meurs indifférenciées sur le plan histologique
d’une épaisseur supérieure à 5 mm indiquent un
pronostic défavorable. L’excision tumorale avec
contrôles de bords de coupe sans solution de
continuité histologique (ou chirurgie microgra-
phique contrôlée [MGC]) représente à notre avis
la méthode de choix, notamment lors de tumeurs
avec croissance rapide, diamètre de plus de
2 cm, localisation à la tête ou à la région génito-
anale ainsi que lors de tumeurs récidivantes
(tab. 2 p) (fig. 3 x). A de rares exceptions près,
la radiothérapie des tumeurs épithéliales ne doit
pas être effectuée chez les RT car, sous traitement
immunosuppresseur, on a observé un risque
accru de sarcome dans les régions irradiées,
alors que la radiodermatite nécessaire à obtenir
un succès thérapeutique est souvent insuffisante.
Sur le plan dermatologique, dans le dévelop-
pement de CSC multiples, une réduction du
traitement immunosuppresseur et un traite-
ment systémique par rétinoïdes (acitrétine 0,2
à 0,4 mg/kg PC/jour p.o.) est recommandé [7],
alors que nos expériences montrent qu’une ré-
duction comparativement faible du traitement
immunosuppresseur peut ralentir la survenue de
nouvelles tumeurs [8, 9].
Chez les RT, on a observé – encore plus souvent
que les tumeurs épithéliales invasives – des tu-
meurs avec formes précoces de croissance in-
traépithéliale (ou carcinomes in situ) sous forme
de précancéroses actiniques et de maladie de
Bowen (fig. 4 x). On trouve en général des pré-
cancéroses actiniques dans des zones exposées
à la lumière UV (visage, dos des mains), alors
que la M. de Bowen touche souvent le tronc. Pour
le traitement des précancéroses actiniques et de
la M. de Bowen, on dispose également, en sus de
l’ablation par excision chirurgicale, le laser et la
cryochirurgie, de méthodes non chirurgicales.
CABINET Forum Med Suisse 2007;7:175–181 177
l’exposition préalable aux UV, la situation géo-
graphique du domicile la composition et l’inten-
sité du traitement immunosuppresseur. Un trai-
tement combiné par cyclospo- rine A (CsA),
azathioprine et prednisone lors de transplanta-
tions rénales est plus souvent associé à un carci-
nome spinocellulaire (CSC) qu’une combinaison
d’azathioprine et de prednisone ou de traitement
CsA à faible dose. Une étude multicentrique ana-
lyse si l’utilisation de sirolimus (rapamycine)
comme traitement immunosuppresseur diminue
leur incidence. Le diagnostic de néoplasie intra-
épithéliale chez un RT est donc rendu difficile par
le fait que les tumeurs se manifestent de manière
très hétérogène et que leur dépistage clinique ne
permet pas toujours d’extrapoler l’extension et
l’agressivité de la tumeur. La distinction clinique
de verrues inoffensives présentes depuis long-
temps, de précancéroses actiniques de type hy-
perkératotique ou de maladie de Bowen et de
formes invasives de carcinome spinocellulaire
n’est cliniquement pas possible dans de nom-
breux cas. Cela impose une diagnostique le plus
précoce possible par biopsie-excision, celles-ci
devant atteindre une profondeur suffisante (jus-
que sous la peau).
Le carcinome spinocellulaire (CSC) et ses lésions
antécédentes (précancéroses actiniques ou solai-
res et M. de Bowen) font partie des tumeurs les
plus fréquentes chez les RT et représentent plus
de 90% de toutes les néoplasies cutanées. L’inci-
dence du CSC est augmentée de 65 à 250 fois par
rapport au reste de la population. La tumeur
montre une évolution plus agressive que chez les
personnes immunocompétentes avec souvent
croissance rapide, tendance élevées aux récidi-
ves locales et métastases chez jusque chez 10%
des personnes concernées. La même évolution
des tumeurs multiples, la localisation à la tête et
aux muqueuses de transition ainsi que des tu-
Figure 3
Carcinome spinocellulaire: nodule ulcéré de l’oreille.
Tableau 2. Traitement des néoplasies épithéliales chez les receveurs de transplantations.
Modalités thérapeutiques lors de précancéroses épithéliales (carcinome in situ)
Traitement topique au 5-Fluorouracil (Efudix®); expérimental: Imiquimod (Aldara®)
Excision par curetage, CO2-Laser, électrochirurgie ou cryochirurgie
Thérapie photodynamische
Biopsie excisionnelle préalable indispensable pour garantir le diagnostic et exclure
une transition en carcinome invasif spinocellulaire.
Modalités thérapeutiques lors de néoplasies invasives épithéliales
(carcinome spinocellulaire et basaliome, tumeurs des annexes cutanées)
Résection tumorale radicale
Contrôle histologique des bords de résection sans lacune (Chirurgie contrôlée
par micrographie) notamment en cas de tumeurs localisées au niveau de la tête,
épaisseur de la tumeur sup. à 2–5 mm, récidive tumorale, invasion périneurale).
Radiothérapie et chimiothérapie lors de métastases
Réduction du traitement immunosuppresseur sous la direction du médecin ayant
effectué la transplantation en cas d’apparition rapide de multiples carcinomes
spinocellulaires ou de métastases.
Rétinoïdes systémiques