PREMIUM PRODUCTION ANIMALE Un fourrage qui rend si beau LAPINS Ceux qui veulent présenter leurs lapins à des expositions veillent tout particulièrement à une alimentation optimale de leurs sujets. En plus d’un approvisionnement énergétique et protéique conforme aux besoins, la beauté de ces animaux d’exposition peut être favorisée à l’aide d’additifs fourragers spécifiques. Les lapins ont des besoins énergétiques élevés, à l’instar des petits rongeurs. Barbara Eichenberger La protéine tirée des crottes La particularité du tube digestif des lapins est ce que l’on appelle la caecotrophie, soit un mécanisme de séparation des fèces intervenant lors du passage entre l’intestin grêle vers le gros intestin et le caecum et qui permet à l’animal d’ingurgiter à nouveau un certain type de crottes. Après la digestion enzymatique dans l’estomac et l’absorption des vitamines, monosaccharides, acides aminés et acides gras digérés dans l’intestin grêle, il reste dans le tube digestif une bouillie aqueuse constituée de fibres et de protéines non digestibles. Les particules de cette bouillie qui ont une longueur inférieure à 0.5 mm sont «rincées» et acheminées à l’aide d’un fluide vers le caecum grâce à la structure particu- Hansruedi Bolzli L’exploitation Burren à Mengestorf (BE). lière de l’intestin grêle. Les fibres grossières difficilement digestibles (cellulose) restent dans le gros intestin et sont excrétées dans les fèces. Dans le caecum, les petites particules de bouillie sont digérées à l’aide de bactéries. Il se forme des acides gras volatils (absorbés immédiatement par la paroi du caecum) ainsi que des fèces molles et collantes qui sont ingurgitées par les animaux directement à leur sortie de l’anus et qui sont réutilisées dans l’estomac en tant que source de protéine microbienne et de vitamines. Eau Les lapins d’exposition doivent avoir un poids idéal sans embonpoint ainsi qu’un pelage fourni et brillant. Pour obtenir ce résultat, l’alimentation doit être précise. Avant tout, il faut que les lapins puissent boire de l’eau propre, renouvelée au moins une fois par jour. 10 ANS QUALITÉ BIBLIS Un complément idéal au foin UFA 855 Kombi est le complément adéquat au foin pauvre en nutriments, aux carottes et restes de légumes propres. Les avantages d’UFA 855: • revalorise le foin pauvre en nutriments grâce à ses 11.8 MJ/kg d’énergie et ses 125 g/kg de matière azotée • (re)met en forme les animaux d’élevage pour la saison des expositions • mélange appétible de cubes, flocons et grains • contient des minéraux et des vitamines • hygiénisation • contient du fenouil et des coccidiostatiques pour le renforcement du système immunitaire. • contient des graines de tournesol et de lin pour un beau poil. Tube digestif du lapin Graphique: Suivant la condition corporelle et la qualité du foin, on distribue de 70 à 100 g d’UFA 855 par jour. En raison du délai d’attente lié aux coccidiostatiques, au minimum cinq jours avant l’abattage, il faut passer à UFA 858 Combi ou UFA 850 Bio. 1 4 3 78 2 1 2 3 4 estomac intestin grêle caecum gros intestin 7-8 2013 · REVUE UFA PROD UCT ION AN IMALE Foin Pour tous les lapins domestiques, le foin sert de base fourragère et de source de ballast. Un bon foin pour les lapins est grossier, riche en autres plantes et produit dans des prairies maigres. Il doit impérativement avoir terminé son processus de fermentation, soit avoir été récolté il y a au moins huit semaines. Il est déconseillé d’affourager du foin ventilé car sa teneur élevée en protéine peut entraîner des problèmes digestifs. En raison de la caecotrophie, des fibres trop courtes «atterrissent» dans le caecum. Cela peut provoquer une surcharge de ce dernier et entraîner des troubles digestifs. C’est pour cette raison que les fourrages difficilement digestibles, moulus ou poussiéreux ne sont pas adéquats. C’est également valable pour le fourrage comportant un pourcentage élevé de poussière . Aliment complémentaire Les lapins ont besoin d’une complémentation adéquate au foin. Il existe un tel aliment adapté pour chaque production (p. ex. élevage ou engraissement). Sur les étiquettes, on trouve également des informations sur les teneurs en nutriments, les ingrédients et les apports journaliers recommandés. Il faut également tenir compte de l’état de santé, du poids et de l’appétit Le fils Alexander Burren a construit un parcours extérieur attractif pour les lapins, avec une zone d’escalade. des animaux. Un pesage régulier s’impose. Additifs Des additifs spécifiques confèrent des effets favorables aux aliments concentrés. Les coccidiostatiques par exemple ont une efficacité prophylactique contre la coccidiose. Le fenouil et diverses herbes aromatiques renforcent la résistance et augmentent l’appétibilité de l’aliment. Les mannane-oligosaccharides (des hydrates de carbone spéciaux provenant des parois cellulaires des levures) empêchent les germes pathogènes de se fixer à la surface de l’intestin et réduisent ainsi le risque infectieux (diarrhée). Le tournesol et la graine de lin, grâce à leurs teneurs élevées en acides gras insaturés (notamment acide linolénique) assurent un pelage luisant. Le fourrage vert, à raison d’une poignée par jour au maximum, sert de «friandise». Les lapins doivent également pouvoir satisfaire leur besoin naturel de ronger. 䡵 On aimerait bien y être un lapin Positionnés juste à l’entrée de l’exploitation, les lapins bénéficient de beaucoup d’attention sur l’exploitation des Burren. Chaque animal a un nom. Le matin, les lapins reçoivent du foin frais. En complément, de l’UFA 855 Kombi est distribué, en libre service pour les lapines allaitantes et rationné pour les autres. «Cet aliment combiné est très bien consommé» soulignent Erika et Rudolf Burren. Une bonne appétibilité est une condition préalable à une ingestion de tous les nutriments, minéraux et vitamines importants. Depuis que les mères ne reçoivent plus d’herbe, la santé des jeunes s’est améliorée. «S’ils mangent de l’herbe chaude, le risque de coccidiose augmente», constatent les Burren. Les lapins bénéficient d’eau fraîche, de bois à ronger et d’une sortie régulière dans l’herbe. Le soir, ils sont rentrés dans leurs clapiers, où ils sont protégés des martres et des renards. «Nous gardons les plus beaux lapins jusqu’à leur mort naturelle», explique Erika Burren. Certains animaux sont vendus à des particuliers ou commercialisés en vente directe. L’exploitation des Burren à Mengestorf (BE) comprend un surface agricole de 14 ha (dont 1.5 ha de semenceaux de pomme de terre, 2 ha de maïs, 2 ha de blé) et un cheptel de 20 à 24 vaches laitières avec la remonte (estivée) , 25 poules pondeuses, 17 nègre-soie et 10 lapins. Dans un ancien grenier rénové on trouve des bouquets d’immortelles, des produits de décoration et de vannerie, une palette d’eau-de-vie ainsi qu’une foule d’autres produits en vente directe. Des expositions sont organisées régulièrement. La branche principale de l’exploitation est la production laitière. Rudolf Burren a été actif durant de longues années comme expert lors des expositions bovines. Ses vaches laitières tachetée rouge sont toutes fécondées en monte naturelle et actuellement croisées avec du sang Simmental afin d’améliorer la charnure des veaux. Le vainqueur de la fête cantonale de lutte à Niederscherli a d’ailleurs gagné un taureau Simmental de l’exploitation des Burren. Rudolf et Erika Burren aiment les lapins. Auteurs Dr. Barbara Eichenberger, Recherche et essais, UFA SA, 3360 Herzogenbuchsee. Hansruedi Bolzli, remplaçant du responsable Agro à la LANDI Schwarzwasser, 3145 Niederscherli. www.ufarevue.ch 7-8 · 13 REVUE UFA · 7-8 2013 79