Licence Informatique - Informatique théorique 2 2005/2006
• Or (u × v – u × v’) = 0 car u × v = u × v’. Comme un ≠ 0, et
vm ≠ v’m, (u × v – u × v’)n+m ≠ 0, ce qui contredit u × v = u × v’.
•Corollaire : si une série v divise une série u, la série w telle que
u = v × w est unique. On note cette série u/v
•Proposition 3 : soient u et v des séries formelles sur un corps,
différentes de 0, d’ordres respectifs n et m. Alors v divise u ⇔
m ≤ n
•Preuve : Supposons que v divise u et notons u/v = w. Alors
uq = (v × w)q = p=0..q vp.wq-p. Si q < m, alors p=0..q vp.wq-p= 0 = uq
d’où q < n et donc m ≤ n. Licence Informatique - Informatique théorique 2 2005/2006
• Supposons que m ≤ n. Posons wp = 0 si p < n-m, wp = un/vn si
p = n-m et wn-m+i+1 = (un+i+1 - p=0..n-m+i vn+i+1-p.wp)/vm si i ≥ 0. Les wi
forment une série formelle qu’on note w. Calculons (v × w)q.
Si q < n - m, (v × w)q = p=0..q wp.vq-p = 0 = uq (car wi = 0).
Sinon, (v × w)q = p=n-m..q wp.vq-p = p=0..q-n+m wp+n-m.vq-n+m-p
Si n – m ≤ q < n, -p ≤ q – n + m – p < m – p donc les vi de
(v × w)q sont nuls et (v × w)q = 0 = uq
Si q = n, (v × w)q = p=0..m wp+n-m.vm-p = p’=0..m wn-p’.vp’ = un
Si q > n, posons q = n + i + 1. (v × w)q = p=0..n+i+1 wn+i+1-p.vp (par
définition) = p=m..n+i+1 wn+i+1.vp (car m est l’ordre de v) =
p’=0..n-m+i+1 wn+i+1-p’-m.vp’+m = p’’=0..n+i+1-m wp’’.vn+i+1-p’’ =
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•Série inversible : une série formelle a de A[[x]] est dite
inversible s’il existe dans A[[x]] une série b telle que a × b = 1
•Proposition 4 : si une série est inversible, son inverse est
unique
•Preuve : soit a une série inversible, b et c deux inverses de a.
Alors a × b = a × c = 1 donc c × a × b = c × 1 d’où b = c.
•Note : - l’inverse de a est noté a-1 ou 1/a
- (a-1)-1 = a
•Théorème 2 : une série i∈N ai.xi sur un anneau est inversible si
et seulement si a0 est inversible
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•Preuve du théorème 2 : i∈N ai.xi est inversible ssi il existe une
série j∈N bj.xj telle que
a0.b0 = 1
a0.b1 + a1.b0 = 0
…
Ce système implique que a0 est inversible. D’autre part, si a0 est inversible,
on peut calculer b0 (b0= a0-1), puis b1 (b1 = (- (a0.a0-1)).(a0-1)) et tous les bi
par récurrence. Autre preuve : utiliser la proposition 3.
•Notes : - A[[x]] n’est pas un corps
- l’inverse d’un polynôme est en général une série. Par exemple,
l’inverse de 1-x est i
∈
N xi. Ceci justifie de considérer les séries
formelles en toute généralité et pas seulement les polynômes.
- si A est un corps, une série a de A[[x]] est inversible ssi a0
≠
0
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•Corps des fractions : le corps des fractions d’un anneau A,
commutatif et intègre, est le plus petit corps contenant A
•Construction du corps des fractions : on définit sur A×A* deux
opérations + et . par (a,b)+(c,d) = (a.d+c.b,b.d) et (a,b).(c,d) =
(a.c,b.d). Ces deux lois sont internes, commutatives car A est
commutatif, associatives possèdent un élément neutre ((0,1)
pour + et (1,1) pour .).
Mais les éléments de (A×A*,+,.) ne sont pas forcément
inversibles, et . n’est pas forcément distributive par rapport à +.
On considère donc l’ensemble (A×A*)/R où est la relation
d’équivalence (a,b)R(c,d) ⇔ a.d=b.c (on note a/b la classe de
(a,b))
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•R est une relation d’équivalence et alors ((A×A*)/R,+,.) avec +
et . induites par les opérations définies auparavant est bien un
corps. En effet (a/b).(e/f) + (c/d).(e/f) = (a.e/b.f) + (c.e/d.f) =
(a.e.d.f + c.e.b.f)/b.f.d.f = ((a.d + c.b).e)/b.f.d = ((a/b) + (c/d)).
(e/f), donc . est bien distributive par rapport à +.
D’autre part (a/b) + ((-a)/b) = (a.b + (-a).b)/b² = 0/b² = 0/1, donc
tout élément a un inverse pour +
Et (a/b).(b/a) = (a.b)/(b.a) = 1/1 donc tout élément a un inverse
pour .
•Théorème 3 : le corps ((A×A*)/R,+,.) définit comme
précédemment sur un anneau commutatif intègre A est, à un
isomorphisme près, le corps des fractions de A