Aide à la mise en mouvement de l`EFC sur les territoires européens

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CREPE EFC / ERASMUS + AOUT 2016
Aide à la mise en mouvement de
lEFC sur les territoires européens
Le contenu de la publication est de la seule responsabilité de l’éditeur et la
commission européenne n’est pas responsable des usages qui pourront être fait de
ces informations.
Cette fiche a été rédigée dans le cadre du projet CREPE-EFC, Erasmus+
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CREPE EFC / ERASMUS + AOUT 2016
Les niveaux de conception et de développement de ces
expériences pilotes varient en fonction des territoires . Ils
dépendent de différents éléments, et notamment de :
La présence de références au modèle de l’Econo-
mie de la Fonctionnalité et de la Coopération dans
le débat national ou local,
La dynamique de débats et d’actions sur le modèle
économique actuel et les conséquences et im-
passes de ce modèle pour les entreprises et les terri-
toires,
Le soutien (économique et politique) des adminis-
trations locales pour développer des initiatives al-
lant vers des modèles innovants de développe-
ment ,
L’existence de réseaux locaux intéressés pour s’im-
pliquer dans des parcours de développement du-
rable.
S’inscrire dans une démarche de développement territorial
de l’EFC, c’est élargir le périmètre d’acteurs qu’il est néces-
saire de mettre en mouvement, mobiliser et développer
leurs capacités à coopérer. C’est aussi créer les conditions
de répondre collectivement aux enjeux du territoire, et
bâtir un écosystème coopératif à même de proposer des
solutions utiles pour tous.
La fiche territoire a donc pour but d’aider en premier lieu
les partenaires du projet, les réseaux de consultants
Economie de la Fonctionnalité et de la Coopération euro-
péens et plus généralement tous les consultants qui sou-
haitent développer le modèle de l’Economie de la Fonc-
tionnalité et de la Coopération sur un territoire. Elle doit
donner des repères pour identifier les étapes clés du par-
cours, identifier les ressources et les leviers à mobiliser sur
le territoire pour développer un projet territorial qui s’ap-
puie sur l’économie de la fonctionnalité et de la coopéra-
tion.
Quelques exemples de trajectoires vers l’Economie de la
Fonctionnalité et de la Coopération portées par les parte-
naires du projet Erasmus+ viennent compléter cette fiche.
ELÉMENTS DE CONTEXTE
L’économie de la fonctionnalité et de la coopération réin-
terroge le modèle économique des entreprises des terri-
toires. Dans le cadre du projet CREPE-EFC, le modèle de
l’économie de la fonctionnalité et de la coopération pro-
posé par Atemis, a été partagé avec les partenaires, dans
le but de construire les conditions de son appropriation
pour ce premier réseau de consultants au niveau euro-
péen, qui pourraient ensuite le promouvoir sur leurs terri-
toires.
Comme cela est bien indiqué dans la note Economie de
la Fonctionnalité et de la Coopération « à partir d’une
analyse de l’impact du modèle économique dominant
sur la performance des entreprises et le développement
des territoires, il s’agit de mieux comprendre comment les
entreprises et les territoires peuvent se dégager des dé-
terminants du modèle actuel et se saisir des ressorts de
l’économie servicielle sur lesquels s’appuie le modèle de
l’EFC, et ainsi s’inscrire dans une perspective de dévelop-
pement durable. »
Pour essayer de transférer une approche théorique com-
plexe et conçue dans un contexte francophone où la
réalité est différente d’un territoire européen à l’autre, les
partenaires du projet CREPE-EFC ont conduit, des expé-
riences pilotes en Belgique, Italie, Espagne dans le but de
faciliter l’émergence et la mise en débat de ce nouveau
modèle de développement territorial dans une perspec-
tive de bien vivre ensemble.
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MISE EN MOUVEMENT DE LEFC SUR LES
TERRITOIRES
Pour un territoire, s’inscrire dans une trajectoire
d’Economie de la Fonctionnalité et de la Coopé-
ration, consiste à reconsidérer le modèle de dé-
veloppement actuel et à créer des dispositifs
pour consolider cette nouvelle trajectoire.
Ces dispositifs sont principalement de trois
ordres :
D’abord des dispositifs qui permettent la sensibi-
lisation, la diffusion du modèle et de la manière
particulière de regarder la réalité dont il est le
vecteur. De cette façon, tous les acteurs du futur
écosystème auront la même compréhension du
modèle et surtout de leurs enjeux. Ils parleront
« la même langue » pour ainsi dire, avec un référentiel commun et des outils analytiques partagés. Ils seront ainsi plus à même de se
comprendre.
Ensuite, il y a besoin d'espaces de débat dans lesquels les expériences des uns et des autres puissent être mises en débat, qu'on
puisse les discuter, en tirer des leçons et construire un référentiel, des cadres de références communs et locaux,
Il y a besoin d'espaces dans lesquels s'élaborent les dispositifs d'accompagnement vers l’économie de la fonctionnalité et de la coopé-
ration. Il s’agit d’espace au sein desquels se construisent les capacités à accompagner le changement de modèle au sein de l’écosys-
tème. Cela veut dire développer les compétences des consultants à mobiliser ce modèle, mais aussi les autres acteurs comme les col-
lectivités publiques par exemple, afin qu’elles puissent intégrer ce modèle dans leurs demandes et leurs dispositifs de soutien au dé-
veloppement économique du territoire.
La première étape pour le développement dune approche EFC sur le territoire est donc de sensibiliser,
diffuser, disséminer le modèle.
C’est expliquer :
En quoi le modèle prend en charge les enjeux du développement durable,
Comment regarder les limites actuelles du développement territorial,
Quels types de changements dans les façons de faire,
Les modes de relations entre acteurs que cela peut impliquer
Ces temps permettent à la fois de collectivement réinterroger le modèle économique actuel et aussi d’identifier les acteurs du terri-
toire qui s’intéressent à la question des nouveaux modèles économiques : centre ressources sur le développement durable, CCI, col-
lectivités, centres de recherche économique, réseaux d’entreprises. Quel que soit la question exprimée par le territoire, elle devient
une question clé à partir de laquelle démarrer une dynamique de développement territorial Economie de la Fonctionnalité et de la
Coopération. Ces acteurs sont de potentielles ressources pour soutenir le débat sur une vision différente du développement territo-
rial.
Pour cela des ressources pédagogiques sont disponibles sur le site du projet www.crepe-efc.eu pour :
Faciliter l’animation de séminaires, de réunions,
Organiser des conférences, des présentations d’expériences
Diffuser des documents explicatifs de l’Economie de la Fonctionnalité et de la Coopération (cf. Note CREPE-EFC) et donner
accès à des vidéos de cas d’entreprises.
Sur certains territoires, les Clubs EFC sont aussi des espaces ressources et de mise en débat de questions portées par les acteurs enga-
gés dans des dynamiques d’Economie de la Fonctionnalité et de la Coopération (voir ex NPDC)
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La seconde étape: Construire un système dacteur
Il s’agit, ensuite de commencer à bâtir ce que l’on ap-
pelle un écosystème coopératif : un agencement de
différents acteurs locaux à même de répondre aux en-
jeux identifiés. Ce groupe d’acteurs locaux qui partage
un enjeu commun regarde cette question clé, dans une
perspective de développement durable
Cela demande aussi à ce que chacun pense sa contri-
bution à la solution d’ensemble, partage, coopère, et
mette les ressources disponibles au service du projet de
territoire.
Cette posture de coopération est favorable à la cons-
truction de la confiance au niveau local, et crée les con-
ditions du développement des compétences et de la
professionnalisation de tous. Parmi les enjeux possibles
on retrouve, par exemple, développer un système d’ali-
mentation durable, réduire les consommations d’éner-
gies fossiles, développer la mobilité durable.
Ces temps de travail en commun permettent aussi de :
Repérer la capacité à porter des projets en-
semble.
Se mettre en mouvement pour partager une
compréhension, construire des éléments de
référentiel communs.
Accepter de se professionnaliser sur l’EFC
Le travail sur les enjeux et les activités qui sont à déve-
lopper en s’appuyant d’abord sur les ressources locales,
permettent de commencer à co-construire une solution
intégrée dont les différentes composantes viennent
répondre à différentes dimensions du problème, de
l’enjeu à traiter.
Un écosystème coopératif demande aussi un type de
gouvernance qui est très différent de ce qu'est la gou-
vernance dans le modèle traditionnel. Amener les ac-
teurs à s’engager, à prendre une posture de ressource,
à développer ces ressources, et aussi mettre en place
un dispositif d’évaluation traitant de la solution dans
son ensemble, sont autant de questions pour une gou-
vernance revisitée.
Ce dispositif d’évaluation répond à des enjeux de pro-
fessionnalisation des acteurs et aussi d’innovation.
Les innovations de type servicielles vont émerger de
l’expérimentation et de la dynamique collective de coo-
pération et de confiance qui se construit sur le terri-
toire. Elles adviennent en étant à l’écoute de potentiels
non repérés, de futurs souhaitables qui apparaissent et
qui seront consolidés avec les concepts opératoires de
l’Economie de la Fonctionnalité et de la Coopération.
Il s’agit donc de mettre en place des dynamiques facili-
tatrices pour développer une attitude de coopération
partagée par les acteurs, créatrice de valeur sur le terri-
toire
Créer de la valeur immatérielle se produit par exemple
dans :
Le changement de posture de certains acteurs : pas-
sage d’une posture basée sur la compétition à une pos-
ture basée sur la coopération,
Des relations qui changent, passage d’une posture de
captation de la valeur à une posture de mise à disposi-
tion de ressources au service du projet,
Changement de façon de travailler, sortir de la logique
de silo et passage à des approches plus transversales et
ce co-construction.
Des acteurs du territoire à mobiliser :
Identifier et mobiliser le système d’acteurs du territoire revient à impliquer des bénéficiaires direct
et indirects concernés par les enjeux posés, la mise en œuvre et les résultats du projet.
Acteurs Publics :
Administrations locales - régionales, municipales, départementales (santé,
environnement, mobilité, éducation, développement durable)
Acteurs Privés
Entreprises
Cabinets de consultants
Organismes d’intermédiation
Associations d’entreprises
Chambres de commerce
ONG ou autre associations de bénévoles
Groupes non formalisés de citoyens
Syndicats
Universités et Centre de recherche privés
Associations de citoyens
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Donc dans le même temps de repérage et de professionnalisation des acteurs il
s’agit d’identifier, voire de mobiliser des ressources pour mettre en place les
premières initiatives ; d’accompagnement d’entreprises, de projet de dévelop-
pement durable territorial.
S’interroger sur comment créer de façon informelle les premiers groupes de
réflexion avec des personnes, des organisations intéressées à réfléchir sur com-
ment s’approprier des concepts de l’Economie de la Fonctionnalité et de la Coo-
pération et s’engager dans un projet territorial.
Identifier les acteurs publics et/ou privés les plus réceptifs à la recherche, à la
confrontation de points de vue sur les nouveaux modèles économiques qui
peuvent lancer la dynamique et s’engager dans la facilitation de la dynamique
locale. Il peut s’agir d’une administration publique: exemple Nord Pas de Calais,
ou d’un acteur privé comme un cabinet de consultants formées à l’Economie
de la Fonctionnalité et de la Coopération, exemple de la Belgique
Quelles trajectoires possibles ?
Selon les territoires, la configuration, la dynamique, le sys-
tème d’acteurs va être différent.
Il n’existe pas un chemin unique pour développer des pro-
jets de territoire liés à l’EFC mais il s’agit de rechercher le
plus adapté à la situation du territoire.
Les approches peuvent être très différentes mais à chaque
fois on retrouve les mêmes types d’acteurs : consultants,
chercheurs, acteurs publics, organismes d’intermédiation.
Ainsi, créer une dynamique sur le territoire peut se passer
de façon différente, mais nécessite d’identifier un point
d’entrée : un enjeu fort du territoire et de le décliner dans
un perspective EFC à l’aide de consultants formés.
Au départ, identifier un intérêt /enjeu commun sur le terri-
toire, à partir d’un besoin concret et commencer à cons-
truire un éco système sur des enjeux partagés par les ac-
teurs.
Il s’agit aussi de vérifier la capacité des acteurs publics et
privés à travailler ensemble dans un perspective EFC.
Identifier les effets utiles directs et indirects du projet et élar-
gir le système d’acteurs en travaillant sur les externalités.
Identifier les différentes dimensions de la solution intégrée
pour apporter des réponses aux enjeux de transition éner-
gétique, d’alimentation durable, de mobilité, d’accompa-
gnement d’entreprises, d’organisation d’un Club EFC, …
Chaque acteur s’engage, coopère pour co-construire une
solution intégrée dans une perspective EFC et la met en
œuvre.
Révéler au fur et à mesure les avancées, les changements,
les transitions, les transformations que le projet génère, par
exemple sur le renforcement de la confiance entre acteurs,
sur la capacité à travailler ensemble en coopération et sortir
de la logique de silo, sur l’élargissement à d’autres acteurs
du territoire.
La section suivante présente les expériences en cours de
développement sur les territoires des partenaires du projet
CREPE-EFC.
La troisième étape: Mettre en place un dispositif daccompa-
gnement
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