1. Une brève histoire du travail des femmes.
A. Dans la société traditionnelle
Dans cette société, la très grande majorité de la population vit de l’agriculture. Les
femmes sont indispensables pour la vie de la ferme. La liste de leurs tâches est
interminable : semer, sarcler, arroser le potager; nourrir les poules et ramasser les œufs;
cueillir les petits fruits; traire les vaches, fabriquer le beurre et le fromage; battre le lin;
filer le lin et la laine; tisser; piquer les courtepointes; préparer les marinades et les
confitures; saler la viande; coudre, repriser, tricoter; cuire le pain; préparer les repas,
laver la vaisselle; entretenir le feu; fabriquer le savon et les chandelles; nettoyer les
lampes, faire la lessive.
À partir du XIXe siècle, dans les milieux de l’agroforesterie du Québec, les
femmes s’occupent SEULES de la maisonnée et de la ferme pendant que le mari est aux
chantiers. De tout temps, les épouses d’artisans partagent le travail de leur mari : pas de
boulanger sans boulangère, pas de marchand sans marchande. Les femmes surveillent le
travail des apprentis et servent habituellement la clientèle.
Dans les villes de la Nouvelle-France, les femmes sont essentielles à
l’organisation de la vie quotidienne. Un ouvrage récent d’André Lachance sur la vie
urbaine en Nouvelle France nous signale la liste de métiers qu’elles pratiquent :
domestiques, blanchisseuses, couturières, fileuses, vendeuses de marché public,
marchandes, cabaretières, aubergistes, guérisseuses, nourrices. Dans les classes
supérieures, très souvent les femmes s’occupent des affaires de la famille. Le droit le leur
permet et les circonstances coloniales l’autorisent. Elles sont également responsables de
l’encadrement financier des œuvres de charité. Les congrégations religieuses sont
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