Acanthocéphales parasites de Poissons d`Afrique

Bulletin de
1’1. F. A. N.
T. XXXVI, sér. A,
no
4, 1974.
Acanthocéphales parasites
de Poissons d’Afrique
par P.-M. TRONCY
(“)
et G. VASSILIADÈS
(z),
SUMÉ. Les auteurs poursuivent leur étude des Acanthocé-
phaIes parasites de Poissons d’eau douce ou de mer d’Afrique.
11s
décrivent une espèce nouvelle, Acanthosenlis papilio, caractérisée
en particulier par ses dimensions reduites
;
ils complètent l’étude
de Paragorgorhynchus chariensis TRONCY, 1969, par la description
du mâle.
SUMJIARY. The authors proceed with their studies on the
Acanthocephala parasites of frcsh-water and marine fishes from
Africa. They describe a new species, Aca,nthosentis papilio,
cha-
racterized hy his lit-tle sizc
;
they completc the study
011
Paragor-
gorhynchus chariensis TRONÇY, 1969, by the description of the male.
1. Description de Acanthosentis papilio, n. sp.
HÔTE
:
Periophtlkalrnus
papilio
BI.~~EI-SCIIKEIDEI~,
1801.
ORIGINTI : Joal-Fadiouth (ScnQal), mangrovc d’embouchure,
CALIS
sau-
mâtres. 6-I-1972.
MATERIET
. : 2 mâles et 2 femelles. I:lal
dc
îonscrvalion moyen. Txs 2 fernellrs
sont immatures.
(1)
La première note. se trouve dans le
Bu&tin
de Z’IFAN, t. XXXV,
sér.
h,
no
3,
p. 522-539.
(2) 1. E. M. V. T. Laboratoire de
Farcha,
B. P. 433,
N’Djamena
(es Fort-Lamy),
Tchad.
(3) 1. E. M. V. T. Laboratoire de
I’Élevage,
B. P. 2057, Dakar,
SGnégal.
ACANTHOCÉPHALES PARASITES DE POISSONS D'AFRIQUE
903
DESCRIPTION :
Acanthocéphales très petits (moins de 2 mm) à cuticule ornée de
rangées d’épines extrêmement fines, sur tout le corps
-
Proboscis armé de 6 spirales de 3 crochets chacune (18 cro-
chets en tout). Les 6 crochets antérieurs sont nettement séparés
des 12 crochets postérieurs. La pointe de ces crochets antérieurs
mesure 35
p
à 40
p
et la racine, 20
lu
à 22
p.
Les crochets posté-
rieurs sont tous semblables, avec une petite racine, et très arqués.
Leur pointe mesure 8
il.
à 11
p
et leur racine 5
p
à 6
p.
Le proboscis
est allongé, avec une striction plus ou moins nette en avant des
petits crochets. Il est possible que cette striction soit un artéfact
(fig. 1
I3,
1 C et 1 E).
-
Réceptacle proboscidien relativement long, à paroi simple.
Ganglion cérébroïde pyramidal, au fond du réceptacle. Lemnisques
égaux, 2 fois plus longs quf: le réceptacle.
-
Corps ornementé de
.très
fines épines de 1 p à 2
p
de long,
réparties sur des rangées parallèles disposées à des distances
variables les unes des autres (fig. 1 A,
1
F et 2). Ces épines sont sou-
vent disparues : on ne voit plus alors que la racine, en étoile, dont
le diamètre est compris entre 1
lu
et 2
p.
-
Mâle holotype. Longueur totale 1 mm. Largeur maximale
350
p.
Longueur de l’ensemble proboscis-réceptacle 250
u.
Le
testicule antérieur a un diamètre de 170
lu
environ
;
il débute à
120
p
du fond du réceptacle. Le testicule postérieur a un diamètre
de 200
p.
environ
;
il se trouve à 180
lu
du fond du réceptacle et
chevauche légèrement l’antérieur. La glande cémentaire est large-
ment au contact du testicule postérieur
;
c’est un organe de 130
p
de long et de 90
p
de large, constitué par un syncitium dont le
nombre des noyaux n’a pas pu être évalué. L’organe de Saefftigen
est allongé et mesure 150 p sur 40
lu
(fig. 1 A et 1 D).
-
Femelle allotype (la femelle allotype est immature). Longueur
totale 1,025 mm. Largeur maximale 270
EL.
Longueur de l’ensemble
proboscis-réceptacle 225
lu.
Longueur du tube génital 240
p
envi-
ron. Le contour de la cloche utérine est difficile à préciser avec cer-
titude et celui de l’appareil sélecteur des œufs également. Ce der-
nier organe paraît mesurer 50
l.~
de long. Le conduit utérin est
court (12
p)
et le vagin, long (125 k). Le sphincter terminal rnesure
20
p
(fig.
1
A).
FIG.
1.
-
Acanihosmlis papilio,
11.
sp.
.4.
MBlc
in
toto
(échelle
200 p)
;
B.
et C. Proboscis (khelle 100
p)
;
D.
DGtail
de l’appa-
reil génital mUe, bourse
copnlatriee
évaginéc
(même échelle que
.4)
;
E.
Crochets du
rostre (même
échelle
que
F)
;
F. Épines
cuticnlaires
et leurs racines
(dchclle
30
t*).
FIG.
2.
-
Acanthosentis
papilio,
II.
SP.,
femelle immature (échelled150
CL).
906
P.-M,
TRONCY
ET G. VASSILIADÈS
DISCUSSION :
Par ses caractères généraux, notre matériel se rattache à la
famille des Quadrigyridae VAN CLEAVE, 1920, et au genre Acantho-
sentis
VERMA
&
DATTA, 1929 (11). On connaît à ce jour, dans ce
genre, 14 espèces valides (l). Les espèces qui se rapprochent le plus
de notre matériel, à la fois par leur taille et par la présence d’épines
sur tout le corps, sont les suivantes : A. dattai
PODDER,
1938 (6);
A. holospinus SEN, 1937 (7)
;
A. giuris
SOOTA
&
SEN, 1956 (8)
;
A. nigeriensis
DOLLFUS
&
GOL~AN,
1956 (4) rt A.
Gpiac:
BAYLIS,
1947 (1).
-
A. dattai et A. holospinus sont considérées comme synonymes
par Baunrs (1947 (1)) et par
GOL~AN
(1959 (5)) : aucun caractère ne
permet de les différencier entre elles
;
elles ont une origine identique
(Indes) et des hôtes communs. Elles diffèrent de nos spécimens par
la longueur des lemnisques (plus longs sur
-noLre
matériel), par les
distances, chez le mâle, qui séparent les testicules du sac probosci-
dien et les testicules entre eux (plus courtes chez nos spécimens).
-
A. giuris est une espèce indienne nettement plus grande que
notre matériel. Chez cette espèce, les crochets du rostre sont grou-
pk,
les testicules du mâle, elliptiques, ne se chevauchent pas
;
le
tube génital de la femelle est beaucoup plus long, et la
dist,ance
qui
sépare les testicules du réceptacle, grande par rapport
à
nos spéci-
mens.
-
A. nigeriensis
(2)
est une espèce africaine qui diffère de notre
ma-tériel par les crochets du rostre (2 antérieurs beaucoup plus gros
que les au-tres), par la dimension et la répartition des épines du
tronc (les plus grandes epines mesurent 30
p,
et, la face dorsale est
inerme).
-
A. tilapiae
(“)
est une autre
espkce
africaine, que nous avons
souvent rencontrée et même redécrite (9), ses rnensurat,ions sont,
ne.ttement plus fortes que celles de notre matériel.
C’est pourquoi nous pensons que nos spécimens constituent une
espèce nouvelle, que nous proposons de désigner Rcanthosentis
papilio, en raison de l’hôte. Les spécimens sont conservés au
t
(1) Nous estimons que A.
camcroni
GUPTA
6r
KAJARI, 1969, dont le
caraütb-e
donné
pour spécifique est la présence d’une poche de
Saefftigen
(organe comnvm à tous les
Acanthocéphales), et A.
oligospinus
ANANTARAMAN, 1969, qui n’est décrit que par la
composition de sa cuticule, sont des nomina nuda.
(2) Ces 2 espkes sont les seules que l’on connaisse en Afrique
SI
ce jour dans le genre
Acanthosentis.
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