancé, aux jambes fines et
vigoureuses, au visage plein de charme. Si on ne devait retenir
qu'une chose de cet alignement de statues, ce serait
probablement l'effort de l'artiste pour briser la monotonie des
visages, des statures et des gestes.
La salle d'Antinous étant en partie transférée ici, dans la
salle XI, nous allons lui consacrer ce paragraphe. On y trouve donc
de nombreuses figurines d'idoles mycéniennes et, surtout, une
statue d'Antinous, le favori d Hadrien, célèbre pour sa beauté.
Cette statue fait partie d'un culte rendu à Antinous après sa mort
prématurée dans le Nil: Hadrien veilla à honorer la mémoire de son
compagnon, notamment à Delphes, en frappant les pièces à son
effigie et en lui érigeant une statue dans le sanctuaire d'Apollon.
Celle-ci le représente coiffé d'une lourde chevelure bouclée
retombant sur sa nuque et ses joues, sa tête est légèrement
penchée sur la gauche comme s'il venait de recevoir les honneurs,
son menton arrondi, ses lèvres charnues et ses yeux doux et
rêveurs lui donnent une expression volontairement sensuelle. Sa
statue fut enduite d'huile parfumée pour souligner le culte qui lui
était rendu. Dans la même salle, ne pas manquer les statues de la
fillette qui sourit, du philosophe pensif et du petit garçon portant
une oie.
Salle de l'Aurige: elle abrite sans doute la plus belle statue
du musée, en tout cas la plus connue! Cette statue en bronze de
1,80 m de haut représente un aurige, c'est-à-dire un conducteur de
char qui exhibe son char à la foule au moment qui suit sa victoire.
L’aurige et son quadrige formaient un magnifique groupe en
bronze donné en offrande à Apollon par ~ le tyran Polyzalos,
victorieux à une course ~. de chars aux jeux Pythiques de 478 av.
J.-C. L’ensemble avait été déposé un peu à l'est de ~ la niche de
Cratéros, puis enseveli sous un ~ tremblement de terre qui eut le
mérite de le ~ conserver presque intact (il n'y manque que !;; le
bras gauche). L:artiste à qui nous devons ce chef-d'œuvre est
inconnu.
L’aurige est un bel éphèbe athlétique aux larges épaules
mais mince et élégant, sûrement un jeune aristocrate de l'époque.
Il porte la xystis, la longue tunique des conducteurs de char serrée
par une ceinture et descendant jusqu'aux fines chevilles. La
ceinture est au-dessus des hanches car il devait en être ainsi pour
l'habit des auriges, mais cela ne génère aucune disproportion: la
sveltesse du corps en est soulignée. Ses gestes sont souples: le
bras est tendu sans raideur et les mains tiennent ce qui était sans
doute un aiguillon. On peut passer des heures à contempler la
finesse des doigts, le rendu de leur plissure ou encore le
mouvement du bras précisé jusque dans le détail des veines qui se
gonflent. .. Les cheveux sont collés par la sueur de l'effort et
attachés par un large bandeau qui est celui des vainqueurs. On
peut enfin admirer le visage: le menton est lourd et puissant, le
regard animé d'une étrange bienveillance et les cils presque trop
réels pour être vrais.
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