« Les mauvais perdants de la science »
Dossier pédagogique
Réalisation : Julien Destatte sous la direction du Professeur Robert Halleux
EXPOSITION
Centre d'Histoire des Sciences et des Techniques de l'Université de Liège
Dossier pédagogique dans le cadre de l'exposition "Les mauvais perdants de la Science"
Dossier pédagogique complémentaire à l'exposition sur les
"Mauvais perdants de la Science"
Préambule
Ce dossier pédagogique a pour ambition de donner quelques pistes aux professeurs qui iront
voir l'exposition "Les mauvais perdants de la Science" pour un prolongement et d'éventuels
débats en classe. Pour chaque thème, en plus d'une reproduction des panneaux tels qu'ils ont
pu les voir à l'exposition, plusieurs extraits significatifs de documents-sources d'auteurs clés
sont ainsi rassemblés. En outre, quelques pistes bibliographiques sont ajoutées.
Pour toutes questions spécifiques pour le développement d'aspects pédagogiques ou
scientifiques des thèmes présenté à l'exposition, les professeurs peuvent contacter le Centre
d'Histoire des Sciences et Techniques de l'Université de Liège, auteur du présent document
Réalisation du dossier : Julien Destatte sous la direction du professeur Robert Halleux.
1
Les mauvais perdants de la science
On dit que la science avance. Mais il arrive aussi quelle
recule, quelle se trompe, qu’elle devienne folle et perverse.
C’est qu’elle est faite par des hommes et pour des hommes,
qui peuvent être victimes ou complices d’idéologies ou de
systèmes politiques.
La science fonctionne par controverses et par débats, où il y
a nécessairement des gagnants et des perdants. Parmi les
perdants, certains s’inclinent devant l’évidence. D’autres,
accrochés à une idéologie, n’hésitent pas à recourir à la
force pour défendre des idées périmées.
Jusqu’au XIXe siècle, l’Eglise catholique et orthodoxe a
refusé les idées de Galilée et poursuivi ses défenseurs.
Lorsquelle l’a réhabilité au XXe siècle, cétait pour lui
imputer la responsabilité de son procès.
Les créationnistes catholiques, protestants, orthodoxes et
musulmans refusent aujourd’hui encore le darwinisme et
l’évolution pour maintenir une vision statique du monde et
de la société.
Lyssenko, le biologiste favori de Staline, a nié la génétique
au nom du marxisme et envoyé en Sibérie la brillante école
soviétique de généticiens.
LAllemagne nazie a chassé de la physique les éléments juifs
- la relativité et les quanta -, elle a mené au crime une biolo-
gie eugéniste ; elle a entièrement réécrit la préhistoire.
Quatre cas dramatiques démontrent ainsi par l’absurde
que l’esprit critique et la méthode scientique sont notre
meilleure arme contre tous les totalitarismes et tous les
intégrismes, et que « science sans conscience nest que
ruine de l’âme ».
Une exposition conçue et réalisée par le Centre d’Histoire
des Sciences et des Techniques de l’Université de Liège.
Coordination : Professeur Robert Halleux, avec l’assistance
de Geneviève Xhayet et Julien Destatte.
Conception graphique : Thierry Mozdziej.
Les organisateurs remercient : le Service public de Wallonie,
la DGO6, les Bibliothèques de l’Université de Liège,
le CARCOB, les Archives de l'Evêché de Liège.
1.
« Beaucoup d'entre eux, qui s'étaient adonnés à la curiosité,
rassemblèrent des livres et les brûlèrent en public ».
(Actes des Apôtres, XIX, V, 19.) Page de titre de l'index
des livres prohibés, 1758, coll. CHST.
Les SA brûlent les livres juifs. Berlin 1933,
coll. CHST.
Lionello Spada,
Saint Dominique brûlant des livres hérétiques.
(Bologne, XVIIe s.), coll. CHST.
Première Partie :
Galilée, éternel hérétique
Les ennemis de Galilée jusqu'au XXe siècle
Justus Sustermons, portrait de Galilée, vers 1637.
Florence, Uzi, cliché CHST.
3
Non, Galilée,
la terre ne DOIT pas tourner
Pendant quinze siècles, les Européens ont cru la Terre
immobile au centre du monde, avec les planètes, dont le
Soleil, tournant autour d’elle. Cest le système de Ptolémée
(IIe s.). Il convenait bien à la philosophie d’Aristote,
qui structurait les universités, et à l’Eglise catholique, qui
privilégiait la lecture littérale des Ecritures Saintes (Josué
arrêtant le Soleil).
En 1543, le chanoine polonais Nicolas Copernic publia son
traité Des révolutions des orbes célestes qui met le Soleil au
centre du Monde. Une préface astucieuse présentait
l’ouvrage comme un simple modèle pour les calculs.
On eut soixante ans de paix.
A mesure que les Coperniciens accumulaient les
arguments, l’Eglise préparait la contre-attaque. En 1616,
le système de Copernic est déclaré faux et contraire à
l’Ecriture et son livre est mis à l’Index des livres défendus.
En 1632, Galilée, professeur à Padoue, publie le Dialogo
« Dialogue sur les deux principaux systèmes du monde »,
où il défend avec une ironie mordante le système de
Copernic. Traîné devant l’Inquisition, menacé de torture,
Galilée abjure le 22 juin 1633 et est condamné à la
résidence surveillée.
Les hommes qui ont condamné Galilée nétaient ni incom-
pétents, ni malhonnêtes. Ils devaient défendre la tradition,
l’Eglise et l’Université. En face d’eux, un marginal audacieux,
des idées pleines de promesses, mais peu étayées de
preuves.
2.
Frontispice et page de titre du Dialogo, coll. Ulg, cliché CHST. Justus Sustermons, portrait de Galilée, vers 1637.
Florence, Uzi, cliché CHST.
Lunette de Galilée. Florence Istituto e Museo di Storia
della Scienza, cliché CHST.
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