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AMBASSADE DE FRANCE EN ALLEMAGNE
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SERVICE DE PRESSE et DE COMMUNICATION
Revue hebdomadaire de la presse
allemande
POLITIQUE INTERIEURE
Violences contre l’installation d’un foyer de réfugiés en Saxe
Les violences perpétrées au long du week-end dernier par des centaines de militants d’extrême-droite – dont des néonazis – contre l’installation de logements
pour demandeurs d’asile à Heidenau en Saxe ont dominé les éditions du début
de semaine. La Süddeutsche Zeitung et la Frankfurter Allgemeine Zeitung titrent
mardi matin à l’unisson que Mme « Merkel a qualifié d’abjecte la violence
d’extrême-droite à Heidenau ». La presse met en avant les propos particulièrement vifs du vice-chancelier SPD Sigmar Gabriel, qui s’est rendu sur place dès
lundi pour condamner, selon ses termes, « ce que chez nous on appellerait de la
racaille » et appeler police et justice à sévir lourdement. En se rendant elle aussi
à Heidenau en milieu de semaine , Mme « Merkel a dû affronter des slogans haineux » de la part d’une extrême-droite désinhibée et organisée, comme le relève
l’ensemble de la presse à l’instar du tabloïd Bild. Tous les journaux condamnent
ces manifestations de haine raciste, qui contrastent avec les innombrables initiatives spontanées d’accueil des demandeurs d’asile assurées sur le terrain par des
bénévoles en Allemagne. Ils reprennent à cet égard l’expression du président
Joachim Gauck lors de la visite d’un foyer d’accueil de réfugiés : « Il y a une Allemagne lumineuse et une Allemagne des ténèbres »
Un sondage réalisé lundi pour la ZDF et le Tagesspiegel montre que si 80% des
Allemands estiment que la crise des réfugiés est le plus grand problème actuel
de l’Allemagne, 60% des personnes interrogées jugent que leur pays peut gérer
l’afflux des réfugiés, avec un scepticisme toutefois plus fort dans les Länder de
l’Est (48%). Le tabloïd Bild dénonce pour sa part tout au long de la semaine les
préjugés contre les réfugiés.
La presse salue la décision du gouvernement fédéral de protéger particulièrement les réfugiés syriens en ne les renvoyant plus dans le premier pays d’accueil
européen, ainsi que l’effort financier supplémentaire pour l’accueil des demandeurs d’asile annoncé par le conseil des ministres mercredi. Le secrétaire d’Etat
aux Finances Jens Spahn (CDU) réaffirme jeudi dans le Handelsblatt le message
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délivré quelques jours auparavant par Wolfgang Schäuble, selon lequel la bonne
santé budgétaire de l’Allemagne doit lui permettre de consacrer davantage de
moyens à l’accueil des demandeurs d’asile : « faire face à la hausse exponentielle des réfugiés sera sans conteste notre principal défi des années à venir,
toutes les autres propositions de dépense passeront après », a-t-il déclaré en
insistant : « c’est pourquoi nous devrions consacrer toutes les nouvelles marges
dégagées en priorité aux dépenses supplémentaires dans ce domaine ». Dans
une tribune publiée dans Die Zeit, Sigmar Gabriel préconise de doubler, voire
même de tripler l’enveloppe fédérale destinée à soutenir les collectivités locales
et régionales.
« Baby boom » en Allemagne
L’ensemble de la presse allemande se réjouit des chiffres annoncés par l’Office
fédéral des statistiques selon lesquels le nombre des naissances en Allemagne
dépasserait pour la première fois depuis 10 ans le seuil des 700 000. Une « surprise statistique » selon Die Welt, un soulagement pour le tabloïd Bild qui titre «
enfin une nouvelle croissance des naissances en Allemagne ». Les journaux reprennent les raison évoquées par l’Office des statistiques, comme la stabilisation
du nombre de femmes âgées de 26 à 35 ans, tout en mettant ces chiffres positifs
dans la perspective du débat en cours sur le salaire parental. Pour le Tagesspiegel, les bons chiffres de la démographie sont avant tout une manifestation de
confiance, motivée par une économie stable et un nombre croissant de places en
crèches plutôt que par l’augmentation des allocations familiales.
POLITIQUE EUROPEENNE ET INTERNATIONALE
Sommet à Berlin entre le Président de la République, Angela Merkel et Petro Porochenko
La presse allemande rend largement compte du sommet trilatéral de lundi. Le
Tagesspiegel estime que les trois chefs d’Etat et de Gouvernement « ont essayé
de donner un nouvel élan aux efforts visant à trouver une solution de paix pour
l’Est de l’Ukraine » et met en évidence une conception commune de l’accord de
Minsk comme « le fondement d’une unité pacifique en Ukraine ». La presse insiste à la fois sur les propos de la chancelière qui a déclaré que l’objet du
sommet était de « mettre en oeuvre Minsk et non pas de le remettre en question
» et sur l’appel du président français à respecter la représentation légitime des
régions de l’Est de l’Ukraine. Alors que plusieurs quotidiens s’interrogent sur
l’absence de Vladimir Poutine lors de cet entretien trilatéral, le Tagesspiegel relève que « Paris et Berlin ont démenti qu’il s’agissait d’un signe d’une distance
croissante entre Moscou et l’Occident ».
Crise de la bourse en Chine
L’effondrement lundi du cours des marchés mondiaux à la suite de la chute de
8,5 % de la bourse de Shanghai bénéficie d’un large écho dans la presse allemande qui s’inquiète des conséquences d’une « panique mondiale des bourses ».
Pour la Süddeutsche Zeitung, la chute de l’économie chinoise, « qui a été ces
dernières années la locomotive de l’économie mondiale pendant que les Etats
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industriels cherchaient à se remettre de la crise économique », laisse craindre
une déstabilisation de la conjoncture mondiale. La Frankfurter Allgemeine Zeitung s’alarme surtout de la chute du Dax qui a plongé mardi sous les 10 000
points et estime que « si la Chine n’(est) plus capable de jouer son rôle
d’importateur en pleine croissance d’automobiles, de machines et d’autres marchandises allemandes, cela signifiera pour l’Allemagne bien davantage que la
volatilité du cours de la bourse ».
Le Handelsblatt rapporte quant à lui les propos du vice-chancelier et ministre de
l’Economie et de l’Energie, Sigmar Gabriel (SPD), déclarant être convaincu que la
chute des bourses n’endommagerait pas la reprise économique allemande. Dans
son commentaire, le quotidien indique que si la Chine demeurait le quatrième
plus gros importateur de l’Allemagne, seuls 7% des exportations allemandes en
2014 ont été effectuées en direction du pays. Pour le Handelsblatt, « cela signifie
que même une baisse des exportations chinoises de 10% ferait baisser les exportations globales allemandes d’à peine 0,7%, ce qu’une croissance élevée des
premiers acheteurs de l’Allemagne – la France et les Etats-Unis – pourrait au
moins partiellement compenser ».
Les Etats-Unis, premier client de l’Allemagne
Pour la première fois depuis plus d’un demi-siècle, la France n’est plus le premier
marché de l’Allemagne à l’exportation, les Etats-Unis ayant davantage importé
de marchandises allemandes au premier semestre 2015 grâce à une croissance
dynamique et une forte demande en machines-outils dans un contexte de faiblesse de l’euro, rapportent les grands quotidiens. Le boom de l’économie
américaine vient fort à propos compenser la faiblesse des marchés chinois et
russes qui inquiètent les industriels allemands, écrit encore Die Welt. Ce journal
notant que l’Allemagne et la France sont dans une relation de dépendance mutuelle, s’inquiète de la diminution de la part relative de la France : « l’Allemagne
a aussi besoin que la France soit un partenaire aussi fort que possible ».
FRANCE
Discours du président de la République pour la semaine des ambassadeurs
La presse, au premier plan de laquelle la Frankfurter Allgemeine Zeitung et la
Süddeutsche Zeitung, rend compte du discours du président de la République en
ouverture de la semaine des ambassadeurs à Paris en retenant la lutte contre le
terrorisme comme le principal axe d’action de la politique étrangère de la France.
La FAZ fait un compte rendu exhaustif du discours du chef de l’Etat, notant,
parmi les autres thèmes, que François Hollande a « profité de son allocution devant les ambassadeurs pour plaider à nouveau en faveur d’une avancée dans
l’intégration européenne ». Le quotidien relève que le président de la République
a souligné son unité de vue avec la chancelière fédérale tant en matière de politique migratoire de l’UE que dans la gestion de la crise ukrainienne.
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La Süddeutsche Zeitung loue l’ambition de la politique étrangère du chef de l’Etat
: « c’était un discours qu’Angela Merkel n’a pas réussi à tenir jusqu’à aujourd’hui,
un discours passant en revue les crises du monde dans lequel Hollande a clairement et précisément parlé de la responsabilité portée par son pays. (…) La
France se targue à raison d’être un acteur de premier rang dans le monde : Hollande ne se contente pas de parler, il agit, c’est l’un des rares chefs d’Etat à avoir
le courage d’assumer une responsabilité internationale ». Toutefois, cette ambition se heurte à une capacité d’action trop faible, d’une part sur le plan
économique, et d’autre part parce que manque un partenaire fort en Europe, déplore la Süddeutsche Zeitung : « Londres s’éloigne du continent, et à Berlin,
après le débat lancé il y a un an et demi par le président Gauck et quelques ministres sur davantage d’engagement allemand, la chancelière continue de ne rien
dire à ce sujet ».
Discours du ministre de l’Economie devant la conférence des ambassadeurs allemands
« Emmanuel Macron a plaidé à Berlin pour le projet européen de son président »,
résume la Frankfurter Allgemeine Zeitung mercredi en rendant compte en détail
du discours « aussi clair qu’agréable à écouter, en anglais et en allemand, » du
ministre de l’Economie. Le journal relève qu’Emmanuel Macron a estimé qu’en
matière de gouvernance de la zone euro, « on avait besoin non seulement de
règles mais aussi d’institutions » et juge que « la véritable destinataire de ce discours [Angela Merkel] n’était pas présente dans la salle ». Le ministre a plaidé le
fait que la peur d’une modification des traités ou d’un référendum ne devait pas
faire obstacle à la réalisation du projet européen, relève le quotidien de Francfort. Die Welt fait également un compte rendu de l’intervention du ministre sous
le titre « Emmanuel Macron : le ministre de l’Economie appelle à une union de
transferts en Europe ». Le quotidien note que les ministres Steinmeier et Macron
ont appelé à poursuivre énergiquement l’intégration de la zone euro en rapprochant les économies, « ce qui ne pourra fonctionner sans transferts » selon
Emmanuel Macron. Le journal souligne également le fait qu’il a « mis en garde
contre une surconsolidation » budgétaire en Allemagne./.
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