PLAN D’ACTION POUR LA PROMOTION DU RÔLE DE LA MÉDIATION CULTURELLE DANS LE MONDE ISLAMIQUE Publications de l’Organisation islamique pour l’Éducation, les Sciences et la Culture -ISESCO- 1437H / 2016 Dépôt légal : 2016MO1025 ISBN : 978-9981-26-615-5 Photocomposition, montage et impression : ISESCO Rabat - Royaume du Maroc Sommaire Avant - propos ........................................................................................................................................... Introduction ........................................................................................................................................... 7 9 Le principe de juste-milieu : une condition à la réalisation de la médiation culturelle............................................................................................................................................ 10 Qu’est ce que la médiation ?............................................................................................................. Définition de la médiation culturelle........................................................................................... 13 14 Les éléments d’intervention nécessaires à la réussite de la politique de la médiation culturelle ..................................................................................................................................................... 17 La politique de développement culturel à travers la médiation culturelle dans la cité ou la ville............................................................................................................................................ 18 La démocratisation de la culture ........................................................................................ 18 Le passage de la démocratisation de la culture à la démocratie culturelle...... 19 Politique culturelle ............................................................................................................................... 20 Les partenariats entre les ministères de la Culture et les Conseils de gestion des 20 villes.............................................................................................................................................................. - Programmes de soutien financier.................................................................................. - Les facteurs de réussite des projets de médiation culturelle............................... - Le réseau d’accès à la culture......................................................................................... - La création d’une cité des arts dédiée au divertissement et aux jeux de cirque au sein de la ville ou dans sa périphérie.................................................................. - La politique culturelle du Conseil de la ville....................................................... - Stratégie d’intervention..................................................................................................... 20 21 21 22 22 22 Domaines de la médiation culturelle........................................................................................ 22 La médiation culturelle et sociale : un mécanisme efficace pour instaurer l’Etat de droit, notamment dans les zones marginales............................................................................ 23 Métiers de la médiation culturelle............................................................................................. 25 5 Le rôle de la médiation culturelle dans l’activation de l’action culturelle 28 islamique en faveur des centres culturels à l’extérieur du Monde islamique... De la médiation culturelle à la médiation entre les cultures pour réussir le 30 dialogue des cultures et l’alliance des civilisations............................................................. La médiation culturelle pour les jeunes et les femmes.................................................... 31 Pour une Charte de médiation culturelle.................................................................................. 32 Mécanismes de mise en œuvre du Plan d’action pour la promotion du rôle de la 34 médiation culturelle dans les Etats membres............................................................................. Avant-propos : J’ai le plaisir de présenter aux chers lecteurs le document intitulé « Plan d’action pour la promotion du rôle de la médiation culturelle dans le Monde islamique ». Il s’agit d’un document d’une importance stratégique considérable, puisqu’il s’inscrit dans un contexte culturel particulier depuis l’adoption par la Conférence islamique des Ministres de la Culture, des documents intitulés : « La Déclaration islamique sur la diversité culturelle (2004) » ; « La Rénovation des politiques culturelles dans les Etats membres et leur adaptation aux mutations internationales (2007) » ; « Les rôles culturels de la société civile dans la promotion du dialogue et de la paix » (2011) et enfin, « La Déclaration islamique sur les droits culturels (2014) ». A cet égard, le contexte culturel de ces documents caractérisés par leur interdépendance dénote le mouvement de renouveau culturel qui appuie la place qu’occupe la culture dans le monde islamique et explicite la vision culturelle et civilisationnelle de ces questions vitales. Etant donné qu’on ne peut parler de diversité culturelle sans évoquer la rénovation des politiques culturelles, que cet objectif ne peut être atteint sans avoir appréhendé les rôles culturels de la société civile et que cellesci ne peuvent être délimitées sans avoir reconnu les droits culturels de la société, il devient impératif de trouver un mécanisme culturel d’arbitrage, de revendication de droits, de règlement de conflits éventuels et de traitement de toutes sortes d’échecs occasionnés par la non participation à la chose culturelle publique. Eu égard à ce qui précède, l’ISESCO a pris conscience de l’importance d’inscrire le thème de la médiation culturelle dans l’ordre du jour de la 9ème Conférence islamique des Ministres de la Culture (Mascate, 2-4 novembre 2015) qui avait adopté le Plan d’action pour la promotion du rôle de la médiation culturelle dans le Monde islamique. A cet égard, la demande s’est accrue sur le mécanisme de médiation pour la gestion des différents conflits éventuels, étant donné que la médiation offre des « solutions alternatives » auxquelles l’on a souvent recours face à l’impuissance des mécanismes traditionnels de gestion des conflits et de résolution des problèmes existants. Cependant, la médiation culturelle ne 7 signifie pas pour autant l’existence de conflits éventuels, mais plutôt une forme de gestion culturelle qui vise principalement à élargir la participation des citoyens dans la vie culturelle publique, tirer profit des services culturels et y faciliter l’accès. La réalisation de ces objectifs est de nature à empêcher les conflits éventuels, à instaurer la paix communautaire et à canaliser les énergies potentielles vers la création, le développement et l’édification. En d’autres termes, la médiation culturelle vise à impliquer l’ensemble des citoyens dans les représentations culturelles et à éviter la désaffection vis-à-vis du produit culturel, laquelle désaffection pourrait avoir des répercussions néfastes sur la paix sociale en entravant le développement global. Par ailleurs, la politique culturelle réussie est celle qui prend en compte l’importance de la médiation culturelle, étant entendu que l’on ne peut évoquer la culture sans adopter le mécanisme de médiation susceptible de promouvoir la culture sous plusieurs formes selon les différentes couches sociales et les exigences culturelles. Ce document revêt une importance extrême du fait qu’il intervient dans une conjoncture difficile pour le monde islamique marquée par des défis énormes qui se sont répercutés négativement sur le renforcement des liens de l’unité, de la solidarité et de la coopération entre ses peuples et ses institutions. Aussi, est-il impérieux d’adopter le mécanisme de médiation pour réaliser le développement culturel et promouvoir le dialogue culturel dans une communauté qui présente une variété de cultures et de doctrines dans différents domaines prévus dans le plan proposé. In fine, ce document met en lumière les domaines d’application de la médiation culturelle en vue d’aider l’ensemble des intervenants dans le domaine culturel à élaborer des conceptions claires sur les projets culturels et mettre en œuvre les politiques pertinentes à même de promouvoir le dialogue et le développement global. L’Organisation a le plaisir de publier ce Plan d’action pour profiter à tous les lecteurs. Dr Abdulaziz Othman Altwaijri Directeur général de l’Organisation islamique pour l’Education, les Sciences et la Culture (ISESCO) 8 Introduction : Se fondant sur les objectifs de la Stratégie culturelle du Monde islamique, qui orientent l’action culturelle islamique commune; s’inscrivant dans l’esprit de la Déclaration islamique sur la diversité culturelle (2004) ; poursuivant les efforts de l’ISESCO pour la promotion du Plan d’action pour la rénovation des politiques culturelles dans les Etats membres et leur adaptation aux mutations internationales (2007) ; partant du document intitulé : Les rôles culturels de la société civile dans la promotion du dialogue et de la paix (2011) ; activant la Déclaration islamique sur les droits culturels (2014) ; adhérant aux efforts internationaux dans le domaine du dialogue des cultures et l’alliance des civilisations, notamment l’Initiative du Serviteur des Deux Saintes Mosquées pour le dialogue entre les adeptes des religions et des cultures (2011) et son Plan exécutif (2014) ; et dans le cadre de cette Conférence, l’ISESCO a élaboré le document « Plan d’action pour la promotion du rôle de la médiation culturelle dans le monde islamique » qui vise à ouvrir une nouvelle perspective en matière de conception des politiques culturelles dans le monde islamique. Il convient de noter, à cet égard, que la médiation culturelle est un nouveau mécanisme dans la gestion des affaires culturelles, bien que la jurisprudence islamique ait déjà connu le système de médiation pour instaurer la paix sociale, guidé par un ensemble de dispositions législatives définies par la communauté musulmane tels que : le pardon, la réconciliation, la grâce ou l’arbitrage et la conciliation. Mais, cette notion est restée cantonnée essentiellement aux questions sociales et familiales. Aujourd’hui, guidés par les principes et les préceptes de l’Islam, nous cherchons à élargir le champ d’application de la médiation de manière à inclure d’autres domaines, y compris le champ culturel. D’autant que la culture constitue le carrefour où se rencontrent le pluralisme, la diversité culturelle, les valeurs, l’identité et le capital symbolique des peuples. C’est pour cette raison qu’il faudrait tirer le meilleur parti des avantages offerts par le dispositif de la médiation culturelle 9 aux fins de parvenir à la paix dans les communautés multiculturelles et, de façon plus générale, gérer les affaires culturelles. Cela s’inscrit, d’ailleurs, dans le cadre des politiques culturelles. La médiation est une stratégie qui vise à rénover les politiques culturelles dans le monde islamique. La culture est, à nos yeux, un ensemble de valeurs essentiellement morales, comparée à la civilisation qui est définie par un ensemble de facteurs essentiellement matériels. D’ailleurs, l’un des facteurs du retard civilisationnel que nous percevons réside dans l’absence de la médiation culturelle dans nos sociétés. Nous constatons qu’il existe une dualité entre la culture reçue et la culture d’origine, autrement dit entre la culture de l’islam et la culture d’Occident, la culture du présent et celle du passé, la culture statique et la culture dynamique, entre ce qui est spécifique et ce qui est universel. De ce point de vue, la médiation est un mécanisme efficace pour parer les inconvénients de ces dichotomies qui nous empêchent de comprendre notre réalité et celles des autres. La culture étant un ensemble de valeurs, la médiation culturelle nous permet de concilier les termes antithétiques de ces dichotomies, remédier aux déviations intellectuelles et comportementales, favoriser la rencontre de la culture islamique avec les autres cultures, à condition de croire à l’émancipation culturelle, de refuser le suivisme et la dépendance de certains centres culturels dominants, de croire à l’égalité entre les cultures et à la souveraineté culturelle de chaque nation, de moraliser l’acte culturel dans son principe et dans sa finalité. La médiation culturelle est de nature à aider les Etats du monde islamique à créer un espace culturel qui assimile la diversité culturelle des Etats islamiques, et leur permet d’interagir avec les cultures de ce large espace culturel. A ce titre, le programme de l’ISESCO des Capitales de la culture islamique est l’une des contributions fondamentales à l’espace culturel islamique. Le principe de juste-milieu : une condition à la réalisation de la médiation culturelle Ce qui cause le déclin, voire la disparition des nations c’est aussi bien la surenchère et l’extrémisme que le relâchement et la négligence. On entend par 10 surenchère le fait d’aller vers les extrêmes au point de rendre la vie difficile et embarrassante en multipliant les interdits et en refusant la simplicité et les autorisations de la loi divine. Par opposition, le relâchement mène vers le chaos et la faillite car il perd de vue les lois et néglige les obligations. Or, la meilleure voie à suivre c’est celle de la modération et du juste-milieu car elle s’éloigne tant de la surenchère que du relâchement. L’Islam est la religion du juste-milieu et de la modération. C’est la religion de la clémence envers toutes les créatures. Religion divine, l’Islam est aussi une religion humaine. C’est une religion qui concilie les exigences de l’esprit et celles de la matière, les exigences de l’ici-bas et celles de l’au-delà, les besoins de l’individu et ceux de la collectivité, les dispositions de la loi divine et la voix de la Raison. Vecteur de justice, de rectitude et de bienfaisance, la modération se manifeste à travers la foi, la pratique du culte, le comportement, les bonnes manières, la discipline et bien d’autres qualités. Dès lors que la Oumma opte pour la modération, elle a le droit de faire office de médiatrice culturelle et civilisationnelle à son échelle et à l’échelle du monde. Il n’est pas de médiation sans modération. La modération, la rectitude et la bienfaisance sont des conditions nécessaires qui qualifient la Oumma à devenir une médiatrice culturelle et civilisationnelle crédible. La législation islamique a adopté le système de médiation pour réaliser la paix sociale et prévenir les dysfonctionnements de la société en appelant à la tolérance, la réconciliation, le pardon et la clémence. La charia est venue protéger les finalités supérieures et pour préserver la religion, l’intégrité physique et mentale, la progéniture et les biens. Le mot « médiation», sous ses différents dérivés, a été cité dans le Coran dans cinq versets. Et parce que cette Oumma préconise le juste-milieu, Dieu l’a investie de la fonction de médiation, à condition qu’elle œuvre pour la bienfaisance, la rectitude et la modération. Devant la recrudescence de la haine, du racisme, du fanatisme, de l’extrémisme et du terrorisme (à cause de plusieurs facteurs qu’il n’y a pas lieu de traiter ici), la médiation culturelle et civilisationnelle a un rôle important à jouer dans la diffusion de la culture du dialogue et dans l’éducation aux valeurs de coexistence et de paix. Cette médiation s’adresse aux forces vives de la société, 11 notamment les jeunes, qui constituent les catégories les plus vulnérables aux discours de l’extrémisme, de la violence, du terrorisme et du refus de l’Autre, et ce malgré la tolérance de la religion musulmane prescrite aussi bien par le Coran que par la tradition du Prophète. Les dangers qui menacent le monde islamique aujourd’hui se sont tellement multipliés qu’ils commencent à en affaiblir les capacités et en entraver les plans de développement. Ces dangers poussent les forces étrangères à intervenir dans les affaires internes de certains Etats islamiques et à orienter leurs politiques nationales. Le monde ne connaîtra la stabilité et n’empruntera la voie du progrès qu’en combattant la pensée communautariste, le fanatisme confessionnel, les frictions entre musulmans et non musulmans pouvant aller jusqu’à l’épuration ethnique et culturelle des minorités religieuses, culturelles et linguistiques. Le fait d’adresser des programmes spécifiques aux jeunes dans le domaine de la médiation culturelle peut les immuniser contre le fanatisme et l’extrémisme en canalisant leur intelligence vers la construction culturelle et le développement civilisationnel. Partant, l’ISESCO, en tant que maison d’expertise et de médiation culturelle, a intégré ces principes et ces considérations dans sa Charte et ses plans d’action. Ses activités et ses programmes ont été imprégnés de cette vision civilisationnelle renouvelée. Mais on constate que malgré les efforts fournis par les Etats pour promouvoir le secteur culturel, une grande proportion de la population active ne participe pas à l’offre culturelle et artistique et n’en bénéficie pas. D’autres n’ont même pas la possibilité d’accéder aux institutions culturelles. Comment peut-on alors expliquer cette désaffection ? Ou est-elle due à la faillite des politiques culturelles suivies ou à la faiblesse des structures qui accueillent les œuvres artistiques et culturelles ou encore à la médiocrité des productions ? Est-elle due tout simplement à la faiblesse des politiques de communication avec les citoyens ? Ceci étant posé, force est de constater que malgré la disponibilité de bonnes structures culturelles, et malgré la gratuité des représentations artistiques et culturelles d’un niveau respectable, on remarque la même désaffection vis-à-vis du produit culturel. C’est pour cette raison que l’on ne peut pas expliquer cette désaffection par les facteurs que l’on vient de citer, mais par l’absence d’une médiation culturelle adéquate qui joue un 12 rôle déterminant pour encourager les citoyens à fréquenter les institutions culturelles et assister aux spectacles artistiques et culturels. Alors, qu’est-ce que la médiation en général et la médiation culturelle en particulier ? Qui s’en charge ? Quelles en sont les règles ? A quels domaines s’applique-t-elle ? Exige-t-elle des ressources humaines et matérielles ? Voici quelques interrogations auxquelles on essaiera de répondre dans ce projet. Qu’est ce que la médiation : On entend par le terme « médiation » la fonction du médiateur dont la mission est d’œuvrer au rapprochement des points de vue et à résoudre les différends potentiels, étant donné son statut caractérisé par l’impartialité. Ainsi, le rôle du médiateur, dans les secteurs aussi bien privé que public, consiste à gérer les conflits éventuels entre l’administration publique ou les entreprises d’une part, et les employés ou les bénéficiaires du service d’autre part. Les pouvoirs publics dans certains pays ont procédé, dès les années 1970, à la création du poste de médiateur général, représentant l’Etat ou la République (Ombudsman) dont le rôle sera pareil à celui du Procureur général, du procureur du Roi ou du procureur de la République dans le domaine judiciaire. La mission du médiateur général ou de l’ombudsman se focalise sur l’amélioration de la relation entre l’administration publique et les citoyens. Certains l’appellent, comme en Angleterre, « Commissaire parlementaire ». A noter que quelques pays arabes ont mis en place, au cours des dernières années, le poste de médiateur (le Maroc, l’Algérie, la Jordanie). Mais il faut distinguer entre la médiation culturelle et les autres types de médiation comme la médiation judiciaire pratiquée dans le cadre du règlement des différends liés à l’héritage et le mariage, entre autres affaires. Il faut la distinguer également de la médiation politique qui sert à résoudre les différends qui naissent entre les partis politiques ou entre ceux-ci et l’Etat. Une distinction est à faire aussi avec la médiation institutionnelle où certaines institutions créent un service de médiation pour recevoir les réclamations des citoyens dans la perspective de leur trouver une solution. Il ne faut pas non 13 plus la confondre avec la médiation sociale qui consiste à mettre en place des centres d’écoute pour régler des différends liés à la famille, à la violence sociale, aux relations et à l’intégration sociales. D’autres types de médiation existent comme la médiation diplomatique, financière, religieuse, sportive etc. Ainsi, la médiation se présente comme l’un des mécanismes de gestion qui servent à régler les différends de manière pacifique et participative. Quant à la médiation culturelle - tout en restant dans le schéma classique d’intervention entre deux parties ou plus-se distingue nettement des autres types de médiation. En effet, son objectif n’est pas de régler un conflit donné mais de rendre la culture et l’art plus proches des citoyens. Définition la médiation culturelle : La médiation culturelle, dans son sens le plus large, concerne toute personne participant à un événement culturel qu’elle soit auteur de l’œuvre culturelle et/ou artistique ou faisant partie d’un public fasciné ou amateur de la culture. Tous sont parties prenantes dans la production du sens et peuvent être considérés ipso facto comme médiateurs culturels qui œuvrent au transfert et à la promotion de la culture. Cependant, perçue d’un angle plus étroit, la médiation culturelle concerne uniquement les professionnels qui l’exercent aussi bien au sein des institutions culturelles publiques que privées, que celles-ci relèvent des collectivités territoriales (Conseils régionaux et de villes) ou des associations et d’entreprises culturelles, ou appartenant à des centres pédagogiques ou culturels. La médiation culturelle est un concept large qui comprend de multiples activités ayant trait aux projets de démocratisation de la culture, l’éducation et la sensibilisation du public, ainsi que l’approfondissement de l’expérience des productions culturelles et artistiques. En ce sens, la médiation culturelle se rattache à une panoplie de domaines, y compris : l’action culturelle, l’animation socioculturelle, la médiation scientifique visant à faciliter l’acquisition des nouvelles connaissances scientifiques et suivre leur évolution, le développement culturel, ainsi que l’éducation artistique et culturelle. 14 Ces domaines font, et ont toujours été, l’objet de la sociologie et bien d’autres sciences humaines et sociales (histoire de l’art, histoire culturelle, économie de la culture, études de théâtre, danse, musique, cinéma, arts visuels), en plus des sciences pures. La médiation culturelle est définie dans les sciences de l’information et de la communication comme étant les diverses relations publiques qui naissent dans des espaces multiples entre le public et : -les expressions artistiques ; -le patrimoine ; -les connaissances aussi bien techniques que scientifiques ou encore des connaissances reliées à l’artisanat ; -et les moments de la vie quotidienne ou des temps consacrés aux différentes manifestations pour la production du sens. Partant, la médiation culturelle est l’ensemble des stratégies d’action culturelle sur la réalité de la convergence et l’échange entre les citoyens et les milieux culturels et artistiques. La médiation culturelle, ainsi explicitée, est caractérisée par le fait qu’elle permet de : 1. Fournir les moyens et les outils pour l’accompagnement, la créativité et l’intervention pour le bénéfice des citoyens et le public des milieux culturels et artistiques. 2. Atteindre l’objectif qui consiste à promouvoir les formes d’expressions cultrelles et les modes de participation à la vie culturelle. En outre, l’objectif majeur de la médiation culturelle réside dans l’expansion de l’espace de la démocratie culturelle au sein de la société, et ce en assurant aux citoyens, en particulier les groupes défavorisés, l’accès aux moyens de la créativité individuelle et collective, et en leur permettant de bénéficier d’une offre culturelle professionnelle. Les chercheurs, les professeurs universitaires, les gouvernements ainsi que les professionnels des milieux culturels se sont attelés à définir la médiation culturelle à travers leurs différentes expériences et approches de l’action culturelle. 15 Dans l’ensemble, la médiation culturelle s’inscrit dans les politiques culturelles menées par tous les acteurs concernés dans ce domaine : les ministères chargés des affaires culturelles, les professionnels des milieux culturels, les organisations de la société civile et enfin les universités qui s’intéressent à ces questions et font l’objet d’enseignement et d’étude. Les responsables des politiques culturelles considèrent la médiation culturelle comme une solution à certaines problématiques telles l’exclusion culturelle, la désaffection des citoyens vis-à-vis des institutions de culture et des productions artistiques et culturelles. Plusieurs raisons pertinentes justifient le recours à la médiation dans les politiques culturelles de l’Etat. Les statistiques des agences spécialisées de l’ONU montrent que dans les pays développés, le un-tiers des citoyens ne profite pas des productions culturelles. Cette proportion peut atteindre les deux-tiers de la population, voire plus, dans les pays en développement. On constate, en effet, que les gens sont de moins en moins clients des productions culturelles et artistiques. Ils lisent de moins en moins, ils vont de moins en moins au théâtre et au cinéma, ils vont de moins en moins aux expositions, aux musées et aux sites historiques et ils désertent les concerts de musique classique et patrimoniale. En revanche, ils sont nombreux sur les réseaux sociaux et sur internet en général. Par ailleurs, la médiation culturelle peut être considérée comme la pierre angulaire du développement culturel. Elle est, en effet, devenue l’un des mécanismes efficaces pour enraciner l’action culturelle et redynamiser la vie culturelle dans les villes et les espaces urbains ; c’est ce que l’on pourrait appeler la culture de la cité ou de la ville, qui doit être inscrite dans les politiques de la ville. Cette vision de la médiation repose sur le fait de : -Mener une politique de communication à travers le mécanisme de proximité directe et personnelle entre le public, les intellectuels, les artistes et tous les acteurs intervenant dans les affaires culturelles, d’une part, et les formes d’expression culturelle, telles que les conférences, les tables rondes, les ateliers spécialisés, les créations collectives, les visites guidées, l’animation culturelle etc. -Tenir compte de la diversité du public et du caractère diversifié de leurs connaissances et compétences, ce qui permet de mettre en place des 16 moyens d’accompagnement adaptés aux différentes couches sociales (les différents groupes d’âge, le statut social, les différents modes de vie, le système de valeurs, les traditions, les inhibiteurs psychosociaux, la dimension géographique, les groupes aux besoins spécifiques). Cette approche prend en compte la diversité et la multiplicité qui caractérisent les membres du public participant à la vie culturelle, ce qui est en passe d’augmenter le taux de fréquentation des institutions culturelles et de permettre à davantage de personnes de tirer profit des équipements et de l’environnement culturel de façon continue. Toutefois, cette approche n’est pas limitée uniquement à la diversification du public. Elle vise également à prendre en compte les enjeux suivants : - L’éducation artistique ; - L’inclusion sociale ; - L’éducation populaire ; -Le renforcement du sentiment d’appartenance à une communauté et à un quartier donnés ; -et le développement territorial. Dans une perspective plus large, les projets de médiation culturelle s’inscrivent dans l’optique de l’amélioration des conditions de vie sur le plan individuel, collectif et social, le développement des capacités culturelles des différents groupes qui coexistent dans la même communauté, le changement des relations sociales et la création de nouvelles façons de vivre-ensemble. Les éléments d’intervention nécessaires à la réussite de la politique de la médiation culturelle Nous avons montré que la médiation culturelle concerne plusieurs domaines qui touchent à l’art et à la culture, dont la gestion de la chose culturelle, la communication, l’action sociale et éducative. A cet égard, on peut dire que la mission du médiateur culturel est liée aux domaines suivants : le patrimoine, le livre, le spectacle vivant et la coopération culturelle. Chacun de ces domaines peut être examiné en détail ; par exemple, s’agissant du patrimoine, 17 la médiation culturelle consiste à préserver et à valoriser les musées, les sites archéologiques et historiques en les mettant à niveau et en utilisant les nouveaux médias. Pour le livre, la médiation culturelle consiste en la documentation, la réorganisation et la reclassification ; l’organisation de salons thématiques, la présentation des manuscrits, et l’initiation du public à ces documents. Dans le domaine du spectacle vivant, la mission de la médiation culturelle est de veiller à la bonne préparation des offres présentées et en assurer la communication, l’accompagnement et la promotion des œuvres artistiques, la négociation des contrats, l’organisation des tournées des artistes…Pour ce qui est de la coopération internationale, la médiation culturelle joue un rôle important notamment le conseil et l’expertise artistiques apportés aux institutions, l’animation des centres culturels, l’organisation des semaines culturelles dans un pays ou dans un autre… Le schéma suivant résume les éléments nécessaires à la réussite d’une politique de médiation culturelle : La médiation culturelle L’artiste/l’intellectuel L’œuvre artistique et culturelle Le citoyen La convergence La politique de développement culturel à travers la médiation culturelle dans la cité ou la ville Cette politique vise à relever trois défis : 1. La démocratisation de la culture pour transformer les cités dans les États membres en de véritables villes du savoir et de la culture. 2. Le soutien de la culture et des arts afin que les villes et les cités des États membres deviennent des capitales de la créativité culturelle. 3. Une mise en valeur qualitative, par la culture, de la vie dans les régions métropolitaines et les villes au sein des États membres. La démocratisation de la culture : L’emplacement géographique des villes et des cités est déterminant pour en faire des pôles urbains par excellence et 18 conduire ainsi à la promotion de la vie culturelle. Ce défi est tributaire de ce qui suit: -L’amélioration de l’accès à la connaissance et à la culture pour tous ; - la réhabilitation du réseau des différentes infrastructures culturelles de la ville ou de la cité ; -et l’encouragement des projets de médiation culturelle. Le passage de la démocratisation de la culture à la démocratie culturelle : -Objectif immédiat : l’accès. -Stratégie : la médiation culturelle. -Objectif à long terme : la convergence, l’échange et la participation. Si le but de la démocratisation de la culture c’est d’améliorer l’accès à la production culturelle, mettre à niveau les infrastructures de la culture et encourager les projets culturels, le but de la démocratisation culturelle est encore plus large car c’est une étape avancée dans la gestion de la culture qui repose sur une vision humaine qui ne cantonne pas la culture à une élite en particulier mais la généralise à tous les citoyens dans toutes les régions. La démocratie culturelle se fonde sur cinq piliers : l’éducation à la citoyenneté, l’éducation sociale, le droit d’accès à la culture, la participation culturelle et la diffusion de la culture à travers les nouvelles technologies de l’information et de la communication. Chacun de ces piliers a une fonction centrale dans la démocratie culturelle. L’éducation à la citoyenneté que l’Etat œuvre à dispenser à travers l’école pour construire son capital symbolique est liée à l’éducation sociale à laquelle participent des institutions intermédiaires comme la famille, la mosquée, les partis politiques, les syndicats, les associations culturelles, les unions d’écrivains, les intellectuels et autres. Le droit d’accès à la culture est, par exemple, corrélé à la participation culturelle, car il ne faut pas se contenter de garantir aux citoyens le droit d’accès aux services culturels mais il faut aussi leur garantir la participation à la culture en général. De ce point de vue, la culture n’est pas l’apanage de l’Etat, c’est un bien partagé avec les citoyens ; autrement, la désaffection culturelle qui est le pendant de la désaffection politique sera le résultat du 19 fait que les citoyens ne participent pas massivement au fait culturel. A leur tour, les nouvelles technologies de l’information et de la communication contribuent à la médiation culturelle pour concrétiser la démocratie culturelle; elles ont une influence sur les rôles culturels tenus par les autres piliers à travers la diffusion de la culture numérique et la mise à niveau du capital culturel via les nouveaux médias. A partir de là, se pose la question des contenus culturels que ces nouveaux médias véhiculent. Le droit d’accès à la culture est lié à la manière dont les contenus culturels sont diffusés et promus. D’où, la nécessité d’avoir des systèmes adaptés à la promotion et à la diffusion des informations sur les activités culturelles. Politique culturelle : Des études et des statistiques ont démontré qu’une grande partie des citoyens ne bénéficie pas de l’offre culturelle dans les villes et les cités, car elle n’est pas ciblée par les différentes manifestations culturelles. Ce qui signifie que la réalisation de la démocratie culturelle ne dépend pas uniquement de l’enrichissement de l’offre culturelle, mais plutôt d’un travail de longue haleine qui se focalise sur la demande ; c’est ce que nous appelons la médiation culturelle qui permet aux citoyens et au public de prendre connaissance de l’offre présentée et de disposer des outils nécessaires pour la percevoir et l’apprécier. Outre le soutien fourni aux institutions culturelles et l’élargissement des horizons de partenariat avec celles-ci, les gouvernements et les ministères de tutelle sont tenus de développer leurs mécanismes d’action à travers une politique de proximité destinée à tout type de public. Les partenariats entre les ministères de la Culture et les Conseils de gestion des villes : Programmes de soutien financier : - Programme de soutien financier public destiné aux institutions culturelles professionnelles. -Programme d’action culturelle du Conseil de la ville. 20 - Programme de médiation culturelle consacré aux différentes circonscriptions de la ville. Les facteurs de réussite des projets de médiation culturelle : -L’importance du projet à long terme -L’implication de tous les acteurs et les intervenants dans les affaires culturelles (les artistes, les agents culturels, les médiateurs, les institutions intermédiaires, les responsables des échanges culturels avec les bénéficiaires). -L’importance de la réflexion pondérée sur la réalisation de la démocratie culturelle, artistique et du patrimoine. Le réseau d’accès à la culture : -Le recensement des espaces et des points d’accès à la culture dans la ville et l’identification des parties auxquelles appartiennent ces espaces, qu’elles soient gouvernementales, du ressort du Conseil de la ville, relevant d’organismes indépendants ou appartenant à des particuliers ; -Le recensement de ces espaces en déterminant leurs différentes fonctions: production, édition, distribution ... ; -Le recensement du nombre d’employés de ces espaces ; - L’identification des différents et nouveaux métiers artistiques et culturels ; -La délimitation du nombre des bénéficiaires de ces espaces (recensement des billets d’entrée par exemple, ou la capacité d’accueil multipliée par le nombre d’activités programmées pendant un certain temps) ; -L’identification de la nature des bénéficiaires et la distinction des catégories d’âge ciblées (enfants, jeunes, personnes âgées, groupes aux besoins spécifiques...) ; -Le calcul du nombre de manifestations culturelles organisées durant une certaine période. 21 La création d’une cité des arts dédiée au divertissement et aux jeux de cirque au sein de la ville ou dans sa périphérie : Ce genre de projets constitue un espace intégré de médiation culturelle puisqu’il permet d’assurer l’intégration sociale et l’amélioration de l’accès à la vie culturelle. Ce projet permettra aussi à de larges couches de la population, issues de milieux sociaux différents et ayant des connaissances et des compétences variées, de profiter des différentes offres culturelles. Ces projets peuvent permettre d’atteindre plusieurs objectifs dont notamment : -La diffusion de la culture et la réussite de la médiation culturelle ; -La création d’emplois dans la ville ou en banlieue ; - et l’encouragement des entreprises locales qui opèrent dans le domaine du développement de l’économie sociale. La politique culturelle du Conseil de la ville : Tendance générale: améliorer l’accès à la culture Objectif : garantir le droit à la culture pour tous les citoyens Stratégie d’intervention : -L’emploi de la médiation culturelle comme mécanisme pour assurer l’accès à la culture. - L’accroissement du soutien fourni aux programmes et projets qui concernent la médiation culturelle. -L’implication des milieux éducatifs dans les stratégies de médiation culturelle à travers la mise en œuvre de projets et de conventions de partenariat. Domaines de la médiation culturelle : Il existe de nombreux domaines et secteurs dans lesquels l’on exerce la médiation culturelle: le tourisme, la santé, le domaine judiciaire, l’éducation, la culture, la communication, les arts, la littérature, l’immigration, les 22 institutions pénitentiaires, l’emploi... Si la médiation a réussi à l’échelle de la famille et de la justice, on peut l’étendre à d’autres domaines de l’espace public comme le logement social, les transports en commun, etc. Le médiateur culturel est celui qui tisse les liens entre une œuvre culturelle et le public. Sa médiation peut être orale (visite de musées, animation d’ateliers...), ou écrite (rédaction de livrets et brochures de vulgarisation artistique et culturelle, ainsi que les contenus des affiches et bannières des salles d’exposition). D’autre part, la médiation joue également un rôle majeur en faveur du public qui ne bénéficie pas des services publics pour des raisons culturelles, sociales ou économiques, et ceux qui ne peuvent en profiter que très difficilement ; tel est le cas des personnes aux besoins spécifiques, des prisonniers, des malades, des personnes âgées, et pas seulement. Il est aujourd’hui plus que jamais nécessaire de chercher des règles de médiation culturelle pour faciliter l’accès de ces catégories aux institutions culturelles (prévoir par exemple des accessibilités et des espaces réservés aux handicapés dans les musées et les divers espaces d’exposition). La médiation culturelle et sociale : un mécanisme efficace pour instaurer l’Etat de droit, notamment dans les zones marginales : Puisque la médiation culturelle est une politique intégrée du développement culturel en général, on peut également l’utiliser dans les zones où existe une pression sociale en tirant avantage de son caractère flexible et positif. Pour réaliser la paix sociale et faire en sorte que l’Etat maintienne sa souveraineté sur l’ensemble de ses territoires, il est nécessaire de mettre en place une politique de la ville qui traite la précarité, l’exclusion et la discrimination. Afin d’atteindre ces objectifs, plusieurs pays se sont aperçus qu’il était nécessaire de concevoir des politiques intégrées pour le développement urbain, notamment dans les quartiers populaires et les banlieues. Avant, on traitait les problèmes sociaux des zones urbaines précaires selon une vision qui a montré ses limites quand il s’agissait de maintenir ces zones sous l’autorité de l’Etat et du droit. Dans le meilleur des cas, on apportait 23 des aides lorsque les dysfonctionnements sociaux s’aggravaient au lieu de mettre les citoyens à contribution pour résoudre les problèmes des zones où ils vivent. Or, la médiation culturelle sera concluante dans le cadre de la politique de la ville car elle met à contribution à la fois l’Etat, les collectivités locales, les citoyens, la société civile et les entreprises pour réaliser un même objectif. Le fait que les citoyens sentent qu’ils participent à la construction de la politique urbaine de leurs zones est un facteur de succès pour toute politique de médiation culturelle et c’est pour l’Etat une garantie qui permet de maintenir son autorité sur l’ensemble du territoire national. Les médiateurs jouent un rôle considérable dans la reconfiguration des liens sociaux entre cette catégorie de citoyens qui ne jouissent pas des droits que leur confère la loi et ne bénéficient pas des services publics offerts par l’Etat. L’objectif de la médiation c’est le développement des capacités des citoyens qui vivent dans une situation précaire à cause du chômage et d’autres problèmes. C’est une approche positive qui vise à chercher cette catégorie de citoyens et les faire participer à la résolution de leurs problèmes au lieu de le faire à leur place. Aussi, les responsables dans les Etats membres doivent repenser les plans politiques urbains afin de développer les villes suivant une vision stratégique qui repose sur la médiation culturelle et sociale. Pour ce faire, il faut créer des cursus universitaires spécialisés dans les métiers de médiation culturelle aussi bien dans les universités que dans les instituts supérieurs afin de former les cadres nécessaires à la mise en œuvre de cette politique urbaine sur le terrain. Les politiques de planification urbaine ont vu se succéder une pléthore de projets sans résultats probants. C’est pour cette raison qu’il faut considérer la nouvelle approche proposée et la décliner en objectifs précis. Cette approche sera fondée sur des indicateurs de performance et de mesure et sera engagée de manière concertée dans le cadre de la politique de proximité et suivie par des commissions chargées de l’évaluation des résultats. Le succès de cette nouvelle politique est tributaire des ressources humaines disponibles et capables d’atteindre ces objectifs. A cet égard, nous proposons une liste de nouveaux métiers culturels auxquels on peut consacrer des cursus de formation. 24 Métiers de la médiation culturelle : Actuellement, bon nombre d’universités, instituts et écoles supérieures octroient des Licences et des Masters dans le domaine de la gestion des affaires culturelles, et ce à l’issue d’une formation dans des filières axées sur la médiation culturelle et débouchant sur un éventail de nouveaux emplois associés à la nouvelle ouverture de la culture sur l’économie du savoir et répondant aux exigences des secteurs public et privé ou à d’autres parties dont la formation, les origines, les compétences et les exigences sont à la fois multiples et diversifiées. Ainsi, de nouveaux métiers spécialisés sontils apparus sur le marché de l’emploi culturel (conservateur de musée, cartographe, photographe, dessinateur-illustrateur de livres, décorateur, technicien audiovisuel, documentaliste). Mais, nous n’allons passer en revue ici que les professions directement liées à la médiation culturelle : - Animateur culturel : Il travaille à l’intérieur des villes historiques au patrimoine artistique séculaire. Il coordonne les différentes activités qui sont en relation avec la réhabilitation du patrimoine culturel, et est responsable des services éducatifs proposés dans le cadre du travail dans les cités des arts, de divertissement et d’histoire. C’est à lui aussi qu’incombe la mission de la formation des médiateurs, des travailleurs sociaux, des enseignants et des guides. Il organise également des expositions temporaires qui visent à réhabiliter le patrimoine local. - Programmeur de manifestations artistiques et culturelles : Il est chargé de dresser les programmes des spectacles artistiques et culturels au sein des institutions concernées. - Attaché culturel : Il assiste le conseiller culturel qui travaille dans les instituts ou centres culturels. - Attaché de presse : Il est chargé de déterminer la politique de communication au sein des institutions culturelles. - Chargé de mission culturelle : Il est responsable de l’organisation, le suivi et l’évaluation des événements culturels, de même que le contrôle de l’équipement qui y est nécessaire. Il est également responsable de la 25 communication autour de ces activités avec l’ensemble des institutions, établissements scolaires et entreprises. - Conférencier sur les monuments historiques : Il est mandaté pour gérer l’organisation des visites des musées et des monuments nationaux. Il fait partie des employés temporaires. - Conférencier national : Il est chargé d’effectuer des visites aux musées et exerce son travail en toute indépendance. - Conseiller culturel : Il est responsable de la section culturelle au sein de l’ambassade de son pays. Son rôle est de veiller à la capitalisation et la valorisation, à l’étranger, de toutes les composantes de la culture de son pays. Il est également tenu de promouvoir la coopération entre son lieu de travail à l’étranger et son pays. - Consultant en génie culturel : Il propose des solutions aux problèmes posés par les espaces culturels en fournissant des projets culturels qui s’appuient sur les technologies de l’information et de la communication. Il est le chef d’orchestre de la mise en œuvre de ces activités, en veillant à l’adaptation de leur contenu culturel aux exigences de la culture de l’économie de marché. Par ailleurs, il détermine une forme de communication appropriée sur les politiques culturelles, et ce en adoptant les technologies de l’information et de la communication en tant que moyens de médiation culturelle. A noter qu’il est souvent employé dans le secteur privé. - Directeur de l’action culturelle : Il est responsable de la gestion des institutions culturelles en conformité avec leur histoire et le contexte social et économique auquel elles appartiennent. D’autre part, il contribue à la détermination et la gestion de la politique culturelle et assure la coordination entre les différents services culturels de l’organisation qu’il supervise. Il assume aussi la responsabilité d’élargir le cercle de la coopération nationale et internationale. - Expert en médiation culturelle : Il est responsable de la traduction de tous les phénomènes culturels et d’en faciliter la compréhension. Il est également chargé de la mise en place de mécanismes pratiques en faveur 26 des différentes catégories du public en vue de faciliter la médiation culturelle et répondre aux nouvelles exigences. Il travaille également dans le secteur privé. - Guide/Accompagnateur : Assure l’accompagnement des visiteurs et des touristes pour le compte des agences de tourisme. En général, il fait partie des employés temporaires. - Guide conférencier dans les villes historiques au patrimoine artistique ancien : Il est responsable des visites accompagnées de conférences afin d’approfondir la connaissance et la découverte des villes et des sites historiques. En général, il fait partie des employés temporaires. - Guide/interprète national : Il est responsable de visites des musées et des monuments historiques, qui nécessitent des explications en langues étrangères. En général, il fait partie des employés temporaires, et rarement comme contractant pour une durée déterminée. - Médiateur culturel : Il joue le rôle d’intermédiaire entre l’ensemble des spectacles et expositions artistiques et les différents milieux sociaux (scolaire, professionnel, secteur privé...). Il est également responsable de toutes les stratégies qui permettent de tisser des liens de convergence entre les faits artistiques et le public (expositions, spectacles, ateliers, conférences, œuvres d’exposition...). Il a une bonne connaissance des nouvelles technologies de la communication qu’il emploie dans le but d’assurer la communication. Il est aussi familier des règlements et des procédures institutionnels tant dans le secteur public que privé. Il lui incombe, d’autre part, la mission de rechercher le financement des activités et des travaux mis en œuvre. - Muséographe : Il est spécialiste des toiles et des œuvres d’art et est spécialisé, le plus souvent, en décoration ou en ingénierie. Sa grande connaissance de l’exploitation et de la cohérence de l’espace d’exposition dans les musées et sa capacité dans la conception thématique permettent de nouvelles lectures des œuvres exposées. Il exerce sa profession souvent de façon indépendante dans le secteur privé. 27 - Chargé de la relation avec le public : Il met sur pied des projets pédagogiques et définit la politique de promotion des groupes et des spectacles artistiques au profit de tous les milieux sociaux. Le rôle de la médiation culturelle dans l’activation de l’action culturelle islamique en faveur des Centres culturels à l’extérieur du Monde islamique : Il semble que les Centres culturels islamiques à l’extérieur du Monde islamique, dont le travail est supervisé par l’ISESCO depuis deux décennies, jouent un rôle crucial dans la mise en place de projets et programmes de la médiation culturelle en vue de faire connaître la modération et le juste - milieu de l’Islam aux visiteurs de ces centres, qu’ils soient musulmans ou non-musulmans. En effet, il y a bon nombre de problèmes liés au manque de connaissance de l’Islam et à l’ignorance des acquis de la civilisation islamique, de tout ce que celle-ci a offert dans le passé, ainsi que ce qu’elle peut offrir dans le présent et à l’avenir. D’autre part, les centres culturels islamiques à l’extérieur du monde islamique sont invités, dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie de l’action culturelle islamique à l’extérieur du Monde islamique, à se pencher avec sérieux et rigueur sur la mise en œuvre de leurs politiques culturelles en s’appuyant sur une stratégie intégrée de médiation culturelle aussi bien pour faire connaître l’Islam, en tant que religion et civilisation, que dans le domaine de la sensibilisation des jeunes par l’organisation de sessions de formation qui leur sont dédiées, ou encore dans le domaine de la formation des imams et des journalistes. Par ailleurs, depuis l’adoption par le Conseil supérieur pour l’Education, les Sciences et la Culture pour les musulmans à l’extérieur du monde islamique de son programme de formation des imams sur les valeurs de dialogue, de modération et de juste-milieu, l’ISESCO s’est vivement préoccupée d’œuvrer dans le cadre de la stratégie de médiation culturelle au profit de cette catégorie. D’autant que l’imam est nécessairement un médiateur de la culture et de la civilisation. Il n’était donc pas suffisant de lui fournir une formation qui met l’accent uniquement sur le seul aspect jurisprudentiel qui, en dépit de son importance, n’épargne pas l’imam d’acquérir un ensemble de compétences afin qu’il puisse résoudre les 28 problèmes rencontrés par les enfants des musulmans à l’extérieur du Monde islamique. En effet, l’imam est très souvent sollicité par les écoles publiques ou privées, les institutions pénitentiaires, les hôpitaux, les tribunaux, les administrations et les usines en vue de régler d’éventuels différends avec les prisonniers, les patients, les élèves ou les étudiants en situation difficile, ainsi que les employés des usines. Il existe alors des exigences particulières, des droits culturels et des valeurs qui doivent être respectées lors de la résolution des problèmes posés. Il n’est, d’ailleurs, pas possible d’aborder ni de résoudre ces problèmes que par celui qui maîtrise parfaitement et pleinement les termes de la médiation culturelle. C’est à dire une personne qui a la capacité de tirer parti de la culture indigène et de celle acquise. L’imam assure la protection sociale et psychologique, entre autres missions qui lui sont dévolues. Il fournit ainsi un service public à la communauté à laquelle il appartient. Il est donc indispensable de prendre conscience de l’importance des rôles qu’il assume et de reconnaître leur valeur et leur incidence positive sur la paix sociale, d’où la nécessité d’œuvrer à l’encadrement des imams dans le cadre d’une stratégie globale de formation et de qualification dans le domaine de la médiation culturelle et civilisationnelle. A cet égard, l’ISESCO n’a cessé de tenir une série de sessions et stages de formation en faveur des imams sur les valeurs du dialogue, de modération et de juste-milieu. Il ne fait aucun doute que la modération et la médiation vont de pair : il n’y a de médiation sans modération. Si l’Islam appelle à une modération qui signifie la justice et le bien, le seul médiateur requis et approuvé est celui qui répond à cette exigence. En effet, l’Organisation a œuvré, à travers ces sessions et stages de formation, à doter ces imams des capacités et des compétences qui convergent directement vers le travail du médiateur culturel et réalisent une médiation culturelle réussie par et pour l’acquisition des capacités de communication administrative, juridique, linguistique ou autre. Il en va de même pour les autres activités menées par les Centres culturels et les Associations islamiques à l’extérieur du Monde islamique. A cet égard, il est nécessaire pour ces Centres et Associations d’adopter une politique médiatique claire qu’il s’agisse du suivi de ce qui est écrit et publié sur l’Islam, de la 29 communication continue avec les citoyens, les organismes gouvernementaux, les ONG et autres, de la couverture des activités menées par ces centres, de la publication de déclarations et de rapports qui corrigent les informations erronées sur l’Islam et les musulmans ou de la rédaction de déclarations au sujet de chacun des problèmes communautaires ou des événements internationaux pertinents par rapport aux intérêts des musulmans dans ces pays. Il va sans dire que cette politique médiatique et de communication doit être une partie prenante de ce que nous appelons la stratégie de la médiation culturelle et civilisationnelle. De la médiation culturelle à la médiation entre les cultures pour réussir le dialogue des cultures et l’alliance des civilisations : Avec l’apparition de la mondialisation et des changements qui l’ont accompagnée à l’échelle internationale dans les domaines économique, politique, culturel, environnemental et autres, la communauté internationale a connu beaucoup de difficulté à résorber les conflits qui commencent à revêtir un caractère civilisationnel en raison de certaines théories tendancieuses qui ont essayé de véhiculer et de faire croire à des contre-vérités. Puisque la communauté internationale a catégoriquement rejeté la théorie de choc des civilisations et que plusieurs initiatives ont vu le jour dans ce sens, dont l’une des plus importantes est l’élaboration par l’ISESCO d’un Livre Blanc sur le dialogue des civilisations à l’occasion de la proclamation de 2001 Année des Nations Unies pour le dialogue entre les civilisations, néanmoins, tous ces efforts se sont vus compromis à cause des changements que connaît la scène internationale, notamment dans le Monde islamique, contribuant ainsi à l’apparition de réseaux terroristes transcontinentaux et transculturels. Or, au lieu que les médias occidentaux œuvrent à réduire le fossé qui existe entre le monde islamique et les Etats d’Occident, ils ont ancré une image stéréotypée de la civilisation islamique et accusé l’islam de religion terroriste. Les tensions n’en sont devenues que plus fortes, si bien que les Nations Unies ont résolu en 2005 de créer une instance appelée l’Alliance des Civilisations, avec à sa tête un Haut Représentant du Secrétaire général de l’ONU. Dans ce cadre, on peut 30 souligner l’effort particulier de feu le Roi Abdullah bin Abdulaziz Al-Saoud, incarné part le lancement de l’Initiative du Serviteur des Deux Saintes Mosquées pour le dialogue entre les adeptes des religions et des cultures, dont l’ISESCO a préparé le document et activé le contenu à plusieurs niveaux. Devant ces efforts internationaux et se fondant sur l’Initiative du Serviteur des Deux Saintes Mosquées, nous proposons aujourd’hui un cadre général pour un nouveau Plan d’action pour la promotion de la médiation culturelle et civilisationnelle dans le domaine du dialogue des cultures et de l’alliance des civilisations, et ce en guise d’initiative de la part du monde islamique et de ses institutions compétentes. Etant donné que la médiation culturelle constitue l’un des mécanismes de gestion de la chose culturelle au sein des Etats, la médiation entre les cultures est le pendant de ce mécanisme au niveau de la gestion du dialogue des cultures. Sans nul doute, le monde islamique peut proposer ce nouveau concept de médiation culturelle et civilisationnelle entre les nations et les Etats à plusieurs niveaux. D’autant que la communauté internationale recourt à la médiation pour le règlement des conflits internationaux. Pour ce faire, les parties en conflit font souvent appel à une tierce partie qui peut être un Etat, une personnalité internationale conformément à l’article (33) de la Charte des Nations Unies qui invite à faire usage de la médiation en tant que mécanisme de règlement des conflits. Grâce à son expertise et aux compétences mentionnées dans sa Charte - corroborées par les Conférences du Sommet islamique et les Conférences ministérielles spécialisées-, l’ISESCO peut s’acquitter de la médiation civilisationnelle et devenir un centre de médiation culturelle dans le monde islamique. A ce titre, le Programme de l’ISESCO des Ambassadeurs du dialogue entre les cultures sera renforcé en élargissant la mission de ces ambassadeurs qui se verront confier le rôle de médiateurs civilisationnels. La médiation culturelle pour les jeunes et les femmes: Le secteur des jeunes et le secteur de la femme, par exemple, peuvent être mis à contribution dans l’application du mécanisme de médiation afin de promouvoir la condition de certaines catégories sociales. Le but est de réaliser l’égalité et l’égalité des chances, remédier aux stéréotypes et réussir 31 l’intégration sociale. De fait, les femmes et les jeunes jouent un rôle important dans le développement humain, pourvu que soient lancés des projets efficaces de formation et d’éducation à leur profit et que leurs initiatives soient encouragées. Ainsi, dans les pays qui traversent un état d’instabilité à cause des guerres, des conflits et des catastrophes naturelles, les jeunes et les femmes sont plus exposés à la précarité sociale, à la discrimination et à la violence. A cet égard, il ne fait pas de doute qu’une médiation culturelle basée sur le juste-milieu et la modération est capable, via le dialogue, de rétablir les liens sociaux. Elle est, par ailleurs, en mesure de réintégrer, qualifier ces catégories et mettre en relief leur rôle dans le développement. De plus, une telle médiation est capable d’empêcher les groupes terroristes d’attirer et de cibler les individus mal intégrés dans leurs sociétés pour commettre des actes de destruction, d’assassinat, de violence et de terreur. Pour une Charte de médiation culturelle : En tant que nouvelle stratégie de gestion de la chose culturelle et mécanisme effectif dans le développement global de la culture, la médiation culturelle nécessite des règles de conduite et une charte dont doivent convenir toutes les parties prenantes et les acteurs opérant dans ce domaine. Pour la mise en œuvre des projets de médiation culturelle, on propose les éléments directeurs suivants: -La médiation doit respecter ses principes fondateurs que sont le juste-milieu, la modération, la rectitude et la bienfaisance. Autrement dit, elle doit respecter les droits de l’homme, la citoyenneté et la participation à la vie publique. Les différentes institutions culturelles constituent des moyens et des mécanismes d’action qui servent in fine à réaliser le développement social et culturel de l’individu et de la collectivité. De plus, la médiation vise à faciliter l’accès à ces institutions et à se les approprier symboliquement sans aucune discrimination. La médiation intègre les principes de la diversité culturelle et pose constamment la question de légitimité culturelle. Comme c’est une stratégie intégrée, elle s’appuie sur les différentes disciplines et branches du savoir. Elle repose ainsi sur une approche globale pour remédier à la marginalisation et à l’exclusion culturelle 32 et favoriser, par là même, la participation à la vie culturelle de la cité. Dès lors, la démocratie culturelle est en marche. -La médiation culturelle est toujours liée aux caractéristiques de son milieu local, national et régional des points de vue historique, social, culturel, géographique, politique, économique, symbolique et autres. Elle est, par ailleurs, liée aux différents types de politiques qui impriment et réglementent la légitimité culturelle aussi bien à travers les politiques culturelles ou à travers les différentes sociétés professionnelles savantes dans un domaine donné. En outre, la médiation s’occupe de l’institution culturelle dans laquelle ce mécanisme est activé, à travers la connaissance des statuts et des règlements internes et organisationnels de l’institution en question. En plus, elle se penche sur les règles, les objectifs et les obstacles qui concernent les différents partenaires, qu’ils soient chercheurs, professionnels, travailleurs ou, plus généralement, bénéficiaires de l’offre culturelle. - La médiation culturelle prend en considération le temps consacré à chaque activité nécessitant le recours à la médiation et à ses mécanismes. Il faut, par exemple, considérer le temps nécessaire à établir la confiance avec la catégorie de public auquel l’offre culturelle est destinée. Il faut également considérer le temps nécessaire à la création culturelle et artistique et à la mise en place de partenariats pour faire des représentations. -Le point de départ dans chaque médiation culturelle c’est de reconnaître la diversité des compétences capables de réaliser la médiation. La pratique de la médiation signifie d’abord le fait de travailler avec des individus qui opèrent dans le domaine culturel ; si ceux-ci bénéficient de la liberté nécessaire à leur travail, la médiation sera une réussite, ce qui contribuera à la promotion de la vie culturelle de la cité. -Les œuvres artistiques sont le point de convergence avec soi et avec autrui. Et parce que le patrimoine culturel immatériel dégage les œuvres artistiques immortelles de la partialité et de la matérialité, 33 la médiation culturelle devient, dès lors, une occasion pour évoquer la mémoire cognitive de tous les partenaires dans le cadre d’une approche globale unique. -La médiation culturelle est immanente à chaque projet culturel. Partant, il faut qu’elle intervienne au début du projet et qu’elle soit prise en considération à tous les niveaux de montage et de mise en œuvre du projet. Aussi, la médiation nécessite-t-elle une méthodologie de travail pour le montage des projets culturels et artistiques. -La médiation culturelle doit être prise en charge par des professionnels et des spécialistes qui aient des qualités leur permettant de transiger avec toutes les catégories et milieux pour les aider à monter le projet de médiation culturelle, qu’il s’agisse d’experts, de spécialistes, d’artistes, de chercheurs ou autres. Le rôle de la médiation ne se limite pas à encourager la consommation des produits culturels et artistiques ou à la vulgarisation des savoirs savants pour en faciliter la diffusion. Son rôle est aussi de réussir l’accompagnement de ces œuvres, d’éduquer le public à les comprendre et à les interpréter et de stimuler son sens critique. Ainsi, la médiation culturelle aura atteint ses objectifs qui consistent en définitive à construire une culture vivante et renouvelable. Le but de cette charte est de moraliser la gestion de la chose culturelle à travers la prestation d’un service d’intérêt public. En effet, c’est là l’objectif de toute médiation culturelle réussie aussi bien pour les institutions culturelles que pour les catégories de public qui les fréquentent et assistent à leurs activités culturelles et artistiques. Mécanismes de mise en œuvre du Plan d’action pour la promotion du rôle de la médiation culturelle dans les Etats membres : Pour réussir ce Plan et en appliquer correctement le contenu, nous proposons un ensemble d’actions pratiques: -Créer de nouvelles spécialités professionnelles traitant de la médiation culturelle dans les instituts et les universités ; 34 -Créer un département de la médiation culturelle au sein des ministères de la culture ; -Elaborer des indicateurs sur l’activation de la médiation culturelle ; -Elaborer un guide méthodologique de la médiation culturelle ; -Elaborer un code de conduite déterminant les normes de sélection des médiateurs culturels ; -Elaborer un guide référentiel des professions du patrimoine et de la médiation culturelle ; -Organiser des stages de formation à l’attention des cadres culturels des Etats membres dans le domaine de la médiation culturelle ; -Organiser des stages de formation sur la médiation entre les cultures visant la connaissance d’autrui, à l’attention des responsables religieux, des responsables féminins et des jeunes leaders. 35