son patient à un médecin spécialiste faisant
partie d'un centre référent injecteur ?
Le spasme hémifacial
Plus de 25 ans après les premières études démontrant la remarquable efficacité des injections
dans cette pathologie, la TB reste, en 2009, le traitement de choix de cette affection.
La tolérance et l'efficacité semblent bien meilleures à long terme que les traitements
médicamenteux classiques (clonazepam). Les effets secondaires sont le plus souvent doses-
dépendants à type de parésie faciale inférieure, flou visuel, diplopie. Cependant, si le spasme
est très fréquent et très sévère et que le résultat des injections est jugé insuffisant, on peut
proposer un traitement chirurgical curatif microdécompressif du conflit artère-nerf.
Les syncinésies de fermeture de la paupière, les contractures de la région zygomatique,
apparaissant dans les spasmes hémifaciaux post-paralytiques, peuvent aussi être soulagés par
de petites doses de toxine, mais l'efficacité est souvent de courte durée.
Les dystonies focales
Bien que l'AMM n'existe que pour la dystonie cervicale et le blépharospasme, la TB peut être
indiquée dans d'autres dystonies focales telles que la crampe des écrivains, la dystonie
laryngée, la dystonie oromandibulaire (DOM) ou la dystonie du pied.
Dans le blépharospasme, elle continue de transformer de façon radicale le pronostic
fonctionnel de cette affection. La plupart des patients parviennent à un confort de vie
acceptable avec seulement 2 à 4 injections par an et de façon stable. Les effets secondaires le
plus souvent observés sont le ptosis et la diplopie transitoires. On sait cependant, avec le
recul, que certaines formes atypiques de blépharospasme (apraxie d'ouverture des paupières
fréquente dans les syndromes parkinsoniens, dystonie prétarsale) peuvent moins bien
répondre aux injections que les formes classiques, justifiant parfois un traitement chirurgical
(suspension palpébrale et ou myectomie partielle) si le handicap est sévère.
Dans la dystonie cervicale, les injections de TB doivent être proposées en première intention
car leur efficacité à court et long termes a été largement démontrée. Les effets secondaires le
plus souvent observés sont la dysphagie et l'hypotonie cervicale. Les injections de TB
permettent dans la majorité des cas de diminuer l'amplitude et la sévérité des spasmes, une
diminution ou une disparition des douleurs occasionnées par la dystonie et une amélioration
significative de la qualité de vie qui reste stable dans le temps à condition de renouveler les
injections à un rythme qui doit être adapté pour chaque patient en fonction de l'évolution de
ses symptômes. En moyenne, il faut une injection tous les 3 mois et demi ou 4 mois au début
du traitement, puis tous les 4 à 6 mois lorsque le résultat est stable. L'utilisation de l'EMG de
détection pour les injections reste toujours discutée. L'EMG permet d'affiner la précision du
geste et de n'injecter que la plus petite dose efficace dans chaque muscle. Elle est souvent
utile dans les formes complexes ou lorsque le pattern des muscles dystoniques change sans
traduction clinique évidente.
On sait aussi maintenant avec le recul que certaines formes complexes de dystonie cervicale
répondent moins bien aux injections en raison du nombre important de muscles mis en jeu ou