Quand réaliser le test RealPCR™ de détection
du virus de la PIF ?
Ce test RealPCR™ conçu pour détecter le virus de la PIF est
un outil supplémentaire permettant de confirmer le diagnostic
de PIF chez les chats présentant des signes cliniques et des
résultats de laboratoire compatibles avec cette pathologie
(consulter le schéma « Établir le diagnostic de la PIF »). Ce
test doit être réalisé sur un prélèvement de liquide péritonéal
ou pleural en cas de suspicion d’une PIF humide, et sur LCR
(Liquide cérébro-spinale), biopsie ou aspiration tissulaire en
cas de suspicion de PIF sèche. Il est déconseillé de le réaliser
sur des prélèvements de sang total car la virémie est souvent
trop faible pour permettre d’identifier le biotype responsable.
De même, les prélèvements fécaux sont inopportuns pour le
biotypage car il est possible que les chats atteints d’une PIF
présentent également une infection intestinale due au FECV,
et que leurs matières fécales contiennent ce biotype non
virulent en forte quantité diminuant la sensibilité du test
RealPCR™ du virus de la PIF.
Interprétation des résultats du test RealPCR™
de détection du virus de la PIF
Dans un premier temps, le test RealPCR™ de dépistage du
coronavirus est effectué sur tous les prélèvements suspects.
Si un résultat positif est obtenu sur liquide d’épanchement,
LCR (Liquide cérébro-spinale) ou organe, le nouveau test
RealPCR™ pour différencier le virus de la PIF est réalisé.
Il existe quatre résultats possibles pour le virus de la PIF
comme le montre le tableau ci-dessous.
Analyse du liquide abdominal :
Exsudat contenant différentes cellules.
Protéines : 65 g/l.
Cellules nucléées : 3,537/µl.
Interprétation au microscope : l’échantillon contient essentiellement des neutrophiles, un faible nombre de
macrophages et quelques lymphocytes de petite taille. On note également la présence de quelques structures
intracellulaires pouvant être des bactéries ; il pourrait néanmoins s’agir de débris. La signification clinique exacte
reste incertaine. Les hypothèses diagnostiques doivent inclure une PIF et une éventuelle péritonite septique. Il
serait intéressant d’envisager une mise en culture avec antibiogramme ; il convient cependant de tenir compte
du fait que la numération cellulaire est relativement faible pour un exsudat septique.
Consultation avec un spécialiste de médecine interne IDEXX Diavet :
Les antécédents et les conclusions de l’examen clinique évoquent une PIF. Les modifications biologiques ne
sont pas convaincantes : pas d’hyperglobulinémie, ratio albumine/globuline normal (mais équivoque à 0,6), pas
d’anémie et analyse du liquide abdominal évocatrice mais non spécifique d’une PIF. Il est donc recommandé de
réaliser un test RealPCR™ de détection du virus de la PIF sur un prélèvement de liquide péritonéal. Si le test est
positif pour le biotype du virus de la PIF, il est alors très probable qu’il s’agisse d’une PIF. Si en revanche le test
se révèle positif pour le biotype FECV, il est alors peu probable qu’il s’agisse d’une PIF.
Résultat du test RealPCR™ de détection du virus de la PIF :
Le test a révélé la présence du biotype du virus de la PIF, ce qui signifie que le FECV a muté en biotype FIPV.
Ce résultat confirme le diagnostic de PIF chez un chat présentant les signes cliniques caractéristiques.
Évolution de l’animal :
Blondy a bénéficié d’un traitement palliatif pour soulager les symptômes mais son état s’est rapidement dégradé
une fois le diagnostic posé. Il a dû être euthanasié deux semaines plus tard. Une autopsie a été réalisée et des
échantillons ont été prélevés au niveau de plusieurs organes. L’interprétation au microscope a révélé une périto-
nite fibrino-purulente généralisée sévère avec un foyer de pleurésie typique de la PIF. L’antigène du coronavirus a
été identifié au niveau du foyer inflammatoire par immunomarquage, confirmant le diagnostic de PIF.
Avantage du test RealPCR™ de détection du virus de la PIF :
Blondy présentait certains signes cliniques et des anomalies paracliniques évocateurs d’une PIF. Cependant,
comme c’est souvent le cas lors de cette maladie, certaines des observations ne venaient pas étayer ce
diagnostic. Le diagnostic de PIF a pu être posé grâce au test RealPCR™ du virus de la PIF. Le chat n’a pas eu
à subir d’autres examens et son propriétaire a pu s’occuper de lui pendant ses derniers jours de vie, sans
aucun frais supplémentaire pour d’autres examens et traitements qui se seraient avérés inutiles.
Résultats Interprétation
Virus de la PIF (FIPV) Le coronavirus félin entéritique (FECV) a muté en biotype FIPV. Ce résultat vient étayer le diagnostic de
la PIF chez un chat présentant les signes cliniques caractéristiques. En l’absence de signes cliniques,
le biotype du virus de la PIF indique que le chat présente un risque élevé d’apparition de cette maladie et
doit faire l’objet d’une étroite surveillance.
Coronavirus entéritique (FECV) Le FECV n’a pas muté et il est peu probable que le chat soit atteint d’une PIF.
Indéterminé Il est impossible de définir le biotype du coronavirus félin responsable, en raison d’une variation
inconnue de la souche. Une PIF ne peut pas être écartée.
Inférieur au seuil de
détection
Il est impossible de définir le biotype du coronavirus car le nombre de particules virales est insuffisant.
Le diagnostic de la PIF ne peut pas être écarté. Ce résultat est fréquemment obtenu avec les prélèvements
de sang total mais il peut être obtenu avec n’importe quel autre type de prélèvement. Il convient alors de
renouveler le test sur un autre type de prélèvement.
Précision du diagnostic par le test RealPCR™
de détection du virus de la PIF
La précision du diagnostic par ce test a été déterminée à
partir d’une étude réalisée sur 186 chats soit en bonne santé,
soit atteints d’une PIF confirmée par biopsie. Chez les 164
chats pour lesquels un biotypage a pu être fait, la sensibilité
du test s’élevait à 98,7 % (un seul chat atteint d’une PIF a
obtenu un résultat de biotype FECV), la spécificité s’élevait
à 100% (aucun chat en bonne santé n’a obtenu un résultat
positif pour le biotype du virus de la PIF) et l’exactitude à
99,4 %. Dans 6 cas, aucun résultat n’a pu être obtenu pour
le biotype (typage indéterminé) car la souche virale était
inconnue. Dans 16 prélèvements (8,6 %), la charge virale
était très faible rendant toute interprétation inadéquate
(« inférieur au seuil de détection »).
Recommandations relatives aux prélèvements
Pour réaliser le biotypage du virus de la PIF, des échantillons
de liquide péritonéal, de liquide pleural ou de LCR (Liquide
cérébro-spinale), ou encore des prélèvements tissulaires
obtenus par aspiration ou biopsie sont recommandés. Dans
les prélèvements de sang total, la quantité de particules
virales est souvent insuffisante pour permettre d’identifier le
biotype en cause.
Le biotype ne peut pas être défini à partir d’un échantillon
de matières fécales.
Délai d’obtention des résultats
Prévoir de 3 à 5 jours ouvrables après réception du
prélèvement par le laboratoire.
Bibliographie
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Cas clinique :
Blondy, chat mâle entier de race européenne, âgé de 5 mois
Motif de consultation :
congestion nasale et diarrhée depuis 1 semaine. Pas de vomissements.
Il ronronne, se promène et se comporte normalement.
Examen clinique :
température : 39,4°C, jetage nasal clair, ascite modérée.
Numération Formule Sanguine :
leucocytose (GB : 27,8 G/l) avec neutrophilie (26 400/µl), pas de
déviation à gauche et légère toxicité, lymphopénie (950/µl).
Bilan biochimique :
légère hypoglycémie (glucose : 60 mg/dl ; 3,33 mmol/l), hyponatrémie (sodium : 142 mmol/l),
hyperkaliémie (potassium : 6,0 mmol/l), hypoalbuminémie (2,6 g/dl ; 26 g/l), globulines dans les
valeurs usuelles (4,3 g/dl ; 43 g/l), rapport albumine/globulines normal (0,6).
SNAP FeLV/FIV : négatif
Blondy