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S´eance n◦2
Objectifs : savoir nier et traduire des formules avec quantificateurs
En math´ematiques, un grand nombre de propositions s’expriment en fonction d’une ou plusieurs
variables.
Exemples : x+y≥1. Ici les variables xet ypeuvent repr´esenter des nombres r´eels, ou bien
des entiers. Suivant l’interpr´etation des variables xet y, la proposition peut ˆetre vraie ou fausse.
On choisira d’appeler formules de telles propositions.
Soit p(x) une formule d´ependant de la variable x, et El’ensemble d’interpr´etation de la variable
x. On d´efinit deux nouvelles propositions, `a l’aide des quantificateurs ∀et ∃:
(1) ∀x∈E, p(x) : “pour tout x´el´ement de l’ensemble E,p(x)”
(2) ∃x∈E, p(x) : “il existe un ´el´ement xdans l’ensemble Etel que p(x)”
La premi`ere est vraie, si la proposition p(x) est vraie pour tous les ´el´ements xde l’ensemble E.
Alors que la seconde est vraie, s’il existe (au moins) un xdans l’ensemble Epour lequel p(x) est
vraie.
(Par convention, si Eest vide, “∀x∈E, p(x) est vraie”).
Si Ea un nombre fini d’´el´ements {x1,...,xn}. on peut remarquer que “∀x∈E, p(x)” peut aussi
s’´ecrire “p(x1) et p(x2)... et p(xn)” ; de mˆeme “∃x∈E, p(x)” peut s’´ecrire “p(x1) ou p(x2)... ou p(xn)”.
Il est important de signaler que les variables sont muettes : ∀x∈E, p(x) et ∀y∈E, p(y)
d´esignent la mˆeme proposition.
Attention, la v´erit´e de telles propositions d´epend fortement de l’ensemble E...
Exemples : consid´erons les propositions (∃x∈N, x ≥1) et (∀x∈N, x ≥1). Par d´efinition, la
premi`ere signifie ”il existe un entier naturel plus grand que 1”. Il est ´evident qu’un tel ´enonc´e est
vrai. Par contre, la seconde est fausse puisqu’elle signifie que ”tous les entiers naturels sont plus
grands que 1” (mais 0 <1 !). Mais si l’on change le domaine d’interpr´etation en N∗, on obtient
(∃x∈N∗, x ≥1) et (∀x∈N∗, x ≥1) qui sont toutes les deux vraies.
Remarque : les propositions “∀x∈E, x ∈F⇒p(x)” et “∀x∈E∩F, p(x)” sont ´equivalentes !
L’´equivalence ci-dessous est une tautologie ; elle permet d’exprimer les n´egations des proposi-
tions comportant des quantificateurs.
¬(∀x∈E, p(x)) ⇔(∃x∈E, ¬(p(x)))
Attention, le domaine d’interpr´etation est le mˆeme des deux cˆot´es : par exemple, la n´egation
de “∀x∈N, x > 3” s’´ecrit “∃x∈N, x ≤3”.
Remarque : Pour montrer que “∃x∈E, p(x)” est vraie, il suffit de trouver un xparticulier
dans l’ensemble E pour lequel p(x) est vraie. Pour montrer que “∀x∈E, p(x)” est vraie, un tel
exemple ne suffit pas. On commence en g´en´eral une telle d´emonstration par “Soit xun ´el´ement de
E” et on montre que p(x) est vraie.
Enfin, montrer que “∀x∈E, p(x)” est fausse revient `a montrer que “∃x∈E, ¬p(x)” est vraie,
donc il suffit de trouver un contre-exemple, c’est-`a-dire un ´el´ement xde Epour lequel p(x) est
fausse.
EXERCICES.
(1) Trouver les relations logiques entre les ´enonc´es suivants.
(a) Tous les hommes sont mortels
(b) Tous les hommes sont immortels
(c) Aucun homme n’est mortel
(d) Aucun homme n’est immortel
(e) Il existe un homme immortel