Communiqué de presse
Étude Euler Hermes: pourquoi les entreprises suisses en particulier pourraient tirer profit de l’Iran
Les entreprises suisses sont particulièrement avancées dans des branches qui connaîtront une
demande croissante en Iran: l’industrie pharmaceutique, la construction de routes et de voies
ferrées, l’industrie des machines, la métallurgie et l’électronique, les appareils électroménagers,
l’agroalimentaire, la sous-traitance automobile
La population irakienne est très sensible à la qualité
Les machines, les lignes de production et les infrastructures sont obsolètes: potentiel élevé pour
les constructeurs de machines
Les exportations suisses pourraient fortement augmenter, malgré la concurrence de la Chine
Wallisellen, le 25 janvier 2016 – La levée des sanctions contre l’Iran offre de belles opportunités aux
entreprises suisses, mais également quelques risques. Telle est la conclusion de l’étude «Iran – back in
the game?», publiée par le leader de l’assurance-crédit, Euler Hermes.
«Le potentiel économique en Iran est important, notamment pour les exportateurs suisses», indique
Ludovic Subran, chef- économiste chez Euler Hermes. «Toutefois, la levée des sanctions ne donnera pas
pour autant naissance à un eldorado où l’argent pousserait dans les arbres. Du moins pas à court terme,
car le secteur des services financiers est pour l’heure quasi inexistant. Mais à moyen et long termes, le
pays deviendra très intéressant avec ses 80 millions de clients potentiels. Ce n’est pas sans raison que
les premières entreprises sont déjà sur la brèche.»
Pourquoi précisément pour l’économie suisse?
«Premièrement, les branches dans lesquelles les exportateurs suisses sont particulièrement performants
connaîtront une forte demande dans les années à venir. Deuxièmement, l’industrie suisse bénéficie d’une
excellente réputation et incarne la qualité. L’Iran est une économie bien développée avec une population
majoritairement hautement qualifiée. Nombre de ses habitants seraient prêts à acheter des produits de
marque de qualité, d’autant qu’une partie d’entre eux ont connu un niveau de vie bien plus élevé avant les
sanctions.»
D’après le secrétariat d’État à l’économie (SECO), la Suisse jouit d’une bonne réputation en Iran et la
qualité suisse est très appréciée dans ce pays. Fin février, le ministre de l’économie, Johann Schneider-
Ammann, se rendra à Téhéran avec une délégation économique.
«La levée des sanctions est une chance pour la branche exportatrice suisse, actuellement en stagnation.
Avant les sanctions, les entreprises helvétiques étaient très actives en Iran. Euler Hermes prévoit la
reprise progressive des relations économiques avec l’Iran», déclare Stefan Ruf, CEO d’Euler Hermes
Suisse.
Besoin de rattrapage élevé: alimentation, médecine, machines à laver, automobiles, installations
de production, infrastructures
En outre, le retard à combler est immense. Depuis 2011, l’intensification des sanctions a coûté à l’Iran
30 milliards d’euros sur le plan des importations. Actuellement, il est difficile de s’y procurer des produits
étrangers, tels que des appareils électroménagers, sans parler des voitures ou des machines. Les
importations et la consommation intérieure connaîtront donc une forte hausse après l’ouverture. Grâce à
ses réserves de pétrole, l’Iran dispose également des moyens financiers pour combler son retard.
«Dans un premier temps, la population cherchera à satisfaire ses besoins fondamentaux: l’alimentation et
la santé», déclare Ludovic Subran. «Ensuite, la demande en denrées alimentaires et en produits
pharmaceutiques pour les soins médicaux devrait augmenter. Dans un second temps, les Iraniens
s’achèteront de nouvelles voitures et changeront de lave-vaisselle ou remplaceront d’autres appareils
électroménagers. Si, pour le moment, les familles iraniennes ne peuvent s’offrir qu’un lave-vaisselle bon
marché, qu’elles devront remplacer plus souvent, elles rechercheront prochainement des produits de
meilleure qualité et plus durables: c’est précisément là que les entreprises suisses se tiennent prêtes à
agir. En outre, les machines du secteur manufacturier iranien sont obsolètes. La demande en nouvelles
machines et en pièces détachées pour la maintenance des lignes de production existantes serait donc la
conséquence logique. En piteux état, les infrastructures du pays doivent également être renouvelées et
modernisées.»
Les fabricants de machines, les entreprises chimiques, pharmaceutiques et médicales, les entreprises de
construction et de matériaux de construction, l’industrie automobile ainsi que les producteurs de biens de
consommation et de produits alimentaires sont donc particulièrement bien positionnés, selon
Euler Hermes.
Les exportations suisses pourraient fortement augmenter, malgré la concurrence de la Chine
Ce potentiel est élevé, même si la Suisse ne pourra en exploiter qu’une partie. Les exportations suisses
pourraient fortement augmenter dans les années à venir. Toutefois, la Suisse devra faire face à la
concurrence de la Chine: le pays est très actif dans ses échanges avec l’Iran depuis de nombreuses
années, il a trouvé une solution très adroite et n’est pas lié par les sanctions, à la différence de l’Occident.
«Par exemple, les exportations de pétrole iranien vers la Chine sont réglées en renminbi», explique
Ludovic Subran. «Beaucoup d’entreprises et de financiers iraniens disposent ainsi de réserves élevées
dans cette monnaie et sont donc quasiment obligés d’acheter des produits chinois. C’est pour ainsi dire le
cercle vicieux des exportations en renminbi. La levée des sanctions pourrait cependant changer la donne
et la Suisse, avec d’autres nations, pourrait disputer quelques parts de marché aux Chinois.»
Obstacles: secteur des services financiers, risques de change, de crédit et politiques
Toutefois, des risques encore nombreux guettent les exportateurs, notamment dans quatre domaines:
«Les sanctions sont généralement assouplies progressivement», précise Ludovic Subran. «D’expérience,
le secteur des services financiers est souvent l’un des derniers concernés. Les transactions financières
avec l’Iran sont pour l’instant lourdement sanctionnées par les États-Unis. C’est pourquoi le monde attend
des Américains qu’ils fassent le premier pas. Les services financiers (banques, assurances) font toutefois
défaut en Iran actuellement. Deuxième point, le risque de change. Actuellement, il règne un chaos
monétaire unique en son genre en Iran, qui durera encore un certain temps après la levée des sanctions.
Les entreprises ont besoin de garanties concernant la monnaie dans laquelle elles concluent leurs
transactions.»
En outre, des incertitudes existent dans l’environnement des affaires global, notamment en raison des
obstacles bureaucratiques, qui ne facilitent pas les transactions. Les spécialistes d’Euler Hermes voient
également un risque de crédit élevé.
«Les données des entreprises (bilans) sont très peu accessibles au public, les fournisseurs vendent donc
quasiment les yeux fermés et n’ont aucune possibilité d’évaluer la solvabilité de leurs acheteurs. Sans
informations correspondantes ni possibilités de couverture, le risque est donc considérable. Par ailleurs,
les bases juridiques sont relativement incertaines, les entreprises doivent donc procéder avec précaution
avec la justice ou quant au traitement des procédures d’insolvabilité.»
Enfin, il subsiste un risque politique, tant sur le plan national qu’au niveau de la région, notamment en
raison des tensions entre l’Iran et l’Arabie saoudite. Le risque politique résiduel porte également sur
l’ampleur de l’influence de l’État iranien sur les échanges commerciaux après la levée des sanctions.
Actuellement, on ignore comment et si le gouvernement adoptera des réglementations, par exemple des
restrictions sur les importations.
L’étude sur l’Iran complète en anglais est disponible sous:
http://www.eulerhermes.com/mediacenter/Lists/mediacenter-documents/Economic-Insight-Iran-
Sept15.pdf
Graphique: Importations iraniennes supplémentaires par pays 2015-2017 après la levée des
sanctions en USD mia.
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Contacts média :
Euler Hermes Suisse - Annalisa Job Groupe Euler Hermes – Rémi Calvet
+ 41 44 283 65 14 +33 1 84 11 61 41
annalisa.job@eulerhermes.com remi.calvet@eulerhermes.com
Euler Hermes est le leader mondial des solutions d’assurance-crédit et un spécialiste reconnu dans les
domaines du recouvrement et de la caution. Avec plus de 100 années d’expérience, Euler Hermes offre
une gamme complète de services pour la gestion du poste clients. Son réseau international de
surveillance permet d’analyser la stabilité financière de PME et de grands groupes actifs dans des
marchés représentant 92% du PNB global. Basée à Paris, la société est présente dans plus de 50 pays
avec plus de 6.000 employés. Membre du groupe Allianz, Euler Hermes est coté à NYSE Euronext Paris
(ELE.PA). Le groupe est noté AA- par Standard & Poor’s et Dagong Europe. La société a enregistré un
chiffre d’affaires consolidé de 2,5 milliards d’euros en 2014 et garantissait pour 860 milliards d’euros de
transactions commerciales dans le monde fin 2014. Plus d’information: www.eulerhermes.com, LinkedIn
ou Twitter @eulerhermes.
Euler Hermes Suisse a plus de 50 collaborateurs répartis entre son siège principal, à Zurich, et ses sites
de Lausanne et de Lugano. www.eulerhermes.ch
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générale, et en particulier de la conjoncture économique prévalant dans les principaux domaines d’activités du groupe Euler Hermes et sur les
principaux marchés où il intervient, (ii) des performances des marchés financiers, y compris des marchés émergents, de leur volatilité, de leur liquidité
et des crises de crédit, (iii) de la fréquence et de la gravité des sinistres assurés, (iv) du taux de conservation des affaires, (v) de l’importance des
défauts de crédit, (vi) de l’évolution des taux d’intérêt, (vii) des taux de change, notamment du taux de change EUR/USD, (viii) de la concurrence, (ix)
des changements de législations et de réglementations, y compris pour ce qui a trait à la convergence monétaire ou à l’Union Monétaire Européenne,
(x) des changements intervenants dans les politiques des banques centrales et/ou des gouvernements étrangers, (xi) des effets des acquisitions et de
leur intégration, (xii) des opérations de réorganisation et (xiii) des facteurs généraux ayant une incidence sur la concurrence, que ce soit au plan local,
régional, national et/ou mondial. Beaucoup de ces facteurs seraient d'autant plus susceptibles de survenir, éventuellement de manière accrue, en cas
d’actions terroristes. La société n’est pas obligée de mettre à jour les informations prospectives contenues dans le présent document.
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