PORTRAIT D’ANCIENS
Entretien avec Jérémie Leroy-Ringuet
Assistant de communication aux Arts Florissants
Paris, 04 décembre 2012
D'OU VENEZ-VOUS ?
J'ai toujours habité en banlieue parisienne.
Je ne me suis installé à Paris intra muros
qu'il y a 6 ans environ.
QUEL ETAIT VOTRE SOUHAIT DE
METIER AVANT LE MASTER ?
Avant le master, ma formation me poussait
à devenir professeur de philosophie ou
d'italien.
Cependant, j'ai toujours été très intéressé
par la musique. Venant d'une famille de
mélomanes, j'écoute du classique depuis
aussi loin que je me souvienne et j'ai
également joué du piano pendant une
quinzaine d'années. J’ai pensé devenir
professeur de piano quand j’avais 15 ans
mais je n’avais pas le niveau. Je
n’imaginais pas du tout travailler dans
l’administration de la musique.
QUELLE A ETE VOTRE FORMATION
PRECISE AVANT D'INTEGRER LE MASTER
?
J’ai fait une classe préparatoire littéraire
puis une licence de philo et une maîtrise
d’italien. Malgré une voie toute tracée vers
l'agrégation, j'ai souhaité me réorienter
vers le master.
QU'EST-CE QUI VOUS A POUSSE A
L'INTEGRER ?
J'ai découvert le master grâce à une amie
musicienne qui avait exactement le même
parcours que moi. Après m'en avoir parlé,
l'idée m'est venue de l'intégrer également,
j'étais alors à six mois du concours.
QUELLES ETAIENT LES ATTENTES QUE
VOUS AVIEZ PENDANT LE MASTER ?
Étant complètement en dehors du milieu
de l'université, du fait de mes quatre
années passées en prépa, je ne pensais pas
qu'il m'était possible d'intégrer un master
de musicologie. Quand j'ai su que c'était
le cas, j'ai sauté sur l'occasion et j'ai
préparé le concours sans savoir ce que
j'aurais finalement fait si je ne l'avais pas
eu.
J’espérais donc recevoir des compétences
et un diplôme qui me permettent de
travailler à des postes qu'on ne m'aurait
certainement pas confiés avec seulement
ma maîtrise d'italien et ma licence de
philosophie.
QUELS SONT LES SOUVENIRS QUE
VOUS EN AVEZ ?
Ma promotion a été la dernière sous la
direction de Jean-Jacques Velly.
L'événement qui nous a le plus marqué a
été son départ inopiné, juste avant les
soutenances. Aussi, cette année là, nous
avons pu discuter longuement avec
monsieur Demonet quant au devenir du
master, afin de lui donner un nouvel élan.
Enfin, pour l'anecdote, je garde un
excellent souvenir de notre soutenance de
rapport de stage qui ne s'est pas déroulée
dans le cadre formel d'une salle de cours à
la Sorbonne, mais plutôt à la terrasse d'un
café (car il était tard et l'université fermait
ses portes), avec toute la promo et autour
d’un verre de beaujolais nouveau...
EN COMBIEN D'ANNEE L'AVEZ VOUS
FAIT ?
Ayant intégré directement en master 2, je
l'ai naturellement fait en un an.
QUEL ETAIT LE SUJET DE VOTRE
MEMOIRE ?
Pour mon sujet, je me suis basé sur un
projet professionnel en rapport avec mes
activités personnelles. Il s'agissait
d'organiser une série de rencontres entre
de grands chanteurs d'opéra et le public
via le site internet que j'administrais à
l'époque (ODB Opéra).
AUPRES DE QUELLE INSTITUTION
AVEZ-VOUS EFFECTUE VOTRE STAGE ?
J'ai trouvé un stage vers mars/avril, via
Jean-Jacques Velly qui recevait des
propositions de stage régulièrement, et qui
m'a fait suivre une annonce pour Les Arts
Florissants. Le stage a commencé fin avril,
et s'est poursuivi jusqu'en novembre.
J'étais assistant de production artistique,
j'organisais toutes les auditions du Jardin
des Voix, entre autres tâches. C'était un
stage formidable, j'ai été très heureux
professionnellement.
QUEL A ETE VOTRE PARCOURS
PROFESSIONNEL ? LE STAGE A-T-IL
DETERMINE VOTRE AVENIR A LA
SORTIE DU MASTER ?
Énormément. J'ai enchaîné par un CDD
aux Arts Florissants à la sortie du stage. Par
la suite, via des contacts personnels je suis
devenu administrateur de la troupe de
Jérôme Deschamps, pour quelques mois.
Après cela, il a été difficile de trouver du
travail, mais Les Arts Florissants me
faisaient régulièrement des petits contrats
de quinze jours/trois semaines pour
préparer leur nouveau site internet lancé
en janvier 2010, et puis j'ai fait quelques
petits jobs notamment au festival d'Aix, ou
chez Pulcinella.
Je suis revenu, pour un ancrage plus
solide, aux Arts Florissant en mai 2011,
parce qu'un poste s'était créé quelques
mois auparavant, et la personne qui
l’occupait s'en allait ; comme j'étais déjà
un peu à la communication puisque je
travaillais pour ce site internet, on m'a
proposé de reprendre le tout, et le poste
est passé en CDI en janvier dernier.
AVEZ-VOUS SENTI UN DECALAGE
ENTRE LA THEORIE APPRISE A LA
SORBONNE, ET LE CONCRET
QUOTIDIEN AU TRAVAIL ?
Encore une fois, je suis du master
« ancienne version », ça a sûrement
changé parce que c'est un des sujets qu’on
a abordés avec G. Demonet. Mais à
l'époque, oui, il y avait un très gros
décalage entre ce qu'on nous enseignait et
la pratique. Cela dit, certains profs, comme
G. Demonet, proposaient bien des cas
pratiques en nous faisant faire des
exercices de budget, par exemple.
Ce qui est très difficile quand on arrive sur
le terrain, même si ça dépend du type de
poste sur lequel on arrive, c'est, par
exemple, de se retrouver face à des types
de contrats qu'on n'a jamais lus. On ne
nous a jamais fait lire un contrat en master,
on a eu un cours sur les contrats, très
intéressant d'ailleurs, mais on n’a pas eu
d'exemple de contrat entre les mains, ou
d'exercice du type : « allez-y, rédigez un
contrat de travail ». Autre exemple, le suivi
de budget ; j’ai pu être un peu perdu face
à des budgets tellement grands qu’ils ne
rentraient pas sur l'écran de mon
ordinateur, pourtant de grande taille !
LES ANCIENS ETUDIANTS DE VOTRE
PROMO, OU D'ADMUSES, VOUS ONT-
ILS PERMIS DE CREER UN RESEAU
EFFICACE ?
Je pense que les annonces qui passent par
le réseau sont très utiles.
Malheureusement cela consiste souvent à
relayer des annonces que je trouve
indécentes mais c'est la situation de
l'emploi qui fait que c'est comme ça :
quand un ensemble propose un poste où il
faut faire plein de choses à la fois, ça
revient à proposer un travail qui ne peut
être assumé par une personne seule, qui
serait seule à tout faire, avec des
combinaisons de poste qui n'ont pas de
sens, par exemple à la fois chargé de
production, chargé de communication et
chargé de diffusion...
Je pense que le master devrait vraiment
préparer au marché du travail actuel qui
est complètement dévasté, avec ce type de
poste qui représente, je pense, 80% des
annonces. Le paradoxe, c'est qu'on les
propose à des jeunes diplômés, alors que
c'est un travail que l’on ne peut assumer
que quand on a beaucoup d'expérience
mais justement, quand on a beaucoup
d'expérience, on a alors la possibilité de
choisir des postes plus ciblés...
Mais je sais qu'il y a des annonces
intéressantes qui passent par Admuses et
par lesquelles des gens ont trouvé un
boulot qui leur convenait. Je pense que
c'est très bien, on y voit des annonces qui
ne passent nulle part ailleurs ou alors sur
des supports confidentiels.
Cela dit, le réseau, cela reste
essentiellement le réseau professionnel :
personne dans le milieu professionnel ne
connaît Admuses, sauf les anciens du
master qui ne sont pas si nombreux. En fait
on obtient un job surtout parce qu'on
connaît une personne qui nous
recommande.
Admuses a été relancé fortement l'année
de ma promo : j'ai l'impression que ça
s'est vraiment réveillé, même si je n'ai pas
pu tout suivre de près. Mais je pense que
ça peut être très utile, et ça pourrait même
sûrement l'être beaucoup plus.
QUELLES ATTENTES POUR LA SUITE DE
VOTRE CARRIERE ?
Je suis en CDI, donc, théoriquement je n'ai
aucune attente. Ce que je regrette, dans
mon poste, c’est que je voudrais être plus
sur le terrain, plus proche de l'artistique,
mais ce type de poste est très rare.
Interview et Retranscription : Clément
Couturier et Mathieu Rolland
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