APPAREIL LOCOMOTEUR- Muscles et tendons
III. Pathologie
Le marqueur le plus classique et le plus simple à obtenir en cas de pathologie musculaire sont les CPK
(créatine phospho kinases). Ce sont des enzymes contenues dans la cellule musculaire. S'il y a la moindre
altération de la cellule musculaire, elles sont relarguées au niveau sanguin. On pourra donc observer ce
phénomène par une prise de sang classique. Un petite augmentation des CPK peut s'observer après un effort. En
pathologie les CPK sont très hautes (10 fois la norme) et de façon récurrente.
Ce dosage est important pour le diagnostic de pathologies musculaires et dans la prévention des
effets secondaires de certaines thérapeutiques. Par exemple les statines sont des anti-cholestérolémiants qui
donnent beaucoup de douleurs musculaires et peuvent léser fibres musculaires.
Pathologies génétiques :
Elles sont dues à des anomalie des récepteurs/protéines. Exemple : la maladie de Duchenne. Elles
touchent surtout l'adulte jeune et l'enfant, plus rarement l'adulte d'âge mûr.
Tumeurs musculaires :
Elles sont très rares, bénignes ou malignes : rhabdomyosarcome, de très mauvais pronostic. Elles
touchent principalement l'adulte jeune.
Traumatismes par effort sportif :
Cela relève de la médecine du sport. Ce sont des pathologies fréquentes mais peu graves : il y a une
réparation cellulaire physiologique relativement simple.
Pathologies inflammatoires du muscle :
Exemples : dermatomyosite et polymyosite.
Ce sont des pathologies dues à un phénomène extérieur, il y a un infiltrat de cellules inflammatoires
dans le muscle.
• Dermatomyosite : c'est une pathologie rare et grave. Les patients ont des atteintes dermatologiques
comme des rougeurs de la peau essentiellement au niveau des mains, un liseré autour des ongles (papules de
Gottron) et un aspect liliacé des paupières. Ils présentent des douleurs musculaires, un dérouillage matinal, des
arthralgies et une fatigabilité musculaire. Les CPK sont très augmentées dans 95% des cas.
Sur une biopsie on observe un infiltrat autour des vaisseaux par des cellules immunocompétentes :
lymphocytes T CD4 et B, qui vont pouvoir provoquer des thrombus vasculaires.
Cette maladie est traitée essentiellement par des immunosuppresseurs.
On peut avoir des atteintes pulmonaires, qui entraînaient le décès avant ce type de traitement.
Aujourd'hui on assiste parfois à des rémissions.
Le diagnostic est confirmé par la biopsie musculaire. L'IRM peut orienter la biospie.
• Polymyosite : cette maladie est divisée en plusieurs entités, on parle de syndromes de chevauchement
avec d'autres maladies auto-immunes. Auparavant c'était une entité à part entière, aujourd'hui elle se dissout
dans plusieurs autres pathologies, dans lesquelles on retrouve toujours un infiltrat global de la fibre
musculaire.
Dans la polymyosite l'infiltrat inflammatoire est cette fois situé autour de la fibre musculaire, on y
trouve des LT CD8 et des LB.
Ces deux maladies font partie des maladies auto-immunes. Parfois on a la présence d'anticorps
spécifiques, notamment les anticorps anti JO1, qui sont des anticorps nucléaires. On les trouve surtout dans
les formes sévères avec plus d'atteintes pulmonaires. C'est ce qu'on appelle le syndrome des anti synthétases.
Devant ces maladies il faut chercher un tumeur sous-jacente, car il y a un syndrome para-néoplasique
dans 15 à 30% des cas. Ce syndrome para-néoplasique peut être le premier symptôme de cancer.
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