formation Tabac, cannabis, opiacés et sevrage Comprendre le phénomène de l’addiction Catherine CHEVALIERa Les données de la neurobiologie permettent de comprendre comment les substances psychoactives s’immiscent comme de véritables leurres pharmacologiques dans les mécanismes de régulation des voies du plaisir et de la souffrance, de l’approche et de l’évitement, déréglant nos mécanismes subtils d’équilibre entre autonomie, prise de risques, recherche de sensations et dépendance. De fait, les médicaments ne représentent qu’une part de la prise en charge des addictions. Docteur en médecine, psychiatre addictologue, responsable du CSAPA Bobillot André NGUYENb,* © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés Docteur en pharmacie, coordonnateur de santé du réseau AddictLim Mots clés - addiction ; dopamine ; polyconsommation ; prise en charge ; substance psychoactive Isabelle NOUGIERa Docteur en pharmacie, pharmacien d’officine Understanding the phenomenon of addiction. Neurobiological data offer an understanding Pierre VILLÉGERc of how psychoactive substances can act like a pharmacological decoy, interfering with the mechanisms which regulate the pathways determining pleasure and suffering, approach and avoidance, thereby disrupting our subtle mechanisms which help us to balance autonomy, risk-taking, the search for sensations and dependency. Indeed, medication represents just part of the treatment for addictions. Docteur en médecine, psychiatre addictologue, responsable de l’équipe de prévention et des appartements de coordination thérapeutique au Centre hospitalier Esquirol © 2014 Elsevier Masson SAS. All rights reserved Keywords - addiction; dopamine; poly drug use; psychoactive substance; treatment a L es addictions posent, en France comme à l’échelle européenne et dans le reste du monde, un problème de santé publique majeur dont les impacts sont multiples : sanitaires, médicaux, psychologiques, sociaux, politiques… Aussi, dans un premier temps, il est essentiel de définir les différentes modalités d’usage. Trouble d’utilisation de substance La 5e édition du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (Diagnostic and statistical manual of mental disorders, DSM-V) fait évoluer la notion d’addiction. Nous passons d’une nosograhie catégorielle à une représentation dimensionnelle. Ainsi, l’usage des patients qui était qualifié de “simple”, “à risque”, “nocif” avant d’arriver à un stade de dépendance est désormais gradué en fonction de critères de gravité des troubles d’utilisation de la substance (tableau 1). Dans cette nouvelle version, seul le critère de problèmes légaux récurrents pour abus de substance a été retiré car les législations ne sont pas identiques d’un pays à un autre. De plus, un nouveau critère de “fort désir”, ou “besoin d’utiliser” la substance, a été ajouté : le craving. Concept d’addiction Plusieurs modèles conceptuels sont proposés [1,2]. F Selon Aviel Goodman, l’addiction se résume à l’impossibilité de contrôler un comportement et caractérisée par la poursuite de ce comportement malgré la connaissance de ses conséquences néfastes. Actualités pharmaceutiques • Supplément formation au n° 544 • 1er trimestre 2015 • 80 rue François-Perrin, 87000 Limoges, France Cette conduite vise à produire du plaisir et/ou à écarter une sensation de malaise interne. Ainsi, ce concept englobe schématiquement deux types d’addictions : • les addictions aux substances psychoactives licites (alcool, tabac…) ou illicites (cannabis, héroïne, cocaïne…) ; il est également possible de citer, dans cette catégorie, les médicaments, notamment des benzo diazépines ; l’addiction aux substances psychoactives a remplacé, dans la pratique, la notion de pharmacodépendance ; • les addictions sans substances (achats, jeux de hasard et d’argent, jeux vidéo, travail, activité physique, troubles des conduites alimentaires…) ; dans la littérature et les médias, ces addictions peuvent être appelées “addictions comportementales” ; les similitudes comportementales retrouvées entre les addictions sans drogues et celles aux substances psychoactives sont expliquées par des mécanismes neurobiologiques proches. F Afin de mieux comprendre le processus addictif, Claude Olievenstein1, a élaboré un modèle trivarié, expliquant la toxicomanie comme “la rencontre d’un produit, d’une personnalité et d’un moment socioculturel”. Cette approche montre l’importance des interactions entre la personne, le produit et l’environnement (figure 1). Ce modèle, actualisé par Marc Valleur2, est valable pour les addictions sans produits (comme jeu). En effet, le produit ne représente que l’une des composantes de l’addiction. Il peut même être absent (addiction sans substances). Le fait d’arrêter sa © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés http://dx.doi.org/10.1016/j.actpha.2014.12.004 b 26 avenue des Courrières, 87170 Isle, France c 15 rue du Docteur-Marcland, 87025 Limoges cedex, France *Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Nguyen). 1 formation Tabac, cannabis, opiacés et sevrage Notes Tableau 1. Les critères d’addiction du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (Diagnostic and statistical manual of mental disorders, DSM-V). 1 Claude Olievenstein (19332008) est un psychiatre français qui s’est spécialisé dans le traitement de la toxicomanie, fondateur de l’hôpital Marmottan (Paris). Oui Non 1. La substance est souvent prise en quantité plus importante ou pendant une période plus prolongée que prévue 2. Il existe un désir persistant ou des efforts infructueux pour diminuer ou contrôler l’utilisation de cette substance 2 Marc Valleur est le médecinchef de l’hôpital Marmottan (Paris). 3. Beaucoup de temps est passé à des activités nécessaires pour obtenir la substance, utiliser la substance ou récupérer de ses effets 4. Il existe un craving ou une envie intense de consommer la substance 5. L’utilisation répétée de la substance conduit à l’incapacité de remplir des obligations majeures, au travail, à l’école ou à la maison 6. Il existe une utilisation de la substance malgré des problèmes interpersonnels ou sociaux, persistants ou récurrents, causés ou exacerbés par les effets de la substance 7. Des activités sociales, occupationnelles ou récréatives importantes sont abandonnées ou réduites à cause de l’utilisation de la substance 8. Il existe une utilisation répétée de la substance dans des situations où cela peut être physiquement dangereux 9. L’utilisation de la substance est poursuivie bien que la personne soit consciente d’avoir un problème psychologique ou physique persistant ou récurrent susceptible d’avoir été causé ou exacerbé par cette substance 10. Il existe une tolérance, définie par l’un des symptômes suivants : • besoin de quantités notablement plus fortes de la substance pour obtenir une intoxication ou l’effet désiré • effet notablement diminué en cas d’utilisation connue d’une même quantité de la substance 11. Il existe un sevrage, caractérisé par l’une ou l’autre des manifestations suivantes : • un syndrome de sevrage caractérisé à la substance • la substance (ou une substance proche) est prise pour soulager ou éviter les symptômes de sevrage Cotation : attribuer 1 point en cas de réponse « oui ». Le score total au questionnaire est obtenu par la somme des points aux différents items : • score < 2 : absence d’addiction • score de 2 à 3 : addiction légère • score de 4 à 5 : addiction modérée • score ≥ 6 : addiction sévère P : facteurs de risque liés au produit t%ÏQFOEBODF t$PNQMJDBUJPOTTBOJUBJSFT QTZDIPMPHJRVFTFUTPDJBMFT t4UBUVUTPDJBMEVQSPEVJU I : facteurs de risque liés au produit t(ÏOÏUJRVFT t1TZDIPMPHJRVFT t1TZDIJBUSJRVFT E : facteurs de risque environnementaux © A. Nguyen t'BNJMJBVY - relations - consommation, éducation t4PDJBVY - groupe social - marginalité, délinquance t"NJT Figure 1. L’addiction : modèle trivarié de Claude Olievenstein. 2 consommation ne supprime pas forcément le processus addictif. Ainsi, des personnes dépendantes peuvent “remplacer” un produit par un autre (le tabac par la nourriture) ou par un comportement (l’alcool par les jeux d’argent). La prise en charge de l’addiction nécessite un accompagnement sur le long terme et une intervention multidisciplinaire (appelée également prise en charge globale ou médico-psycho-sociale), classant l’addiction dans les maladies chroniques. Polyconsommation, polyaddiction F La polyconsommation [3] se définit par la consommation d’au moins deux substances psychoactives avec une certaine fréquence. Elle englobe donc des modalités d’usages, des situations cliniques et/ou sociales très différentes. Le nombre de combinaisons et les problématiques variées rendent cette question complexe et augmentent la difficulté de prise en charge. Le terme de polyaddiction renvoie souvent à la polydépendance. Il peut également faire référence à Actualités pharmaceutiques • Supplément formation au n° 544 • 1er trimestre 2015 • formation Tabac, cannabis, opiacés et sevrage Cortex préfrontal Nucleus accumbens Amygdale Actualités pharmaceutiques • Supplément formation au n° 544 • 1er trimestre 2015 • Aire tegmentale Figure 2. Système de récompense. Quantité de dopamine libérée Modes d’action Mal-être Sujet dépendant Sujet normal Signal Temps © A. Nguyen Le cerveau du patient addict ne fonctionne pas selon la norme. Une altération des mécanismes cérébraux explique la difficulté des personnes concernées à contrôler leur comportement de consommation [4,5]. F Les altérations neurobiologiques sont celles du circuit du plaisir et de la gestion des émotions situé dans le système dopaminergique mésocorticolimbique (figure 2). Ce mécanisme est également appelé système de récompense et de punition, d’approche ou d’évitement, ou encore de plaisir et de souffrance. Il est formaté dès l’enfance en fonction des expériences précoces de plaisirs et de déplaisirs. Ainsi, les événements, émotions et stress précoces préparent la sensibilité et la réactivité de ce système. F La dopamine est le neurotransmetteur clé du système de récompense. Les gratifications naturelles et la majorité des drogues addictives modifient la transmission dopaminergique en stimulant sa libération par les neurones de l’aire tegmentale ventrale qui se projettent au niveau de l’hypothalamus, de l’amygdale, du septum, du noyau accumbens et du cortex préfrontal. Le seuil dopaminergique varie en fonction de la récompense (figure 3) : • il augmente dans l’anticipation, l’attente du plaisir ; • il est plus élevé encore lors de la récompense ; • il ne retourne à son état basal qu’à l’obtention de celle-ci ; • l’absence de récompense, malgré le signal annoncé, fait que l’activité dopaminergique se situera en Septum Hypothalamus © A. Nguyen l’association de plusieurs conduites addictives, avec ou sans dépendance. Il est possible de retrouver des consommations pouvant s’associer ou se succéder dans le temps. La consommation d’un produit peut prédominer ou pas, et les modalités d’usage être différentes selon les produits consommés. Ainsi, il est possible d’être dépendant à un produit mais pas à un autre, la sévérité du trouble d’utilisation des substances pouvant être variable. F Les conduites addictives sont des conduites de consommation impulsives et/ou répétées, susceptibles d’aboutir à la dépendance quels qu’en soient les déterminants. Elles concernent tous les sujets qui utilisent des substances psychoactives licites ou illicites, et même des addictions sans produits. Se distinguent : • les addictions successives (passage d’un produit ou d’un comportement à un autre sur des périodes variables) ; • les associations de conduites addictives ; • les addictions alternées avec consommation d’un produit, puis des addictions sans drogues, avec ou sans périodicité. Figure 3. Quantité de dopamine libérée chez le sujet dépendant et normal. dessous de ce seuil, ce qui entraînera une sensation de mal-être, d’anxiété et d’irritabilité. Le seuil dopaminergique de base est relatif et peut se trouver augmenté de manière adaptative par des événements stressants, ou une ingestion chronique de produits provoquant des hausses répétées de dopamine. Les substances psychoactives susceptibles d’entraîner une dépendance provoquent une hyperdopaminergie (figure 4) au niveau des synapses suivant des mécanismes différents. 3 formation Tabac, cannabis, opiacés et sevrage Rechute Nicotine Opioïdes Indétermination Précontemplation Consolidation MOTIVATION Cannabis Amphétamines Cocaïne Amphétamines © A. Nguyen Intention Contemplation Action Préparation Figure 5. Cercle de Prochaska et DiClemente. © A. Nguyen MAO Figure 4. Synapse dopaminergique. Motiver le changement L’addiction est une pathologie chronique. Le patient est plus ou moins motivé comme tout un chacun pour changer. Le travail motivationnel est actif et s’effectue en partenariat avec le patient (et l’entourage s’il accepte) [6]. En 1982, DiClemente et Prochaska ont défini six stades de changement (figure 5). Ce modèle fixe clairement les étapes que parcourt un sujet désireux de modifier son comportement, soit dans le cadre d’un traitement, soit pour mettre fin à une dépendance, que ce soit à l’alcool, au jeu ou à toute autre drogue. Les phases successives et les stratégies pour aboutir à des changements évoluent sur plusieurs mois. Encadré 1. Le pharmacien d’officine, acteur du suivi pluridisciplinaire des traitements de substitution aux opiacés F Depuis une vingtaine d’années, l’arrivée des protocoles de substitution destinés aux patients dépendants aux opiacés a offert de nouvelles perspectives thérapeutiques. La stratégie de prise en charge “globale” (médicale, psychologique et sociale) impose la pluralité d’intervenants et nécessite une coordination dans le cadre d’un travail en réseau. Ce modèle ne peut réellement être mis en place que lorsque le patient a bénéficié d’une évaluation spécifique par chacun des acteurs de la prise en charge. La restitution de cette évaluation servira de fil conducteur et de base au contrat de soins passé avec lui. Par ailleurs, la progression du patient dans ce parcours de soins nécessite une évaluation périodique. Cela justifie, par conséquent, le partage de données, en accord avec le patient, et un échange entre les intervenants sous la forme de séances d’intervision. Le modèle de travail en réseau implique une reconnaissance réciproque de la compétence des acteurs et une capacité pour chacun à expliquer ses interventions. Le pharmacien d’officine est un acteur clé de ce dispositif de soin. F Le suivi des patients sous traitement de substitution sur le long terme a offert une vision plus continue de la prise en charge, diminuant les “perdus de vue”. Il a fallu affronter ensemble les difficultés, qu’il s’agisse de comorbidités (hépatite virale C, sida…) ou de mésusages de produits et/ou de médicaments. Le recours à l’administration par voie intraveineuse a généré un contexte d’inquiétude du tandem médecin-pharma- 4 cien. La réflexion qui a accompagné cette prise en charge a nécessité la redéfinition du cadre du contrat de soins avec le patient. Les professionnels ont également appris à gérer les rechutes et à proposer d’autres perspectives thérapeutiques pour accompagner le patient en difficulté. Ils ont développé des stratégies de prévention en partant du constat que parler de la rechute permet de la prévenir, et surtout de limiter ses conséquences lorsqu’elle survient. Les soignants ont également appris à ne pas stigmatiser la personne tentée par le mésusage. Ils ont cherché à développer l’accompagnement du patient durant le parcours de soins, notamment par l’éducation thérapeutique en officine ou dans le cabinet de consultation. Le travail motivationnel s’est imposé comme une philosophie d’accompagnement des patients dépendants et de leur entourage dans le parcours de soins. F En tant qu’acteur de soin, le pharmacien d’officine se doit de participer au repérage, au dépistage et à la prise en charge des patients, dépendants ou non. Nous pouvons actuellement constater leur engagement au quotidien. Pierre Villéger Psychiatre addictologue, responsable de l’équipe de prévention et des appartements de coordination thérapeutique au Centre hospitalier Esquirol 15 rue du Docteur-Marcland, 87025 Limoges cedex, France Actualités pharmaceutiques • Supplément formation au n° 544 • 1er trimestre 2015 • formation Tabac, cannabis, opiacés et sevrage Références Encadré 2. L’accompagnement des pharmaciens d’officine : exemple du réseau AddictLim, en région Limousin F L’équipe d’AddictLim est souvent sollicitée par les pharmaciens. La participation au travail en réseau au niveau locorégional permet au professionnel de terrain de bénéficier d’informations, de conseils ou d’aide à l’adaptation stratégique dans la prise en charge des patients consommateurs et fait office d’apprentissage. F Avec les étudiants en pharmacie de la faculté de pharmacie de Limoges (87), le réseau AddictLim a travaillé durant ces trois dernières années pour mettre en forme des outils destinés à faciliter et donc à développer les interventions au comptoir de la pharmacie. Ce partenariat avec des pharmaciens d’officine de la région Limousin a permis d’adapter ces procédures afin de répondre à la demande de la pratique ambulatoire. Un carnet de formation a été conçu dans cette optique. F Désormais, le travail du groupe de réflexion de l’équipe d’AddictLim est d’accompagner les pharmaciens dans l’appropriation et l’utilisation de ces outils au quotidien, à l’officine. Les échanges interactifs devraient permettre de les améliorer et de faciliter le travail du pharmacien auprès du patient consommateur ou de sa famille à l’officine. L’objectif de tous est d’améliorer la qualité de la prise en charge de ces patients. Le défi est de taille, mais les acteurs de terrain sont motivés… Pierre Villéger Psychiatre addictologue, responsable de l’équipe de prévention et des appartements de coordination thérapeutique au Centre hospitalier Esquirol 15 rue du Docteur-Marcland, 87025 Limoges cedex, France F Pré-contemplation : le consommateur est rechute peut vite se décourager et abandonner sa “heureux”, sans intention de modifier son comportetentative d’arrêt. Le pharmacien doit veiller à rassurer ment dans les six mois à venir. Il n’a pas encore consile patient et à maintenir sa motivation. déré la possibilité de changer ou identifié sa Après une rechute, le patient ne repasse pas forcément consommation comme étant un problème. par le stade de précontemplation. Il peut reprendre le F Contemplation : l’usager a l’intention de modifier travail motivationnel directement à un stade plus son comportement avancé (préparation/ dans les six mois ; action, pour une Le travail motivationnel correspond cette phase est caracdemande de sevrage, à une certaine philosophie de la prise térisée par l’ambipar exemple). en charge du patient qui implique valence. Le travail motivationd’être apte à l’écouter, à le comprendre F Préparation : le nel correspond à une et à le guider consommateur désire certaine philosophie passer à l’action dans de la prise en charge un futur proche, habituellement dans le mois qui suit, du patient qui implique d’être apte à l’écouter, à le et a d’ores et déjà amorcé certains changements dans comprendre et à le guider sans jugement. L’attitude cette direction. empathique est indispensable à cette démarche. F Action : ce stade correspond à l’arrêt de la consomPrise en charge globale mation. L’usager a opéré, lors des six mois précédents, La prise en charge d’une addiction ne peut être que des modifications notables dans son style de vie. globale et pluridisciplinaire (encadré 1). Il est nécessaire De nouveaux comportements se mettent en place et de travailler en réseau (encadré 2), mais également que un sentiment d’auto-efficacité se développe. la ville et l’hôpital deviennent de vrais partenaires dans F Maintien : après une phase d’action de six mois, le parcours de santé du patient. w l’objectif est de stabiliser les changements de comportement et de limiter les rechutes. Le maintien couvre une longue période pendant laquelle le patient a la possibilité de réviser ses objectifs et d’élaborer de nouvelles stratégies afin de limiter les éventuelles rechutes. F Rechute : partie intégrante du processus addictif (figure 4), la rechute doit être expliquée à l’usager par le professionnel afin d’être anticipée. Il est important de noter que sur le long terme, elle est fréquente et permet de progresser. La manière dont elle est gérée est primordiale ; en effet, un individu mal préparé à une Actualités pharmaceutiques • Supplément formation au n° 544 • 1er trimestre 2015 • [1] Goodman A. Addiction : définition et implication. Br J Addict. 1990;85:1403-8. [2] Valleur M, Matiasiak JC. Les addictions : panorama clinique, modèles explicatifs, débat social et prise en charge. 2e édition. Paris: Armand Colin; 2008. [3] Fédération française d’addictologie. Le livre blanc de l’addictologie française : 100 propositions pour réduire les dommages des addictions en France. Mai 2011. www.federationaddiction.fr [4] Reynaud M. Traité d’addictologie : quelques éléments pour une approche commune des addictions. Paris: Flammarion médecinescience; 2006. [5] Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT). Action sur le cerveau. 2009. www.drogues.gouv.fr [6] Karila L. Conduites addictives : du risque au changement. Paris: Éditions phase 5; 2012. Remerciements Les auteurs remercient Sophie de la Haye Saint-Hilaire, Gaël Tressens, Marie Chevalier, Pauline Villefont et Camille Fournier, anciens étudiants de la Faculté de pharmacie de Limoges (87), pour leur implication dans leurs thèses qui ont permis d’élaborer cet article. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. 5