Le système monétaire international
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2C. Les autres facteurs déterminant les taux de change
Question 2
Quels sont les facteurs qui contribuent à l’appréciation du taux de change ?
Les facteurs déterminant le taux de change
Tous les facteurs qui entraînent un excédent de la
balance des paiements se traduisent par une forte
demande pour la monnaie nationale sur le mar-
ché des changes : ils tendent donc à apprécier le
taux de change. Inversement, tous les facteurs qui
provoquent un défi cit de la balance des paiements
impliquent une forte offre de monnaie nationale
(et une forte demande de devises étrangères) qui
tend à déprécier le taux de change. Il existe donc
un certain nombre de facteurs objectifs qui doivent
entraîner une dépréciation ou une appréciation de
la monnaie : compétitivité et échanges commer-
ciaux, taux d’intérêt, taux d’infl ation. A ces facteurs
fondamentaux viennent s’ajouter les effets de la spé-
culation qui ne refl ète pas directement des facteurs
objectifs mais l’opinion ou les paris des spéculateurs
sur l’évolution probable du marché.
[…]
Si un pays offre des taux d’intérêt plus rémuné-
rateurs que ceux offerts sur les places fi nancières
étrangères, il attire à lui les capitaux étrangers. Les
entrées de capitaux contribuent à un excédent de la
balance des capitaux et se traduisent par une forte
demande internationale pour la monnaie nationale
et donc par une appréciation du taux de change.
Inversement, des taux d’intérêt moins élevés qu’à
l’étranger encouragent des sorties de capitaux, un
défi cit de la balance des capitaux et une déprécia-
tion de la monnaie nationale. C’est donc le diffé-
rentiel des taux d’intérêts (l’écart avec les taux
étrangers) qui est ici déterminant. Plus la mobilité
internationale des capitaux est forte, plus les écarts
de taux d’intérêt agissent sur les taux de change. La
spéculation consiste à faire des prévisions sur l’évo-
lution future des marchés et à prendre des décisions
de placement qui maximisent les profi ts dans le
cas où ces prévisions se réalisent. Par exemple, les
agents qui s’attendent à une dépréciation du franc
par rapport au dollar vont vendre des francs contre
des dollars. Ils espèrent ainsi acheter des dollars à
bas prix pour les revendre plus tard au prix fort et
réaliser une plus-value. Inversement les spéculateurs
qui s’attendent à une appréciation du franc par rap-
port au dollar vendent des dollars contre des francs.
En conséquence la spéculation constitue l’un des
facteurs déterminants des mouvements de capitaux
à court terme qui sont à la recherche permanente
des placements les plus rentables. En agissant sur
les mouvements de capitaux, la spéculation déter-
mine donc en partie l’équilibre de la balance des
paiements et le niveau des taux de change.
[…]
Dès lors, le libre jeu de l’offre et de la demande peut
déboucher sur des fl uctuations constantes et très
amples des aux de change, à moins que la Banque
centrale n’intervienne pour stabiliser le marché
des changes. J. GÉNÉREUX
« Les instruments de la politique économique,
la politique de change », Cahiers français, n° 284
Question 3
Comment expliquez-vous l’appréciation de l’euro vis-à-vis du dollar ?
L’émission de dettes en dollars liée au défi cit améri-
cain, les taux d’intérêt plus élevé en Europe qu’aux
Etats-Unis, l’ambiguïté des déclarations des auto-
rités monétaires du G7, ont fait passer l’euro de 1
dollar début 2003 à 1.30 dollar en fi n d’année. Face
à ce mouvement, la Banque centrale européenne
n’est pas intervenue, laissant le marché des changes
trouver seul son équilibre. Cependant, les décla-
rations du G7 début 2004 et la perspective d’une
remontée des taux américains ont conduit à une
nette correction du mouvement : mi 2004, l’euro
s’était stabilisé un peu au-dessus de 1.20 dollar.
L’Économie mondiale 2005, CEPII, éd.
La Découverte, coll. « Repères », 2004.