Rétroactions positives, hasard et performance
Existence et importance des rétroactions positives
pour la performance
On n'a pas besoin de montrer qu'il existe des rétroactions, ni négatives, ni positives en éco-
nomie. Depuis le travail fondamental de Bertalanffy sur la théorie des systèmes [5], on
s'est
aperçu des multiples interactions qui régissent le monde. Dès lors de nombreuses ten-
tatives ont été menées pour adapter et appliquer ces connaissances à l'économie.
La tentative la plus réussie nous semble être celle de Forrester, l'électronicien améri-
cain devenu professeur de management au MIT. L'approche de Forrester qui a servi de
base aux premiers travaux du Club de Rome, n'est pas une simple méthode de simulation,
mais bien une théorie des systèmes dynamiques, telle l'économie. Il nous dit : "La boucle
de rétroaction est l'élément structurel de base des systèmes. Le comportement dynamique
est engendré par la boucle de rétroaction" [6].
Selon Forrester, les rétroactions positives sont responsables des processus de croissan-
ce alors que les boucles négatives sont à la base des rétrécissements. Cet avis est
aujourd'hui partagé par la communauté scientifique. L'interaction des deux types de rétro-
actions détermine l'orientation et le rythme d'évolution des systèmes. Une forte
prédominance des boucles positives accélère le rythme de croissance ; à l'inverse, si la
rétroaction négative prend le pas sur les boucles positives, on tend vers le déclin.
Pour expliquer les phénomènes de croissance et de rétrécissement, de performance et
de contre-performance, les sciences de gestion auraient donc d'abord à identifier, puis à
rendre compte du fonctionnement des boucles de rétroactions. Il s'agira d'élaboration de
théories sectorielles ou intégrées à partir
des,
feed-back loops.
Nous savons qu'il existe une rétroaction négative entre le délai de livraison, la deman-
de et le volume de vente ; on peut élargir ces relations au temps de production. Cette
rétroaction est essentiellement négative. Schématiquement nous avons :
Système IV
Rétroaction
négative
Si le temps de production augmente, le délai de livraison croît, les demandes d'achat
baissent, le volume de vente diminue. L'entreprise réagit, si elle a bien perçu la source du
déclin ou si c'est le niveau même des ventes qui constitue le facteur explicatif ; le temps
de production baissera. Ainsi donc un accroissement de départ conduit à une baisse à la
fin ; nous sommes bien en face d'une boucle négative.
Combien d'entreprises africaines négligent le temps de production et/ou du délai de
livraison ? Lorsqu'on est lent ou irrégulier à produire ou à livrer, on décourage la clientè-
le.
Même à la caisse, alors que le client a déjà choisi son produit, il faut chercher à réduire
le temps d'attente. Ce qui nous semble important ici, ce n'est pas tant la connaissance de