napoléonienne est conservée pour ne pas créer plus de bouleversements, quitte à rendre mécontent
l’ancienne noblesse, dont beaucoup a combattu pour le roi durant la Révolution. Dans le même temps, les
Français sont mécontents du retour des bourbons sur le trône de France. Pour eux, la paix que Louis XVIII signe
n’est pas meilleure que celle que Napoléon aurait pu avoir. De plus, les soldats prisonniers reviennent en
France (environs 250 000) et sont accueillis avec sympathie, contrairement au roi qui est revenu dans « les
fourgons des étrangers ».
Ce mécontentement est accentué par la résurrection de l’Ancien Cour qui coïncide avec la restauration de vingt
et un des trente-huit principaux officiers, qui reprennent le poste qu’ils occupaient avant 1792. En plus de la
Cour, les 25 mai et 15 juillet 1814, une partie de la maison militaire est reconstituée. Tous les codes qui la
régissaient avant la Révolution sont remis à l’ordre du jour. Cette mesure, hautement symbolique, sert
uniquement à répondre aux exigences des royalistes car le roi se trouve dans l’obligation de donner des
garantis à ceux qui l’ont soutenu. Sur la politique intérieuer le nouveau régime fait plusieurs erreurs qui
expliquent une défiance de la population. Plusieurs lois pour l’Eglise sont votées, ce qui permet aux prêtres de
retrouver un peu de pouvoir. Cette sollicitude de la part du roi est perçue comme un signal pour un retour à la
puissance de l’Eglise sous l’Ancien Régime. Plusieurs prêtres, dont Fiévée, veulent un retour des registres civils
sous leur autorité. Au niveau de l’armée, des mesures sont prises mais l’hostilité des militaires est un frein au
nouveau régime qui verra ces derniers comme une menace importante. Rapidement, deux France se créer,
celle de la Charte et celle de l’Ancien Régime. Ajouter à ces dissensions la crise économique qui règne depuis la
fin de l’Empire et qui augmente le mécontentement d’une grande partie de la population. Cette défiance
permet la création d’un complot bonapartiste dirigé par Fouché. Cependant, pour ce dernier ce complot ne
doit pas permettre à Napoléon de revenir. Les évènements décideront pour le régicide en mars 1815.
Chapitre 3 : Deux cents jours (mars-septembre 1815)
Dans ce contexte de crise économique et politique, le complot bonapartistes se constitue et prend de plus en
plus d’importance. Plusieurs proches de Napoléon, exilé à l’île d’Elbe, lui rapporte la situation en France. Pour
l’ancien Empereur, c’est une occasion pour reprendre son trône. Ainsi le 1er mars 1815, Napoléon débarque au
golfe de Juan. Cependant, après son abdication en 1814 et le traité de Fontainebleau, il n’a plus la légitimité de
son côté. A cette occasion il rédige la proclamation à l’armée qui invite tous les soldats à venir sous son
drapeau. Du côté du roi, le débarquement de l’usurpateur n’est pas considéré comme une menace, pour lui la
nation le protégera et rejettera le nouvel arrivant. Mais, rapidement, devant l’enthousiasme de grandes villes,
comme Lyon, devant l’avancé de Napoléon, devant le ralliement des troupes au Pacificateur, le roi doit se
rendre à l’évidence : le fugitif de l'île d'Elbe représente bien une menace pour lui et son régime. La peur gagne
les partisans de Louis XVIII qui voient dans le retour de Napoléon, le fruit d’un vaste complot pour le retour de
l’Ogre. Pour eux, les ennemis sont partout et prêt à tout, et il faut donc « purger » l’administration, à
commencer par le Maréchal Soult. Malgré une volonté de sauvegarder le régime, le gouvernement est comme
figé et incapable de s’adapter aux événements. Il est donc réduit à subir les événements et, de regarder,
impuissant, l’avancé inexorable de Napoléon sur Paris. Devant le désastre qui se profile à l’horizon, le roi, son
frère et la Cour sont obligés de s’enfuir de Paris pour aller en Belgique. La première Restauration pend donc fin
le 20 mars 1815. Napoléon hérite donc d’une situation complexe, proche de celle que Louis XVIII a eue en 1814.
L’Empereur a devant lui une forte opposition royaliste que le retour du roi a contribué à solidifier. Il possède
aussi de fort soutient ultra, qui veut revenir à «l’Ancien Régime Impérial ». Cependant, en France il y a
beaucoup de mécontents, surtout parmi les notables. Le nouveau chef du gouvernement, comme Louis XVIII en
1814, doit faire l’acte additionnel qui ressemble sur beaucoup de point à la Charte de 1814.
Au niveau européen, les Alliées, malgré des garanties de Napoléon sur son désir de paix, décident de partir en
guerre contre l’Aigle. Pour la France, la guerre commence mal, les Alliées alignent sur le papier plus d’un million
d’homme, alors que la France à peine 250 000. Après quelques victoires pour les troupes impériales, la défaite
de Waterloo en 1815 neutralise les rêves de retour de l’Empereur. Dans le même temps, à Gand, Louis XVIII
plaide pour sa cause auprès des puissances européennes. Cependant, pour les coalisés, les Bourbons ne