La Serbie et la Roumanie dans le contexte européen, 1878

Traian SANDU
La Serbie et la Roumanie dans le contexte européen, 1878-1914 : de la convergence au
rapprochement
Bien que ne possédant pas des destinées absolument parallèles, la Serbie et la
Roumanie appartiennent au même espace géo-stratégique (même si la Roumanie, située au
nord-est du Danube, subit moins directement l'influence ottomane venant des Balkans) et
culturel (les deux pays relevant majoritairement de la religion orthodoxe et d'une civilisation
agraire). Ces données peuvent expliquer une convergence du sort des deux petits Etats
danubio-balkaniques, soumis aux évolutions des rapports de forces entre Grandes Puissances
dans la zone; elles ne sauraient, à elles seules, rendre compte d'un rapprochement bilatéral sur
la base d'intérêts communs dont la définition devait être élaborée, en partie du moins, à
Bucarest et à Belgrade.
Or la période d'effacement relatif des Grandes Puissances locales -l'Empire
ottoman selon une évolution de longue durée, la Russie après la guerre de Crimée et
l'Autriche au moment du conflit avec la Prusse- avait pris fin, d'abord avec le retour de
l'Autriche après Sadowa, puis avec la défaite de la France de Napoléon III -qui avait
largement contribué à l'émergence et au renforcement d'un Etat roumain moderne-, et enfin
avec le retour offensif de la Russie lors de la crise balkanique impliquant les Slaves du sud, et
notamment les Serbes. Dans ce contexte nouveau, le dernier témoignage avant longtemps de
la solidarité (anti-ottomane) des Roumains et des Serbes est l'entrée -tardive- de la Roumanie
en guerre du côté russe en 1877. Dès lors, la présence pesante et l'équilibre des Puissances
ayant des intérêts territoriaux directs, distendent les relations bilatérales entre Serbes et
Roumains, avant que le retour de la France dans les années 1890 ne rende l'avantage à la
Russie et aux projets convergents de la Serbie et de la Roumanie de s'intéresser à leurs "co-
nationaux" d'Autriche-Hongrie. Cette convergence entraîne les deux Etats jusqu'au
rapprochement, à la veille de la Première Guerre mondiale, rapprochement toutefois
insuffisant pour que la Roumanie renverse dès le début de la guerre son alliance avec les
Centraux et entre immédiatement en conflit du côté de la Serbie et de l'Entente.
L'étude des relations roumano-serbes entre le Congrès de Berlin et la Première
Guerre mondiale peut reprendre une périodisation classique1, dans laquelle elle s'insère
relativement aisément. Entre 1878 et 1890, pour des raisons différentes mais dans un contexte
homogène de domination bismarckienne en Europe, les deux pays tournent leurs regards vers
Vienne; on peut utiliser alors l'image du parallélisme sans convergence des deux diplomaties.
A partir de 1890, le démentèlement de l'équilibre bismarckien en Europe incita les petits Etats
balkaniques à choisir entre les deux Puissances locales -de plus en plus ouvertement
antagonistes-, au moment où la Russie renforçait ses moyens en raison de l'alliance avec la
France et où l'essor du nationalisme conduisit la Serbie et la Roumanie, cette fois de façon
convergente -même si plus explicite en Serbie-, à définir des revendications sur certaines
minorités de l'Empire austro-hongrois. Enfin, avec le retour en force des tensions européennes
à partir de 1907, la France tend à confirmer son emprise économique dans les deux pays, alors
que la Russie espère y établir son influence diplomatique et militaire; en fin de période, c'est
un véritable rapprochement serbo-roumain qui conduit les deux Etats à s'allier
victorieusement durant la Seconde Guerre balkanique.
1Pierre MILZA : Les Relations internationales de 1871 à 1914, Paris, Armand Colin, 1970.
2
En 1878, à l'issue du Congrès de Berlin, la Serbie et la Roumanie se trouvent dans
une situation similaire, dominée par une certaine déception vis-à-vis de la Russie. Les
Roumains surtout lui reprochent l'annexion, à leur détriment, des districts méridionaux de la
Bessarabie, qui ouvrent à la Russie l'accès aux bouches du Danube et marquent une étape
dans sa descente vers les détroits de la Mer Noire; la pauvre Dobroudja n'est pas considérée
comme une compensation suffisante de cette perte, bien qu'elle assure un accès à la mer. Les
Serbes s'estiment également frustrés par les faveurs que les Russes accordent surtout aux
Bulgares dans les Balkans, toujours dans leur perspective d'expansion vers les Détroits. Les
deux peuples sont par contre prêts à faire jouer sur la scène internationale leur toute nouvelle
indépendance -même si la Roumanie, contrairement à la Serbie, s'est engagée dans un bras de
fer diplomatique avec les Puissances occidentales sur l'attribution des droits de citoyenneté
aux israélites, qui retarde jusqu'en 1880 la reconnaissance de son indépendance.2
Lorsque l'heure des choix arrive pour ces deux petits Etats dépendants
économiquement et diplomatiquement, la carte de l'Europe présente un bloc germanique
cohérent depuis la signature de la Duplice en octobre 1879, que la Russie ne peut
contrebalancer à l'aide de la France, trop "rouge" à son goût et habilement tournée vers les
entreprises coloniales en Tunisie par Bismarck. Avant de s'engager auprès d'une grande
puissance, la Roumanie se rapproche de la Serbie en élevant, en avril 1879, au rang de
légation son agence diplomatique de Belgrade3 : elle marque ainsi sa souveraineté
internationale nouvelle -notamment à l'égard des Occidentaux qui l'ignorent encore- et prend
une assurance contre le danger d'encerclement russo-bulgare en se rapprochant d'un protégé
de l'Autriche. Toutefois, deux contentieux l'éloignent encore de cette dernière : la navigation
aux embouchures du Danube -dont l'Autriche dispute la prééminence à la Roumanie, soutenue
par la Russie- et, comme pour la Serbie, la prétention du prince Carol de s'élever au titre de
roi, ce qui aurait une conséquence positive sur l'attractivité de ces deux Etats à l'égard des
minorités concernées de la double monarchie.4 Cet effet fut d'ailleurs atteint par la
proclamation de la royauté roumaine en mars 18815 et de la royauté serbe l'année suivante.
Mais la Serbie doit compter -contrairement à la Roumanie-, pour sa sortie vers la
mer, sur le bon vouloir de l'Autriche-Hongrie, soit qu'elle la réalise par l'Adriatique -où
l'Autriche renforce son implantation par l'administration de la Bosnie-Herzégovine, en partie
peuplée de Serbes-, soit qu'elle l'effectue par l'Egée -où l'intervention de l'Autriche auprès de
la Turquie est indispensable, les deux Puissances se trouvant rapprochées, ainsi que
l'Angleterre, par une commune indisposition envers la Russie. Le ministre des Affaires
étrangères serbe, Ristic, dut ainsi signer dès le Congrès de Berlin un accord commercial avec
l'Autriche-Hongrie, par lequel la Serbie assurait la liberté du transit à travers son territoire et
la construction des jonctions ferroviaires pour les lignes Budapest-Constantinople ou
Budapest-Salonique6. Et lorsque Bismarck, par souci de retour à l'équilibre, impose à
l'Autriche-Hongrie une nouvelle entente des trois empereurs -avec la Russie, donc-, signée le
18 juin 1881, l'Autriche officialise immédiatement son emprise sur la Serbie par le traité
secret du 21 juin 1881, qui la garantit contre le basculement de cette dernière vers la Russie.
2L'Autriche, au contraire, est la première Grande Puissance à reconnaître l'indépendance de la Roumanie (F.R.
BRIDGE : From Sadowa to Sarajevo, The Foreign Policy of Austria-Hungary, 1866-1914, Londres, 1972,
p.110).
3Constantin C. GIURESCU et all. : Istoria României în date (l'histoire de la Roumanie en dates), Chisinau,
1992, p.236.
4BRIDGE, op. cit., p.111.
5ibid., p.123.
6René GIRAULT : Diplomatie européenne, nations et impérialismes, 1871-1914, p.117-118.
3
La Roumanie connaît une évolution parallèle, bien que la proximité de la Russie
lui laisse vis-à-vis de l'Autriche une plus grande liberté, qui se manifeste par une crise, à l'été
de 1883, autour d'une allusion officielle à la Transylvanie majoritairement roumanophone.7
Toutefois, outre le renforcement du bloc germanique par l'adhésion de l'Italie en 1882 et par
le divorce encore discret entre la Bulgarie et la Russie l'année suivante, elle subit l'influence
allemande en raison de l'appartenance du roi Carol Ier à la maison de Hohenzollern-
Sigmaringen. Lors de l'entrevue de Gastein du 26 août 1883 entre Bismarck et Ion Bratianu,
le président du Conseil roumain, le chancelier montre à la Roumanie le chemin de Vienne,
qu'elle ne tarde pas à emprunter, le 18 octobre de la même année : Carol y signe un traité
secret d'alliance défensive, auquel l'Allemagne adhère immédiatement.8
En somme, Serbie et Roumanie se trouvèrent réunies dans un glacis autrichien
davantage tourné contre la Bulgarie que contre la Russie. Cette similitude de situation
entraîna une coopération diplomatique, notamment lors du règlement de la guerre serbo-
bulgare de novembre 1885 -consécutive à l'unification de la Bulgarie et de la Roumélie, en
septembre de la même année, qui avait effrayé la Serbie en raison d'une possible politique
d'expansion bulgare dans les Balkans-; Bucarest, hostile au conflit initié par la Serbie -car il
aurait pu fournir prétexte à la Russie pour envahir la Bulgarie à travers le territoire de la
Roumanie, à moins qu'il n'ait permis à la Russie de tourner la Roumanie contre L'Autriche-
Hongrie, avec, pour prix, la Transylvanie-, accueillit en effet les négociations et la signature
de la paix en février 1886.9
Toutefois, entre les situations roumaine et serbe il subsistait une différence
considérable : sur le plan intérieur, les deux monarchies ne jouissaient pas du même prestige,
et partant, de la même stabilité. En Serbie, Milan Obrenovic jouait la carte autrichienne
également pour des raisons pécuniaires, afin de mener une vie dissolue et sans tenir compte
de la sensibilité de ses sujets; ces derniers étaient davantage portés, sur le plan idéologique,
vers l'amitié de la Russie, puissance slave et surtout sans contact direct -donc sans risque de
conflit- avec le territoire de la Serbie, comme c'était le cas pour la Roumanie. La conséquence
de ce manque de popularité de la politique austrophile fut une suite de troubles et d'échecs
pour le souverain -tels la révolte paysanne de la vallée du Timok en 1883, la défaite face à la
Bulgarie en décembre 1885, le divorce avec sa femme russophile en 1888 et la victoire aux
élections des radicaux de Nikola Pasic, également russophiles- qui contraignirent Milan à
abdiquer en février 1889.10 A l'inverse, en Roumanie, même si une politique pro-austro-
hongroise tenait peu compte des tendances des nationalistes roumains à s'intéresser au sort
des roumanophones de Transylvanie, la moralité toute patriarcale du roi Carol et ses efforts en
faveur de la modernisation du pays sous tous les aspects, lui valurent une réelle popularité. Le
chaos intérieur de la Serbie et son rééquilibrage au profit de la Russie incitèrent l'Autriche-
Hongrie à déplacer l'assise de son influence dans les Balkans vers un axe Bucarest-Sofia; pour
cela, la diplomatie autrichienne s'évertuait à persuader le roi Carol de rendre publique
l'alliance de 1883, afin de lui donner une assise populaire.11
Néanmoins, la période suivante est marquée par un début de renversement des
tendances diplomatiques en raison de l'impact de l'alliance franco-russe dans la zone et de
l'éveil des revendications nationales des minorités d'Autriche-Hongrie.
7BRIDGE, op. cit., p.138.
8GIURESCU, op. cit., p.243.
9BRIDGE, op. cit., p.159-160.
10Georges CASTELLAN : Histoire des Balkans, XIVe-XXe siècles, Fayard, 1991, chapitre consacré à la Serbie.
11BRIDGE, op. cit., p.184-185.
4
En effet, de 1890 à 1907, la Serbie et la Roumanie se détachèrent -violemment ou
progressivement- de l'influence autrichienne, et se dirigèrent vers des politiques russophile et
francophile dont la convergence était assurée par l'émergence de mouvements irrédentistes à
l'encontre de l'Autriche-Hongrie.
Sur le plan international, les nouveaux dirigeants de la Serbie tentent de mettre à
profit la régence de Ristic pour se rapprocher de la Russie. En 1891, Ristic, Pasic et le jeune
prince Alexandre Obrenovic se rendent à Moscou; toute la période est marquée par l'entrée
des radicaux russophiles dans l'appareil d'Etat.12 Toutefois, c'est aussi l'époque où la Russie,
poussée par l'Allemagne, tourne ses regards vers les entreprises coloniales d'Extrême-Orient.
La Roumanie resserre alors ses liens avec l'Autriche -l'empereur François-Joseph se rend à
Bucarest en septembre 1896.13 Surtout, en avril 1897, une rencontre très cordiale entre
François-Joseph et Nicolas II à Saint-Pétersbourg aboutit à un accord pour maintenir le statu
quo dans les Balkans ou la coopération des deux Puissances en cas de modifications14 Et
malgré des engagements mutuels, en 1899, entre la France et la Russie en vue de s'appuyer
dans les questions d'Alsace-Lorraine et des Balkans, une nouvelle rencontre des deux
empereurs à Mürzsteg en octobre 1903 laisse à l'Autriche-Hongrie les mains libres dans les
Balkans occidentaux, au moment même, pourtant, du coup d'Etat russo- et franco-phile de
Pierre Karageorgevic de juin 1903.15
Devant cette défection totale de la Serbie, l'Autriche comptait de plus en plus sur
la Roumanie dans les Balkans -l'alliance fut renouvellée sans problème en avril 1902 pour
huit ans-, d'autant que la France et la Russie -surtout occupée, en fait, à préparer sa guerre
contre le Japon- reconnurent le nouveau roi de Serbie, tandis que l'Angleterre s'y refusa
jusqu'en 1906, parce qu'il protégeait les officiers régicides.16 Mais la politique d'isolement de
la Serbie par un rapprochement de la Roumanie et de la Grèce sous les auspices de l'Autriche
échoua, car ces deux Etats s'opposaient sur le sort des roumanophones de Macédoine, les
Aroumains -ou Koutzo-Valaques.17
En effet, la Roumanie se rapprocha aussi du couple franco-russe, mais par les
voies plus pacifiques et plus discrètes de l'ouverture économique aux capitaux français.18 De
1886 à 1893, une guerre douanière opposa l'Autriche-Hongrie à la Roumanie en raison de la
concurrence hungaro-roumaine en matière agricole; la Roumanie prit prétexte pour diversifier
ses attaches. Ainsi, en 1893, un groupe de financiers et de commerçants roumains déclarèrent
vouloir "affranchir les fonds roumains de l'hégémonie du marché allemand", mais une
première tentative des capitaux français d'obtenir seuls un emprunt, sans l'habituelle
participation des capitaux allemands, échoua. Une deuxième tentative, en 1902-1903, fut
dirigée par le Quai d'Orsay, qui aurait voulu une discussion directe entre les groupes français
habituellement intéressés et l'Etat roumain; cet exclusivisme visait à la fois à obtenir des
commandes pour les industriels français et à retrouver une influence politique en Roumanie.
Les financiers allemands menacèrent alors de cesser leur coopération et le Quai d'Orsay
recula, mais refusa tout-de-même la fraction de l'emprunt 1905 destinée à l'achat de matériel
militaire Krupp.
12ibid..
13ibid., p.222.
14ibid., p.232-233.
15Jean-Paul BLED : François-Joseph, Fayard, p.613-614.
16Ljiljiana ALEKSIC-PEJKOVIC et Jorjo TADIC : Les Relations entre la Serbie, la France et l'Angleterre,
1903-1914, p.899-900.
17BRIDGE, op. cit., p.280.
18Ce paragraphe s'inspire de Jacques THOBIE, "A propos des intérêts financiers et économiques français en
Roumanie à la veille de la première guerre mondiale", dans Relations internationales, 1976, n°6, p.161-169.
5
Cette convergence relative des orientations extérieures serbe et roumaine
s'accompagne d'un rapprochement bilatéral, d'ordre à la fois économique et stratégique : en
juillet 1898 est en effet signée une convention pour la construction d'un pont sur le Danube
entre Tiganasi et Brza-Palanka.19
Surtout, la convergence serbo-roumaine est de plus en plus portée par les
revendications des minorités de l'Empire austro-hongrois. En janvier 1893 se tient à Vienne
une conférence des minorités, qui met en place une coordination des Roumains, des Serbes et
des Slovènes d'Autriche-Hongrie, dans la même optique de fidélité à Vienne et de protestation
envers la magyarisation de Transleithanie que la tentative infructueuse des Roumains de
remettre un mémorandum à l'empereur l'année précédente.20 En août 1895, les représentants
des "nationalités opprimées" tiennent congrès à Budapest et constituent un comité de lutte
contre la magyarisation.21 Enfin, de façon significative, les colonies roumaine, serbe, tchèque
et slovaque de France se réunissent le 11 juillet 1896 à la salle Wagram, sous la présidence du
ministre français des Affaires étrangères, Emile Flourens, pour y exposer leurs doléances
envers la politique de magyarisation.22 Ce début d'utilisation des tensions nationales à
l'intérieur de l'empire précipita la réorientation diplomatique et économique des deux Etats et
aboutit à une coopération militaire à la veille de la Première Guerre mondiale.
La période 1907-1914 est en effet marquée, sur le plan économique, par un
exclusivisme croissant de la part des capitaux français et par la collaboration militaire entre la
Serbie et la Roumanie lors de la Seconde Guerre balkanique.
La Serbie sortit de son isolement après la mise à l'écart des assassins du couple
royal des Obrenovic.23 La France put alors l'aider dans sa guerre douanière "des cochons"
avec l'Autriche-Hongrie -entre 1906 et 1911-, en achetant sa production agricole -et
notamment ses porcs- et en la convoyant par Salonique. Surtout, en 1907, elle lia un prêt à la
commande de canons de 75, ce qui représentait un pas important dans l'intégration
économique et militaire de la Serbie au système de l'Entente -complétée la même année par
l'accord anglo-russe d'août. Les investissements français en Roumanie (780 millions de francs
en 1914) égalaient presque ceux réalisés en Serbie (800 millions), et l'assurance prise par le
Quai d'Orsay dans ce pays lui permit de contraindre le Comptoir d'Escompte à rompre avec
son partenaire allemand (la Diskontogesellschaft) en 1913 : la Roumanie devait choisir son
camp.
Le rapprochement militaire serbo-roumain ne se réalisa qu'à la veille de la
Première Guerre mondiale, aux dépens des ambitions bulgares dans les Balkans orientaux.
Entre 1908 et 1912, la Roumanie ne réagit vraiment ni lors de la crise bosniaque, ni lors de la
crise macédonienne, ni lors de la Première Guerre balkanique24, toutes concernant l'ouest de
la péninsule. A la fin de novembre 1912, le roi Carol put ainsi assurer au chef d'état-major
autrichien Conrad von Hötzendorff, en voyage à Bucarest lors de la Guerre balkanique, que la
19GIURESCU, op. cit., p.266.
20ibid., p.257.
21ibid., p.261.
22ibid., p.262.
23Ce paragraphe s'inspire également de l'article cité ci-dessus de Jacques THOBIE.
24GIURESCU, op. cit., p.288.
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La Serbie et la Roumanie dans le contexte européen, 1878

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