
Fossiles de plantes dans l’Arctique
On  a  retrouvé  dans  les  roches  de
l’Arctique  des  fossiles  de  plantes
tropicales du Carbonifère (ère Primaire)
ainsi  que  de  forêts  de  conifères
tertiaires,  montrant  que  le  climat  de
cette zone n’était pas polaire autrefois.
Fruit et graine
Les  fruits  sont  de  formes  très
particulières :  on  observe    des  capsules
rigides  ne  permettant  la  sortie  des
graines  que  par  vent  violent,  ou  à
ouverture  progressive  dans  le  temps.
Des akènes crochus et velus permettent
une  dissémination  efficace  (voir
Benoîte).
Les  graines  arrivent  à  maturité  en  fin
d’automne.  Il  n’est  pas  rare  d’avoir  une
dormance  sur  plusieurs  années  pour  les
graines et les plantes.
Lichen
Premier  végétal  à  coloniser  le  sol
arctique.
Il  existe  une  classification  des  lichens
selon  les  conditions  climatiques,  établie
en  1901  par  l’Allemand  W.  Köppen.  2
zones  climatiques  déterminent  les
plantes de la toundra et de la taïga.
Le lichen peut réduire son métabolisme à
son  minimum,  en  une  minute,  et  peut
survivre  plusieurs  années  sous  la  neige.
Sa  forme  très  plate  lui  permet  de
résister  au  vent  et  aux  cristaux  de
glace, très abrasifs.
Le  lichen  est  l’association  d’une  algue
appelée  photobionte  (algue  verte  ou
cyanobactérie)  et  d’un  champignon
appelé  mycobionte  (ascomycète,
basidiomycète  ou  deutéromycète).  Il
forme  un  thalle  (une  lame  végétale).  La
majorité  des  lichens  comportent  une
algue verte,  mais on  connaît  une espèce
d’algue  jaune  et  une  d’algue  rouge
pouvant  réaliser  cette  symbiose.  Les
caractéristiques  des  2 partenaires  sont
modifiées  pour  rendre  cette  symbiose
reproductible.  On  trouve  alors  à  la
surface  du  lichen  des formes  en  relief,
sortes de verrues contenant  les spores.
L’algue  peut  vivre  sans  le  champignon,
alors  que  le  champignon  ne  peut  vivre
sans l’algue.
Une  classification  fait  intervenir  3
familles  selon  la  forme  du  thalle :  en
croûte =  lichens  crustés,  à  petites
feuilles = lichens lobés, à prolongements
longs  redressés  ou  pendants =  lichens
fruticuleux.
Il  y  a  aussi  3  formes  de  symbiose :  un
enchevêtrement  des  2  types  de
filaments,  ou  en  2  lames  distinctes,
collées,  ou  un  centre  formé  par  le
phytobionte et un enrobage constitué du
mycobionte.
Le  lichen  résiste  à  de  fortes
dessiccations  (teneur  en  eau  inférieure
à  2%).  Le  champignon  sécrète  des
polysaccharides  qui  piègent  l’eau  sous
forme de colloïdes.
Il  y  a  stockage  de  polyols  (réserves
d’eau).  Vie  possible  de  –70  à  +70°C.
Après  déshydratation,  le  retour  du
métabolisme  est  très  rapide,  mais  la
croissance  est  très  longue :  quelques
centièmes de mm par an. Par contre, leur
durée de vie est très longue.
Les  lichens  représentent  65%  de  la
flore à la limite du désert polaire.
Ils  captent  les  éléments  minéraux
venant  surtout  de  l’atmosphère.  Cette
qualité  en  fait  de  bons  indicateurs  de
pollution,  puisqu’ils  accumulent  par
exemple  les  métaux  lourds,  et  en
meurent parfois : les lichens se trouvent
donc  généralement  dans  des  zones  non
polluées.