Diagnostic Rapide de la Résistance à la colistine
Les travaux de recherche de l’équipe du Pr Nordmann, Microbiologie Médicale et Moléculaire
de l’Université de Fribourg (Suisse), laboratoire étranger associé à l’Unité 1137 IAME :
Infection, Antimicrobiens, Modélisation, Évolution (Inserm / Université Paris-Diderot /
Université Paris 13) ont mis au point un test de diagnostic rapide de la résistance à la colistine.
Ces travaux ont fait l’objet d’une publication dans Emerging Infectious Diseases.
Parmi les bactéries multi-résistantes aux antibiotiques, les entérobactéries productrices de
carbapénèmases sont en pleine expansion notamment en France. Ces bactéries restent cependant
habituellement sensibles aux polymyxines (colistine) qui n’étaient jusqu’à présent utilisées
essentiellement que dans le monde animal. Cependant, une augmentation de l’utilisation de la
colistine explique pourquoi des entérobactéries résistantes à la colistine sont désormais isolées dans
le monde entier.
Les techniques actuelles de l’étude de la sensibilité aux polymyxines sont fastidieuses, de résultats
tardifs (24h) et manquent le plus souvent de sensibilité et de spécificité. Elles sont peu adaptées aux
besoins cliniques.
Le test rapide de diagnostic de la résistance aux polymyxines (colistine, polymyxine B) vient d’être mis
au point et sera très prochainement commercialisé (Rapid Polymyxin NP test).
Ce test mis au point par le Pr Nordmann et les Dr L. Poirel et A. Jayol est rapide (2 h) sensible et
spécifique (95-99%). Il est basé sur l’étude d’une croissance rapide d’une culture bactérienne en
présence d’une concentration de colistine et un milieu de culture définis. Lorsque cette croissance
survient (souche résistante) elle s’accompagne d’une métabolisation du glucose qui est mise en
évidence par changement de couleur d’un indicateur de pH.
Ce test est le premier qui permet une analyse rapide de la sensibilité à la colistine de toute souche
d’entérobactérie quelque soit son mécanisme de résistance à la colistine qu’il soit chromosomique ou
plasmidique de type MCR (transférable).
Références
Rapid detection of polymyxin resistance in Enterobacteriaceae. Nordmann P., Jayol A., Poirel L.
Emerg Infect Dis 2016 32 : 1038-1043
Contact chercheur
Pr Patrice Nordmann
Microbiologie médicale et moléculaire (Université de Fribourg, Suisse) et Laboratoire étranger associé
à l’Unité 1137 IAME : Infection, antimicrobiens, modélisation, évolution (Inserm / Université Paris-
Diderot / Université Paris 13)
Mail : patrice.nordmann@unifr.ch