REPUBLIQUE DU SENEGAL

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REPUBLIQUE DU SENEGAL
Un Peuple – Un but – Une foi
----------MINISTERE DE LA SANTE, DE LA PREVENTION
ET DE L’HYGIENE PUBLIQUE
RECOMMANDATIONS NATIONALES :
BON USAGE DES ANTIBIOTIQUES
MAI 2009
PLAN
SIGLES ET ABREVIATIONS
I – INTRODUCTION
II – METHODOLOGIE
III – RECOMMANDATIONS
 Cadre institutionnel et organisationnel
 Recommandations aux institutions
 Recommandations antibiothérapie et antibioprophylaxie
IV – CONCLUSIONS
ANNEXES (voir document annexé)
BIBLIOGRAPHIE
2
SIGLES ET ABREVIATIONS
BMR
: Bactéries Multi Résistantes
CA
: Commission des Antibiotiques
CHSCT
: Comités d’Hygiène,de Sécurité et des Conditions de Travail
CME
: Commission Médicale d’Etablissement
CHNU DE FANN
: Centre Hospitalier National et Universitaire de Fann
EPS
: Etablissement Public de Santé
IAS
: Infections Associées aux Soins
OBSAIRV
: Observatoire de l’Antibiothérapie des Infections Respiratoires
en pratique de Ville
PNA
: Pharmacie Nationale d’Approvisionnement
PRONALIN
: Programme National de Lutte contre les Infections
Nosocomiales
SFHH
: Société Française d’Hygiène Hospitalière
3
I – INTRODUCTION
Les problèmes posés par la prescription antibiotique dans nos établissements de santé sont
issus du constat de l’émergence des BMR alors que la mise sur le marché de nouveaux
antibiotiques présentant de nouveau modes d’action est rare.
L’amélioration de l’utilisation des antibiotiques actuels (existants) afin d’en préserver
l’efficacité est donc une priorité de santé publique.
Pour l’essentiel, l’émergence des BMR est liée à la pression de sélection antibiotique et donc
directement aux volumes de prescriptions de ces molécules (produit de la fréquence de leur
consommations prescriptions et de la durée des traitements)() (1-9). Le faible niveau
d’hygiène observé au cours des soins vient ensuite favoriser la dissémination de ces souches
bactériennes multirésistantes (10).
Au Sénégal, la première enquête nationale de prévalence des IAS a révélé que 28% des
patients hospitalisés au niveau des hôpitaux nationaux et 40% au niveau des hôpitaux
régionaux, recevaient une prescription inadéquate d’antibiotiques (11).
Ces prescriptions inappropriées ont, des conséquences pour le malade’individu traité et la
collectivité, des conséquences :
-
individuelles conséquences individuelles : augmentation de la morbidité et de la
mortalité, de la durée d’hospitalisation, des effets indésirables, de l’émergence de
BMR à l’origine d’échecs thérapeutiques, de surinfections ou de portages occultes
sources de transmissions croisés ;
-
conséquences collectives : augmentation des coûts de traitement, des durées
d’hospitalisation, de la fréquence des résistances, des épidémies d’IAS à BMR, et une
augmentation des opérations de contrôle (surveillance épidémiologique, clinique,
bactériologique ; thérapeutique), d’où une incitation à l’utilisation des molécules à
large spectre, engendrant « une spirale de la résistance ». L’usageLe mesurage
exagéré des antibiotiques dans le sens de l’excès a des raisons multiples (12-16). Ce
qui sont :
o
l’absence de référentiels de prescriptions ;
4
o
la multiplicité des prescriptions, avec des niveaux de connaissance
pharmacologique inégaux, selon les spécialités médicales et chirurgicales
associée à la dispersion des malades, selon les places disponibles, dans
des services non spécialisés ;
o
laes
difficultés
d’accès,
en
pratique
quotidienne,
aux
données
microbiologiques liéeà cause du au nombre insuffisant de laboratoires de
microbiogied’analyses médicales sur le territoire national ; et du coût élevé
des examens ;
o
la banalisation des prescriptions et une démarche diagnostique non
systématique qui devrait se fonder successivement sur des arguments
épidémiologique, cliniques et para cliniques malgré leur complexité
(démarche diagnostique souvent difficile, diversité des situations cliniques,
importance des
(données pharmacologiques et microbiologiques), ; le
praticien passant souvent du symptôme à l’ordonnance.
o
Laes sources douteuses multiples et multiple d’approvisionnement en
antibiotiques : marchés informels (Pharmacies par-terre parallèles, dons….
C’est pourquoiAinsi, une organisation rationnelle pour un bon usage des antibiotiques doit
être instituée dans le but de préserver leur efficacité. Il s’agit d’élaborer des règles
rigoureuses de prescription des antibiotiques destinées auxdevant être utilisées au quotidien
par chacun des prescripteursions (médecins spécialistes ou
non, sages-femmes,
infirmiers/infirmières).
L’élaboration, la mise à disposition et l’utilisation de référentiels, de recommandations,
l’organisation d’actions de formation et d’évaluation doivent contribuer à l’amélioration de la
qualité de l’antibiothérapie dans les établissements de soins quelque soit le niveau
opérationnel.
Ces nombreux prestatairesLes partenaires sont multiples : ils doivent travailler avecêtre
intégrés dans une démarche multidisciplinaire coordonnée par une structure spécifique, la
commission des antibiotiques ou dans un sens plus large leun groupe de travail sur les
antibiotiques de chaque établissement de Santé (Hôpital, centre de santé)
5
Mis en forme : Barré
De nombreux travaux ont démontré que le bon usage des antibiotique aller de paire avecsur
cette maîtrise de l’antibiothérapie ont ainsi décrit une baisse de l’incidence décroissance des
taux des BMR, des infections nosocomiales, des durées d’hospitalisation et, de la morbimortalité liée aux infections, tant à l’échelon d’un service, qu’à celui d’un hôpital ou d’une
région (12, 21, 22).
Nous signalons que l’utilisation des antituberculeux ne rentre pas dans le champ de nos
recommandations.
II – METHODOLOGIE
Le PRONALIN, promoteur de ces recommandations, a organisé un atelier national de
concertation, dans le cadre d’un large partenariat avec, la SFHH, l’équipe due service des
maladies infectieuses du CNHUCHNU de Fann et de spécialistes dans les domaines de la
médecine, de la chirurgie, de la microbiologie et de la pharmacologie nombreux acteurs de
terrain avec des qualifications très diversifiées.
Les documents de travail ont été élaborés par le Prof. Pierre Marie ROGER de Nice (SFHH)
pour la partie cadre institutionnel et organisationnel, et par le service des Maladies
Infectieuses de Fann (Prof. Bernard DIOP et le Dr Ndeye Mery DIA-BADIANE) pour les
propositions de protocoles d’antibiothérapie et d’antibioprophylaxie.
Le prof. Babacar NDOYE du PRONALIN a procédé au préalable à une adaptation du cadre
institutionnel et organisationnel au contexte sénégalais.
A°) Organisation pratique de l’atelier
Trois groupes de travail ont été constitués à J1 pour l’étude des documents :
-
Groupe I : Cadre institutionnel et organisationnel
6
Mis en forme : Barré
-
Groupe II : Antibiothérapie
-
Groupe III : Antibioprophylaxie
La composition des différents groupes de travail figure en annexe A.
Une séance plénière organisée à J2 a permis une étude complémentaire du cadre
institutionnel et organisationnel, présenté par le rapporteur du groupe I.
B°) Autres étapes
-
Le document du Groupe I corrigé est renvoyé au PRONALIN pour relecture et
corrections.
-
Les documents des Groupe II et III sont renvoyés au service des Maladies
Infectieuses de Fann pour relecture et corrections.
-
Le document global de ces relectures est remis au président du comité national…..
….. qui l’enverra pour avis à tous les responsables nationaux qu’il jugera aptes à
apporter une contribution positive.
-
Une concertation PRONALIN – Maladies Infectieuses permettra l’intégration des
remarques jugées pertinentes.
-
Après toutes ces étapes, le document fera l’objet d’une validation finale pour le
comité national.
III – RECOMMANDATIONS
A°) Cadre institutionnel et organisationnel
Les textes réglementaires figurent en annexes B, C et D.
Au niveau hospitalier, l’arrêté n° 005711 en date du 07 juillet 2004 mettait en place la
Commission des Antibiotiques (CA) au niveau des CLIN, dans les EPS. Il a été complété par
l’arrêter 05808 du 3 juillet 2008 qui mettait en place un Comité national chargé de
l’antibiothérapie.
7
La nouvelle politique nationale hospitalière est en cours d’élaboration et sous l’égide de la
CME, cette question sera probablement prise en charge par une sous commission
responsable de l’utilisation des médicaments et des dispositifs médicaux.
Cependant, quelque soit la dénomination, le groupe de travail à constituer ne devrait pas
fondamentalement être différent de la CA, dans ses missions, sa structuration et son
fonctionnement.
Au niveau des autres formations sanitaires (centres de santé, postes de santé, cliniques et
cabinets privés), la circulaire n° 004487 en date du 26 mai 2009 met en place les Comités
d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail (CHSCT). Ces formations sanitaires
devront bénéficier de tout le travail effectué au niveau de leurs hôpitaux de référence et
devront veiller à l’application des recommandations des prescriptions antibiotiques sous la
supervision de la région médicale.
Nous insisterons donc particulièrement sur les missions, la structuration et le fonctionnement
du groupe de travail à l’hôpital puis nous donnerons une liste d’éléments incontournables
dans une bonne politique d’utilisation des antibiotiques.
1) Missions
Les missions sont essentiellement :
-
élaborer la liste des antibiotiques admis au sein de l’établissement dans laquelle on
distinguera ceux à dispensation contrôlée ainsi que les modalités de ce contrôle ;
-
recueillir et diffuser régulièrement des informations portant sur les consommations
d’antibiotiques, les coûts générés, et les confronter à l’évolution de la résistance et à
l’activité médicale ;
-
impulser et coordonner l’élaboration des référentiels, les valider et en assurer la mise
en œuvre ;
-
coordonner la formation et l’information de l’ensemble des personnels de
l’établissement sur l’antibiothérapie ;
-
veiller à la qualité de l’information diffusée localement par l’industrie pharmaceutique
et à sa conformité avec la politique de l’antibiothérapie de l’établissement ;
8
-
décider et coordonner la politique d’évaluation des pratiques et son impact ;
-
assurer le retour d’informations aux prescripteurs ;
-
contribuer à la recherche dans le domaine des anti-infectieux.
2) Composition
La multidisciplinarité et le partage de l’information sont les conditions du succès de la
promotion de la qualité de l’antibiothérapie. Les partenaires impliqués dans le processus sont
nombreux et doivent intervenir de façon complémentaire et coordonnée.
Les acteurs et leurs différentes fonctions sont les suivants :
-
le clinicien en charge du patient conserve la responsabilité des décisions et s’entoure
des avis complémentaires nécessaires. Il participe aux dispositifs de formation et aux
processus d’élaboration des référentiels ;
-
un clinicien référent en infectiologie est identifié. Il intervient systématiquement sur
les prescriptions complexes (polythérapies notamment) et/ou de trop longue durée,
mais aussi à la demande, sur alerte du pharmacien ou du microbiologiste. Il conseille
et assure un compagnonnage pédagogique. Il coordonne les activités du groupe de
travail et notamment les actions d’évaluations ;
-
le microbiologiste fournit les données des analyses et communique efficacement avec
le prescripteur. Il participe aux dispositifs de formation, fournit les données
d’épidémiologie microbienne et alerte en cas de situation de résistance anormale ;
-
l’hygiéniste intervient par la mise en place des mesures préventives de la
transmission croisée, en complémentarité des mesures opérationnelles relatives à
l’antibiothérapie ;
-
le pharmacien (pharmacologue et dispensateur) analyse l’ordonnance et informe le
clinicien des non-conformités. Il participe aux dispositifs de formation, ainsi qu’aux
processus d’élaboration des référentiels et des ordonnances, fournit des données de
consommation, alerte en cas de situation anormale de consommation et présente,
pour avis les innovations thérapeutiques.
9
3) Fonctionnement du groupe de travail
Les principaux axes de fonctionnement sont orientés vers :
3.1
-
la rédaction d’outils et procédures d’amélioration de la prescription ;
-
la production, l’utilisation et la circulation des informations ;
-
la formation continue des personnels ;
-
l’évaluation des pratiques professionnelles.
La rédaction d’outils et procédures d’amélioration de la prescription
Les référentiels et recommandations élaborés devront servir d’aide à la prescription, d’outils
d’évaluation et de supports pédagogiques.
Leur élaboration doit s’appuyer sur les preuves existantes et sur les recommandations et
référentiels
publiés,
nationaux
ou
internationaux
(Conférences
de
Consensus,
recommandations d’experts, textes officiels).
Ils sont le fruit d’une démarche consensuelle d’établissement, collective et volontaire, initiée,
coordonnée et validée par la Commission des Antibiotiques.
Ces référentiels et recommandations concernent les trois acteurs du processus de la
prescription : pharmaciens, microbiologistes et cliniciens.
Référentiels et recommandations en pharmacie
La Commission des Antibiotiques établit une liste des anti-infectieux retenus dans
l’établissement, et précise le caractère libre ou restreint de leur dispensation.
10
Les antibiotiques inscrits sur la liste des produits à usage restreint font l’objet d’une
prescription sur un support particulier, adapté à l’organisation de la gestion de
l’antibiothérapie dans l’établissement.
Des outils d’aide à la prescription, et d’aide à l’administration des antibiotiques sont mis à
disposition des médecins et des infirmier(e)s, en tenant compte des spécificités de chaque
service. En ce sens, une attention particulière devrait être portée sur les moyens
d’informatisation des prescriptions médicales, afin de faciliter leur réception par les
pharmaciens et leur mise en œuvre par les personnels soignants. Bien plus, cette
informatisation des prescriptions permettra aussi une évaluation régulière des pratiques en
matière de prescription.
Référentiels et recommandations en microbiologie
Leur objectif est d’améliorer l’interface entre les services cliniques et le service de
microbiologie. Elles doivent concerner :

les indications précises des examens microbiologiques;

les informations cliniques nécessaires à leur bonne exécution;

les modalités de prélèvement et de transport jusqu’au laboratoire ;

les types de résultats et les modalités à prévoir de leur interprétation ;

les modalités de transmission des résultats et de restitution au clinicien.
Ces recommandations locales doivent être élaborées sous l’égide de la Commission des
Antibiotiques, en concertation avec les microbiologistes et les cliniciens des départements ou
services concernés. Elles doivent faire l’objet de procédures écrites, disponibles dans les
services.
Référentiels et recommandations cliniques
Ils concernent à la fois les procédures cliniques et para cliniques de diagnostic et le
traitement. Ils doivent donc comporter des informations permettant de caractériser la
situation clinique ainsi que des propositions de stratégie thérapeutique. Les situations les
11
plus fréquentes et les plus graves, pertinentes pour l’établissement, et/ou pour les services
cliniques, doivent être envisagées, en cohérence avec la politique définie par l’établissement.
Les grands secteurs de prescriptions antibiotiques seront ciblés en premier lieu :
antibioprophylaxie chirurgicale, Service d’Accueil des Urgences, Soins Intensifs, Services de
Chirurgie, Pneumologie, Pédiatrie et Médecine Interne constituent les cibles prioritaires.
3.2
La production, l’utilisation et la circulation des informations
Les informations utiles à l’amélioration de la qualité de l’antibiothérapie sont d’ordre clinique,
microbiologique et pharmaceutique. L’informatisation et la mise en réseau de l’ensemble de
ces données en facilitent l’exploitation. Cette informatisation permet d’optimiser la politique
de l’antibiothérapie dans les établissements de soins et d’améliorer la prescription par le
recours à l’aide informatisée à la prescription. Elle permet aussi d’améliorer la formation et
de mesurer l’impact des actions entreprises.
Il est très important d’assurer le retour d’informations (feed-back) vers la praticiens afin
d’amélioration des pratiques cliniques.
3.2.1 Informations cliniques
Le diagnostic clinique est un garant essentiel de la qualité de la prescription antibiotique. Il
repose sur la connaissance du dossier du patient, un interrogatoire munitieux, un examen
clinique
rigoureux
et
des
demandes
d’examens
complémentaires
appropriés.
La
caractérisation de la situation clinique relève de la compétence du clinicien. et donc de sa
formation. Ces informations doivent être clairement enregistrées (indiquées) dans le dossier
médical des patients, de même que les motifs initiaux de prescriptions antibiotiques
probabilistes et les résultats de , puis doit apparaître sa réévaluation à 48 heures.
3.2.2 Informations microbiologiques
-
Informations individuelles. Le laboratoire de microbiologie doit se doter des moyens
nécessaires à la production d’un diagnostic rapide et fiable, immédiatement porté à la
connaissance du prescripteur ;
12
Mis en forme : Barré
-
Informations épidémiologiques. Elles concernent les patients hospitalisés ; elles sont
fournies pour l’ensemble de l’établissement et stratifiées par service. Elles sont
constituées des éléments suivants :

Indicateurs d’activité (diagnostic des infections bactériennes);

Distribution des espèces bactériennes isolées ;

Taux de prévalence ou d’incidence et caractéristiques des BMR pour les services
de soins intensifs.
Ces données d’épidémiologie microbienne sont communiquées aux prescripteurs, au CLIN et
à l’équipe opérationnelle d’hygiène hospitalière (EOHH) et à la Commission des Antibiotiques.
Elles sont régulièrement actualisées et prises en compte lors de l’élaboration des référentiels
nationaux et locaux.
3.2.3 Informations pharmaceutiques
En aval de la prescription, l’analyse de l’ordonnance permet la vérification de la posologie
choisie, du rythme d’administration proposé et de l’adéquation avec les recommandations
validées, en vigueur dans l’établissement et, s’il y a lieu, avec la documentation
microbiologique. Un retour immédiat vers le prescripteur doit être assuré.
3.3
La Formation
Toutes les compétences doivent être agrégées pour optimiser la prescription. La Commission
des anti-infectieux favorise la participation des prescripteurs et des soignants à des
programmes de formation au sein de l’établissement. Les ordonnances motivées, les
référentiels et les audits cliniques ont un rôle pédagogique. Les interventions dans les unités
de différents acteurs sont l’occasion de transfert de compétences et d’information. Les
compétences des cliniciens spécialisés dans le domaine de l’infectiologie, intégrant les
internistes et les cliniciens spécialistes d’organes, sont mises au service d’une meilleure
prescription des antibiotiques.
3.4
Les méthodes d’évaluation
13
Puisque la prescription des antibiotiques a des conséquences tant individuelles queen termes
individuel queet collectivesf, la qualité de la prescription doit être évaluéemesurée. Le but de
cette évaluation est de mettre en évidence les modalités d’organisation et d’action les plus
performants en terme de qualité de prescription des antibiotiques, et en premier lieu de
vérifier l’observance des référentiels. Les résultats d’audit doivent permettre l’instauration
des mesures correctives utiles à l’amélioration de la qualité de la prescription.
L’évaluation, et les outils utilisables, concernent les structures, les processus diagnostiques et
thérapeutiques, qui sont des éléments constitutifs du chemin clinique des patients infectés :
-
le contrôle de la présence des structures : audit organisationnel ;
-
l’évaluation de la qualité de la prescription doit recourir à l’audit clinique de la
prescription.
Les données nécessaires à l’audit sont recueillies sur l’ordonnance par le praticien ou par des
experts extérieurs au service ou à l’établissement. Le dossier médical peut être également
utilisé comme source importante des données. L’informatisation permet de simplifier la
démarche de l’audit de prescription en réduisant le temps nécessaire à sa réalisation.
L’audit de la prescription peut remplacer l’évaluation des résultats en termes de mortalité, de
morbidité et de coûts : il n’y a pas d’obstacle technique à sa mise en oeuvre et son analyse
permet de mettre en place rapidement des mesures correctives (23,24).
Les indicateurs de morbidité et de mortalité nécessitent une méthodologie plus complexe car
de nombreux critères viennent influer l’évolution d’un patient. En revanche, les résultats de
l’audit clinique de la prescription ne peuvent pas être facilement corrélés à la fréquence de la
résistance ;
-
la mesure de la consommation des antibiotiques peut être confrontée à la mesure de
l’évolution
de
la
résistance
bactérienne
aux
antibiotiques
(relation
entre
l’augmentation de la consommation des antibiotiques et celle de la résistance). Les
consommations antibiotiques issues de la pharmacie peuvent être déclinées en
plusieurs indicateurs jugés indispensables en première intention, même si leur lecture
doit être faite avec précaution. Des indicateurs de consommation d’antibiotiques tels
que les « doses définies journalières » ou DDJ (« Defined Daily Doses » ou DDD), ou
les « doses prescrites journalières » ou DPJ (« Prescribed Daily Doses » ou PDD) ont
surtout pour objectif de mesurer l’impact des actions entreprises pour leur bon usage
14
au sein d’un même établissement, ou d’un même service. La comparaison des
hôpitaux entre eux avec ces indicateurs (DDJ ou DPJ) sont source d’erreurs, compte
tenu
d’activité
médicale
potentiellement
éloignées
(25-28).
Pour
que
la
consommation soit facilement mesurée, la prescription des antibiotiques doit être
nominative, comme leur dispensation. Leur informatisation est indispensable.
-
le laboratoire de microbiologie doit également être informatisé pour collecter et
diffuser les données concernant les fréquences de la résistance aux antibiotiques.
3.5
La diffusion de référentiels
Dans chaque structure hospitalière, les référentiels sont régulièrement mis à jour et diffusés
au niveau des autres établissements sanitaires (centres de santé, postes de santé structures
privées) situés dans sa zone de polarisation.
4) Les exigences d’une bonne politique d’utilisation des antibiotiques
Une bonne politique d’utilisation des antibiotiques repose nécessairement sur une série de
stratégies avec des activités incontournables qui consistent à :
-
établir la liste des antibiotiques et veiller à leur disponibilité :
Cette liste est déterminée au sein de chaque hôpital en rapport avec les antibiotiques de la
liste des médicaments essentiels (voir annexe) ainsi que la liste des antibiotiques à
dispensation contrôlée (voir annexe).
-
élaborer les référentiels
Ils seront élaborés au sein des établissements et serviront de base aux recommandations. Ils
doivent concerner en priorité l’antibioprophylaxie chirurgicale et l’antibiothérapie curative au
service des urgences. Ils doivent s’appliquer aux situations pathologiques les plus
15
fréquentes. Certains services du fait de leur spécificité doivent pouvoir bénéficier de
référentiels qui leurs sont propres.
-
effectuer le suivi des traitements
Il est essentiel de veiller à la qualité de la prescription initiale des antibiotiques et d’envisager
systématiquement sa réévaluation à J2 ou J3 et à J7.
-
prescrire
des
ordonnances
nominatives
pour
les
antibiotiques
à
dispensation contrôlée
Le recours à l’utilisation d’ordonnances nominatives à durée limitée est d’autant plus
pertinent qu’il permet un contrôle en temps réel de l’adéquation de la prescription au
référentiel local. Leur utilisation est particulièrement justifiée pour la réévaluation de
l’antibiothérapie dès la 48-72ème heure et au-delà de 7 jours. Cette ordonnance doit préciser :
indication, site de l’infection, nom des antibiotiques, posologie, rythme d’administration et
durée de traitement. On peut aussi préconiser l’emploi d’ordonnances restrictives pré
imprimées, rappelant les recommandations au moment de la prescription. Ces ordonnances
nominatives restrictives ne sont qu’une première étape avant l’informatisation de la
prescription qui seule permettra l’application généralisée de la prescription et de la
dispensation nominatives.
-
informatiser la prescription
Il est souhaitable d’utiliser des systèmes informatisés d’aide à la prescription ayant pour
objectif de générer des recommandations ou des alertes présentées au médecin lors de sa
prescription, avec l’objectif qu’il les prenne en considération. L’information est indispensable
au suivi des prescriptions.
-
évaluer les pratiques
L’évaluation minimale que doit mettre en place un établissement associe audit clinique de la
prescription, mesure de la consommation des antibiotiques (DDJ) et de la fréquence de la
résistance bactérienne aux antibiotiques.
-
Effectuerfaire des audits internes avec retour d’information
16
Parmi les outils d’évaluation, les audits internes, commandités par la Commission des
antibiotiques constituent des outils à mettre en place prioritairement et à court terme pour
l’évaluation de la politique de l’antibiotique de l’établissement.
-
Organiser périodiquement
desfaire de la
formations et de mises à
nouveau
Elle doit se faire à tous les niveaux :
o
formation initiale :
La formation et la sensibilisation des professionnels de la santé à l’antibiothérapie et ses
conséquences, doivent être envisagées très tôt dans leur cursus.
o
formation continue
Des actions régulières de formation sont entreprises à l’échelle de l’hôpital. Elles doivent être
intégrées dans les priorités nationales. Il est recommandé de favoriser les visites éducatives,
réalisées par un personnel spécialement formé, rencontrant les prescripteurs sur leur lieu
d’exercice, afin de leur présenter, à l’aide d’un support standardisé, toutes les informations
destinées à modifier leurs comportements en antibiothérapie.
B°) Recommandations aux institutions
Au PRONALIN
-
procéder à des revues annuelles avec le Comité national de Lutte CotnreContre les
Infections Nosocomiales avec une partie consacrée à l’utilisation des antibiotiques ;
-
effectuer un plaidoyer pour la disponibilité en permanence des antibiotiques à
prescription restreinte dans les hôpitaux ;
Au Réseau National des Laboratoires :
-
rendre disponible les examens de microbiologie (culture et antibiogramme) au moins
dans les laboratoires de niveau national et régional ;
-
appuyer les laboratoires dans la standardisation des antibiogrammes ;
-
assurer la surveillance de la résistance bactérienne aux antibiotiques : mise en place
d’un observatoire national de la résistance bactérienne aux antibiotiques ;
Au président du comité national pour l’antibiothérapie :
17
-
prévoir des réunions du comité national de l’antibiothérapie avec les commissions de
l’antibiothérapie ;
-
intégrer les autres structures de santé (centres de santé, postes de santé, structures
privées) et les vétérinaires dans la politique de l’antibiothérapie ;
A la Direction de la Pharmacie et des Laboratoires et à la PNA
-
rendre disponibles les antibiotiques retenus pour l’antibioprophylaxie et pour
l’antibiothérapie (AMM)
Au Laboratoire national de contrôle des médicaments et à celui de l’école
inter Etats des sciences et médecine vétérinaires de Dakar (EISMV) :
-
assurer périodiquement un contrôle de qualité des antibiotiques utilisés en médecine
humaine et vétérinaire au Sénégal ;
-
mettre en place les commissions des antibiotiques avant avril 2010 ;
-
prendre en compte la mise en place de cette politique de bon usage des antibiotiques
dans le cadre des contrats de performance établis avec la tutelle ;
-
mettre à disposition des moyens indispensables à l’investissement des personnels et
à la mise en œuvre des procédures. A ce titre, les moyens dévolus à l’informatisation
doivent être fournis ;
-
apporter une aide à la prescription aux structures périphériques. La collaboration doit
se faire par l’intermédiaire de la région médicale ;
-
associer d’autres partenaires comme les représentants des usagers et des
communicateurs par des actions d’information et de sensibilisation.
C°) Recommandations antibiothérapie et antibioprophylaxie
Antibiothérapie (annexe E)
Antibioprophylaxie (annexe F)
IV – CONCLUSIONS
18
Améliorer la qualité de l’antibiothérapie, c’est garantir pour chaque malade le meilleur
traitement, dans les meilleures conditions, amenant ainsi individuellement un bénéfice
optimal, et collectivement la sauvegarde du futur par un moindre impact écologique et la
préservation de l’activité des antibiotiques.
Promouvoir une meilleure qualité implique que les missions de chacun soient bien définies
dans le cadre de procédures identifiées et contrôlables. La gestion de l’antibiothérapie est
multidisciplinaire.
Mesurer les enjeux, définir les objectifs, identifier les structures, les outils, les acteurles
acteurs et les procédures, permettre le suivi, l’évaluation et la formation, c’est bien
évidemment faire preuve d’ambition. C’est une nécessité. Il faut s’y engager, en tenant
compte, le cas échéant de ce qui a déjà entrepris, et s’adapter à la fois aux structures, aux
hommes et aux réalités de terrain.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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Police :(Par défaut) Arial, 12 pt,
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REPUBLIQUE DU SENEGAL
Un Peuple – Un but – Une foi
----------MINISTERE DE LA SANTE, DE LA PREVENTION
ET DE L’HYGIENE PUBLIQUE
23
DOCUMENTS ANNEXES
RECOMMANDATIONS NATIONALES :
BON
USAGE DES ANTIBIOTIQUES
MAI 2009
24
ANNEXE A : COMPOSITION DES DIFFERENTS GROUPES
DE TRAVAIL DE L’ATELIER DE SALY (28 et 29 mai 2009)
?????
25
ANNEXE B : ARRETE
N° 005711 EN DATE DU 07
JUILLET 2004 PORTANT ORGANISATION DE LA LUTTE
CONTRE
LES
INFECTIONS
NOSOCOMIALES
AU
26
SENEGAL QUI
MET EN PLACE LA COMMISSION DES
ANTIBIOTIQUES
27
REPUBLIQUE DU SENEGAL
Un Peuple-Un But-Une foi
MINISTERE DE LA SANTE
ANALYSE : Arrêté portant organisation de la Lutte contre les
Infections nosocomiales dans les établissements
publics et privés participant au service public
hospitalier.
LE MINISTRE DE LA SANTE,
-
Vu la Constitution ;
-
Vu le décret n° 2003-466 du 24 juin 2003 portant organisation du Ministère de la
Santé de l’Hygiène et de la Prévention ;
-
Vu le décret n° 2004-561 du 21 avril 2004 portant nomination du Premier Ministre ;
-
Vu le décret n° 2004-562 du 22 avril 2004 portant nomination des Ministres ;
-
Vu le décret n° 2004-564 du 26 avril 2004 portant répartition des services de l’Etat et
du contrôle des établissements publics, des sociétés nationales et des sociétés à
participation publique entre la Présidence de la République, la Primature et les
Ministères, modifié ;
-
Vu l’arrêté n° 005471 du 25 juin 2004 portant création d’un Programme national de
Lutte contre les Infections nosocomiales dans les établissements publics et privés
participant au service public hospitalier,
ARRETE :
TITRE PREMIER : DU COMITE NATIONAL DE LUTTE CONTRE LES
INFECTIONS NOSOCOMIALES
Article premier : Il est créé un Comité national de Lutte contre les Infections nosocomiales
(CONALIN), présidé par le Directeur des Etablissements de Santé.
Article 2 : Le comité est composé ainsi qu’il suit :
Président : Directeur des Etablissements de Santé.
Rapporteur : le Coordonnateur national
Membres :

le Directeur de la Santé ;

le Directeur de la Pharmacie et des Laboratoires ;

le Directeur de l’Administration générale et de l’Equipement ;

le Directeur des Ressources humaines ;


le Coordonnateur de la Cellule d’Appui et de Suivi du Programme national de
Développement sanitaire ;
le chef du service de la clinique des maladies infectieuses (CHU Fann) ;
28

le directeur d’un hôpital national nommé par le Ministre de la Santé, sur
proposition du directeur des Etablissements de Santé ;

un inspecteur de la Santé représentant l’Inspection de la Santé ;

le chef du Service national de l’Education et de l’information pour la santé ;

les médecins chef de région ;

le Responsable du Réseau national des Laboratoires ;

le chef du Laboratoire national de Contrôle des Médicaments ;

le Directeur de la Pharmacie nationale d’Approvisionnement ;

le représentant du Ministère des Forces armées ;

le représentant du Ministère de la Prévention, de l’Hygiène publique et de
l’Assainissement ;

le représentant du principal bailleur de fonds ;

le représentant du Ministre chargé de l’Environnement ;

le représentant du Ministre chargé du Travail ;

le représentant du Ministre chargé de la Construction ;

le représentant du Ministre chargé des Finances ;

le représentant du syndicat des Médecins Privés ;

10 cadres médicaux et paramédicaux possédant une expérience professionnelle
dans la lutte contre les infections nosocomiales, nommés par le Ministre de la
Santé.
Sont désignés comme observateurs, les usagers et les syndicats.
Le Président peut convoquer toute autre personne dont la présence est jugée utile. Il peut aussi
convoquer une réunion du comité à chaque fois que la situation épidémiologique le rend
nécessaire.
Article 3 : Le comité national est chargé de la mise en place d’une politique nationale de
lutte contre le risque infectieux dans les structures de santé. Il est consulté pour faire l’étude
critique d’un programme qui lui est soumis annuellement, et de proposer éventuellement des
modifications allant dans le sens d’une amélioration. Ce programme doit parvenir aux
différents membres du comité au moins une semaine avant la réunion.
Article 4 :Il: Il est créé au niveau de chaque région médicale un Comité régional de Lutte
contre les Infections nosocomiales (CORELIN) et au niveau de chaque établissement de santé
un Comité de Lutte contre les Infections nosocomiales( CLIN(CLIN).
TITRE II :
DU COMITE REGIONAL DE LUTTE CONTRE LES INFECTIONS
NOSOCOMIALES (CORELIN).
Article 5 : Il est créé au niveau de chaque région un Comité régional de Lutte contre les
Infections nosocomiales (CORELIN).
Article 6 : Le comité régional est composé ainsi qu’il suit :
Président : médecin chef de région ;
29
Rapporteur : chef du bureau de la lutte contre les maladies transmissibles;
Membres :

le Directeur d’un hôpital désigné par le médecin chef de région ;

le représentant du Ministère de la Prévention, de l’Hygiène publique et de
l’Assainissement ;

le chef du bureau de l’éducation et de l’information pour la santé ;

les représentants des collectivités locales (conseil régional, conseil municipal) ;

le médecin chef de la zone militaire ;

le représentant des structures sanitaires privées ;

les chefs des services régionaux chargés du Travail, de l’Environnement, et de la
Construction ;

un représentant de chaque hôpital pour la région de Dakar et de deux pour les autres
régions (le Président du Comité de Lutte contre les Infections nosocomiales et un
membre de l’équipe opérationnelle d’hygiène) ;

le représentant du centre régional de formation (Direction des Ressources humaines
pour la région de Dakar) ;

les médecins chefs de district ;

le Comité régional peut s’adjoindre de toute autre personne dont la présence est jugée
utile.
Article 7 : Le comité régional est chargé de :

la collecte de toutes les informations et rapports relatifs au programme national et
concernant la région. Après synthèse au niveau régional, le comité peut ajouter ses
commentaires et suggestions. Les rapports régionaux sont annuellement transmis au
coordonnateur national ;

la coordination de toutes les actions du programme national au niveau régional.
TITRE III : DU COMITE DE LUTTE CONTRE LES INFECTIONS
NOSOCOMIALES (CLIN).
Article 8: Il est institué au sein de chaque établissement d’hospitalisation public ou privé
participant à l’exécution du service public hospitalier un Comité de Lutte contre les Infections
nosocomiales (CLIN).
Les fonctions de membre du Comité de Lutte contre les Infections nosocomiales ne donnent
pas lieu à une indemnité.
Article 9 : Le Directeur de l’établissement est chargé de veiller au bon fonctionnement du
Comité de Lutte contre les Infections nosocomiales.
La composition du Comité de Lutte contre les Infections nosocomiales est variable selon la
nature de l’établissement.
Pour les hôpitaux, le Comité de Lutte contre les Infections nosocomiales se compose comme
suit :
30

le président et le vice-président de la Commission médicale d’Etablissement (CME),
nommés respectivement président et vice président du comité ;

le médecin du travail ;

le chef du service des soins infirmiers ;

le microbiologiste ;

le surveillant d’hygiène ;

le pharmacien ;

un chirurgien ;

un médecin de pathologie infectieuse ;

un réanimateur ;

un pédiatre ;

un épidémiologiste ;

des paramédicaux exerçant une activité de soins (au moins 3 ou 4) ;

une sage femme ;

un responsable du service qualité.
Sont considérés comme observateurs, les syndicats, le représentant des usagers, ou toute autre
personne ayant des compétences dans un domaine intéressant le comité.
Pour toutes les autres structures de santé, le comité comprendra au moins le chef de la
structure, un cadre médical et un cadre paramédical.
Article 10 : Ce comité a pour missions de :

organiser et coordonner une surveillance continue des infections dans l’établissement,
ainsi que toutes les actions de prévention prévues ;

détecter précocement les épidémies nosocomiales et procéder aux enquêtes
épidémiologiques ;

promouvoir les actions de formation des personnels de l’établissement ;

transmettre chaque année au Coordonnateur national et au Comité régional un rapport
annuel d’activités en plus des comptes rendus de réunion ;

proposer un programme d’actions à mettre en œuvre ainsi que les matériels
équipements à acquérir pour l’année suivante (avec un ordre de priorité) ;

réduire le niveau de résistance bactérienne aux antibiotiques dans l’établissement ;

évaluer les programmes d’actions ;

sensibiliser les professionnels de la santé et les patients.
et
Article 11: Le CLIN se dote de deux structures qui lui servent de moyens d’actions :
31

une équipe opérationnelle d’hygiène (EOH) formée d’un microbiologiste
responsable de l’équipe, du surveillant d’hygiène (chef du Service de Soins
Infirmier) et de toute autre personne jugée utile, en particulier le médecin du travail ;

une commission des antibiotiques formée par le médecin référent en pathologie
infectieuse, responsable de la commission, par le pharmacien hospitalier, et de toute
autre personne jugée utile.
Article 12 : sont abrogées toutes dispositions contraires et notamment l’arrêté
N°6324/MSP/DFH du 03 juin 1983 portant création des Comités d’hygiène et de Lutte
contre l’Infection au niveau des hôpitaux. .
Article 13 : Le présent arrêté sera enregistré, publié et communiqué partout où besoin
sera.
Le Ministre de la Santé
Mis en forme : Retrait : Gauche :
0,63 cm
Dr Aminata Diallo
Ampliations :
- PR/SG
-PM/SGG
-MS/cab
-IAAF
-ARCH/CHRONO
32
ANNEXE C : ARRETE 05808 du 3 juillet 2008 PORTANT
CREATION
D’UN
COMITE
NATIONAL
CHARGE
DE
L’ANTIBIOTHERAPIE
33
34
35
ANNEXE D : CIRCULAIRE n° 004487 en date du 26 mai
2009 PORTANT CREATION DE Comités d’Hygiène, de
Sécurité et des Conditions de Travail (CHSCT)
36
37
38
39
ANNEXE E : RECOMMANDATIONS ANTIBIOTHERAPIE
40
ANNEXE F : RECOMMANDATIONS ANTIBIOPROPHYLAXIE
41
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