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L'ÉPÎTRE AUX ROMAINS 
 
Entre 54 et 59 après J.C., après un quart de siècle d'activité missionnaire, Paul s'apprête à porter à 
Jérusalem le fruit de la collecte entreprise dans les églises qu'il a fondées. Après quoi, il envisage de 
porter plus loin l'Evangile de Jésus-Christ. Il parle de l'Espagne. Pour s'y rendre, il passera par Rome*. 
Paul s'adresse à une communauté qu'il n'a pas fondée. Sans doute compte-t-il sur son soutien 
pour soutenir son nouveau projet missionnaire. Inversement, les chrétiens connaissent peu l'apôtre et 
ne lui sont pas spontanément favorables. Cela donne la plus longue lettre conservée de Paul. La seule 
aussi qui n'est pas une réaction urgente aux difficultés immédiates des destinataires habituels de l'apôtre. 
Paul offre ainsi à ses lecteurs une réflexion plus construite et plus sereine, forgée et mûrie tout au 
long de son ministère. S'il ne s'agit pas de toute sa pensée théologique, c'est une introduction à la vie 
chrétienne individuelle et communautaire. Un concentré de l'enseignement que l’apôtre dispensait à 
ceux qui, après avoir adhéré à l'Evangile, avaient reçu le baptême et devaient désormais se constituer en 
communauté nouvelle, régie par la foi en Christ et dirigée par l'Esprit Saint. 
* Chapitre 15, v.20 à 25  Texte de Jean Hadey, Parole Pour Tous, 12 Février 2007 
 
L'ÉPÎTRE AUX ROMAINS 
 On n'aborde jamais sans tremblement la plus longue des épîtres écrites par Paul et conservée par 
la tradition biblique. 
Et  pourtant,  la  place  tenue  par  ce  document  dans l'histoire  de  l'Eglise  est  d'une  importance 
capitale.  Faut-il  rappeler  que  bien  des  grands théologiens,  dans  les  moments  de  crise  traversés par 
l'Eglise, ont relu l'épître aux Romains et en ont été éclairés, encouragés, délivrés d'angoisses parfois 
mortelles (Luther) ou de contradictions insolubles (Karl Barth). 
Paul rédige sa longue lettre aux chrétiens de Rome en l'an 57, alors qu'il séjourne à Corinthe. Il 
faut se souvenir que les évangiles tels que nous les connaissons n'existent pas encore. Le premier, celui 
de Marc, ne sera écrit qu'une dizaine d'années plus tard. 
De plus l'attente du Seigneur se fait moins vive, non pas parce qu'on n'y croit plus, mais parce 
que l'Eglise primitive a compris que si elle voulait annoncer l'évangile jusqu'aux extrémités de la terre, 
selon l'ordre de son Seigneur, il lui importait d'élaborer des positions de doctrine solides à opposer aux 
religions païennes, à la gnose et aux philosophies ambiantes. 
L'épître aux Romains se présente donc comme une tentative d'établir le plus brièvement mais le 
plus  rigoureusement  possible  l'aspect  jugé  essentiel  par  Paul  de  la  prédication  de  l'évangile  :  la 
justification par la foi seule. Rien ne sera ajouté, rien ne sera retranché à cette affirmation centrale et 
primordiale. 
Paul emploie les sept premiers chapitres de sa lettre à expliquer à ses destinataires comment la foi 
gratuitement accordée et acceptée justifie, au-delà de leurs œuvres et de leurs qualités, la totalité de leur 
existence. 
Le  chapitre  8  reste,  par  une  sorte  d'hymne  cosmique  à  l'espérance  rendue  possible  par  la 
justification de Jésus-Christ, un classique de la littérature biblique. 
Les chapitres 9 à 11 auraient dû, s'ils avaient été lus attentivement, préserver les chrétiens de tout 
antisémitisme mortel. Paul y évoque — on le sent pris aux entrailles — le rôle inaltérable du peuple juif 
dans le plan du salut de Dieu. 
A partir du chapitre 12, l'apôtre tente une sorte d'éthique pour concrétiser son enseignement dans 
la vie de la communauté chrétienne de Rome. 
Rendons grâces à Dieu qui nous permet aujourd'hui encore, grâce au labeur de son témoin Paul, 
d'ajuster notre foi aux promesses de l'évangile.  
 Texte de Pierre Merlet dans Parole pour Tous.