PHY FT16 Analogies en électricité 161129
La mine de charbon
Des ouvriers (= charges) entrent et
sortent d’une mine de charbon en une file
ininterrompue. Chaque ouvrier porte sur le dos
un sac qui est rempli de charbon (énergie) dans
la mine (générateur), puis vidé au-dehors
(récepteur). La quantité de charbon qui sort de
la mine par unité de temps (puissance) dépend
à la fois de la quantité de charbon par porteur
(tension) et du débit de porteurs (courant).
L’analogie de la mine donne une bonne
image du courant électrique et surtout de la
tension (quantité d’énergie par unité de charge). La loi de la puissance est également bien
illustrée. Mais cette analogie rend mal la notion de résistance et la loi I = U / R ; il semble en effet
difficile de relier la quantité de charbon portée par chaque ouvrier (figurant la tension, ou
quantité d’énergie acquise ou perdue par unité de charge) et le débit de mineurs (courant).
Une « mise en scène du circuit électrique »
Les élèves (charges) se déplacent le long d’un parcours (circuit) convenu en veillant à
garder constamment la même distance entre eux. Une partie du tracé se fait sur des chaises ou
tout autre tronçon surélevé. Un ou deux assistants (générateur) aident les élèves à monter sur la
première chaise (donnent de l’énergie aux charges). Les élèves marchent sur quelques chaises
puis redescendent au niveau du sol (récepteur). Un assistant (ampèremètre) compte le nombre
de charges passant par unité de temps (intensité de courant) ; un autre mesure la hauteur des
chaises (tension). L’énergie déployée par les assistants-générateurs par unité de temps
(puissance) dépend à la fois du débit d’élèves (intensité du courant) et de la hauteur des chaises
(tension).
Le premier mérite de cette mise en scène est d’impliquer les élèves comme acteurs.
Ensuite, la façon dont l’enseignant donne les consignes permet de mettre en évidence les
éléments pertinents de l’analogie et leur clé d’interprétation (assistants générateurs, distance
égale entre élèves …). Les notions de courant, de tension et de puissance reçoivent des
équivalents concrets. Et la mise en scène peut servir ensuite de base pour comprendre des
circuits plus complexes (résistances en série ou en dérivation par exemple). Par contre la notion
de résistance et la loi du courant ne reçoivent pas d’équivalents satisfaisants.
Analogie thermique
En 1827, Ohm introduisit les notions de « force électroscopique » et de résistance
électrique par analogie avec le modèle de Fourier pour la propagation de chaleur dans une
barre. Les lois décrivant les deux phénomènes sont formellement identiques : le courant de
chaleur qui s’établit entre deux points varie comme leur différence de température et
inversement à la résistance thermique du matériau ; de même, le courant qui s’établit entre deux
points varie comme la différence de « force électroscopique » (tension électrique) et
inversement à la résistance électrique du conducteur. Les calculs des résistances équivalentes à
des associations de résistances sont semblables eux aussi.
Source: http://www.nonfiction.fr/article-7825-mines_et_mineurs_au_moyen_age.htm, (page consultée le
28 novembre 2016).
La fiche d’activité « Mise en scène du circuit électrique » est proposée sur le site du Secteur Sciences
http://enseignement.catholique.be/fesec/secteurs/sciences/?p=1170.
DUPIN J.J., JOHSUA S., Analogies et enseignement des sciences: une analogie thermique pour l’électricité,
Didaskalia n°3, 1994, CIRADE, Marseille, pp. 15-17, in http://ife.ens-lyon.fr/publications/edition-
electronique/didaskalia/INRP_RD003_2.pdf (page consultée le 28 novembre 2016).