Présentation
Après les enquêtes en 1997, 2000 et 2003, la quatrième enquête Obepi (Obésité Épidémiologie) réalisée
par TNS Healthcare Sofres et financée par l'Institut Roche de l'obésité, montre que la France grossit à
l'instar des pays développés ou en voie de développement. Cette enquête, portant sur plus de 23 000
adultes âgés de 15 ans et plus, indique que la France compte désormais près de 20 millions d'habitants en
surpoids, dont près de 6 millions d'obèses. En neuf ans, la population a pris en moyenne 2,1 kilos et
grandit de 4 millimètres. Quant à son ventre, il s’est arrondi de 3,4 cm en moyenne. Toutes les
générations sont touchées, mais on devient obèse de plus en plus tôt, ce qui fait craindre des
conséquences plus importantes et plus précoces pour les jeunes générations. Avant 45 ans, l’obésité
progresse plus vite chez les femmes que chez les hommes. Parmi les 65 ans et plus, la proportion d'obèses
est plus importante que dans la population générale (16,5 % contre 12,4 %), même si elle diminue parmi
les plus âgés (11,6 % chez les 80 ans et plus). La fréquence de l'obésité, considérée comme une épidémie
par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), reste inversement proportionnelle aux revenus. Ainsi,
près de 19 % des obèses disposent de moins de 900 euros par mois, 18 % entre 2 900 et 1 200 euros,
contre moins de 5 % à partir de 5 301 euros. Les experts notent également qu’aucune région n’est
épargnée par la progression de l’obésité. Dans l’ordre des régions les plus touchées, viennent le Nord
(18,1 %), l’Est (14,1 %) puis le Bassin Parisien (13,4 %). Seul point rassurant au cours des trois dernières
années, l’obésité progresse moins vite : + 9,7 % en 2006 par rapport à 2003, contre + 17 % entre 1997 et
2000, et entre 2000 et 2003. Toutefois, les formes graves d’obésité progressent régulièrement : de 0,3 %
en 1997 à 0,8 % en 2006.
Le problème du surpoids et de l'obésité est qu'il est relié à un grand nombre de maladies dégénératives
comme la cardiopathie coronarienne, l'hypertension et les accidents cérébrovasculaires, certains types de
cancers, le diabète sucré non insulinodépendant (DNID), la cholécystopathie, la dyslipidémie, les
maladies pulmonaires, y compris l’apnée du sommeil, l'arthrose et la goutte, les troubles locomoteurs
concernant principalement le dos et les pieds.
Si les spécialistes s'entendent pour dire que l'obésité résulte d'une accumulation de graisses dans le tissu
adipeux, il leur est plus difficile de mettre en évidence le ou les facteurs impliqués dans l'apparition du
surpoids et de l'obésité. De nombreux facteurs complexes et très divers peuvent donner naissance à un
bilan énergétique positif mais c'est l'interaction entre un certain nombre de facteurs et non l'influence de
l'un ou de l'autre facteur particulier qui en est responsable. Il existerait donc certains facteurs (génétique,
héréditaire, métabolique, sociétal, cognitif …), avec en toile de fond un déséquilibre du bilan énergétique
où l'apport excède la dépense.