Fiche de lecture
Présentation :
Titre : « Histoire de la Restauration 1814-1830, Naissance de la France moderne »
Auteur : Emmanuel de Waresquiel et Benoît Yvert
Emmanuel de Waresquiel : 57 ans, ancien élève de l’Ecole normale supérieure, directeur de
collection chez Larousse. Il est l’auteur de nombreux articles de vulgarisation et il du Duc de
Richelieu. En 2006, il est habilité à diriger les recherches sur le thème : « Comprendre la
Restauration : le débat socio-politique des élites. Idées et représentations. » C’est un spécialiste de la
France du XIX siécle.
Benoît Yvert : 51 ans, expert en livres anciens. Entre 1987 et 2002, il enseigne l’histoire à l’Institut
catholique de Paris. Secrétaire général et fondateur de la Société d’histoire de la Restauration, il a
publié un Dictionnaire des ministres (Perrin, 1990). De plus, il a participé à de nombreux ouvrages
collectifs.
Résumé de l’œuvre : Ce livre retrace la situation de la France de 1814, avec la fin de l’Empire, à 1830,
et la Révolution de juillet. Les auteurs font une analyse politique et sociologique de la France durant
ces 16 ans. C’est une chronique des événements internes (occupations de la France en 1815,
révolte…) et Européens (expédition en Espagne, en Morée, indépendance de la Grèce…).
Emmanuel de Waresquiel et Benoît Yvert, montrent très bien toutes les difficultés d’un régime, qui
malgré une légitimité, souffrira de complot, d’une forte opposition de la part des royalistes, des
libéraux. Cette époque voit aussi la naissance du parlementarisme qui sera poussée par de grands
orateurs comme Chateaubriand, De Sarre, Villèle, Mme de Staël, Benjamin Constant…
Une œuvre très intéressante qui permet de comprendre tous les jeux politiques de l’époque, tous les
intérêts que certains ont à gagner, ainsi que toutes les inquiétudes de la nation et de l’Europe.
Chateaubriand, pour imager cette époque charnière, déclare que la France est « prise entre deux
fleuves ». Le XIXème siècle permet aussi la consolidation des libertés gagnées pendant la Révolution
de 1789, égalité des droits, libertés fondamentales, droit de vote, etc.
Plan de l’ouvrage : un plan chronologique :
-Chapitre 1 : Le roi et la Charte (janvier-juin 1814)
-Chapitre 2 : L’anarchie paternelle (juin 1814-mars 1815)
-Chapitre 3 : Deux cents jours (mars-septembre 1815)
-Chapitre 4 : Un combat politique à front renversé : La Chambre introuvable (septembre 1815-
septembre 1816)
-Chapitre 5 : Le roi et la nation (septembre 1816-décembre 1818)
-Chapitre 6 : La majorité introuvable : Decazes et l’échec de l’ouverture à gauche (janvier 1819-
février 1820)
-Chapitre 7 : Transitions (février 1820-décembre 1821)
-Chapitre 8 : Grandeur et décadence de Villèle (décembre 1821-janvier 1828)
-Chapitre 9 : Prodromes d’un affrontement (janvier 1828-août 1829)
-Chapitre 10 : Du roi constituant au roi citoyen : le ministère Polignac et la révolution de 1830 (août
1829-août 1830)
Chapitre 1 : Le roi et la Charte (janvier-juin 1814)
En 1814, l’Empire de Napoléon Ier est en grande difficulté. En effet, la sixième coalition, qui regroupe
l’Angleterre, la Prusse, l’Autriche, la Russie et la Suède, dispose de près d’un million d’hommes frais et armés
contre les 300 000 survivants de la Grande Armée de Napoléon. De part cette disparité numérique, les Alliés
peuvent frapper à tous les endroits de l’Empire. Les Autrichiens libèrent l’Italie et traversent les Alpes, en
Espagne, Wellington force le passage de la Bidassoa, après avoir vaincu les troupes de Soult. Murat trahi,
l’Empereur pour conserver son royaume de Naples. C’est l’ensemble du système de l’Empire Français qui est
amputé de tous côtés.
Dans la première partie de ce chapitre, les auteurs nous montrent tous les enjeux de la paix, d’une part pour
Napoléon et, d’autre part pour l’Europe. Seulement pour les coalisés, l’Europe sera en paix lorsque Napoléon
aura abdiqué. De plus, en France, les contestations grondent contre l’Empereur, le blocus que l’Angleterre
exerce sur la France depuis 1807. Par exemple, à Bordeaux, grand port commercial, sa population chute de
20 000 habitants en 20 ans. Ajouté à cela une crise économique à partir de 1810 qui mine les ressources de la
France et il n’en faut pas plus pour que la population se retourne contre leur dirigeant. Ce mécontentement ne
permet pas à Napoléon de recruter autant d’hommes qu’il aurait voulu. Les désertions sont nombreuses, les
mutilations sont monnaie courante à l’aube de l’année 1814. Les Français, après 25 années de guerre, ne
veulent plus qu’une seule chose : la paix.
Loin de la France et des problèmes de l’Empire, les Bourbons sont exilés depuis le début de la Révolution. La
population en vient presque à oublier leur existence, et les Alliés s’étonneront de « ne surprendre aucune
réaction en leur faveur dans les villes occupées (extrait du livre : page 19). Même parmi les royalistes on ignore
beaucoup de choses sur les derniers Bourbons restants.
De plus, les Alliés ne font rien pour que les Bourbons soient réinstallés sur le trône de France. Il y a même une
certaine hostilité entre les coalisés et la famille royale de France. Pour retrouver son trône le futur Louis XVIII
doit déployer toute la diplomatie dont il est capable. Ainsi, il obtient le départ de son frère et de ses deux fils,
direction la France afin de rallier les royalistes et de préparer le terrain pour le retour de la Monarchie.
Cependant, un sursaut national, permet à Napoléon de remporter des victoires éclatantes sur la Coalition et,
pendant un temps les Français imaginent pouvoir renverser le cours de la guerre. Mais les Alliés comprennent
que la paix ne s’obtiendra qu’avec la prise de la capitale. Ainsi, les troupes Austro-Russes foncent sur Paris et,
atteignent, le 28 mars, les bords de la Marne.
En sous mains, Talleyrand, négocie avec les Alliés pour que les Bourbons remontent sur le trône de France.
Mais, la plus grande crainte des Alliés est un retour à l’Ancien Régime, ces derniers veulent que les Bourbons
gardent les acquis de la Révolution et de l’Empire. Louis XVIII, octroie la Charte le 4 juin 1814 mais, il reste roi
de France par la Grâce de Dieu. Malgré ce retour de la dynastie au trône, les pourparlers de paix continuent et
sont, contrairement à ce qu’on a pu dire, très difficiles. Le sort de la France, la manière dont la paix devra être
conduite, sont au centre des discutions. Finalement, la paix est signée le 30 mai 1814.
Chapitre 2 :L’anarchie paternelle (juin 1814-mars 1815)
Louis XVIII est donc revenu au pouvoir. Mais, comme nous l’explique le chapitre I, La France et les Français ont
quasiment oublié l’existence de l’ancienne famille royale, et pour ceux qui s’en souviennent, il y a une certaine
méfiance vis-à-vis du nouveau roi. Ce dernier, en bon homme politique, sait que sa naissance ne lui suffit pas
pour se faire accepter de la population. Ainsi, il va constamment mettre en avant la paix que lui seul peut offrir
après 25 années de guerres continues et qui se soldent par la défaite du pays des Lumières. Pour rétablir la
paix, le frère de Louis XVI, au lieu de reformer la France pour un retour de l’Ancien Régime, prône plutôt un
compromis entre les acquis de la Révolution et son règne. Dans l’administration rien de ne change, tous les
fonctionnaires sont maintenus, l’administration napoléonienne est conservée, au détriment des royalistes qui
veulent un retour à la décentralisation. Un autre objectif du nouveau régime est de combler les dettes
accumulées par l’Empire (plus de sept cent cinquante-neuf millions de franc). Et, l’ancienne élite
napoléonienne est conservée pour ne pas créer plus de bouleversements, quitte à rendre mécontent
l’ancienne noblesse, dont beaucoup a combattu pour le roi durant la Révolution. Dans le même temps, les
Français sont mécontents du retour des bourbons sur le trône de France. Pour eux, la paix que Louis XVIII signe
n’est pas meilleure que celle que Napoléon aurait pu avoir. De plus, les soldats prisonniers reviennent en
France (environs 250 000) et sont accueillis avec sympathie, contrairement au roi qui est revenu dans « les
fourgons des étrangers ».
Ce mécontentement est accentué par la résurrection de l’Ancien Cour qui coïncide avec la restauration de vingt
et un des trente-huit principaux officiers, qui reprennent le poste qu’ils occupaient avant 1792. En plus de la
Cour, les 25 mai et 15 juillet 1814, une partie de la maison militaire est reconstituée. Tous les codes qui la
régissaient avant la Révolution sont remis à l’ordre du jour. Cette mesure, hautement symbolique, sert
uniquement à répondre aux exigences des royalistes car le roi se trouve dans l’obligation de donner des
garantis à ceux qui l’ont soutenu. Sur la politique intérieuer le nouveau régime fait plusieurs erreurs qui
expliquent une défiance de la population. Plusieurs lois pour l’Eglise sont votées, ce qui permet aux prêtres de
retrouver un peu de pouvoir. Cette sollicitude de la part du roi est perçue comme un signal pour un retour à la
puissance de l’Eglise sous l’Ancien Régime. Plusieurs prêtres, dont Fiévée, veulent un retour des registres civils
sous leur autorité. Au niveau de l’armée, des mesures sont prises mais l’hostilité des militaires est un frein au
nouveau régime qui verra ces derniers comme une menace importante. Rapidement, deux France se créer,
celle de la Charte et celle de l’Ancien Régime. Ajouter à ces dissensions la crise économique qui règne depuis la
fin de l’Empire et qui augmente le mécontentement d’une grande partie de la population. Cette défiance
permet la création d’un complot bonapartiste dirigé par Fouché. Cependant, pour ce dernier ce complot ne
doit pas permettre à Napoléon de revenir. Les évènements décideront pour le régicide en mars 1815.
Chapitre 3 : Deux cents jours (mars-septembre 1815)
Dans ce contexte de crise économique et politique, le complot bonapartistes se constitue et prend de plus en
plus d’importance. Plusieurs proches de Napoléon, exilé à l’île d’Elbe, lui rapporte la situation en France. Pour
l’ancien Empereur, c’est une occasion pour reprendre son trône. Ainsi le 1er mars 1815, Napoléon débarque au
golfe de Juan. Cependant, après son abdication en 1814 et le traité de Fontainebleau, il n’a plus la légitimité de
son côté. A cette occasion il rédige la proclamation à l’armée qui invite tous les soldats à venir sous son
drapeau. Du côté du roi, le débarquement de l’usurpateur n’est pas considéré comme une menace, pour lui la
nation le protégera et rejettera le nouvel arrivant. Mais, rapidement, devant l’enthousiasme de grandes villes,
comme Lyon, devant l’avancé de Napoléon, devant le ralliement des troupes au Pacificateur, le roi doit se
rendre à l’évidence : le fugitif de l'île d'Elbe représente bien une menace pour lui et son régime. La peur gagne
les partisans de Louis XVIII qui voient dans le retour de Napoléon, le fruit d’un vaste complot pour le retour de
l’Ogre. Pour eux, les ennemis sont partout et prêt à tout, et il faut donc « purger » l’administration, à
commencer par le Maréchal Soult. Malgré une volonté de sauvegarder le régime, le gouvernement est comme
figé et incapable de s’adapter aux événements. Il est donc réduit à subir les événements et, de regarder,
impuissant, l’avancé inexorable de Napoléon sur Paris. Devant le désastre qui se profile à l’horizon, le roi, son
frère et la Cour sont obligés de s’enfuir de Paris pour aller en Belgique. La première Restauration pend donc fin
le 20 mars 1815. Napoléon hérite donc d’une situation complexe, proche de celle que Louis XVIII a eue en 1814.
L’Empereur a devant lui une forte opposition royaliste que le retour du roi a contribué à solidifier. Il possède
aussi de fort soutient ultra, qui veut revenir à «l’Ancien Régime Impérial ». Cependant, en France il y a
beaucoup de mécontents, surtout parmi les notables. Le nouveau chef du gouvernement, comme Louis XVIII en
1814, doit faire l’acte additionnel qui ressemble sur beaucoup de point à la Charte de 1814.
Au niveau européen, les Alliées, malgré des garanties de Napoléon sur son désir de paix, décident de partir en
guerre contre l’Aigle. Pour la France, la guerre commence mal, les Alliées alignent sur le papier plus d’un million
d’homme, alors que la France à peine 250 000. Après quelques victoires pour les troupes impériales, la défaite
de Waterloo en 1815 neutralise les rêves de retour de l’Empereur. Dans le même temps, à Gand, Louis XVIII
plaide pour sa cause auprès des puissances européennes. Cependant, pour les coalisés, les Bourbons ne
représentent plus un bon parti, mais au contraire, sont plutôt un obstacle à la paix en Europe, c’est pour cela
que beaucoup, comme les Prussiens, ne souhaitent pas que les bourbons reviennent sur le trône de France
mais, les Anglais et surtout Wellington, veulent au contraire qu’ils retrouve leur puissance, dans l’optique d’un
équilibre des puissances en Europe. Pendant ce temps en France, Fouché et Talleyrand cherchent à provoquer
la chute de Napoléon pour ainsi avoir une place de choix dans le gouvernement post-Empire. Dans cette
optique, Fouché entretien avec le roi en exil bon nombre de correspondances le tenant informé de toute la
situation française et, devient rapidement un homme indispensable. Talleyrand et lui vont pousser le roi à
adopter une politique plus libérale, avec plus de compromis. Et, par leur service envers le roi, les deux hommes
obtiennent un ministère ou ils sont les « premiers ministres ».
Avec le retour du roi sur le trône le 8 juillet 1815, une « Terreur légale et spontanée » se met en place contre
les fidèles de Napoléon. L’administration est purgée, les « traitres », telle que Ney, sont arrêtés, et condamnés
soit à l’exil, soit à la prison, soit à la peine capitale. Dans le même temps, Louis XVIII et son gouvernement
organisent des élections pour élire les députés de la Chambre.
Le chapitre ce termine sur le renvoi de Fouché et la démission de Talleyrand et de son ministère, car ils sont
isolés et à la Cour et à la Chambre de députés, et on assiste à la nomination du Duc de Richelieu comme chef
du ministère.
Chapitre 4 : Un combat politique à front renversé : La
Chambre introuvable (septembre 1815-septembre 1816)
Dans cette France d’après les Cents-Jours, les royalistes sont plus radicaux que jamais dénonçant le double jeu
de l’administration qui après avoir prêté serment à Louis XVIII, ont ouvert leur porte à l’ «Usurpateur». Les
élections de juillet 1815 leur donne une légitimité sans pareil. C’est un raz de marée royaliste. Ces royalistes
sont dominés par leur extrême droite, les ultraroyalistes sont en effet en grande majorité à la Chambre. Cette
majorité des plus confortable permet à la Chambre d’avoir un grand impact sur la vie politique en France. En
effet, les royalistes, jugeant le gouvernement de Richelieu beaucoup trop modéré, usent du pouvoir
parlementaire pour bloquer les lois qu’ils jugent contraire à leur principe et, dans le même temps, ils font voter
des lois pour la création d’une Terreur Blanche légale. La rupture officielle entre le « Chambre Introuvable » et
le gouvernement, se trouve dans la loi d’amnistie que Richelieu présente à la Chambre au lendemain de
l’exécution du maréchal Ney. Pour les ultraroyalistes, c’est l’occasion de régler son compte à bon nombre de
fonctionnaires impériaux. L’éloignement entre le gouvernement et la Chambre grandi aux cours des mois qui
suivent car Richelieu ne participe presque jamais aux sessions parlementaires, ce qui montre une certaine
réserve envers les royalistes et, d’autre part Decazes ministre de l’intérieur, dans son optique libéral et
modéré, influe grandement sur la nomination des préfets en proposant des connaissances auprès de Louis
XVIII. Cette situation de conflit ouvert, bloque complètement le politique intérieure en France, les
ultraroyalistes bloquent toutes les lois que le gouvernement présente où ils en modifient grandement la
teneur. Ne pouvant contrôler cette chambre, Decazes demande expressément au roi de dissoudre la Chambre
dans les plus brefs délais, ce que Louis XVIII fait car pour lui aussi la situation est difficile les ultraroyalistes
contestant sa politique. Ainsi le 5 septembre 1816, le roi, par ordonnance dissout la Chambre des députés et de
nouvelles élections ont lieu en octobre. Lors de ces élections Decazes se sert de toute son influence pour
obtenir la victoire (pressions administratives, avantages donnés aux électeurs, corruptions, triches….). Et, cela
fonctionne car à l’issue des votes 150 sièges sont attribués à des candidats du ministre et 100 pour les ultras.
Cependant, la majorité du ministre est très instable car beaucoup ne sont pas des royalistes convaincus, ce ne
sont que des alliés de fortune pour contrer la puissance des ultraroyalistes.
Chapitre 5 : Le roi et la nation (septembre 1816-décembre
1818)
Maintenant que la « Chambre Introuvable » est dissoute et que le gouvernement possède une bonne majorité,
ce dernier peut s’employer à la conduite de l’Etat. Et, pour se faire, d’après Decazes il faut «Royaliser la nation
et nationaliser le royalisme ». Le minisre veut préserver la prérogative royale tout en enclenchant une
révolution de la royauté pour que celle-ci s’adapte à la nouvelle France. Dans cette optique, le gouvernement
de Richelieu va se « couler dans le moule napoléonien » pour garder une certaine continuité tout en renforçant
le trône et, ce renforcement de la présence royale sur le territoire passe par le renforcement des préfets.
Toutes les élections qui ont lieu sont truquées pour garantir au ministère, une majorité à la Chambre des
députés. De plus, Decazes s’allie avec les « Doctrinaires ». Ces derniers ne forment pas un groupe, ni un parti
mais, leurs idées étant assez proches, cela leur donne une certaine cohérence entre eux. Les Doctrinaires
comportent deux générations bien distinctes : la première composée, entre autre, de Royer-Collard et Camille
Jordan et la seconde composée de Guizot et du Duc de Broglie. Ce sont des « nouveaux venus dans l’arène
politique » (Guizot), mais ils ont de profondes convictions libérales et sont très talentueux. Certains d’entre eux
vont rentrer au gouvernement comme secrétaire d’Etat et, dans la Chambre des députés, les discours de
Royer-Collard permettent de faire passer plusieurs des lois du gouvernement. Cette période est aussi le
moment d’une « libéralisation », minime certes, du régime. Deux lois en attestent : la loi d’élection et la loi de
recrutement. Le 5 février 1817, la loi d’élection est votée à la Chambre des députés, non sans effort. Cette loi
est en rupture complète avec les systèmes expérimentés depuis 1795 : elle instaure le principe d’élection
directe des députés par les électeurs. Cependant, la loi a donné lieu à de grands débats, souvent houleux entre
les pours et les contres. Le ministre offre là une lecture plus libérale de la Charte de 1814, ce qui ne plait pas
aux ultras. A côté de la loi sur l’élection, le 10 mars 1818, la Chambre adopte la loi de recrutement. Le ministère
veut pallier à l’insuffisance d’engagement volontaire dans l’armée en recrutement près de 40 000 hommes
tous les ans. Leur but est atteindre un complet de paix de 240 000 hommes. C’est un renouement avec la
conscription napoléonienne. De plus, Louis XVIII et son ministère cherche à créer une armée de vétérans à
partir de l’armée de Napoléon durant les Cents-Jours. Ainsi, le régime cherche à unifier l’ancienne et la
nouvelle armée pour n’en faire plus qu’une. Ajouté à cela que la loi retire au roi la nomination des officiers au
profit d’un avancement méritocratique. Pour les ultras, cette loi est une « atteinte à leurs principes et à leurs
prétentions ». Là encore, comme en 1817, les débats sont des plus houleux entre l’opposition royaliste et le
ministère. Derrière ces deux lois, ce sont les doctrinaires qui en sont à l’origine. Cependant, la presse est
censurée car le gouvernement en a peur, c’est un moyen de diffusion facile des idées. D’ailleurs cette censure
est très mal supportée de la part des doctrinaires qui essayeront de changer cet état de fait.
Le ministère de Richelieu doit aussi faire face à un profond désordre dans l’administration ecclésiastique. En
effet, le concordat de 1813 imposé par Napoléon au pape Pie VII et révoqué par ce dernier quelques mois
après, a complètement désorganisé l’Eglise en France. Pour Louis XVIII, il est inconcevable de revenir au
concordat de 1801, car il n’en est pas l’instigateur. Le roi préfère donc revenir au concordat de 1517.
Cependant, entre le pape et le roi un quiproquo se forme : d’un côté le roi veut l’annulation du concordat de
1801 et, de l’autre le pape qui ne peut pas le faire car il a siget était pleinement consentent. Pour les
Français, la signature d’un nouveau concordat est mal vu, car depuis 1815 l’Eglise est de nouveau conquérante.
Même si le gouvernement exige la modération de celle-ci, plusieurs lois ont été votées pour lui permettre un
renouveau. Cette affaire est encore un lieu d’affrontement entre ultra et gouvernement, qui malgré ses
attaques contre l’extrême droite n’arrive pas à dissoudre complétement ce parti soutenu par le Comte d’Artois,
frère du roi.
Parallèlement au maintien des ultras, le parti libéral refait son apparition à la Chambre entre 1816 et 1818.
Même s’ils sont très réduits, les libéraux possèdent une presse foisonnante et de grand écrivain, ce qui leur
permet de se défendre à la Chambre.
Lors de ces deux ans, l’un des principaux objectifs de Richelieu est la libération du territoire. En effet, depuis
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