INTERNATIONAL
20
Sociétal
N° 36
2etrimestre
2002
L
La Chine à l’OMC :
promesses, risques
et arrière-pensées
ANDRÉ CHIENG*
La vigueur des exportations chinoises a
étonnamment bien résisté au marasme des
Etats-Unis et du Japon, leurs deux principales
destinations. Pourquoi donc la Chine a-t-elle
fait une priorité nationale de son adhésion à
l’Organisation mondiale du commerce ? Celle-ci
ne lui permettra guère dexporter davantage, et la
plus grande liberaccordée aux investissements
étrangers risque en outre de creuser le fossé entre
régions riches et régions pauvres. Mais le
gouvernement se donne les moyens de combattre
ces déséquilibres. Surtout, il pense trouver dans
l’OMC une tribune à la hauteur de ses ambitions
géopolitiques.
R E P È R E S E T T E N D A N C E S
Le 11 novembre 2001, après
une attente de quinze ans, la
Chine était acceptée au sein de
l’Organisation mondiale du com-
merce (OMC), devenant ainsi son
143emembre. L’énement était
largement anticipé depuis trois ans,
à partir du moment la Chine
avait fait de son adhésion une prio-
ri nationale. Les rebondissements
n’avaient cependant pas manqué,
comme le refus opposé par Bill
Clinton à la proposition, pourtant
très travaile, que le Premier ministre
chinois, Zhu Rongji était venu lui
apporter lors de son voyage en avril
1999. Plus tard, au cours de l’été, le
bombardement de l’ambassade de
Chine en Yougoslavie ramenait les
relations entre les deux puissances
à un étiage très bas, jusqu’à ce que,
dans un ritable coup de théâtre,
les deux pays annoncent le 15 no-
vembre être parvenus à un accord.
Mais le parcours d’obstacles n’était
pas terminé : la Chine avait sans doute
un peu sous-estimé l’importance de
l’Europe, qui, parlant d’une seule
voix, fendit ses propres intérêts
avec vigueur : il fallut attendre le
printemps 2001 pour que l’accord
Chine-CE soit signé, ouvrant sor-
mais la voie à l’adsion finitive,
qui se fit formellement le 11 dé-
cembre 2001, soit un mois après
que l’OMC se fût prononcée à la
conférence de Doha.
Les conséquences de cet événement,
qualifié de « plus importante forme
*Président de l'Asiatique Européenne de Commerce, vice-président du Comité
France-Chine.
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Sociétal
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2002
LA CHINE À L’OMC : PROMESSES, RISQUES ET ARRIÈRE-PENSÉES
chinoise depuis le lancement de la
politique douverture et de lirali-
sation de Deng Xiaoping en 1978 »
par les autorités chinoises, et de
« plus grand bond en avant de
l’histoire de l’OMC » par Pascal
Lamy, le commissaire européen au
commerce, ont été largement analy-
es. Mais certaines conséquences
importantes de cette adhésion
sont restées dans l’ombre.
L’IMPRESSIONNANTE
VIGUEUR DES
EXPORTATIONS
Un sujet d’étonnement perma-
nent pour les économistes est
la san du commerce extérieur
chinois, et en particulier des expor-
tations. Les derniers chiffres connus
ne rogent pas à la règle : les
exportations de 2001 ont atteint
266,16 milliards de dollars, en
progression de 6,98 %, et les im-
portations 243,61 milliards, en
hausse de 8,2 %, laissant
un excédent commercial
de 22,55 milliards de
dollars contre 24,1 en
2000. Certes, l’excédent
a diminué, mais la plupart
des économistes prédi-
saient son effondrement,
et certains prévoyaient
me un passage dans le
rouge. Ils avaient de
bonnes raisons pour cela :
l’analyse des exportations
chinoises par zone de
destination montre
qu’environ 50 % d’entre
elles se font vers le Japon et les
Etats-Unis. Or on voit bien que les
deux premières économies de la
planète sont en cession, l’une
depuis de nombreuses anes et
l’autre depuis 2001. Comme, de
plus, la Chine connaît un taux de
croissance encore élevé (7,3 % en
2001 contre 8 % en 2000), l’analyse
canique des flux pouvait faire
conclure à un retournement du
commerce exrieur. Pourtant, il n’en
a rien été. Dans une perspective de
plus long terme, les performances
chinoises paraissent encore plus
impressionnantes (graphique 1). A
l’exception du déficit passager
de 1993, la balance commerciale
chinoise a été constamment excé-
dentaire depuis 1990 avant de
conntre une ritable envolée à
partir de 1997.
On se rappelle que, lors de la crise
asiatique de 1997, la Chine avait
étonné en maintenant une
croissance forte, une balance com-
merciale positive, sans valuation
de sa monnaie. Mais elle n’était pas
la seule. Sans parler de Hongkong,
on avait no les performances
remarquables de Taiwan et de
Singapour (dont les monnaies
avaient néanmoins perdu de leur
valeur), et on avait expliqué alors
que la spécialisation de ces pays
dans la haute technologie les
avait préservés en grande partie
de la crise asiatique. Lannée
2001 apporte un dramatique re-
tournement : le PIB de Singapour
aura baissé de l’ordre de
3 %, et Taiwan ne doit
qu’à ses relations avec le
continent de ne pas tom-
ber dans le rouge.
Le tableau 1 en fournit
une des raisons. En
1997, la crise était en
Asie et la conjoncture
américaine était à son
zénith. En 2001, la
récession se trouve
aux Etats-Unis, et les
exportations de Taiwan
et de Singapour vers ce
pays connaissent un
véritable effondrement : - 16 %
environ. On notera que, dans le
me temps, les exportations chi-
noises vers les Etats-Unis croissent
encore de près de 5 %, ce qui
constitue bien un exploit compte
tenu de la conjoncture ! La Chine
reste le seul pays asiatique qui ait
pu traverser sans encombres les
deux crises qu’a connues l’Asie au
cours de ces quatre dernières
anes : la crise financière de 1997
et la crise de la haute technologie
de 2001.
Il faut bien constater que le com-
merce extérieur chinois est « in-
oxydable ». Au cours de ces dix
dernres années, quelle que soit la
conjoncture mondiale ou asiatique,
les échanges extérieurs de la Chine
croissent à un rythme rapide et
constant, quadruplant dans l’inter-
valle et laissant presque chaque
année un surplus considérable
(graphiques 2 et 3).
UN AIMANT POUR
LES DÉLOCALISATIONS
L’explication de cette performance
tient en une phrase : la Chine est
devenue le pays de localisation
de dernier ressort. Cette alité
présente plusieurs facettes :
La Chine continue d’être le plus
grand producteur mondial pour
les produits faisant l’objet d’une
localisation « historique » : textile,
habillement, jouet, maroquinerie,
etc. On se rend compte qu’aucun
autre pays au monde n’est capable
de rivaliser aujourd’hui avec elle
dans ces secteurs.
Dans le domaine des hautes
technologies, la Chine est en train
d’acquérir une position importante :
elle devient la terre d’élection de la
localisation pour les entreprises
des pays ces technologies avaient
élu domicile, en particulier Taiwan.
L’un des phénomènes économiques
importants de ces dernres anes
a été l’émigration massive de l’indus-
trie taiwanaise sur le continent. On
peut en avoir une idée en étudiant
les échanges entre les deux rives :
les exportations de Taiwan vers le
continent sont passées de 3,64
milliards de dollars en 1991 à 25,49
milliards en 2000, soit un septuple-
ment,alors que dans le même temps
le total des importations chinoises
était multiplié par 3,5. Le mouvement
s’est accéléré à partir de 1999. Or
une partie importante des importa-
tions chinoises en provenance de
Taiwan consiste en composants
qui sont assemblés en Chine pour
être exportés.
La Chine est
le seul pays
asiatique qui
ait traversé
sans encombres
les deux crises
qu’a connues
le continent au
cours des quatre
dernières années.
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R E P È R E S E T T E N D A N C E S
Enfin, en période de crise, les
distributeurs et les industriels sont
poussés à rechercher les coûts
les plus bas. Or le progs des té-
communications et des transmis-
sions de données ouvre la possibili
technique de délocaliser de plus en
plus de fabrications : la crise favorise
la Chine.
Celle-ci, en effet, est l’un des seuls
pays au monde à pouvoir offrir
simultanément quatre avantages
essentiels aux entreprises qui
cherchent à délocaliser :
une main-d’œuvre bon marc:
habituellement, les Nouveaux pays
industrialisés (NPI) voient le coût
de leur main-d’œuvre augmenter en
me temps que leur économie se
développe. La Chine échappe à
cette gle à cause de la masse de
sa population rurale, qui constitue
un servoir de population quasi-
inépuisable ;
– un encadrement de quali, de
mieux en mieux formé aux mé-
thodes modernes de management,
et ficiant aussi du savoir-faire
des cadres chinois formés à l’étran-
ger ou venant de Taiwan ;
un environnement favorable à
la délocalisation, avec des infra-
structures en progrès constant,
des services financiers, des télé-
communications et des transports
modernes (au moins dans la partie
orientale du pays) ;
un marché domestique en pleine
expansion, permettant aux industriels
qui se délocalisent de disposer d’un
marché pour leurs produits en plus
d’une base de production à bas
coûts.
C’est pourquoi l’analyse « méca-
nique » des effets de la récession
américaine appliquée aux exporta-
tions de la Chine aboutit à des
erreurs importantes : elle ne tient
pas compte des effets de substitution
entrnés par les délocalisations.
INTERNATIONAL
1 « Quantiflying
the impact of
China’s WTO
entry, » 14
décembre 2001.
Source : statistiques chinoises
-20
-10
0
10
20
30
40
50
8,17,7
4,4
-12,2
5,4
16,4
40,3
43,6
29,1
24,1
Graphique 1. Solde commercial
0
50
100
150
200
250
300
62,1
71,685,091,8
121,1
148,6151,2
182,8 183,8
194,9
249,26
266,16
Graphique 2. Exportations
54,063,9
80,6
115,7
132,2138,9142,1140,2
165,8
225,1
243,6
0
50
100
150
200
250
104,0
Graphique 3. Importations
3,54,4
11,0
33,7
37,5
41,7
45,345,5
40,440,7
46,8
27,5
0
10
20
30
40
50
Graphique 4. Flux d'investissements directs étrangers
L’OUVERTURE ET SES DIVIDENDES
Chiffres en milliards de dollars US
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LA CHINE À L’OMC : PROMESSES, RISQUES ET ARRIÈRE-PENSÉES
Ainsi, l’assimilation entre la Chine
et les NPI, nagre surnommés
« tigres » ou « dragons », n’est pas
la plus judicieuse. Il faut d’ailleurs
revenir sur une autre différence
essentielle : malgré leur croissance
impressionnante, les exportations
ne pèsent pas du même poids pour
la Chine et pour les NPI : leur ratio
par rapport au PIHB dépasse 1,40
pour Singapour, atteint 0,40 pour
Taiwan ou la Corée, mais
il est d’environ 0,20 pour
la Chine sur la période
1990-1998.
L’ADSION
AGGRAVERA LES
SÉQUILIBRES
Il faut avoir ces don-
es à l’esprit quand
on s’interroge sur les
conséquences pour la Chine de
son adhésion à l’OMC. L’analyse
montre aisément qu’en termes
d’échanges extérieurs, elle n’a pas
grand-chose à gagner. En effet, elle
s’est imposé d’ouvrir davantage ses
frontières aux importations et aux
investissements étrangers dans le
domaine des services, sans que ses
exportations puissent augmenter
beaucoup plus vite qu’elles ne l’ont
fait jusqu’ici sans participation à
l’OMC la marge de progression
étant encore amoindrie par le ra-
lentissement de l’économie mondiale.
En toute logique, la Chine n’aurait
pas dû chercher à entrer à l’OMC.
Pourtant, elle l’a fait, et on a vu avec
quel acharnement. Pourquoi ?
La raison la plus importante est à
la fois économique et politique : le
gouvernement chinois veut faire
pression, grâce à l’OMC, sur les ac-
teurs domestiques pour les obliger
à entreprendre des réformes qui
autrement prendraient beaucoup
plus de temps. Si on admet cette
raison, on a la réponse à une
question fort battue : la Chine
va-t-elle respecter les gles de
l’OMC ? Il est clair qu’elle a la vo-
lonté de le faire, faute de quoi son
adsion perdrait tout son sens.
Celle-ci entraînera donc de très
importantes conséquences, que
l’on peut aborder de deux points de
vue. Le premier est économétrique
et consiste à calculer l’impact de la
nouvelle donne sur chaque secteur
de l’économie. Les nombreuses
projections réalisées sur ce sujet
arrivent à une conclusion éton-
nante : l’impact sur la croissance
chinoise sera beaucoup plus faible
quon ne lavait cru
initialement. Une étude
de la Deutsche Bank1,
par exemple, prévoit un
surcroît d’expansion de
seulement 0,11 % par an.
Ces travaux laissent
cependant de côté une
conséquence importante
de l’entrée à l’OMC :
cest laggravation du
séquilibre entre les régions
chinoises. Déjà, on constate une
augmentation sensible des investis-
sements directs étrangers (gra-
phique 4). Or ces investissements
se dirigent presque exclusivement
vers la région tière de la Chine,
avec deux pôles majeurs : Shanghai
et le Guangdong. Avec leur effet
d’entraînement classique, ils vont
permettre à ces gions de connaître
une croissance à deux chiffres, bien
plus forte que celle des régions
occidentales. Comme, en outre, le
niveau de départ de ces dernières
est plus bas, la conquence natu-
relle en sera un écart grandissant
entre l’Est et l’Ouest. Il y a une
source de difficultés politiques bien
plus redoutables que les problèmes
qui affecteront l’agriculture ou
l’industrie automobile, ou me que
l’accroissement du chômage, à
la modernisation et non à l’OMC.
Comment y faire face ?
La premre arme, la plus évidente,
consiste en des transferts impor-
tants des provinces riches vers les
provinces pauvres : c’est la fameuse
politique de développement de
l’Ouest. Depuis plusieurs anes, la
Chine déverse ses investissements
publics dans la partie occidentale
du pays. Mais cette politique est in-
suffisante si les provinces assistées
ne trouvent pas les ressources
intérieures qui leur permettent
un ritableveloppement. Une
deuxme arme, moins spectaculaire
mais peut-être plus efficace, est le
management des compétences.
Les administrateurs capables, les
dirigeants énergiques sont envoyés
vers l’Ouest. Un secrétaire du Parti
de Shanghai est envo diriger la
province du Jiangxi, un ancien maire
de Qingdao, ancien ministre de la
Construction, est nom à la te
du Hubei. Ces cas se multiplient.
Bient, une mission réussie dans
une province de l’Ouest sera une
condition cessaire pour acder
Exportations totales Exportations vers
les Etats-Unis
Chine 7,16 4,86
Hongkong-2,59 -7,26
Singapour-7,86-16,06
Corée du Sud-10,09-13,58
Taiwan -13,68-16,82
Thailande-3,04-6,01
Malaisie -7,52 -9,33
Indonésie -0,02 2,46
Philippines -12,98-17,19
Inde9,33 -11, 99
Source : BNP Paribas, Asian Economic Brief, novembre 2001.
Croissance observée sur les douze derniers mois, en % (1)
(1) Statistiques arrêtées entre juin et septembre 2001, selon les pays.
Tableau 1. PERFORMANCES À L’EXPORTATION
Le gouvernement
chinois veut
se servir de
l’entrée à l’OMC
pour accélérer
les réformes.
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R E P È R E S E T T E N D A N C E S INTERNATIONAL
aux plus hauts postes de l’Etat.
L’exemple vient de haut : Hu Jing-
tao, le successeur prévu de Jiang
Zemin, commença son ascension
après avoir ussi son passage au
Tibet. A contrario, la démission
spectaculaire et inattendue de
Xu Kuangdi, populaire et irrépro-
chable, en cembre dernier,
montre que la réussite comme
maire de Shanghai n’est
plus lassurance dune
haute promotion, comme
ce fut le cas pour deux
de ses illustres prédéces-
seurs : Jiang Zemin et Zhu
Rongji.
UNE NOUVELLE
TRIBUNE
POLITIQUE
Un autre aspect de
la question, souvent
négligé, touche à la poli-
tique internationale. Pour
le dire autrement, on parle
beaucoup des conséquences pour
la Chine de son entrée à l’OMC,
mais assez peu des conséquences
pour l’OMC de l’entrée de la
Chine. La nuit du 11 novembre,
la télévision chinoise s’est longue-
ment attardée sur des propos de
l’ambassadeur de Colombie : ce
diplomate se jouissait du fait
qu’avec la Chine, l’OMC comptait
enfin un pays en voie de dévelop-
pement puissant, qui allait pouvoir
faire entendre sa voix et défendre
les intérêts des pauvres de la
planète. Cette remarque met l’ac-
cent sur un point d’une extrême
importance dans le contexte
mondial actuel : la Chine repré-
sente, à un horizon certes lointain,
l’une des rares nations à pouvoir
se poser en rivale des Etats-Unis.
A court terme, si elle n’est pas en
mesure de leur faire de l’ombre
sur le plan militaire ni sur le plan
économique, elle peut se confron-
ter à eux sur celui des idées.
Au début des années 90, Mahatir,
le Premier ministre de Malaisie,
développait sa théorie des « va-
leurs asiatiques ». La crise de 1997
en a eu raison. On aurait pu s’at-
tendre à ce que la Chine, forte de
sa sistance à la crise, reprenne
ce flambeau. Il n’en a rien été.
Loin de contester les grandes
valeurs « universelles », elle les
fait siennes, mais elle veut
en donner une définition qui
prenne en compte ses propres
conceptions de
même que le Parti
communiste chinois
se réclame toujours
du marxisme, mais
en lui donnant un
contenu « moder-
nisé », bien loin des
écrits de Marx. Dans
les deux cas, la thèse
chinoise consiste à
dire que les grandes
valeurs universelles
doivent tenir compte
des spécificités géo-
graphiques, histo-
riques, économiques
et culturelles des pays et gions
on les applique. A un esprit
occidental, le bat peut sembler
vain et fumeux. Mais pour la
Chine, il revêt une importance
essentielle.
Ainsi, les événements cents
sont interprétés de façon diffé-
rente en Chine et en Occident.
George Bush rencontre une large
adhésion internationale dans sa
lutte contre le terrorisme, mais
nombre de points inquiètent
Pékin : au nom de cette lutte, les
Etats-Unis disposent maintenant
d’une présence militaire en Afgha-
nistan, sur le flanc ouest de la
Chine, ils lancent leur programme
de bouclier anti-missiles dont on
peut se demander quelle utilité il
peut avoir contre le terrorisme, et
ilsitèrent leur soutien à Taiwan
au nom de la défense de la démo-
cratie. Enfin, quand, au nom de la
même lutte contre le terrorisme,
les Chinois demandent aux
Américains de leur remettre leurs
ressortissants capturés en Afgha-
nistan, ils se heurtent à un refus.
La Chine a donc besoin de faire
entendre sa voix sur la scène
internationale, ne serait-ce que
pour discuter des « grands prin-
cipes ». Or lONU, dont les
décisions peuvent être systémati-
quement bloquées par le droit
de veto dont disposent les « cinq
grands », n’est pas une véritable
tribune. En revanche, l’OMC, bien
que limitée au domaine des
échanges internationaux, peut
devenir un lieu d’expression très
efficace, en particulier auprès des
pays en voie de développement
en quelque sorte une des grandes
agoras du monde.
On se rappelle que, pour renouer
le dialogue avec les Américains
en 1972, on prit l’occasion d’une
rencontre de ping-pong. Aujour-
d’hui, pour marquer sa place dans
le monde, la Chine utilise deux
instruments : l’OMC pour les
idées et les Jeux Olympiques
pour le prestige. L’Histoire
retiendra que c’est en 2001 que
la Chine remporta ces deux
succès.l
L’OMC, bien que
limitée aux
échanges
internationaux,
peut devenir un
lieu d’expression
très efficace,
notamment
en direction
des pays en
développement.
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