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Les virus de type H7N7 n'ont pas été isolés depuis 1979 et ont peut-être disparu ou ils
circulent sous une forme sub-clinique. A l'inverse, le type A/equine H3N8 continue de sévir et
causer des pertes économiques importantes dans la filière équine. En 1963, une épizootie majeure
aux USA a été décrite et a permis l’isolement et l’identification d’un virus H3N8, prototype du
sous-type H3 (Miami/63). Ensuite, à la faveur des mouvements internationaux de chevaux, ce
virus a largement diffusé en Europe à partir de 1964. Depuis cette date, de nombreuses souches
ont été isolées (39 souches isolées entre 1963 et 1994 en Europe et en Amérique) et tous les
foyers répertoriés ont désormais pour origine des virus de sous-type H3. L'analyse
phylogénétique des isolats indique que les virus équins H3N8 ont évolué en un lignage puis se
sont séparés en 2 lignages distincts à partir de 1987 : un lignage européen et un lignage
américain. Les caractéristiques antigéniques (à l'aide de sérums de furets ou de cheval) ou
génétiques (par détermination de la séquence en nucléotides du gène codant pour HA1) ont été
déterminées. Sur la base des relations antigéniques entre ces souches, trois groupes ont pu être
constitués : un premier groupe qui comprend les isolats d'origine américaine (et un seul isolat
d'origine anglaise Newmarket/1/93), un deuxième groupe formé des isolats d'origine européenne
(France, Angleterre, Suède, Roumanie) et un troisième qui ne contient que deux isolats (un italien
et l'isolat Hong Kong/92). La comparaison des séquences en nucléotides et en acides aminés de
ces mêmes souches montre une grande dispersion entre les isolats.
Ces données génétiques renforcent la nécessité d'une surveillance internationale des virus
équins qui circulent dans les pays à partir desquels s'effectuent l'essentiel des mouvements de
chevaux (vente, courses, compétition, ...). De même, les axes stratégiques quant au choix des
souches introduites dans les vaccins s'appuient sur de telles données : nécessité d'introduire une
souche du groupe Europe et une souche du groupe Amérique, abandon de la souche ancienne
Miami/63, maintien de la souche A/equine/1/Prague/56 H7N7...
Tableau clinique
L’épisode grippal se manifeste sur le plan épidémiologique, par l’apparition simultanée ou
quasi-simultanée de signes clinique chez plusieurs chevaux du même élevage ou du même haras.
La grippe équine est la maladie clinique des voies respiratoires la plus contagieuse chez le cheval
(cette caractéristique est aussi observée dans la grippe humaine). Le taux d'infection dans une
population non vaccinée et n'ayant jamais été en contact avec le virus avoisine les 100%. Ainsi,
le diagnostic de grippe doit être posé dès que les premiers signes d’appel, témoins d’une infection
des premières voies respiratoires (hyperthemie, jetage, toux…) sont détectés et ceci chez
plusieurs animaux simultanément ou à quelques heures d’intervalle. Ensuite, selon la virulence de
la souche, la totalité de l’effectif (ou la quasi-totalité) sera atteint. Il est fréquent que des animaux
vaccinés soient partiellement immunisés vis-à-vis de souches circulantes (en particulier lorsque la
souche circulante est très différente des souches vaccinales) et qu'ils excrètent le virus sans
manifester de signes cliniques. Ces animaux représentent un risque significatif de dissémination
de l'infection. Il est donc important d'être en mesure de diagnostiquer à la fois des formes
cliniques et sub-cliniques de la grippe.
Le tableau clinique est très proche de celui observé chez l'homme. La période d'incubation est
de 2 à 5 jours. La grippe peut revêtir différentes formes cliniques.
Forme mineure ou inapparente
L'état général n'est pas altéré. Les signes cliniques sont discrets : malaise fébrile de courte
durée ou hyperthermie modérée et fugace.
Forme majeure simple