Cultiver pour mieux nourrir : comment l’investissement dans le développement agricole peut améliorer la nutrition RÉSUMÉ DE POLITIQUE DE LA BANQUE CANADIENNE DE GRAINS Des chercheurs en agriculture du Canada et de l’Éthiopie ont fait équipe pour améliorer le sort des personnes souffrant de malnutrition et ont obtenu d’excellents résultats vers l’atteinte de cet objectif. Ce projet de collaboration mené par l’Université de la Saskatchewan et l’Université Hawassa en Éthiopie a permis la mise au point de nouvelles variétés de pois chiches contenant plus de fer et de zinc, des nutriments qui font souvent défaut dans l’alimentation des Éthiopiens. Les chercheurs ont ensuite travaillé avec des femmes sur place afin d’intégrer les pois chiches dans le cycle de rotation des cultures et dans des mets qui plairaient à leurs enfants. Ces efforts ont permis de rehausser la fertilité des sols et l’état nutritionnel des familles, et d’augmenter les revenus des petits exploitants agricoles. Le Canada pourrait améliorer la nutrition de millions d’autres personnes s’il consentait des investissements plus appropriés dans le développement de l’agriculture. Une bonne nutrition est le fondement d’une vie saine et productive. Elle permet aux enfants de commencer leur existence avec les éléments essentiels pour vivre en santé et d’exploiter leur plein potentiel en accroissant leur résistance aux maladies et en favorisant leur réussite à l’école. C’est particulièrement le cas chez les filles. De plus, la malnutrition coûte annuellement à l’économie mondiale autour de 3500 milliards de dollars US à cause des capacités de travail diminuées. La malnutrition affecte deux à trois milliards de personnes dans le monde. Près du tiers des enfants des pays en développement est en insuffisance pondérale ou présente un retard de croissance. À l’échelle mondiale, 30 pour cent des femmes en âge de procréer présentent une déficience en fer, ce qui augmente les risques de maladie pour la mère comme pour les enfants. À mesure que la malnutrition diminue, les problèmes de surconsommation ne cessent d’augmenter, entraînant de graves conséquences pour la santé à long terme. Par le passé, c’est le milieu médical qui avait le mandat d’améliorer la nutrition. Mais l’agriculture a aussi un rôle à jouer, indiscutablement. Pour assurer une bonne nutrition, il faut avoir accès à des aliments sains, et pourtant, les producteurs agricoles représentent une forte proportion des gens aux prises avec la faim. L’agriculture, surtout chez les petits producteurs, joue un rôle « Investir dans la nutrition à travers l’agriculture représente plus qu’un simple bien social, c’est une politique efficace de développement social et un vecteur de croissance économique. ». - Fonds international pour le développement de l’agriculture. CULTIVER POUR MIEUX NOURRIR : COMMENT L’INVESTISSEMENT DANS LE DÉVELOPPEMENT AGRICOLE PEUT AMÉLIORER LA NUTRITION 1 déterminant dans la qualité de la nutrition. À mesure que les pratiques agricoles s’améliorent, les familles disposent de plus d’aliments qui sont plus diversifiés et qui proviennent de leurs propres terres. Elles peuvent aussi vendre leurs surplus afin d’acheter des aliments qu’elles ne peuvent pas produire et assumer les coûts de l’éducation et des soins de santé, ou améliorer les conditions d’hygiène et l’accès à une eau propre, tous des ingrédients contribuant à une bonne nutrition. Les femmes sont le lien entre l’agriculture et la nutrition. Elles représentent près de la moitié de la main d’œuvre agricole dans les pays en développement; ce sont souvent elles qui prennent soin du bétail et cultivent les fruits et légumes, contribuant à diversifier l’alimentation. Ce sont aussi les femmes qui prennent la plupart des décisions concernant la nutrition familiale et les soins aux enfants. En améliorant le statut des femmes, c’est toute leur famille qui sera mieux nourrie. Le Canada est déjà un chef de file mondial dans le domaine de la nutrition. Depuis 2010, il s’est engagé à verser plus de cinq milliards de dollars dans la santé maternelle, néonatale et infantile à l’étranger, et il a agi comme catalyseur dans un mouvement colossal de soutien financier à la santé et à la nutrition des mères et des enfants dans les pays en développement. L’Initiative pour les micronutriments lancée par le Canada s’efforce d’améliorer l’accès aux vitamines et aux minéraux, et notre pays assure un appui constant aux chercheurs de HarvestPlus pour l’amélioration du contenu nutritionnel des récoltes. Mais le Canada peut faire davantage pour mobiliser les autres pays en faisant la promotion d’une meilleure qualité nutritionnelle dès la phase de la production. Dans le cadre de la stratégie sur la sécurité alimentaire (2009), qui comprend des objectifs en matière de nutrition, le Canada a investi 450 millions de dollars par année dans le développement de l’agriculture. Depuis 2011, ce montant a chuté de 30 %. En rétablissant le soutien à l’agriculture, notre pays pourrait contribuer à améliorer le sort de millions de personnes souffrant de malnutrition dans le monde en les aidant à vivre une vie productive et en santé. Pour obtenir plus d’informations, veuillez consulter le www.foodgrainsbank.ca/goodsoil Avec leur ferme d’un hectare en Éthiopie, produisant seulement du maïs, Selfya Leliso et son mari n’avaient pas assez de nourriture pour eux et leurs sept enfants. Ils devaient généralement traverser une période de deux à trois mois de disette chaque année. Mais c’était avant qu’ils n’ajoutent une deuxième culture, celle des pois chiches, utilisant une variété plus nutritive grâce à une collaboration entre des universités de l’Éthiopie et du Canada. « Maintenant, nous en avons assez pour nourrir la famille, et nous gagnons un peu d’argent pour acheter des vêtements aux enfants », explique Selfya. Il y a trois principaux volets où l’agriculture est essentielle pour améliorer la nutrition: s la plude gran nce e influ l’accès à des aliments nutritifs les revenus tirés de l’agriculture notamment la production diversifiée et la perte réduite post-récolte. permettant aux familles et aux communautés d’assumer les coûts liés à l’éducation, à la santé et à l’hygiène l’autonomisation des femmes qui ont la plus grande influence sur la nutrition des membres de la maisonnée. Leur donnant un meilleur accès à l’éducation et un plus grand contrôle sur les ressources et aidant à diminuer leur charge de travail. Il nous faut investir davantage en agriculture, notamment sous forme d’aide, afin de réduire la pauvreté, d’accroître la sécurité alimentaire, et d’améliorer la santé et la nutrition de façon durable, au profit des générations actuelles et futures. CULTIVER POUR MIEUX NOURRIR : COMMENT L’INVESTISSEMENT DANS LE DÉVELOPPEMENT AGRICOLE PEUT AMÉLIORER LA NUTRITION 2