nt er di te . es ti pa rti el le Néphrologie Atelier êm e Le suivi des patients dialysés chroniques m Les Entretiens de Bichat 26 sept. 2014 Salle 341 17 h 30 – 18 h 30 uc tio n L. Mercadal*, F. Vrtovsnik* de ns tie tre En s Le © nt ti es le el rti pa e êm m Le produit de catabolisme protidique normalisé (nPCR) peut être calculé à partir des dosages d’urée pré et post dialyse. Un patient hémodialysé avec un nPCR < 1.1 g/kg/jour doit bénéficier d’un suivi diététique. pr od uc at ,T ou s dr oi ts ré se rv é s -T ou te re Le bilan martial comprend au minimum ferritinémie et coefficient de saturation. Le pourcentage de globules rouges hypochromes peut également guider la suplémentation en fer intraveineux qui doit permettre de maintenir une ferritinémie entre 200 et 500 ng/mL, un coefficient de saturation entre 20 et 30 % et un pourcentage de globules rouges hypochromes inférieur à 10 %. L’apport en fer intraveineux est couramment réalisé pendant les séances de dialyse pour palier les pertes obligatoires occasionnées par le circuit sanguin extracorporel. 14 © Le s En tre tie Bi ch La cible d’hémoglobine a fait l’objet de nombreuses études chez le malade rénal chronique dialysé et non dialysé. Il en ressort que la cible doit se situer entre 10 et 12g/dL sans dépasser 13g/dL. L’ajustement des prescriptions d’érythropoïétine se base sur un dosage d’hémoglobine de début de séance de milieu de semaine, l’hémodilution ou l’hémoconcentration jouant un rôle de ns La surveillance biologique selon les recommandations de l’HAS 2012 comprend : toutes les 1 à 4 semaines le ionogramme sanguin, créatininémie, albuminémie, bicarbonatémie, NFS plaquettes ; toutes les 2 à 4 semaines calcémie, phosphatémie ; tous les 3 mois parathormone (PTH), tous les 3 à 6 mois vitamine OH-D ; le bilan martial toutes les 4 à 12 semaines ; les sérologies virales VHB, VHC, VIH tous les 6 mois ; le bilan lipidique tous les ans. La dose de dialyse délivrée est calculée à partir de la mesure d’urée avant et après dialyse tous les mois ou elle est mesurée en ligne par le générateur de dialyse. Des modifications d’efficacité peuvent rapidement retentir sur la biologie et notamment sur la kaliémie et la bicarbonatémie. Une sous dialyse est responsable d’une augmentation de la morbi-mortalité. L’ensemble de ces paramètres a fait l’objet de recommandations de bonnes pratiques à l’échelle européenne et internationale pour les cibles à atteindre pour chacun de ces paramètres. tio n Surveillance de la biologique courante 20 20 14 La surveillance nutritionnelle est basée sur la mesure de l’albuminémie une fois par mois. La dénutrition protidique est fréquente et fait partie du syndrome urémique. Elle est hautement liée à la morbi-mortalité. Une albuminémie inférieure à 38 g/L en vert de bromocresol ou 35g/l en néphelmétrie impose un suivi diététique. . La surveillance de la natrémie est en général réalisée une fois par mois et doit être répétée dans les situations aiguës. Elle permet d’adapter la teneur du dialysat en sodium, action recommandée en cas d’hyponatrémie pour diminuer le risque de myélinolyse centro-pontique. te Le suivi en centre a été codifié par la Haute Autorité de Santé en 2012 pour le suivi biologique et morphologique. Le suivi biologique en centre au branchement en dialyse permet la préservation du capital veineux. Il doit être adapté et renforcé lors d’événements intercurrents souvent pourvoyeurs de modifications biologiques. La visite auprès du néphrologue dépend du type de centre. Elle se déroule à chaque séance en centre d’hémodialyse, elle est hebdomadaire en unité de dialyse médicalisée et mensuelle en autodialyse et en dialyse péritonéale. Les centres sont actuellement majoritairement équipés de dossier informatisé permettant la transmission rapide des données médicales de ces patients au passé médical souvent complexe. di Les troubles de la kaliémie restent une cause importante de morbi-mortalité en dialyse, plus fréquents après les deux jours sans dialyse dans les schémas trois fois par semaine et dans les situations de jeûne, de stress, d’hémorragie, de chirurgie, de déséquilibre glycémique chez les patients diabétiques. La kaliémie est mesurée au minimum une fois par mois et la surveillance doit être renforcée dans toutes situations inhabituelles. La fréquence de surveillance reste faible si on en croit les données américaines et tend à être majorée. Bi Le suivi des patients dialysés chroniques comprend un suivi en centre de dialyse et par des intervenants médicaux extérieurs dont les médecins généralistes. Souvent appelés dans le cadre d’un événement intercurrent, ces intervenants peuvent aussi être amenés à intervenir dans le cadre d’hospitalisation à domicile. Ce texte vise à rappeler les principes généraux du suivi des patients dialysés chroniques et les pièges du suivi et de la prescription liés à la maladie rénale chronique au stade de la dialyse. er ch at ,T ou s dr oi ts ré se rv és -T ou te re pr od * Service de Néphrologie, Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Hôpital Bichat, AP-HP, Paris © Les Entretiens de Bichat 2014 - 1 nt er di te . êm e pa rti el le es ti Néphrologie Atelier La prescription médicamenteuse m important dans les variations de mesure de ces patients à volume extracellulaire variable suivant le moment de la semaine. tio n Les pièges sont nombreux en matière de prescription médicale chez les patients insuffisants rénaux chroniques. La prescription d’examens radiologiques avec injection de produit de contraste iodé en hémodialyse doit être encadrée par une évaluation du poids, de la surcharge hydro-sodée et de la diurèse résiduelle. Les risques sont l’œdème aigu du poumon en cas de surcharge préexistante et la perte de la fonction rénale résiduelle. Au mieux une séance de dialyse sera réalisée juste après l’examen avec injection. L’injection de gadolinium n’est pas néphrotoxique mais peut provoquer une fibrose cutanée, appelée fibrose néphrogénique systémique chez le patient dialysé, fibrose pouvant s’étendre à tous les organes. Une étude nationale a permis de montrer que cette complication dépendait du type de gadolinium injecté et que les gadoliniums macrocycliques devaient être privilégiés chez ces patients. ré se rv és -T ou te re pr od uc La PTH doit être comprise entre 2 et 9 fois la norme supérieure de la méthode de dosage qui doit être précisée. Une PTH basse est en faveur d’un os adynamique et une PTH élevée, d’autant qu’elle s’accompagne de phosphatases alcalines osseuses élevées, d’une hyperparathyroïdie secondaire. Si elle s’associe à une hypercalcémie, elle est dite tertiaire autonomisée. La surveillance des cross laps chez le patient dialysé n’a pas été retenue dans les recommandations internationales. ns de Bi ch at ,T ou s dr oi ts Les marqueurs cardiaques tendent à être plus surveillés mais n’ont pas encore fait l’objet de recommandation. La troponine ultrasensible est particulièrement liée à l’hypertrophie ventriculaire gauche très fréquente dans cette population et au risque coronaire. Le Brain Natriuretic Peptide (BNP) et le proBNP permettent d’évaluer la surcharge hydro-sodée mais sont également influencés par l’hypertension artérielle, l’hypertrophie ventriculaire, l’anémie. Le BNP n’est pas influencé par la fonction rénale à l’inverse du proBNP. La surveillance de la C-Reactive Protein permet une détection précoce des pathologies infectieuses. Elle n’a cependant pas fait l’objet de recommandation. La procalcitonine permet comme dans la population générale de différencier les pathologies infectieuses non virales des pathologies virales ou inflammatoires avec un seuil proche de celui de la population générale. er di te L’hypertension artérielle reste présente chez plus de 90 % des patients dialysés. L’objectif tensionnel est de 140/90 mmHg en évitant les chutes tensionnelles en séance. Les IEC, les antagonistes de l’angiotensine II, les inhibiteurs calciques sont prescrits à dose pleine. Seuls les diurétiques de l’anse sont prescrits et à forte dose pour maintenir une diurèse résiduelle. Une attention particulière doit être portée à la prescription des bétabloquants dont la voie d’élimination dépend de la molécule. êm e pa rti el le es ti nt L’hémoglobine glyquée doit être réalisée tous les 3 mois chez les patients diabétiques. Le bilan lipidique est recommandé une fois par an. Les études sur les statines en prévention primaire en hémodialyse sont négatives à l’inverse des études chez les malades rénaux chroniques non dialysés. Les statines restent indiquées en prévention secondaire avec des objectifs qui doivent être ceux de la population générale. tio n m Les sulfamides hypoglycémiants, la metformine sont contreindiqués à ce stade de la maladie rénale chronique. Parmi les inhibiteurs de la DPP4, seule la vildagliptine est éliminée par le foie, les autres molécules nécessitant une réduction de posologie. Le repaglinide peut également être poursuivi avec une réduction de posologie. L’insulinothérapie reste la base du traitement à cette phase de la maladie avec un objectif d’hémoglobine glyquée de moins de 8 %, le risque vital à ce stade étant dominé par le risque d’hypoglycémie. te re pr od uc Les patients inscrits sur liste de greffe doivent bénéficier d’une surveillance d’anticorps anti-HLA tous les 3 mois et après transfusion et grossesse ou fausse couche. s rv é se ré dr oi ts Conseils aux patients hémodialysés chroniques Bi ch at ,T ou s Des conseils doivent être renouvelés auprès de ces patients afin d’éviter les complications liées à la maladie rénale chronique et à son traitement par hémodialyse. En tre tie ns de Le suivi cardiologique comprend un ECG annuel, une échographie cardiaque tous les 3 ans ou plus suivant le contexte, une échographie de stress ou une scintigraphie cardiaque tous les 3 ans ou plus suivant le contexte et un doppler des vaisseaux du cou et des membres inférieurs suivant le contexte et suivant l’index de pression artérielle cheville/bras. La fistule est suivie en centre par la mesure du débit de fistule et suivant les paramètres de surveillance per-dialytiques, par écho-doppler et fistulographie. L’échographie abdominale est réalisée tous les 1 à 2 ans et la radiographie de thorax suivant le contexte. Les patients inscrits sur liste de transplantation rénale doivent tenir un bilan morphologique général à jour de moins de 2 ans. -T ou Le suivi morphologique 14 © Le s 2 - © Les Entretiens de Bichat 2014 20 20 14 © Le s En L’épuration des moyennes molécules peut être évaluée par le dosage de la ß2 microglobuline, également influencée par l’état inflammatoire. Son épuration est facilitée par l’utilisation de membranes hautement perméables avec dialysat ultrapur et d’hémodiafiltration. . tre tie La posologie des médicaments à élimination rénale doit être adaptée. En cas de pathologie infectieuse, les pénicillines, les aminosides, les quinolones, les sulfamides, les glycopeptides, le fluconazole, la fluocytosine, les antiherpétiques nécessitent une adaptation de posologie. Nombre de ces molécules peuvent bénéficier d’une administration par voie intraveineuse trois fois par semaine en fin de séance de dialyse. En dialyse péritonéale, la voie intra-péritonéale est utilisée pour le traitement des péritonites médicales liées à la technique. Parmi les antituberculeux, le pirilene et l’éthambutol nécessitent une adaptation de posologie. Hygiène et sécurité –– Le bras de la fistule doit être lavé avec des savons doux, quotidiennement sans traumatiser les zones de ponction. nt er di te . m pr od uc tio n –– Le cathéter de dialyse doit rester couvert par le pansement entre deux séances. Le pansement ne doit pas être mouillé. L’eau n’étant pas stérile, un pansement mouillé expose au risque d’infection du cathéter. êm e pa rti el le es ti Néphrologie Atelier rv és -T ou te re –– La dialyse est réalisée sous anticoagulation efficace lors de la séance. En cas de geste chirurgical ou de ponction, ces gestes seront programmés un jour sans dialyse ou la séance sera réalisée sans anticoagulant. se –– En cas d’essoufflement, prendre contact rapidement avec le centre de dialyse ou appeler le SAMU oi ts ré –– Si le phosphore est supérieur à la normale au branchement en dialyse, il convient de limiter l’apport des aliments suivants : fromages à pâtes dure (gruyère, comté, emmental, beaufort, parmesan, cantal…), Vache qui rit, chèvre sec, abats, sardine, dorade, hareng, crustacés, céréales complètes (pain complet, pâtes ou riz complet), fruits oléagineux (amandes, cacahuètes, noisettes, noix, pistaches), légumes secs (haricots blancs, lentilles). at ,T ou Bi ch Diététique s dr –– Faire du sport ou au minimum de la marche –– Arrêter de fumer –– Si le potassium est supérieur à 5.5 mmol/L au branchement en dialyse, il convient de limiter l’apport d’aliments riches en potassium : pommes de terre, abricot, kiwi, banane, datte, fruits secs, cerises, avocat, melon, épinards, champignons, lentilles, choux de Bruxelles, artichaut, chocolat, noisettes, beurre de cacahuètes. Les sels de régime sont contreindiqués. Prendre polystyrène de sodium ou polystyrène de calcium après le repas le plus copieux, d’autant qu’il contient des fruits, des légumes ou des pommes de terre. tie ns de –– Les apports liquidiens doivent permettre de limiter la prise de poids entre deux séances à moins de 3 kg. Pour ce faire, les apports liquidiens doivent être proches du volume urinaire majoré d’un demi-litre. La diurèse doit être mesurée en cas de prise de poids excessive pour réadapter les apports. tre Traitements et surveillance Le s En –– Il convient de prendre les traitements qui diminuent l’absorption du phosphore (sevelamer, acetate de calcium, carbonate de lanthanum) pendant les repas les plus riches en apport protéiné. rti el le es –– L’objectif de contrôle du diabète est une HbA1c inférieure à 8 % sans hypoglycémie. êm e pa –– Les examens avec injection de produit de contraste iodé et gadolinium doivent idéalement être réalisés avant une séance de dialyse, sauf urgence, surtout si la prise de poids entre 2 séances de dialyse est élevée. m n tio pr od uc –– Sauf urgence, les prélèvements sanguins doivent être réalisés en dialyse. Cette mesure permet de préserver les veines. -T ou te re –– En cas de traitement anticoagulant oral, le contrôle de l’INR aura lieu en dialyse toutes les 1 à 2 semaines. rv é s –– Il convient de préciser à tous les médecins que vous consultez que vous êtes dialysés. Certains médicaments nécessitent une adaptation de la dose s’ils sont éliminés par les reins. ré se Exemples pour des portions de 100 g de la teneur en protéines de quelques aliments dr oi ts –– Parler des effets secondaires des médicaments à votre médecin. at ,T ou s –– Parler des médicaments que vous ne prenez pas ou peu régulièrement à votre médecin. Bi ch –– Effectuer un suivi cardiologique. 14 © Le s En tre tie –– Effectuer un suivi gynécologique annuel. de ns Parmesan : 39.4 g de protéines - Bœuf braisé : 32.1 g de protéines - Thon cuit au four : 29.9 g de protéines – Emmental : 28.2 g de protéines – Comté : 28 g de protéines - Jambon sec : 26.6 g de protéines - Blanc de poulet : 26.2 g de protéines Steak haché cuit : 26 g de protéines - Thon au naturel : 24.5 g de protéines - Saumon fumé : 21.8 g de protéines - Rôti de porc : 21.1 g de protéine - Graine de tournesol : 20.2 g de protéines - Steak de soja : 16.5 g de protéines. te di er ti nt –– En cas de fièvre, vomissements, diarrhée, sensation de malaise, il convient de contrôler la pression artérielle et ne pas prendre les traitements antihypertenseurs si la pression artérielle est inférieure à 110 mmHg et de consulter sans attendre. . –– La pression artérielle peut être contrôlée au domicile à l’aide d’un brassard automatique. Les recommandations chez les personnes dialysées sont identiques à la population générale soit une pression artérielle inférieure à 140 / 90 mmHg. –– L’apport protéiné doit être important contrairement à la période avant dialyse, de l’ordre de 1.2 g/kg et par jour. Les protéines sont apportées principalement par la viande, le poisson, les œufs et les laitages. Exemple pour une personne de 60 kg, minimum 70 gr de protéines. Les apports peuvent être vérifiés avec une diététicienne. Il convient de conserver deux laitages par jour. 20 20 14 © –– Il convient de manger peu salé, 6 g de sel par jour au plus. Pour cela, ne pas ajouter de sel à table, limiter les aliments riches en sel tels que crustacés, fruits de mer, conserves de viande, de poisson, de légumes, préparation industrielle de plats, les condiments tels olives, câpres, variantes, les eaux riches telles que les boissons gazeuses, le Vichy (sauf s’il vous est conseillé pour l’apport en bicarbonate), la charcuterie. Préférer les fromages frais ou les laitages plutôt que les fromages à pâtes molles à secs (30 g de camembert contient 350 mg de sodium alors qu’un petit suisse n’en contient que 10 mg). Eviter les poissons fumés, utiliser les légumes verts frais ou surgelés, ne pas consommer de chips ou de façon limitée. Enfin, l’apport en sel est à moduler suivant la prise de poids et la pression artérielle. –– Effectuer la vaccination contre la grippe, le pneumocoque et contre l’hépatite B. © Les Entretiens de Bichat 2014 - 3