BULLETIN DE RÉTRO-INFORMATION N°2 | 3e trimestre 2016
CHIFFRES CLÉS
À LA UNE
1879
signalements reçus en IDF
53%
concernent les MDO
entre le 01/07/2016 et le 30/09/2016
Lancement d’un plan national sur la maladie de Lyme
La ministre des Affaires sociales et de la Santé a lancé le 29 septembre le Plan
national de lutte contre la maladie de Lyme et les maladies transmises par les
tiques.
Ce plan répond aux besoins de prise en charge des malades, renforce les outils de
prévention et d’information, et développe la recherche sur cette maladie. Il s’articule
autour de cinq axes stratégiques :
- Améliorer la surveillance vectorielle et les mesures de lutte contre les tiques ;
- Renforcer la surveillance et la prévention des maladies transmissibles par les
tiques ;
- Améliorer et uniformiser la prise en charge des malades ;
- Améliorer les tests diagnostiques ;
- Mobiliser la recherche sur les maladies transmissibles par les tiques.
Pour en savoir plus : Consulter le site internet du Ministère chargé de la santé.
Abaissement du seuil de déclaration du saturnisme
infantile
Suivant les recommandations du Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP), les
autorités sanitaires ont décipar arrêté en date 8 juin 2015 d’abaisser de 100 à 50
µg/L la concentration en plomb dans le sang (plombémie) définissant le saturnisme
chez l’enfant.
Les effets du plomb étant particulièrement graves chez les enfants (effets
neurologiques, retard de développement, perte de points de quotient intellectuel),
les cas de saturnisme infantile doivent faire l’objet d’une déclaration obligatoire à
l’ARS (document CERFA à transmettre à la plateforme de l’ARS dont les coordonnées
sont rappelées à la fin de ce bulletin). Cette déclaration permet de déclencher une
recherche des sources d’exposition et la mise en place de procédures d’urgence
visant à supprimer l’exposition au plomb de l’enfant concerné.
Pour plus d’informations, vous trouverez sur le site de l’ARS un rappel des critères de
dépistage, une fiche d’information sur les conseils à donner aux parents et un tableau
de recommandations de suivi des plombémies chez l’enfant de moins de 7 ans.
3ème Journée régionale de veille sanitaire
Le 1er décembre 2016, l’ARS Ile-de-France et la Cellule d’intervention en région (Cire)
de Santé Publique France organisent la 3ème Journée régionale de veille sanitaire
(Amphithéâtre Farabeuf, 15 rue de l’Ecole de médecine 75006 Paris).
Des récentes évolutions législatives et réglementaires ont conduit à faire évoluer le
dispositif de veille et sécurité sanitaire et ont permis d’améliorer les organisations sur
l’ensemble des champs.
Cette journée sera l’occasion de réunir l’ensemble des acteurs impliqués dans la
veille et la gestion des alertes sanitaires, afin de partager les résultats d’études
innovantes, de présenter les enseignements de certains systèmes de surveillance ou
encore d’échanger sur des retours d’expérience autour de cas concrets.
Pour s’inscrire : http://www.santepubliquefrance.fr/Agenda/2016/3e-Journee-
regionale-de-veille-sanitaire-en-Ile-de-France
Typologie des signalements réceptionnés au
point focal régional
Typologie des maladies à déclaration
obligatoire prises en charge par l’ARS
(la répartition pour votre département en fin
de bulletin)
53%
22%
2% 7%
3% 13%
MDO
Infections associées aux soins
Infectieux (hors MDO)
Evénements indésirables
Environnement
Autres
FOCUS
La légionellose
Définition
La légionellose est une infection pulmonaire grave causée par une bactérie nommée Legionella.
Cette bactérie est présente dans le milieu naturel et peut proliférer dans les sites hydriques artificiels lorsque les
conditions de son développement sont réunies. La contamination se fait par voie respiratoire, par inhalation d’eau
contaminée diffusée en aérosol.
La légionellose affecte essentiellement les adultes et touche plus particulièrement les personnes présentant des facteurs
favorisants. Dans la grande majorité des cas, elle nécessite une hospitalisation.
Déclaration obligatoire
La surveillance de cette maladie est basée sur le système de déclaration qui a été instituée en 1987.
Les médecins et les biologistes qui diagnostiquent ou suspectent un cas de légionellose doivent le signaler sans délai et
par tout moyen approprié (téléphone, télécopie, courriel) au médecin de l’Agence Régionale de Santé de leur lieu
d’exercice pour initier l’enquête le cas échéant en fonction des premiers éléments disponibles.
Le signalement est suivi d’une notification sur une fiche spécifique (formulaire Cerfa) et permet à l’ARS de réaliser une
enquête afin d’identifier les expositions à risque, de rechercher d’autres cas liés à ces expositions et de prendre, le cas
échéant, les mesures environnementales de contrôle appropriées.
L’ARS transmet les fiches validées à l’ANSP dans un objectif de surveillance épidémiologique.
Définition de cas
Un cas de légionellose est défini comme toute personne présentant une pneumopathie associée à au moins un des
résultats suivants.
Cas confirmé
1. isolement de Legionella spp.
2. augmentation du titre d’anticorps (x4) avec un 2e titre minimum de 128
3. présence d’antigène soluble urinaire
Cas probable
4. titre d’anticorps élevé (≥256)
5. PCR positive
Investigation
L’investigation a pour objectifs de confirmer le diagnostic, d’identifier les lieux fréquentés par le patient où se situerai(en)t
la (ou les) source(s) potentielle(s) de la contamination (lieux à risque), de rechercher d’autres cas de légionellose en
relation avec ces mêmes expositions et de prendre des mesures systématiques de gestion pour limiter voire supprimer
l’exposition.
Confirmation du diagnostic
Même en présence d’une antigénurie positive, il est important de confirmer le diagnostic par la réalisation d’un
prélèvement respiratoire bas. Cela permet de comparer plusieurs souches cliniques entre elles afin de confirmer
l’hypothèse d’un cas grouet/ou de comparer des souches cliniques et des souches environnementales afin d’identifier
la source de contamination. Un prélèvement clinique n’implique pas obligatoirement un acte invasif spécifique (type
aspiration trachéale pour l’obtention de liquide broncho-alvéolaire, LBA). Une expectoration peut-être suffisante. Le
prélèvement respiratoire bas peut être envoyé directement au Centre national de référence des légionelles (CNR-L) pour
typage. A noter que les prélèvements respiratoires peuvent être réalisés après la mise sous antibiotiques adaptés.
En cas de sérologie, il est important de s’assurer que les dates de prélèvements sont compatibles avec la date de début
des signes et ne sont pas marqueur d’une infection ancienne. Il est également recommandé d’obtenir une confirmation
du ou des résultats par le CNR-L pour préciser l’espèce et le sérogroupe incriminés et le titrage en cas de sérologie
positive.
A l’attention des biologistes, pour l’envoi des souches, vous trouverez ci-dessous les coordonnées du Centre National de
Référence LEGIONELLA :
Hospices civils de Lyon (HCL)
Centre de biologie et pathologie Est
Institut de microbiologie
Laboratoire de bactériologie
59, boulevard Pinel
69677 Bron Cedex
Identification des expositions à risque
La durée d’incubation de la légionellose détermine la période pendant laquelle le patient a été exposé à la source de
contamination et précise donc la période de référence pour recenser les déplacements et expositions potentielles du cas.
La date de début des signes doit être confirmée, et l’interrogatoire porte sur la période de 14 jours précédant celle-ci.
Une description détaillée des lieux fréquentés et des déplacements effectués est nécessaire, notamment en ce qui
concerne :
- les établissements possédant des installations à risque, notamment les établissements recevant du public :
établissements de tourisme (hôtels et résidence de tourisme, campings), établissements de santé, établissement
hébergeant des personnes âgées (EHPAD), établissements thermaux, établissements avec spa, etc. ;
- les déplacements géographiques (dans le cadre du travail ou de loisirs, etc.) et la notion d’un voyage récent en
France ou à l’étranger.
Recherche d’autre(s) cas
En présence d’un cas de légionellose, il conviendra systématiquement de suspecter la survenue d’autres cas de
légionellose. Une recherche des cas confirmés ou probables déjà déclarés en relation avec la fréquentation des mes
lieux d’exposition éventuels ou unités géographiques. Cette recherche implique toutes les ARS concernées dans le cas
le patient a effectué des trajets ou des séjours dans plusieurs régions.
Pour en savoir plus
http://invs.santepubliquefrance.fr/Dossiers-thematiques/Maladies-infectieuses/Maladies-a-declaration-
obligatoire/Legionellose
L’investigation d’une suspicion de cas groupés de légionellose dans les Hauts-de-Seine est décrite page suivante.
ZOOM SUR
Suspicion de cas groupés de légionellose dans le
Nord des Hauts-de-Seine
Trois cas de légionellose ont été notifiés à l’ARS Ile-de-France entre le 11 et le 27 juillet 2016 concernant des
personnes résidant sur les communes d’Asnières et Gennevilliers (Hauts-de-Seine). En lien avec la CIRE, l’ARS a classé
ces signaux en « suspicion de cas groupés ».
Les trois notifications ont donné lieu à une investigation épidémiologique (par l’infirmière de santé publique de la
Délégation Départementale de Hauts-de-Seine DD92) auprès des services hospitaliers ayant accueilli ces patients,
l’hôpital Beaujon, l’hôpital Louis Mourier et l’hôpital Saint-Louis, afin de :
confirmer le diagnostic de légionellose ;
inciter les médecins à effectuer une culture afin d’isoler une souche clinique, et le cas échéant, s’assurer
auprès du laboratoire de l’envoi au CNR ;
identifier les expositions à risque aux cours de la période d’incubation : le patient (ou son entourage) est
interrogé soit directement, soit par le personnel médical de l’hôpital il est pris en charge, afin de recenser
les lieux de fréquentation au cours des 14 jours précédant la date de début des signes cliniques.
Les résultats de ces investigations sont transmis aux agents des services santé-environnement de la DD92 afin que soit
effectuée l’enquête environnementale. Celle-ci vise à identifier et maîtriser les sources les plus probables de la
contamination afin d’éviter l’apparition de nouveaux cas.
Dans les cas présents, les installations à risques énumérées étaient :
- les réseaux d’eau chaude sanitaire des immeubles des personnes malades. Il est important de souligner que
deux des trois personnes malades sidaient dans le même grand immeuble. La DD92 s’est rapprochée des
gestionnaires des deux immeubles concernés afin que des campagnes de prélèvements d’eau chaude soient
effectuées pour rechercher les Legionella pneumophila (campagne effectuée le 29 juillet pour un immeuble
et le 1er août pour l’autre). La DD92 a effectué le 3 août une visite in situ de l’immeuble sidaient deux
personnes malades et a accompagné le gestionnaire (fourniture d’éléments de langage sur la maladie et sur
les bonnes pratiques à mettre en œuvre, rappel de la réglementation) ;
- les systèmes des tours aéro-réfrigérantes (TAR) : le périmètre concerné est défini à l’aide de l’outil Légéo®,
outil de système d’information géographique (SIG) construit par l’ARS. Trois systèmes de TARs ont été
repérés comme suspects. Les agents de la DD92 ont transmis ces éléments à la direction régionale et
interdépartementale de l’environnement et de l’énergie (DRIEE), structure étatique assurant le suivi
administratif de ces installations. L’ARS a demandé à la DRIEE la synthèse des derniers résultats
d’autocontrôle (la réglementation impose aux gestionnaires de vérifier la concentration en Legionella
pneumophila dans ces systèmes), puis une campagne inopinée de prélèvements a été diligentée le 29 juillet
2016 ;
- d’autres installations pouvant générer des microgouttelettes d’eau contaminée (ex : jets d’eau, fontaines
décoratives, brumisateurs collectifs, etc.). La DD92 a contacté les deux mairies concernées afin de savoir si de
telles installations étaient présentes sur la zone identifiée. Il n’y en avait pas, et cette piste a été écartée.
En parallèle, la Cellule départementale de veille, d'alerte et de gestion sanitaires (CDVAGS) de la DD92 a effectué une
recherche active de cas. A cette occasion, un courriel de sensibilisation a été adressé aux services hospitaliers des
Hauts-de-Seine et aux médecins traitants du secteur identifié (via l’Ordre des médecins et les différentes organisations
professionnelles les représentant).
Du fait de la suspicion de cas groupés, la Préfecture des Hauts-de-Seine a été informée de la situation.
Finalement, les dénombrements en Legionella penumophila des différentes campagnes effectuées se sont tous révélés
négatifs et aucune souche environnementale n’a pu être isolée. Toutefois, les gestionnaires des installations à risques
ont été (re)sensibilisés aux risques liés à la prolifération des légionelles, et les obligations réglementaires auxquelles ils
sont soumis ont été rappelées.
L’hypothèse d’une origine commune de contamination n’a pu être confirmée, d’autant plus qu’une seule souche
clinique avait été isolée. Il est important de préciser d’une part, que l’isolement des souches cliniques est essentiel
pour déterminer la source commune de contamination, et d’autre part, que le recensement exhaustif des lieux
fréquentés par la personne malade est primordial pour la bonne réalisation de l’enquête environnementale.
MON DEPARTEMENT
Répartition des signaux
Signaux reçus entre le 01/07/2016 et le 30/09/2016
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