Les carabidae ont été principalement étudiés dans les cultures pour leurs rôle de
prédateur d’espèces nuisibles (Varchola et Dunn 2001, Menalled et al., 2007) et bien
qu’ils soient pour la plupart des prédateurs, certaines espèces sont phytophages, elles se
nourrissent de graines. Alors que les espèces opportunistes (polyphages) sont souvent
liées aux habitats perturbés (Bradmayr et al., 2005). En se penchant sur le régime
alimentaire des espèces que nous avons capturées, nous avons constaté que le
pourcentage des espèces prédatrices était important (41% des 16 inventoriées). Parmi les
espèces prédatrices, celles les plus fréquamment rencontrées étaient : C fusipes, qui est
un excellent prédateur des pucerons de céréale, chenille, foumis (Larochelle et Lariviere
2003) et Licinus punctatulus Fabricius, espèce prédatrice des gastéropodes (Ouchtati et
al., 2012).
La présence des espèces phytophages qui viennent en deuxième position, était
certainement liée à la densité du couvert végétal au niveau de ce biotope.
Le faible pourcentage des espèces polyphages peut être considérée comme une
indication de la stabilité de ce biotope, vu que les espèces opportunistes se trouvent
souvent dans des habitats plus perturbés (Bradmayr et al., 2005). Ce qui explique peut
être les valeurs de l’indice de diversité (3.45 bits) et l’équitabilité (0.86).
La présence importante des espèces xérophiles est peut être liée à la nature du sol qui est
limoneux sableux. Ceci semble expliquer la présence de certaines espèces qui préfèrent
les sols sableux comme A megacephalus (Bedel 1895) et C fuscipes qui montrent une
préférence pour les zones de cultures (Traugott 1998 ; Dajoz 2002) ainsi qu’aux milieux
ouverts et secs (Larochelle et al., 2003).
Concernant l’activité annuelle de la faune de carabidae (carabidés) dans ce milieu
herbacé, nous avons remarqué que l’abondance des espèces marque deux pics
(printemps et automne)
Ces deux périodes semblent être liées à leurs cycles de reproduction et peut être à la
disponibilité des ressources alimentaires. Prenons l’exemple de C fusipes qui prédomine le
peuplement carabique dans cet habitat et dont les effectifs augmentent au mois
d’octobre. L’abondance de cette espèce contribue fortement à l’importance du deuxième
pic (pic d’automne). Or, selon Traugott (1998) cette espèce est un reproducteur
d’automne.
La disparition presque totale des espèces en été (entre juillet et aout) a été déjà observée
par Dajoz (1987, 1989). Selon Dajoz (2002) cette disparition caractérise les espèces
méditerranéennes. Elle est peut être liée aux fortes températures qui accentuent l’aridité
du substrat qui sèche rapidement, ce qui pousse peut être les espèces à se refugier en
profondeur dans les fissures cherchant un microclimat favorable.
CONCLUSION
Cette étude préliminaire du peuplement de carabidae en milieu herbacé a permis de
mettre en évidence la présence de 16 espèces. Ces espèces appartiennent à 3 sous
familles, avec la dominance de la sous famille des Harpalinae.
Cette faune était caractérisée par la dominance des espèces prédatrices (41% du
peuplement), ce qui pourrait avoir un effet potentiel sur certains ravageurs. Selon des
études, les facteurs climatiques, le type de sol et la quantité de sable dans un sol peuvent
avoir une influence sur la biodiversité de la faune carabique (Irmler 2003). Ceci pourrait
expliquer la présence des espèces xérophiles dans la zone d’étude qui est caractérisée par
un sol limoneux sableux et fortement calcaire.
Nos résultats montrent que la zone d’étude présente un pourcentage très important
d’espèces macroptères qui constituent 81% de la faune carabique du biotope. La présence
de ces espèces est peut être liée au type de milieu qui considéré comme une zone refuge
pour les espèces (Menalled et al., 2007), dont la majorité du peuplement est constitué
d’espèces prédatrices, qui peuvent être utilisées comme un moyen de lutte biologique.