INTRODUCTION
La La publicité s’est infiltrée partout. Il s’agit d’une technique au service de l’économie
de marché, mais elle définit aussi actuellement des modèles de comportement dans
notre société.
Blaise Cendrars a dit de la publicité : « C’est la fleur de la vie contemporaine, elle est
une affirmation d’optimisme et de gaîté ; elle distrait l’oeil et l’esprit ». Paul Valéry
n’avait pas la même opinion : « La publicité, un des plus grands maux de ce temps,
insulte nos regards, falsifie toutes les épithètes, gâte les paysages, corrompt toute
qualité et toute critique » . Ces deux propos sont sans doute excessifs, mais ils
contiennent les deux une part de vérité.
Par sa présence dans les rues et dans les médias, la publicité crée un langage et un
imaginaire qui forment une culture partagée par toutes les couches de la société. Elle
ne nous laisse pas indifférents, car elle interpelle notre subjectivité, tente de convaincre
notre raison et arrive à notre inconscient.
Les publicitaires aiment dire que la publicité a toujours existé, qu’elle fait partie de la
nature humaine. Même si on dit que, dès l'Antiquité, on trouve des publicités sous forme
de fresques vantant les mérites d'un homme politique ou des annonces de combats de
gladiateurs, il est vrai que le développement technologique a transformé énormément le
discours publicitaire actuelle et que son concept a évolué au cours du temps. Il serait
donc intéressant de retracer l’histoire de la publicité dans la culture francophone.
HISTOIRE DE LA PUBLICITÉ
Les premières publicités
Si on fait remonter l’histoire de la publicité à l’Antiquité, on peut dire que des fresques
qui vantaient les mérites d’un homme politique pourraient être considérés comme des
publicités. Ensuite à Rome on annonçait oralement les combats des gladiateurs
En France, on doit se remonter à 1180, lorsque les « crieurs », service publique
fortement contrôlé, parcouraient les rues et s’arrêtaient aux carrefours pour annoncer
les actes officiels, les enterrements, les mariages, les objets perdus. Ça a été à partir
de 1415 qu’ils se sont mis à annoncer les marchandises.
Au Moyen Âge, des vendeurs et des charlatans allaient d’un marché à l’autre et bientôt
des enseignes écrites ont signalé la nature du commerce. Lorsqu’un commerçant
restait en ville, l’enseigne devenait un signe de réussite de leur propriétaire. À un
moment, avant le XVIIIème. siècle, on a compté à Paris plus de 3000 enseignes.
On considère François I le précurseur de la publicité moderne, car en 1539 il a dit que
ses ordonnances « après avoir été publiées à son de trompe et cri public seront
attachées à un tableau, écrites sur des parchemins en grosses lettres ». C’est le début
de l’affichage.
En 1580, Montaigne parle, dans ses Essais de l’idée d’un bureau d’annonces pour
faciliter les échanges entre les hommes, marchands ou non : « Feu mon père m’a dit
autrefois qu’il avait désiré qu’il y eut dans chaque ville un certain lieu désigné où ceux
qui auraient besoin de quelque chose puissent se rendre et faire enregistrer leur affaire
par un officier établi. (...) Ce moyen de nous entr’advertir apporterait une grande
commodité au commerce public.
Il faudra attendre un siècle pour que cette idée de bureau d’annonces devienne une
réalité : en 1628, Théophraste Renaudot crée à París le premier bureau d’annonces,
répertoriant les offres et les demandes les plus diverses et, avec le soutien de
Richelieu, dans le périodique des édits et des publications royales « La Gazette », il
reproduit les premières petites annonces.
La Révolution française et l’évolution de la publicité
En 1789, lors de la Révolution française, la publicité est utilisée pour des intérêts
politiques : des affiches et des pamphlets sont typographiés ou imprimés pour diffuser
rapidement des textes révolutionnaires. D’autre part, tous les journaux publient des
annonces et on rédige la Loi de la liberté de la presse, qui sera le fondement
constitutionnelle de la liberté d’expression en France : « La libre communication des
pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme ; tout citoyen
peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté
dans les cas déterminés par la loi ».
La libéralisation de la presse augmente le nombre d’annonces dans les journaux. En
1836, Emile de Girardin, patron de presse lance un nouveau journal, « La Presse ». Il
veut « vendre bon marché pour vendre beaucoup et inversement ». C’est la première
fois où on insère des annonces commerciales dans un journal, ce qui lui permet d’en
abaisser le prix. En 1865, les petites annonces représenteront déjà un tiers de l’espace
des journaux.
L’affiche
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