Société Anatomique vendredi 29 mai 2015
Objectifs : A partir d’une revue de la littérature et de reconstruction 3D, nous avons pour objectifs de
décrire la neuro-anatomie du pelvis féminin pour déterminer les zones chirurgicales à risques au cours de
l’hystérectomie radicale pour cancer du col utérin.
Matériel et méthodes : Une revue de la littérature jusqu’en 2014 a été menée dans Medline via Pubmed
en utilisant les mots-clés suivants : « cervical cancer », « nerve-sparing », « radical hysterectomy », « pelvic
female anatomy ». Une reconstruction en 3 D a été réalisée par dissection anatomique assistée par ordinateur à
partir de 2 fœtus de 12 et 24 SA.
Résultats : Le plexus hypogastrique supérieur (PHS) était localisé au niveau de la bifurcation aortique,
en avant du promontoire sacré. Sous le promontoire, le PHS se divisait en bas et latéralement en deux filaments
de largeur variable correspondant aux nerfs hypogastriques (NH). Les NH descendaient le long du bord latéral
du rectum via le mésorectum, puis se trouvaient à postéro-médialement à l’uretère et dans la partie latérale des
ligaments utéro-sacrés pour atteindre l’angle supérieur du plexus hypogastrique inferieur (PHI). Les nerfs
splanchniques pelviens (NSP) naissaient des branches ventrales de S2, S3 et S4. Ils couraient à la face
postérieure du rectum sous l’artère rectale moyenne et la veine utérine profonde jusqu’au bord postérieur du PHI.
Les nerfs splanchniques naissaient des troncs de S2, S3 et S4. Ils couraient à la face postéro-latérale du rectum
sous l’artère rectale moyenne et la veine utérine profonde jusqu’au bord posterieur du PHI. Les nerfs sacrés
splanchniques naissaient des troncs sympathiques de S2, S3 et S4 et adoptaient un trajet similaire à ceux des
NSP. Le PHI résultait de la convergence des 3 précédents nerfs et s’étendait de la face antéro-latérale du rectum,
passait latéralement au col et aux fornix vaginaux pour atteindre les parois latérales du vagin et la base de la
vessie. Les branches efférentes du PHI étaient constituées de 3 plexus principaux : le plexus vésical, le plexus
vagino-rectal et le plexus rectal inférieur.
Discussion : Le PHS peut être lésé au cours du curage lombo-aortique et sa préservation nécessite
d’aborder l’aorte sur le bord droit et une dissection minutieuse du promontoire. Les lésions des NH surviennent
au cours de la résection des ligaments utéro-sacrés et par conséquent, après division du ligament utéro-sacré,
seule la partie médiane fibreuse, doit être réséquée. Les NSP et le PHI peuvent être lésés durant la dissection et
la résection du paracervix ; pour les conserver, une attention particulière doit être portée sur l’identification des
repères anatomiques que sont l’artère rectale moyenne, la veine utérine profonde et l’uretère. Les branches
utérines doivent être sectionnées sélectivement. Les branches vésicales peuvent être préservées par dissection
précise du ligament vésico-utérin postérieur après avoir repéré la veine vésicale inférieure.
Conclusion : Dans la majorité des cas, l’innervation pelvienne peut être préservée au cours de
l’hystérectomie radicale. Les repères anatomiques tels que l’artère rectale moyenne ; la veine utérine profonde,
l’uretère et la veine vésicale inférieure et le respect des pars nervosa des ligaments utéro-sacrés et du paramètre
permettent au chirurgien de conserver l’innervation pelvienne sans compromettre l’efficacité sur le plan
carcinologique.
Mots-clés : cancer cervical, préservation nerveuse, hystérectomie radicale, anatomie pelvis feminin, plexus
hypogastrique inferieur.
3-Théodore TOINET(1), Richard DOUARD(1), Jérôme LORIAU (2), Yacine HAMMOUDI (3)
1)Université Paris Descartes, URDIA, EA4465, Anatomie
2) Hôpital Saint Joseph, Service de Chirurgie digestive, Paris
3)AP-HP, Hôpital Bicêtre, Urologie, Paris
Conservation de l’artère splénique : application à la pancréatecomie gauche
Splenic artery presentation
Introduction : La conservation splénique dans le cadre d’une pancréatectomie gauche peut se faire avec
une résection des vaisseaux spléniques correspondant à l’intervention de Warshaw
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(IW), mais également avec
une préservation des vaisseaux spléniques (PVS). L’objectif de ce travail est de détailler la vascularisation
splénique gauche avec ses variations et d’effectuer une revue de la littérature pour analyser les avantages et
inconvénients de 2 techniques.
Matériel et méthodes : Un revue systématique de la littérature de 1980 jusqu’à ce jour a été effectuée
pour identifier les études traitant de la pancréatectomie gauche préservant la rate. Les éléments recherchés
comprenaient la durée opératoire, les pertes sanguines, la durée d’hospitalisation ; ainsi que les complications
péri et post opératoires : conversion d’une PVS en IW, infarctus splénique, collections abdominales, fistules
pancréatiques, douleurs chroniques.
Résultats : Les possibles variations anatomiques retrouvées n’avaient pas d’influence sur la possibilité
d’une PVS, mais nous avons pu noter qu’une pauvreté des vaisseaux courts gastriques constituait un risque à la
réalisation d’une IW en raison du risque d’ischémie splénique. Durée opératoire (160 contre 215 min, p<0.001),
pertes sanguines (301 contre 391ml<0.001) et durée de séjour (8 contre 11p<0001) étaient significativement
inférieures pour l’IW par rapport à la PVS. Mais les complications étaient significativement plus fréquentes pour
l’IW concernant les infarctus spléniques (22% contre 2%, p<0.001) et les douleurs chroniques (38 % contre 0%,
p=0.048).