SURVEILLER ET PRÉVENIR LES INFECTIONS ASSOCIÉES AUX SOINS • SEPTEMBRE 2010 3
Préface
L
e premier décret organisant la lutte contre les infec-
tions acquises dans les établissements de santé en
France a été une étape marquante de la n des années
quatre-vingt en termes de santé publique. À cette date, la
première version des 100 recommandations pour la sur-
veillance et la prévention des infections nosocomiales, élabo-
rée sous l’égide du Conseil supérieur d’hygiène publique
de France, avait pour objectif de servir de guide et signa-
ler aux professionnels de santé les actions prioritaires à
mettre en place. Il faut être reconnaissant aux pionniers
de ce combat contre les risques infectieux indésirables (et
en partie évitables) d’avoir concentré le contenu du docu-
ment sur les mesures jugées ecaces ; ils y avaient aussi ins-
crit la nécessité d’une actualisation périodique. À la n des
années quatre-vingt-dix, en même temps que s’étendait à
tout établissement public et privé la réglementation initiale,
voyait le jour le premier programme national de lutte contre
les infections nosocomiales et se généralisait la démarche
d’amélioration continue de qualité et la sécurité des soins
(accréditation, puis certication). En accompagnement, une
première réactualisation en 1999 des « 100 recos » (noter
l’abréviation du titre signant l’appropriation par les profes-
sionnels) permettait de décliner ce programme au sein des
établissements. L’élaboration de cette troisième édition est à
replacer dans le contexte d’événements nouveaux, sociolo-
giques et techniques. Tout d’abord, pour la première fois en
2004, les usagers disposaient, sous la forme d’un « tableau
bord des infections nosocomiales », d’informations leur per-
mettant de suivre les eorts déployés en la matière par les
établissements de santé. D’autre part, de nouvelles déni-
tions des infections associées aux soins étaient apparues en
2007, englobant tout événement infectieux en rapport avec
un processus, une structure, une démarche de soins et, de
ce fait, étendant le concept initial au secteur médico-social
et libéral. Ensuite, naissaient le Haut Conseil de la santé
publique (HCSP) et ses commissions spécialisées dont celle
« sécurité des patients : infections nosocomiales et autres
événements indésirables liés aux soins et aux pratiques ».
Enn, deux plans nationaux sont venus prendre le relais du
programme achevé en 2008. Ces changements associés à
l’augmentation notable du nombre de recommandations
expliquent le choix du nouveau titre du document Surveiller
et prévenir les infections associées aux soins. La présente réac-
tualisation a été conduite, comme les précédentes, selon
une méthodologie reconnue et par un groupe de tra-
vail multidisciplinaire et transversal. Les mesures à mettre
en œuvre, proposées par les experts rédacteurs, se sont
appuyées sur les preuves scientiques les plus récentes ou,
à défaut, sur un consensus professionnel fort. Elles ont fait
l’objet d’une lecture critique par des professionnels du ter-
rain an d’en évaluer la faisabilité. La publication du docu-
ment, notamment sous format électronique, facilitera non
seulement sa diusion auprès des professionnels concer-
nés, mais aussi sa révision « au l de l’eau ».
Cette publication est aujourd’hui très attendue car les
infections acquises dans les établissements de santé repré-
sentent pour les décideurs, les professionnels et les patients,
un fardeau de moins en moins accepté. Ce document par
sa qualité et sa clarté, concourt aux eorts déployés pour
en alléger le poids.
Je voudrais au nom du HCSP remercier les auteurs de cet
ouvrage et tout particulièrement Joseph Hajjar, le président
du groupe de rédaction. Je remercie également la Société
française d’hygiène hospitalière qui a accepté de prendre
en charge l’édition de ce document.
Pr roger Salamon
Président du HCsP