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Partie 3 : deux exemples Chapitre 2 : un « cas d'école » : la trigo au collège.
L'étude de la trigonométrie commence en quatrième, avec la découverte du cosinus... Mais
pourquoi le cosinus ? Parce qu'il y a quelques années, les projections étaient au programme de quatrième et
offraient une base raisonnable à l'introduction des cosinus. Par « raisonnable », je veux dire qu'il était
possible, à partir des projections, de donner du sens à la notion de cosinus. Et comme vous le savez,
«donner du sens» me tient particulièrement à coeur !
Seulement, voilà : les projections ont disparu du programme de quatrième, le cosinus y est resté.
Tout seul. Suspendu dans le vide ou presque, artificiellement défini comme un « rapport de longueurs »,
sans plus de précisions. Ou peut-être, si le prof le préfère, à l'aide du « quart de cercle trigonométrique ».
Et l'an d'après, en troisième, on remet ça ! Avec le sinus qui vient à son tour flotter dans le vide.
Que les programmes mentionnent le « cercle trigonométrique » ne peut qu'inciter les profs à utiliser
ledit cercle, et c'est tant mieux... Mais vouloir définir la trigonométrie à partir d'un de ses rejetons me paraît
pour le moins surprenant et bien peu rationnel !
( Imaginez les entrées suivantes dans un dictionnaire :
trigonométrie : voir cercle trigonométrique
cercle trigonométrique : cercle de rayon un, utilisé en trigonométrie.
Voilà qui donne du sens à la trigonométrie, n'est-ce pas ?)
Il en résulte -- et c'était prévisible -- que la trigonométrie au collège n'est bien souvent qu'un simple
prétexte à quelques manipulations, à quelques applications qui relèvent du conditionnement.
Je ne vais pas à nouveau vous demander de comparer deux présentations possibles d'un cours de
quatrième ou de troisième, portant cette fois-ci sur la trigonométrie... Parce qu'en trigo, je ne connais pas
de présentation habituelle : chacun essaie, avec les moyens du bord, d'obtenir que ses élèves sachent
répondre aux questions traditionnelles du brevet !
Et bien souvent, bien trop souvent à mon goût, en s'appuyant sur des formules cabalistiques, sur des
expressions dignes d'un grimoire de magie du Moyen Âge -- dont la plus récente, ânonnée dans tous les
collèges de France est « SOCATOHA ». À vos souhaits, et qu'importe le sens !
Cela m'est insupportable.
Alors, par respect, d'une part pour la trigonométrie, d'autre part pour mes élèves, j'ai pris sur moi de
tenir compte non de la lettre mais de l'esprit du programme qui nous demande, et j'y reviens toujours, de
donner du sens à ce que nous enseignons.
Mon approche est la même en quatrième qu'en troisième. Simplement, là où je ne fais que
mentionner en passant l'antériorité du sinus en quatrième, j'en approfondis l'étude en troisième. Bien
entendu, cette approche demande un peu de temps, mais elle m'assure que mes élèves acquièrent des
connaissances, un peu de culture générale, une vision plus vaste des mathématiques -- et pas seulement
quelques « savoir-faire » à l'utilité quotidienne douteuse.
Elle m'assure également l'intérêt, la participation de mes élèves à ce cours.
Permettez-moi, exceptionnellement, non de vous imposer un cours, bien entendu, mais de structurer
ce chapitre comme la progression d'un cours... Et de l'agrémenter de quelques dessins, qui m'éviteront de
longs paragraphes !
De la découverte à la maîtrise de la trigonométrie ( du collège ! ), en quatre étapes :
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Philippe Colliard
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