Échantillonnage des prises chez les pêcheurs locaux À RETENIR

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Échantillonnage des prises chez les pêcheurs locaux
À RETENIR
ÉQUIPEMENT: Planche à mesurer les poissons, balances à cadran ou pesons à ressort, au moins 10
sacs plastiques épais (30 x 40 cm), 3 à 4 seaux, glacière et glace (si les poissons sont prélevés loin du
lieu où ils seront mesurés), carnet de notes, crayons, argent pour acheter les poissons, feutre marqueur
indélébile, au moins 10 m de ficelle pour mesurer les filets et le site d’échantillonnage (Astuce: Marquer
la ficelle tous les mètres à l’aide du feutre marqueur indélébile pour éviter de la mesurer ultérieurement),
disque de Secchi, pH-mètre, oxymètre et conductimètre, jauge ou ficelle lestée à une extrémité et
marquée tous les 50 cm à partir du lest, équipement pour analyses physico-chimiques (si les poissons
sont examinés sur le site d’échantillonnage).
Chaque équipe doit établir un programme pour chaque matériel de pêche, pêcheur ou bateau
échantillonné. Les équipes doivent coordonner leurs activités entre les sites d’échantillonnage.
Méthode
•
Consigner le site où le poisson est prélevé – même si les prises sont débarquées au port ou au marché aux poissons. Noter la
date, le type et le nombre de matériel de pêche utilisé, la méthode de capture, les heures de début et de fin de la pêche, la
longueur et les mailles des filets, le type d’hameçons ou l’ouverture des nasses.
•
Peser directement la totalité des prises ou estimer le poids total en remplissant de poissons des seaux ou des paniers (souvent
utilisés par les pêcheurs pour transporter et vendre le poisson) et en les pesant. Si tous les paniers ne peuvent être pesés car
les pêcheurs sont pressés de quitter le site et de vendre les poissons,peser trois paniers et compter le nombre de paniers utilisés.
Le poids total de la prise est estimé en multipliant le poids moyen des trois paniers par le nombre total de paniers.
•
Si possible, séparer les captures prises au filet maillant, à la nasse ou à la senne. Séparer les plus gros poissons du reste de la prise
(les pêcheurs le font souvent pour vendre les poissons). Mesurer les longueurs et les poids de chaque gros poisson.
•
Mélanger les petits poissons et mettre de côté, au hasard, plusieurs seaux ou sacs de poissons. Plus l’échantillon est important,
plus il sera représentatif de la prise complète. Les pêcheurs voudront probablement vendre l’échantillon sélectionné à l’équipe
de recensement plutôt que d’attendre que les poissons soient mesurés avant de les reprendre pour les vendre. Dans ce cas,
l’échantillon sera ramené au camp de base ou au laboratoire pour effectuer les mesures. L’achat du poisson permet également
d’effectuer des observations sur la reproduction et l’alimentation, d’extraire des organes pour estimer l’âge, de collecter des
œufs pour analyser la fécondité et de prélever des tissus pour rechercher les résidus.
•
Si les pêcheurs vendent leur prise par espèces, échantillonner chaque espèce comme décrit ci-dessus. Peser la quantité totale
capturée par espèce.
•
Si les mesures sont exécutées sur le terrain, il est essentiel d’agir vite. Astuce: Il est pratique de se munir d’une table pliante. Il est
en général impossible de découper le poisson, car cela diminue sa valeur marchande, il faudra se contenter de relever le nom des espèces,
la taille, le poids et de prélever des écailles.
•
Pour les échantillons comprenant plusieurs espèces, multiplier la proportion de chaque espèce dans l’échantillon par le poids
total de la prise pour estimer le poids total de l’espèce dans la prise. Procéder de même pour toutes les espèces pour avoir la
composition en espèces de la prise.
•
Si le suivi concerne l’étude de la croissance et de la mortalité, l’échantillonnage des prises locales permet de se procurer les
quantités nécessaires de poisson. Si la prise comprend des petits et des gros poissons de la même espèce, estimer le nombre
des poissons les plus petits dans la prise complète pour que la proportion des petits et des grands individus dans l’échantillon
soit représentative de la prise.
CONSEILS
Il est recommandé de rencontrer les pêcheurs dans leur village, sur les marchés ou sur les sites de pêche avant de
commencer l’échantillonnage. Expliquer l’objectif de l’étude et susciter leur intérêt pour les résultats, ils ne se
montreront que plus confiants et coopératifs lors de l’échantillonnage. Il est également intéressant d’offrir une
incitation en proposant d’acheter les captures les jours d’échantillonnage. Des visites régulières, effectuées tout au
long du projet, permettent de maintenir leur intérêt et une dernière visite de présentation des résultats de l’étude
facilitera toute demande d’aide future.
Chapitre 10
LES POISSONS
B. McCarton
Pêche à la senne
À RETENIR
ÉQUIPEMENT: Senne (d’au moins 75 m de long), 2 longueurs de 50 à 75 m (au moins) de filet de
barrage à mailles fines (mailles inférieures ou égales à 50 mm), piquets pour fixer les filets de barrage,
au moins 12 sacs plastiques solides, 3 à 4 seaux, glacière et glace (si les poissons sont prélevés loin du
lieu où ils seront mesurés), carnet de notes, crayons, feutre marqueur indélébile, au moins 10 m de
ficelle pour mesurer le site (Astuce: Marquer la ficelle tous les mètres à l’aide du feutre marqueur
indélébile pour éviter de la mesurer ultérieurement), disque de Secchi, thermomètre, pH-mètre, oxymètre
et conductimètre, jauge ou ficelle lestée à une extrémité et marquée tous les 50 cm à partir du lest,
cuissardes.
Méthode
•
Positionner les filets de barrage aussi vite que possible. Lancer les filets de barrage d’un bateau ou à la main dans les eaux peu
profondes. Ces filets doivent être suffisamment larges pour s’étendre du fond du lit à la surface de l’eau et doivent être
suffisamment longs pour s’étendre d’une berge à l’autre. Fixer ces filets assez loin de la rive, à la végétation ou à des piquets.
•
Mesurer à cette étape la température, le pH, la conductivité et la turbidité de l’eau, ainsi que la quantité d’oxygène dissous. Dès
que la pêche à la senne commence, l’agitation de l’eau et du substrat perturbe les mesures. La profondeur peut être mesurée
avant ou après l’utilisation de la senne, mais avant que les filets de barrage ne soient rassemblés.
•
Lancer la senne près d’un filet de barrage, à la main ou d’un
bateau. Astuce: Procéder aussi calmement que possible pour
éviter d’effrayer les poissons.Attacher des cordes aux extrémités de
la senne, soit sur la ralingue supérieure, soit sur les deux ralingues. La
ralingue supérieure doit être maintenue à la surface de l’eau et
la ralingue inférieure sur le lit du cours d’eau pour assurer la
couverture sur toute la profondeur.Tirer la ralingue supérieure
de la senne lentement jusqu’à environ 20 m de l’autre filet de
barrage (Figure 1) en formant une grande boucle, au large de la
rive où le poisson sera débarqué (Figure 2). Astuce: Prendre
garde à ne pas tirer en même temps la ralingue supérieure et la
ralingue inférieure.
Filet de barrage 1
Senne
Lagon
•
Fermer petit à petit la boucle, en tenant la ralingue supérieure
hors de l’eau pour éviter que le poisson ne saute par-dessus,
tout en maintenant la ralingue inférieure sur le lit du cours
d’eau. À la fin de l’opération de halage, remonter la ralingue
Filet de barrage 2
Figure 1
avec plombs avant la ligne avec flotteurs pour attraper les
poissons dans la poche ainsi formée. Si le filet accroche des
obstacles dans l’eau, localiser le problème en entrant dans la boucle formée par la senne (approcher de l’extérieur, ce qui effraye
moins les poissons qu’une approche par l’intérieur). Il sera peut être nécessaire de plonger pour inspecter le lit du cours d’eau
et dégager le filet de l’obstacle. Les poissons qui s’échappent de la senne seront rattrapés lors des prochains lancer de la senne
ou lorsque les filets de barrage seront relevés.
•
Quand la senne approche de la rive, relever rapidement le filet car c’est à ce moment que les poissons montrent des signes de
panique.
•
Tirer les poissons de quelques mètres sur la rive pour les retirer du filet (les poissons qui sont toujours vivants peuvent sauter
à l’eau). Stocker ensemble les poissons issus de chaque senne dans un sac plastique ou dans un seau pour les garder vivants le
plus longtemps possible et éviter tout pourrissement s’ils ne sont pas mesurés dans les heures qui suivent. Il est également
possible de placer les poissons dans un sac plastique, puis dans une glacière. Chaque sac plastique doit porter une étiquette
mentionnant le site, la date et le numéro de lancer de la senne (la 1ère porte le n° 1 ou A). Des seaux permettent de garder les
sacs plastiques dans l’eau, ce qui conserve le poisson.
•
Continuer les captures à la senne sur le même site jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de poissons ramenés dans le filet. Si l’équipe travaille
efficacement, 5 à 6 opérations suffisent pour prélever tous les poissons du site. Stocker séparément les poissons ramenés par
chaque lancer de senne.
•
Avant de lever les filets de barrage, mesurer la superficie qu’ils délimitent à l’aide de la ficelle. Si la forme du site est irrégulière,
estimer la superficie en établissant un croquis des lieux à reporter ultérieurement sur du papier millimétré.
Chapitre 10
LES POISSONS
B. McCarton
•
Tirer l’un des filets de barrage vers l’autre. Prendre les mêmes
précautions avec les filets de barrage qu’avec la senne. Dès que les
filets ont été réunis, sortir les filets de l’eau et dégager le poisson
pris sur la berge. Des petits poissons peuvent être pris dans les
mailles des filets de barrage, vérifier ces filets sur toute leur
longueur. Stocker les poissons pris dans les filets de barrage dans
des sacs plastiques séparés. Ramener tous les sacs au camp de base
ou au laboratoire pour effectuer les mesures.
Figure 2
Senne
Terre
Eau
CONSEILS
En arrivant sur le site d’échantillonnage, éviter de faire du bruit ou de créer des vibrations ce qui effraye le poisson.
Prendre garde aux crocodiles, aux hippopotames et à bilharziose.
Si le filet est remonté trop lentement, les poissons s’échapperont par-dessus. S’il est remonté trop rapidement, la
ralingue inférieure risque de se soulever du lit ou la ralingue supérieure risque de couler, permettant ainsi aux
poissons de s’enfuir. S’assurer que les filets ne sont pas endommagés à la fin de l’échantillonnage. Réparer
immédiatement les dommages constatés.
Chapitre 10
LES POISSONS
B. McCarton
Pêche au filet maillant
À RETENIR
ÉQUIPEMENT: Bateau (les pirogues sont utilisables sur les eaux calmes, mais un petit bateau à
moteur sera nécessaire en présence de courant ou si les remous peuvent poser problème; il est
possible cependant de poser les filets en marchant dans les eaux peu profondes, mais les perturbations
sont alors inévitables), filets maillants (de maille de 0,5 pouce à 1 pouce, 50 à 100 m de long par filet,
prévoir 8 filets, davantage en présence de poissons de grande taille), cordes pour fixer les filets, poids
pour ancrer les filets calés sur le fond ou positionnés entre deux eaux, flotteurs ou balises, sacs
plastiques solides ou sacs de riz étiquetés avec le numéro du filet ou la taille de maille et la position
(ex: Filet 1B = maille de 0,5 pouce, au fond; Filet 4T = maille de 2 pouces, en surface), glacière et glace,
carnet de notes, crayons, feutre marqueur indélébile, ficelle marquée, disque de Secchi, thermomètre,
pH-mètre, oxymètre et conductimètre, jauge ou ficelle lestée à une extrémité et marquée tous les 50
cm à partir du lest.
Méthode
•
Attacher les filets ensemble, en les classant de la plus petite
taille de maille à la plus grande.Amener les filets à bord du
bateau, en séparant les flotteurs et les ralingues pour ne pas
emmêler les filets.
•
Repérer l’emplacement où mouiller les filets. Identifier les
points d’ancrage, comme la végétation proche de la berge
ou un tronc submergé. Il est également possible d’utiliser
une bouée ou d’attacher une extrémité à une corde fixée
à un poteau planté pour la circonstance.
•
Mouiller les filets maillants pour la pêche de nuit juste avant
le crépuscule (16 h à 18 h dans les tropiques). Relever les
filets à l’aube (5 h à 7 h). Pour la pêche de jour, mouiller les
filets à l’aube (5 h à 7 h) et relever les filets juste avant le
crépuscule (16 h à 18 h). Astuce: Pour la pêche de jour
comme de nuit, utiliser deux jeux de filets maillants et mouiller
le second après avoir relevé le premier. Cette précaution permet
d’économiser le temps mis pour retirer les poissons des filets
avant de pouvoir les réutiliser.
•
Fixer l’extrémité du filet à plus petites mailles (à l’aide de
corde) au point d’ancrage,faire avancer le bateau lentement
vers l’autre point d’ancrage choisi, puis mouiller les filets en
position (en marche arrière pour un bateau à moteur, en
dévidant le filet de la proue, ce qui évite de l’accrocher).
Astuce: Procéder lentement pour pouvoir démêler le filet en
cas de besoin.
•
Quand presque tous les filets ont été mouillés, attacher le
flotteur/la balise sur la ligne avec flotteurs à l’aide d’une longueur de corde supplémentaire si les filets sont destinés à toucher le
fond ou à rester entre deux eaux.Attacher des lests sur la ralingue inférieure pour tendre le filet jusqu’au fond. Fixer les lests à
l’aide de corde pour les filets restant entre deux eaux ou en surface. Astuce: Ne pas tendre les filets: un filet trop tendu réduit les
prises qui « rebondissent » sur le filet. Laisser les filets en place pendant le jour ou la nuit, selon le type de pêche.
•
Mesurer la température, le pH, la conductivité et la turbidité de l’eau, ainsi que la quantité d’oxygène dissous. Effectuer des
mesures de profondeur le long de la batterie de filets pour déterminer la profondeur de l’eau et les profondeurs auxquelles sont
attrapés les poissons. Pour prendre en compte les variations au cours de la journée, répéter les mesures au moment de la levée
des filets.
Chapitre 10
LES POISSONS
B. McCarton
•
Lors du levage des filets maillants, commencer par celui avec la plus grande taille de maille, c’est-à-dire celui à la fin de la batterie.
Rassembler les filets dans le bateau aussi rapidement que possible, afin de garder le poisson frais. Les poissons peuvent être sortis
des filets lors du trajet de retour au camp ou au laboratoire ou une fois au camp de base, tout en s’assurant de l’absence de
dommages sur les filets. Stocker les poissons dans des sacs étiquetés, en les gardant à l’humidité. Gardé dans des glacières, le
poisson reste frais pendant quelques heures. Effectuer les mesures dès que possible après le prélèvement.
CONSEILS
Utiliser plus de filets, si une main d’œuvre abondante est disponible et s’il est besoin de mouiller des filets, en surface,
au fond ou entre deux eaux pour couvrir toute la profondeur.
À l’arrivée sur le site, mouiller les filets aussi vite que possible pour éviter de générer trop de perturbations.
Lors du mouillage des filets, prendre garde à ne pas prendre de crocodiles, etc.
À la fin de l’échantillonnage, s’assurer de l’absence de dommages sur les filets. Réparer immédiatement les dommages
constatés.
Pour la pêche de jour comme pour celle de nuit, les opérateurs doivent, soit former deux équipes dont l’une
mesurera les prises de nuit, soit congeler les poissons de la pêche de jour pour les mesurer avec ceux de la pêche
de nuit.
Séparer les prises de la pêche de jour et celles de la pêche de nuit.
Chapitre 10
LES POISSONS
B. McCarton
Pêche à la nasse
À RETENIR
ÉQUIPEMENT: Nasses, appâts: pain, pâte de farine de maïs, viande ou fruits en conserve (Astuce:
Vérifier le type d’appât utilisé par les pêcheurs locaux, ils connaissent ceux qui sont les plus efficaces),
bateau, sacs plastiques solides (30 x 40 cm, 2 pour chaque nasse) ou sacs de riz étiquetés avec le
numéro de la nasse, glacière et glace (si les poissons sont prélevés loin du lieu où ils seront mesurés),
carnet de notes, crayons, feutre marqueur indélébile, ficelle (Astuce: Marquer la ficelle tous les mètres à
l’aide du feutre marqueur indélébile pour éviter de la mesurer ultérieurement), disque de Secchi,
thermomètre, pH-mètre, oxymètre et conductimètre, jauge ou ficelle (10 m environ) lestée à une
extrémité et marquée tous les 50 cm à partir du lest.
Méthode
•
Choisir l’endroit le plus étroit du cours d’eau pour
mouiller les nasses.
•
Placer l’appât dans les nasses, si la procédure le
recommande.
•
Positionner les nasses en travers du cours d’eau, les
ouvertures contre le courant, chaque jeu de nasses
proche du jeu suivant ou obstruant l’espace entre
deux jeux. Plus les nasses sont proches, moins les
poissons seront susceptibles de les contourner.
•
Vérifier si les nasses sont solidement fixées.Attacher
les nasses ensemble à l’aide de corde ou ancrer les
nasses à l’aide de pierres ou de piquets.
•
Vérifier les nasses régulièrement jour et nuit, car les poissons sont souvent pris juste après l’aube ou au crépuscule. Si les poissons
restent trop longtemps dans les nasses, ils risquent de se blesser en tentant de s’échapper ou de devenir les prédateurs d’autres
poissons également capturés.
•
Prélever les poissons dans chaque nasse, puis remettre de nouveaux appâts. Placer les poissons dans des sacs étiquetés et
consigner la durée écoulée depuis la vérification précédente pour obtenir l’effort de pêche exprimé en nasse-heures.
•
Après avoir posé, vérifié et relevé les nasses, mesurer la température, le pH, la conductivité et la turbidité de l’eau, ainsi que la
quantité d’oxygène dissous. Effectuer des mesures de profondeur le long de la batterie de nasses pour déterminer la profondeur
de l’eau et les profondeurs auxquelles sont attrapés les poissons.
•
Le choix du type de piège dépend des traditions, demander l’avis des pêcheurs locaux.
Nasse à poissons
CONSEILS
Les sites de pêche à la nasse peuvent être privés, il est donc essentiel dans ce cas d’obtenir l’accord des pêcheurs.
Les pêcheurs à la nasse peuvent aider à mettre en place et à relever les pièges. À l’arrivée sur le site, poser les nasses
aussi vite que possible pour éviter de générer trop de perturbations.
Chapitre 10
LES POISSONS
B. McCarton
Pêche au harpon
À RETENIR
ÉQUIPEMENT: Harpons, bateau, au moins 10 sacs plastiques solides (50 x 60 cm) ou sacs de riz,
glacière et glace (si les poissons sont prélevés loin du lieu où ils seront mesurés), carnet de notes,
crayons, feutre marqueur indélébile, disque de Secchi, thermomètre, pH-mètre, oxymètre et
conductimètre, jauge ou ficelle (environ 20 m de long) lestée à une extrémité et marquée tous les 50
cm à partir du poids.
Prendre garde aux crocodiles, aux hippopotames et à la bilharziose (le port de cuissardes est
conseillé).
Méthode
•
Il est conseillé de laisser les pêcheurs locaux pratiquer la pêche au harpon, car ils ont l’habitude du site de pêche.
•
Si la pêche se déroule en présence des opérateurs, placer les poissons harponnés dans des sacs dont l’étiquette mentionne
l’heure ou le moment de la prise.
•
Si les opérateurs n’assistent pas à la pêche au harpon, demander l’heure de début et de fin de la pêche et stocker ensemble tous
les poissons pris le même jour. Le lieu précis de la pêche doit être connu, ne pas prendre en compte les prises si elles ont eu
lieu hors du site choisi.
•
Mesurer, à des intervalles réguliers de la journée sur le site de pêche, la température, le pH, la conductivité et la turbidité de l’eau,
ainsi que la quantité d’oxygène dissous. Effectuer des mesures de profondeur autour du site pour déterminer la profondeur de
l’eau et les profondeurs auxquelles sont attrapés les poissons.
CONSEILS
À l’arrivée sur le site, éviter de générer trop de perturbations. Stimuler les efforts des pêcheurs en leur rendant les
poissons après traitement.
Chapitre 10
LES POISSONS
B. McCarton
Pêche à la ligne
À RETENIR
ÉQUIPEMENT: Hameçons, ligne, appâts (viande ou petits poissons, vérifier auprès des pêcheurs locaux
les meilleurs appâts), bateau, sacs plastiques solides ou sacs de riz étiquetés avec le numéro de la ligne,
glacière et glace (si les poissons sont prélevés loin du lieu où ils seront mesurés), carnet de notes,
crayons, feutre marqueur indélébile, disque de Secchi, thermomètre, pH-mètre, oxymètre et
conductimètre, jauge ou ficelle (20 m environ) lestée à une extrémité et marquée tous les 50 cm à
partir du poids.
Méthode
•
En cas d’utilisation de palangres,fixer les hameçons avant d’aller
sur le site. Astuce: Accrocher les hameçons sur un bout de bois,
en laissant pendre les lignes. C’est un bon moyen de stocker les
hameçons sans emmêler les lignes.
•
Placer la palangre en travers du cours d’eau en la fixant
solidement à chaque extrémité. Attacher la ligne à des arbres
situés à quelque distance des berges pour s’assurer que, si le
niveau de l’eau monte pendant la nuit ou le jour, les hameçons
pourront être récupérés.
•
Mettre un appât sur chaque hameçon (dans les eaux à fort
Hameçons rangés sur leurs lignes
courant,placer l’appât sur les hameçons avant de les immerger)
et s’assurer qu’ils se trouvent bien sous la surface de l’eau. Fixer des plombs sur la ligne verticale pour positionner les hameçons
et les appâts à la profondeur requise. Dans les eaux à fort courant, prévoir plus de plombs.
•
Au moment de mouiller les hameçons, mesurer sur le site de pêche la température, le pH, la conductivité et la turbidité de l’eau,
ainsi que la quantité d’oxygène dissous. Relever la profondeur de l’eau au niveau du mouillage des hameçons et noter la longueur
des lignes verticales pour situer les profondeurs auxquelles les poissons sont pris.
•
En cas de pêche à la ligne manuelle, noter l’heure de début et de fin de la pêche.
•
Placer les poissons capturés dans des sacs étiquetés, soit avec la période (jour/nuit) pour les palangres, soit avec l’heure ou le
moment de la prise pour la pêche à la ligne manuelle.
•
En cas de pêche à la ligne manuelle, mesurer, à des intervalles réguliers de la journée sur le site de pêche, la température, le pH,
la conductivité et la turbidité de l’eau, ainsi que la quantité d’oxygène dissous. Effectuer des relevés de profondeur tout autour
du site.
CONSEILS
À l’arrivée sur le site, éviter de générer trop de perturbations. En cas de pêche à la ligne manuelle, il est également
important d’observer le silence.
Chapitre 10
LES POISSONS
B. McCarton
Longueurs et poids des poissons
À RETENIR
ÉQUIPEMENT: Planche à mesurer les poissons, balances à cadran ou pesons à ressort, carnet de notes,
crayons.
Méthode
•
Trier les sacs de poissons par méthode d’échantillonnage.
•
Sortir les poissons d’un seul sac à la fois pour les trier par espèce.
•
Noter tous les détails mentionnés sur le sac (date, site, heure, numéro de halage (pour les sennes), numéro de filet ou taille de
maille (pour les filets maillants).
•
Commencer par les poissons les plus petits. Laver les prises pour retirer toute trace de salissure. Placer chaque poisson sur la
planche à mesurer, en positionnant le museau contre l’extrémité de la planche. Noter l’espèce et consigner la longueur totale, la
longueur standard et la longueur de fourche de chaque poisson.Assigner à chaque poisson un numéro de code (ex:A1...An) de
manière à les identifier si les œufs, les écailles, les otolithes, les tissus ou les poissons entiers sont conservés.
•
Peser chaque poisson au gramme près sur la balance ou le peson à ressort. En cas d’utilisation de pesons à ressort, utiliser un
appareil donnant une mesure précise.
CONSEILS
Les poissons congelés doivent être soigneusement décongelés avant de procéder aux mesures.
Chapitre 10
LES POISSONS
B. McCarton
Étude des gonades
À RETENIR
ÉQUIPEMENT: Matériel de dissection (ciseaux, pinces, aiguilles avec manche), loupes, carnet de notes,
crayons.
Méthode
•
Après avoir relevé le poids et les longueurs, estimer le stade de maturité sexuelle.
•
Sur chaque poisson, faire une entaille de l’anus au menton, en s’assurant que la pointe des ciseaux reste juste sous la peau.
Dérouler avec soin les intestins pour observer les gonades situées en dessous, près de la paroi de l’abdomen. Observer la
présence éventuelle d’œufs ou de laitance en ouvrant les gonades. Consigner le stade de maturité sexuelle par comparaison avec
la table. Si les gonades sont trop petites, effectuer les observations à la loupe. Consigner le sexe et le stade de maturité sexuelle
avec les autres informations.
Filaments branchiaux
Arc branchial
Branchiospines
(artères branchiales)
Œsophage
Gonades
Vessie natatoire
Myotomes
Reins
Uretère
Vessie urinaire
Artère coronaire
Cœur
Foie
Vésicule
biliaire
Pylore,
caecum et
pancréas
Intestin
Canal
biliaire
Rate
Estomac
Tissu
graisseux
(Planche extraite de Salmon and Trout Farming publié par Ellis Horwood.)
Chapitre 10
LES POISSONS
B. McCarton
Anus
Stades de maturité sexuelle
I. IMMATURE
Jeunes individus qui n’ont pas encore eu d’activité reproductrice. Les gonades sont de très petite taille.
II. STADE LATENT
Les œufs et le sperme n’ont pas encore commencé leur développement, gonades de très petite taille, œufs non visibles
à l’oeil nu.
III. MATURATION
Les œufs sont visibles à l’oeil nu, augmentation très rapide du poids des gonades, la couleur des testicules passe du
transparent au rose pâle.
IV. MATURITÉ
Les œufs ou le sperme sont mûrs, les gonades ont atteint leur poids maximum, mais les œufs et le sperme ne s’écoulent
pas encore quand une légère pression est appliquée sur le ventre.
V. REPRODUCTION
Les œufs ou le sperme sont expulsés quand une très légère pression est appliquée sur le ventre, le poids des gonades
décroît rapidement entre le début et la fin du frai.
VI. POST-FRAI
Les œufs ou le sperme ont été expulsés, l’appareil génital est enflammé, les gonades présentent une apparence de sacs
dégonflés. Les ovaires contiennent habituellement quelques oeufs et les testicules un peu de sperme résiduel.
VII. STADE LATENT
Les œufs ou le sperme ont été expulsés. L’inflammation autour des organes génitaux s’est atténuée. Les gonades sont de
très petite taille et les oeufs ne sont pas discernables à l’oeil nu.
(D’après Nikolsky, 1963)
CONSEILS
Les gonades des poissons qui ont été congelés ne sont visibles qu’à partir du stade IV ou V.
Chapitre 10
LES POISSONS
B. McCarton
Analyse de la fécondité
À RETENIR
ÉQUIPEMENT: Matériel de dissection (ciseaux, pinces, aiguilles avec manche), loupe, carnet de notes,
crayons, récipients en verre, solutions de conservation, feutre marqueur indélébile, carton pour les
étiquettes, balance analytique, papier filtre, entonnoir.
Préparer les solutions de conservation avant de disséquer le poisson.
Méthode
•
Lors de l’observation du sexe et des gonades, conserver les œufs des femelles matures (stades III et IV, voir fiche méthodologique
sur l’étude des gonades) pour l’analyse de la fécondité.
•
Retirer avec soin les ovaires entiers pour les peser. Le rapport du poids corporel du poisson avec le poids des ovaires permet
d’évaluer assez précisément la maturité.
•
Placer les ovaires dans un récipient en verre suffisamment grand pour contenir les œufs et la même quantité de solution de
conservation.
•
Verser la solution de conservation, ajouter une étiquette (écrite au crayon) et mélanger soigneusement. Couper
longitudinalement les ovaires avant de les retourner pour que la solution pénètre autour de tous les œufs.Agiter vigoureusement
le récipient pour faciliter la conservation et séparer les œufs du tissu ovarien.
•
Une fois la conservation des œufs assurée (après 24 h au moins), vider la solution de conservation en la laissant se décanter puis
en la remplaçant par de l’eau.Agiter. Répéter cette opération plusieurs fois.
•
Il est préférable d’effectuer un sous-échantillonnage pour le comptage des œufs, plutôt que de les compter tous, surtout si leur
nombre dépasse le millier. Il est recommandé de mettre en application des méthodes de sous-échantillonnage pondéral ou
volumétrique. Le sous-échantillonnage pondéral est décrit ci-dessous.
•
Verser les œufs lavés sur un papier filtre placé dans un entonnoir. Enlever l’humidité en excès à l’aide de papier buvard. Sécher
les œufs à l’air sur le papier filtre avec les bords relevés.
•
Quand il est possible de déplacer les œufs sans entraîner le papier, peser tous les œufs sur la balance analytique. Peser alors au
moins deux sous-échantillons d’au moins 200 œufs pris au hasard. L’estimation de la fécondité s’obtient en multipliant le nombre
d’œufs dans le sous-échantillon par le rapport du poids total/poids du sous-échantillon. Calculer les moyennes à partir des souséchantillons.
CONSEILS
Les ovaires durcissent s’ils sont laissés trop longtemps dans le formol. Il devient alors difficile de séparer les œufs du
tissu ovarien pour effectuer le comptage.
Chapitre 10
LES POISSONS
B. McCarton
Analyse du contenu stomacal
À RETENIR
ÉQUIPEMENT: Matériel de dissection (ciseaux, pinces, aiguilles avec manche), loupes, carnet de notes,
crayons, récipients en verre, solutions de conservation, feutre marqueur indélébile, carton pour les
étiquettes, boîte de Pétri, microscope, papier, entonnoir.
Méthode
•
Lors de la dissection du poisson, faire une entaille de la mâchoire à l’anus pour localiser le début de l’œsophage. Pratiquer une
incision au-dessus de l’ouverture supérieure de l’estomac et une incision sous l’ouverture postérieure de l’estomac. Mettre
l’estomac dans le formol. Si l’estomac est de grande taille, il est conseillé de l’ouvrir pour permettre à la solution de conservation
de bien pénétrer à l’intérieur.Agiter et mettre une étiquette en carton dans chaque récipient détaillant le site, la date, la méthode
de capture et le numéro de code du poisson.
•
Une fois la conservation du contenu stomacal assuré (après 5 jours au moins), procéder à l’identification des éléments.
•
Laver le contenu et enlever le tissu stomacal. Placer le contenu stomacal dans une boîte de Pétri et identifier les débris
alimentaires de grande taille à l’aide d’un microscope. Un microscope de plus fort grossissement sera nécessaire pour les petits
éléments.
•
La séparation grossière des débris alimentaires en groupes est possible, mais il est nécessaire de demander l’aide d’un spécialiste
pour une identification détaillée.
•
Noter le nombre d’organismes de chaque groupe. La fréquence d’occurrence est le nombre d’échantillons d’estomacs dans
lesquels se trouve au moins un débri alimentaire donné, exprimé en pourcentage de tous les estomacs non vides examinés
•
L’autre méthode d’expression du contenu stomacal est le nombre de débris alimentaires d’un type/groupe donné, trouvé chez
tous les spécimens examinés, exprimé en pourcentage de la totalité des débris alimentaires trouvés. Ce qui permet d’estimer
l’abondance relative de l’aliment en question dans le régime du poisson, soit la composition en pourcentage du nombre.
Cette méthode est basée sur une analyse numérique. Il est également possible d’effectuer des analyses volumétriques ou pondérales.
CONSEILS
Le contenu d’estomacs ayant séjourné dans le formol pendant plus d’un an devient difficile à séparer et à identifier.
Les petits éléments risquent également de se décomposer.
Chapitre 10
LES POISSONS
B. McCarton
Estimation de l’âge par prélèvement des écailles, des
otolithes et des épines
À RETENIR
ÉQUIPEMENT: Pinces, aiguilles à manche, loupes à main, carnet de notes, crayons, enveloppes, feutre
marqueur indélébile.
S’il n’est pas nécessaire d’effectuer l’analyse de croissance sur tous les poissons de l’échantillon,
constituer un sous-échantillon représentatif de la prise. Pour effectuer les estimations de l’âge, il est
conseillé de prélever chaque mois 200 poissons de chaque espèce sur chaque site.
Méthode
•
Enlever les écailles à l’aide des pinces, en prenant garde de ne pas les égratigner. Prélever 5 écailles, ainsi que l’écaille clé
(normalement utilisée pour déterminer l’espèce). Apposer une marque sur la partie postérieure de cette dernière à l’aide du
feutre marqueur indélébile.
•
Retirer toute trace de peau, puis sécher et ranger les écailles dans des enveloppes étiquetées. Les informations portées sur
l’enveloppe doivent mentionner le site, la date, la méthode d’échantillonnage, l’espèce, le numéro de code du poisson, sa longueur
standard et son poids (s’il arrivait que le carnet de notes soit séparé des écailles).
•
Les otolithes existent même chez les poissons sans écailles, ils ont comme avantage, comparativement aux autres parties
osseuses, de présenter des cercles de croissance journaliers. Ils permettent ainsi de déterminer l’âge de poissons de moins d’un
an. La position des otolithes diffère en fonction de l’espèce, la dissection de la tête du poisson sera alors différente (voir schéma
au verso).
Position de l’écaille de détermination
•
Sécher et ranger les otolithes dans des enveloppes. Étiqueter comme pour les écailles.
•
Prélever également les vertèbres et les épines des poissons pour en déterminer l’âge. Cette méthode est également adaptée aux
poissons sans écailles, comme les poissons-chats. Prélever sur chaque poisson les mêmes vertèbres et les mêmes épines, par
exemple, les quatre premières vertèbres à partir de la tête ou les deux épines pectorales.
Chapitre 10
LES POISSONS
B. McCarton
Position des incisions permettant de localiser les otolithes en fonction de la forme de
la tête du poisson
Inciser
Inciser
Inciser
•
Retirer les tissus et la peau des parties osseuses pour les ranger dans des enveloppes étiquetées comme précédemment.
•
Le prélèvement des otolithes, des épines et des vertèbres pour effectuer la détermination de l’âge du poisson doit être effectuée
par des personnes spécialement formées.
CONSEILS
Si l’évaluation de la croissance et de la mortalité est effectuée peu après l’échantillonnage, il est possible de vérifier
si un échantillon représentatif de la population a bien été obtenu. Si un nombre insuffisant de représentants d’une
espèce a été prélevé ou si la distribution de taille et d’âge est biaisée, il est possible de corriger en conséquence le
programme d’échantillonnage.
Chapitre 10
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B. McCarton
Conservation des poissons pour identification et
constitution d’une collection de référence
À RETENIR
ÉQUIPEMENT: Matériel de dissection (ciseaux, pinces, aiguilles avec manche), loupe, récipients en
verre, formol, carnet de notes, crayons, feutre marqueur indélébile, carton pour les étiquettes, ficelle
fine.
Sélectionner les poissons en bon état (des écailles manquantes et des nageoires endommagées
empêchent une identification correcte).
Méthode
•
Pratiquer dans tous les spécimens une fente allant du menton à l’anus pour permettre au formol de pénétrer dans le corps.
•
Sur les plus gros spécimens, pratiquer de petites entailles dans le tissu musculaire pour faire pénétrer la solution de conservation.
Il est conseillé de pratiquer ces entailles de l’intérieur, soit de la cavité abdominale vers l’extérieur du poisson. La conservation
des tissus de plus de 2 cm d’épaisseur n’est pas assez rapide pour assurer le maintien en bon état des spécimens.
•
Placer le spécimen dans un récipient de verre, recouvrir de formol. Si plusieurs spécimens sont stockés dans le même récipient,
faire passer par chaque ouverture branchiale une ficelle fine portant une étiquette en carton. Les étiquettes doivent mentionner
les informations relatives au site,la date,la méthode d’échantillonnage,l’espèce (si elle est connue),le numéro de code du poisson,
sa longueur standard et son poids.
•
Les spécimens utilisés pour l’identification seront transférés au bout de 5 jours dans un récipient contenant de l’éthanol à 70 %.
Cette précaution permet au taxonomiste de travailler sans danger. L’éthanol est plus facile à obtenir que le formaldéhyde dans
les pays en développement.De plus,la conservation à long terme d’une collection de référence est plus appropriée dans l’éthanol.
•
Pour la conservation à long terme, il est nécessaire de compléter régulièrement le niveau de solution.
CONSEILS
Il est important de demander l’aide d’un taxonomiste pour l’identification des espèces dès les premières étapes du
programme d’échantillonnage. Ainsi, les analyses de croissance, de mortalité et de fécondité pourront être prévues
sur les espèces les plus importantes, et le prélèvement des organes nécessaires pourra être rationalisé sur ces
espèces clés. Envoyer à un spécialiste les espèces inconnues dans des sacs plastiques permet d’accélérer
l’identification.
Chapitre 10
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B. McCarton
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