Proposition de thèse : Interactions Wolbachia-Arthropodes, LEES Poitiers Sujet : Approche in situ de la régulation des interactions Arthropodessymbiotes Les arthropodes sont connus pour héberger de nombreuses bactéries symbiotiques si bien que des stratégies de lutte biologique basées sur les endosymbiotes sont déjà en cours de développement dans le but de réguler localement des populations de ravageurs ou de vecteurs. C’est par exemple envisagé avec Wolbachia, l’une des bactéries symbiotiques les plus répandues chez les arthropodes. Les applications potentielles reposent sur l'introduction contrôlée de souches naturelles de Wolbachia dans des individus non porteurs. Ces dernières doivent se maintenir et rester confinées aux hôtes et aux populations cibles. Comprendre les mécanismes qui régulent les populations de Wolbachia chez leurs hôtes est donc un préalable indispensable. Notre modèle central est la symbiose Wolbachia/Armadillidium vulgare. Les Wolbachia manipulent la reproduction via la féminisation des mâles génétiques. Elles colonisent principalement les ovaires et la chaîne nerveuse, mais aussi le système immunitaire (hémocytes, organes hématopoïétiques). Leur biovolume par cellule, quantifiable en Hybridation in situ Fluorescente (FISH), est très hétérogène au sein d'un même organe. Dans le but d'identifier les gènes de l'hôte impliqués dans la symbiose, plusieurs banques d'ESTs ont été réalisées (ANR EndoSymbArt, banques soustractives, challenges bactériens). Les ADNc ont été affiliés à des voies métaboliques potentielles (liste de termes GO, Gene Ontology). Le candidat participera à la sélection de gènes d'intérêts impliqués dans des voies métaboliques de processus affectés par la symbiose : réponse immunitaire de l'hôte, développement (embryogenèse, gonadogenèse), tolérance à Wolbachia (communication hôte-symbiote, stress cellulaire, tropisme). La position de ces gènes dans les chaînes métaboliques les désignera comme des marqueurs privilégiés de la voie correspondante. Après avoir vérifié leur expression dans les tissus cibles en RT-qPCR, le candidat quantifiera leur expression in situ à l'échelle de la cellule. La variation de biovolume de Wolbachia offre une gamme naturelle qui permettra de mettre en évidence des effets-dose et des seuils d'expression. Pour cela le candidat développera un protocole de détection fluorescente des ARNm compatible avec la détection FISH de Wolbachia. Le laboratoire de "Ecologie, Evolution, Symbiose" (LEES) est une Unité Mixte de Recherche (UMR 6556) de l’Université de Poitiers. Nos activités de recherche s’inscrivent dans le cadre général de l’analyse des associations symbiotiques et concernent l’étude des interactions entre des crustacés isopodes et leurs bactéries intracellulaires Wolbachia. Deux programmes financés par l'Agence Nationale de la Recherche sont en rapport avec la thèse proposée. EndoSymbArt (EndoSymbiosis in Arthropods) a pour but de déchiffrer les bases génétiques, moléculaires et cellulaires qui gouvernent la dynamique et l’évolution des symbioses bactériennes chez les arthropodes. ADaWOL (Adaptive Success of Wolbachia in Arthropods) évalue la prédisposition d'un hôte à accueillir de nouvelles souches de Wolbachia et les capacités des Wolbachia à changer d'hôte. Une allocation de recherche de trois ans est attachée à la thèse. L’école doctorale de rattachement est l'ED Sciences pour l’Environnement Gay Lussac (http://gaylussac.ed.univ-poitiers.fr). Le candidat devra être titulaire d'un Master en Biologie. Une bonne connaissance des interactions symbiotiques bactéries/invertébrés sera appréciée, de même que des connaissances en biologie moléculaire et en traitement de séquences ADN. Des compétences dans le domaine de la microscopie à fluorescence voire de l'Hybridation in situ constituent un plus. Les candidats enverront un CV détaillé comprenant les résumés des stages effectués, une lettre de motivation et au moins une lettre de référence à: [email protected]. Date limite de dépôt de candidature: 12/05/2010.