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Document1 Page 3 sur 44 M. Gosse, Aix-Marseille
Conclusion :
La croissance économique est un processus quantitatif se traduisant par l’augmentation au
cours d’une longue période, d’un indicateur représentatif de la production de richesses d’un
pays, le PIB en volume. La croissance apparaît aujourd’hui dans les médias comme un
impératif et le fondement du progrès. Pourtant PIB et croissance sont à distinguer de bien-
être et développement.
Il ne faut pas assimiler la croissance au développement. Alors que la croissance est un
phénomène quantitatif, le développement est un phénomène qualitatif qui peut se définir
par l’ensemble des changements sociaux et culturels qui accompagnent la croissance.
Pour Amartya Sen, le développement doit accroître les capabilités, notamment celles qui
qualifient d’essentielles (éducation, santé, bonne nutrition) pour assurer une réelle liberté de
choix aux individus.
« Plus » n’est pas synonyme de l’amélioration de la satisfaction des individus. Même si la
croissance permet l’accès à la médecine et aux systèmes de soins ainsi qu’à une amélioration
des conditions de vie, les modes de vie du modèle productiviste, la pollution, l’alimentation
trop riche dégradent la santé et l’environnement. Le système de soins se concentre sur la
réparation de ces dégâts causés à la population et ses dépenses sont comptabilisées
positivement dans le PIB, alors qu’elles n’améliorent pas le niveau de bien-être. De même, les
dépenses occasionnées pour réparer les dégâts environnementaux liés à l’activité humaine
devraient être soustraites du PIB. Le PIB ne tient pas compte également des contributions
positives au bien-être comme le bénévolat, le travail domestique. De fortes inégalités peuvent
également accompagner la croissance. Une société d’abondance n’est donc pas forcément
une société où le bien-être est plus important. Le bien-être correspond à l’état d’un
individu qui est satisfait par la vie qu’il mène. Les sources de cette satisfaction sont
multiples. Le bien-être subjectif est évalué sur la base d’enquête d’opinion. Il est alors
possible de constater une divergence entre l’évolution du niveau de vie et l’évolution du
bien-être (le paradoxe d’Easterlin). La richesse est relative. Même si les besoins sont
satisfaits, les désirs ne le sont pas forcément et la satisfaction n’augmente plus
proportionnellement au niveau de richesse. Le bien-être évalué objectivement se base sur des
indicateurs comme la santé, l’espérance de vie, l’accès à l’éducation, les inégalités, les
conditions de travail, le logement…
1.1.1.2 L’amélioration du bien-être d’une population résulte de
l’interaction de plusieurs types de capital.
Document 2. Produire nécessite des capitaux
Toute activité productive engage, en combinaison variable, quatre types de facteurs de
production, ou selon un terme aujourd'hui plus fréquent, de capitaux: naturel, technique
(également appelé capital produit), humain et social. Les deux premiers ont des définitions
généralement bien acceptées. Au sein du capital naturel, il importe de bien distinguer les
ressources renouvelables (mais pas inépuisables) et les stocks finis et donc épuisables de
substances utiles, en général contenues dans le sous-sol. Par capital humain, nous entendons
les connaissances et compétences acquises par les individus, via l'éducation et la pratique. Le
capital social est constitué de l'ensemble des institutions et relations sociales qui font que la
combinaison des trois types précédents est d'une efficacité très variable selon les contextes
«sociaux». Avec la même dotation initiale en capitaux naturels, techniques et humains, une
société où les institutions économiques sont légitimes et efficaces, où les coûts de transactions
sont réduits parce que la confiance entre acteurs est grande se développera beaucoup plus vite
qu'une société en guerre civile larvée. On dira que son capital social est bien plus élevé. Ce