Risques sanitaires associés au surpoids et à l'obésité
Présentation ........................................................................................................................................... 2
1. Les facteurs favorisant l'obésité ........................................................................................................ 3
1.1 Les facteurs génétiques .................................................................................................................. 3
1.1.1. Théorie du niveau critique : une réponse à l'effet yoyo ........................................................ 4
1.2. Équilibre énergétique et régulation physiologique du poids........................................................... 6
1.3. Les facteurs héréditaires et conséquences chez l'enfant.................................................................. 7
1.3.1. Effets psychosociaux........................................................................................................... 7
1.3.2. Facteurs de risque cardiovasculaire ..................................................................................... 8
2. Développement des cellules adipeuses............................................................................................... 8
2.1. Effets d'une réduction de la masse corporelle chez des personnes obèses....................................... 8
2.2. Effets d'un accroissement de la masse corporelle chez des personnes non obèses .......................... 9
2.2.1. Accroissement de la masse corporelle chez l'enfant............................................................. 9
3. Contrôle de la masse corporelle : facteurs alimentaires et sédentarité.......................................... 10
3.1. Les facteurs alimentaires............................................................................................................. 10
3.1.1. L'embonpoint est aussi une affaire de goût ........................................................................ 11
3.2. La sédentarité.............................................................................................................................. 12
4. Contrôle de la masse corporelle : effets de l'activité physique....................................................... 13
4.1. Exercice physique et appétit........................................................................................................ 13
4.2. Les effets énergivores de l'activité physique................................................................................ 14
4.2.2. Effet de l'activité physique sur l'utilisation des graisses ..................................................... 16
4.2.3. Effet de l'activité physique sur l'équilibre des graisses....................................................... 17
Conclusion............................................................................................................................................ 19
Références ............................................................................................................................................ 20
2
Présentation
Après les enquêtes en 1997, 2000 et 2003, la quatrième enquête Obepi (Obésité Épidémiologie) réalisée
par TNS Healthcare Sofres et financée par l'Institut Roche de l'obésité, montre que la France grossit à
l'instar des pays développés ou en voie de développement. Cette enquête, portant sur plus de 23 000
adultes âgés de 15 ans et plus, indique que la France compte désormais près de 20 millions d'habitants en
surpoids, dont près de 6 millions d'obèses. En neuf ans, la population a pris en moyenne 2,1 kilos et
grandit de 4 millimètres. Quant à son ventre, il s’est arrondi de 3,4 cm en moyenne. Toutes les
générations sont touchées, mais on devient obèse de plus en plus tôt, ce qui fait craindre des
conséquences plus importantes et plus précoces pour les jeunes générations. Avant 45 ans, l’obésité
progresse plus vite chez les femmes que chez les hommes. Parmi les 65 ans et plus, la proportion d'obèses
est plus importante que dans la population générale (16,5 % contre 12,4 %), même si elle diminue parmi
les plus âgés (11,6 % chez les 80 ans et plus). La fréquence de l'obésité, considérée comme une épidémie
par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), reste inversement proportionnelle aux revenus. Ainsi,
près de 19 % des obèses disposent de moins de 900 euros par mois, 18 % entre 2 900 et 1 200 euros,
contre moins de 5 % à partir de 5 301 euros. Les experts notent également qu’aucune région n’est
épargnée par la progression de l’obésité. Dans l’ordre des régions les plus touchées, viennent le Nord
(18,1 %), l’Est (14,1 %) puis le Bassin Parisien (13,4 %). Seul point rassurant au cours des trois dernières
années, l’obésité progresse moins vite : + 9,7 % en 2006 par rapport à 2003, contre + 17 % entre 1997 et
2000, et entre 2000 et 2003. Toutefois, les formes graves d’obésité progressent régulièrement : de 0,3 %
en 1997 à 0,8 % en 2006.
Le problème du surpoids et de l'obésité est qu'il est relié à un grand nombre de maladies dégénératives
comme la cardiopathie coronarienne, l'hypertension et les accidents cérébrovasculaires, certains types de
cancers, le diabète sucré non insulinodépendant (DNID), la cholécystopathie, la dyslipidémie, les
maladies pulmonaires, y compris l’apnée du sommeil, l'arthrose et la goutte, les troubles locomoteurs
concernant principalement le dos et les pieds.
Si les spécialistes s'entendent pour dire que l'obésité résulte d'une accumulation de graisses dans le tissu
adipeux, il leur est plus difficile de mettre en évidence le ou les facteurs impliqués dans l'apparition du
surpoids et de l'obésité. De nombreux facteurs complexes et très divers peuvent donner naissance à un
bilan énergétique positif mais c'est l'interaction entre un certain nombre de facteurs et non l'influence de
l'un ou de l'autre facteur particulier qui en est responsable. Il existerait donc certains facteurs (génétique,
héréditaire, métabolique, sociétal, cognitif …), avec en toile de fond un déséquilibre du bilan énergétique
où l'apport excède la dépense.
3
1. Les facteurs favorisant l'obésité
Des facteurs cognitifs et sociaux peuvent dans une certaine mesure jouer un rôle dans le contrôle du
poids, mais ce sont toutes sortes de processus physiologiques qui sont principalement responsables de la
régulation du poids dans l'organisme. La genèse de l’obésité repose sur un phénomène complexe car
chacun est différent face à tous les facteurs pouvant être incriminés dans l’obésité.
1.1 Les facteurs génétiques
Des études réalisées chez des souris grossissant cinq fois plus vite que normalement donnent à penser que
certaines personnes sont génétiquement condamnées à prendre plus de poids. La mutation d'un gène,
nommé gène de l'obésité (ob) dérèglerait les signaux hormonaux contrôlant le métabolisme de l'animal. Il
en résulterait un déséquilibre énergétique en faveur d'une accumulation des graisses. Le gène ob est
normalement activé dans le tissus adipeux où il produit une protéine semblable à une hormone, la
protéine ob ou leptine, qui passe dans la circulation pour atteindre l'hypothalamus situé dans le cerveau et
reconnu comme le centre nerveux de l'appétit pour lui signaler le niveau de satiété. Cette hormone inhibe
normalement la sensation de faim quand l'apport énergétique suffit au maintien des stocks raisonnables
de gras corporel. Informé du contenu de gras corporel grâce à un mécanisme de rétroaction entre le tissu
adipeux et l'hypothalamus, ce dernier peut alors ajuster l'apport énergétique en conséquence. En présence
d'un gène défectueux, l'hormone produite en quantité insuffisante ne signale pas correctement à
l'hypothalamus l'état des réserves de graisse dans le tissu adipeux, d'où la sensation quasi-constante de
faim. Ainsi et selon cette hypothèse, une défectuosité du gène de la satiété ob peut avoir un effet
considérable sur la production de leptine, l'hormone de la satiété, perturbant ainsi les signaux reçus par
l'hypothalamus. Ce mécanisme de contrôle biologique fait donc référence à une régulation fine autour
d'un niveau critique individuel. Même si le gène de l'obésité n'a pas encore été spécifiquement identifié
chez l'être humain, une étude réalisée à Laval au Québec (in Wilmore) plaide en faveur d'une composante
génétique de l'obésité. Cette étude a concerné douze pairs de jumeaux monozygotes, adultes jeunes et de
sexe masculin, soumis à une période d'observation de vingt-quatre heures pendant cent vingt jours
consécutifs. Durant les quatorze premiers jours leur apport calorique individuel a été mesuré grâce à
l'analyse de leur régime alimentaire. Pendant les cent jours suivants, le régime par personne et par jour a
été volontairement augmenté de 1 000 kcal à raison de six jours sur sept. Le septième jour, les sujets
consommaient leur ration calorique habituelle. Leur activité physique a été également rigoureusement
contrôlée. À la fin de l'étude, la prise de poids s'étendait de 4,3 à 13,3 kg selon les sujets, allant ainsi du
simple au triple pour le même excès calorique, ce qui tend à démontrer des différences interindividuelles.
Par contre, au sein d'une même paire de jumeaux, les variations étaient très proches. Des résultats
similaires étaient obtenus pour la prise de masse grasse, le taux de graisse et l'épaisseur du tissu adipeux.
4
De nombreux autres facteurs génétiques, dont certains figurent dans le tableau ci-dessous, semblent
impliqués dans le développement de l'obésité (in OMS).
Facteurs liés aux nutriments alimentaires
Lipolyse du tissu adipeux
Activité de la protéine lipase au niveau du tissu adipeux et de muscles
Constitution du muscle et potentiel oxydatif (types de fibres)
Acides gras libres et activité des bêta-récepteurs dans le tissu adipeux
Capacité d'oxydation des graisses et des glucides (quotient respiratoire)
Préférences en matière de graisses alimentaires
Régulation de l'appétit
Facteurs liés à la dépense énergétique
Vitesse dutabolisme (ensemble des réactions chimiques de l'organisme)
Thermogenèse post-prandiale (thermogenèse faisant suite à un repas)
Mode d'utilisation de l'énergie (compartiments de stockage des nutriments)
Propension à une activité physique spontanée
Facteurs hormonaux
Sensibilité à l'insuline (hormone hypoglycémiante)
Bilan de l'hormone de croissance
Action de la leptine
1.1.1. Théorie du niveau critique : une réponse à l'effet yoyo
On peut se débarrasser facilement d'un excès substantiel de poids en un temps relativement court en ne
mangeant pas. Cependant, ce succès est de courte durée ; le besoin de manger reprend le dessus et la
masse corporelle est reprise. La raison de cet échec est liée aux niveaux critiques qui diffèrent de ceux
souhaités. Selon cette théorie, l'organisme possède un mécanisme interne de contrôle ou niveau critique,
probablement localisé dans l'hypothalamus, qui détermine l'organisme à maintenir un certain niveau
d'adiposité. Le problème vient que nous avons tous des niveaux critiques différents et que divers facteurs
tels que les drogues (nicotine, amphétamine) ou l'exercice physique modifie ce niveau critique, alors que
le régime alimentaire n'a aucun effet. Paradoxalement, chaque fois qu'une personne essaie de réduire le
contenu adipeux en dessous du niveau critique "naturel", l'organisme résiste au changement pour
conserver sa graisse. A contrario, certaines personnes qui tentent d'accroître leur masse corporelle en se
suralimentant voient leur organisme résister par une augmentation du métabolisme de base, c'est-à-dire le
niveau le plus faible de l'activité métabolique nécessaire à l'entretien des fonctions vitales.
Un phénomène bien établi au cours d'une tentative de réduction de la masse corporelle par le régime est
la diminution du métabolisme de base. Ainsi, une réduction alimentaire importante abaisse le
métabolisme de base de 45 %. Cet effet de préservation de l'énergie est indépendant de la masse
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corporelle et du nombre de tentatives passées. Dans la mesure le métabolisme de base diminue,
(quantité d'énergie utilisée durant le repos) cela favorise la conservation de l'énergie et rend
progressivement les régimes de moins en moins efficaces. Finalement, la perte de masse atteint un
plateau et les pertes successives sont considérablement moindres que celles estimées d'après les calculs
de restriction alimentaire, ce qui constitue une expérience frustrante et décourageante. Des études menées
chez des animaux (in Mc Ardle) a montré qu'il leur a fallu deux fois plus de temps pour perdre une
quantité équivalente de masse corporelle au cours d'une seconde expérience et trois fois moins de temps
pour la reprendre. En dépit d'une profonde controverse, la répétition des périodes de perte et de gains de
masse peut stimuler l'organisme à conserver l'énergie. L'oscillation de la masse corporelle ou effet yoyo
peut rendre moins efficaces les régimes ultérieurs ; qui plus est, à la perte de masse perdue et reprise plus
rapidement pourrait s'ajouter un risque indépendant de maladie cardiaque. Pour autant, les risques de
maladie dus à l'obésité sont, de toute évidence, mieux établis que ceux qui sont associés à l'oscillation de
la masse corporelle. En conséquence, les personnes obèses ne devraient pas se préoccuper des dangers
potentiels de l'effet yoyo pour se soustraire à un programme d'amaigrissement.
Même si les mécanismes physiologiques responsables de la régulation du poids ne sont pas complètement
élucidés et qu'il existe encore de nombreuses controverses, il est par contre largement admis que la
prévention reste la meilleure stratégie contre l'obésité, d'autant que certaines nouvelles sont de plus en
plus décourageantes pour les personnes souhaitant perdre du poids.
Lorsque de personnes obèses perdent du poids, la concentration de lipoprotéine lipase (LPL) qui est
l'hormone de stockage des graisses dans les cellules adipeuses (adipocytes) s'accroît. À cause de cela,
plus la personne est grasse avant le programme d'amincissement, plus elle est sujette à reprendre du poids
car plus grande est la production de LPL après la perte de poids. En conséquence, plus une personne est
grosse et plus son organisme se débat pour reprendre le poids perdu. À ce titre, il semblerait que
l'organisme se défend mieux contre la dénutrition et la perte de poids qu'il ne le fait contre la
surconsommation et la prise de poids. Ces observations appuient la thèse d'un mécanisme de rétroaction
rendant difficile le maintien de la perte de poids chez les personnes obèses. Bien que cette théorie puisse
être malvenue pour ceux dont le poids est excessif, le bon côté de la chose, selon les défenseurs, est que
l'exercice physique peut permettre d'abaisser ce niveau à une valeur plus acceptable. En même temps,
l'exercice augmente la masse maigre, c'est-à-dire la densité osseuse et musculaire ce qui induit une
élévation du métabolisme de repos. Parallèlement, l'exercice physique provoque des changements
enzymatiques qui facilitent le métabolisme tissulaire des lipides, tout ce qu'il faut pour faciliter la perte de
poids.
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