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de télangiectasies, de purpura, de pseudo xanthoma elasticum ou de taches cutanées. En effet, les
lésions cutanéo-muqueuses peuvent orienter vers l’origine du saignement pouvant être lié à une
maladie de Rendu–Osler, un syndrome de Kaposi, un syndrome d’Elhers-Danlos, une
neurofibromatose ou un syndrome Klippel-Trenaunay-Weber. Dans certains cas, l’interniste sera
sollicité car l’anémie ferriprive s’intègre dans une maladie de système comme les vascularites en
particulier la granulomatose de Wegener ou le syndrome de Goodpasture au cours desquelles
l’anémie ferriprive n’est pas rare, en particulier en cas d’hémorragie alvéolaire ou d’hématurie.
Chez le patient plus âgé, une auscultation cardiaque à la recherche d’une sténose aortique orientera
vers un syndrome d’Heyde (5). En dehors des questions classiques sur l’existence de rectorragies ou
de méléna, il faudra rechercher une toux, une dyspnée ou des crachats hémoptoïques car ils
pourront révéler une hémosidérose pulmonaire primitive pour laquelle le diagnostic est souvent
porté avec retard (6). Le diagnostic d’hémosidérose pulmonaire primitive est en général fait chez
l’enfant ou chez l’adulte de moins de 30 ans avec souvent des signes initiaux qui sont une dyspnée
modérée avec des hémoptysies répétées mais souvent de très faible abondance pouvant être
minorées par le patient. La ferritinémie peut être normale ou même élevée en raison de la synthèse
alvéolaire et de son relargage sanguin. Les hémorragies alvéolaires sont en général suspectées sur
l’examen scannographique et le diagnostic confirmé par la fibroscopie bronchique avec un examen
anatomo pathologique montrant des sidérophages et des dépôts d’hémosidérine sur la coloration de
Perls. Les mécanismes physiopathologiques restent obscurs avec des théories génétiques, auto-
immunes ou allergiques (6). L’évolution peut se faire vers l’insuffisance respiratoire terminale.
Stratégie d’investigation :
En dehors du cas typique d’une hémorragie extériorisée sous la forme d’un méléna ou de
rectorragies qui oriente le bilan endoscopique, certains patients n’ont aucune extériorisation et
nécessitent un bilan endoscopique de premier niveau. La fibroscopie oesogastroduodénale et la
coloscopie permettent d’identifier une lésion digestive dans plus de la moitié des cas. Lorsque ce
premier bilan endoscopique est négatif la répétition de la fibroscopie oesogastroduodénale et de la
coloscopie permet de redresser le diagnostic dans 6% des cas (4). Même en l’absence de lésion
muqueuse des biopsies systématiques devront être pratiquées en particulier au niveau gastrique et
duodénal. En effet, cela peut permettre de faire le diagnostic d’une maladie cœliaque de l’adulte
mettant en évidence une atrophie villositaire totale ou subtotale. Une carence martiale associée à
d’autres stigmates biologiques de syndrome de malabsorption doit faire pratiquer une recherche
d’anticorps anti transglutaminase ou anti endomysium dont la sensibilité varie de 61 à 100% et la