BULLETIN DE R ÉTRO-INFORMATION N°2 | 3 e trimestre 2016 CHIFFRES CLÉS À LA UNE Lancement d’un plan national sur la maladie de Lyme 1879 signalements reçus en IDF 53% concernent les MDO entre le 01/07/2016 et le 30/09/2016 Typologie des signalements réceptionnés au point focal régional MDO Infections associées aux soins Infectieux (hors MDO) Abaissement du seuil de déclaration du saturnisme infantile Evénements indésirables Environnement Autres 3% 2% 13% 7% 53% 22% Typologie des maladies à déclaration obligatoire prises en charge par l’ARS (la répartition pour votre département en fin de bulletin) MDO - Zika MDO - Tuberculose MDO - Toxi-infection… MDO - Saturnisme de… MDO - Rougeole MDO - Paludisme MDO - Mésothéliome MDO - Listériose MDO - Légionellose MDO - Infection invasive… MDO - Hépatite aiguë A MDO - Fièvre typhoïde… MDO - Encéphalopathies… MDO - Diphtérie MDO - Dengue MDO - Chikungunya MDO - Brucellose 116 99 13 5 3 19 19 75 21 54 19 5 1 26 3 4 La ministre des Affaires sociales et de la Santé a lancé le 29 septembre le Plan national de lutte contre la maladie de Lyme et les maladies transmises par les tiques. Ce plan répond aux besoins de prise en charge des malades, renforce les outils de prévention et d’information, et développe la recherche sur cette maladie. Il s’articule autour de cinq axes stratégiques : - Améliorer la surveillance vectorielle et les mesures de lutte contre les tiques ; - Renforcer la surveillance et la prévention des maladies transmissibles par les tiques ; - Améliorer et uniformiser la prise en charge des malades ; - Améliorer les tests diagnostiques ; - Mobiliser la recherche sur les maladies transmissibles par les tiques. Pour en savoir plus : Consulter le site internet du Ministère chargé de la santé. 516 Suivant les recommandations du Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP), les autorités sanitaires ont décidé par arrêté en date 8 juin 2015 d’abaisser de 100 à 50 µg/L la concentration en plomb dans le sang (plombémie) définissant le saturnisme chez l’enfant. Les effets du plomb étant particulièrement graves chez les enfants (effets neurologiques, retard de développement, perte de points de quotient intellectuel), les cas de saturnisme infantile doivent faire l’objet d’une déclaration obligatoire à l’ARS (document CERFA à transmettre à la plateforme de l’ARS dont les coordonnées sont rappelées à la fin de ce bulletin). Cette déclaration permet de déclencher une recherche des sources d’exposition et la mise en place de procédures d’urgence visant à supprimer l’exposition au plomb de l’enfant concerné. Pour plus d’informations, vous trouverez sur le site de l’ARS un rappel des critères de dépistage, une fiche d’information sur les conseils à donner aux parents et un tableau de recommandations de suivi des plombémies chez l’enfant de moins de 7 ans. 3ème Journée régionale de veille sanitaire er Le 1 décembre 2016, l’ARS Ile-de-France et la Cellule d’intervention en région (Cire) ème de Santé Publique France organisent la 3 Journée régionale de veille sanitaire (Amphithéâtre Farabeuf, 15 rue de l’Ecole de médecine 75006 Paris). Des récentes évolutions législatives et réglementaires ont conduit à faire évoluer le dispositif de veille et sécurité sanitaire et ont permis d’améliorer les organisations sur l’ensemble des champs. Cette journée sera l’occasion de réunir l’ensemble des acteurs impliqués dans la veille et la gestion des alertes sanitaires, afin de partager les résultats d’études innovantes, de présenter les enseignements de certains systèmes de surveillance ou encore d’échanger sur des retours d’expérience autour de cas concrets. Pour s’inscrire : http://www.santepubliquefrance.fr/Agenda/2016/3e-Journeeregionale-de-veille-sanitaire-en-Ile-de-France FOCUS La légionellose Définition La légionellose est une infection pulmonaire grave causée par une bactérie nommée Legionella. Cette bactérie est présente dans le milieu naturel et peut proliférer dans les sites hydriques artificiels lorsque les conditions de son développement sont réunies. La contamination se fait par voie respiratoire, par inhalation d’eau contaminée diffusée en aérosol. La légionellose affecte essentiellement les adultes et touche plus particulièrement les personnes présentant des facteurs favorisants. Dans la grande majorité des cas, elle nécessite une hospitalisation. Déclaration obligatoire La surveillance de cette maladie est basée sur le système de déclaration qui a été instituée en 1987. Les médecins et les biologistes qui diagnostiquent ou suspectent un cas de légionellose doivent le signaler sans délai et par tout moyen approprié (téléphone, télécopie, courriel) au médecin de l’Agence Régionale de Santé de leur lieu d’exercice pour initier l’enquête le cas échéant en fonction des premiers éléments disponibles. Le signalement est suivi d’une notification sur une fiche spécifique (formulaire Cerfa) et permet à l’ARS de réaliser une enquête afin d’identifier les expositions à risque, de rechercher d’autres cas liés à ces expositions et de prendre, le cas échéant, les mesures environnementales de contrôle appropriées. L’ARS transmet les fiches validées à l’ANSP dans un objectif de surveillance épidémiologique. Définition de cas Un cas de légionellose est défini comme toute personne présentant une pneumopathie associée à au moins un des résultats suivants. Cas confirmé 1. isolement de Legionella spp. 2. augmentation du titre d’anticorps (x4) avec un 2e titre minimum de 128 3. présence d’antigène soluble urinaire Cas probable 4. titre d’anticorps élevé (≥256) 5. PCR positive Investigation L’investigation a pour objectifs de confirmer le diagnostic, d’identifier les lieux fréquentés par le patient où se situerai(en)t la (ou les) source(s) potentielle(s) de la contamination (lieux à risque), de rechercher d’autres cas de légionellose en relation avec ces mêmes expositions et de prendre des mesures systématiques de gestion pour limiter voire supprimer l’exposition. Confirmation du diagnostic Même en présence d’une antigénurie positive, il est important de confirmer le diagnostic par la réalisation d’un prélèvement respiratoire bas. Cela permet de comparer plusieurs souches cliniques entre elles afin de confirmer l’hypothèse d’un cas groupé et/ou de comparer des souches cliniques et des souches environnementales afin d’identifier la source de contamination. Un prélèvement clinique n’implique pas obligatoirement un acte invasif spécifique (type aspiration trachéale pour l’obtention de liquide broncho-alvéolaire, LBA). Une expectoration peut-être suffisante. Le prélèvement respiratoire bas peut être envoyé directement au Centre national de référence des légionelles (CNR-L) pour typage. A noter que les prélèvements respiratoires peuvent être réalisés après la mise sous antibiotiques adaptés. En cas de sérologie, il est important de s’assurer que les dates de prélèvements sont compatibles avec la date de début des signes et ne sont pas marqueur d’une infection ancienne. Il est également recommandé d’obtenir une confirmation du ou des résultats par le CNR-L pour préciser l’espèce et le sérogroupe incriminés et le titrage en cas de sérologie positive. A l’attention des biologistes, pour l’envoi des souches, vous trouverez ci-dessous les coordonnées du Centre National de Référence LEGIONELLA : Hospices civils de Lyon (HCL) Centre de biologie et pathologie Est Institut de microbiologie Laboratoire de bactériologie 59, boulevard Pinel 69677 Bron Cedex Identification des expositions à risque La durée d’incubation de la légionellose détermine la période pendant laquelle le patient a été exposé à la source de contamination et précise donc la période de référence pour recenser les déplacements et expositions potentielles du cas. La date de début des signes doit être confirmée, et l’interrogatoire porte sur la période de 14 jours précédant celle-ci. Une description détaillée des lieux fréquentés et des déplacements effectués est nécessaire, notamment en ce qui concerne : - les établissements possédant des installations à risque, notamment les établissements recevant du public : établissements de tourisme (hôtels et résidence de tourisme, campings), établissements de santé, établissement hébergeant des personnes âgées (EHPAD), établissements thermaux, établissements avec spa, etc. ; - les déplacements géographiques (dans le cadre du travail ou de loisirs, etc.) et la notion d’un voyage récent en France ou à l’étranger. Recherche d’autre(s) cas En présence d’un cas de légionellose, il conviendra systématiquement de suspecter la survenue d’autres cas de légionellose. Une recherche des cas confirmés ou probables déjà déclarés en relation avec la fréquentation des mêmes lieux d’exposition éventuels ou unités géographiques. Cette recherche implique toutes les ARS concernées dans le cas où le patient a effectué des trajets ou des séjours dans plusieurs régions. Pour en savoir plus http://invs.santepubliquefrance.fr/Dossiers-thematiques/Maladies-infectieuses/Maladies-a-declarationobligatoire/Legionellose L’investigation d’une suspicion de cas groupés de légionellose dans les Hauts-de-Seine est décrite page suivante. Suspicion de cas groupés de légionellose dans le ZOOM SUR Nord des Hauts-de-Seine Trois cas de légionellose ont été notifiés à l’ARS Ile-de-France entre le 11 et le 27 juillet 2016 concernant des personnes résidant sur les communes d’Asnières et Gennevilliers (Hauts-de-Seine). En lien avec la CIRE, l’ARS a classé ces signaux en « suspicion de cas groupés ». Les trois notifications ont donné lieu à une investigation épidémiologique (par l’infirmière de santé publique de la Délégation Départementale de Hauts-de-Seine – DD92) auprès des services hospitaliers ayant accueilli ces patients, l’hôpital Beaujon, l’hôpital Louis Mourier et l’hôpital Saint-Louis, afin de : confirmer le diagnostic de légionellose ; inciter les médecins à effectuer une culture afin d’isoler une souche clinique, et le cas échéant, s’assurer auprès du laboratoire de l’envoi au CNR ; identifier les expositions à risque aux cours de la période d’incubation : le patient (ou son entourage) est interrogé soit directement, soit par le personnel médical de l’hôpital où il est pris en charge, afin de recenser les lieux de fréquentation au cours des 14 jours précédant la date de début des signes cliniques. Les résultats de ces investigations sont transmis aux agents des services santé-environnement de la DD92 afin que soit effectuée l’enquête environnementale. Celle-ci vise à identifier et maîtriser les sources les plus probables de la contamination afin d’éviter l’apparition de nouveaux cas. Dans les cas présents, les installations à risques énumérées étaient : - les réseaux d’eau chaude sanitaire des immeubles des personnes malades. Il est important de souligner que deux des trois personnes malades résidaient dans le même grand immeuble. La DD92 s’est rapprochée des gestionnaires des deux immeubles concernés afin que des campagnes de prélèvements d’eau chaude soient effectuées pour rechercher les Legionella pneumophila (campagne effectuée le 29 juillet pour un immeuble er et le 1 août pour l’autre). La DD92 a effectué le 3 août une visite in situ de l’immeuble où résidaient deux personnes malades et a accompagné le gestionnaire (fourniture d’éléments de langage sur la maladie et sur les bonnes pratiques à mettre en œuvre, rappel de la réglementation) ; - les systèmes des tours aéro-réfrigérantes (TAR) : le périmètre concerné est défini à l’aide de l’outil Légéo®, outil de système d’information géographique (SIG) construit par l’ARS. Trois systèmes de TARs ont été repérés comme suspects. Les agents de la DD92 ont transmis ces éléments à la direction régionale et interdépartementale de l’environnement et de l’énergie (DRIEE), structure étatique assurant le suivi administratif de ces installations. L’ARS a demandé à la DRIEE la synthèse des derniers résultats d’autocontrôle (la réglementation impose aux gestionnaires de vérifier la concentration en Legionella pneumophila dans ces systèmes), puis une campagne inopinée de prélèvements a été diligentée le 29 juillet 2016 ; - d’autres installations pouvant générer des microgouttelettes d’eau contaminée (ex : jets d’eau, fontaines décoratives, brumisateurs collectifs, etc.). La DD92 a contacté les deux mairies concernées afin de savoir si de telles installations étaient présentes sur la zone identifiée. Il n’y en avait pas, et cette piste a été écartée. En parallèle, la Cellule départementale de veille, d'alerte et de gestion sanitaires (CDVAGS) de la DD92 a effectué une recherche active de cas. A cette occasion, un courriel de sensibilisation a été adressé aux services hospitaliers des Hauts-de-Seine et aux médecins traitants du secteur identifié (via l’Ordre des médecins et les différentes organisations professionnelles les représentant). Du fait de la suspicion de cas groupés, la Préfecture des Hauts-de-Seine a été informée de la situation. Finalement, les dénombrements en Legionella penumophila des différentes campagnes effectuées se sont tous révélés négatifs et aucune souche environnementale n’a pu être isolée. Toutefois, les gestionnaires des installations à risques ont été (re)sensibilisés aux risques liés à la prolifération des légionelles, et les obligations réglementaires auxquelles ils sont soumis ont été rappelées. L’hypothèse d’une origine commune de contamination n’a pu être confirmée, d’autant plus qu’une seule souche clinique avait été isolée. Il est important de préciser d’une part, que l’isolement des souches cliniques est essentiel pour déterminer la source commune de contamination, et d’autre part, que le recensement exhaustif des lieux fréquentés par la personne malade est primordial pour la bonne réalisation de l’enquête environnementale. MON DEPARTEMENT Répartition des signaux Signaux reçus entre le 01/07/2016 et le 30/09/2016 FAITS MARQUANTS Le Mers-Coronavirus Depuis Août 2016, le dispositif de détection des patients à risques de Mers-coronavirus repose sur la mobilisation des cliniciens, des SAMU avec un recours en tant que de besoin à un avis spécialisé en infectiologie. Deux situations sont possibles au vu des données cliniques : le cas est exclu ; le cas est classé possible. L’ARS est mobilisée quand s’il s’agit de valider le classement d’un patient en « Cas possible ». Pour la période allant de début septembre à début octobre, qui correspond au retour de la Mecque suite au pèlerinage, l’ARS a été mobilisée pour la gestion de 44 cas. Parmi ceux-ci, 17 ont été exclus et 27 ont été classés possibles. Les cas classés possibles ont ainsi été pris en charge dans les établissements de santé de référence (CH Bichat et CH Pitié salpêtrière) : les mesures d’isolement ont été mises en œuvre et un test diagnostique a été réalisé. Aucun patient n’a été identifié comme porteur d’un Mers-coronavirus. Il est à noter que pendant cette période et depuis mi-juillet, il y a eu très peu de cas de Mers-coronavirus notifié en Arabie Saoudite (environ un à deux cas par semaine), contrairement aux années précédentes. POUR SIGNALER Un point d’entrée unique, pour signaler une maladie à déclaration obligatoire ou un autre événement à l’Agence Régionale de Santé Île-de-France : CONTACT Cellule de veille, d'alerte et de gestion sanitaire (CVAGS) 35, rue de la gare, 75935 PARIS CEDEX19 http://www.ars.iledefrance.sante.fr/Signalements.104663.0.html LIENS UTILES Portail d’accompagnement des professionnels de santé : http://www.iledefrance.paps.sante.fr/Accueil.16336.0.html Santé Publique France : http://www.santepubliquefrance.fr/