SOCIETE ANATOMIQUE DE PARIS 45 rue des Saints-Pères 75270 PARIS CEDEX 06 Séance du Vendredi 29 mai 2015 amphithéâtre Giroud (3ème étage) 17h Les communications sont de 10 minutes suivies de 10 minutes de discussion 1-Marie GAVID (1,2), Jean – Michel PRADES(1,2) 1) CHU de Saint- Etienne, Service d’Oto-Rhino-Laryngologie 2) Faculté de Médecine Jacques Lisfranc, Laboratoire d’Anatomie, Saint Etienne Les espaces rétropharyngés : étude anatomique et bibliographique : résultats préliminaires Retropharyngeal spaces : anatomical and bibliographic study Objet : Différentes descriptions de l’anatomie des fascias et espaces profonds du cou sont proposées dans la littérature. Si ces fascias sont rarement repérés lors de chirurgies cervicales en conditions stériles, l’anatomie des espaces profonds du cou prend toute son importance dans la diffusion des infections cervicales profondes et leur chirurgie. L’objectif de ce travail est d’étudier l’existence controversé du fascia alaire. Matériel et Méthodes : Les dissections ont été réalisées sur 3 régions cervicales sous microscope opératoire. Les feuillets du fascia profond du cou ont été disséqués afin de mettre en évidence les différents espaces cervicaux profonds postérieurs. Une revue de la littérature a permis d’étudier les différentes descriptions de ces feuillets. Résultats : Sur les trois régions analysées, nous avons mis en évidence un fascia entre le fascia périvisceral en avant et le fascia pré-vertébral en arrière. Ce fascia était tendu entre les processus et fusionnait avec la partie médiale de la gaine vasculaire du cou, délimitant deux espaces rétro-pharyngés : l’un ventral rétrovisceral, l’autre postérieur pré-vertébral communiquant avec le médiastin. Discussion : Dans la littérature, la description des espaces rétropharyngés est controversée. A. Charpy1et H. Rouvière2 décrivent un espace rétro-viscéral unique limité en avant par le pharynx, en arrière par le fascia pré-vertébrale, latéralement par des cloisons sagittales. Selon M Grodinsky3, cet espace est divisé en deux par un fascia frontal appelé lame alaire : ainsi, en avant de la lame alaire est décrit un espace rétro-pharyngé en cul de sac jusqu’en T2 et en arrière, un espace s’étendant au médiastin postérieur jusqu’au diaphragme. Conclusion : l’existence de la lame alaire peut expliquer les disparités cliniques d’évolution des abcés rétropharyngés, restant localisés en avant de la lame alaire à l’origine d’abcès peri-pharyngés ou s’étendant rapidement dans le thorax en arrière de la lame alaire, à l’origine de médiastinites. Mots-clés : Fascia profond, espaces profonds du cou, espace de danger Références : 1-Poirier P et Charpy A : Traité d’Anatomie humaine: Paris, Masson, 1901, Tome 2, 423-430 2-Rouvière H et Delmas A : Anatomie humaine, 13ieme edition, Paris : Masson, 1991, Tome1, 189-195 3-Grodinski M , Holyoke EA : the fasciae and fascial spaces of head, neck and adjacent regions, Am. J. Anat, 1938, 63, 367-393 2-Vincent BALAYA (1,2), Vincent DELMAS (2), Fabrice LECURU(1) 1) AP-HP, Hôpital Européen Georges Pompidou, Service de chirurgie cancérologique gynécologique et du sein, Paris 2) Université Paris Descartes, URDIA, EA4465, Anatomie Lésions nerveuses pelviennes au cours de l’hystérectomie radicale pour cancer du col : Points –clés anatomiques. Pelvic nerve injury during radical hysterectomy for cervical cancer : key anatomy zones Introduction : L’innervation des viscères pelviens est constituée de fibres nerveuses sympathiques (plexus hypogastriques supérieur, nerfs hypogastriques, nerfs splanchniques sacrés) et parasympathique (nerfs splanchniques pelviens) qui convergent vers le plexus hypogastrique inférieur. De ce plexus naissent les branches efférentes vésicales, utéro-vaginales et rectales. Au cours de l’hystérectomie radicale pour cancer du col utérin, l’ensemble de ces nerfs peuvent être lésés, induisant une morbidité non négligeable sur le plan urinaire (70 à 85 %), digestif (20%) et sexuel. Le concept chirurgical de préservation nerveuse (nerve-sparing) constitue donc un enjeu anatomo-chirurgical majeur pour concilier l’efficacité du traitement sur le plan carcinologique et la garantie d’une qualité de vie satisfaisante aux patients sur le plan fonctionnel. Société Anatomique vendredi 29 mai 2015 Objectifs : A partir d’une revue de la littérature et de reconstruction 3D, nous avons pour objectifs de décrire la neuro-anatomie du pelvis féminin pour déterminer les zones chirurgicales à risques au cours de l’hystérectomie radicale pour cancer du col utérin. Matériel et méthodes : Une revue de la littérature jusqu’en 2014 a été menée dans Medline via Pubmed en utilisant les mots-clés suivants : « cervical cancer », « nerve-sparing », « radical hysterectomy », « pelvic female anatomy ». Une reconstruction en 3 D a été réalisée par dissection anatomique assistée par ordinateur à partir de 2 fœtus de 12 et 24 SA. Résultats : Le plexus hypogastrique supérieur (PHS) était localisé au niveau de la bifurcation aortique, en avant du promontoire sacré. Sous le promontoire, le PHS se divisait en bas et latéralement en deux filaments de largeur variable correspondant aux nerfs hypogastriques (NH). Les NH descendaient le long du bord latéral du rectum via le mésorectum, puis se trouvaient à postéro-médialement à l’uretère et dans la partie latérale des ligaments utéro-sacrés pour atteindre l’angle supérieur du plexus hypogastrique inferieur (PHI). Les nerfs splanchniques pelviens (NSP) naissaient des branches ventrales de S2, S3 et S4. Ils couraient à la face postérieure du rectum sous l’artère rectale moyenne et la veine utérine profonde jusqu’au bord postérieur du PHI. Les nerfs splanchniques naissaient des troncs de S2, S3 et S4. Ils couraient à la face postéro-latérale du rectum sous l’artère rectale moyenne et la veine utérine profonde jusqu’au bord posterieur du PHI. Les nerfs sacrés splanchniques naissaient des troncs sympathiques de S2, S3 et S4 et adoptaient un trajet similaire à ceux des NSP. Le PHI résultait de la convergence des 3 précédents nerfs et s’étendait de la face antéro-latérale du rectum, passait latéralement au col et aux fornix vaginaux pour atteindre les parois latérales du vagin et la base de la vessie. Les branches efférentes du PHI étaient constituées de 3 plexus principaux : le plexus vésical, le plexus vagino-rectal et le plexus rectal inférieur. Discussion : Le PHS peut être lésé au cours du curage lombo-aortique et sa préservation nécessite d’aborder l’aorte sur le bord droit et une dissection minutieuse du promontoire. Les lésions des NH surviennent au cours de la résection des ligaments utéro-sacrés et par conséquent, après division du ligament utéro-sacré, seule la partie médiane fibreuse, doit être réséquée. Les NSP et le PHI peuvent être lésés durant la dissection et la résection du paracervix ; pour les conserver, une attention particulière doit être portée sur l’identification des repères anatomiques que sont l’artère rectale moyenne, la veine utérine profonde et l’uretère. Les branches utérines doivent être sectionnées sélectivement. Les branches vésicales peuvent être préservées par dissection précise du ligament vésico-utérin postérieur après avoir repéré la veine vésicale inférieure. Conclusion : Dans la majorité des cas, l’innervation pelvienne peut être préservée au cours de l’hystérectomie radicale. Les repères anatomiques tels que l’artère rectale moyenne ; la veine utérine profonde, l’uretère et la veine vésicale inférieure et le respect des pars nervosa des ligaments utéro-sacrés et du paramètre permettent au chirurgien de conserver l’innervation pelvienne sans compromettre l’efficacité sur le plan carcinologique. Mots-clés : cancer cervical, préservation nerveuse, hystérectomie radicale, anatomie pelvis feminin, plexus hypogastrique inferieur. 3-Théodore TOINET(1), Richard DOUARD(1), Jérôme LORIAU (2), Yacine HAMMOUDI (3) 1)Université Paris Descartes, URDIA, EA4465, Anatomie 2) Hôpital Saint Joseph, Service de Chirurgie digestive, Paris 3)AP-HP, Hôpital Bicêtre, Urologie, Paris Conservation de l’artère splénique : application à la pancréatecomie gauche Splenic artery presentation Introduction : La conservation splénique dans le cadre d’une pancréatectomie gauche peut se faire avec une résection des vaisseaux spléniques correspondant à l’intervention de Warshaw1(IW), mais également avec une préservation des vaisseaux spléniques (PVS). L’objectif de ce travail est de détailler la vascularisation splénique gauche avec ses variations et d’effectuer une revue de la littérature pour analyser les avantages et inconvénients de 2 techniques. Matériel et méthodes : Un revue systématique de la littérature de 1980 jusqu’à ce jour a été effectuée pour identifier les études traitant de la pancréatectomie gauche préservant la rate. Les éléments recherchés comprenaient la durée opératoire, les pertes sanguines, la durée d’hospitalisation ; ainsi que les complications péri et post opératoires : conversion d’une PVS en IW, infarctus splénique, collections abdominales, fistules pancréatiques, douleurs chroniques. Résultats : Les possibles variations anatomiques retrouvées n’avaient pas d’influence sur la possibilité d’une PVS, mais nous avons pu noter qu’une pauvreté des vaisseaux courts gastriques constituait un risque à la réalisation d’une IW en raison du risque d’ischémie splénique. Durée opératoire (160 contre 215 min, p<0.001), pertes sanguines (301 contre 391ml<0.001) et durée de séjour (8 contre 11p<0001) étaient significativement inférieures pour l’IW par rapport à la PVS. Mais les complications étaient significativement plus fréquentes pour l’IW concernant les infarctus spléniques (22% contre 2%, p<0.001) et les douleurs chroniques (38 % contre 0%, p=0.048). Société Anatomique vendredi 29 mai 2015 Conclusion : La pancréatectomie gauche conservant la rate avec PVS doit être préférée en raison, d’une meilleure préservation immunitaire et des meilleures suites opératoires. Les patients doivent être sélectionnés en raison de la plus grande difficulté technique. Un essai contrôlé randomisé serait souhaitable pour confirmer la tendance observée. Mots-clés : pancréatectomie gauche, préservation splénique ; Warshaw, préservation des vaisseaux spléniques. Références : Warshaw AL,.Distal pancreatectomy with preservation of the spleen.J Hepatobiliary Pancreat Sci. 2010 Nov; 17(6):808-12. 4-Nadia MELLAB, Olivier AMI, Jean-Christophe MARAN, Vincent DELMAS Université Paris Descartes, URDIA, EA4465, Anatomie Reconstruction 3D du périnée normal : pathologie, accouchement et risque d’incontinence urinaire 3 D reconstruction of normal perineum : childbirth and stress urinary incontinence Objectifs : L’incontinence urinaire au cours de la grossesse est très fréquente. La vessie subit beaucoup de modifications au cours de la grossesse mais elle reste en position standard médiane dans tous les plans. Comprendre et démontrer le rôle et les propriétés biomécaniques de l’ensemble du fonctionnement de la vessie et de ses moyens de contentions (pour réduire le risque d’incontinence urinaire Matériel et méthodes : Nous présentons une étude anatomique de la vessie et des moyens de contentions en position fonctionnelles par IRM dynamique. Pour cette étude nous avons obtenu l’autorisation du comité de protection des personnes et de l’Agence Nationale de Sécurité du médicament) sous la protection du CHU de Clermont Ferrand. Nous avons utilisé, pour récolter les différentes images, des femmes sur le point d’accoucher, un IRM à champs ouvert horizontal. Les IRM ont été effectués dans deux positions, en décubitus latéral et dorsal et à différents diamètres de dilatation du col. Nous avions comme témoins trois femmes saines et nullipares qui ont réalisé une IRM (dans un IRM classique). Neuf séries de coupes d’imagerie en 3 D ont été obtenues. La reconstruction a été réalisée avec le logiciel Winsurf version 4.3 Résultats : La reconstruction en 3D, présentait pour les femmes en décubitus dorsal, une vessie aplatie vers le haut. Lorsque la patiente était sur le côté gauche la vessie avait tendance à se déplacer vers la droite. Elle se laissait déformée et se plaçait là où les contraintes biomécaniques le permettaient. La vessie se retrouvait écrasée et écartée de l’axe médian et se laissait déformée par la tête du fœtus, trouvant sa place en fonction de la position de la tête du fœtus. Elle était étirée dans de multiples directions. L’urètre n’était donc plus dans sa situation d’origine, il n’était plus vertical et était dévié à droite ou à gauche. Aussi il y avait une mise sous tension constante des moyens de contention de la vessie. La descente de la tête du fœtus provoquait des fortes contraintes sur la vessie, l’urètre et les élévateurs de l’anus, ce qui en image traduisait un facteur de risque de grossesse et accouchement provoquant l’incontinence urinaire. Conclusion : Cette étude montre en images les modifications biomécaniques de la vessie pour une meilleure compréhension du pelvis féminin pendant la grossesse. Une simulation d’accouchement pourrait permettre de prédire les complications vésicales éventuelles tout en anticipant des dysfonctionnements vésicaux. Améliorer la rééducation du post partum et réduire le risque de survenue d’incontinence urinaire. Mots-clés : Vessie, urètre, pelvis feminin, IRM 5- Chiara ANDRETTO AMODEO(1), Gregory KELLER (2) 1)Clinique du Chateau de la Maye, Versailles 2) Head and Neck Surgery Departement, David Geffen, School of Medicine, UCLA (Université of California Los Angeles) USA Nerf facial : le trajet de ses branches pour les muscles releveurs de la lèvre supérieure dans le tiers moyen du visage par rapport au fascia profond The facial nerve : its path in the midface in relation to the deep fascia recently observed and described by the authors Objectifs : Le nerf facial est le nerf moteur des muscles mimiques. La fonction de ces muscles est très importante car ils participent à la protection de la vue et assurent la fonction de l’alimentation et de la parole. Leur action est en rapport avec la mimique. L’anatomie classique décrit le trajet des branches du nerf facial dans le tissu souscutané du tiers moyen de la face. Une étude récente1concernant les fascias présents dans cette région montre qu’ un fascia profond existe dans la région infraorbitaire et qu’il couvre les muscle mimiques releveurs de la lèvre supérieure. But : décrire le trajet des branches du nerf facial des muscles par rapport au fascia profond. Matériels et méthodes : 24 hémivisages ont été disséqués pour montrer le trajet des branches du nerf facial pour les muscles releveurs de la lèvre supérieures dans la région infraorbitaire par rapport au fascia profond. Société Anatomique vendredi 29 mai 2015 Résultats : Cette étude montrait que les branches du nerf facial pour les muscles releveurs de la lèvre supérieure dans la région infraorbitaire (grand muscle zygomatique et petit muscle zygomatique , levator labbi superiois et levator anguli oris) ont toujours été protégés par le fascia profond qui se prolongeait dans la région temporale. Conclusions : les branches du nerf facial le long de leur trajet vers les muscles releveurs de la lèvre supérieure innervées sont protégées par le fascia profond de la région infraorbitaire. L’existence d’un fascia profond dans le tiers moyen de la face a beaucoup d’implications pour l’anatomie descriptive et anatomie appliquée Mots clés : nerf facial, fascia profond, région infraorbitaire Références : Andretto Amodeo C et al, the suborbicularis oculi fat (Soof) and the fascial planes has everything already been explained ?, Jama Facial Plastic surgery, Jan/Fev, 2014, vol16, 1, 36-41 Société Anatomique vendredi 29 mai 2015 La Société Anatomique tient ses séances le 4eme vendredi du mois (hors vacances universitaires) Mercredi 24 au samedi 27 juin 2015 Congrés de l’Association Européenne d’Anatomie Clinique – EACA (Rouen) Jeudi 22 et vendredi 23 octobre 2015 Planches Collège d’Anatomie, Saint-Pères Vendredi 23 octobre 2015 Société anatomique de Paris Jeudi 26 et vendredi 27 novembre Planches Collège d’Anatomie, Saint-Pères Vendredi 27 novembre 2015 Société anatomique de Paris Pour la Société anatomique, écrire ou envoyer vos résumés par courriel Madame Annick Hamou [email protected] Société Anatomique vendredi 29 mai 2015