Et la laïcité ?
Comme l’a rappelé le Consul gé-
néral dans le discours prononcé
lors de son intronisation le 26 oc-
tobre 2016, la France s’acquitte de
sa mission dans le plein respect
des lois de 1905 : « La République
assure la liberté de conscience.
Elle garantit le libre exercice des
cultes (…) ». L’action du Consulat
général s’attache donc à promou-
voir, dans une ville sujette à de
nombreux conflits, les valeurs qui
sont précisément des valeurs fon-
datrices de la laïcité française : la
liberté de culte, la tolérance et le
vivre-ensemble.
Les communautés chrétiennes
acceptent-elles que la République
occupe un tel rôle ?
Historiquement, les relations de la France
républicaine avec les instances religieuses
n’ont pas toujours été simples. Néan-
moins, le modèle choisi pour entretenir ces
relations permet une entente harmonieuse,
qui repose sur deux piliers :
♦ Le Consulat général de France n’est pas
la tutelle religieuse des communautés,
d’autant plus qu’il est tenu de respecter
la neutralité de l’Etat quant à la promo-
tion des valeurs des congrégations qu’il
protège.
♦ Des intérêts et des principes communs :
l’action des communautés (écoles, hôpi-
taux) contribue grandement à la promo-
tion des valeurs portées par la France et
à son action diplomatique, notamment
en matière de coopération et de promo-
tion de la langue française.
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Détail des fresques de l’église des
Croisés d’Abou Gosh, domaine
national français.
Le carmel de l’Eléona, domaine
national français
Concrètement, par quelles actions ce rôle particulier
du Consulat général se manifeste-t-il ?
♦ L’accompagnement vigilant des
communautés religieuses d’origine
française : quarante congrégations,
totalisant quelques 300 religieux et
religieuses de diverses nationalités.
Ce sont au total 130 emprises sur
l’ensemble de la Palestine histo-
rique qui sont concernées par la
protection française. Elle se traduit
par un rôle de conseil dans divers
domaines (l’immobilier, l’ensei-
gnement,…), mais va jusqu’à une
intervention directe auprès des
autorités locales lorsque la situation
l’exige. La « protection » des
exemptions fiscales et douanières
des congrégations issues des ac-
cords de 1901 et 1913 est un enjeu
majeur : ces droits sont essentiels à
la survie des communautés et à la
poursuite de leurs missions.
♦ La relation de la République avec les autorités religieuses locales : le Consulat
général peut notamment être amené à réagir, de concert avec ces autorités, aux
atteintes au libre-accès aux Lieux Saints, notamment pour les Palestiniens des
Territoires occupés.
♦ Le Consulat général entretient des relations régulières avec les communautés
juives et musulmanes et encourage le dialogue interreligieux.
♦ La protection des pèlerins : environ 400 000 français se rendent chaque année en
Terre Sainte. Parmi eux, grand nombre de pèlerins chrétiens, et de plus en plus
de pèlerins musulmans et juifs. La protection française, outre la protection con-
sulaire classique, comporte un volet diplomatique : il s’agit d’assurer la liberté
d’accès aux lieux saints et aux nombreux sites de pèlerinage.
♦ La protection des chrétiens de la région : si leur nombre a chuté, les chrétiens
seraient encore 230 000 à vivre sur le territoire de la Palestine historique, en
Israël mais aussi dans les territoires occupés, à Bethléem, Ramallah
et Jérusalem-Est, ainsi qu’à Gaza, où les écoles chrétiennes qui scolarisent plu-
sieurs milliers de jeunes ont une influence reconnue.
♦ L’administration des quatre domaines nationaux de Terre Sainte : le domaine de
Sainte-Anne, l’Eleona, Abou Gosh et le Tombeau des Rois.
Crypte de la commanderie croisée d’Abu
Gosh