220 5. Théories de chaînes et applications
de π. On va voir que cette application est bien définie. Notons d’abord qu’un
tel relèvement existe. En effet, comme Δnest contractile, et comme toute
application constante Δn→X/G se relève le long de π(car πest surjective),
le théorème de relèvement des homotopies (théorème 158 (page 117)) assure
l’existence de ce relèvement. Par ailleurs, la valeur de x⊗1ne dépend pas
du choix de x, c’est-à-dire ne dépend que de y. En effet, si xet x�sont deux
relèvements de yle long de π, il existe un g∈Gtel que x�
0=x0.g,oùx0
et x�
0sont les sommets numéro 0de xet x�respectivement. Ceci est dû au
fait que comme x0et x�
0se projettent sur le même point, ils sont dans une
même orbite sous l’action de G. La partie unicité du théorème de relèvement
des homotopies montre alors que x�=x.g, et donc que x�⊗1=(x.g)⊗1 =
x⊗(g.1)=x⊗1puisque l’action de Gsur Λest triviale. On a donc une
application ψ:Cn(X/G)→Cn(X)⊗Λ[G]Λbien définie. Par ailleurs ψ(ϕ(x⊗
1)) = ψ(π∗(x))=x⊗1et ϕ(ψ(y)) = ϕ(x⊗1) = π∗(x)=y, où xest un
relèvement de yle long de π.
En conséquence, l’homologie de X/G est celle du DGA-Λ-module C∗(X)⊗Λ[G]
Λ. Il ne semble pas à première vue qu’on soit beaucoup plus avancé pour
calculer l’homologie de X/G. Pourtant si, grâce à un phénomène remarquable
qui est que pour calculer l’homologie de C∗(X)⊗Λ[G]Λ, on peut remplacer
C∗(X)par n’importe quel DGA-Λ-module acyclique et relativement libres.
C’est ce que nous allons prouver ci-dessous. Or, il est éventuellement facile
de construire un remplaçant pour C∗(X)qui soit de taille assez petite pour
que les calculs soient faisables. C’est ce que nous allons faire plus loin dans
le cas où G=Z/p. Mais passons d’abord à la démonstration de l’affirmation
précédente, ce qui nécessite une définition :
Revenons à notre projection π:X→X/G. Comme Xest contractile, C∗(X)
est acyclique, et ε:C∗(X)→Λest donc une résolution de Λcomme Λ-module.
Mais en fait, c’est aussi une résolution de Λcomme Λ[G]-module, car aussi
bien Λque Cn(X)sont des Λ[G]-modules, ∂:Cn(X)→Cn−1(X)est Λ[G]-
linéaire de même que ε0:C0(X)→Λ. De plus, comme l’action de Gsur Xest
libre, Cn(X)est un Λ[G]-module libre (pour constituer une Λ[G]-base, choisir
un simplexe dans chaque orbite de l’action de Gsur Sn(X)). En résumé ε:
C∗(X)→Λest une résolution libre de Λcomme Λ[G]-module. Elle est donc
homotopiquement équivalente à n’importe quelle autre résolution libre de Λ
comme Λ[G]-module.
Une équivalence d’homotopie étant de nature purement équationnelle, elle
est préservée par tout foncteur, en particulier par le foncteur qui consiste à
tensoriser par Λsur Λ[G]. Ceci montre que l’homologie de X/G est celle de
P∗⊗Λ[G]Λ, où P∗→Λest n’importe quelle résolution libre de Λcomme Λ[G]-
module. On voit donc que l’homologie de X/G à coefficients dans Λne dépend