[J. Suaudeau] POSSIBILITÉS ACTUELLES D'INTERVENTION GÉNÉTIQUE
gène d'intérêt est introduit directement dans l'organisme à traiter ( ce qui pose le problème du
ciblage tissulaire). Elle est moins efficace et son emploi est délicat, à cause des réactions de
l'organisme vis-à-vis des vecteurs administrés. On est obligé d'y avoir recours lorsqu'il s'agit de
traiter un organe précis, le foi en particulier.
I - RÉSULTATS DES ESSAIS CLINIQUES DE THÉRAPIE GÉNIQUE SOMATIQUE
Si le concept de la thérapie génique a commencé à émerger dès qu'il est devenu possible de
localiser les gènes pathologiques, dans les années soixante, sa mise en jeu pratique n'a
commencée qu'à partir de 1972, lorsque la technique de l'ADN recombinant permit à Paul Berg
et ses collaborateurs de préparer le premier vecteur viral, le SV40. Il fallut cependant attendre
le développement des vecteurs rétroviraux, en 1981-1982, pour que soient enregistrés les
premiers succès de transferts de gène, chez l'animal, et que soit ainsi démontrée la capacité de
la thérapie génique à corriger des défauts génétiques. Le premier essai clinique de thérapie
génique eut lieu le 14 septembre 1990, amenant la guérison de la petite Ashanti DeSilva, 4 ans,
atteinte de déficit immunitaire combiné sévère par déficit en adénosine déaminase (DICS-ADA).
Depuis les médecins ont cherché à appliquer la thérapie génique somatique à de nombreuses
affections héréditaires, avec des succès variables.
Ces études, qui ont été surtout des essais de type I et II, destinés à vérifier l'inocuité du
processus, ont donné quatre types de résultats:
- il y a des maladies génétiques qui n'ont été étudiées que chez l'animal et pour lesquelles il n'y
a pas eu d'essais cliniques, principalement à cause de leur rareté: il s'agit de maladies comme
le déficit en purine nucléoside phosphorylase, le déficit en JAK3, le déficit en RAG-1, RAG-2, le
déficit en Artémis, le déficit en ZAP70.
- Il y a des maladies génétiques pour lesquelles on a beaucoup attendu de la thérapie génique,
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