iii
Résumé
Cette étude vise à comparer l’histoire évolutive des parasitoïdes du genre
Horismenus (Hymenoptera: Eulophidae) à celle de leurs hôtes bruches (Coleoptera:
Bruchidae) et plante hôte (Phaseolus vulgaris L.) cultivée dans le contexte d’agriculture
traditionnelle, au sein de son centre de domestication Mésoaméricain. Nous avons analysé
la structure génétique de 23 populations de quatre espèces de parasitoïdes au Mexique, en
utilisant un fragment du gène mitochondrial COI afin de les comparer aux structures
précédemment publiées des hôtes bruches et du haricot commun. Nous avons prédit que les
structures génétiques des populations d’hôtes (bruches et plante) et de parasitoïdes seraient
similaires puisque également influencées par la migration entremise par l’humain (HMM)
étant donnée que les parasitoïdes se développent telles que les bruches à l’intérieur des
haricots. Compte tenu des stratégies de manipulation reproductive utilisées par l’alpha-
protéobactérie endosymbionte Wolbachia spp. pour assurer sa transmission, la structure
génétique des populations de parasitoïdes inférée à partir du génome mitochondrial devrait
être altérée conséquemment à la transmission conjointe des mitochondries et des bactéries
lors de la propagation de l’infection dans les populations de parasitoïdes. Les populations
du parasitoïde H. missouriensis sont infectées par Wolbachia spp. Tel que prédit, ces
populations ne sont pas différenciées (FST = 0,06), ce qui nous empêche d’inférer sur une
histoire évolutive parallèle. Contrairement aux bruches, Acanthoscelides obtectus et A.
ovelatus, la HMM n'est pas un processus contemporain qui influence la structure génétique
des populations du parasitoïde H. depressus, étant donné la forte différenciation (FST =
0,34) qui existe entre ses populations. La structure génétique observée chez H. depressus
est similaire à celle de sa plante hôte (i.e. dispersion aléatoire historique à partir d'un pool
génique ancestral très diversifié) et est probablement le résultat d’un flux génique important
en provenance des populations de parasitoïdes associées aux haricots spontanées à
proximité des champs cultivés. L’étude de l’histoire évolutive intégrant plusieurs niveaux
trophiques s’est avérée fructueuse dans la détection des différentes réponses évolutives
entre les membres du module trophique face aux interactions humaines et parasitaires, et
montre la pertinence d’analyser les systèmes écologiques dans leur ensemble.