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Corollaire 6. — Soit Mun module de torsion sur un anneau principal A. Si Mest de
type fini alors il existe un élément m∈Mtel que Ann(m) = Ann(M).
Démonstration. — Si m1, . . . , mrsont des générateurs de M, l’idéal Ann(M)coïncide
avec TiAnn(mi). Il suffit alors d’itérer la proposition 5.
2. Classification des modules de torsion de type fini sur un
anneau principal
Lemme 7. — Soit Nun sous-module d’un A-module M. S’il existe un homomorphisme
f:M→Ntel que f|N=idNalors Mest isomorphe à la somme directe N⊕M/N.
Démonstration. — Notons π:M→M/N la projection canonique et considérons l’ho-
momorphisme ϕ:M→N×M/N défini par ϕ(m) = (f(m), π(m)). Un élément m∈M
appartient au noyau de ϕsi et seulement si f(m)=0et π(m) = 0. Cette dernière identité
impique que mappartient à N, ce qui donne alors les relations m=f(m)=0. On en
déduit que ϕest injectif. De plus, étant donnés n∈Net x=π(m)∈M/N, en posant
m0=m−f(m) + n∈M, on obtient les identités
ϕ(m0) = (f(m0), π(m0)) = (f(m)−f(f(m)) + f(n), π(m)−π(f(m)) + π(n)) =
= (f(m)−f(m) + n, π(m)) = (n, x),
ce qui implique que ϕest également surjectif.
Lemme 8. — Soit Mun A-module de torsion de type fini sur un anneau principal A.
Tout homomorphisme d’un sous-module de Mdans A/ Ann(M)se prolonge en un ho-
momorphisme de M.
Démonstration. — Supposons qu’il existe un homomorphisme f:N→A/ Ann(M),
où Nest un sous-module propre de M. Il suffit de montrer que, étant donné un élé-
ment m∈Mn’appartenant pas à N, l’homomorphisme fse prolonge au sous-module
N0=N+Am. En posant Ann(M) = aA, il existe b∈Adivisant a, soit a=ub, tel que
le sous-module Am ∩Nsoit engendré par n=bm. Soit c∈Aun représentant de f(n).
Les identités
uf(n) = f(un) = f(ubm) = f(am) = f(0) = 0
impliquent alors que cest divisible par b. En posant f(m) = x, où xest l’image de c/b
dans A/ Ann(M), on vérifie facilement que l’on définit un prolongement de fàN.
Théorème 9. — Soit Mun module de torsion de type fini sur un anneau principal A. Si n
désigne le nombre minimal de générateurs de M, il existe des éléments d1, . . . , dn∈Atels
que di+1 divise diet que Msoit soit isomorphe à la somme directe A/d1A⊕ · · · ⊕ A/dnA.