Microbiologie Alimentaire et Industrielle

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Mémoire DE MAGISTER
EN
Microbiologie Alimentaire et Industrielle
Thème
Utilisations des Bactéries Lactiques pour la
fabrication d’un Yaourt probiotique à Partir d’un
Lait de Brebis
Présenté Par: Mme Henni Nassiba
Devant le Jury de :
Pr. BELKHOUDJA M
Président
Université d’Oran
Pr. CHEKRROUNE A
Examinateur
Université d’Oran
Dr. BEKKADA
Examinateur
Université de d’Oran
Co-Encadreur
Université de Mostaganem
A
Dr. CHERIGEUNE A
Pr. BENSOLTANE
A
Encadreur
2010 - 2011
Université d’Oran
12 isolats de bactéries lactiques ont été isolées et identifiées en se basant sur leur
caractéristiques physiologiques et biochimique à partir de 05 échontillons de lait cru de vache
collectés de différente région à savoir.
Parmi les isolats, 07 appartenaient au genre Streptococcus soit un taux de 58,33% et 05 au
genre Lactobacillus soit un taux de 41,67% .Etant donnée que notre étude porte sur les
espèces impliquées dans la fabrication de yaourt,les résultats d’isolement et les tests
d’identification ont ciblé les deux souches constituant le levain mixte à savoir Lactobacillus
bulgaricus et Streptococcus thermophilus .
Les souches bactériennes ont été identifiées en se basant sur leur profil macroscopique
et microscopique ainsi que par le système Api50.
Ces souches présentent des propriétés technologiques variables, à savoir un bon
pouvoir acidifiant, par la production d’acide lactique, une activité protéolytique et une
résistance aux inhibiteurs comme les antibiotiques.
L’acidité exprimée en degré dornic °D après24/h de fermentation était de l’ordre de
(79°D et 90°D) chez les espèces Lactobacillus bulgaricus et Streptococcus thermophilus
respectivement.
L’activité protéolytique chez les souches lactiques est importante, évaluée entre
8à11mm chez les Streptococcus thermophilus et 15à22 mm pour les Lactobacillus
bulgaricus.
Le test de l’antibioresistance des souches permet de signaler généralement leurs
sensibilités apparentes aux différents antibiotiques utilisés.
L’activité antagoniste des souches lactiques spécifiques du yaourt a révélé que ces
souches ont un pouvoir d’inhibition vis-à-vis de St. Aureus et Salmonella sp.
Les propriétés technologiques de B. animalis sont déterminées par son aptitude à
fermenter le lait de brebis et le lait écrémé en culture pure et en culture mixte en association
avec Lactobacillus bulgaricus et Streptococcus thermophilus.
L’évolution des valeurs de pH dans le lait de brebis et le lait écrémé enrichi après 24
heures est caractérisée par une baisse de pH atteignant les valeurs 4.7 et 4.9 dans le lait
écrémé enrichi et le lait de brebis respectivement. Inversement, les teneurs en acidité Dornic
augmentent et atteignent 72 °D après 24 heures de fermentation dans le lait écrémé enrichi,
alors que dans le lait de brebis, la teneur atteinte en fin de fermentation est de 69 °D.
La survie de Bifidobacterium animalis dans les produits fermentés en culture mixte,
associée avec Lb. delbrueckii subsp bulgaricus et S.thermophilus(Strp) dans le lait
reconstitué écrémé et le lait de brebis stocké à 6°C pendant 21jours (0-4h) durée de
fermentation et 7-21jours durée de post-acidification) s’est révélée beaucoup mieux en culture
mixte qu’en culture pure dans le lait fermenté de brebis.
Mots clé : Lait (vache, brebis), yaourt, bactéries lactiques, Bifidobacterium, culture mixte,
fermentation, viabilité.
12 strains of lactic bacteria were isolated and indetified on the basis of their
physiological and biochemical caracteristics from 5 samples of raw cow’s milk of different
regions.
07 isolates belong to Streptococcus (58.33%) and 05 were Lactobacillus (41.67%).
Since this study focuses on the species involved in the manufacture of yogurt, results of
isolation and identification tests were therefore, targeted both Lactobacillus bulgaricus and
Streptococcus thermophilus.
Results were confirmed by macroscopic, microscopic and system Api50
studies and species. They present different technological properties such as power of acidity
caused by lactic acid production, proteolytic activity and inhibitory resistance to antibiotics.
This activity was between 8 to 11mm and from 15 to 22mm in Streptococcus thermophilus
and Lactobacillus bulgaricus respectively.
Acidity after 24h of fermentation, expressed in dornic degre (°D), was 79°D and 90°D
with Lactobacillus bulgaricus and Streptococcus thermophilus respectively. However, their
bioresistance tests enable to have an idea about the sensibility to the studied antibiotics.
It was noticed that this two strain have an inhibitory activity towards St. Aureus and
Salmonella sp.
Technological properties of B. animalis were measured by their ability to ferment sheep milk
in both pure and mixed culture combination with Lactobacillus bulgaricus and
Streptococcus thermophilus.
Changes in pH values in both sheep milk and skimmed milk enriched after 24 hours were
characterized by a decrease to 4.5 and 4.8 respectively. While Dornic acidity levels
were increased to 57 ° D after 24 hours of fermentation in skimmed milk enriched, whereas in
the sheep milk,t reached at the end of fermentation 69 ° D.
Survival of Bifidobacterium animalis in mixed culture fermented products, associated with
Lb. delbrueckii subsp bulgaricus and S.thermophilus reconstituted skim milk and sheep
milk stored at 6 ° C for 21 days (0-4h) of fermentation and 7 to 21days of postacidification, revealed better in mixed culture than in pure culture in fermented milk
of sheep.
Keywords : Milk (cow, sheep), Yogurt, lactic bacteria, Bifidobacterium, Mixed culture,
fermentation.
5
Strptococcus
07
.)%41,67 Lactobacillus
Lactobacillus
Streptococcus
Streptococcus
L’API Système
bulgaricus Lactobacillus
24
bulgaricus Lactobacillus thermophilus Streptococcus
11
8
B. animalis
21
12
05
% 58,33
thermophilus
(D°90 – D°79
PH
°6
Bifidobacterium
Remerciements
Initialement, ce projet n’aurait pas été réaliser sans la bénédiction du bon dieux qui m’a
permis de m’instruire et qui à récompensé mes prière.
Au terme de ce modeste travail, je tiens à adresser mes vifs et sincères remerciements et
ma profonde reconnaissance au professeur BENSOLTANE Ahmed ; pour son aide, sa
patience, sa disponibilité et ses précieux conseils tout le long de mon travail.
J’exprime mes respectueux remerciements à Monsieur
BELKOUDJA
Moulay
d’avoir accepté de présider le jury de soutenance.
Je remercie Monsieur CHEKROUN Abdallah, d’avoir accepté d’examiner et juger ce
travail.
Je remercie vivement Monsieur BEKKADA Ahmed
de son aide et ses précieux
conseils et de m’avoir fait l’honneur de superviser ma thèse et de faire partie du jury.
Je tiens à remercier Monsieur CHERIGUNE Abderrahim de sont aide appréciable le
long de ce travail.
Ma gratitude ira également au personnel du laboratoire régional vétérinaire de
Mostaganem pour leur soutien et leur sympathie.
Toutes mes remerciements vont également à léquipe de laboratoire de Microbiologie
alimentaire et industrielle Es-Senia : Nassima.M ; Mahi.M ; Wafaa.B ; Soria.S.B et Houssin,
pour leur encouragements et leur aide.
Enfin, Je remercie toute personne qui à contribué de prés ou de loin à l’élaboration de ce
modeste travail.
Dédicace
Je dédie ce travail:
A celui qui m’a indiqué la Bonne voie en me rappelant que la volante fait toujours les
grands hommes.
A mon père
A celle qui à attendu avec patience les fruits de sa bonne éducation.
A ma mère
A mes chère grands parant pour leur prières que dieux leur présente une bonne sante et une
longue vie.
A mon époux et mes deux filles NOUR et ZOULIKHA POUR leur engagement, les divers
sacrifices et leur soutien.
A mes frère et sœurs pour leur disponibilité, vous avez toujours su être présents dans les
meilleurs moments comme dans les pires.
A mes tantes et à mes oncles.
A chaque cousines et cousins.
A mes amis qui m’ont soutenus et m’encouragée dans les pires moments surtout :
Nassima, Noria et son époux Krimou et Saliha
TABLE DES MATIERES
-Liste des figures
-Liste des tableaux
-Liste des abréviations
-Résumé
- Introduction
Partie Théoriques
Chapitre I : Lait de brebis
I – Lait ............................................................................................................................................. 1
I – 1 – Définition ............................................................................................................................ 1
I – 2 – Les caractéristiques .............................................................................................................. 3
I – 2 – 1- Les Caractéristiques physiques et physico – chimiques ................................................. 3
I – 2 –2– Critère nutritionnels ........................................................................................................ 3
I – 2 – 2 – 1 – Le Lactose ................................................................................................................ 4
I – 2 – 2 – 2 – La Matière grasse laitière ......................................................................................... 4
I – 2 – 2 – 3 – La matière azotée ..................................................................................................... 4
I – 2 – 2 – 4 – Les Minéraux .......................................................................................................... 5
I – 2 – 3 – La Flore microbienne naturelle ...................................................................................... 5
I – 2 – 3 – 1 – Le Lait : un aliment fragile ................................................................................... 5
I – 3 – Les Produits laitiers .............................................................................................................. 6
II – Lait de Brebis............................................................................................................................ 6
II - 1 – Définition ........................................................................................................................... 6
2 – Caractéristique du lait de Brebis .............................................................................................. 7
2 – 1 – Composition physico – chimiques du lait de brebis ........................................................... 7
2 – 2 – Protéine ............................................................................................................................... 8
2 – 3 – Les Caséines ....................................................................................................................... 8
2 – 4 – Les Lipides ......................................................................................................................... 9
2 – 5 – Lactose ............................................................................................................................... 9
2 – 6 – Les Citrates ......................................................................................................................... 9
2 – 7 – Le Cholestérol .................................................................................................................... 9
2 – 8 – Minéraux et oligo – éléments ............................................................................................. 9
2 – 9 – Vitamines ........................................................................................................................... 10
3 – Autre caractéristiques ............................................................................................................... 11
-Propriété organoleptiques.................................................................................................... 11
4 – Facteurs intervenants des la qualité du lait de Brebis................................................................ 11
4 – 1 – L’influence des facteurs alimentaires ................................................................................. 11
4 – 2 – L’influence des facteurs non alimentaire ........................................................................... 11
5 – L’importance du lait de Brebis ................................................................................................. 12
Chapitre II : Bactéries lactiques
1 – Introduction .............................................................................................................................. 13
2 – Définition ................................................................................................................................. 13
3 – Origine et habitat ...................................................................................................................... 13
4 – Propriétés générales................................................................................................................... 16
5 – Mode de fermentation .............................................................................................................. 17
5 – 1 – Bactéries homofermentaires ............................................................................................... 17
5 – 2 Bactéries héterofumentaires .............................................................................................. 17
6 – Voie de dégradation .................................................................................................................. 18
7 – Production d’acides lactique .................................................................................................... 18
8 – Classification (Taxonomie) ...................................................................................................... 18
8 – 1 – Classification classique (Taxonomie classique) ................................................................. 18
8 – 1 – 1 – Groupe des homofermentaires ...................................................................................... 19
8 – 1 – 1 – 1 – Thermobacterien ..................................................................................................... 19
8 – 1 – 1 – 2 – Streptobactérium .................................................................................................... 19
8 – 1 – 1 – 3 – Streptococcus .......................................................................................................... 19
8 – 1 – 2 – Groupes des hétéros fermentaires ................................................................................. 19
8 – 1 – 2 – 1 – Bifido bactérium
............................................................................................... 19
8 – 1 – 2 – 2 – Bétabactérium ......................................................................................................... 19
8 – 1 – 2 – 3 – Bétacoccus .............................................................................................................. 19
8 – 2 – Taxonomie moderne ........................................................................................................... 19
- Les différents genres de bactéries lactiques ................................................................................. 20
1 – Streptococcus ........................................................................................................................... 20
2 – Entérocoques ............................................................................................................................ 22
3 – Streptocoque lactiques .............................................................................................................. 22
3 – 1 – Streptocoques, lactiques mésophile du groupe N ................................................................ 22
3 – 1 -1 – Genre lactococcus .......................................................................................................... 22
3 – 1 – 2 – Streptococcus thermophilus .......................................................................................... 25
4 – Genre leuconostoc .................................................................................................................... 25
5 – Genre lactobacillus .................................................................................................................... 26
6 – Genre pediococcus ................................................................................................................. 28
7 – Bifidobacterium ........................................................................................................................ 29
7 – 1 – Définition ........................................................................................................................... 29
7 – 2 – Ecologique des bifidobacteries ........................................................................................... 29
7 – 3 – Taxonomies ........................................................................................................................ 29
7 – 4 – Propriétés phénotypiques ................................................................................................... 31
7 – 5 – Propriétés physiologiques ................................................................................................... 31
7 – 5 – 1 – Température .................................................................................................................. 31
7 – 5 – 2 – Oxygène et anaérobiose ................................................................................................ 31
7 – 5 – 3 – Le PH............................................................................................................................. 32
8 – Métabolisme des Bactéries Lactiques ...................................................................................... 34
8 – 1 – Glucose ............................................................................................................................... 34
8 – 1 – 1 voie homofermentaire ...................................................................................................... 34
8 – 1 – 2 – Voie hétéro fermentaire ................................................................................................ 34
8 – 1 – 3 – Voie des bifidobacterium .............................................................................................. 36
8 – 2 – Galactose ............................................................................................................................ 36
8 – 3 – Lactose ............................................................................................................................... 38
8 – 4 – Métabolisme du citrate et pyruvate et autres substances carbonés ..................................... 40
8 – 5 – Métabolisme des protéines et des acides aminés ................................................................. 40
8 – 6 – Métabolisme des lipides et des enstères ............................................................................. 41
8 – 7- Métabolisme de l’o2 et l’aérobiose ....................................................................................... 41
9 – Principales utilisations des bactéries lactiques en alimentation ............................................... 41
10 – Rôle en technologie agroalimentaire ....................................................................................... 42
11 – Rôles probiotique bénéfiques des bactéries lactiques sur la santé humaine ........................... 46
Chapitre III : Lait fermenté et Yaourt
Introduction ..................................................................................................................................... 49
- Différents laits fermentés ............................................................................................................. 50
- Le yaourt ...................................................................................................................................... 53
1- Intérêt nutritionnel des laits fermentés ....................................................................................... 53
2-Effet de la fermentation sur la composition du lait…………………………………… ……… 54
3- L’effet de la fermentation sur la tolérance au lactose ................................................................ 55
4 – Effet sur la flore intestinale ...................................................................................................... 55
5 – Sensibilité aux infections et réponse immunitaire .................................................................... 56
- Levains lactiques .......................................................................................................................... 56
1 – Introduction .............................................................................................................................. 56
2 – Définition ................................................................................................................................. 56
3 – Rôle des levains ........................................................................................................................ 57
4 – Principaux levains lactiques ...................................................................................................... 57
5 – Différents formes de levains ..................................................................................................... 57
6 – Levains spécifiques du yaourt .................................................................................................. 58
6 – 1 Streptococcus thermophilus .................................................................................................. 58
6 – 2 – Lactobacillus bulgariccus ................................................................................................... 58
7 – Habitat ...................................................................................................................................... 58
8 – Symbiose entre streptococcus thermophilus et lactobacillus bulgariccus ................................ 62
9 – Production de polysaccharides ................................................................................................. 67
10 – Production d’arome ................................................................................................................ 67
11 – Production de bactériocine ..................................................................................................... 69
- Technologie de fabrication de yaourt ........................................................................................... 69
1 – Introduction .............................................................................................................................. 69
2 – Historique ................................................................................................................................. 70
3 – Définition ................................................................................................................................. 70
4 – Classification ............................................................................................................................ 71
4 – 1 – Selon le mode de représentation ......................................................................................... 71
4 – 2 – Selon leur teneur en matière grasse .................................................................................... 71
5 – Technologie de fabrication ....................................................................................................... 72
5 – 1 – Préparation de lait ............................................................................................................... 72
5 – 2 – Homogénéisation ................................................................................................................ 72
5 – 3 – Pasteurisation ...................................................................................................................... 73
5 – 3 – Refroidissement .................................................................................................................. 73
5 – 5 – Ensemencement .................................................................................................................. 73
5 – 6 – Conditionnement ................................................................................................................ 74
5 – 7 – Etuvage ................................................................................................................................ 74
5 – 8 - Refroidissement .................................................................................................................. 74
5 – 9 – Conservation ....................................................................................................................... 75
5 – 10 – Accident de fabrication .................................................................................................... 77
5 – 11 – Valeur nutritionnelle de yaourt ......................................................................................... 79
5 – 12 – Caractéristiques diététique du yaourt ............................................................................... 79
Partie pratique
Matériels et Méthodes
1-Lieu de l’étude ............................................................................................................................ 80
2-Origine des souches ......................................................................................................... 80
3-Echantillonnage................................................................................................................ 80
4-Milieux de culture ............................................................................................................ 80
5-Méthodes d’isolement ...................................................................................................... 81
5-1 Les dilutions .............................................................................................................................. 81
5-2 Ensemencement et mise en culture .......................................................................................... 81
53 Purification ................................................................................................................................ 83
6 Conservation des souches ............................................................................................................. 83
a-De courte durée ............................................................................................................................ 83
b-Conservation de longue durée ...................................................................................................... 83
7- Pré-identification des isolats de bactéries lactiques .................................................................... 83
7-1 Etude morphologique ................................................................................................................ 83
a-Examen macroscopique ................................................................................................... 83
b-Examen microscopique .................................................................................................... 83
-Coloration de Gram............................................................................................................ 83
c-Recherche de la catalase................................................................................................... 84
72 Tests d’identification, études physiologiques et biochimiques ...................................... 84
a-Test de croissance à différentes températures .............................................................................. 84
b-Croissance en bouillon hyper salé (Na Cl) ..................................................................... 84
c-Croissance à différentes valeurs de pH ........................................................................... 85
d-Croissance dans le lait de Sherman ............................................................................................. 85
e-Détermination du type fermentaire ............................................................................................. 85
f-Hydrolyse de l’arginine (ADH) : ...................................................................................... 85
g-La recherche de citratase ................................................................................................. 86
h-Production d’acétoine (Acétyl-Méthyl-Carbinol) ............................................................ 86
i-Profil fermentaire : métabolisme des substrats carbonés ................................................. 86
8 Identification des bactéries lactiques en utilisant le système API .................................... 87
81 Préparation de l’inoculum ............................................................................................. 87
82 Préparation des galeries ................................................................................................ 87
83 Lecture et interprétation ............................................................................................... 88
9 Caractérisation technologique ..................................................................................................... 88
9-1-Activité protéolytique .............................................................................................................. 88
9-2 Détermination du pH au cours de la fermentation ................................................................... 88
9-3 Détermination de l’acidité titrable ........................................................................................... 88
10 Etude de l’antibiorésistance .......................................................................................... 89
11 Etude des interactions entre bactéries lactiques isolées et les bactéries pathogènes ..... 89
12 Etude des caractères technologiques des bifidobactéries .......................................................... 90
121 La souche de Bifidobacterium ..................................................................................... 90
12-2 Préparation de l’inoculum .......................................................................................... 91
12-2-1 Préparation de lait reconstitué écrémé ................................................................................ 91
12-2-2 Inoculum des Bifidobactérium ............................................................................................ 91
12-2-3 Inoculum des ferments lactiques ......................................................................................... 91
12-3 Etude du pouvoir acidifiant de bifidobacterium en culture pure dans le lait de
brebis et le lait reconstitué écrémé ......................................................................................... 91
12-3-1 Détermination de l’acidité titrable .......................................................................... 91
12-3-2Détermination du PH au cours de la fermentation .................................................. 92
12-4Etude des pouvoir acidifiant de bifidobacterium en culture mixte ......................................... 92
12-5Analysephysico-chimique dulait de Brebis.............................................................................. 92
12-5-1 Mesure de l’acidité dornic ................................................................................................. 92
12-5-2 Mesure de pH ...................................................................................................................... 92
12-6Analyse microbiologique ........................................................................................................ 93
Résultats et Discussion
-Caractéristique et identification des bactéries lactiques ................................................................ 94
1-Pré-identification des souches ......................................................................................... 94
1-1Caractérisation morphologique .................................................................................................. 94
a)-Aspect macroscopique .................................................................................................... 94
b)-Aspect microscopique .................................................................................................... 94
1-2-Caractérisation physiologique et biochimique ......................................................................... 97
a)-Identification des souches ....................................................................................................... 97
1-3 -Caractérisations technologiques ............................................................................................ 102
a)- Evolution de pH ....................................................................................................................... 102
b) Evolution d’acidité titrable ........................................................................................................ 104
c)Activité protéolytique ...................................................................................................... 105
d) Antibiorésistance ............................................................................................................ 106
e)Interaction bactérienne ................................................................................................................. 107
1-4 Analyse physico-chimique du lait de brebis ............................................................................. 109
2-Aptitude technologique des bifidobactéries ................................................................................ 109
2-1- Étude du pouvoir acidifiant et du pH chez Bifidobacterium en culture pure dans
le lait de brebis et dans le lait écrémé enrichie ....................................................................... 109
211 Mesure du pH et l’acidité Dornic de Bifidobactérium dans le lait de brebis et le lait
écrémé enrichi ........................................................................................................................ 109
2-2Étude du pouvoir acidifiant de Banimalis en culture mixte avec (L bulgaricus et S
thermophilus) dans le lait de brebis et le lait reconstituée écrémé .......................................... 111
2-3Evolution de la flore lactique et des bifidobacterium……………………………………….113
Discussion ....................................................................................................................................... 117
Conclusion………………………………………………………………………………….……. 128
Références bibliographique
Annexe
Liste des figures
Figure 1 : Différents isomères de l’acide lactique .......................................................................... 18
Figure 2 : Diagramme de la classification de Bergey (1986) des bactéries lactiques ..................... 21
Figure 3 : voie homofermentaire et hétérofermentaire des bactéries lactiques ............................... 35
Figure 4:la fermentation du galactose chez lactococcus lactis : les deux voies de
Pénétration et les deux types de métabolisme .................................................................. 37
Figure 5 : voie d’utilisation du lactose par les ferments du yaourt ................................................. 39
Figure 6 : Métabolisme complémentaire des Streptococcus thermophilus
et des Lactobacillus bulagaricus dans le lait .............................................................. 65
Figure 7: Facteurs stimulants la coopération interéspéce entre Streptococcus
thermophilus et Lactobacillus bulagaricus ................................................................. 66
Figure 8 : Voie de conversion de méthionine en acétaldéhyde par
Streptococcus Thermophilus .................................................................................. 68
Figure 9: Diagramme de fabrication des yaourts ........................................................................... 76
Figure 10:Schéma récapitulatif des différentes étapes d’isolement des bactéries lactiques ............ 82
Figure 11 : Schéma récapitulatif du test d’interaction .................................................................... 90
Figure 12 : Aspect macroscopique des souches de Streptococcus (St) .......................................... 95
Figure 13 : Aspect microscopique après coloration de Gram de la souche de St ............................ 95
Figure 14 : Aspect macroscopique des souches de Lactobacillus (Lb) ...................................... 96
Figure 15: Aspect microscopique après coloration de Gram de la souche de Lb............................ 96
Figure 16 : Test de lait de Sherman à 01% et 03% Chez les Streptocoques .................................. 97
Figure 17 : Test du type fermentaire des souches isolées ............................................................... 98
Figure 18 : Profil fermentaire de la souche Streptocoque .............................................................. 98
Figure 19 : Profil fermentaire de la souche lactobacille ................................................................. 98
Figure 20 : Test d’hydrolyse d’arginine Témoin ............................................................................. 98
Figure 21 : Test ADH des souches de Streptocoques Steptocoques ............................................... 98
Figure 22 : Test d’ADH de la souche de Lactobacilles ................................................................... 99
Figure 23 : Profil fermentaire (API50CHL) d’une souche de Sth après 48h d’incubation ............ 102
Figure 24 : Profil fermentaire (API50CHL) d’une souche de Lb delbruckii subsp bulgaricus après 48
h d’incubation .................................................................................................................................. 102
Figure 25 : Evolution du pH en fonction du temps chez Streptococus thermophilus ................... 103
Figure 26 : Evolution de l’acidité titrable (°D) en fonction du temps chez S the etLb.................... 104
Figure 27: Zones claires traduisant les activités protéolytiques de S thermophilus ........................ 105
Figure 28 : Antibiogramme de la souche Lactobacillus bulgaricus............................................. 106
Figure 29 : Antibiogramme de la souche Streptococcus thermophiIus ........................................... 106
Figure 30 : Inhibitions obtenues par la méthode de Barefoot (1983) par les souches
de S thermophilus contre Saureus (A) et Salmonella sp (B) ................................... 108
Figure 31 : Inhibitions obtenues par la méthode de Barefoot (1983) par les souches
de Lbulgaricus contre Saureus (A) et Salmonella sp (B) ......................................... 108
Figure 32 : Observation microscopique des formes (Y, V) de Bidobacterium animalis .............. 109
Figure 33 : Cinétique d’évolution d’acide (D°) et du pH chez le Bifidobacterium Animalis
........................................................................................................................................ 110
Figure 34 : Evolution d’acide lactique (D°) chez les Bifidobactérium en culture mixte................. 112
Figure 35 : Evolution du pH chez les Bifidobactérium en culture mixte ........................................ 113
Figure 36: Evolution de la flore lactique ......................................................................................... 115
Figure 37: Evolution de la flore lactique et des bifidobacterium en souche mixte ......................... 115
Figure 38 : Evolution de la flore lactique et des Bifidobacterium………………………...116
Liste des tableaux
Tableau 1 : Principales propriétés physicochimiques du lait .......................................................... 3
Tableau 2 : Composition du lait chez divers mammifères .............................................................. 4
Tableau 3 : Composition minérale moyenne ................................................................................... 5
Tableau 4 : Principaux pays producteurs de lait de brebis ............................................................. 7
Tableau 5 : Caractéristiques physico-chimiques des laits de diverses espèces animales ................ 7
Tableau 6 : Composition moyenne en g/litre et distribution des protéines dans
le lait de diverses espèces animales ...................................................................... 8
Tableau 7 : Présente quelques indications sur la composition comparée du lait de
brebis, de vache et de chèvre ................................................................................... 9
Tableau 8 : Teneurs en minéraux et en oligo-éléments des laits de diverses espèces
Animales................................................................................................................. 10
Tableau 9 : Teneurs en vitamines des laits de diverses espèces animales (mg/litre) ...................... 10
Tableau10 : Milieux d’isolement des bactéries lactiques ............................................................... 15
Tableau 11 : Caractéristiques distinctives des espèces de lactococcus ........................................... 23
Tableau 12 : Caractéristiques conventionnelles distinctives des espèces de
Streptocoques lactiques .......................................................................................... 24
Tableau 13 : Principaux caractères des Leuconostoc ................................................................. 26
Tableau 14 : caractéristique de quelques espèces de Lactobacilles................................................. 28
Tableau 15 : Caractéristiques distinctives du genre Bifidobacterium ............................................. 33
Tableau 16: Différentes utilisations des bactéries lactiques en alimentation .................................. 42
Tableau 17 : Quelques caractéristiques des bactéries lactiques utilisées dans les produits
laitiers ......................................................................................................................... 45
Tableau 18 : les caractères physiologiques et biochimiques de Sth ............................................... 59
Tableau 19 : Les caractères physiologiques et biochimiques des Lactobacilles ............................ 61
Tableau 20 : le profil fermentaire de Streptococcus thermophilus ............................................... 64
Tableau 21 : Milieux utilisés et conditions d’incubation pour l’isolement des BL ........... 81
Tableau 22 : Fiche technique des différentes souches utilisées....................................................... 92
Tableau 23 : Résultats des observations morphologiques des bactéries lactiques .......................... 94
Tableau 24 : Récapitulatif des Caractères physiologiques et biochimiques des souches .............. 99
Tableau 25 : Profils fermentaires des Lactobacilles et des Streptocoques .......................... 100
Tableau 26: Evolution du pH des souches lactiques isolées ........................................................... 103
Tableau 27 : Evolution de l’acidité titrable (°D) des souches lactiques ......................................... 104
Tableau 28: Activité protéolytique des espèces lactiques sur milieu YMK ................................... 105
Tableau 29 :Evaluation de la sensibilité des souches vis-à-vis des antibiotiques utilisés .............. 106
Tableau 30: Caractéristiques physicochimiques du lait de brebis pasteurisé .................................. 109
Tableau 31 : Résultats du pH et de l’acidité de Bifidobacterium animalis ..................................... 110
Tableau32: Evolution du pH et du pouvoir acidifiant de Bifidobactérium en culture mixte112
Tableau 33: Evolution de la flore lactique et des bifidobacterium (N104) ...................................... 114
Liste des abréviations
C° : Dégré Celsius
D° : Dégré dornic
Mg : milligramme
T : temps
Mn: minute
h: heure
p: poids
Lab: lactic acid bacteria
FIL: fédération international du lait
UFC : unité formant colonies
Strp: Streptococcus theromphilus
Lb: Lactobacilus delbrueckii ssp bulgaricus
PH: potentiel d’hydrogène
ml : millilitre
Introduction Générale
En Algérie, une quantité considérable du lait de transformation est récoltée, sert à la
fabrication de produits laitiers, comme les fromages, les yaourts et laits fermentés, mais une
meilleure connaissance des bactéries lactiques permettrait de créer ces produits.
C’est bien connu, les Algérien en général, comme tout d’ailleurs aux quatre coins du
monde, sont des grands consommateurs ; mais peu d’entre eux ont conscience de la richesse
qui peut apporter ces produits laitiers fermentés et dérives ; ce sont des aliments très riches en
principaux composants (glucides, protéines et lipides) essentiels en alimentation humaine.
Les bactéries lactiques qui sont au cœur de se résultat, sont largement impliquées dans
la fabrication de produits laitiers fermentés, tel que le yaourt, qui est obtenu par l’action des
deux bactéries spécifiques à savoir : Streptococcus termophilus et Lactobacillus bulgaricus
qui doivent être ensemencées simultanément et se trouver vivantes dans le produit fini, à
raison d'au moins 10 millions de bactéries par gramme, à la date limite de consommation
(Codex Stan 243-2003),et interviennent à bien des niveaux , par leur métabolisme et leur
activité enzymatique variée, elles déterminent dans une large mesure l’arôme, la saveur et la
texture des produits.
De plus, les bactéries lactiques jouent également un rôle essentiel dans la conservation
et l’innocuité de ces aliments, par la production des acides organiques et d’autres composés
antimicrobiens, comme les bactériocines qui inhibent la croissance des germes pathogènes ou
de contamination.
On sait aussi que la transformation du lactose par les ferments lactiques et l’activité de
leurs enzymes hydrolytiques améliore la digestibilité des principaux composants constitutifs
des produits.
Par tout, la fermentation du lait sous l’action des ferments lactiques explique
l’excellente réputation des laits fermentés qui en apportant les ingrédients du lait naturel, du
calcium et des protéines, des lipides, glucides, ainsi des vitamines de groupe A, B2 et B12 et
une bonne conservation,
On trouve d’autres types de laits fermentés, entre autres les bio-yoghourts qui sont des
laits fermentés à base du lait de vache ou de chèvre ou de brebis ou d’autres laits selon les
régions, fermentes par des bifidobactéries ou /et par les lactobacilles (Lb. acidophilus,
Lb.casei), souvent en association avec les ferments du yaourt qu’ils lui donnent une saveur
assez douce. Ce type de lait fermenté est dans la catégorie des produits probiotiques (GulerAkin et Akin ,2007).
Les probiotiques sont des microorganismes vivants, qui lorsqu’ils sont consommés en
quantités adéquates, ont un effet bénéfique sur la santé de l’hôte (Guarner et Schaafsma,
1998). En alimentation humaine, les genres microbiens les plus utilisés comme probiotiques
sont Lactobacillus, Bifidobacterium et Streptococcus (Holzapfel et al, 1998 ; Mercenier et al,
2003)
Les bifidobactéries sont des habitants naturels de la flore intestinale humaine. Ces
microorganismes sont les bactéries intestinales majeures chez les bébés nourris au lait
maternel (Rasic et Kurmann ,1983).
Les bifidobactéries sont des bactéries probiotiques exerçant différents effets bénéfiques
sur la santé de l’hôte. En effet, parmi ces effets, on note le contrôle de la flore intestinale et
l’inhibition de la croissance de nombreux pathogènes et bactéries purifiantes (Shah, 1999
;Gopal et al., 2001), la régulation du transit intestinal, l’amélioration de l’intolérance au
lactose (DeVrese et al. , 2001) et des allergies alimentaires (Isolauri et al., 2000), certaines
propriétés anti-cancérigènes (Yoon et al., 2000) et anti-diarrhéiques (Shah, 2006), ainsi
qu’une stimulation du système immunitaire (Heyman et Heuvelin, 2006).
Les atouts nutritionnels et thérapeutiques combinés du lait de brebis et des bactéries
probiotique nous ont conduit à l’idée d’élaborér un lait fermenté probiotique (bio-yoghourt)
dont l’objectif de ce travail expérimental consiste à étudier les caractéristiques
microbiologiques et biotechnologiques correspondantes à la flore spécifique pour la
fabrication d’un lait fermenté type yaourt (Streptococcus thermophilus et Lactobacillus
bulgariccus) combiné avec un probiotique (Bifidobactérium).
Chapitre I
Lait de Brebis
I- Le lait :
I-1-Définition :
Le lait est le produit élaboré par les glandes mammaires des femelles de mammifères
après la naissance du jeune (FAO, 1998).
 C’est le produit intégral de la traite totale et interrompue d’une femelle laitière bien
portante, bien nourrie et non surmené. Il doit être recueilli proprement et ne doit contenir de
colostrum (Hoden et coulon, 1991).
 Aussi selon la définition adoptée par le 1er congrès international pour la répression des
fraudes alimentaires en 1908 (Roger Veisseyre-Grignon, 1975).Il ne doit être en outre
collecté dans de bonnes conditions hygiéniques et présenter toutes les garanties sanitaires.
(Romain et al ; 2008).
Le décret du 25 mars 1924, dans son article premier précise : la dénomination « LAIT »
sans indication de l’espèce animale de provenance était réservée au lait de vache. Tout lait
provenant d’une femelle laitière autre que la vache doit être désigné par la dénomination
« LAIT » suivie de l’indication de l’espèce animale dont il provient : « lait de chèvre »,…etc.
Aujourd’hui la réglementation européenne a aussi défini la dénomination « LAIT ». Le
règlement (C.E.E) n° 1989/87 du conseil du 2 juillet 1987 précise que ce terme « est réservé
exclusivement au produit de la sécrétion mammaire normale obtenu par une ou plusieurs
traites sans aucune addition ou soustraction ».
Le lait est un liquide opaque blanc mat, légèrement bleuté ou plus ou moins jaunâtre,
deux fois plus visqueux que l’eau, de saveur légèrement sucrée et d’odeur peu accentuée,
sécrété après parturition par glande mammaire des animaux mammifères (Marcel et al ;
2002)
L’Algérie est le premier consommateur de lait au Maghreb, avec un marché annuel
estimé à 107 milliards de litres ; dont 60% provient de l’élevage bovin, 26% de lait de brebis
et 13% de lait de chèvre. La production laitière cameline n’est pas prise en compte.
Un taux de croissance de 8% et une consommation moyenne de l’ordre de 100 à
110/habitant/an. Cette consommation augmente encore régulièrement et devrait atteindre au
moins 115 litres par habitant et par an en 2010. Le volume de la collecte a néanmoins régressé
de manières significatives (18%) pour atteindre le niveau de 107 millions de litres, soit un
taux de collecte de 10%, selon des statistiques du ministère de l’agriculture et du
développement rural.
1
Chapitre I
Lait de Brebis
En effet, ce qu’il faut savoir c’est que l’industrie laitière algérienne se distingue par un
marché en croissance constante, due à une forte demande qui s’explique aussi par la
croissance démographique estimée à 1.6% par an, l’urbanisation et l’amélioration du pouvoir
d’achat du citoyen qui recourt de plus en plus à la consommation du lait. Par ailleurs, la
consommation des produits dérivés (leben, yaourt et fromage, glaces), croit aussi fortement
grâce ç la qualité des produits et à la stabilité des prix sur le marché, mais aussi la diversité de
la production. En outre, et dans le même sens, la distribution et la couverture des besoins sont
assurées par trois sources : primo le lait cru local essentiellement autoconsommé ou distribué
par le secteur informel et artisanal, secundo, le lait pasteurisé recombiné en sachet
polypropylène, base de la consommation des ménages urbains, tertio, le lait transformé et
conditionné sous emballage divers (bouteille, UHT), de longue conservation.(Le
Maghreb,18-08-2008).
Le lait peut être commercialisé en l’état frais mais le plus souvent après avoir subi des
traitements de standardisation lipidique et d’épuration microbienne pour limiter les risques
hygiéniques et assurer une plus longue conservation.
L’évolution des processus technologiques, des techniques de conservation et de
distribution a permis l’élaboration d’une large gamme de lait de consommation qui se
distingue par leur composition, leur qualité nutritionnelle et organoleptique et leur durée de
conservation.
Les laits destinés à la consommation humaine peuvent être classés actuellement en deux
catégories :
1-Lait non traité thermiquement : lait cru ou micro filtré.
2- Lait thermiquement pasteurisé ou stérilisé.
Ces laits ne subissent que des traitements physiques tels que la standardisation en matière
grasse et/ou protéines, minéraux et vitamines, l’homogénéisation pour éviter le problème de
crémage, le chauffage pour détruire tout ou partie de la flore ou la microfiltration pour réduire
la charge microbienne.
Le lait et les produits laitières pouvant contenir des micro-organismes pathogènes pour
l’homme peuvent être des agents de transmission de maladies contagieuses.
Les germes contenus dans le lait peuvent être à l’origine de toxi-infections alimentaires
en infectant l’organisme des consommateurs, le lait peut ainsi être le vecteur de
Mycobactrium tuberculosis, Brucelle abortus, Corynebacterium diphteriae, Salmonella,
Streptocoques du groupe A, ou encore des virus de la poliomyélite.
2
Chapitre I
Lait de Brebis
En pratique, le lait est rarement à l’origine de toxine infections alimentaires de par la
surveillance sanitaire des animaux et les mesures d’hygiène au niveau de la traite.
Les micro-organismes qui s’y développent préférentiellement sont les bactéries lactiques
qui transforment le lactose en acide lactique, le lait non traité thermiquement contient des
substances inhibitrices contre certains germes pathogènes (Guiraud, 1988).
I-2 Les caractéristiques :
I-2-1 les caractèristiqueses physiques et physico-chimiques :
Le lait constitue un édifice et physico-chimique très complexe dont la connaissance
parfaite est indispensable à quiconque désire comprendre les principes du traitement et de la
transformation du produit (Roger Veisseyre-Grignon, 1975) (Tableau N°01)
Tableau01 : Principales propriétés physicochimiques du lait.
(Adapté d’après Fox et Mc SWEENEY, 1998).
Pression osmotique
Activité de l’eau
Point d’ébullition
Point de congélation
Indice de réfraction
Masse volumique (à 20°C)
Conductivité spécifique
Force ionique
Tension inter faciale (à 20°C)
Viscosité (lait non homogénéisé)
Conductibilité thermique (à 20°C)
(lait à 3% de matière grasse)
Diffusivité thermique (15-20°C)
Chaleur spécifique
pH (à 20°C)
Acidité titrable
Coefficient d’expansion thermique (273K-333K)
Potentiel oxydoréduction
(20°C, pH6, 6 et en équilibre avec l’air).
700.103 pas
0.993
100,15°C
-0.53°C
1,3440-1,3485
1030Kg.m-3
0,0050ohm-1.cm-1
0.08M
47-53N.m-1
2,0.10-3
0,56w.m-1.K-1
1,25.10-7m.s-1
3900j.Kg-1.K-1
6,6-6,8
15-17°D
0,0008m3.m-3K-1
+0,25à+035V
I-2-2 Critères nutritionnels :
Le lait contient tous les éléments nutritifs nécessaires à la croissance du jeune
mammifère.
Exemple : un litre de lait d’origine bovine contient 50g de lactose, 32g de protéine et
40g de matière grasse.
Le potentiel énergétique d’un litre est respectivement de 2720 Kj et 1460Kj suivant
qu’il est entier, demi écrémé ou écrémé.
3
Chapitre I
Lait de Brebis
Le lait n’est cependant un aliment complet, car carencé en fer et acides aminés soufrés
(méthionines, cystéine) (Roman et al ; 2008)
La composition moyenne du lait est différenciée selon les espèces et les races des
animaux mammifères, et son état physiologiques (stade de lactation, gestation, à son état
sanitaire et à la conduite du troupeau. (Thomas et al ; 2008) (Tableau N°2)
Tableau N°2 : Composition du lait chez divers mammifères (en g/l).
Lait
maternel
Vache
Chèvre
Brebis
Composition moyenne du lait en g/l
Protéines
Eau Extra Matière
Totales
caséines
it sec grasse
(MS)
905 117
35
12-14
10-12
albumines
900
900
860
130
140
190
35-40
40-45
70-75
30-35
35-40
55-60
27-30
30-35
45-50
(FAO, 1998)
Glucides
Lactose
Matières
minérales
4-6
65-70
3
3-4
6-8
8-10
45-50
40-45
40-45
8-10
8-10
10-12
I-2-2-1 Le lactose :
Le lactose est le constituant majeur de la matière sèche du lait, sa concentration est
relativement constante et peu sujette aux variations saisonnières.
Le lactose a un pouvoir sucrant faible ; six fois moins élevé que celui du saccharose il
a un rôle dans l’élaboration du système nerveux, et est hydrolysé en glucose et galactose par
la lactase. (Romain et al ; 2008)
I-2-2-2 La matière grasse laitière :
La matière grasse se trouve dans le lait sous la forme d’une émulsion de petits
globules sphériques ou légèrement ovoïdes, dont le diamètre varie de 2 à 10 µm selon
l’espèce et la race (Roger Veisseyre-Grignon, 1975 ; Thomas et al ; 2008)
I-2-2-3 La matière azotée :
Les protéines 95% de l’azote du lait offrent une extrême complexité (Adrian, 1973).
La matière azoté se compose en protéine vraies 94 - 95% et azote non protéique 5 - 6 %.
 Les protéines vraies, insolubles dans uns solution de l’acide trichloracétique à 12%,
elles sont composées de caséines pour 77 à 78 % et de protéines du lactosérum pour 17 à 18
% ces dernières sont des protéines solubles.
 L’azote non protéique soluble dans l’acide trichloracétique peut atteindre 9/10% en
fonction du type d’alimentation de la vache, cette fraction non négligeable, au plan
technologique est composée d’urée pour environ la moitié, le reste étant petites molécules
4
Chapitre I
Lait de Brebis
azotées dont des acides aminés libres, des peptides, des bases organiques (François et al ;
2005)
I-2-2-4 Les minéraux :
La fraction mineur est de 7% de matière sèche, les minéraux du lait ont un rôle
important tant au plan physicochimique que technologique et nutritionnelle, ils participent à
l’organisation micellaire des caséines, ils conditionnent un certain nombre de propriétés du
lait et tout particulièrement son aptitude à l’élaboration d’une très grande diversité de textures
fromagères (Thomas et al ; 2008) (Tableau N°3).
Tableau N°3 : Composition minérale moyenne (Thomas et al ; 2008)
Calcium
Phosphore
Potassium
Sodium
Chlore
Magnésium
Rapport Ca/p
Lait de vache
1200
920
1500
450
1100
110
1.3
Lait de chèvre
1260
970
1900
380
1600
130
1.3
Lait de brebis
1950
1500
1400
460
1100
180
1.3
Lait humain
320
150
550
200
450
40
2.1
I-2-3 La flore microbienne naturelle :
Le lait contient peu de micro-organisme lorsqu’il est prélevé dans de bonne conditions
a partir d’un animale sain (moins de 103 germes/ml),il s’agit essentiellement de germes
saprophytes du pis et des canaux galactophores, les streptocoques lactiques (Lactococcus et
Lactobacilles).
Le lait cru est protégé contre les bactéries par lacténines (active durant 1 h).
(Guiraud, 1998).
I-2-3-1 Le lait ; un aliment fragile :
 Le lait est un aliment dont la durée de vie est très limitée. En effet, son pH, voisin de
la neutralité, le rend très facilement altérable par les micro-organismes et les enzymes.
 Sa richesse et sa fragilité en font un milieu idéal ou de nombreux micro-organismes
comme les moisissures, les levures et les bactéries se reproduisent très vite. Ses vitamines et
ses matières grasses peuvent se transformer sous l’influence de la lumière, de l’oxygène.
 Il est déconseillé de boire du lait non bouilli, ou chauffé à température
insuffisamment élevée, et de manger des produits réalisés avec ce type de lait car ils peuvent
contenir des agents pathogènes, responsables de maladies telle que la brucellose.
5
Chapitre I
Lait de Brebis
 Les bactéries présentes dans le lait caillé : le l’ben, le yaourt, les fromages
augmentent la qualité d’acide lactique du lait en lui donnant un gout aigrelet (parfois
recherché).
Cette acidification du lait frais, provoque une coagulation spontanée caillage ; le lait
ainsi caillé est souvent consommé tel quel. L’augmentation d’acidité empêche un certain
temps la prolifération d’autres bactéries nocives (Encyclopédie de L’agora, 1994)
I-3 Les produits laitiers :
Les produits dérivés exclusivement du lait concernent des produits dont la date limite de
consommation est inférieure ou égale à 30 jours (avis de 1988 du centre national de la
consommation sur l’utilisation du terme frais).
Ils sont fabriqués principalement à base de lait de vache (Malek et al ; 2001) au quel
peuvent être ajoutés d’autres ingrédients laitiers ou non (François et al ; 2005) ; ils
regroupent :
 Laits de boissons : lait cru, laits traités thermiquement (lait pasteurisé conditionné et
lait de longue conservation), laits concentrés (lait concentré non sucré et lait concentré sucré)
et lait spéciaux (infantiles, supplémentés, modifiés, biologie et boissons lactées).
 Laits fermentés : yaourt, crème dessert frais et les fromages frais.
 Beurre.
 Glaces et crèmes glacées. (Michel et al ; 2000)
II-Lait de brebis :
1- Définition :
Le lait de brebis a été toujours considéré comme un lait ayant des caractéristiques
spécifiques et, dans certains cas, comme étant un produit plus noble que les autres laits.
(Luquet, 1986)
Comme pour les autres ruminants laitiers, la production et la composition du lait des
brebis laitières sont principalement conditionnées par les facteurs génériques, le stade de
lactation, le système de traite et l’aliment. (Luquet, 1986)
Ce type de lait a des caractéristiques différentes que les autres laits, grâce à sa forte
viscosité impliquant sa richesse. Comme il présente une opacité blanche plus marquée que
celle des laits de vache et de chèvre et il est particulièrement riche en composants fromagers.
On prépare en moyenne deux fois plus de fromage avec du lait de brebis qu’avec du lait de
vache (Luquet, 1986).
6
Chapitre I
Lait de Brebis
La production de lait de brebis est concentrée dans les pays où la production de lait de
vache est limitée, mais elle concerne également des pays de grande tradition fromagère
comme la France (Tableau N°4). Par ses caractéristiques, le lait de brebis présente de grandes
similitudes avec le lait de chèvre ; il est donc très différent du lait humain. (Koroleva ; 1988)
Tableau N°4 : Principaux pays producteurs de lait de brebis (FAO, 1990).
Pays producteurs de lait de brebis
France
Turquie
Iran
Grèce
Italie
Chine
Monde
Production laitière (milliers de tonnes)
1080
893
735
650
628
575
8470
2-Caractéristiques du lait de brebis :
2-1 Compositions physico-chimiques du lait de brebis :
Selon le tableau 05, la densité du lait de brebis ainsi que celle des races de chèvre à lait
gras est plus élevée que celle du lait de vache. De même la viscosité du lait de brebis est
élevée.
L’apport en énergie d’un litre de lait différencié les espèces animales considérés et est
susceptible de large variation à l’intérieur d’une même espèce.
Cela étant bien entendu, lié à la teneur en lipides du lait. L’apport énergétique est en
moyen 1100 Kcal/litre pour le lait de brebis et plus faible pour celui de chèvre (FAO, 1995)
Tableau N°5 : Caractéristiques physico-chimiques des laits de diverses espèces animales.
(FAO, 1998)
(Kurdjian et Gabrielian, 1962 ; Juarez et Ramos, 1986 ; Haenlein et Wendorff, 2006).
Constante
Energie (Kcal/lite)
Densité du lait entier à 20°C
Point de congélation (°C)
pH-20°C
Acidité titrable (°Dornic)
Tension superficielle du lait entier à
15°C (dynes cm)
Conductivité électriques à 25°C
(siemens)
Indice de réfraction
Viscosité du lait entier à 20°C
(centipoises)
Vache
705
1.028-1.033
0.520-0.550
6.60-6.80
15-17
50
Chèvre
600-750
1.027-1.035
-0.550- -0.583
6.45-6.60
14-18
52
Brebis
1100
1.034-1.039
-0.570
6.50-6.85
22-25
45-49
45 10-4
43-56 10-4
38 10-4
1.45-1.46
2.0-2.2
1.35-1.46
1.8-1.9
1.33-1.40
2.86-3.93
7
Chapitre I
Lait de Brebis
2-2 Protéines :
Le lait de brebis est plus riche en protéines que les autres laits ; en particulier, il
contient beaucoup d’α-caséine. On trouve d’avantage de phosphore et de calcium dans la
phase colloïdale, autant dans la phase soluble que dans le lait de vache. Ces différences
impriment à ces laits des caractéristiques différentes de coagulation : le lait de brebis coagule
plus vite et donne un coagulum plus ferme que le lait de vache. C’est pourquoi il est très
utilisé en fromagerie (Chillirad et bocquier, 1993).
La richesse du lait de brebis en protéines sériques est surtout marquée par une teneur
élevée de la béta-lactoglobuline et des immunoglobulines (Tableau06). L’azote non protéique
(de 6 à 8 pour cent de l’azote total) est distribué un peu différemment de celui du lait de
vache : plus d’urée et d’acide urique et moins d’acides aminés libres.
L’apport en énergie d’un litre est lié à la teneur en lipides du lait. L’apport énergétique
du lait de brebis de 1100 Kcal/litre (FAO, 1998).
Tableau N°06 : Composition moyenne en g/litre et distribution des protéines dans le lait
de diverses espèces animales (FAO, 1998).
Protéine
α-lactabumine
β-lactoglobuline
Albumine sérique
Immunoglobulines
Protéose-peptone
Total des protéines solubles
(100%)
Vache
1.5 (45%)
2.7 (25%)
0.3 (5%)
0.7 (12%)
0.8 (13%)
6.0 (100%)
Chèvre
2.0 (25%)
4.4 (55%)
0.6 (7%)
0.5 (6%)
0.6 (7%)
8.10 (100%)
Brebis
1.3 (10%)
8.4 (67%)
0.6 (5%)
2.3 (18%)
12.6 (100%)
Caséine α-S
Caséine β
Caséine Ќ
Caséine γ
Total des caséines (100%)
12.0 (46%)
9.0 (36%)
3.5 (13%)
1.5 (6%)
26.0 (100%)
/
/
/
/
26.0 (100%)
21.0 (47%)
16.1 (36%)
4.5 (10%)
3.0 (6%)
44.6 (100%)
Protides totaux
32.0
34.1
57.2
2-3 Les caséines :
La caséine est un complexe protéinique instable à l’état natif, elle est combinée à des
sels de calcium.
Le lait de brebis coagule plus vite, et donne un coagulum plus ferme que le lait de
vache, c’est pourquoi il est utilisé en fromagerie (FAO, 1995).
8
Chapitre I
Lait de Brebis
2-4 Les lipides :
Le lait de brebis est nettement plus riche en lipides que le lait de vache. La matière grasse
subit les plus grandes amplitudes de variation et elle présente certaines constantes physiques
et chimiques qui permettent de la caractériser (Luquet, 1986).
2-5 Lactose :
Il fait partie du 3ème groupe d’éléments quantitativement important dans le lait de brebis,
on le trouve d’un taux moyen se situant entre 45 et 50 au Kg (FAO, 1995).
2-6 Les citrates :
Tableau N°7 : Présente quelques indications sur la composition comparée du lait de
brebis, de vache et de chèvre.
Espèce
Vache
Chèvre
Brebis
Moyenne g/Kg
1.7000
1.100
2.000
Extrème g/Kg
0.9 – 2.00
0.4 – 1.40
1.6 – 3.00
On remarque que : les taux moyens observés en lait de brebis sont un peu plus élevés
que pour les autres laits.
2-7 Le cholestérol :
Sa teneur évaluant avec la richesse en matière grasse des laits. Il est limité dans le lait
de brebis.
Les valeurs extrêmes relevées à Roquefort vont de 15 à 30 mg pour ml de lait (Leveau ;
Bouix et Deroissart, 1991).
2-8 Minéraux et oligo-éléments :
Dans le lait de brebis. On trouve d’avantage de calcium d’une grande teneur.
Le tableau 08 regroupe les données concernant ces éléments, la teneur élevée du chlore
dans le lait de chèvre (elle est à l’origine d’acides hyper-chlorémiques observées chez les
nourrissons exclusivement alimentés au lait de chèvre), ainsi que la teneur élevée en calcium
du lait de brebis.
9
Chapitre I
Lait de Brebis
Tableau N°8 : Teneurs en minéraux et en oligo-éléments des laits de diverses espèces
animales (mg/litre) (FAO ; 1995)
Vache
Chèvre
Brebis
0.37
1.55
1.35
0.14
0.92
2.20
1.10
0.42
1.50
2.0
0.18
1.18
1.08
Minéraux
Sodium
Potassium
Calcium
Magnésium
Phosphore
Chlore
Acide citrique
0.50
1.50
1.25
0.12
0.95
1.00
1.80
Vache
Fer
Cuivre
Zinc
Manganèse
Molybdène
Aluminium
Iode
Chèvre
Oligo-éléments
0.20 – 0.50
0.55
0.10 – 0.40
0.40
3–6
3.20
0.010 – 0.030
0.06
0.070
/
0.6 – 1
/
/
/
Brebis
0.2 – 1.5
0.3 -1.76
1 -10
0.08 – 0.36
/
/
/
Notes : Les valeurs exprimées sont des valeurs moyennes ou dans quelques cas des
valeurs extrêmes. Le signe / indique que les données font défaut ou sont sujettes à caution.
2-9 Vitamines :
Il convient de remarquer la richesse du lait de brebis dans presque toutes les vitamines,
par rapport au lait de vache (FAO, 1998).
Tableau N°9 : Teneurs en vitamines des laits de diverses espèces animales (mg/litre).
Vitamines
B1
B2
B6
B12
Acide nicotinique
Acide folique
C
A
β-carotènes
Vache
0.42
1.72
0.48
0.0045
0.92
0.053
18
0.37
0.21
10
Chèvre
0.41
1.38
0.60
0.0008
3.28
0.006
4.20
0.24
<0.10
Brebis
0.85
3.30
0.75
0.006
4.28
0.006
47.0
0.83
0.02
Chapitre I
Lait de Brebis
3-Autres caractéristiques :
Le lait de brebis se distingue du lait de vache et de chèvre par des traits caractéristiques,
les uns sont directement observables, les autres liés à ses particularités physicochimiques. A
l’observation visuelle, il est d’une couleur blanche nacré ou porcelaine et représente une
opacité blanche plus marquée que celle des autres laits (Luquet et al ; 1985).
 Propriétés organoleptiques :
Le lait de brebis est un liquide jaunâtre (très riche en crème) ; dans l’état normal ; son
gout est agréable, aromatique et douceâtre, avec une saveur caractéristique, il peut aussi
prendre un gout légèrement salé au fur et à mesure de l’avancement de la lactation du fait de
l’augmentation du taux de chlorure.
L’odeur est agréable quant il est frais et piquant après coagulation. Le lait normal
présente donc des propriétés organoleptiques propres pouvant se modifier sous l’influence
d’un certains nombre de facteurs. Les modifications de ces propriétés se font généralement
dans le sens d’une dépréciation de la qualité du lait (Boudhaim, 2002).
1-
Facteurs intervenants dans la qualité du lait de brebis :
4-1 L’influence des facteurs alimentaires :
Les teneurs en nutriments des différents laits sont susceptibles de variations, liées par
exemple à la durée de la lactation ou à l’alimentation (type de fourrage utilisé) (BOCQUIR
et al ; 1995).

Variabilité des facteurs interindividuelle : L’influence propre de chacun des
paramètres de variabilité est difficile à identifier. Ce sont les facteurs raciaux, liés aux effets
de la sélection, et les facteurs alimentaires qui ont les conséquences les plus importantes sur le
lait au plan nutritionnel, technologique et économique (FAO, 1998).
4-2 L’influence des facteurs non alimentaires :
Des fluctuations notables subsistent qui sont sous la dépendance de facteurs d’ordre
génétique (race) physiologique (nombre de vêlages, époque de lactation, moment de la traite),
et zootechnique (mode de traite, fourrage) et, enfin, climatique. Le type d’aliments fournis à
la brebis, influence fortement la composition de son lait (Blanc, 1981).
D’une façon générales, il est toujours économiquement préférable de réduire le plus
possible les variations de composition qualitatives, ce qui justifie un ensemble de pratiques
(régularisation des vêlages et de l’alimentation, sélection des races, mélange des laits et
incitations économiques) (Murata et Zabik, 1977 ; Luquet et al ; 1979).
11
Chapitre I
Lait de Brebis
2- L’importance du lait de brebis :
Les productions réalisées à partir de lait de brebis montrent une qualité microbiologique
particulièrement élevée. Les prélèvements effectués dans les unités de production fournissent
une qualité moyenne supérieure par rapport aux fromages prélevés dans le circuit de
distribution (Vivegnis et al ; 1998).
Le lait est adapté aux besoins et à la croissance du petit, soit les comportements
alimentaires innés ou les réserves propres pallient les carences nutritives du lait (FAO, 1998).
Par comparaison, il est possible d’en déduire la valeur d’un lait animal en nutrition humaine.
Cette conformation reste très théorique (des moyennes sont comparées entre elles) et est, de
plus, entachée d’erreurs, car le taux d’un nutriment dans le lait ne présume pas de sa
biodisponibilité : certains minéraux sont plus ou moins fortement liés à des protéines
porteuses. Ces comparaisons permettent surtout de suspecter des insuffisances dans les laits
animaux (acides gras essentiels, vitamines oligo-éléments) (OMS, 1987).
Le lait représente l’aliment idéal pour le jeune de l’espèce, mais pour un temps limité et
dans certaines conditions seulement d’état des réserves initiales, de comportement, de milieu
de vie. Son intérêt nutritif se retreint encore s’il est destiné aux membres d’une autre espèce.
C’est sur ces lacunes que doit porter l’attention en nutrition humaine, non pas pour déprécier
les autres laits, mais pour les utiliser avec discernement (FAO, 1998).
12
Chapitre II
Bactéries Lactiques
1. Introduction :
Depuis l’aube de l’humanité, les bactéries lactiques sont employées pour la fabrication
et la conservation des aliments.
L’essor de ces germes a commencé il y’a 65 millions d’années, il s’est accentué lorsque
l’homme est passé du statut de chasseur cueilleur à celui d’éleveur ou il a tenté de contrôler le
phénomène d caillage du lait par le biais des micro-organismes qui dégrade le lactose pour
donner l’acide lactique
Ces bactéries ubiquistes sont aptes à se développer sur différents substrats autres que le
lait, étaient donc probablement présents bien avant la naissance de l’homme et les
mammifères.
Aujourd’hui, les bactéries lactiques sont utilisées dans un grand choix de laitages
fermentés à commencer par le kéfir jusqu’au yaourt, elles ne se réduisent pas uniquement à
leur importance économique mais aussi au rôle important qu’elles jouent dans l’entretien et
l’amélioration de la santé humaine.
2. Définition :
Les bactéries lactiques sont des micro-organismes hétérogènes, selon leur morphologie,
leur structure, leur physiologie et leur nutrition. Ce sont des cellules vivantes, procaryotes et
chimio-organotrophes. (De Roissart, 1986)
Ce sont des bactéries de fermentation alimentaire, gram (+), anaérobies caractérisées par
leur faculté de synthétiser de l’ATP grâce à la fermentation lactique des glucides. (Luquet,
1986)
Les bactéries lactiques sont dépourvues de cytochromes et par conséquent inaptes à
toute respiration aérobie ou anaérobie. Ce sont des bactéries anaérobies facultatives, capables
de fermentation en aérobiose comme en anaérobiose (Leveau et Bouix, 1996)
Micro aérophiles et relativement aérotolérantes. Elles sont également mésophiles ou
thermophiles, selon que leur température optimale de croissance soit respectivement voisine
de 30°C ou 40°C. (Desmazeaud et De Roissart ; 1994)
3. Origine et Habitat :
La découverte de leur action sur le lait fut probablement accidentelle mais leur
utilisation fut perpétuée sous forme de levains. Les bactéries et autres micro-organismes
responsables de la transformation étaient évidemment inconnus des utilisateurs et la réussite
de ces opérations soumise à fluctuations et erreurs. (Stiles et Holzapfel, 1997)
13
Chapitre II
Bactéries Lactiques
Grâce à leur souplesse d’adaptation physiologique, elles sont présentes dans plusieurs
milieux riches en principaux nutriments à savoir (produits laitiers, carnés de pèches et
végétaux). (Desmazeaud, 1992)
Très souvent les bactéries lactiques n’interviennent pas seules, mais associes à d’autres
fermentations lors des hydrolyses enzymatiques, voire des réactions purement chimiques
(Tableau N°10)
Mais certaines espèces semblent être adaptées à un environnement spécifique et ne
semblent guère se retrouver ailleurs que dans leur habitat naturel (Deroissart ,1986 ; Luquet,
1994 et Bourgoies, 1996).
Les espèces du genre Lactococcus, Streptocuccus, Leuconostoc se rencontrent surtout
chez les hommes, animaux, oiseaux ou dans la peau des animaux et des matières fécales.
(Hermier et al, 1992 ; Deroissart et Luquet, 1994)
Par contre les espèces du genre Pediococcus ne se rencontrent que sur les plantes.
(Lenoir et Hermier ,1992)
Par ailleurs, les espèces du genre Lactobacillus sont plus répandues dans la nature, elles
se trouvent associées aux plantes, au niveau de l’intestin des animaux et de l’homme, ou à
partir des cavités naturelles de l’homme.
(Larpent et Gourgand, 1990 ; Desmazeaud, 1992 et Deroissart, 1996).
Pour les espèces du genre Bifidobacterium, elles sont découvertes exclusivement chez
l’homme et les animaux. TABLEAU N°10.Mistouka, 1989 et Novel, 1993.
14
Chapitre II
Bactéries Lactiques
Tableau N°10 : Milieux d’isolement des bactéries lactiques ( Eddebi, 1998).
Milieux d’isolement
Espèce
Lactococcus
Lc lactis subsp.lactis
Lc.Lactis subsp.dacetylactis
Lc Lactic subsp. Cremoris
Lc.Raffinolactis
Lait crus, lait fermenté, végétaux et flore minoritaire du
rumen.
Végétaux ; lait
Uniquement lait
Lait caillé
Lc.Graviae
Lait de mammites
Lc.Plantarum
Poids congelés
Lc.Hordniae
Cicadelle nommée hordiniae
Streptococcus
Sc. Thermophilus
Lait chauffé 45-50°C, lait pasteurisé, yaourt et levains
artisanaux.
Leuconostoc
L.oenos
Pediococcus
Lait, produits laitiers, fruits, betteraves, choucroute.
vin
Pc.Pentosaceus
PC.Acidilactici
PC.Halophilus
Végétaux en décomposition.
Matières végétales.
Lait, produits laitiers, saucisson, anchois salés
Lactobacillus
Lb. Delbrueckii subsp.Bulgariecus
Lb.Casei subsp .Casei
Lb. Plant arum
Lb. Curvatus
Lb. Brevis
Lb. Kefir
Lb.Bravaricus
Lb. Sanfransisco
Yaourt
Lait
Plante
Lait, fromage
Ensilage
Lait fermenté, kéfir
Végétaux fermentés
Produits de panification
15
Chapitre II
Bactéries Lactiques
Ces bactéries furent et sont encore utilisées sous la forme de levains artisanaux, mais le
développement de l’industrie de transformation, en particulier de l’industrie laitière ; a
conduit à la production de ferments industriels capables d’assurer a la fois la qualité et la
constance du produit. (Stiles et Holzapfel, 1997)
Malgré leur importance économique, les bactéries lactiques n’ont pas toujours reçu
l’attention nécessaire ni de la part des microbiologistes ni de celles des industriels. Depuis
quelques années, elles deviennent un sujet d’étude privilégié de par le monde. (Stiles et
Holzapfel, 1997)
4. Propriétés générales:
Les bactéries lactiques apparaissent au microscope sous forme cocci, ou bacille à
gram(+) ; généralement immobiles, asporulés, oxydase(-), réductase (-) ou pseudo catalase(-).
Il existe chez les bactéries lactiques deux types morphologiques bien distincts, les
coques et les bacilles. Les premières de 0.50 à 1.5 m diamètre les seconds de 0.50 à 2 m
et de 1.5 à environ10 m de long.
 Chez les genres Streptococcus et Lactococcus, la division cellulaire donne des sphères
ovoïdes groupées en paires ou en chainettes, dans un seul plan.
 Le genre Leuconostoc présente des cellules de forme lenticulaire groupées en paires
ou en chainettes courtes.
 Le genre Pediococcus donne des sphères groupées en paires ou en tétrades dans deux
plans.
Le genre Lactobacillus recouvre des espèces de morphologie plus variée, les cellules sont
des bâtonnets plus ou moins allongés, groupés en paires ou en chainettes (Desmazeaud ;
1992).
Ce sont des bactéries en général aérotolérantes, sauf que certaines espèces habitant par
exemple le tube digestif des animaux sont anaérobies strictes même en présence d’O2 ; elles
sont incapables de réaliser des phosphorylations oxydatives.
Ceci est d’ailleurs, corrélé à leur incapacité à synthétiser les cytochromes et les enzymes
à noyau hème. Ce pendant grâce à des flavoproteines oxydases ou peroxydases, elles peuvent
réaliser des oxydations limitées non phosphorililantes.
Leur capacité de biosynthèse est faible, ce qui explique leur poly auxotrophes pour
divers acides aminés, de bases nucléiques, les vitamines et
(Eddebi, 1998).
16
des acides gras
Chapitre II
Bactéries Lactiques
L’absence de catalase est caractéristique chez ces bactéries, mais centaines espèces
présentent une pseudo-catalase, sans hème avec manganèse dont la faible activité pourrait en
aérobiose prolonger la vie des cultures stationnaires en les protégeant de la toxicité à
l’oxygène (Bourgeois et al, 1996).
2Mn 2  2O2  2Mno2  Mo2  O2  Mn 2
Certaines de ces espèces peuvent hydrolyser faiblement les caséines ; alors qu’aucune
des souches n’est capable de produire d’acides volatils ayant plu de deux atomes.
Par contre, d’autres donnent sur milieu hypersaccharosé des capsules volumineuses de
«dextrane»; c’est le cas de Leuconostoc mesenteroides. (Gason et Devos, 1994)
En outre, les bactéries lactiques ne possèdent pas de nitrate réductase, et ne liquéfient
pas la gélatine et ne produisent pas d’hydrogène sulfureux H2S et peuvent produire des
quantités abondantes d’acides lactique.
Les bactéries lactiques peuvent tolérer des pH acides, très inférieurs à 5 ou parfois
moins, d’où leur utilisation dans la conservation des aliments (produits laitiers) (Lenoir,
Hermier et Weber, 1992)
Mais plus le milieu devient très acide plus de nombreuses de ces espèces sont inhibées.
(Gasson et Devos, 1994)
5-Mode de fermentation :
Depuis 1920, ORLA-JENSEN a montré que les bactéries lactiques peuvent se
subdiviser en 2 groupes biochimiques, homofermentaires et hétéro fermentaires. La différence
entre ces deux groupes est détectable par une différence de dégagement métabolique de CO2.
5.1. Bactéries Homofermentaires( voie des hexoses phosphates) :
Les bactéries se présentent en paires ou en tétrades et en forme de chainettes, chez
certaines espèces comme streptocoque. Le glucose est dégradé chez ces espèces en formant
l’acide lactique 85-95% comme seul produit final. (Deroissart et Luquet, 1994)
Ce type de dégradation a eu lieu aussi bien dans des cellules d’animaux supérieurs, en
particuliers les mammifères.
5.2. Bactéries Hétéroferment aires (Voie des hexoses mono phosphates) :
Les cellules bactériennes se présentent en paires ou en chainettes. ( Garvie, 1981)
Le glucose est transformé par ce groupe de bactéries en éthanol 20-25%, en acide
lactique 50% et en CO2 25-50%. Ce type de dégradation est très retrouvé chez Clostriduim
acétobutylicum transformant :
17
Chapitre II
Bactéries Lactiques
2 glu cos e  1bu tan ol  1acétone  4 H 2  5CO2
(Deroissart et Luquet, 1994)
6. voie de dégradation :
La voie d’Embden Meyerhof Parnas (EMP) dans laquelle le catabolisme du glucose
est à l’origine exclusive d’acide lactique : C’est l’homofermentation.
Par contre la voie des pentoses phosphates, dans laquelle le catabolisme du glucose
donne autre que l’acide lactique, le CO2 et l’éthanol : C’est l’hétérofermentation. (ORLA.
JENSEN, 1919)
7. Production d’acide lactique :
L’acide lactique est un acide organique incolore de la famille des acide-alcools
également appelé lactate formé au cours des fermentations lactiques et a pour formule
CH 3CHOHCOOH .Les bactéries lactiques présentent la faculté d’excréter l’acide lactique
sous différentes formes (D(-), L(+) ou DL) (Pelmont,1995)
(Figure 1)
COOH
COOH

HO  C  H



H  C  OH

CH 3
CH 3
Lévogyre L( )
Dextrogyre D()
Figure 1 : Différents isomères de l’acide lactique
(Pelmont et al, 1995).
Les bactéries produisent l’un ou l’autre des isomères, parfois les deux à la fois ; tout
dépend de leur contenu en lactate- déshydrogénase.
8- Classification (Taxonomie)
Les bactéries lactiques sont représentées par plusieurs genres et leur classification a été
l’objet d’intérêt de plusieurs chercheurs.
(ORLA JENSEN, 1919 ; Sneath et al, 1986 ; Novel, 1993 et Leclerc et al, 1995)
8-1. Classification classique (Taxonomie classique)
C’est une classification basée sur les caractères morphologiques, biochimiques et
physiologiques (mode de fermentation du glucose et l’acide lactique produit, température de
croissance). (ORLA JENSEN, 1919)
18
Chapitre II
Bactéries Lactiques
Ce sont soit des coques (streptococcus) mais aussi (lactococcus, entérococcus,
leuconostoc, pediococcus), soit des bacilles (lactobacillus) qui se distinguent en plus par leur
type de fermentation : hétéro lactique ou homolactique. A ces genres ; a été ajouté récemment
le genre bifidobacterium. (Kandler et Weiss, 1986)
8-1-1. Groupe des homo fermentaires :
D’ont la production d’acide lactique est de 90-97%. Ce groupe est divisé en trois sous
groupes :
8-1-1-1- Thermobacterium :
De forme bâtonnet long ; thermophiles, très acidifiantes et de température de
croissance située entre 40-50°C.
8-1-1-2- Streptobacterium :
Représenté par les lactobacilles mésophiles de forme bâtonnet court, d’acidité lente et
de température optimale de croissance de 30°C
8-1-1-3. Streptococcus :
De forme sphérique, organisées en chainettes et de faible acidité.
8 1-2 Groupes des hétérofermentaires :
Ce groupe de bactéries est capable de produire de l’éthanol, de l’acide acétique, du
CO2, de l’acide lactique et comporte trois sous groupes :
8-1-2-1 Bifidobacterium :
De forme bâtonnet court, fourchus au bout, dont le résultat de fermentation est l’acide
lactique et acétique.
8-1-2-2. Betabacterium :
De forme bâtonnet court et dont la fermentation produit de l’acide succinique ainsi que
des gaz.
8-1-2-3. Betacoccus :
Présentent une forme sphérique, produisent peu d’acide lactique et des substances
visqueuses de nature poly saccharidiques.
8-2 Taxonomie moderne :
Elle s’appuie principalement sur les techniques d’électrophorèse des protéines et des
études des acides nucléiques, la définition de pourcentage CG de l’ADN, ce qui permet de
définir une souche bactérienne du point de vue de la taxonomie moléculaire (importante pour
son caractère d’exclusion).
19
Chapitre II
Bactéries Lactiques
La taxonomie actuelle investie le progrès de la génétique (hybridation ADN-ADN,
ADN- ARN…) de l’écologie (découverte de bactéries de milieu externe), elle incluse
d’identification, des banques de données informatisées (Bugnicourt ; 1995).
Les différents genres de bactéries lactiques :
Les bactéries lactiques sont représentées par plusieurs genres d’importance d’ailleurs
différentes. Selon la morphologie, ce groupe peut être divisé en deux formes (voir figure
N°2)
Coques :
C’est le cas de Streptococcus, mais aussi de Lactococcus. Entérococcus, Leuconostoc, et
Pediococcus.
Bacilles : représentés par le genre Lactobacillus. Ils se distinguent en plus par leur type
fermentaire : homolactique ou hétéro lactique. (Kandler et Weiss, 1986)
Le développement de la biologie moléculaire a conduit à une nouvelle classification
fondée sur la présence de leurs génomes, les avantages de cette nouvelle taxonomie reposent
sur la stabilité du génome, sur la possibilité de définir des relations physiogéniques entre des
groupes lactiques. (Garvie, 1986)
1) Streptococcus :
Ce sont des coques Gram + ; dont le diamètre varie de 0.50 à 1 m
, non sporulés,
immobiles, dépourvus de catalase et d’oxydase, ne réduisant pas les nitrates et résistants aux
aminosides. Ils sont souvent en chainettes plus ou moins longues et parfois en diplocoques.
Ils sont classés en. :
1- Le groupe des pyogènes :
 Streptococcus pyogènes ou streptocoques  -hémolytiques du groupe A.
 Streptococcus agalactiae : streptocoques  -hémolytiques du groupe B.
 Streptococcus  -hémolytiques des groupes C, G ou L.
2- le groupe des streptocoques oraux autrefois dénommés viridans.
3- Streptococcus pneumoniae ou pneumocoques.
4- Le groupe des streptocoques du groupe D dont l’espèce Streptococcus thermophilus.
20
Chapitre II
Bactéries Lactiques
Bactéries Lactiques
Coques Gram positif
Asporulales
Anaérobie
Peptococcaceae
Bacilles Gram positif
Asporulales
Aérobie ou anaérobie
Facultatif
Aérobie ou anaérobie
Facultatif
Streptococcacea
Peptococcus
Lactococcus
Peptostreptococcus
Leuconostoc
Rumiococcus
Pediococcus
Lactobacillacea
Lactobacillus
 Homo-fermentaire strict
 Hétéro-fermentaire facultatif
 Hétéro-fermentaire strict
Sarcina
Figure N°2
Diagramme de la classification de Bergey (1986) des bactéries lactiques.
21
Chapitre II
Bactéries Lactiques
2) Entérocoques :
Les entérocoques, comme les streptocoques D, possèdent l’antigène D. la principale
différence phénotypique entre les deux genres est que, contrairement aux streptocoques, les
entérocoques se développent dans un milieu hypersalé (6.5% de NaCI). Ils constituent 10% de
la flore aérobie de l’intestin. Ils sont recherchés comme témoins d’une contamination fécale
éventuelle de l’eau et / ou des aliments (Garvie, 1986).
Ils ne sont désormais plus considérés comme des streptocoques, mais comme un
groupe à part entière.
3) Streptocoque lactiques :
Les espèces de ce genre appartiennent à la famille des streptococcaceae et se
présentent comme des cellules ovoïdes, sphériques ou quelques fois allongées. Ce sont des
bactéries homofermentaires (voie des hexoses mono phosphates). Organisée en paires ou en
chainettes, productrices d’acide lactique L (+), catalase (-) et renferment notamment les
espèces suivants : streptococcus Lactis et Streptococcus thermophilus.
Ces espèces diffèrent entre elles par la présence d’un antigène de groupe dit «
antigène de Lance Field » et leur capacité de croître à des températures extrêmes 45 !) C pour
les thermophiles, et 10°C pour les mésophiles (Jones, 1990).
Les streptococcus lactiques se composent en fait de deux groupes distinct :
Streptocoques mésophiles possédant l’antigène N d’où leur nom streptocoque du groupe N et
l’espèce Streptococuus thermophilus ne possédant pas d’antigène de Lance Field.
3-1 Streptocoques lactiques mésophile du groupe N :
3-1-1 Genre Lactococcus :
Traditionnellement, les streptocoques regroupent deux espèces (streptococcus lactis, et
streptococcus cremoris)
(Garvie et Farrow, 1982) ont proposé de rassembler sous le nom collectif Sc, lactis
trois sous espèces, Sc.lactis subsp lactis, Sc.lactis subp diacetylactis et Sc.lactis subsp
cremoris.
(Mundt, 1986) complète ce groupe en ajoutant l’espèce Sc.Raffinolactis définie par
(Garvie, 1978).
Ce sont des bactéries de forme cocoide disposées en chainettes, homo fermentaires (acide
lactique L(+)) ; commune par leur caractère non pathogène et la présence de l’antigène N de
Lance Field, absence de l’hémolyse  mais parfois présentent de  hémolyse, de
température de croissance optimale moyenne 20-30°C et minimale 10°C, présentent une
faible thermorésistante et de viabilité perdue après 30min à 63°C.
22
Chapitre II
Bactéries Lactiques
(Scheifer et al ; 1985) se fondât sur des critères moléculaires, ont proposé de séparer
les streptocoques lactiques mésophiles du genre Streptococcus et créer le genre Lactococcus
(Tableau N°11)
Tableau n°11 : Caractéristiques distinctives des espèces de Lactococcus.
(Schleifer et al, 1985, Schleifer ,1987)
Type de
peptidoglycane
Lc.LActus Lc.LActus Lc.LActus
subsp.
subsp
subsp
LACTIS Cremoris Hordniale
Lys-D-Asp Lys-D-Asp Lys-D-Asp
Lc.
cariaie
Lys-AlaGly-Ala
Lc.
Planta
.UM
Lys-serAla
Lc.Raffinqla
ctis
Lys-Thr-Ala
Ménaquinones
majeures
Croissance à 40°
MK9,
MKB
+(v)
MK9,
MKB
-
MK8,
MKB9
-
-
-
+
V
-
Présence de NaCl
4%
Fermentation
+
-
-
+
+
-
Amygdaline
V
-
-
+
(+)
v
Galactose
+
+
-
+
-
+
Lactose
+
+
-
+
-
+
Maltose
+
+
-
+(v)
+
+
Mélibiose
-
-
-
V
-
+
Mélézirtose
-
-
-
-
-
+
Raffinose
-
-
-
-
-
-(v)
Ribose
+
-
-
+
+
+
Selicine
+(v)
-(v)
+
+
+
-
Sorbitol
-
-
-
-
+
-
Saccharose
V
-
+
V
+
-
Théhalose
+
-(v)
(+)
+
+
-
Hydrolyse de
l’arginine
+
-
+
+
-
- (v)
+ : croissance positive ;
- croissance négatif ;
v : croissance selon les souches;
(+) croissance faiblement positive;
+ (v) croissance positive pour la plupart des souches mais occasionnellement négative ;
- (v) : croissance négative pour la plupart des souches mais occasionnellement positive.
23
Chapitre II
Bactéries Lactiques
Tableau n°12 : Caractéristiques conventionnelles distinctives des espèces de Streptocoques lactiques.
(Jones ,1978 ; Garvie, 1984 ; Schleifer et al, 1985)
Streptococus
loctis .lactis
Streptococcus
lactis
Subsp.diocety
lactis
Streptococcus
lactis Subsp
cremorls
Streptococcus
raffinolactis
Streptococcus
thermophilus
Groupe
sérologique
N
Croissance à
10°C 39°C 40°C
+
+
+
45°C Ph9.2
+
Ph9.6
-
+NaCl
2%
+NaCl
4%
+NaCl +Bile40 Utilisation
6.5% %
Citrate
Hydrolyse
Larginne
+
+
-
+
-
-
N
+
+
+
-
+
-
+
+
-
+
+
+
N
+
-
-
-
-
-
+
-
-
+
-
-
N
+
-
-
?
?
+
+
-
-
?
-
-
-
+
+
-
-
-
-
-
-
-
-
+
GLU LAC GAM
FERMENTATION
SAC MAL MTL XYL ARA RIB
DEX ESC
SAL
MLZ TRE RAF MEL GLY
TRE
+
+
+
V
+
V
V
V
+
V
+
V
-
V
V
-
-
Streptococcus lactis
subsp.Diocetylactis
Streptococcus lactis
subsp cremorls
+
+
+
V
+
V
V
V
+
+
V
V
-
V
V
-
-
+
+
+
-
-
-
-
-
-
-
-
V
-
V
-
-
-
Streptococcus
raffinolactis
Streptociccus
thermophilus
+
+
+
-
+
V
V
V
V
+
+
+
V
+
+
+
+
+
+
-
+
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
24
Chapitre II
Bactéries Lactiques
3-1-2 Streptococcus thermophilus :
Cette espèce reste dans le genre Streptococcus, se distingue par sa croissance
thermophile avec un optimum de42-43 °C, ne présente pas d’antigène du groupe N, sa thermo
résistance est observée à une température de (60°C à 65°C durant 30 minutes), d’activité à
une température de sucres, et elle est sensible au NaCl.
(Garvie ,1983 et Hardi ,1986)
4- Genre Leucomostoc :
Les espèces de ce genre sont de forme cocoide souvent lenticulaire associés en paires
ou en chainettes hétérofermentaires produisant l’acide lactique D(-), l’éthanol et du CO2
(optimum 20-30°C) elles sont caractérisées par la production à partir du citrate du lait, de
diacétyle et parfois de dextranes.
(Novel, 1993)
Aussi, elles sont exigeantes en de nombreux facteurs nutritionnelles et se distinguent
par leur croissance sur bouillon citrate et malate, à pH bas et par leur tolérance à l’éthanol et
leur résistance au nancomycine. (Elvar et Bonis, 1993 ; Bourgeois et Larpent, 1996)
Les leuconostoc sont ; soit acidifiantes, soit aromatisantes et elles peuvent inhiber leurs
micro-organismes contaminant acido-sensibles dans le milieu. (Tableau 13) (Bourgeois et
Larpent, 1996)
Le genre comprend les espèces suivantes :

Ln. mesenteroides

Ln. paramesenteroides

Ln.lactis

Ln.oenos
Cependant, l’espèce Ln.mesenteroides a été subdivisée en 3 sous espèces

Ln.mesenteroides subsp.mesenteroides

Ln.mesenteroides subsp dextranicum

Ln. mesenteroides subsp cremoris.
L’isolement se fait soit sur gélose M17 (Terzaghi et Sandine, 1975), soit sur gélose
MSE (Mayeux et al, 1962). Ce milieu sélectif permet la recherche et le dénombrement des
Leuconostocs dans le lait, les produits laitiers et les aliments sucrés.
25
Chapitre II
Bactéries Lactiques
Tabelau N°13 : Principaux caractères des Leuconostoc
(Novel, 1993, Larpent, 1996)
Caractères
Biochimiques
Culture à10°C
Ln. Msenteroides ssp.
Mesenteroides
Dextranicum
Cremoris
+
+
+
Ln. Paramesenteroides Ln.lactis
+
+
Culture à 37°C
Culture à 39°C
Culture à 45°C
Hétérofermentation
Citratase
Formation de dextrane
+
+
+
+
+
+
+
+
-
+
+
-
+
+
+
+
-
Arginine dihydrolase
-
-
-
-
-
5- Genre Lactobacillus :
Ce genre appartient à la famille des Lactobacillaceae, de forme bâtonnet ou
coccobacilles, souvent groupées en chaines, présentent une forte exigence en facteurs de
croissance, immobiles ou mobiles, asprogènes, anaérobies facultatifs, microaéophiles, ne
réduisent pas les citrates, n’hydrolisent pas la gélatine, et acidophiles
(Garvie, 1984).
Les espèces de ce genre soit caractérisées par l’hétérogénéité de la composition de
l’ADN le taux de GC varie de 32 à 53%.(Kandler et Weiss, 1986)
Originellement elles ont été classées en 3 groupes par (ORLA- JENSEN, 1919)

Thermobacterium : homofermentaire et thermophile.

Streptobacterium : homofermentaire et mésophile.

Bétabactrium : hétérofermentaire, soit mésophile soit thermophile.
Les résultats de la taxonomie moléculaire, la détermination du type du péptidoglycane
(PTG), les propriétés de certains enzymes, la détermination de l’isomère de l’acide lactique
(Botazzi,1988) , la taille du génome et l’hybridation ADN-ADN, (Sriran Ganathan et al,
1985) ont permis a (Kandler et Weiss,1986) de diviser les lactobacilles en 3 groupes qui se
retrouvent sous de nouvelles définitions, les groups d’ORLA-JENSEN.
Groupe1 : (Lactobacilles homofermentaires obligatoires) :
C’est des cellules longues droites souvent en palissades, incapables de fermenter les
pentoses et le gluconate (Bottazzi, 1988), fermentent les hexoses par la voie D’EMBDER
MEYERHOF en produisant du lactate jusqu'à 85% à partir du glucose (Novel, 1993).
Les espèces les plus connues sont : Lb.lactis, Lb.bulgaricus, Lb.leichmani et peuvent
produire jusqu’à 18g/l d’acide lactique D(-)
26
Chapitre II
Bactéries Lactiques
Groupe 2 : (groupe hétérogène lactobacillus homofermentaires facultatifs) :
Se présentent comme étant des cellules courtes, souvent arrangées en filaments
(Boutazzi, 1988), fermentent les hexoses par la voie homofermentaires (parfois hétéro
fermentaire) et fermentent les pentoses et le gluconate par la voie hétéro fermentaire et
produisent peu d’acides lactiques 3 à 13 g/l (Kandler et Weiss, 1986).
Les espèces les plus connues sont :

Lactobacillus

Lactobacillus .casei

Lactobacillus.rhamonosus
Groupe 3: (Lactobacillus hétérofermentaires obligatoires):
Ce groupe renferme des espèces très diverses, malgré parfois un GC% très voisins
entre elles, les cellules bactériennes sont courtes droites et séparées (Bouttazzi, 1988),
fermentent les hexoses en produisant du lactate, de l’acide acétique, de l’éthanol, du CO2
dans le rapport 1:1:1 et fermentent les pentoses en produisant du lactate et de l’acétate.
(Kandler et Weiss, 1986)
Leur production est faible ; 5 g/l de lactate de type DL. (Novel ,1993)
Les espèces les plus connus sont : Lb.buchneni, Lb.brevis, Lb.renteri, Lb. fermentum et
Lb. bifermentans (Tableau N°14).
27
Chapitre II
Bactéries Lactiques
Tableau N°14 : caractéristique de quelques espèces de Lactobacilles. (Adapté de
Bouttazzi, 1988)
Groupe
I
II
III
Espèce
Lb delbrueckii
subsp.delbrueckii
Lb delbrueckii
subsp.bulgaricus
Lb delbrueckii
subsp.lactis
Lb.acidophilus
Lb.gasseri
Lb.helveticus
Lb.casei subsp casei
Lb.casei
.pseucoplantarum
Lb.casei
subsp.tolerans
Lb.casei subsp
rhamnosus
Lb.sake, Lb cuvatus
Lb bavaricus
Lb plantarum
Lb.bilermentans
Lb.brevis
B, buchnen
B, keir
Lb. Reuten
Lb.fermentum
Lb. Confisus
Lb.viridescens
Lb.sanfrancisco
ADN
GC%
49-51
Type de PéptidoGlycane
Lys-Asp
Acide
lactique
D
Habitat
Végétaux
49-51
Lys-Asp
D
Yaourt, fromage
49-51
Lys-Asp
D
Fromage
34-37
33-35
38-40
45-47
45-47
Lys-Asp
Lys-Asp
Lys-Asp
Lys-Asp
Lys-Asp
DL
DL
DL
L
DL
Bouche, vagin
Bouche, vagin
Fromage
Rumen
Fromage, fourage
45-47
Lys-Asp
L
Bouche, vagin
45-47
Lys-Asp
L
Tractus intestinal
42-44
42-44
44-46
44-46
45-47
44-46
40-42
4-42
Lys-Asp
Lys-Asp
Mésro- DAP
Lys-Asp
Lys-Asp
Lys-Asp
Lys-Asp
Lys-Asp
DL
L
DL
DL
DL
DL
DL
DL
végétaux
végétaux
Végétaux, fromage
Fromage
Végétaux, fromage
Végétaux, fromage
keir
Tractus intestinal
52-54
45-47
45-47
36-38
Lsp-Asp
Lys-Ala
Lys-Ala6Ser
Lys-Ala
DL
DL
DL
DL
Végétaux, fromage
végétaux
Produits carnés
Pain, panattone
6-Genre Pediococcus :
Les germes appartenant à ce genre se trouvent dans les habitats naturel se présentent
comme étant des cellules de forme sphérique en paire ou en tétrades jamais en chaines,
homofermentaires, et l’acide lactique du type DL ou L(+) est le seul produit résultant de leur
dégradation des sucres. (Novel, 1993)
C’est des bactéries exigeantes, de faible activité protéolytique et chez la plupart des
espèces leur incapacité à utiliser le lactose ne leur permettent pas d’acidifier et de coaguler le
lait (Garvie, 1986).
28
Chapitre II
Bactéries Lactiques
Leur activité catabolique et leur tolérance à l’O2 sont variables, les températures de
croissance varient entre 25-40 °C, leur contenu en GC varie entre 35-44%, et sont souvent
responsables d’accidents de fabrication, notamment en brasserie (Leveau et Bouix, 1980)
La taxonomie moléculaire permet de distinguer par hybridation ADN-ADN 8espèces :
Pediococcus dextranicum,
Pediococcus halophilus,
Pediococcus acidilactici,
Pediococcus inopinatus,
Pediococcus pentosacens
Pediococcus dammosus
Pediococcus uriinacequi
Pediococcus parvulus
(Dellaglio et al, 1989)
7- Bifidobacterium :
7-1 Definition :
Les Bifidobactérries ont été découvertes pour la première fois, par Tissier 1900. Ils ont
été isolés à partir de selles d’enfants nourris au lait maternel. Tissier avait alors décrit ces
organismes comme des bactéries anaérobies, Gram positif en forme de bâtonnet
Ces bactéries avaient alors reçu le nom de bacillus bifidus cormmunis. Au même
moment, en Italie, Moro découvrit des bactéries semblables qu’il a identifiées comme des
lactobacillus (Balllongue et al, 1993)
7-2 Ecologique des bifidobactéries :
Les bifidobactéries font partie de la flore prédominante de l’intestin chez les humains
et les animaux à tous les stades de vie. La composition de la flore dominante chez l’humain
change au cours des différents stades de vie. Chez un jeune enfant nourri au lait maternel, la
flore intestinale est composée de 85-99% de bifidobactéries et les principales espèces
retrouvées sont bifidobacterium infants et B.bifidum. Les entérocoques, les coliformes et les
lactobacilles représentent environ 1-15% de la flore fécale alors que les bactéroides et les
clostridies sont absents (Rasie et Kurmann, 1983).
7-3 Taxonomies :
Pendant plusieurs années, les bifidobactéries ont été classées parmi les bactéries du
genre Lactobacillus. C’est d’ailleurs sous ce nom que sont retrouvées les bifidobactènes dans
les quatre premières éditions du manuel Bergey’s Manual of Determinative Bacteriology.
Apres 1965, suite à l’apparition de nouvelles technologies génétiques, deux équipes
de recherche (Sebald et al, 1965, Werner et al, 1966) ont démontré, grâce au % G+C que les
29
Chapitre II
Bactéries Lactiques
bifidobactéries étaient différentes des lactobacilles, des crynébactéries ainsi que des
propionibactéries.
Ces équipes ont démontré que le %G+C était de60.1% pour les bifidobactéries alors
qu’il était de67.6% pour les propionibactéries, de 54.7% pour les corynébactéris et se situait
entre 33 et 49% pour les lactobacilleses (Sebald et al, 1965 ; Werner et al, 1966)
Scardovi et Trovatelli (1965) et De Vries et Stouthamer (1967) ont découvert une
nouvelle voie de fermentation des hexoses chez les bifidobacteies, qui ne se trouve dans
aucune des espèces du genre Lactobacillus, L’enzyme principale de cette voie est une
fructose-6-phosphate phosphoketolase qui clive le fructose-6-phosphate en érythrose-4phosphate et en Acétyle-phosphate.
En 1970, Scardovi et al, ont commencé à appliquer intensivement le procédé
d’hybridation ADN-ADN afin d’évaluer la validité des espèces de bifidobactéries décrite et
pour identifier de nouveaux groupes de séquences ADN homologique parmi les souches
qu’ils isolaient dans des diverses niches écologiques.
A partir de 1974, le genre Bifidobacterium a été reconnu par les éditeurs 8ème édition
du Bergey’sManual et à ce moment là, le genre Bifidobacterium était composée de 11
espèces.Une autre correction à la classification a été apportée après l’introduction de
l’électrophorèse des protéines cellulaires solubles sur le gel de polycrylammide (Biavati et al
,1992).
Selon Crociani et al, (1996) les bifidobactéries sont répertoriées de 32 espèces ,12
seraient d’origine humaine ,3 proviendraient de l’abeille, 14 seraient d’origine animale à sang
chaud et 2 proviendraient des eaux usés.
En outre les espèces de Bifidobacterium
ne cessent d’augmenter, l’équipe de
Crociani et al (1996) ont pu isoler une nouvelle espèce B.lactis à partir des produits laitiers.
Stackebrant et al (1997), par l’analyse de RNAr16S, ont proposé, une structure
hiérarchique rassemblant le genre Bifidobacterium avec le genre Gardnerella dans une seule
famille Bifidobacteriaceae dans l’ordre de Bifidobacteriales. De nos jours cette famille
comporte
6
genres :
Aeriscardovia,
Alloscardovia,
bifidobacterium,
Gardnerella,
Parascardovia et Scardovia (Euzéby, 2007).
Selon Euzéby (2007), le nombre d’espèces citées est de 35 provenant de diverses
origines.
30
Chapitre II
Bactéries Lactiques
7-4 Propriétés phénotypiques (Morphologie) :
Le genre Bifidobacterium montre des formes bacillaires qui développent des
ramifications donnant des formes en V, Y, X, non mobiles et non-sporulantes à Gram (+).
Leurs extrémités sont effilées, bifurqués ou spatulées elles peuvent se présenter aussi
sous forme de petits bacilles réguliers. (Rasic et Kurmann, 1983 ; Scardovi, 1986, Gavini et
al, 1990)
Cependant, leur polymorphisme dépend principalement du milieu de culture des
conditions de croissance.
Les colonies des bifidobactéries sont d’apparence très variable selon les souches elles
sont : lisses, convexes ; crèmes ou blanches, muqueuses et scintillante à contours réguliers.
(Scardovi, 1986)
7-5 Propriétés physiologiques :
7 5-1 Température :
Les espèces de Bifidobacterium d’origine humaine montre une croissance à une
température variant entre 36° et 38°C par contre les espèces d’origine animales peuvent
croitre a des températures plus élevée qui varie entre 41° et 43°C, aucune croissance ne se
produit en- dessous de 20°C (scardovi, 1986 ; Martin et Chou ,1992). A l’exception de
B.thermacidophilum, B.thermophilum pousse à une température plus élevée 49.5°C (Scardovi
et al, 1979 ; Dong et al, 2000, ZHU et al, 2003) et B.psychraerophilum croit à température
de 4°C. (Simpson et al, 2004)
7-5-2 Oxygène et anaérobiose :
Microorganismes anaérobies (Scardovi, 1984), mais la sensibilité à l’oxygène varie
entre les espèces humaine ou animale (De Vries et Stouthamer 1967). Les espèces qui
tolèrent l’oxygène : B.lactis, B.aerophilum (Simpson et al, 2004) présentent une faible
activité catalytique qui élimine les traces du oxyde d’hydrogène formées (H2O2) ou par me
fait que me NADH oxyde de ces souches ne forme pas de H2O2, alors l’accumulation d’ H2O2
inhibe l’activité de F6PPK.
Pour les souches extrêmement sensibles à l’oxygène, n’accumulent pas l’H2O2 et
l’oxygène bloque la multiplication bactérienne par l’intermédiaire d’un potentiel
d’oxydoréduction trop élevé. (Scardovi, 1986 ; Romond et al, 1992, Schell et al, 2002,
Ventura et al, 2004).
31
Chapitre II
Bactéries Lactiques
7-5-3 le pH :
Considérées comme acidophiles, mais ne supporte pas les ph plus bas que 4 et les ph
plus élevé que 9 (Biaviti et al, 1992). A l’exception de B.animals subsp.lactis et B.animals
subsp.animals résiste à un pH =3.7 (Meile et al ,1997)
.
La production maximale d’acide lactique et acétique chez les bifidobactéries exige un
ph optimal initial proche de la neutralité qui varie entre 6-7. (Collins et Hall, 1984, Scardovi,
1986).
32
Chapitre II
Bactéries Lactiques
Tableau N°15 : Caractéristiques distinctives du genre Bifidobacterium.
(Adapté de SCARDOVI, 1986).
%G+C Type
PTG
58
A
1
B.bifidum
2
3
4
B.longum
B.infiantis
B.breve
58
58
58
A
A
E
5
B.adolescentis
58
C
6
B.angulatum
59
7
8
9
10
B.Catenalum
B.pseudocatenulatum
B.dentium
B.globosum
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
Origine
Homme,
veau
Homme
Homme
Homme
D- L- Las Cel Mlz Raf Stl Any glcn
Rib Ara
+
+
+
+
+
-
+
+
+
V
+
V
+
+
+
V
-
-
+
+
+
+
+
+
V
+
+
C
Homme,
animaux
Homme
+
+
+
-
-
+
V
+
V
55
57,5
61
64
D
D
C
B
Homme
Homme
Homme
Animaux
+
+
+
+
+
+
+
V
+
+
+
+
+
V
+
-
+
-
+
+
+
+
+
V
-
+
+
+
V
V
-
B.pseudolongum
B.cuniculi
B.chenium
B.animals
B.thermophilum
B.boum
B.magnum
B.pullorum
B ;suis
B.minimum
60
64
66
60
60
60
60
67
62
61.5
B
A
A
A
H
G
D
C
A
F
Animaux
Lapin
Porc
Animaux
Animaux
Animaux
Lapin
Poulet
Porc
Egout
+
+
+
+
-
+
+
+
+
+
+
-
V
+
+
V
V
+
+
-
V
V
V
V
-
V
V
V
V
-
+
+
+
+
+
+
+
+
-
-
+
+
+
+
+
+
+
-
B.subitile
B.coryneforme
B.asteroides
B.indicum
61.5
C
C
E
C
Egout
Abeille
Abeille
Abeille
+
+
+
+
+
+
-
-
+
+
+
+
-
+
+
+
+
+
+
-
+
-
+
+
V
+
59
60
Symboles : comme dans le tableau 2 : en plus, Amy : amidon, Cel : celloboise ; glcn :
gluconate ; Stl : sorbitol
Types de PTG : A :orn(lys)-Ser au début ; B :Orn (Lys)-Ala2-3 ; C :lys (Orn)-D-Asp ;
D/Lys(Orn)-Ala2 Ser0.2-1.0 ; E : Lys-Gly ; F :Lys-Ser ; G :Lys-D-Ser-D-Glu ; H :Orn(Lys)-DGlu.
33
Chapitre II
Bactéries Lactiques
8- Métabolisme des Bactéries Lactiques :
A la production de l’acide lactique suite à une fermentation du lactose et à un fort
abaissement du pH, ce qui est recherché pour la fabrication des produits alimentaires s’ajoute
plusieurs voies métaboliques concernant les principaux composants du milieu ou les bactéries
lactiques vivent.
(Desmazeaud, 1996)
8-1 Glucoses :
8-1-1 Voie homofermentaire :
Les bactéries lactiques homofermentaires convertissent le glucose du milieu presque en
totalité en lactate supérieur à 90%. Le glucose (ou lactate dans le lait) est tout d’abord
transporté par un système actif, et selon les espèces peut être phoshorylé lors du transport à
travers la membrane cellulaire.
Les lactocoques mènent en jeun un système phosphotransférase (PTS) au dépend du
phosphore énol pyruvate(PEP)
Comme le PEP est à la fois un produit et un réactif de la fermentation des sucres, ce
donneur de haute énergie phosphorylé joue un rôle clé dans les étapes du transport et du
métabolisme des sucres.
Les genres homofermentaires EMP dans la dernière étape de la glycolyse convertissent
le pyruvate en lactate et régénèrent ainsi du NAD+ à partir du NADH formé auparavant ; c’est
une étape clé catalysée par un lactate déshydrogénase. (LDH) (Figure 3)
8-1-2 Voie hétéro fermentaire :
Les genres hétéro fermentaires utilisent les voies tagatose 6-phosphate et du glucose,
mais aussi celle des pentoses-phosphate.
Ainsi chez ces bactéries la fermentation lactique conduit à la formation des quantités
équimoléculaires de lactate, éthanol et de CO2
De plus, une production de formate et d’acétate peut avoir lieu, notamment en
aérobiose.
(Figure 3).
34
Chapitre II
Bactéries Lactiques
Voie homofermentaire
Voie hétérofermentaire
Lactose
Milieu extérieur
NAD+
Membrane
PE P/PTS
PEP/PTS
Milieu
intérieur
Lactose 6-P
Lactose 6-P
(1)
Glucose
ATP
Galactose 6-P
Lactose(2)
6-P
ADP
Glucose6-P
Glucose
ATP
ADP 6-P
Glucose
Tagatose 6-P
ATP
NADH
ADPFructose 6-P
NAD+
6 phosphogluconate
Tagatose 1.6-diP
Fructose 1- 6-P
Ribulose 5-P
(4)
(7)
CO2
Xylulose 5 -P
(8)
Diydroxyacétone -P
Glycéraldeyde
NAD+
Acétyl-P
COASH
Pi
(9)
NADH
1,3 Diphosphoglycérate
ADP
NADH
Acétyl-COA
COASH
3- Phosphoglycérate
ATP
2- Phosphoglycérate
Posphoénol pyruvate
(5)
Pyruvate
NADH
(6)
+
NAD
Acé
taldéhyde
NADH
NAD+ Ethanol
N AD+
Lactate
Figure3 : voie homofermentaire et hétérofermentaire des bactéries lactiques (LOONES, 1989 ;
NOVEL,1993).
35 Tagatose-6-phosphate kinase ; (4) Tagatose-1,6diphosphate
(1)Phospho-B-galactosidase ;(2) Tagatose-6-phosphate isomérase ;(3)
aldolase ; (5) Pyruvate kinase ; (6) Lactate déshydrogénase ;(7) Fructase1, 6diphosphate aldolase ;(8) Pentose-5-Phosphte cétolase ; (9)
Ethanol déshydrogénase
Chapitre II
Bactéries Lactiques
8-1-3 Voie des Bifidobacterium
Le métabolisme du glucose chez ces bactéries produit 1 mole de lactate, et 1.5 d’acétate
mais aucune mole de CO2 n’est formée. Ils mettent en œuvre une voie d’utilisation des sucres
différente des voies homofermentaire
Cette voie est caractérisée par l’absence d’aldolase et des taux très faibles en
phosphofructokinase et par la présence d’une enzyme clé le fructose 6-phosphocétolase.
8-2 Galactose :
Le galactose produit par l’hydrolyse du lactose n’est pas (ou peu) fermenté par la
plupart des souches (Somkuti et Steinberg, 1979 ; TINSON et al, 1982) et serait excrété par la
cellule et au moins lorsque le lactose n’est pas en quantité limitante.
Cette excrétion peut avoir lieu aussi bien avec des souches galactose (+) et galactose
(-). (Thomas et Crow ,1987).
En cultivant des souches galactose (-) en limitation de lactose, on peut obtenir des
cellules galactose (+) capable d’utiliser le galactose grâce à une activité induite de toutes les
enzymes de la voie de LELOIR. (Thomas et Crow, 1987)
Le glucose ou ses métabolites ultérieurs pourraient donc régler la synthèse des enzymes
de la voie de Leloir ou de leur activité (Thomas et Crow, 1987), car dans un mélange de
(glucose + galactose) c’est le glucose qui est utilisé en 1er même si les cellules sont
préalablement adaptées au galactose (Figure 4).
36
Chapitre II
Bactéries Lactiques
Galactose
Galactose
Perméase
PEP_PTS
Glucose -6-P
Galactose
Gala ctose-6-P
2
Tagatose-6-P
10
Fructose-6-P
Galactose-1-P
3
A
Tagatose-1.6-diP
Fructose-1,6-diP
Glucose-1-P
4
Glycéraldényde-3-P
Dihydroxyacétone- P
+
NAD
Pyruvate
TPP
NADH
Lactate
6
11
12
Acétyl-CoA
NAD+
Formiate
NADH
Acétyl-P
ATP
Acétaldéhyde
13
NADH
9
Acétate
ADP
Éthanol
NAD+
Figure4: la fermentation du galactose chez lactococcus lactis : les deux voies de
pénétration et les deux types de métabolisme. (Thomas et Crow, 1987)
Même légende que pour la figure 2 ; en addition :
(10) Galactokinase ; (11) : pyruvate formlate lyase
(12) : pyruvate déshydrogénase ; (13) acétate kinase.
37
Chapitre II
Bactéries Lactiques
8-3 Lactose :
Les Streptocoques thermophiles, les Lacrtobacilles et les Leucomostoc transportent le
lactose sous forme libre par l’intermédiaire d’un système perméase, puisque la présence
systématique d’une B galactosidase a été démontrée (Desmaezaud, 1996).
Le lactose est fermenté selon deux voies à savoir (homofermentaire et hétéro
fermentaire). Par ailleurs, les espèces galactose (-) n’utilisent que la moitié glucose.
(Figure 5).
38
Chapitre II
Bactéries Lactiques
LACTOSE
Polysacchride
Membrane
Cytoplasmique
Lactose
Galactose
Lactose-P
glucose
galactose-P
ADP
NAD
Cytoplasme
Format
CO2
Format
CO2
ATP
NADH
Pyruvate
NAD
Acétyl-CoA
NADH
NADH
Acetaldehyde
Diacétyl
Acétoine
Acétone
2-3
Butanédiol
Lactate
Membrane
Cytoplasmique
Acetaldehyde
Diacétyl
Acétoine
Acétone
2-3
Butanédiol
Lactate
Figure 5 : voie d’utilisation du lactose par les ferments du yaourt (Danone, 1994)
39
Chapitre II
Bactéries Lactiques
8-4 Métabolisme du citrate et pyruvate et autres substances carbonés :
Les bactéries lactiques en dehors de leur pouvoir d’acidification et d’assainissement
sont aussi recherchées pour leur capacité aromatisante.
L’acide citrique peut être utilisé par de nombreuses espèces des genres
Streptococcus,Lactococcus, Entrérococcus, Pediococcus, Leucomostoc et Lactobacillus.
Dans les produits laitiers fermentés : le Co-métabolisme sucre fermenté cible/acide
citrique est considéré comme un principal précurseur de l’arome du beurre (le diacétyle)
Par ailleurs, le pytuvate peut aussi être hydrolysé par le pyruvate formiate lyase en
acétate et formate chez les Bifidobactéries.
En outre, les Pediococcus halophilus produisent uniquement de l’acide formique et
l’acide formique à partir du pyruvate (Desmazeaud, 1996)
Pour le glycérol en fin, un petit nombre de bactéries lactiques peuvent le fermenter
(cas de Pediococcus halophilus). Il est dégradé en quantités égales de trimethylène et glycol et
d’acide B-hydroxxypropionique.
Ce schéma métabolique en présence d’une forte concentration de glycérol peut
conduire à la production d’une substance antimicrobienne, la neuturine actuellement
commercialisée pour luter contre les bactéries pathogènes dans certain produits alimentaires ).
8-5 Métabolismes des protéines et des acides aminés (protéolyse) :
Les bactéries lactiques exigent la fourniture exogène d’acides aminés pour leur
croissance. Une partie de leur besoin en acides aminés et satisfaite par les acides aminés
libres et utilisent des peptides courts.
Le problème que rencontrent les souches lactiques est celui du transport à travers les
enveloppes bactériennes de ces acides aminés et peptides chez différents genres Lactobacilles,
Leuconostoc, Lactocoques, c’est une protéase liée aux enveloppes cellulaires grâces aux ions
ca+2 qui assure ce transport. (Desmaezeaud, 1996)
En premier lieu, les protéases extracellulaires dégradent les protéines en peptides assez
petits pouvant atteindre la membrane et poursuivent ensuite leur dégradation en de petits
peptides de 2 à 6 résidus d’acides aminés libres.
Apres avoir pénétrer dans le cytoplasme par des systèmes de transport spécifiques ; les petits
peptides subissent un fractionnement- par des peptidases intra cellulaires, et les acides aminés
libres ainsi formé peuvent intervenir dans la biosynthèse des constituants cellulaires.
(Desmazeaud, 1996)
Les protéines ont été mises en évidence chez toutes les espèces étudiées mais leur
nombre et leur combinaison sont très variables.
40
Chapitre II
Bactéries Lactiques
L’activité protéolytique globale des bactéries lactiques est considérée comme faible
comparée à celle de Bacilles ou Pseudomonas
De plus, grâce à son équipement enzymatique complexe, ils participent efficacement à la
maturation de certains produits alimentaires.
8-6- Métabolisme des lipides et des éstères / Lipolyse et estérolyse :
L’activité lipolytique des Lactocoques dans le lait serait fidèle mais pourrait contribuer
à la faveur des fromages affinés.
Cependant, les bactéries hydrolysent plus facilement les mono et diglycérides que les
triglycérides du lait. (Desmazeaud, 1992)
Les triglycérides contenant des acides gras à chaines courtes sont les plus facilement
hydrolysés, le système enzymatique intervenant dans ce processus est optimale à pH neutre et
à une température de 40-50°C selon les espèces.
Par ailleurs, lorsque l’agitation du lait est forte, l’activité lipolytique peut se produire,
mais la présence d’acide gras à forte concentration constitue un facteur d’inhibition pour les
activités acidifiantes ou protéolytique des bactéries.
(Desmazeaud, 1996)
8-7- Métabolisme de l’O2 et l’Aérobiose :
La relation des bactéries lactiques avec l’O2 est complexe et leur sensibilité à l’O2 peut
être très variable selon les souches : d’anacrobies strictes à aérotolérantes voir insensibles.
(Condon, 1987)
Dans les conditions d’aérobiose, chez la plupart des bactéries lactiques les molécules
NAD réagissent avec l’O2 pour former du peroxyde d’hydrogène H2O2 ou une molécule d’eau
grâce à des NADH : H2O2 ou NADH : H2O oxydases.
En aérobiose, les enzymes de l’O2 sont aussi candidates pour l’oxydation, cette
compétition avec l’état d’anaérobiose peut modifier le spectre ferment aire de ces bactéries.
(Condon, 1987)
9- Principales utilisations des bactéries lactiques en alimentation :
9-1 Introduction :
C’est à partir des années 1900, que le développement des industries de transformation a
conduit à la production industrielle des bactéries lactiques adaptées aux différents produits.
Ces bactéries sont des espèces déterminées et leur activité globale caractérise le ferment,
l’acidification, la protéolyse, la formation d’arome, l’obtention d’une texture…etc. (Tableau
16).Par ailleurs, ces souches recombinées naturellement sont déjà utilisées (Sanders et al,
1986) et celles modifiées par génie génétique sont actuellement en plein essor.
41
Chapitre II
Bactéries Lactiques
Tableau16: Différentes utilisations des bactéries lactiques en alimentation
(Desmazeaud, 1996).
Produits laitiers : fromages, yaourts, laits, fermentés, kéfirs.
Lactococcus lactis subsp, lactis et blovar diacetylactis
Lc .Lactis subsp cremoris, Leucoonostoc mesenteroides , Leuc,Lactis
Lactobacillus helveticus,Lb.delbrueckii subsp .Bulgaricus et subsp. Lactis
Lb.Acidophilus,Lb.Casei, Lb.Kefir,Lb.Hilgradii
Bifidobactérium bifibum ,Bf.Langum.
Fermentation des végétaux : « pickles », choucroute, « miso », « gari », olives
Loctobacillus plantarum, Lb.Bervis, Leuconostoc mesenteroides
Pediiciccus pentosaceus, Pd.Damnosus
Pains spéciaux aux levains.
Lactobacillus plantarum,Lb.brévis, Lb.fermentum, Lb.Sanfrancisco
Fermentation des produits carnés
Carnobactérium divergens , Cb.Piscicola
Lactobacillus sake, Lb.Curvatus.
Fermentation des produits de la pêche.
Pediococcus halphilus, lactobacillus buchenri, Lb. Brevis
Leuconostoc mesenteroides
Boissons : vin, bière, cidres
Leuconostoc oenos(Oenococcus oeni), Lactobacillus delbrueckii
10-Rôle en technologie agroalimentaire
10-1- Fermentation des produits d’origine végétale :
Sous l’action des bactéries lactiques l’acide lactique inhibe les fermentations
indésirables. Cette opération est conjuguée avec un salage ou un saumurage en condition
d’aérobie.
Au départ dans de nombreux cas, après lavage de la matière première les bactéries
lactiques sont peu nombreuses, elles appartiennent généralement aux espèces : Leuconostoc
mesenteroides, Lactobacillus lacibrevis, Lactobacillus plantarum et Pedediococcus damnous.
L’adition du sel aux végétaux fait apparaître une phase liquide par plasmolyse, celle-ci
va réaliser une certaine anaérobiose et contenir les éléments solubles indispensables à une
bonne croissance des ferments lactiques.
Ainsi, le chou est fermenté en choucroute (en France), et différents légumes ainsi que
végétaux sont transformés en Pikles (USA), Kimchi (Corée), le Miso(Japan) et
(Afrique) (Desmazeaud, 1996).
42
Gari
Chapitre II
Bactéries Lactiques
10-1-1- Aliments fermentés :
La fermentation lactique des végétaux (choux, manioc, concombre, olive, betteraves
rouge, carotte, navet, haricot vert, céleris, oignons, tomate verte) est une technique largement
utilisée dans les pays ne bénéficiant d’une structure industrielle car elle peut être effectuée
avec des moyens locaux très simples.
Dans la fabrication du pain spécial dit « aux levains » les bactéries lactiques sont
utilisées pour leur production d’acide lactique et acétique ainsi que d’acide aminé , d’acide
propionique, d’isobutyrique, d’isovalérique, et d’acide butyrique qui confèrent au produit un
gout caractéristique.
La fabrication des ferments industriels bactériens dans l’industrie de la panification est
encore en plein étude. (Desmazeaud, 1996)
En effet, un levain industriel ne comprenant
qu’une seule espèce : Lactobacillus
sanfransisco est utilisé aux usa pour la fabrication du « pain Français » aux levains.
Par ailleurs, une culture de Lactobacillus plantarum et Candida tropicalis a été mise au point
en France. (Desmazeaud, 1996)
10-2- Produits carnés :
Les Pédiococcus ou Lactobacillus souvent utilisés dans les produits carnés inhibent
particulièrement les contaminations aux salmonelles, aux Staphylococcus et aux Clostridium
botulicum lors de la fabrication des saucisses.
Apparemment, l’adition de diverses bactéries à la viande fraiche permet une meilleure
conservation. (Gibbs, 1987)
Aussi, pour obtenir des produits de qualité, il est utilisé en Europe des ferments
sélectionnés composés essentiellement de Micrococcus Staphylococcus et Lactobacillus.
La dégradation des lipides par les Lactobacillus est faible, en revanche, on recherche
une certaine protéolyse, parce que les peptides et acides aminés sont des précurseurs d’aromes
dans ces produits.
Par ailleurs, les Lactobacillus produisent des peroxydes et de l’eau oxygène qui
s’accumulent dans le milieu malgré la présence des catalases tissulaires et microbiennes. Ces
composés ont une action antimicrobienne contre Staphylococcus aureus et Pseudomonas.
Les Lactobacilles produisent aussi des bactériocines actives contre les germes
potentiellement pathogènes comme listeria monocytogénèse.
En, effet, les Pédiocoques produisent la pédiocine, lorsque la Lactobacillus plantarum sécrète
la plantaricine et Lactobaciullus Sake synthétise son tour la sakacine (Desmazeaud, 1996).
43
Chapitre II
Bactéries Lactiques
10-3- Produits de pêches :
La plupart de ces produits sont obtenus par des pratiques ancestrales empiriques
notamment en Asie ou les bactéries lactiques n’interviennent pas seules mais associées à
d’autres fermentations.
Ainsi, les sauces obtenues à partir de poissons (nutoc-nam, vietnamien, namplat
thaïlandais, pathis philippin, frenk-trei cambodgien et budu malien) représentent des volumes
consommés considérablement dans ces pays.
Dans ces pâtes de poisson asiatiques, on met en avant l’activité fermentaire de
Lactobacillus platarum, Pediococcus damnosus ou Pediococcus halophilus et Leuconostoc
mesenteroides (Desmazeaud, 1996).
10-4- Produits laitiers :
Les ferments lactiques commerciaux sont généralement, cultivés sous forme de levains
servant à ensemencer les cuves de fabrication; une des techniques récentes : les ferments
concentrés congelés ou lyophilisés permettent en ensemencement direct des cuves. (Gilliland,
1985).
Les bactéries lactiques sont à la base de la fabrication des fromages, des yaourts
fermentés et du kéfir.
Selon les types de fromage, la coagulation du lait est obtenue par les actions conjuguées
des enzymes coagulantes et des bactéries lactiques Lactocoques essentiellement et ou
Leuconostoc pour les fromages à pâte moelle ou à pâte pressée, Streptocoques thermophiles et
Lactobacillus thermophiles pour les fromages à pâte cuite, comme on peut utiliser ces
bactéries associées à des levures (dans le cas du kéfir) ou à des Bifidobactérium.
Le rôle principal de ces bactéries est l’abaissement du pH du lait ou des caillés, selon les
cinétiques spécifiques à chaque fabrication.
En plus, du rôle fondamental d’acidification responsable de la formation du gel, puis du
caillé, les bactéries lactiques interviennent dans la production des composés d’aromes ou de
leurs précurseurs
Dans les fromages affinés, l’activité des enzymes protéolytiques des bactéries lactiques
est fondamentale, car elle complète l’action de la présure, et celle de la plasmine (protéase
naturelle du lait) (Desmazeaud, 1996).
Certaines souches de Lactobacillus lactis subsp lactis et de Lactobacillus produisent des
bactériocines actives contre des bactéries contaminantes et parfois contre des souches
pathogènes (Tableau 17).
44
Chapitre II
Bactéries Lactiques
Tableau17 : Quelques caractéristiques des bactéries lactiques utilisées dans les
produits laitiers (Danone, 1994 ; NOVEL, 1993).
Genres
Forme
Fopt*
Espèces
Streptocuccus
Cocci
40-44°C
S-thermopoplus
Produits
majeurs
lactaseL(+)
Lactobacillus
Bacille
40-44°c
L.b.Bularicus
Lactase D(-)
L.b.Helvetcus
D L Lactate
L .b Lactis
D(-) Lactate
L.b. Acodophlus
DL Lactate
Lb. Casei
L(+) Lactate
Lb.Kefir
DL Lactate
Lc. Lactis
L(+) Lactate
Lc. Cremoris
L(+) Lactate
Lc.Diacetylactis
L(+) lactate,
Acetaldhyde,
diaceryle et
Acetoine, CO2
25-30°c
Lactococeus
Pedioccus
Leuconostoc
Cocci
25-30°C
Cocci 25-30°c
Avoide 25-30°c
Bifidobacterium Bacille
P.acidolactici
Ln.Cremoiris
Produits secondaires
G
C%
Acetaldeglyde Acétone, 34-46
Acetoine, Diacetyle et
ethonal.
Acetaldeglyde Acétone, 32-53
Acetoine, Diacetyle et
ethonal.
Acetaldeglyde Acide,
Acétique, Diastyle et
ethonal.
Acetaldeglyde Acetone,
Diastyle et ethonal.
Acide Acetaldehyde et
Ethanol
Acide acétique et
ethanol
Acide acétique
acetaldehyde , ethanol
et CO.
Acetaldeglyde Acétone, 34-46
Diacetyle et ethonal
Acetaldeglyde Acétone,
Diacetyle et ethonal
Acétone et ethonal
DL lactate
Acetione, et Diacetyle 34-42
D(-) Lactate et
Ethanol
Acetoine, acide
Ln. Dextranicum
Acétique
Diacetyle
Ln.LActis
Diacetyle, CO2
35-38°c
B.Breve
L(+) Lactate et
Acide acétique
B.Bifidum
Acide formique ; Acide
succenique,
B-longum
Acetaldehyde,
Acetone, Acetoine,
B-infanits
Diacetyle et ethanol
* : Température optimale de croissance.
45
Chapitre II
Bactéries Lactiques
11- Rôles probiotiques bénéfiques des bactéries lactique sur la santé humaine :
C’est vraisemblablement Eli Merchnikoff qui le premier vers 1908 a suggéré d’utiliser
les laits fermentés contenant une souche de Lactobacilles capable de vivre dans le tractus
intestinal, comme composant d’une alimentation utile à la santé humaine et pour qu’elle
puisse avoir un rôle bénéfique, il faut qu’elle garde une certaine activité, voire une viabilité
lors du transit intestinal.
11-1- Effet sur le transit et sur la flore intestinale :
La consommation du lait riche en Lactobacillus acidophilus vivant facilite le transit
intestinal, combat la constipation et stimule la muqueuse intestinale qui à son tour excite la
couche musculaire sous- jacente.
Ainsi, les laits acidifiés sont utilisés pour lutter contre les diarrhées notamment chez
les jeunes enfants, en particulier ceux qui seraient, de plus mal nourris.
L’ingestion de ferments lactiques peut rencontrer des effets d’une prolifération de
certaines espèces de souches pathogènes comme E.Coli et ceci par divers mécanismes :
production de substance (H2O2, acide lactique et acétique) directement inhibitrice d’E.Coli.
 Abaissement du pH par les acides produits
 Détoxication par dégradation des entérotoxines
 Prévention de la synthèse d’amines toxiques
 Fixation sur le tube digestif empêchant la colonisation, de germes pathogènes ou effet
barrière par compétition métabolique. Ainsi s’il n’y a pas d’attachement le Lactobacillus
bulgaricus ne s’implante pas dans le tube digestif et y suivit difficilement à cause de sa faible
tolérance aux sels biliaires (Desmazeaud, 1996).
11-2- Amélioration de l’intolérance au lactose :
Chez les adultes, les symptômes digestifs d’intolérance au lactose sont principalement
des douleurs abdominales, crampes et flatulences.
Chez les jeunes enfants, l’importance clinique est une plus grande avec des diarrhées
acides et celles contenant des sucres réducteurs.
Il a été clairement démontré que le yaourt permet l’absorption du lactose chez les sujets
déficients de lactase, il faut noter que ces effets bénéfiques disparaissent lorsque le yaourt
subit un traitement thermique.
Ceci signifie que l’action favorable n’existe que si les bactéries sont vivantes et leur
Bgalactosidase est active (Desmazeaud, 1996)
46
Chapitre II
Bactéries Lactiques
11-3- Effet sur la réponse immunitaire :
L’ingestion par 202 volontaires de bactéries du yaourt lyophilisé pendant 28 jours,
augmente la concentration protéique du sérum, la fréquence de lymphocytes B ainsi que la
concentration d4Ig et d’interféron Y.
Cette action intervient en stimulant, à plusieurs niveaux la défense antibactérienne de
l’organisme.
Dans les mécanismes généraux intervient l’immunité spécifique par lymphocytes T4 et à
l’interleukine 1, avec l’activation des lymphocytes T8 cytotoxique et lymphocytes B
producteurs d’anticorps.
Par ailleurs, l’immunité non spécifique intervient par phagocytose par les monocytes
macrophages.
Il a été constaté que Lactobacillus acidophillus associée à des Bifidobacterium entraine une
augmentation de la réponse anticorps vis-à-vis du vaccin oral atténué contre Salmonella Typhi
Ty21 a. (Desmazeaud ; 1996)
11-4- Rôle anti-tumeur :
D’une façon générale, le yaourt présente un effet inhibiteur sur la prolifération des
cellules cancéreuses.
Plusieurs facteurs ont été suggérés et peuvent contribuer à expliquer les propriétés antitumeurs des produits fermentés :
a)
Inactivation ou inhibition de la formation des composés carcinogènes dans le
tractus gastro-intestinal.
b)
Suppression de l’apparition de cancers grâce à la stimulation ou à
l’augmentation de la réponse immunitaire de l’hôte.
c)
Diminution à l’activité des enzymes des bactéries fécales (Bglucoruridase,
azoréductase, nitroréductase) qui peuvent activer des composés carcinogènes en convertissant
les proscarcinogènes en carcinogènes.
(Desmazeaud, 1996).
11-5 Influences sur l’absorption du calcium et des minéraux :
Les minéraux contenus dans un lait fermenté par des bactéries lactiques sont
pratiquement aussi disponibles que ceux dans le lait. Les effets étudiés chez l’homme
beaucoup plus contradictoires.
On peut noter une amélioration de l’absorption des minéraux lors d’un régime complet
par le yaourt ou, au contraire aucune variation d’absorption du calcium.
47
Chapitre II
Bactéries Lactiques
Les problèmes d’interprétation chez l’homme viennent du fait que l’alimentation couvre en
général tous les besoins calciques et qu’il devient alors difficile d’évaluer l’absorption du
calcium excédentaire.
L’incorporation du yaourt au régime alimentaire habituel (céréales) améliore
sensiblement l’efficacité alimentaire certains paramètres osseux (contenu total en cendres,
plusieurs caractères morpho métriques), mais surtout la résistance à la rupture des tibias,
indiquent un effet favorable du yaourt, sur la minéralisation osseuse. (Desmazeaud, 1996)
11-6 Influences sur la cholestérolémie :
Les probiotiques possèdent une activité anticholesterolémiante. Selon (Novel, 1993) les
acides organiques sont vraiment des agents hypocholestérolémiants et les acides
hydroxyméthyl et oratique abaissent le cholestérol sérique ; par contre l’acide urique inhibe la
synthèse du cholestérol. (Desmazeaud, 1996)
Par ailleurs, l’ingestion de Lactobacillus acidophilus diminue le taux de cholestérol dans
le sérum sanguin. (Desmazeaud, 1996)
Le rôle de ces bactéries dans l’espèce humaine n’est pas encore bien établi.
La littérature sur le rôle bénéfique de bactéries lactiques est en abondante mais parfois
contradictoires car certains rapports manquent de précision scientifique.
D’autres études préliminaires montrent que ces bactéries pourraient être utilisées dans la
prévention du colon et dans le traitement des infections urogénitales, mais ces effets sont
hypothétiques et nécessitent des recherches plus rigoureuses. (Brassart, 1997)
48
Chapitre III
Laits Fermentés et Yaourts
Introduction :
On rassemble sous ce terme (laits fermentés) différents produits obtenus par
fermentation du lait par des bactéries lactiques et éventuellement d'autres micro-organismes,
notamment des levures. Ils se différencient des fromages frais obtenus par coagulation
lactique par l'absence d'égouttage du gel.
La fermentation modifie les composants du lait et les caractères organoleptiques de celuici. Certaines de ces transformations sont communes aux divers laits fermentés; c'est le cas de
l'acidification et de la gélification. D'autres sont spécifiques de chaque type de lait fermenté,
comme la formation de composés aromatiques, de gaz, d'éthanol et l'hydrolyse des protéines.
Les laits fermentés se différencient les uns des autres par: leur état final: coagulum (ou
gel) plus ou moins ferme; crème plus ou moins visqueuse, liquide. Le produit peut aussi être
mousseux; l'origine du lait: celui-ci peut provenir d'une seule espèce (vache, bufflonne,
chèvre, brebis, jument, chamelle, yack, etc.) ou de plusieurs: la composition du lait en matière
grasse et en matière sèche; il peut être:
 Plus ou moins écrémé ou enrichi en matière grasse.
 Utilisé en l'état ou dilué ou concentré par différents procédés (chauffage à feu nu ou en
vacuum, ultrafiltration, addition de lait en poudre ou de concentrés protéiques pulvérulents
tels que caséine ou caséinates).
 Les caractères de la flore lactique et de la flore éventuelle d'accompagnement.
 La température d'incubation.
 Les traitements technologiques.
 Les additifs: sucre, fruits, confitures, arômes naturels, colorants, etc.
Les laits fermentés sont préparés depuis une époque très lointaine en Asie centrale, dans
les pays méditerranéens et dans la plupart des régions d'élevage où ils constituent un mode de
protection et de conservation du lait grâce à l'abaissement du pH en même temps qu'ils sont
un aliment apprécié pour sa saveur. Longtemps restés traditionnels, certains de ces produits
connaissent depuis quelques années un développement considérable grâce, d'une part, à
l'intérêt qu'y trouvent les consommateurs sur le plan organoleptique, nutritionnel, voire
thérapeutique et, d'autre part, à la mise en œuvre de procédés de fabrication industriels et aux
progrès de la distribution. Enfin, l'attrait pour ces produits est renforcé par leur diversification
et par de puissantes campagnes publicitaires. (FAO, 1998 Mahaut et al, 2000).
Ces produits présentent un grand intérêt dans les pays en développement en raison de
leur acidité qui en fait des aliments hygiéniques, sans inconvénients pour les consommateurs
49
Chapitre III
Laits Fermentés et Yaourts
intolérants au lactose. De plus, ils présentent une bonne valeur nutritionnelle, des qualités
organoleptiques généralement très bien acceptées ainsi qu'une relative facilitée de préparation
et de distribution.
I. Différents laits fermentés
Il existe un grand nombre de laits fermentés qui diffèrent par leur matière première, leur
flore microbienne, leur technologie, leur texture, leur goût et leur durée de conservation.
Certains sont voisins, mais présentés sous des noms variés. Beaucoup d'entre eux contiennent
l'une ou les deux bactéries spécifiques du yaourt associées d'autres micro-organismes. Depuis
plusieurs années, des fabricants cherchant de nouveaux débouchés ont repris, avec l'aide de
scientifiques, l'idée émise par Metchnikoff au début du XXème siècle que la consommation des
laits fermentés peut avoir un effet favorable sur la santé et constituer une «bactériothérapie
lactique». C'est ainsi que sont apparus des produits contenant des bactéries intestinales
comme des bifidobactéries en association avec des bactéries lactiques.
On trouvera ci-après un bref résumé des technologies des principaux laits fermentés,
fabriqués depuis une époque très ancienne ou récente.
a- Lait à l'acidophile
Le lait entier ou écrémé est soumis à un traitement thermique. Selon les fabricants il est:

Soit pasteurisé à 95 °C pendant 30 secondes.

Soit chauffé pendant 1 heure à une température proche de l'ébullition.

Soit chauffé deux fois de suite pendant 1 heure à 90 °C.

Soit stérilisé sous pression à 115 °C.

Soit traité par UHT (quelques secondes à 141-145 °C).
Après refroidissement à 37 °C, il est ensemencé avec 1 à 5 % d'une culture pure de
Lactobacillus acidophilus. Ce germe est isolé de selles de nourrissons au sein ou d'excréments
de jeunes veaux. Le lait est ensuite généralement mis en bouteille et maintenu à 36-37 °C
jusqu'à ce qu'il coagule, ce qui demande de 20 à 24 heures. Il est alors mis au froid (vers 5 °C)
jusqu'à sa consommation, qui doit être rapide afin d'éviter une acidification excessive
(supérieure à 1,8 pour cent d'acide lactique) et une baisse de la teneur en bactéries vivantes.
Le produit se présente comme une crème d'odeur légère et de saveur acidulée
particulière. Dans certains pays, il est apprécié comme aliment hygiénique. Il existe un lait
fermenté préparé à l'aide de levain yaourt associé au Lactobacillus acidophilus.
50
Chapitre III
Laits Fermentés et Yaourts
b-Laits fermentés aux bifidobactéries :
Ce sont des laits fermentés à l'aide de bifidobactéries associées à diverses bactéries. Il en
existe plusieurs types:
 Type levain yaourt + bifidobactéries + Lactobacillus acidophilus;
 Type levain yaourt + bifidobactéries, soit d'origine humaine, soit d'origine animale.
Les produits faits avec une bifidobactérie d'origine animale, essentiellement
Bifidobacterium animalis, sont actuellement les plus répandus. Leur technologie est celle du
yaourt (incubation entre 42 et 45 °C) à la condition de choisir des souches de B.animalis
capables de résister en milieu acide (pH 4,5-4,2) et en anaérobiose relative.
Les produits faits avec une bifidobactérie d'origine humaine, essentiellement
Bifidobacterium longum, demandent de profondes modifications de la technologie du yaourt:
les souches de levain yaourt doivent être capables d'acidifier le lait à 37 °C; l'acidification doit
être lente et modérée; la fermentation et le conditionnement en anaérobiose relative sont
nécessaires; la résistance relative au pH de B.Iongum impose une variation de 4,8 à 4,4 durant
la conservation du produit. Ces contraintes demandent, d'une part, une grande maîtrise du
procédé de fabrication et, d'autre part, une sélection des microorganismes accompagnant la
bifidobactérie de façon à obtenir un produit de goût et de texture agréables et une bonne
survie du B. longum.
c-Laits fermentés alcoolisés :
Les deux plus connus sont le kéfir et le koumis.
d-Kéfir :
Originaire du Caucase, ce produit s'est largement répandu, notamment dans l'ex-URSS,
où il est fabriqué industriellement. Il peut être préparé avec le lait de différentes espèces
(vache, chèvre, brebis).
e-Koumis :
Ce produit originaire des steppes de l'Asie centrale est fabriqué avec du lait de jument.
Un produit très voisin est préparé avec du lait de chamelle et quelquefois d'ânesse. Il existe
des imitations industrielles faites avec du lait de vache additionné de 2,5 à 5 pour cent de
sucre. Comme pour le kéfir, la fermentation résulte d'une flore mixte et complexe faite de
bactéries lactiques et de levures.
Il s'agit d'un liquide laiteux, consommé abondamment comme boisson par les éleveurs
lors de la saison de production. Le coagulum, finement dispersé, est peu perceptible lors de la
dégustation. Fabrication du koumis reste très traditionnelle en raison des faibles quantités de
51
Chapitre III
Laits Fermentés et Yaourts
lait de jument ou de chamelle disponibles. La méthode de préparation ci-après pour un
koumis imitation au lait de vache est transposable à d'autres laits.
f-Le leben:
Un lait acidifié largement consommé dans les pays chauds et en particulier en Afrique
du nord et au Moyen-Orient est le Leben ou Lben. Il est préparé à l'aide de lait le plus souvent
partiellement ou totalement écrémé. Dans les pays où la production laitière est faible, on
utilise fréquemment du lait reconstitué (I kg de poudre de lait écrémé pour 101 d'eau). Après
pasteurisation et dégazage éventuel, le lait est refroidi à 20-22 °C et ensemencé au moyen de
2,5 à 3 pour cent d'une culture de bactéries lactiques mésophiles.
La fermentation se poursuit pendant 18 à 20 heures environ jusqu'à coagulation et
obtention d'une acidité de 0,65 à 0,70 % d'acide lactique (de 65 à 70 ° Dornic). Le caillé est
alors plus ou moins finement divisé et brassé en même temps qu'il est refroidi vers 4-5 °C. Il
est ensuite mis en conditionnement de vente ou vendu en vrac. Au froid, ce produit
légèrement acide et au goût agréable peut se conserver 1 semaine. Il peut être préparé avec
des laits de diverses espèces (brebis, chèvre). La fermentation faite généralement avec des
bactéries lactiques mésophiles l'est aussi avec des thermophiles; certaines souches sont
recherchées pour leur propriété qui consiste à rendre le produit visqueux et filant.
g-Le Babeurre :
Dans certains pays producteurs de beurre, le babeurre issu du barattage est consommé
comme boisson ou utilisé en cuisine. Lorsque la quantité de babeurre est insuffisante, on
fabrique du cultured buttermilk à partir d'un lait acidifié.
On part d'un lait écrémé ou à faible teneur en matière grasse (de 0,1 à 0,8 %) et
additionné de 0, l pour cent de sel pour relever le goût. La matière sèche peut être augmentée
par apport de 1 à 2 pour cent de lait écrémé en poudre. Le lait est chauffé en cuve pendant 20
à 30 minutes à 8090°C ou pasteurisé à 90-95 °C pendant un temps variable (de 1 à 5 minutes).
Ce chauffage poussé a pour but d'améliorer la viscosité et la stabilité du produit.
Le lait refroidi à 21-23°C est ensemencé à l'aide de 0,5 à 3 % d'un levain associant
diverses espèces de bactéries lactiques mésophiles. Après 14 à 16 heures d'incubation à 22 °C,
on obtient un coagulum dont l'acidité est voisine de 0,8 pour cent d'acide lactique (pH 4,74,6). (FAO ,1998)
h-Le fromage :
La dénomination fromage est réservée, selon le décret n°88-1206 du 30 décembre
1988, au produit fermenté ou non affiné ou non, obtenu à partir de matière d’origine
exclusivement laitière (lait entier, lait partiellement ou totalement écrémé, crème, matière
52
Chapitre III
Laits Fermentés et Yaourts
grasse, babeurre), utilisées seules ou en mélange, coagulées en totalité ou en partie avant
égouttage ou après élimination partielle de leur eau.
Le mot fromage vient du latin « formaticum »signifiant qu’il est fabrique dans une
forme appelée moule.
I-
Le Yaourt :
Le yaourt ou yoghourt est le lait fermenté le plus consommé. Il résulte de la
fermentation du lait par deux bactéries lactiques thermophiles: Streprococcus salivarius,
subsp. thermophilus (anciennement dénommé Str. thermophilus), et Lactobacillus delbrueckii
subsp. bulgaricus (anciennement dénommé L. bulgaricus). Cette fermentation conduit à la
prise en masse du lait. Le coagulum obtenu est ferme, sans exsudation de lactosérum. Il peut
être consommé en l'état ou après brassage lui donnant une consistance crémeuse ou liquide. Il
peut aussi être congelé et consommé comme une glace.
Le Code des principes FAO/OMS a publié deux normes relatives aux yaourts:

la norme n° A- 11 (a) (1975) pour le yaourt et le yaourt sucré;

la norme n° A- 11 (b) (1976) pour le yaourt aromatisé et les produits traités
thermiquement après fermentation.
Le Codex Alimentarius, norme n° A- 11 (a) (1975) définit ainsi le yaourt: «Le yaourt est
un produit laitier coagulé obtenu par fermentation lactique grâce à l'action de Lactobacillus
Bulgaricus et de Streptococcus thermophilus à partir du lait frais ainsi que du lait pasteurisé
(ou concentré, partiellement écrémé, enrichi en extrait sec) avec ou sans addition (lait en
poudre, poudre de lait écrémé, etc.). Les micro-organismes du produit final doivent être
viables et abondants.»
La législation de nombreux pays exige que les bactéries du yaourt soient vivantes dans
le produit mis en vente. D'autres pays admettent qu'à la suite d'un traitement thermique
destiné à améliorer la durée de conservation, le produit ne contienne plus de bactéries
vivantes. Cette pratique n'est pas recommandable, car elle modifie les propriétés du yaourt.
1. Intérêt nutritionnel des laits fermentés :
La fermentation du lait conduisant à la formation d'acides organiques, notamment
d'acide lactique, entraîne une acidification du lait. Ces laits fermentés peuvent résulter
d'ensemencements spontanés à température ambiante, ou d'ensemencements par une flore et à
une température contrôlée. Ce contrôle porte sur le choix des espèces et des souches en
fonction de leur intérêt technologique (texture du produit) ou organoleptique.
53
Chapitre III
Laits Fermentés et Yaourts
Ces produits laitiers fermentés ajoutent leurs propriétés propres aux qualités
nutritionnelles du lait utilisé. En particulier, l'acidification constitue du point de vue
hygiénique un atout majeur. En effet, elle prévient la croissance de la plupart des germes
pathogènes et assure, par des moyens qui peuvent être très simples, la conservation du lait.
De très nombreuses souches et espèces de bactéries lactiques sont utilisées pour la
fabrication des laits fermentés (streptocoques et lactobacilles). Depuis peu, on utilise aussi des
bactéries d'origine intestinale telles que les bifidobactéries. Certaines levures sont aussi
utilisées, en association avec des bactéries, par exemple pour le kéfir. Par contre, les
moisissures sont rarement utilisées dans la fabrication des laits fermentés traditionnels.
Traditionnellement, et plus particulièrement depuis les travaux de Metchnikoff sur le
yaourt au début de ce siècle, les produits laitiers fermentés jouissent d'une image positive
quant à leurs relations avec la santé. Cependant, il aura fallu attendre les années 80 pour que
des faits scientifiques établissent certaines de ces propriétés. La plupart de ces travaux ont
porté sur le yaourt, produit répandu, de flore simple et bien connue, pour laquelle il a été
rapidement montré qu'elle était capable de survivre pendant son passage dans l'intestin, sans
toutefois s'y implanter. (FAO, 2002).
2. Effets de la fermentation sur la composition du lait :
L'effet majeur de la fermentation lactique sera l'hydrolyse des glucides du lait. Le
lactose, quantitativement le principal composant solide du lait, est présent dans le yaourt
hydrolysé à raison de 30 pour cent environ pour donner, pour chaque molécule, une molécule
de galactose et deux molécules d'acide lactique. Il ne faut guère plus de trois heures à 45 °C
pour que les bactéries transforment un lait en yaourt qui contiendra environ 1 pour cent
d'acide lactique sous les formes racémiques L (+) et D (-) en proportions variables selon les
conditions de fabrication et de stockage. La production d'acide lactique au cours de la
fermentation conduit à un abaissement du pH qui aura pour effet de cailler le lait.
L'homme métabolise les deux formes, la forme D (-) plus lentement que la forme L (+).
Selon le comité ad hoc FAO/OMS de 1973, la situation est différente chez le nouveau-né:
l'immaturité du foie ne lui permettrait pas de métaboliser complètement la forme D (-),
entraînant ainsi un risque d'acidose. Pour cette raison, le comité recommande de ne pas
donner d'aliments contenant de l'acide lactique
D (-) avant l'âge de trois mois.
Les autres sources énergétiques, les lipides et les protéines du lait, sont peu modifiées
par la fermentation, hormis la formation d'un coagulum. Il existe une protéolyse modérée et
les acides aminés libérés sont importants pour assurer la croissance symbiotique des bactéries
54
Chapitre III
Laits Fermentés et Yaourts
du yaourt. Il faut noter par ailleurs que, pour la fabrication du yaourt, il peut être d'usage
d'enrichir le lait en poudre de lait. C'est ainsi qu'en France, le yaourt est le plus souvent plus
riche que le lait en divers nutriments (protéines, calcium, etc., et parfois même en lactose).
D'autre part, ces produits peuvent être plus ou moins sucrés. Leur teneur en saccharose varie
alors de 7 à 15 pour cent.
La teneur vitaminique du lait de départ est modifiée par la fermentation; certaines
vitamines sont consommées par les bactéries, d'autres sont produites. Les travaux publiés à ce
jour sont souvent contradictoires. Il ressort, cependant, une augmentation importante de la
teneur en acide folique du yaourt.
Des travaux récents et précis peu nombreux tendent à montrer d'importantes différences
dans la digestion des protéines selon la technologie subie par le lait. Ainsi, selon Scanff et al.
(1990), avec le lait, il se forme rapidement un caillot de caséine dans l'estomac, celle-ci étant
évacuée lentement sous forme de peptides. Avec le yaourt, il ne se forme pas de coagulum et,
très rapidement, la caséine est évacuée sous forme dégradée et même sous forme non
dégradée. Il a été aussi montré que le temps de transit du yaourt dans l'intestin est plus long
que celui du lait. (FAO, 2002).
3. Effets sur la tolérance au lactose :
Parmi les causes d'intolérance au lait, la mieux connue est certainement celle liée au
lactose. Par défaut de lactose (ou ß-galactosidase) dans la bordure en brosse de la muqueuse
intestinale, le lactose n'est plus hydrolysé; il n'est donc plus absorbé dans l'intestin grêle et va
atteindre le colon, où il sera fermenté par la flore intestinale en donnant naissance à des gaz et
tout particulièrement à de l'hydrogène. Les symptômes de l'intolérance au lactose sont
brièvement présentés au chapitre
Le plus souvent, chez l'enfant, l'intolérance au lactose est due à un déficit en lactase
intestinale secondaire à une entéropathie. Chez l'adolescent et l'adulte, la malabsorption du
lactose est le plus souvent primaire. Une réponse à l'intolérance au lactose pourrait consister
en l'utilisation de laits délactosés. Cependant, on verra au chapitre 9 que les laits fermentés et,
en particulier, le yaourt sont susceptibles d'apporter une solution simple et peu onéreuse.
(FAO, 2002).
4. Effets sur la flore intestinale :
Un certain nombre de travaux chez l'animal montrent que l'ingestion de laits fermentés
est susceptible de modifier la flore intestinale de l'hôte, en particulier de diminuer la quantité
de germes indésirables. On dispose, par contre, de très peu d'informations sur son effet chez
55
Chapitre III
Laits Fermentés et Yaourts
l'homme. Plusieurs études depuis les années 50 indiquent que l'ingestion de lait fermenté par
Lactobacillus acidophilus est susceptible de réduire le nombre d'Escherichia coli dans les
selles qui contiennent alors considérablement plus de L.acidophilus qui, par ailleurs, fait
partie de la flore intestinale humaine. Cette propriété semble avoir été utilisée avec succès
dans le cas d'enfants souffrant de diarrhées à E. coli.
Parmi les activités métaboliques de la flore, on s'est particulièrement intéressé à des
activités enzymatiques qui sont associées, chez l'animal de laboratoire et chez l'homme, à la
formation de substances cancérogènes. L'ingestion de différents laits fermentés fait baisser
l'activité de ces enzymes chez l'animal. Toutefois, il faut noter qu'il n'a pas été démontré chez
l'homme de relation entre l'activité de ces enzymes et la survenue de cancers du colon. .
(FAO, 2002).
5. Sensibilité aux infections et réponse immunitaire :
L'ingestion de laits fermentés semble entraîner des modifications des défenses
immunitaires à plusieurs niveaux. C'est ainsi que l'on a suggéré la possibilité d'une
augmentation de certaines immunoglobulines après ingestion de yaourt ou de Lactobacillus
acidophilus ou encore de L casei, ainsi qu'un rôle dans la migration des macrophages
périphériques vers le foie. (De Simone et al. 1988)
D'autres recherches concernent une possible stimulation de la production de
cytokines, protéines importantes dans la régulation du système immunitaire ainsi que pour
leur action antibactérienne et antivirale, parmi lesquelles figurent les interférons. (Solis et
Lemonnier, 1991 et 1992)
Levains lactiques :
1. Introduction:
Les levains traditionnels sont encore employés lors de la fabrication de fromage, yaourt
et d'autres laits fermentés.
Les bactéries constituant ces ferments sont des espèces déterminées et leur activité
globale caractérise le ferment: l'acidification, la protéolyse, la formation d'arômes et
l'obtention d'une texture.
Actuellement les souches commercialisées ont été isolées du lait ou des produits laitiers
et en particulier des levains artisanaux.
2. Définition:
Un levain est une culture de souche permettant à stimuler une fermentation dans un
milieu. (In Idoui , 1994)
Le levain est capable de transformer l'aliment (ex: Le lait) en un " nouveau produit
56
Chapitre III
Laits Fermentés et Yaourts
possédant des propriétés définies et constantes et permettre
Une bonne conservation de l'aliment en le défendant en particulier contre la
détérioration par d'autres micro-organismes.
3- Rôle des levains:
Les principales fonctions sont:
 Transformation du lactose en acide lactique avec un abaissement du pH et une
augmentation de l'acidité dornic.
 Conférer au produit final des propriétés définies et constantes à savoir un goût acidulé
résultant de la production de composés aromatiques et des polysaccharides responsables de la
viscosité.
 Permettre une bonne conservation de l'aliment par la production de bactériocines.
4- Principaux levains lactiques :
4-1- Levains naturels :
Ce sont des ferments constitués par des mélanges dont la composition exacte est
indéterminée, il est distingué des thermophiles et des mésophiles. (Luquet, 1994)
4-2- Levains sélectionnés:
Ce sont des levains mixtes constitués d'un mélange de souches pures" dotées de bonnes
propriétés acidifiantes, aromatisants et épaississantes. (Luquet, 1994)
5-Différentes formes de levains:
5-1- Cultures liquides:
Elles sont constituées de micro-organismes actifs et assurent une croissance rapide après
ensemencement et se présentent sous une concentration de 109 germes/ml.
.
5-2- Cultures lyophilisées :
A partir de culture liquide, les cultures lyophilisées sont préparées par addition d'un
substrat protecteur, en utilisant le séchage par sublimation. Elles peuvent être conservées à
température ambiante.
5-3- Cultures concentrées:
C'est des cultures liquides concentrées par centrifugation jusqu'à atteindre des taux de
10 à 10 bactéries / ml.
5-4-Cultures concentrées lyophilisées:
A partir des cultures liquides, les cultures concentrées lyophilisées sont obtenues en
utilisant la concentration par centrifugation suivie d'une lyophilisation.
57
Chapitre III
Laits Fermentés et Yaourts
6- levains spécifiques du yaourt :
La fabrication du yaourt est due à la fermentation conjointe du lait par les
Streptococcus thermophilus et Lactobacillus bulgaricus.
6-1- Streptococcus thermoplilus
Elle se distingue essentiellement des autres streptocoques lactiques par sa croissance
thermophile avec un optimum autour de 42-43°C, l'absence de tout antigène de groupe et sa
thermo résistance à 60°C (parfois 65°C) durant 30 minutes. (Garvie, 1986)
Elle est caractérisée par une activité homofermentaire, le plus souvent réduite à
quelques sucres (glucose, lactose, saccharose) et une forte sensibilité au Nacl. (Hardie, 1986)
Elle se présente sous forme sphérique en chaîne, la GC% de son ADN varie de 37 -40
%, et le pont peptidique du PTG est de type L -Tys -L- ala (Farrow et Collins, 1990)
(Tableau N°18)
6-2-Lactobacillus bulgaricus :
C'est des bactéries lactiques homofermentaires à Gram(+), thermophiles, de forme
bâtonnets avec une croissance optimum à 45°C et un optimum de température de production
d'acide variant de 43-46°C.
Elles sont thermotolérantes, avec une relative activité protéolytique, et supportent un
milieu acide (pH = 4-4,5). (Anonyme ,1998)
Leur activité acidifiante se limite sur la fermentation de galactose et glucose seulement.
(Accola, 1982)
Elles ont un rôle essentiel dans le développement des qualités organoleptiques,
hygiéniques et peut-être pro biotique des aliments et le taux de GC de son ADN est de 50%.
(Tableau N°19)
7-Habitat :
On peut les isoler du lait chauffé à 45 -50°C ou du lait pasteurisé, (Hardie ,1986), des
produits laitiers (du yaourt et du matériel de laiterie) et des levains artisanaux (Jones ,1978).
58
-
-
-
+
+
-
+
-
-
-
-
+
+
-
+
-
-
-
+
+
-
+
-
-
+
+
-
+
-
+
+
-
+
+
+
-
+
+
+
Thermorésist
ance à 63) c/
30min
Réductase
-
Production
CO2
-
de Streptococcus thermophilus
Caractères biochimiques
Recher
Productio
che de
n
citrate
d’acétoine
VP RM
Production
d’extrane
+
Croissance à
PH
-
Croissance à
PH 9.6
+
catalase
+
45° c
-
Tableau N°18 : les caractères physiologiques et biochimiques
Caractères physiologiques
Croissance Croissance
au lait de à bouillon
sherman
hypersalé
3% 1% 4
6.5 %
%
+
+
+
10 °c
code
Genre
streptococcu
s
thermophilu
s
streptococcus St1
thermophilus
streptococcus St2
thermophilus
streptococcus St3
thermophilus
streptococcus St4
thermophilus
streptococcus St5
thermophilus
streptococcus St6
thermophilus
streptococcus St7
thermophilus
streptococcus St8
thermophilus
streptococcus St9
thermophilus
streptococcus St10
thermophilus
streptococcus St11
thermophilus
streptococcus St12
thermophilus
Laits Fermentés et Yaourts
Arginine
ADH
Chapitre III
+
-
-
+
-
Homo
+
-
-
-
-
+
-
Homo
+c
-
-
-
-
+
+
-
Homo
-
-
-
+
+
-
-
+
-
Homo
+
+
+
-
-
+
-
-
+
-
Homo
+c
-
+
+
-
-
+
-
-
+
-
Homo
-
-
-
+
+
-
-
+
-
-
+
-
Homo
+c
+
-
-
-
-
-
+
+
-
-
+
-
Homo
+
-
+
-
-
+
+
-
-
-
-
-
+
-
Homo
+c
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-
+
-
+
-
-
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-
+
-
-
+
-
Homo
+c
+
+
-
+
+
+
-
-
-
+
+
-
-
+
-
Homo
+
+
+
-
+
-
-
-
-
-
-
-
-
-
+
-
Homo
+
59
Chapitre III
streptococcus
thermophilus
streptococcus
thermophilus
streptococcus
thermophilus
streptococcus
thermophilus
streptococcus
thermophilus
streptococcus
thermophilus
streptococcus
thermophilus
streptococcus
thermophilus
streptococcus
thermophilus
Laits Fermentés et Yaourts
St13
-
+
-
+
-
-
-
-
-
+
+
-
-
+
-
Homo
+c
St14
-
+
-
+
-
-
-
-
-
-
-
-
-
+
-
Homo
+c
St15
+
+
-
+
-
-
+
-
-
-
+
-
-
-
+
Homo
+
St16
+
+
-
+
-
-
+
+
-
-
-
-
-
+
-
Homo
+
St17
+
+
-
+
-
-
+
-
-
-
+
-
-
-
-
Homo
+
St18
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+
-
+
-
-
+
-
-
-
+
-
-
+
-
Homo
-
St19
-
+
-
+
-
-
+
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+
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+
-
Homo
+
St20
+
-
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+
-
-
+
+
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+
-
+
-
+
Homo
+
St21
-
+
-
+
-
-
+
-
+
+
+
-
-
+
-
Homo
+
60
Chapitre III
Laits Fermentés et Yaourts
+
-
+
+
+
-
-
-
-
+
+
-
-
+
Homo
+
+
+
-
+
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+
+
+
+
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+
-
Homo
+
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+
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+
+
+
+++
-
Homo
+-
+
-
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+
-
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+
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+
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Homo
+-
-
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+
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+
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+
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-
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+
-
Homo
+-
+
-
-
+
+
+
+
+
-
-
+
+
+
+
-
Homo
+
-
-
-
+
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+
+
+
-
-
+
Homo
+
+
+
-
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-
-
+
-
-
+
+
+
-
-
-
Homo
-
1%
4%
6.5 %
Croissance
à PH 9.6
-
45 °c
Thermorési
stan ce à 63
° c /30 min
Croissance
à PH 5.5
Recherche
de citrate
Arginine
ADH
Production
d’extrane
Product
ion
d’acétoi
ne
Caractères biochimiques
Production
CO2
Catalasa
Lactobacillus
Lb1
delbrueckii ssp
belbrueckii
Lactobacillus
Lb2
delbrueckii ssp
belbrueckii
Lactobacillus
Lb3
plantarum
Lactobacillus
Lb4
delbrueckii ssp
belbrueckii
Lactobacillus
Lb5
delbrueckii ssp
lactis
Lactobacillus
Lb6
helveticus
Lactobacillus
Lb7
acetoleranc Groupe
II
Lactobacillus
Lb8
intestinalis
+ : réaction positive
- : réaction négative
Caractères physiologique
Croissance
Croissance à
au lait de
bouillon
sherman
hypersalé
3%
10° c
Genre lactobacillus
et bifidobacterium
Code
Tableau N° 19 : Les caractères physiologiques et biochimiques des Lactobacilles
VP
RM
++ : production moyen de l’acétoine
+++ : production très importante de l’acétoine
c : coagulation positive
homo : homofermentaire
61
Réd
ucta
se
Chapitre III
Laits Fermentés et Yaourts
8- Symbiose entre Streptococcus thermophilus et Lactobacillus bulgariccus :
II existe une interaction favorable entre les Streptococcus thermophilus et Lactobacillus
bulgaricus pendant la production du yaourt. Cette interaction est dite protocoopération
auparavant appelée symbiose. (Guyot, 1992) (Figure 6)
La température optimale de ces deux espèces étant voisine, la croissance en
association est possible entre 41°C et 43 °C. (Marshall et Law, 1984)
Les interactions résultant de l'association des deux souches spécifiques du yaourt
jouent un rôle prépondérant dans la fabrication de ce produit.
L'acidification dépend dans une large mesure des relations symbiotiques, qui
s'établissent entre les deux souches présentes est connu que l'association du Streptococcus
thermophilus et Lactobacillus bulgaricus se traduit par un effet synergique notable sur
l'activité acidifiante.
Les Lactobacillus bulgaricus libèrent certains acides aminés (valine, histidine, glycine),
ces acides amines exercent un effet stimulant pour la croissance des souches Streptococcus
thermophilus.
La souche Lactobacillus bulgaricus stimule la production d'acides par la souche
streptococccus thermophilus.
Le gain en production d'acides résulte vraisemblablement de l'action protéolytique du
germe stimulant sur les protéines du lait car on peut obtenir un effet analogue en ajoutant au
lait différentes combinaisons d'acides aminés, la souche Streptococcus thermophilus est
stimulée par Méthionine, Glycine et histidine. (Figure 7)
(Article MAI 97 Etude Des Interaction Entre Lactobeillus bulgarieus ET Streptoeoeeus
thermophilus fournie à l'industrie laitière marocaine)
1ère phase:
Caractérisée par la croissance rapide des Streptococcuus thermophilus ; la tolérance à
l’O2 et le pH du lait voisin à 6,6 favorisent le développement des Streptococcus thermophilus
utilisant des faibles quantités d'acides aminés et peptides présents dans le lait permettant
d'assurer le démarrage de leur croissance, en produisant l'acide lactique jusqu'à atteindre un
pH = 4,2 à 4,3.
2ème phase:
Le pH acide 4,2 et 4,3 et le CO2 libéré par les Streptococcus thermophilus lors de
décarboxylation de l'urée présente naturellement dans le lait stimulent la croissance des
62
Chapitre III
Laits Fermentés et Yaourts
Lactobacillus bulgaricus en utilisant certains composés issus de la fermentation des
hydrates de carbone à savoir l'acide formique, acide pyruvique produite par les Streptococcus
thermophilus.(Ebenezer et Vedamuthu ,1991)
Les Lactobacillus bulgaricus dégradent les caséines du lait en libérant les peptides
nécessaires à la croissance des Streptococcus thermophilus, les Streptococcus thermophilus
dominent le début de la fermentation (pH = 6,6) aussitôt que le pH, diminue à 5,2 les
Lacobacillus bulgaricus commence à croître rapidement. (Ebenezer et Vedamuthu, 1991)
(Tableau N°20)
Cette coopération est achevée lorsque le pH= 4,4 où seules les,
Lactobacillus
bulgaricus se développent .Le résultat de cette symbiose entre les deux espèces est
l'amélioration de la flaveur et la texture des produits finis. (Ebenezer et Vedamuthu, 1991)
63
Chapitre III
Laits Fermentés et Yaourts
Tableau N° 20 : le profil fermentaire de Streptococcus thermophilus
Genre
streptococcus
thermophilus
Code
ARA
LAC
XYL
DUL
GAL
GLYC
SACC
GLY
RAF
RHA
MANI
streptococcus
thermophilus
streptococcus
thermophilus
streptococcus
thermophilus
streptococcus
thermophilus
streptococcus
thermophilus
streptococcus
thermophilus
streptococcus
thermophilus
streptococcus
thermophilus
streptococcus
thermophilus
streptococcus
thermophilus
streptococcus
thermophilus
streptococcus
thermophilus
streptococcus
thermophilus
streptococcus
thermophilus
streptococcus
thermophilus
streptococcus
thermophilus
streptococcus
thermophilus
streptococcus
thermophilus
streptococcus
thermophilus
streptococcus
thermophilus
streptococcus
thermophilus
St1
+
+
+
-
+
-
-+
+
+
-
-
St2
+
+
+
-
+
-
+
+
+
-
+
St3
-
+
+
V
+
-
-+
+-
-
-
+
St4
-
+
-
-
+
-
+-
+
-
-
+
St5
-
+
-
V
+
-
-
+
-
-
-
St6
-
-
+
-
+
-
+-
+-
-
-
-
St7
-
+
-
V
+
-
+
-
-
-
+-
St8
-
+
-
-
+
-
+
-
-
-
-
St9
-
+
-
+
+
-
-
+
-
-
+-
St10
-
-
+
V
+
-
+-
+
-
-
+
St11
-
+
-
-
+
-
+
+
+
-
+-
St12
+
+
+
+
+
-
+
+
-
-
+-
St13
-
+
-
-
+
-
+
+
-
-
+-
St14
-
+
-
-
+
-
+
+
+
-
+
St15
-
+
-
-
+
-
+
+
-
-
+
St16
**
+
-
-
+
-
+
+
-
-
+-
St17
-
+
-
-
+
-
+
+
-
-
+-
St18
+
+
+
-
+
-
+
+
+
-
+
St19
+
+
+
-
+
-
+
+
-
-
+
St20
-
+
+
-
+
-
+
+
+
-
-
St21
-
+
-
-
+
-
+
+
-
-
-
64
Chapitre III
Laits Fermentés et Yaourts
Acide lactique
Acide formique
CO2
petits peptides
(Acides aminés)
S. thermophilus
L. bulgaricus
Lactose
Production
Inhibitation
Stimulation
Figure N° 6. Métabolisme complémentaire des Streptococcus thermophilus et
des Lactobacillus bulagaricus dans le lait (Driessen, 1982)
65
Chapitre III
Laits Fermentés et Yaourts
Streptococcus thermophilus
lactobacillus bulagaricus
Acide aminés
+
Peptides
protéine du lait
CO2
Acide
Formique
Urée du lait
Lait
Figure N°7: Facteurs stimulants la coopération interéspéce entre
Streptococcus thermophilus et Lactobacillus bulagaricus
(Driessen et al ,1992)
66
Chapitre III
Laits Fermentés et Yaourts
9- Production de Polysaccharides :
Après croissance dans le lait, les deux souches, Streptococcus thermophilus et
Lactobacillus bulgariccus sont considérées comme responsables de la viscosité du yaourt.
Cette viscosité est attribuée - à la production d'EPS par les souches utilisées.
Le caractère visqueux développé par ces deux souches est instable et la démonstration
de leur contribution à la viscosité du produit qui n'a pas été démontrée...
Les Lactobacillus bulgaricus produisent en phase exponentielle précoce des EPS
solubles en présence de divers substrats carbonés et sont formés de fructose et de glucose
(2/1); avec des liaisons a (1/4) et à (1/6).
Par contre celui des Streptococcus thermophilus est formé de galactose, de glucose ainsi
que de mannose. (Desmazeaud ,1992)
10- Production d'arôme:
Pendant la fermentation, les deux souches du yaourt produisent des composés de flaveur
qui contribuent à l'arôme du yaourt tel que l'acétaldéhyde Acétone, acétone, diacétyl, éthanol
qui proviennent en majorité de la transformation de certains acides aminés ainsi que de la
dégradation du citrate. (Bourgeois et al, 1989 ; Lenoir et al, 1992)
La méthionine est souvent utilisée pour la production d'acétaldéhyde qui est le principal
produit responsable de l'arôme des yaourts. (Alvarez et al, 1998)
Thréonine
CH3CHOH - CHNH2-COOH
NH2CH2COOH + CH3CHO
Aldolase
Glycine
Acétaldéhyde
Les Lactobacillus bulgaricus le produisent en utilisant la thréonine (à pH = 5) qui donne
au yaourt sa saveur caractéristique.
Les Streptococcus thermophilus produisent un diacétyle qui confère au yaourt une
flaveur crémeuse. (William et al, 1984)
En culture mixte (Streptococcus
thermophilus + Lactobacillus bulgaricus)
l'acétaldéhyde est produit en grandes quantités. Tandis qu'en culture seule le Lactobacillus
bulgaricus le secrète d'avantage que Streptococcus thermophilus (Des Mazeaud, 1992)
67
Chapitre III
Laits Fermentés et Yaourts
Acide aspartique
B – aspartyle phosphate
Méthionine
S – adénostyle – homocysteine
l- Homocystéine
Aspartique – B- semialdehyde
Cystathionine
l-Homosérine
Homosérine phosphate
Thréonine
Glvcine +
Acétaldéhyde
Figure N°8 : Voie de conversion de méthionine en acétaldéhyde par
Streptococcus. Thermophilus
68
Chapitre III
Laits Fermentés et Yaourts
11- Production de bactériocine :
Les bactéries lactiques sont de très bons producteurs de substances antibactériennes de
nature peptidique ou protéique chez les Lactocoques ; c'est la nisine qui est la bactériocine la
plus décrite. Elle présente la caractéristique d'inhiber en plus les bactéries lactiques
différentes bactéries à Gram +, notamment Clostridium , Bacllus, Listéria monocytogenes,
pédiocine ,chez pédiococcus .Sakacine chez Lb. Sake et même plantaricine chez
Lb.plantarum.
Les bactériocines des bactéries lactiques présentent un spectre d'activité qui n'est pas
toujours conféré aux bactéries de la même espèce ou du même genre.
En revanche, il n'a pas été. Caractérisé de bactériocines actives en vers Gram (-).
Les inhibitions peuvent parfois être dues à un ensemble d'autres facteurs agissant avec
une certaine synergie:
l-production d'acide lactique et acide acétique, de peroxyde d'hydrogène.
2-stress chimique ou du pH.
3- compétition en vers les nutriments du milieu. Pour que ces substances inhibitrices
puissent trouver un réel développement autant qu'additif industriel, elles devraient présenter
les caractères suivants:
 Avoir un spectre d'activité étendu sur Gram (+)et Gram(-)et certaines bactéries
sporulées
 Avoir une action bactéricide et pas seulement bactériostatique.
 Présenter une bonne activité et une bonne stabilité dans toute la gamme des pH et de
température à différents stades de fabrication.
 Ne pas perturber les cinétiques d’acidification des levains acidifiants destinés à la
production d'arôme.
 Présenter une bonne innocuité pour les consommateurs. (Desmazeaud, 1996).
Technologie de fabrication du yaourt :
1- Introduction:
C'est l'histoire d'une magie lactée, où le lait se transforme et s'enrichit sous l'action de
micro organismes pour devenir cet aliment lacto-fermenté particulièrement original.
Le hasard des bactéries lactiques d'une plante sur un ustensile en peau de bête ou en bois
dans le quel étant conservé du lait puis une fermentation... voilà sans doute le point de départ
du 1er yaourt.
Les laits fermentés ont une caractéristique commune ; ils sont tous obtenus par la
69
Chapitre III
Laits Fermentés et Yaourts
multiplication de bactéries lactiques dans une préparation du lait, l'acide lactique coagule ou
épaissit le lait et lui confère une saveur acide plus au moins prononcée.
Les caractéristiques propres des différents laits fermentés sont dues à la variation
particulière de certains facteurs comme la composition du lait, la température d’incubation, la
flore lactique ou la flore microbienne autre que lactique.
2- Historique :
La croyance dans les vertus du lait fermenté est partagée depuis des temps
immémoriaux, des temps préhistorique.
Le yaourt est un produit de la fermentation du lait, procédé très ancien, probablement à
l'époque où l'homme a commencé à domestiquer les espèces laitières et à utiliser leurs laits.
Les bactéries lactiques du sol ou des plantes avaient dû contaminer le lait et s'y étaient
développées. De même elles avaient dû se répandre et s'installer dans les récipients à recueillir
et à conserver le lait qu'ils furent en bois puis en peau. Cette contamination accidentelle ne
permettait sûrement pas d'avoir des produits ayant des saveurs définies et stables mais elle
avait indéniablement l'avantage de prévenir le développement de la flore pathogène.
Ce produit est d'origine bulgare; mais a pris un développement considérable dans les
steppes d'Asie, dans les pays méditerranéens, en moyen orient et dans la plus part des régions
d'élevage.
De tout temps, il est reconnu pour ses pouvoirs bien faisant.
3-Définition :
Le yaourt ou yoghourt: ces deux appellations désignent un même aliment à base de
lait qui a subi des transformations grâce à l'emploi de micro organismes particuliers origine de
bactéries lactiques associées: Lactobacillus bulgaricus et Streptococcus thermophilus.
Selon la F.A.O et O.M.S (1977), le yaourt est un lait coagulé obtenu par la fermentation
lactique acide due à ces deux bactéries du lait pasteurisé ou concentré avec ou sans addition
de lait en poudre.
Les micros organismes du produit final doivent être viables et abondants. Les ferments
doivent être au minimum de 10 millions de germes par gramme de yaourt (Syndifrais ,1994).
Certains pays admettent qu'à la suite d'un traitement thermique destiné à améliorer la
durée de conservation, le produit ne contient plus de bactéries vivantes
Cette pratique n'est pas recommandable car elle modifie les propriétés du yaourt. (FAO
et INPH, 1998), à l'exclusion de tout autre traitement thermique, il est alors prêt à être
consommé.
70
Chapitre III
Laits Fermentés et Yaourts
Ces produits doivent être posés à température comprise entre 0 et 6 °C jusqu'à la
consommation afin de maintenir les bactéries lactiques en vie. (Mission Scientifique de
Syndifrais ,1977)
4-Classification :
4-1- Selon le mode de représentation :
II existe deux types de yaourts, c'est en 1925 que le mot yaourt ou yoghourt ont fait
leur entrée officielle dans le petit Larousse; le premier est d'origine grecque et le second est
d'origine turque. .
Les deux termes sont reconnus par la législation européenne, ils ne peuvent en venir qu'à
un lait fermenté avec des bactéries caractéristiques Lactobacillus bulgaricus et Streptococcus
thermophilus.
Certes, les termes varient selon les aires culturelles Dehbi en indien, Leben en égyptien,
Mayzoom en arménien, Mast en ersan , Rhaib ou Laban en arabe. . . sans oublier les boissons
voisines telle le Koumiss( avec du lait de jument) dans les steppes de Sibérie ou le KéfIT
(avec des grains) en Caucase.
4-1-1- Yaourt ferme ou étuvé: (dit traditionnel)
Ce sont généralement des yaourts natures ou et aromatisés dont la fermentation a lieu en
pots à une température comprise entre 42- 44°C pendant 4 heures. (Assche ,1996)
Dans le cas des yaourts sucrés, aromatisés aux fruits, miel... etc., l'apport des additifs se
fait avant que la fermentation ne débute. (VeisseyrE ,1979)
4-1-2- Yaourt à caillé brassé ou brassé plus liquide:
A la différence du précédent sa fermentation s'effectue en vrac dans des cuves, le caillé
est ensuite brassé puis refroidi avant d'être conditionné en pots, qui seront stockés en chambre
froide.
Ce sont généralement des yaourts veloutés nature ou à la pulpe de fruit ou yaourt avec
morceau de fruits. (Assche, 1996)
Le yaourt à boire liquide : sa texture "est liquide, après avoir été brassé, il est battu dans
les cuves avant d'être conditionné.
4-2- Selon leur teneur en matière grasse :
On distingue trois types de yaourt :
4-2-1- Yaourt maigre:
Ce type de yaourt renferme moins de 1 % de matière grasse son apport énergétique est
de 44 Kcal
71
Chapitre III
Laits Fermentés et Yaourts
4-2-2- Yaourt partiellement écrémé:
Contenant entre 1 et 3% de matière grasse et son apport en énergie est estimé à 50 Kcal
4-2-3- Yaourt entier:
Ce type de yaourt contient au maximum 3 à 3,5 % de matière grasse.
5-Technologie de fabrication
5-1- Préparation du lait:
La matière première peut être soit du lait frais, soit du lait recombiné (à partir de lait en
poudre écrémé et de matière grasse laitière anhydre), soit du lait reconstitué (à partir du lait en
poudre maigre) dans tous les cas, il doit être de bonne qualité microbienne et parfaitement
homogénéisé.
L'extrait sec du lait de fabrication est un facteur important dans la fabrication car il
conditionne la consistance et la viscosité du produit.
Les protéines tout en améliorant la texture masquent aussi l'acidité, les matières grasses
donnent une valeur plus douce et plus crémeuse et un arôme meilleur.
Pour augmenter l'extrait sec du lait on peut procéder de diverses manières, couramment
on procède à une adjonction de poudre de lait ou à la concentration.
5-1-1- Adjonction de poudre:
Si l'on utilise de la poudre de lait écrémé, l’adjonction se fait à des taux de 2 à 3% pour
arriver à un extrait sec dégraissé (E.S.D) final de l'ordre de 14 à 16 %. (Bourgeois et Larpent
,1996).
5-1-2- Concentration du lait:
La
concentration
s'effectue
directement
par
évaporation
sous
vide.
(Hermier et Accolas ,1990)
5-2- Homogénéisation :
Actuellement simultanément à la pasteurisation on utilise 1 'homogénéisation. Ce
traitement permet pour les yaourts gras une stabilisation de l'émulsion grasse et évite ainsi la
remontée de crème au cours de l'incubation (Veisseyre, 1973) et obtenir- des gels visqueux
avec une capacité de rétention d'eau plus grande, il a aussi comme avantage une meilleure
digestibilité des graisses et donc moins sujet à la synérèse. (Roloinson ,1985)
Pour les yaourts maigres, le lait peut être homogénéisé deux à trois fois, ce qui améliore
sa consistance (effet sur la caséine). (Veisseyre, 1979)
72
Chapitre III
Laits Fermentés et Yaourts
Pour Kurman, la température ne doit pas être trop élevée lors de l'homogénéisation
(55-60°C) et la pression doit se situer à environ 200 atmosphères, mais maintenant on
travaille à des températures plus élevées (8590°C) avec des pressions d'homogénéisation
proche de 250 atmosphères.
L’homogénéisation peut s'effectuer pendant la montée en température avant la section
de pasteurisation mais elle peut aussi se faire après la pasteurisation; elle permettrait alors une
meilleure consistance du yaourt mais avec des risques de recontamination. (Lemoinier et al
,1989)
5-3- Pasteurisation:
Le lait enrichi va subir ensuite un traitement thermique, ce dernier a pour but:

La destruction des germes pathogènes et une grande partie de la flore banale
originelle ou simplement indésirable" pour la conservation du produit.

Il permet aussi la destruction éventuelle de certaines substances inhibitrices
naturelles en favorisant aussi la croissance de la flore lactique

spécifique.
Le troisième effet est de favoriser la précipitation d'une fraction des albumines, il
dénature environ 80 % des protéines solubles du lait, ce qui entraînera une meilleure rétention
d'eau et une amélioration de la consistance.
Grâce à cette dénaturation, la capacité à fixer de l'eau est multipliée par un facteur de
trois, en comparaison de celle du lait non chauffé .En outre, les protéines dénaturés se fixent à
.la surface des micelles de caséine. Ces deux phénomènes "ont une répercussion directe sur
les propriétés rhéologiques du gel formé après l’acidification. L’effet de dénaturation
recherché est obtenu par un chambrage du lait avant son refroidissement. La plus couramment
utilisé est une pasteurisation à 90-95°C (avec chambrage de 3 à 5 minutes). Une
pasteurisation trop poussée (plus de 5 minutes à 92°C) aura un effet néfaste sur le produit.
(Luquet, 1990)
Cependant, la pasteurisation peut être remplacée par une stérilisation soit par injection
directe de vapeur soit par un chauffage indirect (quelques secondes à 135 - 140°C) .Dans ce
cas, on constate une viscosité plus faible dans le produit.
5-4- Refroidissement :
Généralement, l'abaissement de la température à un degré qui avoisine les 45°C donnent
un corps doux et uniforme.
5-5- Ensemencement:
L'ensemencement c'est l'inoculation des deux germes spécifiques du yaourt:
73
Chapitre III
Laits Fermentés et Yaourts
Lactobacillus bulgaricus et Streptococcus thermophilus.
L'ensemencement du lait doit se faire à un taux suffisamment élevé, il est d'ailleurs
préférable d'ensemencer avec une quantité trop grande plutôt que trop faible car on aura
l'assurance d'une acidification correcte, les bactéries pourront mieux surmonter les conditions
défavorables (manque de facteur de croissance, résidus d’antibiotiques, phase de latence trop
longue). On évite aussi le défaut' d'une texture sableuse et éventuellement la synérèse en cas
de ralentissement d'acidification.
Un dernier critère à ne pas négliger: l’ensemencement doit être homogène, c'est à dire
que l'on doit avoir une répartition des germes bonne et régulière dans le lait.
L'ensemencement c'est l'inoculation d'un levain mais en plus de l'apport de germes actifs c'est
aussi un apport d'acide et de lait caillé (l'acidité du levain est d'environ 85 - 90 °D).
5-6- Conditionnement:
C'est la phase ultime de la fabrication, c'est après l'ensemencement que se différencient
les technologies particulières des yaourts étuvés ou brassés, le mélange lait / ferment est
soutiré et conditionné en pots.
Les yaourts sont généralement conditionnés dans deux types d'emballage: les pots en
verre et les pots en plastique. En effet, les pots en carton paraffiné ont pratiquement disparu
au profit des pots en plastique. (Vernier, Barthelemy et Rathe, 1990)
La mise en pots de verre ou de plastique s'effectue automatiquement, le dosage, la
fermeture,' impression de la date limite de consommation sont réalisés par des machines.
(Assehe, 1996)
5-7- Etuvage:
La phase d'incubation correspond au développement de l'acidité dans le yaourt, elle
est sous la dépendance de deux facteurs: la température et la durée.
On choisi souvent une température proche de la température optimale de
développement des Streptococcus thermophilus soit 42-45°C plutôt qu'une température
proche de l'optimum du Lactobacillus bulgaricus (47–50 °C) car il est préférable que les
Streptococcus thermophilus assurent le départ de la fermentation lactique. Cette température
voisine de 42-45°C est d'ailleurs la température symbiotique optimum. (Luquet, 1990)
5-8 Refroidissement
Lorsque l'acidité atteint un certain seuil (70 - 80 D°) dans le cas des yaourts étuvés (100
- 120 D°) dans le cas des yaourts brassés, il est nécessaire de bloquer l'acidification en
inhibant le développement des bactéries lactiques.
74
Chapitre III
Laits Fermentés et Yaourts
Pour cela la température des produits est abaissée considérablement; c'est la phase dite
de. Refroidissement ou Arrêt de fermentation.
Elle est conduite différemment selon le type de produits : les yaourts traditionnels à la
sortie de l'étuve sont mis à refroidir dans des chambres froides fortement ventilées ou comme
c'est le cas de plus en plus fréquemment, passent dans des tunnels de refroidissement avant
d'être stockés en chambre froide à + 2 à +4°C.
Pour les yaourts brassés, le refroidissement est effectué par passage dans des
échangeurs-refroidisseurs à plaques tubulaires ou même à surface raclée car en tank le
refroidissement serait très lent et conduirait à une sur acidification du milieu.
5-9- Conservation:
Au cours de sa commercialisation, le yaourt est conservé au froid à une température. Ne
devant pas dépasser 8 Cependant 24 jours au plus. Dans ces conditions, les bactéries du
yaourt ne se multiplient pas mais conservent néanmoins une activité métabolique.
C'est ainsi que l'acide lactique est encore produit à partir du lactose, ce qui abaisse
légèrement le pH augmente la saveur acide du yaourt.
Les enzymes Protéolytiques continuent à hydrolyser les protéines et peuvent ainsi
entraîner une diminution de la viscosité ou de la rigidité du gel et surtout faire apparaître des
peptides à saveur amère. (Hermier et Accolas, 1990)
(Figure N°9)
75
Chapitre III
Laits Fermentés et Yaourts
Préparation du levain
Lait
Standardisation en
Matière grasse
Ferments lactiques
Entretien des souches
Concentration ou
Addition de poudre
Multiplication 1 er stade
Traitement thermique
Homogénéisation
Multiplication
2ème stade
Refroidissement
Levains
Ensemencement
Conditionnement
Fermentation En cuves
Fermentation chambres
chaudes
Brassage du coagulum
Refroidissement
Refroidissement
Conditionnement
Stockage réfrigéré
Stockage réfrigéré
Yaourt ferme
yaourt brassé
Figure N° 9 : Diagramme de fabrication des yaourts (Doc . SYNDIFRAIS )
76
Chapitre III
Laits Fermentés et Yaourts
5-10- Accident de fabrication
Les principaux défauts rencontrés chez le yaourt : défaut de goût, défaut d'apparence,
défaut de texture.
5-10-1 Défauts de goût :
Nature
Origine
Amertume
Trop longue conservation
Activité protéolytique trop forte des ferments
Contamination par des germes protéolytiques
Goût levuré, fruité, alcool
Contamination par des levures
Goût de moisi
Contamination par des moisissures Contamination par des
moisissures Fruits de mauvaises qualités pour les yaourts aux fruits
Goût plat, absence d'arôme
Mauvaise activité des levains (déséquilibre de la flore, trop de
streptocoques, incubation trop courte ou à trop basse température)
Matières sèches trop faibles
Manque d'acidité
Mauvaise activité des levains (taux d'ensemencement trop
faible, incubation trop courte ou à trop basse température
inhibiteurs dans le lait, bactériophages)
Trop d'acidité
Mauvaise conduite de la fermentation (taux d'ensemencement trop
fort, incubation trop longue ou à température trop
Elevée).Refroidissement pas assez poussé, trop lent Conservation à
1rop haute température Mauvaise conduite de la fermentation (taux
d'ensemencement trop fort, incubation trop longue ou à température
trop Elevée).Refroidissement pas assez poussé, trop lent
Conservation à 1rop haute température
Rancidité
Contamination par des germes lipolytiqes et traitements thermiques
trop faibles
Goût farineux, de poudre Poudrage trop poussé
Goût oxydé
Goût de cuit; de Brûlon
Mauvaise protection contre la lumière (pots en verre surtout)
Présence de métaux (fer, cuivre)
Traitement thermique trop sévère
Goût aigre
Mauvaise conduite des levains (contamination par une flore
lactique sauvage - coliformes)
Goût graisseux
Teneur en matière grasse trop élevée
77
Chapitre III
Laits Fermentés et Yaourts
5-10-2 Défauts d'apparence
Nature
Décantation, synérèse
Décantation, synérèse
Causes
Sur acidification ou post acidification (mauvaise conduite de la
Fermentation : température trop élevée pendant le stockage,
Conservation trop longue)
Refroidissement trop faible. Agitation trop poussée et admission exagérée d'air (pour les yaourts brassés).
Mauvaise adjonction des fruits
Agitation des yaourts (yaourts fermes)
Teneur en matière sèche trop faible
Production de gaz
Contamination par des levures ou coliformes
Colonies en surface
Contamination par des levures ou moisissures
Couche de crème
Produit sur le couvercle
Mauvaise ou absence d'homogénéisation
Mauvaise manutention
Produit non homogénéisé
Mauvaise agitation (dans le cas des yaourts aux fruits)
5-10-3 Défauts de texture :
Décarottage
Agitation ou vibration pendant le transport faisant suite à un
refroidissement mal conduit en chambre froide (pour les
yaourts fermes)
Manque de fermeté (pour Ensemencement trop faible
Yaourt traditionnel)
Mauvaise incubation (temps et / ou température trop faible)
Agitation avant complète coagulation
Matière sèche trop faible
Trop liquide (pour yaourt Brassage trop violent
brassé)
Mauvaise incubation (temps trop faible)
Matière sèche trop faible .Mauvais ferments (pas assez filant
sou épaississants)
Fruits et arômes pas assez concentrés
Trop filant
Mauvais ferments (trop filants)
Température d'incubation top faible
Texture sableuse
Chauffage du lait trop important
Homogénéisation à température trop élevée
Foudrage trop fort
Mauvaise brassage
Acidification irrégulière et trop faible
Texture granuleuse
Mauvais brassage
Teneur en matière grasse trop élevée
Mauvais choix dans les ferments
(LUQUET, 1990)
78
Chapitre III
Laits Fermentés et Yaourts
5-11- Valeur nutritionnelle du yaourt :
 Yaourt nature classique (100 g) : 49 k calories (205 k Joules), 4,4 g de protéines, 1,2
g de lipides.
 Yaourt maigre (100 g) : 38 k calories (160 k Joules), 4,5 g de protéines, 0,3 g de
lipides.
 Yaourt au lait entier (100 g) : 64 k calories (268 k Joules), 4,2 g de protéines, 3,5 g
de lipides.
.
 Yaourt aux fruits (100 g) : 100 à 115 kcal (420 à 480 k Joules), 4,8 g de protéines, 2
à 2,7 g de lipides.
L'apport énergétique du yaourt est lié à sa teneur en matières grasses et à la présence de
sucre et de fruits :
 Un pot de 125 g de yaourt nature "classique" : 61 k calories (+ 40 kcal pour 2
cuillères. à café de sucre).
 Yaourt maigre: 47 k calories. Son apport énergétique est modéré, et ses teneurs
en
calcium et en protéines restent très intéressantes.

Yaourt aux fruits : 125 à 145 k cal.
5-12- Caractéristiques diététiques du yaourt:
Le yaourt apporte du calcium bien assimilé par l'organisme (200 mg par pot, soit plus de
20 % de l'Apport Quotidien Recommandé) et des protéines d'excellente qualité (5,2 à 6 g par
pot, autant que dans 150 à 175 g de lait), très bonne source de vitamine B2 (un yaourt = 12 %
de l'AQR). Toutes les autres vitamines B sont bien représentées.
Le taux de matière grasse du yaourt classique est très modéré (1,2 %, soit moins que
dans le lait demi-écrémé: 1,6 %). Le yaourt "maigre" est pratiquement dépourvu de lipides, le
yaourt au lait entier en contient 3,5 %.
Les ferments lactiques vivants jouent un rôle bénéfique dans l'équilibre microbien
intestinal et stimulent sans doute les défenses immunitaires.
79
.
Matériels et méthodes
Matériels et méthodes
1. Lieu de l’étude
Cette étude a été menée au niveau du service d’hygiène alimentaire du laboratoire
régional vétérinaire de la wilaya de Mostaganem et le laboratoire de microbiologie
alimentaire et industrielle de l’université d’Oran.
2. Origine des souches
Le lait cru constitue un habitat naturel pour les bactéries lactiques, il représente une
source de nouvelles souches de bactéries lactiques (De Roissart, 2000)
Les souches de bactéries lactiques utilisées dans cette étude ont été isolées à partir du
lait cru de vache de race locale collecté dans une ferme privée de la région de la wilaya de
Mostaganem.
Les souches lactiques de référence d’un levain commercial isolées d’un yaourt de
marque Danone ont été utilisées.
Les souches pathogènes utilisées Staphylococcus aureus et Salmonella sp ont été
procurés au niveau du laboratoire de microbiologie de l’hôpital de Mostaganem.
3. Echantillonnage
 Les prélèvements ont été réalisés dans des conditions d’asepsie rigoureuses en tenant
compte des recommandations suivantes :
 Désinfecter les mains et les pis de la mamelle de l’animal avec l’eau javellisée puis
sécher avec une lingette stérile.
 Jet des premières gouttes du lait.
 Mettre le lait prélevé dans des flacons en verre stérile de 100 ml.
 Mettre les échantillons dans une glacière (+4°C), puis transportés immédiatement au
laboratoire pour analyse microbiologique.
4. Milieux de culture
Selon les exigences nutritionnelles des bactéries lactiques qui varient d’une souche à
une autre, deux milieux sélectifs sous forme liquides ou solides ont été utilisés pour
l’isolement des Lactobacilles et des Streptocoques (annexe). Il s’agit de :

MRS (De Man, Rogosa et Sharpe, 1960), pour la culture des Lactobacilles

M17 (Terzaghi et sandine, 1975), pour la culture des Streptocoques.
Les milieux sont stérilisés par autoclavage à 120°C pendant 15-20min.
80
.
Matériels et méthodes
5. Méthodes d’isolement
Les échantillons de lait de vache cru sont incubés à 45°C jusqu'à coagulation. Cet
enrichissement sert à favoriser le développement de la flore lactique endogène thermophile.
Une fois le lait est coagulé, on homogénéise le coagulum par l’utilisation d’un agitateur
« vortex » ou par simple agitation puis on réalise les dilutions.
5-1 Les dilutions
Des dilutions décimales de 10-1 jusqu’à 10-6 sont réalisées séparément à partir de 1 ml
pour chaque échantillon dans une solution Ringer stérile (à raison de 9ml/tube)
5-2 Ensemencement et mise en culture
 A partir des dilutions de 10-4 à 10-6 nous avons procédé à l’isolement des différentes
bactéries lactiques comme suit :
 Après homogénéisation, l’ensemencement consiste à déposer ou à porter
aseptiquement 0.1ml de chaque dilution en profondeur dans les milieux spécifiques de
dénombrement (MRS, M17). Les boites de pétri sont ensuite incubées
dans une jarre
d’anaérobiose à 45°C pendant 24h à 48h voir jusqu’à 72 h pour l’isolement des Lactobacilles.
Le choix de la température d’incubation est dicté par le fait que les deux espèces recherchées
Lactobacillus bulgaricus et Streptococcus thermophilus sont thermophiles ce qui constitue un
des premiers critères de sélection.
Tableau N°21 : Milieux utilisés et conditions d’incubation pour l’isolement des
bactéries lactiques
Micro-
Milieux
T° optimale C°
organismes
Lactobacillus
MRS
45°C
Durée
Condition
d’incubation (h)
d’incubation
24 - 72h
aéro-anaerobie
facultatif
Streptococcus
M17
45°C
24 - 48h
aéro-anaerobie
facultatif
81
.
Matériels et méthodes
10-1
10-2
1ml
1ml
1ml
10-3
10-4
1m
l
1ml
10-5
1ml
10-6
1ml
10-7
1ml
10-8
1ml
Echantillon
solution
mère
9 ml d’eau physiologique dans chaque tube
A partir des dilutions 10-4 - 10-6
Ensemencement en surface de 0.1ml
MRS anaérobie 45°C
M17 anaérobie 45°C
Figure N° 10 : Schéma récapitulatif des différentes étapes d’isolement des bactéries
lactiques
82
.
Matériels et méthodes
5.3. Purification
Les isolats de souches lactiques sélectionnées selon leur Gram (+) et catalase (-) ont fait
l’objet de repiquages successifs et alternés sur milieux liquides (bouillon : MRS, M17) et
solides (gélose MRS et M17) jusqu'à l’obtention de cultures homogènes, ce qui permettra
d’assurer leur pureté (Sharpe, 1979).
6. Conservation des souches
a)
De courte durée : elle est réalisée sur milieu MRS solide incliné, préalablement
ensemencé et incubé à 37°C pendant 48h. Les souches sont ainsi conservées à 4°C pour une
durée de quelques semaines (max 4sem).
D’une façon générale les bactéries en phase de croissance sont conservées quelques
semaines à 4°C sur gélose inclinée (Accolas et al. 1977).
b) Conservation de longue durée : A partir de cultures jeunes de 24 à 48 h sur milieux
liquides (MRS et M17), on ajoute du lait écrémé stérile à un taux de 70% et 15 % de glycérol.
Les cultures sont ensuite conservées à -20°C pour une période de quelques mois (Mathot et
al., 1994).
7. Pré-identification des isolats de bactéries lactiques
L’identification des bactéries lactiques au stade genre est réalisée en deux étapes :
- La première partie consiste à tester tous les isolats par la coloration de Gram et la
production de catalase
- La deuxième est basée sur l’étude morphologique (macroscopique et microscopique)
et le type de fermentation.
7-1 Etude morphologique
a) Examen macroscopique
Il s’agit d’une observation à l’œil nu ou par la loupe binoculaire les colonies
présumées de Streptocoques et de Lactobacilles afin de déterminer l’aspect, la taille, la
forme, le contour et la couleur des colonies des cultures bactériennes obtenues sur
milieu solide.
b) Examen microscopique
c) Coloration de Gram
Il permet de décrire la forme des cellules, leur mode d’association tout en vérifiant
la pureté des isolats après préparation d’un frottis coloré selon les étapes décrites
de la coloration de Gram (annexe).
83
.
Matériels et méthodes
Les cellules qui retiennent le violet de gentiane après traitement par le lugol et
l’alcool sont dites Gram (+) et celles qui prennent la coloration rose de la fuchsine sont dites
à Gram (-).

Toutes les bactéries lactiques sont à Gram positif.
d) Recherche de la catalase
La catalase est une enzyme respiratoire produite par les bactéries aérobies strictes ou
facultatives. Cette enzyme dégrade le peroxyde d’hydrogène (H2O2) en eau (H2O) et en
oxygène (O2) selon la réaction :
2 H 2 O2

O2  2 H 2 O
Pour mettre en évidence la production de cette enzyme, on prélève une colonie bien
isolée, qu’on étale avec l’anse sur une lame et on ajoute une goutte d’eau oxygénée à 10%. La
présence de catalase se manifeste par une effervescence qui indique une formation de bulles
d’air, dues à la dégradation de l’eau oxygénée (Guiraud, 1998 ; Prescott, 2003).

Les bactéries lactiques sont catalase négatives.
7.2 Tests d’identification, études physiologiques et biochimiques
Nous nous sommes intéressés dans le cadre de cette étude à l’identification
particulière des bactéries lactiques impliquées dans la fabrication du yaourt à savoir
Lactobacillus bulgaricus et Streptococcus thermophilus selon les tests suivants :
a) Test de croissance à différentes températures
Ce test est important car il permet de confirmer l’appartenance des souches isolées aux
bactéries lactiques thermophiles.
Après inoculation en milieux liquides (M17, MRS) une culture pure des isolats à tester,
les tubes sont incubés à 15°C pendant 07 jours et à 45°C et 50°C pendant 24 à 48h. La
croissance se traduit par l’apparition de troubles dans les milieux (Leveau et Bouix, 1980 ;
Guiraud, 1998).
b) Croissance en bouillon hyper salé (Na Cl)
Tester la croissance en présence de différentes concentrations de chlorure de sodium
donne des renseignements précieux pour l’identification.
En général, les bactéries lactiques ne poussent pas dans des bouillons hypersalés, pour le
confirmer, la croissance des souches ensemencées dans les milieux MRS ou M17 additionnés
de NaCl à différentes concentrations a été observé après 2 à 3 jours d’incubation à 37°C.
84
.
Matériels et méthodes
Les isolats ont été testé aux concentrations de 4% et 6.5% de Na Cl (Shlufer et al.,
1985 ; Samelis et al., 1994 ; Carr et al., 2002).
c) Croissance à différentes valeurs de pH
L’habilité à croitre sur les milieux MRS et M17 en bouillon à différentes valeurs de pH
à été observée pendant 2 à 3 jours d’incubation à 37°C. Les isolats ont été testés à pH 5.5 et
9.6. Le pH fortement basique permet de différentier S.thermophilus des entérocoques qui
poussent en milieu alcalin (Carr et al., 2002).
d) Croissance dans le lait de Sherman
On teste l’aptitude des bactéries à pousser en présence d’un inhibiteur tel que
le bleu de méthylène à 0.1% et 0.3% ; pour obtenir un lait à 0.1% de bleu de
méthylène, on ajoute 1ml de bleu de méthylène à 1% stérilisé pendant 20min à 120°C
à 9ml de lait écrémé stérilisé en tube. Le lait à 0.3% de bleu de méthylène est obtenu
en ajoutant 1ml de bleu de méthylène à 3% stérilisé à 9ml de lait écrémé stérilisé. Ce
test est surtout intéressant pour différencier les Streptocoques des Lactocoques. Les
Streptocoques fécaux se développent en présence de 0.1% de BM quant à
Streptococcus thermophilus, elle est très sensible à ce colorant (Guiraud, 1998).
e) Détermination du type fermentaire
Ce test permet de classer les bactéries en espèces homo ou héterofermentaires, il
consiste à mettre en évidence la formation de gaz (CO2), il est réalisé en inoculant le germe
étudié dans 10ml de milieu MRS ou M17 bouillon contenant une cloche de Durham. La
présence ou l’absence de gaz dans les cloches après 48h à 37°C d’incubation nous indique le
type fermentaire (Bourgeois et Leveau, 1980 ; Larpent, 1990).
f) Hydrolyse de l’arginine (ADH) :
La mise en évidence de cette enzyme est intéressante pour la caractérisation des bactéries
lactiques. Cette enzyme libère l’ammoniac et la citruline à partir de l’arginine ; ce test
nécessite le milieu Moèller (Harrigan and Mc cance, 1976).
Le milieu d’arginine est obtenu en ajoutant 10g d’arginine. La répartition est faite en tube
profonds stérilisé 15min à 120°C pour chaque souche isolée ensemencé :
-
1 tube témoin : Moèller sans arginine
-
1 tube de bouillon Moèller + arginine.
Les tubes sont incubés à 37°C pendant 48heures, la lecture des résultats se traduit par la
croissance des bactéries à tester sur milieu Moeller sans arginine qui se manifeste par un
85
.
Matériels et méthodes
virage au jaune du milieu du au métabolisme de glucose, tandis que les bactéries à tester sur
milieu Moèller avec arginine, leur développement se traduit par la dégradation de l’arginine et
la libération d’ammoniac qui empêche le virage au jaune, la couleur Leuconostoc devient
violette.
g) La recherche de citratase
La citratase est mise en évidence en ensemençant le milieu Kempler et McKey avec une
culture jeune, les boites de Pétri sont incubées à 37°C pendant 72 h. Les souches dites
citratase (+) sont caractérisées par la formation des colonies de couleur bleue. Cette enzyme
est prépondérante chez Lactococcus lactis subsp lactis et certaines espèces du genre.
h) Production d’acétoine (Acétyl-Méthyl-Carbinol)
Il s’agit d’éliminer par des tests simples, les souches responsables de gros défauts
organoleptiques.
La production d’acétoine est testée sur le milieu « Clark et Lubs » après ensemencement
des souches à tester, puis incubation à 37°C pendant 24h à 48h.
La production de l’acétoine est testée par la réaction de Vogues-Proskauer (VP) et
s’applique de la manière suivante :
Dans un tube à essai, on introduit 1 ml de la culture à tester, on ajoute 0.5 ml de réactif
α-naphtol à 6% dans l’alcool absolu et 0.5 ml d’une solution de soude (NaOH) à 16% dans
l’eau distillée. On agite soigneusement les tubes et on laisse reposer 5 à 10 min à température
ambiante. La production d’acétoine se traduit par l’apparition d’un complexe rose (Zourari et
al., 1992).
i) Profil fermentaire : métabolisme des substrats carbonés
Il s’agit d’apprécier l’aptitude des souches à métaboliser divers composés carbonés en
particulier les sucres. On réalise une galerie d’identification à l’aide d’un milieu de culture
liquide de MRS et M17 sans sucre, le glucose est remplacé par le composé à tester, filtré sur
une membrane et introduit en solution à la concentration finale de 1% en présence du pourpre
de Bromocrésol (BCP) comme indicateur de pH. Avant l’ajout de la culture bactérienne,
celle-ci est centrifugée à 3000 tours / min pendant 10 à 15 min. Le culot est récupéré, puis
recentrifugé une 2ème fois dans l’eau physiologique stérile, puis introduit aseptiquement dans
le tube contenant le milieu MRS et M17 avec un sucre bien déterminé, l’incubation est
effectuée à 37°C pendant 48h.
86
.
Matériels et méthodes
La fermentation d’un sucre donné par la souche bactérienne testée se traduit par la
formation d’acide qui se manifeste par le virage de la coloration violette au jaune.
8. Identification des bactéries lactiques en utilisant le système API
L’identification rapide est possible grâce à l’emploi des galeries biochimiques
d’identification d’API 50 CHL (Ref 50410, BioMérieux, France). Ce dispositif se présente
sous la forme d’une plaque en plastique que l’on utilise selon le mode d’emploi sur le
catalogue (voir annexe).
Ce test permet l’identification des bactéries lactiques jusqu’au stade d’espèce en se
basant sur le profil fermentaire et enzymatique. L’API 50 CHL est un système standardisé
associant 50 tests biochimiques formé de 50 microtubes permettant l’étude de la fermentation
des substrats correspondant à leurs la famille des glucides et leurs dérivés (hétérosides,
polyalcools, acides uroniques). Le premier tube sans principe actif sert de témoin négatif. La
fermentation des 49 sucres se traduit par un virage de la couleur du milieu au jaune.
L’utilisation de la galerie consiste à préparer l’inoculum, l’inoculation des galeries puis
incubation à 37 °C selon les étapes suivantes :
8.1. Préparation de l’inoculum
La souche est cultivée sur le milieu à une température adaptée à sa croissance, après 24h
d’incubation, une culture très dense apparaissant sur le milieu est récupérée et centrifugée à
4000 tours/mn pendant 10 mn.
Le culot est homogénéisé dans 2 ml d’eau distillée, puis centrifugé une seconde fois à
4000 tours/mn pendant 10 mn.
Le culot est suspendu à nouveau dans 2 ml d’eau distillée, un nombre (n) de gouttes de
cette suspension est introduit dans 5 ml d’eau distillée stérile de façon à obtenir une opacité de
2 sur l’échelle de Mc Ferland.
On prélève alors à l’aide d’une pipette pasteur 2n gouttes de la suspension est initiale (2
ml) que l’on introduit dans 10 ml de milieu API 50 CHL.
8.2. Préparation des galeries
Environ 10 ml d’eau distillée sont réparties dans les alvéoles du fond de la boite de la
galerie formé de 5 bandes comprenant chacune 10tubes numérotés (0-9,10-19,30-329,40-49)
la galerie est inoculée en répartissant la suspension bactérienne supplémentée par 2n gouttes à
l’aide d’une pipette pasteur.
87
.
Matériels et méthodes
Les cupules sont remplies avec de l’huile de paraffine, enfin, la galerie est incubée à la
température optimum de croissance du microorganisme étudié.
8.3. Lecture et interprétation
La lecture des galeries est réalisée après 24 et 48h et comparées aux profils standards en
utilisant le logiciel
9. Caractérisation technologique
Trois critères sont à prendre en compte pour les souches lactiques en industrie laitière :
-
La quantité d’acide lactique produite liée au métabolisme fermentaire
-
La vitesse de production de l’acide lactique
-
Production d’enzymes protéolytiques
9-1-Activité protéolytique
Elle a été déterminée selon la méthode de Huggin and Sandine ,1984 et Veullemard et
al. 1986, ce test est basé sur l'hydrolyse de la caséine sur milieu YMA Yeast Milk agar). On
prépare le milieu YMA solide, coulé dans des boites de pétri, après solidification du milieu,
nous avons ensemencé en touches les souches à tester.
L’activité protéolytique se traduit par un halo clair autour de la souche ensemencée en
touche du à la dégradation de la caséine. La mesure de la dimension du halo permet de
quantifier d’une manière relative l’activité protéolytique des souches les unes par rapport aux
autres. Les résultats sont lus et quantifiés après incubation à 37°C pendant 24h.
9-2 Détermination du pH au cours de la fermentation
Les niveaux de pH ont été mesurés pendant la fermentation à 0h, 2h, 4h, 6h, 8h, 24h à
l’aide d’un pH-mètre en utilisant les tampons de pH 4.00 et de pH 7.00 normes décrites par
l’AOAC, (2000).
9-3 Détermination de l’acidité titrable
Principe : Il correspond à la neutralisation de l’acidité totale par une solution de soude
de titre N/9 en présence d’un indicateur coloré phénolphtaléine à 1%
Les mesures de pH et d’acidité titrable devront s’effectuer stérilement, chaque souche à
tester est ensemencée dans un flacon de 100ml de lait écrémé stérile et incubée à 37°C.
Le dosage de l’acidité se fait en versant les 100ml dans un bécher puis on effectue la
mesure de pH. Ensuite on ajoute dans le bécher 3 à 5 gouttes de phénolphtaléine à 1% et on
titre avec de la soude dornic (N/9) jusqu'à ce que la couleur blanche de lait sous agitation vire
88
.
Matériels et méthodes
au rose pale et reste constante, on note alors le volume de la soude (LUCA et REYROLLE,
1989).
Les résultats sont exprimés en degré Dornic (D°), qui traduit l’acidité développée dans
le lait après transformation du lactose en acide lactique selon la formule suivante : acidité
(D°) = le volume de NaOH
10
1D°= 0.1g d’acide lactique dans 1 litre de lait
(Guiraud, 1998).
10. Etude de l’antibiorésistance
Elle permet de déterminer la sensibilité ou la résistance des souches à étudier à certains
antibiotiques en utilisant la méthode de diffusion en milieu solide.
A l’aide d’une pipette pasteur stérile, on prélève un nombre suffisant de colonies qu’on
met dans un tube contenant 10ml d’eau physiologique ; on agite pour obtenir une suspension
bactérienne.
On ensemence par écouvillonnage (à l’aide des écouvillons) sur le milieu MH (Muller
Hinton) ou sur le milieu solide M17ou MRS
Déposer les disques d’antibiotiques à raison de 6 à 7 disques par boite, après incubation
à 37°C pendant 24 à 48H.
La lecture des résultats est basée sur l’existence ou pas de zones d’inhibition, par
convention, nous avons considéré que pour un diamètre inférieur à 15mm la souche est
résistance et pour un diamètre supérieur ou égal à 15 mm la souche est sensible.
11. Etude des interactions entre bactéries lactiques isolées et les bactéries
pathogènes
Les souches pathogènes utilisées ont été procurées au laboratoire de microbiologie de
l’hôpital de la wilaya de Mostaganem et identifiées comme suit :
-
Staphylococcus aureus
-
Salmonella sp
La détection de l’activité antibactérienne des souches lactiques contre les souches
pathogènes est réalisée selon la méthode des puits de Barefoot et Klaenhammer, 1983)
Les bactéries lactiques sont repiquées dans le milieu MRS ou M17 liquide et incubées
pendant une période de 18h à 30°C. Après incubation, une centrifugation réfrigérée (4°c) est
réalisée à 4000 tours/mn pendant 15 mn.
Des puits de 5 mm de diamètre sont creusés stérilement à l’aide d’un emporte-pièce
(cloche de durham) sur la gélose nutritive inoculée au préalable par 0.5 ml de la souche
89
.
Matériels et méthodes
indicatrice (pathogène) et seront remplies avec 10µl du surnageant de culture ou d’extrait
cellulaire. Les boites de pétri sont mises à une température de +4°C/4h pour permettre la
bonne diffusion de la substance antibactérienne. Les boites sont incubées à 37°C et la
présence de zones d’inhibition formées autour des puits est examinée après 24h d’incubation.
Figure N°11 : Schéma récapitulatif du test d’interaction (Barefoot et
Klaenhammer, 1983)
12. Etude des caractères technologiques des bifidobactéries
12.1 La souche de Bifidobacterium
La souche utilisée dans ce travail a été isolée et identifiée à partir d’un yaourt au niveau
du laboratoire de microbiologie alimentaire Es-senia d’Oran (Abdelmalek, 2008)
Dans le cadre de cette étude, la souche est utilisée en culture pure et en culture mixte
(association de Lactobacillus, Streptococcus et la souche probiotique Bifidobacterium)
ensemencés dans le lait de brebis et le lait reconstitué écrémé (enrichie avec 0.5% d’extrait de
levure et de 0.05% de cystéine -HCI), dans le but de connaitre et comparer les performances
de ces souches en culture pure et mixte.
90
.
Matériels et méthodes
La revivification de la souche Bifidobacterium animalis a été faite sur le bouillon MRS-
cystéine (Martin-Diana et al., 2003) incubée à 37°C pendant 24-48h puis ensemencée sur
gélose MRS-cystéine et ré-incubée à 37°C pendant 48 à 72 heures en anaérobiose.
Les bactéries sont de formes bacillaires polymorphes à Gram(+) positif et catalase (–)
négative.
12.2 Préparation de l’inoculum
12.2.1 Préparation de lait reconstitué écrémé
Du lait reconstitué écrémé à été préparé à partir d’une poudre de lait écrémé mélangée
dans de l’eau distillée à 10% (p/v) et autoclavé à 120C° pendant 10min (Martin-Diana et
al, 2003).
12.2.2 Inoculum des Bifidobacterium
Des colonies isolées sur le milieu MRS-Cystéine sont transférées sur le milieu MRSCystéine en bouillon et incubées à 37°C pendant 24h.1ml de cette suspension à été
ensemencé dans 10ml de lait écrémé à 10% (p/v) stérile, additionné de 0.5% (p/v)
d’extrait de levure et de 0.05% (p/v) de Cystéine-HCI et ré-incubé à 37°C pendant 18 à
24h, suivi d’une préculture dans le lait de brebis pasteurisé incubé à 37°C pendant 24h
(Frank et al, 1993).
12-2-3 Inoculum des ferments lactiques
Des cultures jeunes des souches de Lactobacillus delbruekii subp bulgaricus et
Streptococcus thermophilus isolées au préalable à partir du lait de vache ont été repiquées
dans le lait reconstitué écrémé suivi d’une pré culture dans le lait de brebis. L’incubation a
lieu à 42°C durant 48h.
12.3. Etude du pouvoir acidifiant de Bifidobacterium en culture pure dans le lait de
brebis et le lait reconstitué écrémé.
12.3.1. Détermination de l’acidité titrable
L’acidité produite pendant la fermentation à été titrée à 2, 4, 6, 8 et 24h d’intervalle à
37°C à partir d’échantillon fermentés. 10ml est placé dans un bécher en présence de 0.1ml
de phénophtaléine à 1% dans l’alcool à 95% puis titré par la soude N/9 jusqu'au virage au
rose de l’échantillon (la couleur doit persister au moins 10 secondes) l’acidité est exprimée
en degré (D°) (Guiraud, 1998).
91
.
Matériels et méthodes
12.3.2. Détermination du pH au cours de la fermentation
Les niveaux de pH ont été mesurés pendant la fermentation des laits de brebis et
écrémés à 2, 4, 6, 8 et 24h d’intervalle à 37°C à l’aide d’un pH-mètre (Tampon utilisés
pH 4.00 et pH 7.00).
12.4.
Etude des pouvoir acidifiant de Bifidobacterium en culture mixte
Préparation des laits fermentés : (procédé de fabrication des yaourts expérimentaux)
Le ferment est ensemencé dans les laits destinés à la fabrication des yaourts
expérimentaux à un taux de 3% (v/v). Les laits ont été incubés à 42°C jusqu'à l’obtention
d’un pH compris entre 4.2 et 4.7 (pH d’un lait fermenté) environ 4h selon les indications
du tableau N° ci-dessous :
Tableau N°22 : Fiche technique des différentes souches utilisées
Souche mixte
Témoin
Lait de brebis
St + lac +bif
Lac + St
Lait écrémé
St +lac + bif
Lac + St
Température
42°C
42°C
Taux d’ensemencement
3%
3%
L’arrêt de la fermentation est effectué par un refroidissement rapide à 4°C des
échantillons. Enfin les laits fermentés expérimentaux sont conditionnés à 6°C pendant 21
jours (période de post- acidification).
Les analyses physico- chimiques et microbiologiques ont été effectuées en triple
essais, toutes les 2 heures au cours de la fermentation, tandis que durant la phase de postacidification, les analyses sont effectuées hebdomadairement pendant une période s’étalant
sur 21 jours. Le dénombrement de ces bactéries à été faite au cours de ces périodes.
12.5.
Analyse physico-chimique du lait de Brebis
12.5.1. Mesure de l’acidité dornic
L’acidité exprimée en degré Dornic est déterminée par titration de 10ml d’une prise
d’échantillon par la soude Dornic (N/9) en présence d’un indicateur coloré, le phénophtaléine
1% (annexe).
12.5.2. Mesure de pH
La variation des valeurs de pH dans les laits contenant les cultures mixte a été suivie
durant les 2 périodes (fermentation et post-acidification).
92
.
Matériels et méthodes
12.6.
Analyse microbiologique
L’analyse microbiologique consiste à dénombrer essentiellement la flore lactique
probiotique à savoir Streptococcus thermophilus, Lactobacillus bulgaricus et les
Bifidobactérium sur leur milieux spécifiques.
93
Résultats et discussions
Résultats
A partir des 05 échantillons de lait cru de vache, 12 isolats de bactéries lactiques ont été
retenus dont 07 appartenant au genre Streptococcus soit un taux de 58.33% et 05 au genre
Lactobacillus soit 41.67%. Etant donné que notre étude porte sur les espèces impliquées dans
la fabrication de yaourt, les résultats d’isolement et les tests d’identification ont donc ciblé les
deux souches constituant le levain mixte à savoir Lactobacillus bulgaricus et Streptococcus
thermophilus.
Caractéristiques et identification des bactéries lactiques
1-
Pré-identification des souches
1-1 Caractérisation morphologique
a)
Aspect macroscopique
L’observation macroscopique des colonies développées sur le milieu M17 montre que
celles-ci sont de couleur blanche laiteuse, bien rondes à bords lisses et réguliers de petite taille
avec un diamètre entre 0.5 à 1.5mm (figure 12). Par ailleurs, l’examen macroscopique des
cultures obtenues sur milieu MRS nous a permis de retrouver les critères relatifs aux
Lactobacilles, soient des colonies de taille d’environ 1 à 2 mm de diamètre de couleur
blanchâtre à crémeuse, circulaires et régulières avec une surface lisse (figure 14) (Tableau
23).
Tableau N°23 : Résultats des observations morphologiques des bactéries lactiques
spécifiques
b)
Les souches
Aspect morphologique
Streptocoques
Colonies bien rondes
lisses, couleur blanche
laiteuse
Lactobacilles
Colonies à bord
régulier, lisses
blanchâtres à crémeuses
Aspect
microscopique
Sphériques, petite
taille disposées en
paires, en courtes
chainettes
Bâtonnets plus ou
moins longs,
isolés, en paires et
en chaînettes
Diamètre
0.5-1 mm
1-2 mm
Aspect microscopique
L’aspect microscopique après coloration de Gram a révélé la présence de bactéries à
Gram positif avec deux formes de cellules, des coques et des bâtonnets. Les coques
correspondant aux Streptocoques sont disposées en paires ou en courtes chainettes, alors que
les bâtonnets sont plus ou moins longs, isolées, en paires ou en chainettes soit l’aspect typique
des Lactobacilles (Franz et Holzapfel, 2004) (figures 13,15).
94
Résultats et discussions
Aspect macroscopique de la souche
Aspect macroscopique de la souche
de référence isolée du yaourt
isolée du lait cru de vache
Figure N°12 : Aspect macroscopique des souches de Streptococcus (St)
Figure N°13 : Aspect microscopique après coloration de Gram de la
souche de Streptococcus (St) (Gr x100)
95
Résultats et discussions
Aspect macroscopique de la souche
Aspect macroscopique de la souche
de référence isolée du yaourt
isolée du lait cru de vache
Figure N°14 : Aspect macroscopique des souches de Lactobacillus (Lb)
Figure N°15: Aspect microscopique après coloration de Gram de la souche de
Lactobacillus (Lb) (Gr x100)
96
Résultats et discussions
1-2-Caractérisation physiologique et biochimique
a) Identification des souches
L’identification des souches de Streptocoques et de Lactobacilles au stade genre bactérien
a été obtenue par les tests de type fermentaire, d’ADH, de croissance en milieux hostiles (lait
de Sherman de 0.1% et de 0.3%, bouillon hypersalé à 4 et 6%) suivis par le test de la
fermentation des sucres par comparaison aux souches de référence commerciales.
Les résultats obtenus ont montré que tous les isolats de Streptocoques (St) sont de type
homofermentaire, dépourvus de catalase, elles sont sensibles au milieu alcalin (pH de 9.6), ne
poussent ni à 4 ni à 6.5% de NaCl, n’ont pas d’action sur l’arginine et peuvent croître aux
températures de 45°C et 50°C. De plus, aucun de ces isolats ne pousse à 0.1 ou à 0.3% de bleu
de méthylène. Ces souches semblent appartenir à Streptococcus thermophilus Par ailleurs, les
isolats appartenant au groupe des Lactobacilles (Lb) indiquent qu’elles sont également de type
homofermentaire. Le test de croissance à différentes températures nous a permis de
différencier les souches de lactobacilles en bactéries thermophiles pouvant croître à 45°C et à
50°C mais pas à 15°C des mésophiles qui poussent à 15°C mais non à 45°C ou 50°C, elles
sont catalase(-), ne dégradent pas l’arginine et contrairement aux souches de Streptocoques,
elles poussent encore à pH acide de 4.8. Pour la confirmation de nos résultats, une
comparaison a été faite aux souches commerciales de référence isolées des yaourts.
Les figures N° 16, 17, 18, 19, 20, 21, et 22 résument un certain nombre de tests
d’identification des souches lactiques isolées du lait cru de vache.
Témoin
0.1%BM
Témoin
0.3%BM
Figure N°16 : Test de lait de Sherman
à 0.1% et 0.3% Chez les Streptocoques
97
Résultats et discussions
Figure N° 17 : Test du type fermentaire des souches isolées
GL- LA - FR - SA- MN –RF –XL - ML
GL- LA - GA - FR- MN - RA -XL-RB
Figure N° 18 : Profil fermentaire
de la souche Streptocoque
Figure N°19 : Profil
fermentaire de la souche
lactobacille
Figure N°20 : Test d’hydrolyse
d’arginine
FigureN°21 : Test ADH des
souches de Streptocoques
Témoin
Streptocoques
98
Résultats et discussions
Figure N°22 : Test d’ADH de la souche de Lactobacilles
Tableau 24 : Récapitulatif des Caractères physiologiques et biochimiques des souches de
Streptocoques et de Lactobacilles
Caractères
Morphologie
Gram
Catalase
Citratase
Acétoine
Croissance à 15°C
Croissance à45C°
Croissance à 50°C
Type fermentaire
Lait de Sherman0.1%
Lait de Sherman 0.3%
Croissance Na cl 4%
Croissance Na cl 6,5%
pH=4.8
pH=9.6
ADH
Glucose
Lactose
Galactose
Saccharose
Fructose
Mannitol
Xylose
Raffinose
Maltose
Ribose
(+) : réactions positives
Streptocoques
Coque
+
+
+
homo
+
+
+
+
+
(-) : réactions négatives
99
Lactobacilles
Bacille
+
+
+
Homo
+
+
+
+
v
+
-
Résultats et discussions

L’identification des souches bactériennes lactiques au stade de l’espèce selon la
méthode des galeries biochimiques d’identification ou bien la galerie API50CHL (figures
23.24) a montré que l’ensemble des isolats de Streptocoques et de Lactobacilles ont été
identifiées par comparaison aux souches de référence mentionnées dans la clé d’identification
de Bergey (Mathara et al., 2004 ; Lee et al., 2006) comme appartenant aux
espèces Streptococcus thermophilus et Lactobacillus delbrueckii subsp bulgaricus ce qui
confirme les résultats des tests physiologiques et biochimiques (tableau 24).
TableauN°25 : Profils fermentaires des Lactobacilles et des Streptocoques
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
29
30
31
32
33
Les souches
CONTROL(Témoin)
Glycérol
ERYthritol
D ARAbinose
L ARAbinose
RIBose
D XYLose
L XYLose
ADOnitol
β Methyl-D-Xyloside
GALactose
GLUcose
FRUctose
MANnose
SORbose
RHAmnose
DULcitol
INOsitol
MANnitol
SORbitol
Methyl-D-Mannoside
Methyl-D-Glucoside
N-Acetyl-Glucosamine
AMYgdalin
ARButin
ESCulin
SALicin
CELlobiose
MALtose
LACtose
MELibiose
Sucrose
TREhalose
INUlin
Lb
+
+
+
+
+
+
+
+
+
v
+
v
+
+
+
+
v
+
+
100
St
+
+
+
+
+
+
+
+
v
+
v
+
v
+
+
+
+
+
+
+
-
Résultats et discussions
34
35
36
37
38
39
40
41
42
43
44
45
46
47
48
49
MeLeZitose
RAFfinose
Starch
GLYcoGen
XyLiTol
GENtiobiose
D TURanose
D LYXose
D TAGatose
D FUCose
L FUCose
D ARabitoL
L ARabitoL
GlucoNaTe
2-Keto-Gluconate
5-Keto-Gluconate
+
+
+
+
-
Lb : Souches de Lactobacillus
+
v
+
v
-
St : Souches de Streptococcus
(+) : réaction positive (-) : réaction négative (v) : réaction variable
101
Résultats et discussions
Figure N°23 : Profil fermentaire (API50CHL) d’une souche
de Streptococcus thermophilus après 48h d’incubation
Figure N°24 : Profil fermentaire (API50CHL) d’une souche de
Lactobacillus delbruckii subsp bulgaricus après 48h d’incubation
1-3 Caractérisations technologiques
a)- Evolution de pH
L’évolution de pH pendant 24h de fermentation par les souches de Streptocoques et de
Lactobacilles est présentée dans le tableau suivant N°26 :
102
Résultats et discussions
Tableau N° 26: Evolution du pH des souches lactiques isolées
Streptococcsus thermophilus
Lactobacillus bulgaricus
0H
6.5
6.5
2H
5.9
4H
5.7
5.6
6H
5.6
4.8
8H
5.5
4.5
24H
5.2
4.5
pH
6.0
7
6
5
4
3
Streptococcsus
thermophilus
2
Lactobacillus bulgaricus
1
0
0H
2H
4H
6H
8H
24H
Temps
Figure N°25 : Evolution du pH en fonction du temps chez Streptococus
thermophilus et Lactobacillus bulgaricus
L’évolution du pH durant 24h de fermentation par les souches est représentée par la
figure N° 25.
Les valeurs de pH atteinte après 4h de fermentation chez les souches de Streptococus
thermophilus et Lactobacillus bulgaricus sont de l’ordre de 5.7 et 5.6 respectivement,
cependant après 24h de fermentation les valeurs sont nettement différentes elles sont de
l’ordre de 5.5 et 4.5 respectivement.
103
Résultats et discussions
b) Evolution d’acidité titrable
L’évolution de l’acidité exprimée en degré dornic (D°) au cours de 24h de fermentation
est présentée dans le tableau qui suit N° 27.
Tableau N° 27 : Evolution de l’acidité titrable (°D) des souches lactiques
Streptococcsus thermophilus
Lactobacillus bulgaricus
0H
40
40
2H
52
50
4H
74
80
6H
78
85
8H
79
90
24H
79
90
°D
100
90
80
70
60
50
Streptococcsus
thermophilus
40
30
Lactobacillus
bulgaricus
20
10
0
0H
2H
4H
6H
8H
24H
Temps
Figure N° 26 : Evolution de l’acidité titrable (°D) en fonction du temps chez
Streptococus thermophilus et Lactobacillus bulgaricus
Les valeurs portées sur le tableau N°27 représentent l’acide lactique produit par les
souches S. thermophilus et L. bulgaricus. L’évolution des teneurs en acidité est inversement
proportionnelle par rapport à ceux du pH. Après 02 h de fermentation, c’est l’espèce de
Streptococcus thermophilus qui produit plus d’acide lactique comparativement à
104
Résultats et discussions
Lactobacillus bulgaricus soit une différence de 2°D, cependant, la production d’acide lactique
a tendance à devenir plus importante chez. L.bulgaricus que S.thermophilus à partir de 04 h
de fermentation. La différence des concentrations en acide lactique chez les deux espèces se
poursuit durant toute la période d’essai mais à une vitesse réduite car cela coïncide
vraisemblablement avec les phases de ralentissement de la croissance et la phase de déclin.
C’est ainsi qu’après 24 h de fermentation les teneurs en acide lactique exprimées en degré
Dornic sont de l’ordre de 79 et 90 °D chez S.thermophilus et L.bulgaricus respectivement
c)Activité protéolytique
Les résultats d’hydrolyse des protéines par les souches lactiques isolées et cultivées sur
le milieu YMA sont représentés dans le tableau N°28. La lecture des résultats consiste à
mesurer les diamètres des halos clairs autour des colonies bactériennes qui traduisent une
activité protéolytique. On constate que l’ensemble des isolats des bactéries lactiques ont été
capables de se développer sur le milieu YMK, se traduisant par l’apparition de zones claires
autour des colonies comme le montre la figure 27, néanmoins une faible activité protéolytique
a été notée chez les Streptocoques par rapport aux Lactobacilles. Les valeurs du diamètre des
zones d’hydrolyse varient 8 à 11 mm et de 15 à 22 mm chez S. thermophilus et L. bulgaricus
respectivement.
Tableau N°28: Activité protéolytique des espèces lactiques sur milieu YMK
Diamètre (mm)
Code Souches
Evaluation
de
protéolyse
Strp
Streptococcus thermophilus
8 à 11
++
Lb
Lactobacillus bulgaricus
15 à 22
+++
Figure N° 27: Zones claires traduisant les activités protéolytiques de S.thermophilus (à
gauche) et L.bulgaricus (à droite)
105
la
Résultats et discussions
d) Antibiorésistance
L’évaluation de la sensibilité ou de la résistance des souches lactiques isolées vis a vis
des antibiotiques testés sont regroupés dans le tableau N°29. Il ressort à travers ces résultats
que les deux espèces lactiques sont sensibles au Nitroxolamine et à la Pénicilline mais
résistantes vis-à-vis de la Tétracycline et d’Oxacyline. Cependant leur comportement diffère
par rapport à l’Erytromycine et à la Colistine, S.thermophilus étant résistant au premier et
sensible au second, alors que L. bulgaricus est sensible au premier et résistante au second
(Figures 28 et 29).
TableauN°29 :Evaluation de la sensibilité des souches vis-à-vis
des antibiotiques
utilisés.
Les
souches
Streptococcus thermophilus
Antibiotiques
Lactobacillus
bulgaricus
Strp
Erythromycine
Colistine
Nitroxolamine
Tetracycline
Oxacyline
R
S
S
R
R
Lb
S
R
S
R
R
Penicilline
S
S
Figure N°28 :Antibiogramme de la
souche Lactobacillus bulgaricus
Figure N°29 : Antibiogramme de la
souche Streptococcus thermophiIus
106
Résultats et discussions
e) Interaction bactérienne
La détection de l’activité antibactérienne des souches lactiques spécifiques du yaourt
contre les souches pathogènes Staphylococcus aureus et Salmonella sp réalisée par la
méthode des puits se traduit par l’apparition d’une zone d’inhibition sous forme d’un halo
clair autour des puits (Figures N°30 et 31). Les diamètres des zones d’inhibition varient de 7 à
12 mm en moyenne pour S.aureus contre 6 à 8 mm en moyenne pour Salmonella sp, alors
que ceux obtenus avec l’espèce L.bulgaricus, les valeurs de diamètre sont de l’ordre de 8 à 12
mm et 6 à 9 mm en moyenne pour respectivement S.aureus et Salmonelle sp.
107
Résultats et discussions
(A)
(B)
Figure N° 30 : Inhibitions obtenues par la méthode de Barefoot (1983) par les souches de
S. thermophilus contre S.aureus (A) et Salmonella sp (B).
Figure N° 31 : Inhibitions obtenues par la méthode de Barefoot (1983) par les souches de
L.bulgaricus contre S.aureus (A) et Salmonella sp (B).
108
Résultats et discussions
1-4 Analyse physico-chimique du lait de brebis
Tableau 30: Caractéristiques physicochimiques du lait de brebis pasteurisé
Paramètres
pH à 20°C
Lait
de
brebis
pasteurisé
6,70
Normes
(Pellegrini et al., 1987 6,5 - 6,85
et FAO, 1995)
Acidité Titrable
Matière grasse
Matière sèche
23,5°D
52,4g/l
173,50 g/l
22 – 25°D
7.1%
18,3%
2-Aptitude technologique des bifidobactéries
En vue de connaitre les performances de nos souches, nous avons procédé à
l’association en culture mixte des bactéries lactiques isolées au préalable à partir du lait de
vache Streptococcus thermophilus et Lactobacillus bulgaricus à la souche probiotique
Bifidobacterium animalis dans le lait de brebis pour la fabrication d’un lait fermenté type
yaourt. Un autre essai a été réalisé avec Bifidobacterium animalis en culture pure dans le lait
reconstitué écrémé enrichie avec 0,5 % d’extrait de levure et de 0,05% de cystéine-HCL, ceci
afin de comparer et d’estimer les performances technologiques de cette souche.
Figure N°32 : Observation microscopique des formes (Y, V) de Bidobacterium
animalis (Gr x 100)
2.1- Étude du pouvoir acidifiant et du pH chez Bifidobacterium en culture pure dans le
lait de brebis et dans le lait écrémé enrichie
2.1.1 Mesure du pH et l’acidité Dornic de Bifidobacterium dans le lait de
brebis et le lait écrémé enrichi
L’évolution des valeurs de pH dans le lait de brebis et le lait écrémé enrichi est
caractérisée par une légère baisse de 6.5 à 6 soit une différence de 0.5 unités pH après 8
109
Résultats et discussions
heures de fermentation. Cependant après 24 heures, le pH diminue davantage atteignant les
valeurs 4.7 et 4.9 dans le lait écrémé enrichi et le lait de brebis respectivement. Inversement,
les teneurs en acidité Dornic augmentent légèrement de 40°D à 52°D après 08 heures et
atteignent 72°D après 24 heures de fermentation dans le lait écrémé enrichi, alors que dans le
lait de brebis, la teneur atteinte en fin de fermentation est de 69°D (Tableau N°31).
Tableau N°31: Résultats du pH et de l’acidité de Bifidobacterium animalis
Lait écrémé
enrichi
Lait de
brebis
Temps
0H
2H
4H
6H
8H
24H
Acidité (D°)
pH
Acidité (°D)
pH
40
40
45
45
52
72
6.5
6.5
6.4
6.3
6
4.7
40
40
52
52
54
69
6.5
6.5
6.4
6.4
6
4.9
80
70
60
°D
50
lait écrémé enrichi°D
40
Lait écrémé enrichi pH
30
Lait de Brebis°D
20
Lait de Brebis Ph
10
pH
0
0H
2H
4H
6H
8H
24H
Temps
Figure N°33 : Cinétique d’évolution d’acide (D°) et du pH chez Bifidobacterium
animalis
110
Résultats et discussions
2-2.Étude du pouvoir acidifiant de B.animalis en culture mixte avec (L. bulgaricus
et S. thermophilus) dans le lait de brebis et le lait reconstituée écrémé
L’étude du pouvoir acidifiant de Bifidobacterium animalis dans les produits fermentés
en culture mixte, associée avec Lb. delbrueckii subsp bulgaricus (Lb) et S.thermophilus(Strp)
dans le lait reconstitué écrémé et le lait de brebis conservé à 6°C pendant 21jours (0-4h durée
de fermentation et 7-21jours durée de post-acidification a été étudiée et les résultats sont
présentés dans le tableau suivant N°32.
On constate que l’évolution des valeurs de pH semble s’abaisser davantage chez le
témoin constitué par uniquement par S.thermophilus et Lactobacillus bulgaricus, les valeurs
atteintes après 04 heures de fermentation sont de l’ordre de 5.6 et 5.5 dans respectivement le
lait fermenté de brebis et le lait fermenté reconstitué écrémé.
Cependant en associant la souche probiotique de Bifidobactérium aux deux souches de
bactéries lactiques, on remarque que les valeurs de pH enregistrées sont beaucoup plus basses
durant la période de post-acidification par rapport au témoin et cela quelque soit la nature du
lait.
Les valeurs moyennes notées après 21 jours de conservation sont de l’ordre de 4.4 et 4.5
dans respectivement le lait fermenté de brebis et le lait fermenté reconstitué écrémé.
Etant donné la relation inversement proportionnelle entre la variation du pH et celle de
l’acidité Dornic, les résultats mentionnés dans le tableau N°32 indiquent que les plus hautes
teneurs en acidité ont été obtenues en associant la souche de Bifidobacterium aux deux
espèces lactiques soient des valeurs moyennes de l’ordre de 112 et 109°D dans les laits
fermentés respectifs de brebis et celui reconstitué écrémé.
111
Résultats et discussions
Tableau N°32: Evolution du pH et du pouvoir acidifiant de Bifidobacterium en
culture mixte
Témoin
Lait
Souche mixte
fermenté Lait
de brebis
D°
fermenté Lait
reconstitué écrémé
pH
D°
fermenté Lait
de brebis
pH
D°
fermenté
reconstitué écrémé
pH
D°
pH
0H
39.33
6.5
35
6.6
39
6.5
40
6.5
4H
76.66
5.6
77.66
5.5
50
6.1
50
6.0
7J
83.33
5.3
91.33
5.1
90
5.3
80
5.5
14J
91.66
5.1
93
5.0
95
4.6
94
5
21J
102
4.7
96
4.6
112
4.4
109
4.5
1-Souche mixte: S.thermophilus + L.bulgaricus +Bifidobacterium
2-Souche témoin: S.thermophilus + L.bulgaricus
°D
120
Témoin Lait fermenté
de brebis D°
100
80
Témoin Lait fermenté
reconstitué écrémé D°
60
40
Souche mixte Lait
fermenté de brebis °D
20
Souche mixte Lait
fermenté reconstitué
écrémé D°
0
0H
4H
7J
14J
21J
Temps
Figure N°34 : Evolution d’acide lactique (D°) chez les Bifidobactérium en culture mixte
112
Résultats et discussions
pH
7
6
Témoin Lait
fermenté
de
brebis pH
5
Témoin Lait fermenté
reconstitué écrémé
pH
4
3
Souche mixte Lait
fermenté
de
brebis pH
2
1
Souche mixte Lait
fermenté reconstitué
écrémé pH
0
0H
4H
7J
14J
21J
Temps
Figure N°35 : Evolution du pH chez les Bifidobacterium en culture mixte
2.3 Evolution de la flore lactique et des bifidobacterium :
Selon les résultats mentionnés dans le tableau N°33, on remarque d’une manière
générale que le nombre des bactéries lactiques (Lactobacillus bulgaricus et Streptococcus
thermophilus) constituant le témoin est beaucoup plus important lorsqu’elles sont cultivées
dans le lait de brebis contrairement au lait reconstitué écrémé.
Le nombre des Streptocoques et des lactobacilles enregistré dans le lait de brebis après
02 heures de fermentation est de 58.104UFC/ml et 42.104UFC/ml respectivement contre
49.104UFC/ml et 35.104 UFC/ml dans le lait reconstitué écrémé.
Le nombre des deux espèces lactiques continue à augmenter dans les deux types de lait à
des vitesses variables, mais globalement les différences en faveur du lait de brebis sont
maintenues pratiquement durant toute la période de fermentation et de post-acidification.
En associant la souche probiotique de Bifidobacterium aux bactéries lactiques (souches
mixtes), les mêmes constatations ont été observées à savoir une prédominance des
Lactobacilles, des Streptocoques et des bifidobactérium dans le lait de brebis par comparaison
au lait reconstitué écrémé. Les valeurs notées après 02 heures de fermentation sont de l’ordre
de 160.104UFC/ml, 50.104UFC/ml et 13.104UFC/ml dans le lait de brebis pour
respectivement les Streptocoques, les Lactobacilles et les bifidobactérium contre les valeurs
113
Résultats et discussions
de 49.104UFC/ml, 40.104UFC/ml et 11.104UFC/ml notées dans le lait reconstitué écrémé. On
s’aperçoit également que durant toute la période de fermentation le nombre des espèces de
Lactobacilles et de Streptocoques étant plus important lorsqu’elles sont cultivées en
association avec la souche de bifidobactérium que lorsqu’elles sont seules dans le témoin.
Par ailleurs, il faut noter que dans les deux lots au-delà du 7 em jour de conservation, les
nombre moyen des différentes espèces diminuent particulièrement les Streptocoques à cause
de l’acidité excessive développée dans les laits fermentés.
Tableau N° 33: Evolution de la flore lactique et des Bifidobacterium
(N.104)
Témoin
Lait fermenté de
brebis
Souche mixte
Lait fermenté Lait fermenté de Lait fermenté
reconstitué
brebis
reconstitué
écrémé
écrémé
2H
Strp : 58
Lb : 42
49
35
4H
Strp : 173
Lb : 138
135
181
7J
Strp : 61
Lb : 580
99
280
14J
Strp : 420
Lb : 480
81
348
21J
Strp : 16
Lb : 500
41
250
Strp : 160
Lb : 50
Bif : 13
Strp : 200
Lb : 200
Bif : 238
Strp : 80
Lb : 300
Bif : 125
Strp : 200
Lb : 300
Bif : 79
St1 :54
Lb : 180
Bif : 39
114
49
40
11
140
175
118
70
200
98
50
150
68
25
90
28
Résultats et discussions
UFC/ml
600
Témoin Lait fermenté de
brebis Strp
500
400
Témoin Lait fermenté de
brebis Lb
300
Témoin Lait fermenté
reconstitué strep
200
100
Témoin Lait fermenté
reconstitué Lb
0
2H
4H
7J
14J
21J
Temps
Figure N°36: Evolution de la flore lactique
UFC/ml
300
Souche mixte lail
fermenté de brebis Strp
250
Souche mixte lait
fermenté de brebis Lb
200
Souche mixte lait de
brebis Bif
150
100
Souche mixte lait
fermenté reconstitué
écrémé Strp
50
Souche mixte Lait
fermenté reconstitué
écrémé Lb
0
2H
4H
7J
14J
21J
Temps
Souche mixte Lait
fermenté reconstitué
écrémé Bif
Figure N°37: Evolution de la flore lactique et des Bifidobacterium en souche mixte
115
Résultats et discussions
UFC/ml
Témoin Lait fermenté de brebis
Strp
600
Témoin Lait fermenté de brebis
Lb
Témoin Lait fermenté
reconstitué strep
500
Témoin Lait fermenté
reconstitué Lb
400
Souche mixte lail fermenté de
brebis Strp
Souche mixte lait fermenté de
brebis Lb
300
Souche mixte lait de brebis Bif
200
Souche mixte lait fermenté
reconstitué écrémé Strp
Souche mixte Lait fermenté
reconstitué
écrémé Lb
100
Souche mixte Lait fermenté
reconstitué
écrémé Bif
0
2H
4H
7J
14J
21J
Temps
Figure N°38 : Evolution de la flore lactique et des Bifidobacterium
116
Résultats et discussions
Discussion
1. Isolement et identification des souches lactiques
Sur le plan expérimental, cette étude a été entamée par l’isolement des bactéries
constituants le levain du yaourt Streptococcus thermophilus et Lactobacillus bulgaricus à
partir du lait cru de vache. De nombreux travaux de recherche ont été menés dans ce sens
notamment ceux de Cheriguene et al., 2006, Chograni et al ., 2008. L’isolement de ces
bactéries nécessite certaines conditions liées à leurs exigences nutritionnelles, ce qui
nécessite l’emploi de milieux de cultures spécifiques, en plus d’un atmosphère
d’anaérobiose (Pilet et al., 2005). Plusieurs facteurs sont importants lors de l’isolement de
Streptococcus thermophilus et Lactobacillus delbruckii subsp bulgaricus, parmi les quels
des conditions physico-chimiques favorables et un milieu de culture adéquat (facteurs
nutritionnels). La condition d’anaérobie pour les Lactobacilles est assurée par une jarre et
une bougie.
Les milieux de culture utilisés étant le MRS acétique pour les Lactobacilles et le M17
pour les Streptocoques.
L’identification phénotypique conventionnelle basée sur l’étude des principaux
caractères
morphologiques
(observations
macroscopiques
et
microscopiques),
biochimiques et physiologiques nous ont permis de déterminer les deux espèces dominée
relativement par Lactobacillus bulgricus ( %).
A l’échelle macroscopique, les souches de L.bulgaricus donnent sur milieu MRS solide
des colonies bombées, circulaires, à surface lisse et de couleur blanche (Terzaghi et
Sandine, 1975). L’aspect microscopique des souches après coloration de Gram a révélé des
bacilles associés en paires ou en courtes chaines, à Gram(+), ces résultats sont en accord a
ceux de Klein et al., 1998 ; Axelsson, 2004 ; Hammes et Hertel,2006 ; Tabasco et al.,2007.
Sur milieu M17, ont été révélées des colonies irrégulières, érodées, de couleur crème.
L’observation après coloration de Gram indique qu’il s’agit de coques ovoïdes à Gram (+)
disposées en paires ou en chainettes (Novel, 1993).
L’identification des souches basée sur les tests biochimiques et physiologiques indiquent
que les Streptocoques sont dépourvus de toute activité catalase, sont homofermentaires et
capables de pousser à température élevée, elles fermentent la majorité des sucres sauf le
ribose, le xylose, le mannitol et l’inuline. Par ailleurs, l’identification des Lactobacilles a
montré qu’ils sont dépourvus de catalase, de type homofermentaires, thermophiles, ne
117
Résultats et discussions
fermentent pas l’arabinose, le xylose, le mannitol et l’inuline. Ces résultats sont analogues
à ceux rapportés par Leveau et Bouix., 1991.
2. Activité protéolytique
L’activité protéolytique à été estimée par la culture des souches dans le milieu Y.M.K
(Yeast Milk Agar) solide et mesure la croissance, les souches sont ensemencées en touche.
La protéolyse se traduit par l’apparition d’un halo clair autour des souches ensemencées
après24h d’incubation due à la dégradation de la caséine.
La mesure de la dimension du halo permet de quantifier d’une manière relative l’activité
protéolytique des souches. D’après les résultats obtenus de l’activité protéolytique, on
remarque que les Lactobacilles ont un pouvoir protéolytique élevé, contrairement aux
Streptocoques. Ces résultats sont compatibles à ceux de Cheriguene et al., 2007 et de
Chougrani et al., 2008. Cependant, l’activité protéolytique des souches lactiques isolées
est assez faible
L’action protéolytique des bactéries lactiques dans les produits laitiers améliore
considérablement leur qualité organoleptique. Selon Desmazeaud, (1992), les enzymes
protéolytiques des bactéries lactiques succèdent à l’action de la présure sur le caillé en
catalysant les réactions conduisant à des précurseurs pour de nombreux produits de flaveur
et d’arôme durant l’affinage de certains fromages. La part des enzymes protéolytiques des
bactéries lactiques durant l’affinage est beaucoup plus importante dans certains types de
fromage comme le Comté, contrairement au fromage de type Saint-Paulin où c’est l’action
de la présure qui est dominante (Lenoir et al., 1983). Par ailleurs, le choix des souches
microbiennes est un facteur important, c’est le cas des Streptocoques organismes
dominants des levains lactiques dont l’aptitude à la protéolyse est très variable car celle-ci
influe non seulement sur les proportions de peptides et d’acides aminés libres du fromage
affiné, mais aussi sur les risques du développement d’amertume (Lenoir et al., 1983 ;
Johnson et al., 1995).
L’activité protéolytique a été observée chez l’ensemble des souches lactiques isolées
S.thermophilus et L.bulgaricus. Les bactéries lactiques du yaourt possèdent des enzymes
protéolytiques de nature différente (protéases, péptidases)(Desmazeaud, 1996). Cependant
cette activité protéolytique reste relativement faible par comparaison aux espèces lactiques
impliquées dans la fabrication de certains fromages, le cas de Lactococcus lactis subsp
lactis (Griponet et al., 1975 ; Salvadori, 1988 ; Novel, 1993).
118
Résultats et discussions
3. Activité antibactérienne
Les bactéries lactiques jouent un rôle fondamental dans l’inhibition des flores non
lactiques, dont certaines sont pathogènes ou nuisibles à la qualité des aliments
(Desmazeaud, 1998). Les deux souches lactiques Streptococcus thermophilus et
Lactobacillus bulgaricus sont connues également par leur pouvoir dans l’acidification, les
processus d’interaction entre elles de façon symbiotique leur permettent d’inhiber la
croissance des autres micro-organismes par la production des composés antimicrobiens tels
que les bactériocines jouant un rôle dans la conservation des produits laitiers tels que le
yaourt.
Le test d’inhibition réalisé par la méthode des puits a montré que les souches lactiques
du yaourt S.thermophilus et L. bulgaricus reconnues par leur pouvoir acidifiant important,
possèdent un effet bactériostatique voir bactéricide vis-à-vis des germes pathogènes testés.
Vaughan et al., (1994) démontrent que les bactéries lactiques isolées du lait cru de vache
inhibent la croissance de nombreux germes pathogènes parmi les quels Staphylococcus
aureus. En effet contrairement à Salmonella sp, un meilleur effet inhibiteur a été obtenu
contre S.aureus par les deux souches lactiques. Selon Onda et al., (2003), les bactéries
pathogènes à Gram (+) sont généralement plus sensibles à l’effet inhibiteur exercé par les
bactéries lactiques en produisant des bactériocines pouvant perturber les fonctions
cellulaires au niveau de la membrane cytoplasmique. Des résultats similaires ont été
rapportés par Aymerich et al., (2000).Cependant, Song et Richard, (1997) ont montré que
Listeria sp bactérie à Gram (+)présente une résistance contre certaines bactériocines à
cause de la différence dans la composition de la membrane cytoplasmique par rapports aux
bactéries sensibles. Par ailleurs, selon Thuault, (1990), l’inhibition exercée vis-à-vis des
germes pathogènes serait plus prononcée en présence de deux acides organiques dans le
milieu, l’acide lactique et l’acide acétique. Dans les travaux rapportés par Medouakh et al.,
(2010), il a été montré que l’effet inhibiteur des souches de Lactobacilles sélectionnées visà-vis de l’espèce pathogène Hélicobacter pylori était du dans la majorité des cas à l’acide
lactique produit. Cette faculté de produire l’acide lactique par les lactobacilles en agissant
comme inhibiteur de la croissance d’autres bactéries pathogènes a été mis en évidence par
de nombreux auteurs ( Lorca et al., 2001 ; Budde et al., 2003). Enfin, la production de
peroxyde d’hydrogène dans certaines conditions pourrait inhiber certaines souches (Premi
et Bottazi, 1972).
119
Résultats et discussions
4. Test d’antibiorésistance
La pénicilline s’avère être l’antibiotique le plus actif sur les bactéries lactiques. Sa
présence à la concentration de 0.01 UI/ml dans un milieu de culture provoque le
ralentissement de l’acidification, alors qu’à la concentration de 0.1 à 0.2 UI/ml,
l’acidification est complètement arrêtée (De Roissart, 1986). ). Selon Chopard et al., 2001,
les souches de Streptococcus thermophilus présentent une grande sensibilité vis-à-vis la
famille des bétalactamines en général et la pénicilline en particulier. Globalement, des
résultats similaires ont été rapportés par la bibliographie particulièrement dans les travaux
de Tamime et al., 1983 et Chougrani et al., 2008.
En revanche, selon Avril et Plaisance, (1980), l’apparition de souches de Streptococcus
résistantes à l’action des antibiotiques utilisées classiquement comme les macrolides et
certains bétalactamines devrait exiger une surveillance très attentive de ces cas de
résistance. Par ailleurs, la sensibilité des souches lactiques aux antibiotiques constitue un
réel problème pour l’industrie de transformation laitière à cause de la présence de résidus
d’antibiotiques dans le lait suite aux traitements thérapeutiques des troupeaux laitiers.
Notons également que la présence de ces résidus et la résistance des souches aux
antibiotiques peut également entraîner des risques pour la santé publique comme les
allergies, les risques de toxicité de certains antibiotiques et le phénomène résistance que
pourraient acquérir certains germes pathogènes.
5. Traitement de lait de brebis
Quelque paramètres physicochimiques du lait de brebis ont été mesurés à savoir le pH,
l’acidité titrable, la matière grasse et l’extrait sec selon les normes de l’AOAC (2000).
Les résultats obtenus sont indiqués dans le tablau30.
Il apparait que l’acidité titrable mesurée est légèrement faible et n’excèdent pas 23.5°D.
Quant a la valeur de pH, elle a était estimé a 6.70.
On observe aussi que le lait de brebis renferme 17.35% d’extrait sec, ainsi qu’un taux de
matiere grasse de 5.24%.
Les valeurs de pH, l’acidité titrable, la matière grasse et l’extrait sec ; que nous avons
trouvez, concordent avec celles déjà rapportées pour le lait de brebis étudié par Chougrani
et al.,(2008).
120
Résultats et discussions
L’importance variabilité observée et obtenue dans notre échantillon de lait de brebis et les
normes dictés par (Revemal, 1982 ; Pellegrini et al., 1987 et FAO,1985) révèle qu’ils
existent certains facteurs influant sur sa composition et ceci peut être expliqué par : la
nature de l’aliment ingéré, conditions climatiques, la races, l’état physiologique de
l’animal, de même que la méthode de dosage utilisée.
6. Cinétique d’acidification des souches lactiques isolées
Globalement, les deux souches spécifiques du yaourt, L.bulgaricus et S.thermophilus
sont caractérisées par un fort pouvoir acidifiant. Cette acidité développée résulte
inéluctablement de la fermentation par voie homolactique du lactose constitutive du lait en
le transformant en acide lactique. . Ce fort pouvoir acidifiant est le résultat de l’effet
symbiotique entre Lactobacillus.bulgaricus et Streptococcus.thermophilus. En effet selon
Luquet et Corrieu, (2005), les souches de Streptococcus thermophilus ont une faible
activité protéolytique, c’est pourquoi leur pouvoir acidifiant reste parfois limité
lorsqu’elles sont cultivées en culture pure à cause de la faible teneur en peptides et en
acides aminés nécessaires pour le démarrage de leur croissance. L’industrie laitière fait
appel
aux
cultures
mixtes
afin
de
pallier
à
ce
problème
en
combinant
Lactobacillus.bulgaricus subsp bulgaricus et Streptococcus.thermophilus (Roy, 2005).
Des résultats similaires du pouvoir acidifiant de certaines souches de Streptococcus
thermophilus isolés de différents laits fermentés Algériens ont été obtenus par Slimane et
al., (2010). Par ailleurs Medouakh et al., ( 2010) ont pu isolés 14 souches de Lactobacilles
dont Lactobacillus delbrueckii sp bulgaricus à partir de différents laits, ayant toutes un
pouvoir acidifiant important avec quelques variations d’une souche à l’autre à l’intérieur de
la même espèce. Les valeurs atteintes sont conformes aux normes admises et analogues à
celles rapportées par William et al. (1984) et Fezel, (1997).
7. Aptitude technologique des bifidobactéries
Les propriétés les plus importantes pour l'utilisation commerciale des ferments lactiques
composée de souches probiotiques incluent la croissance et l'acidification rapide du lait, et
la bonne tolérance à l’acidité et à l'oxygène (Rasic et kurmann, 1983).
De même, il est important de considérer les caractéristiques des produits crus, la sécurité
du produit, la capacité d'exercer un effet bénéfique et les caractéristiques désirées du
produit final (Gomes et Malcata, 1998).
121
Résultats et discussions
Les sélections des souches afin de disposer d’un ferment lactique qui permette d’obtenir
un lait fermenté à caractéristiques organoleptiques bien définies sont orientés vers des
souches de Streptococcus et Lactobacillus (pour leur pouvoir acidifiant, pouvoir
protéolytique, activité aromatique et la production des exopolysaccharides) (Pernoud et al.,
2005).
Les souches de Bifidobacterium animalis ( subsp. animalis ou subsp. lactis) sont les
plus utilisées dans la production des laits fermentées au caractères probiotiques (Masco et
al., 2005), parce que ces deux sous-espèce sont connus pour être relativement oxygène
tolérantes (Meile et al., 1997 ; Masco et al., 2004).
De nombreux paramètres influencent la croissance des bifidobacteries dans le lait.Parmi
ces paramètres on a : la température de croissance, le lait utilisé, l’état physiologique
des souches utilisé et leur concentration et les ingrédients ajouté (par ex. les facteurs
bifidogènes).
8. Cinétique d’acidification et croissance de Bifidobacteium animalis dans le lait
reconstitué écrémé enrichie et dans le lait de brebis en culture pure
Plusieurs auteurs ont constaté que le lait et ses dérives ne constituent pas un milieu
optimal de croissance pour les bifidobactéries (Murti et al., 1992; Zbikowski et
Ziajka,1986:Rasic et Kurmann, 1983).
La fermentation du lait par B.animalis conduit à la production d’une acidité qui
détermine les propriétés technologiques de cette bactérie. En revanche la production de
l’acidité dépend de plusieurs paramètres tels que la température d’incubation, l’état
physiologique de la bactérie, la concentration de l’inoculum et le lait utilisé (Hadadji,
2007).
La croissance de Bifidobacterium animalis dans le lait écrémé reconstitué est stimulée
par l’addition au milieu de (0,5%) d’extrait de levure et de (0,05%) de la cystéine. L’extrait
de levure est considéré comme un facteur bifidogène qui stimule la croissance des
bifidobacteries (Roy et al., 1990). La cystéine est un agent réducteur et est un acide aminé
essentiel exigé pour la croissance des bifidobactéries (Ravula et Shah, 1998). Cet
ingrédient peut être utilisé dans la production des laits fermentés probiotiques. Guler-Akın
et Akın (2007), ont produit un lait fermenté probiotique (bio yogourt) à partir du lait de
chèvre en utilisant les ferment du yaourt (St. thermophilus et L.delbrueckii subsp.
bulgaricus) et des probiotiques (L. acidophilus, Bifidobacterium bifidumBB12 et
Lactobacillus paracasei subsp. casei), avec ou sans l'addition de cystéine (0,5%).
122
Résultats et discussions
Ces auteur ont constaté que la concentration des bifidobactéries est plus fort dans les
bioyogourt complétés avec de la cystéine que dans bio-yogourt sans la cystéine.
Le pH atteint la valeur de 4.9 au bout de 24H pour le lait de brebis alors qu’il est de 4.7
pour le lait écrémé enrichie, soit respectivement une concentration d’acidité de 69°D et de
72°D.
La production d’acide par la souche Bifidobacterium dans le lait écremé à37°C
atteint45°D après 6h, 52°D après 8H et72°D après24H
La production d’acide par la souche Bifidobacterium dans le lait de brebis à37°C
atteint52°D après 6h,54°D après 8H et 69°D après24H
Ceci s’explique par le taux élevée en protéines dans lait de brebis (61,5g/L),Car les
bifidobactéries ont une activité protéolytique très faible pour dégrader les protéines du lait
comparé de celle des bactéries lactiques (Shihata et Shah, 2000). En effet, Bifidobacterium
diminue lentement le pH du lait et sa croissance est lente et ceci peut etre due aux
substances azotés difficilement assimilable (Hadadji, Bensoltane, 2006 ;Mahi et al.,2006).
Plus récemment, différentes hypothèses ont été proposées pour expliquer le
comportement des bifidobactéries dans le lait de brebis. Certaines d’entre elle elles
s’appuyant sur la concentration plus élevée de β-lactoglobuline, α-lactalbumine et des
complexes de vitamines B (acide pantothénique, biotine et la riboflavine) (Gomes et
Malcata, 1998 ; Kehagias et al., 2008). Ces composés sont considérés comme des bons
facteurs de croissances pour les bifidobactéries (Petschow et Talbott, 1990 ; 1991 ; Ibrahim
et Bezkorovainy, 1994 ; Poch et Bezkorovainy, 1988). Malgré ça, le suivi de l’évolution de
l’acidité titrable a montré un une vitesse d’acidification très lent dans les deux laits
fermentés. Cette faible acidification par lesBifidobacterium en culture pure à été signalé
par plusieurs auteurs (Bennama, 1999; Samona et al., 1996 ; Mahi et al., 2006; Chekroune
et al., 2006 ; Hadadji et Bensoltane , 2006).
Ceci peut être attribué au fait que les bifidobactéries produisent deux molécules d’acides
lactiques et trois molécules d’acides acétiques à partir de deux molécules de glucose
(DeVries et Stouthamer, 1968). Il arrive même que le pyruvate soit clivé en acide formique
et en acétyle-1-phosphate plutôt qu'en acide lactique (Ruas-Madiedo et al., 2005).
123
Résultats et discussions
9. Cinétique d’acidification et croissance de Bifidobactérium animalis dans le lait
reconstitué écrémé enrichie et dans le lait de brebis en culture mixte
Les résultats signalés dans les deux types de lait (écrémé enrichi et de brebis)
confirment que les Bifidobacteriums sont des faibles producteurs d’acide lactique
comparativement aux souches lactiques spécifiques du yaourt L.bulgaricus et
S.thermophilus, d’ailleurs selon Stanier et al., (1987) cité par Tamime et al., (1995), les
bifidobactéries produisent davantage d’acide acétique que d’acide lactique et que leur
pouvoir acidifiant est intimement lié à la concentration initiale de l’inoculum. Une
production lente de l’acide lactique a comme conséquence un temps prolongé de
fermentation.
L'industrie laitière fait face à ce problème en employant les cultures combinées des
bifidobacteries et d'autres bactéries lactiques. La majorité des fabricants utilisent les
Streptococcus thermophilus et Lactobacillus delbrueckii subsp. bulgaricus (Roy, 2005).
L'avantage d'employer une culture mélangée contenant des bactéries de bifidobactérie et
de ferment du yaourt est non seulement la réduction du temps de fermentation, mais
également l'action d'éviter d'autres défauts des produits contenant seulement les
bifidobactéries peut avoir, comme la séparation de petit lait, texture arénacée ou gluante,
goût trop léger, goût de levure ou aigre ou trop peu d'arome (Rasic et Kurmann, 1983).
En outre, l'addition aux produits bifidus des ferments de yaourt peut améliorer leur
valeur diététique (Gilliland, 1991).Par ailleurs, selon Désjardins et al. (1990), l’initiation
d’une fermentation lactique par une culture pure de bifidobactéries dépend extrêmement de
l’utilisation d’une concentration d’inoculum très élevée. En revanche, ces résultats
indiquent une faible croissance de la souche de bifidobactérium dans les laits.
De nombreux travaux de recherche expliquent ce comportement par le fait que les
Bifidobacterium exigent certains facteurs bifidigènes comme le fos (Fructo-oligosaccharide) ou l’inuline (Modler et al., 1990 ; Franck et al., 1993).
Cependant en culture mixte et dans les deux types de lait, l’acidité développée est très
importante, de même que la biomasse de Bifidobacterium où le taux de croissance a
considérablement augmenté. La culture mixte par l’emploi des bactéries lactiques stimule
la croissance des bifidobactéries dans le lait (Samona et al. 1996).
En effet, certain auteurs ont mentionné qu’il existe une synergie active entre les souches
en culture mixte (Bensoltan et al., 2004 ; Chekroune et al., 2006 ; Cheriguene et al., 2006 ;
2007).
124
Résultats et discussions
Klaver et al. (1993) ont aussi démontrés que le taux de croissance des bifidobactéries
dans le lait pouvait être augmenté par la présence de souches protéolytiques telles que
Lactobacillus acidophilus, Lb. delbrueckii subsp. bulgaricus ou L. casei..
Par ailleurs, dans une autre étude (Rodrigues et al., 2009) sur les laits fermentés
conventionnel et biologique (teneurs en protéines et en fer plus élevées) ensemencés par
une souche de Bifidobacterium animalis subsp. Lactis en association avec Lactobacillus
bulgaricus LB340 et Streptococcus thermophilus TA040, il a été remarqué que la vitesse
d’acidification était significativement plus importante dans le lait biologique par rapport au
lait conventionnel. Il en est de même concernant la croissance des souches utilisées
largement supérieure dans le lait biologique. Globalement nos résultats sont en accord avec
ceux obtenus par Ait abdesalam et al., 2008.
L’utilisation de l’assocition B. animalis en association avec Streptococcus thermophilus
et Lactobacillus delbrueckii subsp. bulgaricus dans la fermentation est benifique pour les
trois souches. Cela s’explique par les exigences differentes en facteurs de croissance des
trois espèces. Les souches de Streptococcus thermophilus et de bifidobactérie sont souvent
moins proteolytique (Shihata et Shah, 2000 ; Chekroune, 2005). De ce fait, leur croissance
est limitée, les acides aminés et les péptides présent initialement dans le lait étant
insuffisants pour couvrir leurs besoins.
En revanche, Lb. delbrueckii subsp.bulgaricus possède une protéase membranaire qui va
permettre la libération d’acides aminés est de petits peptides à partir des caséines du lait
ceux-ci étant ensuite utilisables par Streptococcus thermophilus et de bifidobactérie dotés
de peptidase intracellulaires (Shihata et Shah, 2000 ; Marshall, 1987).
Quant à Streptococcus thermophilus, cette espèce a la capacité à utiliser l’oxygène
dissous dans le lait de la sorte à réduire ça concentration un taux très faible, mais non nulle,
permettant ainsi d'augmenter la viabilité des bifidobactéries. Streptococcus thermophilus
aussi produire de l’acide formique et du dioxyde de carbone stimulant la croissance de Lb.
delbrueckii subsp. bulgaricus (Veringa et al., 1968 ; Radke-Mitchell et Sandine, 1984).
10. Evolution de la flore lactique et des bifidobacterium :
La survie de la flore lactique et des bifidobacterium dans un lait fermenté doit être
assurée jusqu'à la consommation du produit puisqu'on doit y dénombrer plus de 105-106
UFC/ml dans du lait fermenté pour exercer des effets probiotiques (Shah, 1997).
125
Résultats et discussions
Selon les résultats mentionnés dans le tableau N°33, on remarque d’une manière
générale que le nombre des bactéries lactiques (Lactobacillus bulgaricus et Streptococcus
thermophilus) constituant le témoin est beaucoup plus important lorsqu’elles sont cultivées
dans le lait de brebis contrairement au lait reconstitué écrémé.Le nombre des
Streptocoques et des lactobacilles enregistré dans le lait de brebis après 02 heures de
fermentation est de 58.104UFC/ml et 42.104UFC/ml respectivement contre 49.104UFC/ml
et 35.104 UFC/ml dans le lait reconstitué écrémé.Le nombre des deux espèces lactiques
continue à augmenter dans les deux types de lait à des vitesses variables, mais
globalement les différences en faveur du lait de brebis sont maintenues pratiquement
durant toute la période de fermentation et de post-acidification.
En associant la souche probiotique de Bifidobacterium aux bactéries lactiques (souches
mixtes), les mêmes constatations ont été observées à savoir une prédominance des
Lactobacilles, des Streptocoques et des bifidobactérium dans le lait de brebis par
comparaison au lait reconstitué écrémé. Les valeurs notées après 02 heures de fermentation
sont de l’ordre de 160.104UFC/ml, 50.104UFC/ml et 13.104UFC/ml dans le lait de brebis
pour respectivement les Streptocoques, les Lactobacilles et les bifidobactérium contre les
valeurs de 49.104UFC/ml, 40.104UFC/ml et 11.104UFC/ml notées dans le lait reconstitué
écrémé. On s’aperçoit également que durant toute la période de fermentation le nombre des
espèces de Lactobacilles et de Streptocoques étant plus important lorsqu’elles sont
cultivées en association avec la souche de bifidobactérium que lorsqu’elles sont seules
dans le témoin. Par ailleurs, il faut noter que dans les deux lots au-delà du 7
em
jour de
conservation, les nombre moyen des différentes espèces diminuent particulièrement les
Streptocoques à cause de l’acidité excessive développée dans les laits fermentés.
Cette perte de viabilité des bifidobactéries probiotiques ont été précédemment rapporté
par plusieurs auteurs (Dave et Shah, 1997; Gueimonde et al., 2004 ;Gilliland et al., 2002;
Medina et Jordano, 1994; Micanel et al., 1997; Rosenthal et Bernstein,1998; Shin et al.,
2000).
La viabilité des bifidobactéries en culture mixte est particulièrement affectée suite à la
post-acidification des laits fermentés par les bactéries lactiques. Ce phénomène est connu
surtout chez Lactobacillus delbrueckii subsp. bulgaricus qui développe une acidité
supplémentaire pendant l'entreposage au froid, ce qui abaisse légèrement le pH et
augmente la saveur acide du lait fermenté (Accolas et al., 1977 ; Bouillanne et
Desmazeaud, 1980 ; 1981 ;Donkor et al., 2006). D'autres facteurs stressant comprenant
126
Résultats et discussions
l'oxygène, l'épuisement nutritif et les métabolites autres que les acides organiques produits
pendant la fermentation peuvent aussi influencées la survie des bifidobactéries en lait
fermenté pendant l'entreposage
Le taux de survie est beaucoup mieux dans le lait fermenté de brebis que dans le lait
reconstitué écrémé fermenté .Ceci peut s’expliqué par la teneur importante en protéines du
lait de brebis (61,5g/L) qui ont un pouvoir tampon élevé selon Mietton et al., (2004) et
Salaun et al., (2005). D’un autre coté les bifidobactéries sont bien protégés par les
protéines du lait de brebis qui ont un effet protecteur contre l’acidité du lait fermenté
(Lönnerdal, 2003).
127
Conclusion
Durant notre étude, nous avons isolé des Lactobacilles et des Streptocoques à partir
d’un lait de vache cru acidifier.
L’utilisation des milieux et des conditions de cultures qui répondent aux exigences de
ces bactéries, nous ont permis de les bien isoler et purifier.
Nous avons même constaté leur forme typique .Les études macroscopique et
microscopique ont montré que les Streptocoques forment des petites colonies blanchâtres,
sphériques ou ovoïdes, associées en chainettes et parfois en amas alors que les Lactobacilles
sont des colonies punctiformes, blanchâtres sous forme de bâtonnets courts, disposées par
paires et en chaines.
L’étude physiologique a été réalisée afin de connaitre les conditions optimales de la
croissance des Lactobacilles et des Streptocoques et a montré que les deux souches sont
thermophiles et capables de pousser à une température supérieure ou égale à45°C.
L’identification en utilisant le système API 50 CHL nous a permis de confirmer les
genres et les espèces pré identifiés par les tests physiologiques et biochimiques.
La souche Lactobacille appartient à l’espèce Lactobacillus delbrueckii subsp.
bulgaricus et la souche Streptocoque appartient à l’espèce Sreptococcus thermophilus (les
ferments classiques dans la production des laits fermentés et les yaourts).
Sur le plan biotechnologique, les deux souches ont révélé de bonnes performances
technologiques telles que l’activité protéolytique, le pouvoir acidifiant et l’activité
antagoniste.
Au cours de la deuxième partie expérimentale nous avons étudié l’association de
Lactobacilles et Streptocoques à la souche probiotique Bifidobacterium.
Les propriétés technologiques de B. animalis sont déterminées par sa croissance et son
aptitude de fermenté le lait de brebis et le lait reconstitué écrémé en culture pure et culture
mixte en association avec St. thermophilus et Lb. delbrueckii subsp. Bulgaricus.
Le suivie de la cinétique de croissance et l’évolution de l’acidité et de pH au cours de la
fermentation a révélé que B. animalis se développe mieux en culture mixte (en association
avec St. thermophilus et Lb. delbrueckii subsp. bulgaricus dans le lait le brebis que en
culture pure.
Le taux de létalité B. animalis pendant le stockage au froid à 6°C pendant 21jours dans
le lait fermenté de brebis (en culture pure et en culture mixte) est moins important que celui
observé dans le lait reconstitué écrémé (dans les deux cultures).
Perspectives
Les résultats présentés dans cette étude nous ont permis de conclure que les bactéries
lactiques en général sont non pathogènes, ce qui permet d’améliorer les conditions de
conservation dans l’industrie alimentaire, bien comprendre quelques mécanismes pour le
développement d’un lait de brebis fermenté probiotique, ces avantages ouvre les volets d’une
éventuelle continuité de ce travail afin de mieux le compléter, par d’autres aptitudes
biotechnologiques.
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Annexes
Milieux pour l’isolement

Milieu M17 (Terzaghi et Sandine, 1975)
(Streptococcus thermophilus, Lactococcus sp. et Leuconostoc sp.)
Milieu de base
Peptone trypsique de caséine
2,50g
Peptone pepsique de viande
2,50g
Peptone papaïnique de soja
5,00g
Extrait de levure
2,50g
Extrait de viande
5,00g
β-disodium glycérophosphate
19,00g
Sulfate de magnésium (MgSO4)
0,25g
Acide ascorbique
0,50g
Agar-agar
Eau distillée (qsp)
18,00g
950,00ml
pH=7,2
Répartir à raison de 95ml par fiole de 125 ml.
Stérilisation à l’autoclave: 120°C pendant 20 minutes.
Solution de lactose
Lactose
Eau distillée (qsp)
10,00g
100,00ml
La stérilisation est faite par filtration sur membrane millipore (0,45µm) ou
stérilisation à l’autoclave: 120°C pendant 20 minutes.

Milieu MRS (De Man; Rogosa et Sharpe, 1960)
(Lactobacillus sp., Leuconostoc sp. et Pediococcus sp.)
Extrait de levure
4,00g
Extrait de viande
8,00g
Peptone
Acétate de sodium
10,00g
5,00g
Annexes
Citrate d’ammonium
Glucose
2,00g
20,00g
Phosphate dipotassique (K2HPO4)
2,00g
Sulfate de magnésium (MgSO4)
0,25g
Sulfate de manganèse (MnSO4)
0,05g
Tween 80
1,00ml
Agar-agar
Eau distillée (qsp)
18,00g
1000,00ml
pH=6,8
Stérilisation à l’autoclave: 120°C pendant 20 minutes.
 Test de l’arginine dihydrolase :
1/ Milieu Möller à l’arginine
Peptone pepsique de viande
5,00g
Extrait de viande
5,00g
Pourpre de bromocrésol
0,01g
Rouge de crésol
0,005g
Glucose
0,50g
Pyridoxal
0,005g
Arginine
10,00g
Eau distillée (qsp)
1000,00ml
pH=6,8
Stérilisation à l’autoclave: 120°C pendant 15 minutes.
Lait écrémé (milieu de conservation)
Lait en poudre
Eau distillée
Glycérol
12.5g
100ml
15ml
Eau physiologie
Utilisée pou la préparation des dilutions
Chlorure de sodium
9g
Annexes
Eau distillée
Autoclavage à 120C° pendant mn
 Milieu TPY (scardovi, 1986)
Tryptone 10 g
Phytone peptone 5 g
Glucose 5 g
Extrait de levure 2, 5 g
Tween 80 1 ml
Cystéine Hydrochloride 0, 5 g
K2HPO4 2 g
MgCL2.6H2O 0, 5 g
ZnSO4.7H2O 0, 25 g
CaCl2 0, 15 g
FeCl3 Traces
Agar 15 g
Eau distillée 1000 ml
pH=7,4
Autoclavage : 120°C pendant 20 minutes
Solution de Ringer cystéine diluée au ¼.
NaCl 2, 25 g
KCl 0, 10 g
CaCl2 0, 12 g
Na2CO3 0, 05 g
Cystéine HCl. 0, 3 g
Eau distillée 1000 ml
pH 7
Autoclavage : 120°C pendant 20 minutes
1000ml
Annexes
Coloration de Gram :
Technique
� Préparer un frottis d’une culture bactérienne pure ;
� Recouvrir le frottis avec de cristal violet ; laisser agir une minute ; rincer à
l’eau
distillée ;
� Verser du Lugol et le laisser agir pendant une minute ; rincer à l’eau distillée ;
� Décolorer à l’alcool à 950 entre 15 et 30 secondes ; rincer à l’eau distillée ;
� Recolorer avec de la fuchsine phénique ; pendant 10 seconde si elle est
concentrée
ou 1 minute si elle est diluée. Rincer à l’eau distillée ;
� Sécher au dessus de la flamme d’un bec Bunsen ;
� Observer à l’objectif à immersion (objectif x 100) et à pleine lumière.
Les bactéries « Gram-positif » apparaissent en violet foncé, les bactéries« Gram
négatif » en rose ou rouge.
Recherche d’une catalase :
Exposer une culture sur boite à l’air pendant 30 min. Prélever alors quelques
colonies,
les émulsionner dans une goute d’eau oxygénée à 10 vol. La formation de bulles
est due à la
catalase du germe.
Résumé
12 isolats de bactéries lactiques ont été isolées et identifiées en se basant sur leur
caractéristiques physiologiques et biochimique à partir de 05 échontillons de lait cru de
vache collectés de différente région à savoir. Parmi les isolats, 07 appartenaient au
genre Streptococcus soit un taux de 58,33% et 05 au genre Lactobacillus soit un taux
de 41,67% .Etant donnée que notre étude porte sur les espèces impliquées dans la
fabrication de yaourt,les résultats d’isolement et les tests d’identification ont ciblé les
deux souches constituant le levain mixte à savoir Lactobacillus bulgaricus et
Streptococcus thermophilus . Les souches bactériennes ont été identifiées en se basant
sur leur profil macroscopique et microscopique ainsi que par le système Api50. Ces
souches présentent des propriétés technologiques variables, à savoir un bon pouvoir
acidifiant, par la production d’acide lactique, une activité protéolytique et une
résistance aux inhibiteurs comme les antibiotiques. L’acidité exprimée en degré dornic
°D après24/h de fermentation était de l’ordre de (79°D et 90°D) chez les espèces
Lactobacillus bulgaricus et Streptococcus thermophilus respectivement. L’activité
protéolytique chez les souches lactiques est importante, évaluée entre 8à11mm chez les
Streptococcus thermophilus et 15à22 mm pour les Lactobacillus bulgaricus. Le test de
l’antibioresistance des souches permet de signaler généralement leurs sensibilités
apparentes aux différents antibiotiques utilisés. L’activité antagoniste des souches
lactiques spécifiques du yaourt a révélé que ces souches ont un pouvoir d’inhibition
vis-à-vis de St. Aureus et Salmonella sp. Les propriétés technologiques de B. animalis
sont déterminées par son aptitude à fermenter le lait de brebis et le lait écrémé en
culture pure et en culture mixte en association avec Lactobacillus bulgaricus et
Streptococcus thermophilus. L’évolution des valeurs de pH dans le lait de brebis et le
lait écrémé enrichi après 24 heures est caractérisée par une baisse de pH atteignant les
valeurs 4.7 et 4.9 dans le lait écrémé enrichi et le lait de brebis respectivement.
Inversement, les teneurs en acidité Dornic augmentent et atteignent 72 °D après 24
heures de fermentation dans le lait écrémé enrichi, alors que dans le lait de brebis, la
teneur atteinte en fin de fermentation est de 69 °D. La survie de Bifidobacterium
animalis dans les produits fermentés en culture mixte, associée avec Lb. delbrueckii
subsp bulgaricus et S.thermophilus(Strp) dans le lait reconstitué écrémé et le lait de
brebis stocké à 6°C pendant 21jours (0-4h) durée de fermentation et 7-21jours durée de
post-acidification) s’est révélée beaucoup mieux en culture mixte qu’en culture pure
dans le lait fermenté de brebis.
Mots clé :
Lait de vache; Lait de brebis; Lait fermenté; yaourt; Bactéries lactiques;
Bifidobacterium; Culture pure; Culture mixte; Fermentation; Viabilité.
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