Difficulté du diagnostic du décès par projectile d’arme à feu après exhumation : A propos d’un cas autopsique M.BELHAJ- M.A MOSRATI - A.AISSAOUI – D.OUALHA -- N.HAJ SALEM- A.CHADLY Service de Médecine Légale – Laboratoire de recherche en anthropologie et biomécanique de l’os Hôpital Universitaire Fattouma Bourguiba Faculté de Médecine- Université de Monastir Objectif : Nous rapportons le cas d’un décès par tir d’arme à feu qui a fait l’objet d’une autopsie médicolégale après exhumation et nous soulevons les différentes difficultés rencontrées. Rapport du cas : Il s’agissait d’un homme âgé de 20 ans décédé pendant la période de la révolution tunisienne dans les suites d’une plaie par arme à feu. L’autopsie judiciaire n’a pas été pratiquée et le corps a été inhumé le jour du décès. La demande de dédommagement par les ayants droits suite à l’instauration de la loi d’indemnisation des victimes de la révolution a suscité l’exhumation du corps pour déterminer la forme médico-légale du décès. L’examen extérieur du cadavre momifié a permis de mettre en évidence une perte de substance cutanée de la région latérale gauche du cou remplie par du coton. Le balayage radiologique du corps a montré de multiples images de corps étrangers métalliques en projection des vertèbres cervicales et dorsales. A l’autopsie, des fractures étagées du rachis cervico- dorsal ont été notées. Le décès était rattaché à un traumatisme cervical et dorsal violent. Conclusion : Dans le cas que nous rapportons, l’absence des caractéristiques typiques et habituelles d’un orifice d’entrée d’un tir d’arme à feu, vu l’état de décomposition du corps, rend difficile l’authentification de la nature de l’agent déterminant la perte de substance cervicale rencontrée à l’autopsie. Toutefois, la présence de débris métalliques en projection de cette plaie nous amène à discuter l’hypothèse plausible d’une plaie occasionnée par un projectile d’arme à feu.