L’intégration de l’énergie dans les politiques sectorielles Bonnes pratiques de villes européennes Cette étude a été réalisée par Sylvie LACASSAGNE, Energie-Cités, pour le compte de l'ADEME Valbonne 1 ADEME/Energie-Cités L’intégration de l’énergie dans les politiques sectorielles 2 janvier 2003 ADEME/Energie-Cités L’intégration de l’énergie dans les politiques sectorielles janvier 2003 SOMMAIRE Présentation générale Approche du sujet Synthèse 7 7 Fiches de bonnes pratiques Clermont Ferrand (FR) Energy Saving Trust (UK) Genève (CH) Malmö (SE) Montpellier (FR) Rennes (FR) Stuttgart (DE) 11 15 21 27 31 37 41 3 ADEME/Energie-Cités L’intégration de l’énergie dans les politiques sectorielles 4 janvier 2003 ADEME/Energie-Cités L’intégration de l’énergie dans les politiques sectorielles janvier 2003 AVANT PROPOS Il existe dans les différents pays de l’Union européenne de nombreuses dynamiques de villes relatives à l’énergie et à l’environnement. Celles-ci sont assez différentes en fonction d’une série de facteurs d’ordres institutionnel, politique, démographique, historique, culturel, etc. Des politiques sont parfois initiées par des Etats ou des Régions afin de favoriser la prise en compte par les municipalités d’objectifs de maîtrise des consommations d’énergie et de maîtrise des émissions polluantes (locales et globales). La prise en compte de la question énergétique au sein de la collectivité locale et sur son territoire de compétence a été analysée à travers 3 axes : - La mesure de la performance énergétique des collectivités locales - Les outils de planification énergétique territoriale - L’intégration de l’énergie dans les politiques sectorielles Cet état de l’art fait état de l’analyse du troisième axe. Les deux autres axes font l’objet de deux autres publications distinctes. 5 ADEME/Energie-Cités L’intégration de l’énergie dans les politiques sectorielles 6 janvier 2003 ADEME/Energie-Cités L’intégration de l’énergie dans les politiques sectorielles janvier 2003 PRESENTATION GENERALE 1 - Approche du sujet Un arrêté du 29 novembre 1973, relatif à la terminologie économique et financière, définit le management comme "l'ensemble des techniques d'organisation et de gestion de l'entreprise". En d'autres termes une sorte de boîte à outils permettant à la fois d'assembler, de structurer d'une certaine façon les éléments propres à l'entreprise et de guider dans la bonne direction l'ensemble ainsi constitué. L'une des spécificités du management public local est de faire participer la population aux prises de décision des différents dirigeants locaux. La légitimité ainsi recherchée peut être obtenue grâce à un éventail de procédures vérifiant l’ensemble du processus depuis le soutien de principe de la population aux décisions jusqu’à l’implication effective des habitants. Le cloisonnement des services caractérise assez bien le fonctionnement d'une administration qu'elle soit territoriale ou d'une autre nature. Dès 1963, Michel CROZIER insistait sur ce fait dans son ouvrage "Le Phénomène bureaucratique". Pour casser ce cloisonnement, des relations horizontales doivent être mises en place. De manière générale, les spécialistes en management ont constaté que la transversalité a tendance à se développer dans les organisations ayant une forte culture qualité. Les collectivités locales, qui ont progressivement pris conscience que l’insuffisance de qualité a un coût, cherchent elles aussi à lutter contre le cloisonnement des services. Tous les documents et plans d'action relatifs à la maîtrise de l'énergie, au plan local comme au plan national, insistent sur le fait qu'une action réussie passe par l'intégration de la dimension "maîtrise de l'énergie" dans l'ensemble des politiques sectorielles. Car en réalité, le plus grand gisement d'économies d'énergie réside en dehors de la sphère somme toute réduite de "l'énergie" au sens strict. C'est la politique de l'habitat, de l'urbanisme, de la mobilité et des transports, de la distribution d'énergie, des nouvelles zones d'aménagement, des zones en réhabilitation, etc. et bien sûr des bâtiments publics, neufs et existants, dont la logique échappe encore trop souvent à la maîtrise de l'énergie. Beaucoup trop souvent encore dans les municipalités, qu'elles soient directement maîtres d'ouvrages ou organisatrices de l'espace urbain, la "cellule maîtrise de l'énergie" - quand bien même elle existe - ne dispose pas des moyens de jouer ce rôle. La recommandation traditionnelle de transversalité peine à s'exercer. Il existe pourtant des expériences réussies à cet égard. Partielles ou plus ambitieuses, elles donnent des indications sur la voie à suivre. 2 – Synthèse La transversalité dans le domaine de l'énergie La transversalité en matière d'énergie peut apparaître comme un continuum allant de la simple coopération ponctuelle, n'apparaissant pas sur l'organigramme, à l'instauration d'un "niveau hiérarchique" transversal regroupant les différents services sous l'égide d'un responsable administratif. Le responsable énergie et/ou environnement tient souvent ce rôle fédérateur afin de s'assurer de la cohérence de l'action. C'est ce qu'on pourrait appeler le premier niveau de la transversalité. Le second niveau relèverait quant à lui, du développement des pratiques participatives initiées par le service énergie en collaboration avec les autres services. Ce niveau répond à la question : comment impliquer les citoyens – de manière effective ou indirecte – lors du montage et du suivi 7 ADEME/Energie-Cités L’intégration de l’énergie dans les politiques sectorielles janvier 2003 d'un projet? Cette implication peut prendre une forme officielle – par exemple avec l'instauration de commissions externes ou extra-municipales – ou une forme beaucoup plus informelle, comme les conseils de quartier, la communication simple sur les projets, la réalisation de sondages et d'enquêtes d'opinion. Afin de pratiquer au quotidien la transversalité, le service énergie et/ou environnement utilise et adapte des outils classiques du management : notes de services, encadrement et participation à des comités de pilotage et à des groupes de travail. Tout ou partie de cette mission peut être confiée à une entité extérieure, de type agence locale de l'énergie. Cette dernière, souvent créée à l'initiative de la municipalité, garde son caractère indépendant à la fois sur le plan financier et sur le plan de la conduite de ses actions. Une entité reconnue Une légitimation politique Il est primordial que la structure (cellule, département ou encore agence locale) qui possède une mission transversale dans le domaine de l'énergie bénéficie d'un portage politique fort et affiché en tant que tel. C'est par exemple le cas à Montpellier, ville qui possède un élu en charge de l'énergie. Une reconnaissance de l'enjeu dans chaque service Par ailleurs, l'organisation britannique "Energy Saving Trust" dans son guide pratique destiné aux élus et chefs de service montre bien l'importance de l'acquisition du réflexe énergie dans le fonctionnement au quotidien des services d'une administration locale. Une place de choix dans l'organigramme Le service énergie de la ville de Montpellier est plus qu'un simple service. Il s'agit d'un Département qui tient une place stratégique au sein de l'organigramme général des services municipaux et qui fonctionne sur ce mode depuis de nombreuses années. C'est aussi le cas à Rennes ou une mission inter-services sur le thème de l'environnement a intégré récemment dans ses activités transversales les questions d'énergie. Parfois cette place permet de mener des actions qui dépassent largement le champ "patrimoine". Genève possède un service énergie qui intervient sur le terrain depuis près de vingt ans et qui s'est récemment doté de compétences environnementales. Si bien que le service énergie développe deux types d'activités complémentaires : les activités liées à la "gestion du patrimoine" et celles liées à la "politique énergétique et au développement durable". La collaboration inter-services Cette collaboration doit être un élément déterminant de tout service énergie .La cohérence des actions qui sont engagées et parfois leur pérennité dépendent d'elle. La collaboration interservices c'est tout d'abord une pratique de la circulation de l'information au quotidien qui se met en place progressivement à l'aide de réunions au fil de l'eau (Genève, Rennes, Montpellier), ou programmées lors de la conduite d'un projet (Malmö). Cette collaboration peut aussi être l'occasion d'innover en créant un nouveau mode d'organisation. C'est le cas à Stuttgart qui a développé entre le service de protection de l'environnement et le service technique un nouveau système de financement des projets : le contracting interne. Cela consiste à faire du tiers investissement en opérant uniquement à partir de fonds budgétaires de la commune. Ce mode de fonctionnement entraîne une modification des compétences et des responsabilités des services concernés. Par ailleurs, cela suppose que le service énergie ait une vue d'ensemble sur les potentiels d'économies d'énergie réalisables sur l'ensemble de l'administration municipale. La collectivité locale peut aussi déléguer l'animation et la coordination des travaux d'une instance réunissant différents services de la ville à son agence locale. C'est le cas de la Commission Energie de la Ville de Clermont-Ferrand animée par l'ADUHME, l'agence locale. 8 ADEME/Energie-Cités L’intégration de l’énergie dans les politiques sectorielles janvier 2003 FICHES DE BONNES PRATIQUES Clermont Ferrand (FR) 11 Energy Saving Trust (UK) 15 Genève (CH) 21 Malmö (SE) 27 Montpellier (FR) 31 Rennes (FR) 37 Stuttgart (DE) 41 9 ADEME/Energie-Cités L’intégration de l’énergie dans les politiques sectorielles 10 janvier 2003 ADEME/Energie-Cités L’intégration de l’énergie dans les politiques sectorielles janvier 2003 Clermont-Ferrand (FR) L’intégration de l’énergie dans les politiques sectorielles Ville membre d'Energie-Cités depuis 1996, Clermont-Ferrand s'est dotée d'une Agence locale de maîtrise de l'énergie dynamique. C'est à elle que la Ville a confié l'élaboration de son Plan politique pour la gestion de l'énergie, "Plan Energie +" qui vise à faire de la capitale auvergnate une ville pilote dans le domaine de l'énergie. ASPECTS GENERAUX Clermont -Ferrand est née de la fusion, effective au ème XVIII siècle, de deux cités longtemps opposées : Clermont et Montferrand. Villes très différentes, Clermont est une ancienne cité épiscopale d'origine antique, Montferrand une ville "neuve" fondée au ème XII siècle par les comtes d'Auvergne. C'est la Patrie de Pascal. La capitale de la région Auvergne possède une basilique en pierre volcanique noire classée au Patrimoine mondial de l'UNESCO, dans le cadre des Chemins de Saint-Jacques de Compostelle. La cité, située à proximité de la chaîne des Puys compte aujourd'hui 141 000 habitants. Les activités industrielles sont centrées dans les secteurs de la chimie, du caoutchouc et du plastique. L'entreprise Michelin est le premier employeur de la ville. CONTEXTE La Ville de Clermont-Ferrand s’est engagée dès 1980 dans une politique de maîtrise des consommations et des dépenses énergétiques, en focalisant son action sur la diversification des sources d’approvisionnement et en expérimentant des solutions novatrices. En 1996, dans l’optique de lancer une programmation énergétique urbaine et de porter une réflexion globale sur le volet énergie, elle a créé sa propre agence locale de maîtrise de l’énergie : l’ADUHME, Association pour un Développement Urbain Harmonieux par la Maîtrise de l’Energie. Il s'agit d'une association Loi 1901, dont la Présidence est assurée par une élue de la Municipalité clermontoise. Les objectifs principaux de l’ADUHME sont multiples : l’information, le conseil et la sensibilisation des consommateurs locaux à l’efficacité énergétique et aux énergies renouvelables, la mobilisation des décideurs locaux autour d’une politique d’efficacité énergétique pertinente, l’animation d’un réseau local de partenaires impliqués dans la maîtrise de l’énergie et la mise en œuvre de politiques de protection de l’environnement, la participation à un développement urbain harmonieux où les dimensions sociale et économique ont toute leur valeur. 11 ADEME/Energie-Cités L’intégration de l’énergie dans les politiques sectorielles janvier 2003 Aujourd’hui, le souhait de l’équipe municipale est de renforcer son action pour que localement, dans la mesure des moyens disponibles, l’on assiste à une réduction substantielle des émissions de gaz à effet de serre et autres pollutions qui portent atteinte au cadre de vie des Clermontois. La Municipalité souhaite se doter d’une véritable politique énergétique locale durable. Cette politique sera déclinée dans un Plan d’actions qui va permettre de planifier des actions de recherche en matière d’efficacité énergétique, de développement des énergies renouvelables sur le patrimoine municipal et le patrimoine des autres consommateurs clermontois. Cette politique énergétique locale durable s'inscrit pleinement dans la continuité des actions menées dans la Charte Cité-Vie, charte partenariale de cinq ans, signée entre la Ville de Clermont-Ferrand et l’ADEME et reconduite par deux fois. EXPERIENCE Un défi Dans le cadre de la Charte Cité-Vie, la Ville de Clermont-Ferrand a souhaité se doter d’un véritable plan énergétique local durable visant son propre patrimoine, ses activités ainsi que celle de ses administrés. Ce plan acté en 2002 par la municipalité jette les bases d’un nouveau partenariat technique et financier entre la Ville et l’ADEME. Il va permettre par ailleurs de programmer sur une période de cinq ans (20022006) des actions de recherche en matière d'efficacité énergétique, de développement des énergies renouvelables et de créer des synergies entre les différents services municipaux et les partenaires locaux. L’ADUHME a été sollicitée pour établir une proposition de plan énergétique local durable, précisant les objectifs à atteindre et les moyens financiers et organisationnels à mettre en place. Cette réflexion stratégique s'est opérée en plusieurs étapes : Etat des lieux L'ADUHME a réalisé un état des lieux des actions passées et en cours dans le domaine de l'énergie grâce aux conventions partenariales signées avec la délégation régionale de l’ADEME et à la coopération ouverte entre le service Energie et l’agence locale de maîtrise de l’énergie depuis 1996. Par ailleurs, l'ADUHME s'est appuyé sur une série d'entretiens et d'échanges avec le service Energie de la Ville. Constats et recommandations A partir de cet état des lieux, l'Agence a pu identifier les leviers et les obstacles afin de définir de façon optimale les objectifs du Plan d'actions qui sont déclinés en quatre axes : pourquoi y en a t’il 6 ? 1. patrimoine bâti et efficacité énergétique 2. flotte captive, transports 3. communication 4. partenariats 5. social 6. recherche technologique et innovation Pour chacun de ces domaines pré-cités, l'ADUHME a analysé l'organisation du travail, les mécanismes de coordination, les circuits d'information en place et plus généralement les relations inter-services au sein de la Municipalité liées à la problématique "énergie". Cette analyse s'achève par des recommandations en matière d'organisation interne. Patrimoine bâti et efficacité énergétique Le Plan démontre la nécessité pour la Ville d'engager une démarche qui vise à parfaire la connaissance de son patrimoine bâti et la connaissance de l'évolution des consommations d'énergie inhérentes. Pour ce faire, des pré-diagnostics, pouvant aider à l’identification de solutions pertinentes du point de vue énergétique, sont à programmer. Aussi, le service Energie a un rôle clé à jouer pour assurer le suivi de la comptabilité énergétique. Il doit être associé au plus tôt pour favoriser le choix de solutions énergétiques performantes en matière de réhabilitations de bâtiments et de constructions neuves. La gestion, le suivi et l’évolution du patrimoine bâti communal font intervenir de nombreux services municipaux, ainsi que des opérateurs externes à qui ont été déléguées des missions de construction, d’installation, de maintenance, de suivi, d’études, etc. Aussi, il a été souhaité faire connaître et valoir auprès 12 ADEME/Energie-Cités L’intégration de l’énergie dans les politiques sectorielles janvier 2003 de l’ensemble des acteurs, la volonté de la Ville de poursuivre et d'accroître ses actions en faveur de l'utilisation rationnelle de l'énergie dans les bâtiments dont elle assure la gestion. Ainsi, le Plan suggère une série d'actions afin : d'associer le service Energie à toutes les phases de construction des bâtiments de mobiliser les acteurs (agents municipaux et opérateurs externes qui reçoivent des missions déléguées) sur le thème de l'efficacité énergétique Flotte captive, transports Les enjeux financiers et environnementaux liés aux transports sont substantiels. Ils dépendent en partie de l’acceptation par tous des choix réalisés, et du comportement de chacun vis-à-vis du dispositif mis en place. Il est indispensable de communiquer beaucoup auprès des agents et autres utilisateurs de véhicules municipaux pour expliquer les choix et sensibiliser chacun aux conditions d’un bon fonctionnement de la flotte automobile municipale. Ainsi, le Plan suggère une série d'actions afin : d'augmenter le nombre de véhicules propres (objectif : 50% de la flotte) d'engager un Plan Municipal de Déplacements auprès des agents municipaux Mieux communiquer pour mieux mobiliser La communication doit prendre une place importante dans la mise en œuvre d’un plan politique a fortiori lorsqu’il a trait à l’environnement. Aussi, il est nécessaire de faire un effort sur l’information, la sensibilisation pour toujours mieux mobiliser, le projet politique devant à terme être approprié par les agents municipaux, et aussi par les Clermontois. Deux axes sont à privilégier : 1. La circulation de l’information en interne pour que le projet soit partagé par tous, élus comme agents territoriaux, 2. L’information et la sensibilisation des Clermontois pour qu’eux aussi s’engagent dans une démarche éco-citoyenne. Ainsi, le Plan suggère une série d'actions afin : d'établir un bilan annuel de l’action du service Energie pour valoriser celle-ci largement et permettre une lecture des progrès réalisés par la Ville en matière d’efficacité énergétique, de communiquer sur les enjeux liés à une bonne gestion de l’énergie, de sensibiliser et mobiliser les Clermontois sur le thème de la maîtrise de l'énergie de sensibiliser les enfants à la maîtrise de l'énergie d'informer et de former à la maîtrise de l'énergie les travailleurs sociaux et les salariés d'organismes d'action sociale d'aider au développement du solaire thermique en apportant une aide financière aux Clermontois Ouvrir des partenariats locaux, nationaux et internationaux Plusieurs organismes locaux travaillent sur les thèmes de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables. Il peut être utile de développer et / ou de renforcer des relations avec eux, de s’appuyer sur leur savoir-faire et leurs conseils dans l’optique de toujours rechercher les meilleures solutions énergétiques en termes de coût financier et de réduction des émissions en gaz à effet de serre L’ADUHME dispose d’une expérience conséquente en matière d’échange européen a fortiori sur le volet efficacité énergétique : elle pourra œuvrer en ce sens pour le compte de la Ville de Clermont-Ferrand aux côtés de la Mission des Relations Internationales. Par ailleurs, deux villes sont d'ores et déjà pressenties pour ouvrir un partenariat d’échange avec ClermontFerrand. Ce partenariat pourra bénéficier du soutien technique du réseau Energie-Cités. Ainsi, le Plan suggère une série d'actions afin : de prendre une part plus import ante dans l'animation du réseau européen Energie-Cités de devenir moteur dans l'échange européen et de favoriser l'engagement des villes jumelles en matière d'efficacité énergétique 13 ADEME/Energie-Cités L’intégration de l’énergie dans les politiques sectorielles janvier 2003 EVALUATION ET PERSPECTIVES Grâce au travail de son agence locale de l'énergie, l'élaboration d'une véritable stratégie énergétique est en train de se mettre en place à Clermont-Ferrand. La volonté politique de faire de la ville, une cité pilote en matière d'énergie s'est affirmée dès les élections municipales de 2001. Quelques mois plus tard, cette détermination s'est renforcée lorsqu'une délégation composée d'élus clermontois s'est rendue à Freiburg im Frisgau, la "capitale écologique" allemande. Ce voyage technique de deux jours était co-organisé par l'ADUHME dans le cadre des échanges d'expériences menés via le réseau Energie-Cités. Depuis, l'ADUHME a élaboré le Plan "Energie + ", qui a été validé en décembre 2002 par le Conseil Municipal. Le budget prévisionnel total du Plan "Energie + " s'élève à environ 2,2 M d'euros. Par ailleurs, la ville a mandaté son agence de l'énergie pour animer et coordonner les travaux d'une nouvelle instance : la Commission Energie. Celle-ci regroupe l'ensemble des élus de compétence (finances, urbanisme, déplacements urbains), les services techniques, et ses partenaires intervenant dans les domaines du logement social, des transports en communs, l'université et EDF-GDF Services. C'est elle qui va garantir le bon pilotage du Plan"Energie + ". POUR ALLER PLUS LOIN ADUHME Association pour un Développement Urbain Harmonieux par la Maîtrise de l’Energie Sébastien CONTAMINE Directeur 14 rue Buffon 63100 CLERMONT-FERRAND Tel : 04 73 92 78 22 Fax : 04 73 92 78 21 E-mail : [email protected] Cette fiche de cas a été réalisée par Energie-Cités en collaboration avec l'ADUHME et le soutien technique et financier de l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie (ADEME). 14 ADEME/Energie-Cités L’intégration de l’énergie dans les politiques sectorielles janvier 2003 Energy Saving Trust (UK) L’intégration de l’énergie dans les politiques sectorielles E.S.T. Energy Saving Trust est une entreprise à but non lucratif qui emploie 80 personnes. Elle a été créée en 1992, suite au Sommet de la terre de Rio de Janeiro, par le gouvernement britannique et les grandes entreprises énergétiques du secteur privé. E.S.T. s'adresse au grand public, aux entreprises et aux collectivités locales. Les actions menées au sein d'EST sont axées sur la diffusion d'informations pratiques et l'octroi de subventions dans les domaines de l'efficacité énergétique et des transports. Cet organisme joue un rôle clé dans le bon déroulement du programme national britannique de lutte contre l'effet de serre. Son slogan : "travailler en partenariat pour une l'utilisation rationnelle et durable de l'énergie". CONTEXTE Les principaux objectifs du programme britannique Energy Saving Trust se résument en quatre points : Accroître l'efficacité énergétique du secteur domestique et ainsi participer au développement durable, Créer les conditions favorables pour le développement d'un marché des véhicules propres, Développer des programmes spécifiques à destination des petites entreprises et des écoles, Guider les consommateurs vers des offres crédibles en matière d'énergies renouvelables. Et recouvre trois domaines-clés : Efficacité énergétique, Energies renouvelables, Carburants "propres". Le budget 2001 d'Energy Saving Trust s'élevait à 42,1 M de livres. (soit env. 59 M€) Energy Saving Trust a mis en place un guide pratique sur Internet destiné à répondre à toute question que peut se poser un élu ou un chef de service d'une collectivité locale en matière d'énergie. Ce guide est consultable sur Internet sur leur site dédié aux collectivités locales :. http://www.practicalhelp.org.uk/ Il contient les textes et règlements des cas de bonnes pratiques de villes anglaises innovantes dans ces domaines, un forum de discussion, un centre de ressource et une rubrique "actualités". 15 ADEME/Energie-Cités L’intégration de l’énergie dans les politiques sectorielles janvier 2003 EXPERIENCE Conscient de la nécessité de prendre en compte le caractère transversal des questions d'énergie au sein des collectivités locales, Energy Saving Trust (E.S.T.) a rédigé, à l'usage des collectivités locales britanniques, une fiche de sensibilisation sur ce sujet. Cette fiche - ou note d'information - fait partie des bonnes pratiques disponibles sur le site Internet précité. L'idée développée est de créer un partenariat, des réflexes d'organisation et une dynamique d'échanges d'information entre les services de la municipalité afin d'intégrer au mieux et à chaque niveau de la municipalité les questions d'énergie. L'énergie est ici comprise dans son acception "durable" à savoir maîtrise de la demande d'énergie et recours aux énergies renouvelables. En d'autres termes il s'agit de renforcer la collaboration inter-services afin de faire émerger des projets qui prennent en compte la dimension énergétique dans sa globalité. Un constat La note d'information part du constat que les collectivités locales ont un rôle majeur à jouer en matière d'énergie. En effet, elles sont à la fois consommatrices d'énergie (dans le patrimoine municipal), productrices d'énergie à partir de ressources locales (ce qui stimule le développement local), organisatrices des déplacements et de l'aménagement de l'espace et enfin elles sont impliquées dans l'information et l'incitation des citoyens. La collaboration inter-services est nécessaire afin d'assurer un engagement collectif sur ces questions. Cette collaboration passe par une sensibilisation des agents de tous les services et des élus, l'identification des possibilités d'action, la mise en place d'un plan d'action et l'évaluation de ce plan d'action. La démarche En matière d'énergie, des collaborations ad hoc existent souvent déjà entre les services. Cependant, il est important d'officialiser cette pratique d'échange d'information et de prise de décisions en créant un partenariat autour de ces questions, afin que le travail effectué sur le terrain soit soutenu par les structures administratives de chaque service concerné. E.S.T. propose une liste d'acteurs à impliquer dans la démarche. Il est important d'identifier les personnes qui pourront appuyer l'initiative sur le plan politique et qui rechercheront une large adhésion des services. Afin d'impliquer au mieux ces personnes, il est souhaitable de les inscrire à des formations de base sur le thème de l'énergie et de leur montrer clairement quels avantages ils vont pouvoir retirer de leur nouvel engagement. Il est important d'organiser des réunions d'explication et de suivi d'avancements des projets pour lesquels l'énergie est une des composantes. En parallèle, les chefs de projets doivent mettre en place un dispositif d'évaluation. Qui doit s'impliquer dans la démarche? Service / Agent Principales responsabilités Rôle à jouer en matière d'énergie durable Social Un contact direct avec les bénéficiaires. Agent en charge de la Best 1 Value L'évaluation des résultats de la Best Value. S'assurer que les bénéficiaires, victimes de précarité, fassent une demande de subvention s'il y a lieu. S'assurer que le thème "énergie" est pris en compte dans les évaluations 1 Avantages d'une implication dans le partenariat. Aider les bénéficiaires à obtenir des subventions. Contribuer à atteindre la Best Value en réduisant les coûts énergétiques de la ville. Best Value est un programme obligatoire mis en place depuis avril 2000 dans toutes les administrations britanniques. Il vise à améliorer la qualité du service rendu en se donnant des objectifs à atteindre et en déterminant la meilleure option pour y parvenir. C'est la règle des quatre "C" (Challenge, Consult, Comparison, Competition) : Défi, Consultation, Comparaison, Concurrence. 16 ADEME/Energie-Cités Réglementation de la construction L’intégration de l’énergie dans les politiques sectorielles En charge du respect de la réglementation du bâtiment. Elaboration de la ligne directrice de politique conduite Peut promouvoir l'efficacité énergétique auprès des propriétaires en planifiant des demandes de réaménagement. Intégration de l'énergie durable dans de nombreux domaines de la politique. Développement économique Faire des appels d'offres pour obtenir des fonds afin de créer des emplois et attirer de nouvelles entreprises. S'assurer que l'efficacité énergétique et les énergies renouvelables sont bien intégrées comme critères de choix dans les appels d'offres. Éducation Veiller au bon fonctionnement des écoles. Gestion de la propriété et de l'énergie Responsable de l'efficacité énergétique des immeubles de la ville. Avec la taxe sur le changement climatique (Climate Change Levy), la facture énergétique augmentera pour la plupart des collectivités locales. Dans certains cas, responsable de l'application de la loi sur la maîtrise de l'énergie dans l'habitat (Home Energy Conservation Act, HECA). Peut être impliqué dans des programmes de lutte contre la pauvreté énergétique et dans des programmes de réhabilitation des habitats insalubres S'assurer que l'efficacité énergétique des écoles est optimale. Permettre l'utilisation d'énergies renouvelables sur place, lorsque cela est possible. Sensibiliser les écoliers à la problématique du changement climatique. Sensibiliser les communautés scolaires (parents, enseignants, directeurs) pour établir des plans d'efficacité énergétique. Accroître l'efficacité énergétique du patrimoine communal y compris en recourant à l'utilisation de la cogénération et à l'achat d'électricité verte. Directeur général Hygiène de l'environnement Des stratégies de chauffage abordables; travail en partenariat avec le service de la santé renvoi des dossiers au niveau du Plan national sur la maîtrise de l'énergie dans l'habitat (Home Energy Efficiency Scheme, HEES) l'intégration des mesures d'efficacité énergétique dans les subventions octroyées via le fonds social pour l'habitat (Home Repairs Assitance, HRA). 17 janvier 2003 Un service de "Valeur ajoutée" pour les propriétaires. Montre l'engagement du conseil municipal face aux problèmes du changement climatique et de la pauvreté énergétique. Une réduction des dépenses énergétiques des résidents va accroître leur pouvoir d'achat. Des emplois locaux peuvent être créés grâce aux initiatives ayant trait à l'énergie durable. Des coûts de fonctionnement réduits. Provision de matériel scolaire sur l'efficacité énergétique. Des factures énergétiques réduites pour les propriétés de la ville. L'identification de possibilités de réduire l'impact de la Climate Change Levy. Une meilleure santé des habitants De meilleures relations avec les habitants grâce aux informations offertes concernant les subventions et les différentes offres. ADEME/Energie-Cités L’intégration de l’énergie dans les politiques sectorielles Finances L'équilibre financier de la commune Peut ajouter à l'envoi des factures une information sur les offres d'efficacité énergétique Logement Responsable de l'efficacité énergétique du parc de logements de la commune et du suivi de l'application de HECA Encourage les propriétaires du secteur privé à investir dans l'efficacité énergétique. Le développement durable. L'efficacité énergétique est accrue dans le parc de logements. Des programmes pour appliquer HECA Sensibilisation et accompagnement des projets des propriétaires privés. Agenda 21/ Environnement Loisirs Veiller au bon fonctionnement des centres de loisirs Urbanisme Gérer et planifier la création de nouvelles zones d'habitat et des quartiers en rénovation Veiller à y intégrer les énergies renouvelables. janvier 2003 Les habitants qui obtiennent un meilleur service seront enclins à payer leurs taxes municipales. Réduction du montant des factures d'énergie et d'entretien du parc de logements de la commune Diminution de la pauvreté énergétique De meilleures relations entre les locataires. Sensibilisation du grand public et des associations Développer des projets pour encourager une politique énergétique durable. Optimiser l'efficacité énergétique et la possibilité d'utiliser la cogénération. Encourager la marche et le vélo pour limiter l'usage de la voiture. Une contribution au développement durable. Stimuler l'utilisation des énergies renouvelables et encourager les nouvelles constructions qui dépassent les normes en vigueur dans la réglementation du bâtiment S'assurer que les nouvelles constructions sont conçues de manière à avoir un impact minimum sur l'environnement. Permettre l'accès au transport public, aux itinéraires piétons sécurisés et aux pistes cyclables. Aider à réduire l'impact des nouvelles constructions sur l'environnement. Réduction des coûts de fonctionnement Source : Energy Saving Trust EVALUATION ET PERSPECTIVES Energy Saving Trust invite les collectivités locales britanniques à intégrer la problématique "énergie" dans leurs actions. Il s'agit en fait pour les divers services de la ville d'acquérir un réflexe "énergie". Pour ce faire, le programme "Practicalhelp" semble bien adapté aux besoins des villes. Elles y trouvent des réponses concrètes à leurs questions sous forme de conseils, d'appui technique et de subventions à la fois concernant le management au quotidien et l'élaboration d'une stratégie de long terme. 18 ADEME/Energie-Cités L’intégration de l’énergie dans les politiques sectorielles POUR ALLER PLUS LOIN The Energy Saving Trust Tim CURTIS Directeur du département efficacité énergétique 21 Dartmouth Street GB-LONDON SW1H 9BP Tel : +44 870 241 2089 Fax : +44 8701308831 E-mail : [email protected] et [email protected] site Internet : www.practicalhelp.org.uk et www.est.org.uk Cette fiche de cas a été réalisée par Energie-Cités en collaboration avec EST et le soutien technique et financier de l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie (ADEME) 19 janvier 2003 ADEME/Energie-Cités L’intégration de l’énergie dans les politiques sectorielles 20 janvier 2003 ADEME/Energie-Cités L’intégration de l’énergie dans les politiques sectorielles janvier 2003 Genève (CH) L’intégration de l’énergie dans les politiques sectorielles Le service de l'énergie a pour mission la gestion et le contrôle de consommations d'énergie des bâtiments et installations techniques propriétés de la ville de Genève. Mis en place il y après de 20 ans, cette politique, basée essentiellement sur une structure permettant l'intervention directe sur le terrain, a permis d'infléchir durablement les consommations d'énergies fossiles, d'eau et d'électricité. ASPECTS GENERAUX Genève est située entre Alpes et Jura, à l’extrémité sud-ouest de la Suisse et du lac Léman. La Ville compte environ 178.000 habitants. Le canton quant à lui dépasse la barre des 400.000 habitants. Genève est une ville d'arts et de culture. Ses très nombreux musées, ses bibliothèques, le GrandThéâtre, l'Orchestre de la Suisse romande ont fortement contribué, entre autres, à son rayonnement. Depuis une vingtaine d'années, un nouveau type d'espaces culturels urbains a été créé dans des bâtiments désaffectés et préservés au titre de monuments tels les Halles de l'Ile, l'Usine, la Maison des Arts du Grütli. Genève, depuis toujours terre d'accueil, est une ville internationale par excellence. Comme en atteste la présence sur son sol de 20 organisations internationales, quelque 170 ONG et 150 missions. CONTEXTE En réponse au premier choc pétrolier, la ville de Genève s'est engagée dès 1973 dans une politique de gestion rigoureuse des consommations d'énergie pour les besoins en chaleur de son patrimoine public. En quelques années, les consommations ont diminué de plus de 40%, alors que le parc immobilier continuait de croître. Ce progrès s'explique notamment par la mise en place de mesures simples, à faible intensité capitalistique parmi lesquelles on peut citer : la suppression des consommations sans prestation, l'amélioration des rendements techniques, le remplacement des appareils peu performants et le contrôle continu des consommations (méthode de la signature 2 énergétique, voir fiche Energie cités correspondante ). Depuis 1991, le Service de l'énergie a développé une méthode d'analyse et d'intervention en matière de consommation d'eau et d'électricité qui a permis d'infléchir les consommations de respectivement 20% et 15% par rapport à 1990, l'année de référence. 2 Dans l’ouvrage “outils de planification énergétique territoriale” paru en 2003 21 ADEME/Energie-Cités L’intégration de l’énergie dans les politiques sectorielles janvier 2003 La grande diversité du parc immobilier de la ville – 800 bâtiments et l'enjeu financier que cela représente, 15 millions d'euros d'achat d'énergie par an, offrent l'occasion au Service énergie d'engager de façon continue des projets de recherche appliquée. Le Service énergie s'est récemment doté de compétences environnementales (le pôle "environnement et gestion de projets") qui viennent renforcer les actions "premières" relatives à la gestion énergétique du patrimoine de la ville. EXPERIENCE Organigramme et missions Le Service de l'énergie de la ville de Genève dépend du Département de l'aménagement, des constructions et de la voirie - l'un des cinq départements municipaux. Il est composé de 29 personnes. Ce Service a pour mission de mener une politique de maîtrise et de contrôle des consommations d'énergie, basée sur l'observation et l'analyse des besoins des différents bâtiments dont il assure la maintenance. Il est également chargé de l'étude et de la mise en place de concepts permettant une meilleure utilisation de l'énergie lors de tout projet de construction ou de réhabilitation de bâtiments. Toutes ces missions sont coordonnées sur le plan administratif par la cellule "Organisation et administration du service", qui concentre l'administration générale, la gestion budgétaire et comptable et la formation professionnelle. ORGANISATION & ADMINISTRATION DU SERVICE OBLIGATIONS LEGALES INGENIERIE & APPUI TECHNIQUE MAITRISE DE L'ENERGIE ENTRETIEN & TRANSFORMATIONS GESTION DU PATRIMOINE POLITIQUE ENERGETIQUE & DEV.DURABLE CONDUITE & SURVEILLANCE RECHERCHE & DEVELOPPEMENT MANDATS EXTERNES LOGISTIQUE & MAINTENANCE INFORMATION & COMMUNICATION 22 ADEME/Energie-Cités L’intégration de l’énergie dans les politiques sectorielles janvier 2003 La transversalité au quotidien à travers deux types d'activités Au sein de l'administration municipale, le Service de l'énergie conduit deux types d'activités : les activités liées à la "gestion du patrimoine" et les activités liées à "la politique énergétique et au développement durable". Les activités de "gestion du patrimoine" Elles représentent les trois quarts des missions du Service Energie. Il s'agit : d'assurer la conduite et la surveillance des installations thermiques du patrimoine bâti de la ville, d'entretenir les installations, en assurer la fiabilité d'exploitation et veiller au respect des normes et règlements les concernant, de procéder à l'achat de l'eau et des énergies auprès des différents fournisseurs pour l'ensemble des servi ces municipaux. Ces missions reposent sur quatre pôles : 1. Logistique et maintenance : planification, organisation et contrôle des tâches de maintenance liées à la gestion du patrimoine, gestion des contrats, achat des combustibles, achat des marchandises. 2. Conduite et surveillance : travaux de conduite et de surveillance des installations de chauffage et de ventilation, suivi des consommations de combustible 3. Entretien et transformation : travaux d'entretien et de transformation d'installations exécutés par le personnel municipal. 4. Obligations légales : planification, mise en œuvre et suivi des travaux de transformation d'installations liés à des obligations légales, exécutés par des tiers. Les activités de "politique énergétique et développement durable" Ces activités, axées autour de cinq pôles, requièrent des compétences transversales à l'intérieur du Service et à l'extérieur lorsque des partenariats sont tissés pour conduire un projet. 1. Ingénierie et appui technique : appui technique auprès des services municipaux lors de projets de construction ou de rénovation de bâtiments – analyses et études générales en relation avec le développement durable et la protection de l'environnement. Ce volet tend à devenir pluridisciplinaire 2. Maîtrise de l'énergie : mise en œuvre de la politique de maîtrise des consommations et de développement des énergies renouvelables, étude, réalisation et suivi de projets. Quatre grands programmes de maîtrise de l'énergie sont menés en parallèle : la maîtrise de la demande en électricité, le recours à l'énergie solaire, la maîtrise des consommations d'énergie fossile et la gestion durable de l'eau. 3. Recherche et développement : développement de méthodes originales en matière de gestion énergétique ou environnementale – évaluation de nouveaux produits – planification, réalisation et suivi d'installations pilotes ou de démonstration. 4. Mandats externes : appui à la politique cantonale et fédérale – participation à des groupes de travail externes à l'administration – mise à disposition de tiers des compétences du service – audits, analyses et expertises hors patrimoine de la ville de Genève 5. Information et communication : promotion interne et externe des activités du service – rédaction de publications – gestion du site internet. – participation en tant que conférencier à des séminaires, cours et conférences. La collaboration inter-services La collaboration inter-services est un élément clé de l'action du Service énergie de la ville de Genève. Le niveau de contrôle du Service énergie se trouve renforcé car c'est lui qui établit les budgets "achat énergie" pour l'ensemble des services municipaux. Il valide les factures et les redistribue dans chaque service municipal. Lorsque le Service énergie constate un dérapage au niveau des consommations (une hausse soudaine et inexpliquée), il informe le responsable du bâtiment en question et prend l'initiative de créer une cellule de travail temporaire dont les membres (à minima un ingénieur du Service Energie et le responsable du bâtiment en question) sont chargés de trouver une solution au problème soulevé. 23 ADEME/Energie-Cités L’intégration de l’énergie dans les politiques sectorielles janvier 2003 La diffusion et l'échange de l'information Le Service énergie dispose de différents moyens pour sensibiliser et informer le personnel municipal et les occupants des bâtiments gérés par la municipalité. la diffusion d'avis techniques ponctuels, la publication de cahiers techniques : exemple "Installations solaires de préchauffage de l'eau chaude sanitaire pour immeubles locatifs", "la gestion de la consommation d'énergie dans les patinoires", le montage de campagnes d'information afin d'alerter la vigilance des usagers, exemple : la distribution d'autocollants "Economie, ouvrez l'œil", la mise en ligne sur le site Internet d'informations pratiques par exemple une présentation des activités et des bilans annuels du Service. Par ailleurs, le Service de l'énergie participe en qualité d'intervenant à de nombreux colloques et journées d'études. Il organise des visites d'installations techniques. Ces moments permettent à la fois d'échanger sur les bonnes pratiques en matière de gestion de l'énergie et d'exposer des concepts innovants. La ville de Genève est également membre d'Energie-Cités depuis 1999 et a obtenu le label suisse "Cités de l'Energie". La pratique de la transversalité prend forme au quotidien grâce à la participation du Service de l'énergie aux groupes de travail internes à l'administration genevoise mais aussi aux groupes de travail externes. La participation du Service énergie aux groupes de travail internes à l'administration Les exemples ci-dessous sont extraits du Compte rendu administratif et statistique de l'année 2000. Le Service de l'énergie a participé au : comité de pilotage du contrôle de gestion, piloté par la direction des services financiers, comité de gestion immobilière, groupe de travail "gestion de l'eau des fontaines de la ville de Genève" en collaboration avec la voirie, groupe de travail "plan directeur" piloté par le MAH et la direction de la Division de l'aménagement et des constructions, groupe de travail "Energie-6-Patrimoine", groupe de travail "Economie d'électricité pour l'éclairage public", groupe de travail "information et communication" du département de l'aménagement, des constructions et de la voirie, groupe de travail "choix techniques et économiques des équipements et des fournitures d'énergies et de fluides sur le domaine public"… La participation du Service énergie aux groupes de travail externes à l'administration Le Service énergie est également très impliqué dans d'autres groupes de travail, dans lesquels il apporte son expertise et son savoir-faire : groupe de travail "la gestion de la consommation d'énergie dans les patinoires", en collaboration avec Lausanne et Megève, groupe de travail CIME – Centre Inter collectivités pour la Maîtrise de l'énergie avec l'OCEN (Office cantonal genevois de l'énergie) et l'ACG (Association des communes Genevoises) pour gérer le fonds pour le développement des énergies renouvelables et les économies d'énergie, groupe "gestion rationnelle de l'eau", groupe de travail "Utilisation du Mazout vert" en collaboration avec ICF, Ecotox, l'Association des maîtres ramoneurs et l'OCEN, Groupe de travail "Multicritère et choix énergétiques" en collaboration avec l'OCEN, SIG et Ecotox. EVALUATION ET PERSPECTIVES Le dy namisme et l'organisation du Service énergie de la ville de Genève est exemplaire en matière de service rendu. Le projet de budget 2002 du Service énergie de la ville de Genève a été présenté par coûts de prestation. Ce mode de présentation a permis de faire apparaître la part croissante des activités du service liées à la politique énergétique et au développement durable, au détriment des activités de gestion du patrimoine, qui constituent la "mission historique" du service. Tout porte à croire que cette tendance va se confirmer dans 24 ADEME/Energie-Cités L’intégration de l’énergie dans les politiques sectorielles janvier 2003 les années à venir. En effet, la taille critique en terme de gestion du patrimoine bâti est désormais atteinte ; les nouvelles tâches relevant des activités traditionnelles de gestion du patrimoine vont se retrouver en partie confiées au secteur privé. POUR ALLER PLUS LOIN Ville de Genève Claude-Alain MACHEREL Service de l'énergie 19, ch. Château-bloc CH-1219 LE LIGNON Tel : +41 22 418 58 50 Fax : +41 22 418 58 51 E-mail : [email protected] Internet: www.ville-ge.ch/geneve/energie Cette fiche de cas a été réalisée par Energie-Cités en collaboration avec le service énergie de la ville de Genève et le soutien technique et financier de l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie (ADEME) 25 ADEME/Energie-Cités L’intégration de l’énergie dans les politiques sectorielles 26 janvier 2003 ADEME/Energie-Cités L’intégration de l’énergie dans les politiques sectorielles janvier 2003 Malmö (SE) L’intégration de l’énergie dans les politiques sectorielles Sous la coordination des services municipaux, le projet d'aménagement de la nouvelle zone d'habitat de Västra Hammen -située sur le site d'une ancienne friche industrielle de la zone portuaire Ouest de la ville- a mobilisé dans un élan commun de nombreux partenaires. ASPECTS GENERAUX Capitale de la Scanie, Malmö est une ville portuaire et de commerce de 251 000 habitants située au bord du détroit Öresund, face à Copenhague. ème A partir du XIX siècle, elle devient un centre industriel important centré sur les chantiers navals et le textile. Son activité culturelle et théâtrale est reconnue sur le plan international. Se relevant d'une période de crise liée au déclin des industries traditionnelles, Malmö tend à devenir un pôle majeur dans le domaine des technologies de l'information et des biotechnologies. CONTEXTE L'ouverture du pont Öresund, reliant Malmö à Copenhague, a profondément modifié la configuration territoriale et économique de la métropole suédoise. Afin de tirer parti des nouvelles opportunités offertes, tout en permettant l'émergence d'une plate-forme régionale de coopération entre les différents acteurs locaux, une réflexion prospective et stratégique a été menée à différentes échelles pour déterminer les axes de développement à suivre. Le renouveau de la planification urbaine de la ville de Malmö, commencée en 1995, s'inscrit dans cette démarche. Souhaitant se défaire de sa vieille image de cité industrielle, Malmö mis sur pied en parallèle un programme environnemental (Environmental Plan 1998-2002), dont les objectifs confirment l'adhésion de la politique municipale aux principes de développement durable: réduction de 25% des émissions de CO2 d'ici 2005, 60% de l'énergie consommée à Malmö (hors transport) doit provenir d'ici 2010 de sources renouvelables ou de la combustion de déchets, maintien de la biodiversité dans la région en dépit du processus d'urbanisation. Pour atteindre ces objectifs, la ville bénéficie du soutien financier du gouvernement suédois à travers son plan d'investissement local (Local Investment Programme for Ecological Adaptation). 27 ADEME/Energie-Cités L’intégration de l’énergie dans les politiques sectorielles janvier 2003 EXPERIENCE Petit historique Le polder de Västra Hammen a été choisi pour la construction du nouveau quartier Bo01 City of Tomorrow. Ce nouveau quartier est présenté comme étant une réalisation exemplaire d'adaptation environnementale d'une zone urbaine densément construite. Cet aménagement intègre une démarche de qualité environnementale complète qui se matérialise par la signature d'une Charte de Qualité : construction écologique, "Eco-Cycle" (déchets), des prescriptions particulières pour les transports et l'énergie. Du point de vue énergétique, ce projet se veut exemplaire : 100% des besoins en énergie seront couverts par le recours aux énergies renouvelables. Il s'agit d'énergie éolienne pour la production d'électricité (et marginalement du solaire photovoltaïque), pompe à chaleur et solaire thermique pour le chauffage et la production d'eau chaude. La première phase d'urbanisation (400 appartements sur les 3 000 prévus à long-terme) a été présentée et ouverte à la visite à l'occasion du salon européen de l'habitat "Bo01 Ecological City of Tomorrow", qui s'est tenu du 17 mai au 16 septembre 2001. Véritable laboratoire d'étude pour les autres villes industrielles européennes, ce projet vise à instaurer un vaste forum de réflexion et de discussion sur les relations entre l'Homme et son habitat. Economie du projet / montage financier ème Le projet est soutenu financièrement par la Commission européenne - à travers le V programme cadre, et par le gouvernement suédois. Les investissements nécessaires à la réalisation des unités de production d'électricité et de chaleur s'élèvent à environ 6 millions d'Euros, dont la moitié est prise en charge par les partenaires du projet. Le gouvernement suédois (via l'Agence nationale de l'énergie, The Swedish National Energy Administration) et la Commission européenne subventionnent le projet respectivement à hauteur de 1 165 000 et 1 500 000 Euros soit 20 et 25%. Les principaux partenaires extérieurs - Sydkraft: c'est une des plus importantes compagnies énergétiques de Suède. Forte de ses compétences techniques et en matière de gestion de projet, elle est chargée de la production et de la distribution d'électricité, de chaleur et de biogaz sur l'ensemble du site. Souhaitant élargir son marché et compter parmi les chefs de file de l'industrie des énergies renouvelables, Sydkraft tire parti de Bo01 comme vitrine technologique de son savoir-faire. - Bo01AB: Comité organisateur du salon Bo01 City of Tomorrow, Bo01AB cherche à promouvoir les bienfaits d'une société écologiquement durable propice à l'épanouissement de l'être humain. Elle est à l'origine de la rédaction d'une charte de Qualité de nature holistique, à laquelle doivent se conformer tous les acteurs impliqués dans le projet. - Lund University, Department of Building Physics: L'université de Lund gère un vaste programme de recherche et de formation (2001-2004) destiné à acquérir et à transmettre un savoir-faire en matière de construction écologique "grand confort". Le salon de l'habitat Bo01 lui offre un terrain de démonstration accueillant pour des maisons saines et à haute efficacité énergétique. - The Swedish National Energy Administration: L'Agence Nationale de l'Energie est chargée d'établir les bases d'un système énergétique répondant à la politique du Parlement suédois, qui soit à la fois compétitif et respectueux de l'environnement. La solution énergétique retenue à Malmö s'inscrit dans cette démarche, elle apporte son soutien financier au projet au titre d'opération pilote à grande échelle. 28 ADEME/Energie-Cités L’intégration de l’énergie dans les politiques sectorielles janvier 2003 Près de trois années de travail et des rencontres mensuelles entre les différents partenaires ont permis de ème donner corps à la "ville idéale" de ce début de XXI siècle. Malmö a reçu en octobre 2000 le premier prix du concours récompensant les partenariats européens exemplaires dans le cadre de la Campagne pour le décollage des énergies renouvelables (CTO Campaign). Organigrammes Le City Office est placé au centre de l'organigramme général de Malmö. Il s'agit de l'organe central de l'appareil politico-administratif de la ville. Administration City planning committee Emergency services committee Cultural committee City planning office Emergency services Culture in Malmö Technical committee Electoral committee Chief guardian´s committee Leisure committee Streets office Property office Water and sewage City executive City office Leisure in Malmö Services committee Environment committee Education committee Administration of services Environmental administration Education administration Département environnement 29 ADEME/Energie-Cités L’intégration de l’énergie dans les politiques sectorielles janvier 2003 La transversalité au quotidien Au niveau global Dès le lancement du projet, deux groupes de travail thématiques ont été créés. Le travail du premier groupe était centré sur les questions d'ordre général liées au développement et à l'aménagement de la zone. Il était composé de représentants de la ville de Malmö, d'acteurs de la construction et de représentants de l'exposition Habitat. Le second groupe de travail était, quant à lui, plus impliqué dans la réflexion sur l'environnement. Différents services municipaux, avec comme chef de file le Département Environnement (Department of environmental and public health protection) ainsi que la compagnie énergétique suédoise, Sydkraft, y participaient. Les représentants des divers services de la ville ainsi que les représentants des divers partenaires du projet ont travaillé en très étroite collaboration souvent de manière assez informelle. Cependant un bureau spécial a été formé de représentants des différents services de la municipalité. Au niveau des questions énergétiques Le travail autour des questions d'énergie a été réalisé en petit groupe. Le groupe "énergie" composé de représentants de la municipalité, des organisateurs de l'exposition et des chargés de projet de la compagnie énergétique. En parallèle, un comité de pilotage validait et ré-orientait, le cas échéant, les choix du groupe "énergie". Dans ce second cercle de réflexion, on retrouvait les supérieurs hiérarchiques des membres du groupe "énergie" et des entreprises. Par ailleurs, le volet énergétique du projet a été transmis pour information et avis aux ONG locales. EVALUATION Le management du projet "quartier Bo01 City of Tomorrow" a conduit le City Office à coordonner l'ensemble des circuits d'information. Des groupes de travail ont été constitués pour étudier les actions à mener, les affiner et les amender afin de les mettre ensuite sous forme pratique et opérationnelle. A ce moment là, les experts spécifiques à chaque domaine ont pu intervenir dans les groupes de travail pour enrichir les débats de leurs compétences techniques. Ce projet de démonstration fait partie d'un projet européen plus vaste qui regroupe quatre autres villes : Dublin, Tallinn, Barcelone et Copenhague. Les échanges de savoir-faire ainsi favorisés constituent aussi un exemple de transversalité. Par ailleurs, le projet sera évalué dans le cadre de programmes de recherche nationaux et européens. POUR ALLER PLUS LOIN Ville de Malmö Michael SILLEN LIP ENHETEN Nordenskiödsgatan 17 SE-21119 MALMÖ Tel : +46 70 327 86 72 E-mail : [email protected] Cette fiche de cas a été réalisée par Energie-Cités en collaboration avec le département environnement de la ville de Malmö et le soutien technique et financier de l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie (ADEME). 30 ADEME/Energie-Cités L’intégration de l’énergie dans les politiques sectorielles janvier 2003 Montpellier (FR) L’intégration de l’énergie dans les politiques sectorielles Ville française pionnière de la maîtrise de l'énergie, Montpellier s'est dotée en 15 ans d'un savoir-faire et d'une organisation exemplaire facilitant la coordination des actions transversales du service Energie. ASPECTS GENERAUX Par deux fois dans son histoire, Montpellier s'est hissée au rang de métropole. A l'époque médiévale d'abord, elle est la deuxième des villes du royaume de France et ouvre des comptoirs à Tyr, St-Jean ème d'Acre, Tripoli et jusqu'en Arménie. Au 18 siècle ensuite, elle devient capitale provinciale et administre le Bas-Languedoc au nom du roi. Aujourd'hui avec ses 225.000 habitants, la capitale de la région ème Languedoc Roussillon, se classe au 8 rang des villes françaises. Depuis les années 70, Montpellier fait preuve d'un grand dynamisme en initiant des projets d’urbanisme ambitieux, tel l'aménagement du quartier Antigone. C'est aussi un pôle économique en pleine croissance axé sur la recherche et les hautes technologies. CONTEXTE Montpellier fait figure de ville pionnière en matière de maîtrise et d'utilisation rationnelle de l'énergie. C'est par exemple la première ville à avoir utilisé la télégestion de l'énergie pour gérer les consommations d'une partie de ses bâtiments les plus énergivores. Il faut dire que la ville possède un patrimoine bâti et un parc d'installations importants : 307 chaufferies, dont 130 sont suivies par télégestion. C'est aussi l'une des rares villes françaises à posséder et développer un réseau de chaleur et de climatisation. D'une longueur de 15 km, ce réseau alimente 5 760 équivalents-logements en chaleur et 1 800 équivalents-logements en froid du quartier Antigone, situé à l'Est du centre historique. Depuis 12 ans, l'hôtel de ville sert de laboratoire grandeur nature d'application des concepts de MDE, Maîtrise de la Demande en Electricité. Depuis 1985, date de la création du service énergie, les techniciens recensent et analysent les dépenses énergétiques sur l'ensemble du patrimoine municipal. Le service de l'énergie assure la conception, la conduite et l'entretien des installations énergétiques ainsi que la gestion des dépenses d'énergie de l'ensemble des bâtiments communaux. Le résultat de ce travail - qui permet d'orienter les choix de réhabilitations thermiques, de transfert d'énergie et d'optimisation tarifaire - est très probant. En effet, les dépenses d'énergie en francs courants ont diminué de 25% sur la période 1995-2000 alors que dans le même temps le patrimoine de la ville augmentait de 25%. En novembre 1996, la DEMT, Direction Energie Moyens Techniques, a été créée afin d'effectuer des missions horizontales auprès de l'ensemble des services municipaux et affiliés (Centre Communal d'Action Sociale , organismes appartenant au district de Montpellier). 31 ADEME/Energie-Cités L’intégration de l’énergie dans les politiques sectorielles janvier 2003 EXPERIENCE Petit historique Une forte volonté politique est à l'origine des actions engagées jusqu'à aujourd'hui à Montpellier dans le domaine de l'énergie : En effet, l'année 1979 marque le début d'un engagement pérenne : le maire décide la création d'une régie municipale pour l'entretien des chaufferies, En 1983, un poste d'élu délégué à la maîtrise de l'énergie est créé, En 1985, les services municipaux subissent une profonde réorganisation orchestrée par le Directeur Général des Services. Ainsi est créé le service de l'énergie. Ce dernier est doté d'un budget propre. Et depuis 15 ans, il assure sa triple mission de conception, conduite et gestion des actions énergie de manière horizontale auprès de l'ensemble des services municipaux. Il met en œuvre la politique énergétique décidée par les élus, avec pour objectif essentiel d'assurer la cohérence en coût global entre les dépenses d'investissement et de fonctionnement. Organigramme Dans l'organigramme général des services municipaux de la ville de Montpellier, la Direction Générale des Services Techniques se trouve sous l'autorité hiérarchique du Directeur Général des services, celui que l'on appelle parfois le "deuxième homme" de la ville. L'organigramme des services techniques a été modifié en 1996 par la création d'une nouvelle direction : la DEMT, Direction Energie Moyens Techniques. Cette direction fait partie des six directions qui sont managées par le directeur général des services. Cette position clé – en ligne directe avec une importante direction - confère à son directeur un bon atout stratégique dans les rapports qu'il entretient avec les autres directions municipales. Cette organisation permet à la DEMT d'assurer plus aisément des missions transversales entre les différents services municipaux. Le directeur de la DEMT manage 65 personnes réparties en quatre services : Energie (25 personnes) Télécom (10 personnes) Informations géographiques (14 personnes) Parc auto (16 personnes) Le service énergie comprend trois entités distinctes : un bureau d'études (3 techniciens), une cellule gestion de l'énergie (2 techniciens) une cellule d'entretien des chaufferies (17 personnes, dont en majorité des techniciens de conduite des chaufferies). Les missions du service énergie : de l'amont à l'aval Le service énergie intervient de manière horizontale auprès de l'ensemble des services municipaux avec le soutien du Maire adjoint délégué à la maîtrise de l'énergie. Les trois missions spécifiques qui lui sont confiées requièrent des liens quasi permanents avec les autres services de la ville. 1 - La conception des nouveaux bâtiments : Le service énergie intervient à plusieurs titres dans les projets de conception de bâtiments (à la fois sur le bâti et sur les équipements énergétiques). Il agit en qualité de maître d'œuvre auprès des autres services en rédigeant les cahiers des charges "chauffage" pour l'ensemble des projets répertoriés : le cahier des charges des clauses techniques particulières (CCTP) et les devis quantitatifs estimatifs (DQE). Il élabore une "fiche des performances énergétiques" qui est insérée dans les concours d'architecture. Il peut arriver que sur des gros projets, tel que la construction de la bibliothèque municipale centrale, ce soit un bureau d'études extérieur qui assure la rédaction du cahier des charges. Cependant, ce travail est contrôlé par le bureau d'étude du service énergie. 2 - La conduite – le pilotage des chaufferies : Ce travail quotidien nécessite des contacts avec l'ensemble des services municipaux... 32 ADEME/Energie-Cités L’intégration de l’énergie dans les politiques sectorielles janvier 2003 3 - La gestion des dépenses d'énergie : Le service énergie a progressivement développé des outils et un savoir-faire qui lui permettent d'avoir une bonne connaissance de son patrimoine (surfaces et volumes chauffés et éclairés), de ses équipements (nombre de chaufferie, puissance installée, âge…) et des dépenses d'énergie totales sur plusieurs années pour différents postes (chauffage, électricité des bâtiments, éclairage public…). Les 590 points de livraison sont gérés par le service énergie. Cela représente près de 2 400 factures par an à exploiter. Le service énergie construit des tableaux de bord afin de mesurer et de comparer les performances énergétiques des équipements dont il a la charge. Il s'agit : d'auto-comparaisons : le suivi des dépenses énergétiques d'un équipement d'un mois sur l'autre et d'une année sur l'autre. d'un état des lieux annuel qui tient compte de l'évolution du patrimoine (accroissement ou diminution), de l'indice des prix, du climat de comparaisons ouvertes : comparer ses performances énergétiques avec celles d'autres villes à l'aide de ratios spécifiques Tout ce travail de mesure et d'analyse (monitoring) est réalisé à l'aide de logiciels de gestion de l'énergie (Territoria en particulier). La transversalité au quotidien : moyens et résultats La quête de l'information Le service énergie se doit d'être associé le plus en amont possible à tout projet de conception de nouveaux bâtiments. L'objectif étant de sensibiliser l'ensemble des acteurs du projet - programmateurs, architectes, bureaux d'études - à l'importance du choix de l'énergie comme élément intrinsèque du coût d'investissement et du coût d'exploitation du projet : les amener à raisonner en coût global. Pour ce faire, le service énergie est consulté par les autres services municipaux concernés au premier chef. A Montpellier, le service énergie anticipe parfois cette consultation en faisant une véritable veille des projets grâce à l'examen du budget primitif et du budget supplémentaire. Cette anticipation donne les moyens au service énergie d'être à la fois plus réactif et plus pertinent dans sa réponse. Le circuit d'information A la ville de Montpellier, l'échange d'information entre le service énergie (DEMT) et les autres services municipaux fait souvent l'objet d'une communication informelle. Ce caractère informel s'explique par les habitudes de travail et la confiance qui s'est instaurée depuis plus de 15 ans entre le service énergie et les autres services municipaux. Cependant, la communication formalisée existe en particulier grâce à la diffusion de notes de service et à la conduite de réunions thématiques. Les notes de service Chaque année, tous les directeurs, les chefs de services et les responsables d'établissements communaux reçoivent deux notes de service signées par le directeur général des services. La première intitulée "Bâtiments basse énergie : éléments de programme pour un confort énergétique optimal dans les bâtiments communaux" est également envoyée à tous les interlocuteurs externes appartenant au monde de la construction qui interviennent sur un projet communal de construction ou de réhabilitation. Cette note rappelle les enjeux en matière d'énergie, notamment la recherche de l'optimisation du dimensionnement des équipements et le choix des matériels au moment de la conception. L'autre note est diffusée exclusivement aux directeurs, chefs de services et responsables d'établissements communaux. Elle est conçue en deux volets : un texte qui mentionne des éléments pratiques tels le numéro de l'équipe d'intervention en cas de constat d'anomalie sur les équipements, les dispositions réglementaires (températures maximales, la formulation de demandes écrites pour chauffer des bâtiments scolaires hors des périodes normales…) un graphique représentant les dépenses d'énergie de l'année en cours par type d'énergie. Ces deux notes ont le mérite d'être concises et claires. Elles sont diffusées par le plus haut degré de la hiérarchie (le directeur général des services), ce qui renforce leur légitimité et leur portée. Cette pratique qui existe depuis 1995 est bien perçue par les destinataires, qui sont devenus au fil des années demandeurs d'information. 33 ADEME/Energie-Cités L’intégration de l’énergie dans les politiques sectorielles janvier 2003 Bilans commentés par direction Chaque début d'année, le responsable du service énergie fait parvenir à l'ensemble des directeurs et des chefs de services de la commune un tableau récapitulatif personnalisé des dépenses d'énergie pour les bâtiments dont ils ont la charge. Un graphique donne les dépenses d'énergie mesurées depuis 1987, avec indication de la mise en service de nouveaux bâtiments. Coordination Une fois par an, toutes les directions de la mairie sont réunies pour faire le point sur les projets bâtiments et travaux de rénovation de l'année n+1. Cette réunion permet de coordonner les interventions sur un même site de plusieurs équipes appartenant à des services différents. Rapport d'activités Chaque année un bilan détaillé des activités du service énergie est publié. Réalisé à l'initiative du service énergie, ce document a une double finalité : rendre compte en interne des actions menées l'année passée et informer les autres collectivités locales avec lesquelles la ville de Montpellier a tissé un réseau d'échange d'expériences et de savoir-faire. Ce rapport contient une présentation : des orientations de la politique énergétique de la ville, des données statistiques commentées sur les consommations en dynamique (sur plusieurs années), des actions de communication du service (notes de service, articles de presse et reportages TV). Le tableau de bord "énergie" de la ville donne ces consommations en dynamique sur la période 1978-2001. Travail en réseau La ville de Montpellier est membre actif du groupe des Ingénieurs des Villes de France, IVF, depuis sa création en 1985. Elle est aussi membre de réseaux de villes thématiques : AMORCE (sur le thème "déchets") et Energie-Cités (sur le thème "énergie et villes en Europe"). Ce travail de réseau facilite les échanges de bonnes pratiques. Une rubrique sur le site Internet Le grand public est informé et sensibilisé à la maîtrise de l'énergie par le biais de la rubrique "ville durable" du site Internet de la ville : www.ville-montpellier.fr. Le thème énergie y est décliné en 6 rubriques qui présentent les actions du service énergie et donnent des conseils pratiques sur la manière d'économiser l'énergie au quotidien. Au final, un jeu permet de tester ses connaissances sous forme de questions / réponses. Les rubriques sont les suivantes : Une politique active d'économie d'énergie Le réseau de chaleur et de froid Le partenariat entre la vi lle de Montpellier et EDF-GDF Un plan pour les véhicules de service public Economisez c'est possible Ayez le comportement juste EVALUATION ET PERSPECTIVES La ville de Montpellier affiche un leitmotiv constant en matière d'efficacité énergétique depuis la ifn des années 70. Ce leitmotiv transparaît dans l'organigramme actuel des services municipaux. Il place le directeur Energie dans une position stratégique pour coordonner et légitimer sa mission transversale auprès des autres services municipaux. Le circuit d'information s'en trouve simplifié car c'est le service énergie qui centralise l'information et organise sa diffusion. Les liaisons transversales sont la base de l'action du service énergie, dont le fil conducteur peut se résumer en trois maîtres mots : s'informer, informer, et anticiper. 34 ADEME/Energie-Cités L’intégration de l’énergie dans les politiques sectorielles POUR ALLER PLUS LOIN Ville de Montpellier Michel IRIGOIN Direction Energie Moyens Techniques 1, place Francis-Ponge 34064 MONTPELLIER cedex 2 e-mail : [email protected] Tel : 04 67 34 70 02 Fax : 04 67 34 59 09 Ville de Montpellier Isabelle LE VANNIER Service Energie 1, place Francis-Ponge 34064 MONTPELLIER cedex 2 [email protected] Tel : 04 67 34 73 47 Fax : 04 67 34 59 09 Cette fiche de cas a été réalisée par Energie-Cités en collaboration avec le service énergie de la ville de Montpellier et le soutien technique et financier de l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie (ADEME). 35 janvier 2003 ORGANIGRAMME des SERVICES Georges FRECHE Député Maire Ville de Montpellier M Françoise DELCAMP Directrice de Cabinet 7249 Claude COUGNENC Directeur Général des Services 7161 M. SALLES Direction Sûreté du domaine public Mme BIBI Direction Administration Générale M. MERCIER Direction Réglementation Publique M. IRLES Police Municipale Gardes Squares M. THELOU Secrétariat du Conseil Municipal Mme PORTEILLA Affaires Commerciales M. AMAUDRIC Médiation Urbaine 7175 Documentation Générale Mme GUYARD Elections Mme FARRUGIA Standard M. ASSAF Chef de Cabinet 7282 M. ZANCHIELLO Direction des Relations Internation ales Mme PARGUEL Aff Civ. Milit.Funérair. Mme BRAYE Courrier M. PERRET Centre Superviseur Urbain Mme COUTAUD Directrice Adjointe de Cabinet 7458 Mme DE ZEEUW Direction de la Communication Mme SALLES CALVAYRAC Etat-Civil M. ASSAF Direction des Relations Publiques Secrétariat des Élus Mme LLORET Iliers Enquêteurs M. TRILLES Webmestre Mme VERON S. Com.Hygiène Santé 7025 François BOE Directeur Général Adjoint des Services 7160 Frédéric G. NIEDZIELSKI Directeur Général Adjoint des Services 7167 Daniel ROBEQUAIN Directeur Général Services Techniques 7138 Didier CHARTIER Directeur Général Adjoint des Services Techniques Urbanisme et Aménagement M. RALAIVAO Réceptions Protocole M. LASSUS Domaines de Grammont Méric Pompignane Bonnier Mosson Laurent BOURLET Directeur Général Adjoint des Services Techniques Travaux Exploitation M. BEGUELIN Gestion Technique Budg étaire M. LAPORTE M. CAMUZAT Direction Direction Maisons pour Tous Conseil en 04 67 13 21 51 Gestion Mme CLEMENTE Direction des Services Financiers M. SOUTHON Direction Informatique Graphique Direction des Affaires Culturelles M. JEAN 7375 D°Enseignement Mme VEDEL Enfance-Sport Direction Mme Bochkovitch Aff. Juridiques Directeur Adjoint 7330 Contentieux M. PONS DE VINCENT Direction Res.Humaines Mme GANDREAU Gestion Financière 7139 Mme CASTAN M. GUDIN DE Relations VALLERIN Utilisateurs Bibliothèques Médiathèques Mme CHOMET Relations Sociales M. VALETTE Gestion Budgétaire 7113 M. AUDIER Et. Concept° Informatiques M. COURBET Gestion Ressources Humaines M. GIRARDI Centrale Achats M. JALBAU Production Graphique Informatique M. HILAIRE Musées 4262 M. LABOYE Galerie Photo Mme FACQ Enseignement Mme GAIDOZ Enfance Mme DEXPERT Affaires Administr. Marchés M.BIBET Direction Urbanisme Opérationnel M. FAIDHERBE Direction Patrimoine Sécu - Archit. M. MARTIN D°Génie Urbain M. CROZE 7190 Direction M. GAY Paysage Directeur Adjoint Nature M.IRIGOIN Direction Energie Moy.Techniq Mme MICALEFF Contentieux 7191 M. RODRIGUEZ Domanialité Publique M. MARTINEZ Patrimoine Sécurité M. FAVIER Bureau d’Etudes M. HOVETTE Parc Zoologique Mme LE VANNIER Energie M. DI GRAZIA Assistance Juridique M. BOULARAN Droits des Sols M. LAUGIER Architecture 7381 M. DEVAU Espace Urbain Propreté M. HUGUES Espaces Verts M. ALABERT Télécom 7033 Mme BERTRAND Assurances 7192 Mme FAYE Foncier Opérationnel M. AILLERET Direction Aménagement Programmation 7376 Mme MAHOT M. GUITTET Sports Mme MARCHAL GARRIDO Recrutement Stages M. DE PERETTI Archives Municipales M. ANGLES Restaurants Scolaires M. TOUZET Service Jeun esse M. BRETEL MLI Planétarium 36 M. MALACAN Régul-Trafic Eclair-Public Mme AMAT Informations Géographiques M. ANTONIO Eau Assainissement M. DURAND Parc Auto M. DOMECQ Voirie ADEME/Energie-Cités L’intégration de l’énergie dans les politiques sectorielles janvier 2003 Rennes (FR) L’intégration de l’énergie dans les politiques sectorielles En 1997, la Ville de Rennes a mis en place une cellule spécifique nommée Mission environnement lors de l'élaboration de la Charte pour l'environnement. Depuis novembre 2001,et parmi ses autres fonctions, la Mission environnement a celle d'appréhender de façon globale la question de l'énergie sur l'ensemble du territoire communal et de sensibiliser la population et le personnel communal à ces questions. C'est un exemple fort d'ancrage de la transversalité dans l'action locale. ASPECTS GENERAUX Capitale de la Bretagne, Rennes compte 212 000 ème habitants et se classe ainsi au 10 rang des villes françaises - 365 000 personnes vivent dans l'agglomération. Ses belles places, ses quartiers pittoresques, ses hôtels à pans de bois, ses rues piétonnes, son dynamisme en font une cité particulièrement agréable à vivre. Ville d'art et d'histoire, Rennes est également réputée pour son Université qui accueille près de 60 000 étudiants. CONTEXTE La Ville de Rennes s’est engagée depuis de nombreuses années dans une politique de maîtrise de l’énergie à multiples facettes. Cette politique concerne à la fois la gestion de son propre patrimoine, la production d’énergie, l’aménagement de son territoire et la sensibilisation des acteurs locaux à cette problématique. Dès 1973, des réalisations innovantes ont vu le jour à Rennes. Citons par exemple la construction d'une usine d'incinération avec récupération de chaleur pour le chauffage urbain (l'une des premières réalisations en France) ou l'installation d'équipements de programmation des chaufferies. En 1981, le Directeur des Services Techniques de la ville a été chargé par le Maire, à l'époque Ministre de l'Energie, d'organiser et de piloter 11 groupes de travail énergie dans le cadre d'un programme baptisé " l'énergie et la ville". L'objectif de ces groupes de travail était de proposer, sur la base d'un état des lieux exhaustif des questions d'énergie sur le territoire communal, des solutions concrètes devant conduire à une utilisation plus rationnelle de l'énergie dans les différents secteurs de l'activité municipale. Les problèmes techniques, financiers, juridiques et organisationnels ont été analysés et les propositions d'amélioration (plan d'actions pluriannuelles) ont été formulées et soumises aux élus. Chaque groupe était piloté par un ingénieur de la ville. Ces travaux furent synthétisés dans un ouvrage 240 pages. Les 11 groupes ont traité des thèmes suivants : urbanisme et aménagement ; assainissement et eau ; chauffage urbain – ordures ménagères ; abattoirs et entrepôts frigorifiques ; serres ; parcs et ateliers ; transports ; architecture et bâtiments ; l'énergie dans le district ; sensibilisation des écoles ; habitat neuf et existant - permis de construire. Plus tard, en 1995, Rennes a signé une charte Cité-Vie avec l’ADEME dont l’ambition était de positionner la protection de l’environnement et la maîtrise de l’énergie au sein de la stratégie municipale de 37 ADEME/Energie-Cités L’intégration de l’énergie dans les politiques sectorielles janvier 2003 développement économique et social. Puis récemment, Rennes a créé avec le soutien de la Commission européenne et de l'ADEME, une agence locale de maîtrise de l’énergie, le Conseil Local à L'Energie, Clé dont l’objectif est de sensibiliser un grand nombre d’acteurs locaux à la problématique énergie/environnement : les collectivités locales, le grand public et les PME PMI. EXPERIENCE La Mission environnement La Mission environnement de la Ville de Rennes a été créée en 1997 afin d'aider à élaboration de la Charte pour l'Environnement de la Ville et mettre en place le suivi des actions qui en découlent. Le plan d'action de la Charte se décline en 16 projets, comportant chacun plusieurs actions, répartis en quatre thèmes généraux (eau, déchets, bruit et cadre de vie) et deux thèmes transversaux (participation des habitants et éducation à l'environnement). La Mission environnement a intégré l'énergie à part entière dans ses activités en novembre 2001, date à laquelle a été ouvert un poste de conseiller technique en environnement. Les questions d'énergie et d'environnement font l'objet d'un portage politique fort à Rennes où l'on peut noter la présence d'une adjointe au Maire, en charge de l'écologie urbaine et d'un conseiller municipal, chargé de l'énergie et de l'éclairage public Organigramme Le thème "énergie" est présent à plusieurs niveaux dans l'organigramme de la ville de Rennes. En effet, sous la Direction Générale des Services Techniques (DGST), on trouve : la Direction des bâtiments communaux, dont dépend le service bâtiment et le parc-auto, la Direction des infrastructures, dont dépend le service éclairage public et signalisation lumineuse, les services à caractère industriel et commercial, qui traitent des contrats de concession : eau, chauffage urbain et EDF/GDF. La DGST est quant à elle placée sous l'autorité hiérarchique directe du directeur général des services, celui que l'on appelle parfois le "deuxième homme de la ville". La Mission environnement est composée de quatre personnes : le directeur, chargé de mission, une conseillère technique en environnement, une médiatrice environnement, une secrétaire. Activités Les activités de la Mission environnement se déclinent en 7 volets : 1. Rôle d'information, de conseil ou d'expertise auprès des services de la ville ou des élus sur les dossiers "environnement" 2. Coordination des actions sur des dossiers transversaux – animation de réunions 3 3. Mise à jour du tableau de bord RESPECT pour l'environnement La mission environnement collecte l'information auprès des différents services. Ce tableau de bord comporte un volet "énergie". 4. Charte pour l'environnement : coordination et suivi des actions, gestion du budget et des demandes de subvention, information et communication. 5. Energie : coordination et suivi des projets, information. 6. Préparation, animation et gestion des groupes de suivi "écologie urbaine" et "énergie". 7. Maîtrise d'œuvre de quelques dossiers (exemples : mise en place de la collecte des papiers dans les services, conduite d'une étude sur le thème des sols pollués) 3 RESPECT, Réseau d'Echanges et de Soutien aux Politiques Environnementales des Collectivités Territoriales, propose un tableau de bord qui comporte 73 indicateurs environnementaux pour aider la décision 38 ADEME/Energie-Cités L’intégration de l’énergie dans les politiques sectorielles janvier 2003 La transversalité "énergie"au quotidien L'une des fonctions premières de la Mission environnement consiste, pour la partie "énergie", à centraliser les informations et les interrogations soulevées de la part des services municipaux, de présenter les sollicitations et demandes émises par les organismes externes (associations…) et de mettre en œuvre les moyens nécessaires pour apporter une réponse éclairée (réunions, documentation…). Les GSE, groupes de suivi "énergie" L'élu en charge de l'énergie a souhaité que soient remis en place des groupes de suivi "énergie" en juin 2001. Il s'agit de groupes de travail qui prennent la forme d'une réunion tous les mois et demi, soit huit en moyenne par an. Ces groupes mobilisent une dizaine de personnes. L'ordre du jour est établi par la Mission environnement après consultation auprès de l'ensemble des services de la Ville. Un lieu d'information En fonction des sujets abordés, ces réunions peuvent être ouvertes à des personnes extérieures aux services municipaux. C'est l'occasion par exemple de discuter de l'application des nouvelles réglementations du secteur du bâtiment au patrimoine bâti de la ville. La Mission Environnement a ainsi convié le Comité National pour le Développement du Bois (CNDB) et l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie (ADEME) à venir présenter le Plan environnement bois construction. L'information peut aussi être de nature inter-services. C'est le cas par exemple, lorsque le service Bâtiment Communaux expose le bilan de la télégestion aux autres responsables de services. Dans ces groupes de travail, la Mission environnement rend également compte aux participants des sollicitations extérieures sur le thème énergie dont fait l'objet la Ville de Rennes. Les participants du GSE statuent sur la faisabilité de la démarche. Ce fût le cas lorsque Energie-Cités a souhaité intégrer la Ville de Rennes dans un projet européen d'affichage des consommations et des émissions de CO2 dans les bâtiments publics. Un lieu d'échange sur les projets de la ville On y traite à la fois de la conception et de la réalisation de divers projets qui nécessitent une expertise en matière d'énergie. C'est par exemple l'occasion de résoudre un problème technique qui se pose dans en projet entré en phase de réalisation ou de proposer une réponse argumentée à une demande de dérogation au cahier des charges de la part d'un promoteur immobilier. La Mission environnement élabore le compte-rendu de chaque réunion du groupe de suivi énergie et le diffuse auprès des services intéressés. Sensibilisation du grand public Depuis 2001, la Ville de Rennes organise la semaine de l'énergie en collaboration avec deux associations : l'Agence locale de l'énergie (Clé) et le Centre d'information sur l'énergie et l'environnement (CIELE). La deuxième édition a eu lieu du 2 au 6 octobre 2002. Sur la place de la mairie, des expositions (dont une itinérante sur les énergies renouvelables) et des animations sont organisées pour sensibiliser les habitants à la maîtrise de l'énergie et leur faire connaître les diverses applications des énergies renouvelables et les enjeux environnementaux qui leur sont associés. En parallèle, se tiendront une conférence grand public et une journée technique plus particulièrement dédiée aux élus et techniciens des communes de la Communauté d'agglomération. La Ville de Rennes organise d'autres actions de sensibilisation à la maîtrise de l'énergie dont une en particulier auprès des personnels communaux au sein des groupes scolaires. Cette opération pilote concernera, dans un premier temps, deux écoles de la ville. Le travail en réseau La Ville de Rennes est membre actif du groupe énergie de l’association des Ingénieurs territoriauxde France, AITF, depuis sa création en 1985. Elle est aussi membre de réseaux de villes thématiques : AMORCE (sur le thème "déchets"), Energie-Cités (sur le thème "énergie et villes en Europe"), RESPECT (référentiel d'évaluation et de suivi des politiques environnementales des collectivités territoriales). Ce travail de réseau facilite beaucoup les échanges de bonnes pratiques avec d'autres villes françaises et européennes sur le thème de l'énergie. La Ville de Rennes participe activement aux manifestations 39 ADEME/Energie-Cités L’intégration de l’énergie dans les politiques sectorielles janvier 2003 nationales (Assises de l'énergie) et internationales (séminaires annuels d'Energie-Cités) en apportant une contribution technique sur le sujet traité. EVALUATION ET PERSPECTIVES La Ville de Rennes a fait très tôt le choix d'instaurer une politique cohérente et structurée en matière d'énergie et d'environnement. Ce thème est par essence "transversal" car il touche aux activités de plusieurs services et en ce sens il est difficile de l'appréhender d'une manière globale. C'est précisément ce que fait la Mission environnement en apportant un regard nouveau et complémentaire aux réflexions isolées que l'on peut conduire quand on maîtrise un seul segment de la chaîne. Les Groupes de Suivi "Energie" sont la traduction de ce regard "transversal" au quotidien dans les projets. POUR ALLER PLUS LOIN Ville de Rennes Bénédicte BARBOT Hôtel de ville Direction Générale des Services Techniques Mission environnement - BP 3126 35031 RENNES CEDEX Tel : 02 99 28 57 80 Fax : 02 99 28 40 60 E-mail : [email protected] site Internet : www.ville-rennes.fr Cette fiche de cas a été réalisée par Energie-Cités en collaboration avec la Mission environnement de la ville de Rennes et le soutien financier de l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie (ADEME) 40 ADEME/Energie-Cités L’intégration de l’énergie dans les politiques sectorielles janvier 2003 Stuttgart (DE) L’intégration de l’énergie dans les politiques sectorielles En raison de leur budget serré, de nombreuses collectivités locales n’ont pas effectué, en temps utile, les investissements qui auraient été nécessaires pour économiser l’énergie. Par le passé, les services municipaux n’ont souvent pas été en mesure de mettre en œuvre ce type de mesures. Dans ce contexte, la Ville de Stuttgart a développé un nouveau système de financement appelé « Intracting » qui reprend l’idée centrale du « Contracting » (tiers financement) tout en opérant exclusivement avec des fonds budgétaires municipaux. Cette approche appliquée à Stuttgart dès 1995 connaît un succès grandissant. ASPECTS GENERAUX La capitale du Land de Baden-Württemberg créé en 1952 dans le sud-ouest de l’Allemagne, est située dans la cuvette du Nesenbach, vers la vallée du Neckar. Stuttgart compte près de 600 000 habitants au cœur de l’une des régions allemandes les plus industrialisées. Citons par exemple la présence des constructeurs automobiles Mercedes -Benz et Porsche. La ville de Stuttgart offre à elle seule 440 000 emplois, sur un total régional de 1,3 million d'emplois. Après Budapest, la ville de Stuttgart est la métropole la plus riche en eaux minérales d’Europe. Des monuments ont été érigés à la mémoire de ses enfants célèbres tels que le philosophe G.W.F. Hegel et l’inventeur du moteur Gottlieb Daimler. Stuttgart abrite également deux universités, plusieurs Instituts universitaires de technologie (Fachhochschulen) ainsi que le Stuttgart Institute of Management and Technology (SIMT). CONTEXTE La Ville de Stuttgart s’est investie dès 1976 dans la gestion de l’énergie et a élaboré des projets concrets visant à promouvoir l’utilisation rationnelle de l’énergie. La crise de l’énergie a été à l’origine de la création d’une structure chargée de la gestion de l’énergie à l’échelle communale. Depuis 1988, cette structure est intégrée au Service de protection de l’environnement. L’évaluation et le suivi de la consommation énergétique dans le patrimoine communal constituent l’instrument clé de la gestion de l’énergie. Les ratios de consommation d’électricité, de chaleur et d’eau sont calculés une fois par an pour les 2000 immeubles municipaux. Un autre logiciel, le système de contrôle énergétique de Stuttgart, sert à la surveillance constante de la consommation d’énergie liée au chauffage de 158 bâtiments communaux et de la consommation d’électricité d'environ 150 bâtiments communaux. Grâce au soutien financier de l’Union Européenne (programme SAVE - agences locales de l’énergie), le Centre de conseil en matière d’énergie de Stuttgart (EBZ) a été fondé en 1999 sous forme d’association à but non lucratif. Ce centre sert de point d’information pour les propriétaires d’immeubles, les locataires, les artisans, les architectes et les bureaux d’ingénieurs pour toute question relative à la réhabilitation de 41 ADEME/Energie-Cités L’intégration de l’énergie dans les politiques sectorielles janvier 2003 logements existants. Un programme municipal d’encouragement constitue une incitation financière supplémentaire pour les habitants désireux de moderniser leurs logements. De plus, la politique menée à Stuttgart mise depuis de nombreuses années déjà sur la promotion de concepts de circulation urbaine préservant l’environnement. Personne n’est obligé de prendre sa voiture à Stuttgart : les trams et les bus sont ponctuels, rapides et confortables. Un point de conseil spécifiquement consacré à la mobilité est là pour conseiller les habitants sur ces modes de transport ainsi que sur le partage de véhicules (car-sharing). EXPERIENCE La gestion municipale de l’énergie Le Département pour la gestion de l’énergie englobe à l’heure actuelle trois domaines d’action, compte 12 collaborateurs au total, dont 5 techniciens et 6 ingénieurs. Ce département est responsable de l’utilisation rationnelle de l’énergie dans les 2 000 immeubles et installations du patrimoine communal. Il s’agit de jardins d’enfants, d’écoles et de bâtiments administratifs ainsi que de piscines couvertes ou en plein air, d’hôpitaux et de stations d’épuration. Chaque employé municipal du Département de l’énergie s’occupe de 20 à 65 immeubles ou installations en fonction de leur taille et de leur complexité. De nombreuses visites sur place permettent aux collaborateurs de bien connaître les bâtiments et de faire fréquemment des propositions d’amélioration technique. En 2000, la facture énergétique de la Ville (électricité, chauffage et eau) s’élevait à 35 millions d’euros. Problématique Les limites budgétaires de bon nombre de collectivités les ont empêchées depuis de nombreuses années de faire les investissements nécessaires en faveur d’économies d’énergie. Par le passé, les services techniques n’étaient fréquemment pas en mesure de mettre en œuvre les propositions faites en matière d’optimisation énergétique. Ils accordaient plutôt la priorité à la satisfaction des usagers, à l’attractivité de leur service ou aux questions d’image. C’est pourquoi seules des mesures de petite envergure ont été prises dans le cadre des travaux réguliers de maintenance des immeubles. Les mesures qui nécessitaient des prévisions budgétaires ont très souvent été réalisées avec plusieurs années de retard, voire pas du tout. A cela vient s’ajouter que le service technique concerné ne tirait aucun avantage de ses propres économies d’énergie. Les fonds budgétaires affectés à la consommation d’énergie qui n’avaient pas été épuisés ne pouvaient pas être utilisés à d’autres fins. Pour les projets de plus grande envergure, le dilemme résidait souvent dans l’obligation de recourir à des fonds du budget du patrimoine municipal, tout en sachant que ces mesures contribuaient à long terme à alléger le budget du fonctionnement administratif grâce à la réduction des coûts énergétiques qu’elles entraînaient. Il fallait donc élaborer un système de financement permettant de mettre en œuvre des projets économiquement rentables à brève échéance et susceptibles d’engendrer des économies d’énergie. Le "Contracting interne" au sein de la municipalité Le Département pour la gestion de l’énergie et l’Administration des finances communales ont conjointement introduit en 1995 le modèle du "Contracting interne de la municipalité (Intracting)". Ce système de financement reprend l’idée centrale du Contracting tout en opérant exclusivement avec des fonds budgétaires municipaux. Le Service de protection de l’environnement finance ses investissements en faisant appel à ses propres titres budgétaires, dans lesquels entrent plus tard les frais énergétiques économisés. D’où la possibilité de créer un tel titre pour une période limitée. Au fil du temps, ce titre budgétaire augmente grâce aux économies accumulées, et des fonds supplémentaires peuvent ainsi être dégagés après une phase initiale de démarrage afin de financer d’autres mesures d’« Intracting ». Le Service de protection de l’environnement octroie ainsi un crédit à taux zéro, lié à une affectation spécifique, au Service technique. Aucune majoration pour risques et bénéfices ou pour le rendement des capitaux investis n’est calculée. 42 ADEME/Energie-Cités L’intégration de l’énergie dans les politiques sectorielles janvier 2003 Un procédé basé sur l’« Intracting » modifie également les compétences et les responsabilités. Dans le cadre du « Contracting », on attend du « contractor » externe des propositions innovantes visant à réduire la consommation et donc la facture énergétique. Dans le cadre de l’« Intracting », ceci relève de la compétence des services municipaux. Les frais d’investissement réels sont transparents au sein de la municipalité. Il est ainsi également possible de procéder à des financements partiels, par exemple à des isolations de façades ou à l’échange d’une chaudière. Le Département pour la gestion de l’énergie fait fonction de « contractor » vis-à-vis de l’administration bénéficiaire et il assume la responsabilité des analyses, des prévisions et du suivi. Il est à noter que le Département pour la gestion de l’énergie n’assure que la prestation d’ingénieur pour la planification. L’exécution des travaux continue de faire l’objet d’un appel d’offre lancé par le Service du bâtiment et de l’architecture (Hochbauamt) auprès des entreprises compétentes. Ce type de financement met en relief la responsabilité de chaque service technique. Le Département pour la gestion de l’énergie est responsable des mesures correspondantes. Il est indispensable de procéder à une analyse minutieuse des économies d’énergie potentielles et à une étude de rentabilité sur la base des coûts établis par le Service du bâtiment et de l’architecture afin de réaliser effectivement les économies d’énergie prévues. Ceci montre clairement qu’un tel système de financement n’est susceptible de fonctionner qu’à la condition que la municipalité bénéficie du savoir faire nécessaire, indépendamment des services techniques. Déroulement d’un projet du type « Intracting » Le Département pour la gestion de l’énergie, un service technique ou le Service du bâtiment et de l’architecture soumet une proposition. Le Département pour la gestion de l’énergie calcule les économies potentielles que permettrait de réaliser la mise en œuvre de la mesure proposée et fait une estimation de sa rentabilité sur la base d'un calcul approximatif réalisé par le Service du bâtiment et de l’architecture. Si la période d’amortissement s’avère intéressante, le Service du bâtiment et de l’architecture approfondit et valide ce calcul. L’étape suivante consiste à faire une étude de rentabilité plus détaillée. Si celle-ci confirme une bonne rentabilité, le service technique et le Service pour la protection de l’environnement concluent un accord. Cet accord sert à identifier la mesure à prendre, à détailler les coûts ainsi qu’à calculer le potentiel d’économies d’énergie. Dans le cadre de cet accord, les parties contractantes déterminent également si le financement sera exclusivement assuré par les fonds budgétaires du Service de protection de l’environnement ou s’il faudra recourir au financement partiel. Ce dernier s’impose toujours lorsque qu’il s’agit de remplacer des installations existantes. Lors du remplacement d’une chaudière ou d’une installation d’éclairage, il s’agit principalement d’une mesure d’entretien des bâtiments, et en deuxième lieu seulement d’une démarche permettant d’économiser de l’énergie. Le graphique suivant schématise le déroulement du financement : Service de protection de l‘environnement Etude de rentabilité Proposition d’économie d’énergie Service technique Accord sur le financement Budget pour les mesures d’économies d’énergie Budget du service respectif Réduction des coûts énergétiques Mesure d’économie d‘énergie Financement Amortissement grâce aux coûts énergétiques économisés Schéma : modèle de financement de la Ville de Stuttgart (source : Ville de Stuttgart) 43 ADEME/Energie-Cités L’intégration de l’énergie dans les politiques sectorielles janvier 2003 Les contractants du Service de protection de l’environnement dans le cadre de l’ « Intracting » sont les services municipaux ainsi que les régies municipales qui gèrent leurs propres bâtiments. Jusqu’à présent, les contractants étaient le Service de l’administration scolaire, le Service de la culture, le Service des travaux publics (éclairage public), le Service du secrétaire général, le Service des sports, la régie pour les stations balnéaires et thermales, les hôpitaux et la régie municipale en charge des maisons de retraite. Le Service du bâtiment et de l’architecture n’est pas une partie contractante, mais en charge de la mise en œuvre des projets respectifs. Comme pour tout projet de construction ou de réhabilitation, le Service du bâtiment et de l’architecture est mandaté par le service gérant le bâtiment en question. Quant au contenu du projet, il fait l’objet d’une concertation avec le Département pour la gestion de l’énergie. La preuve des économies d’énergie réalisées grâce à l’investissement est faite par l'analyse des compteurs, à condition que la rapport d'investissement s'avère intéressant. Dans les autres cas, on procède à un calcul pour prouver les économies potentielles. Pour ce type de mesures, le montant du retour sur capitaux investis est déjà fixé dans l’accord. D’éventuels modes de fonctionnement spécifiques sont également définis dans cet accord. Il est possible de limiter le retour sur capitaux investis à 80 % des économies réalisées sur les coûts énergétiques afin d’offrir une incitation supplémentaire au Service technique. Au cours de la première année suivant la mise en œuvre de la mesure, le Service technique peut déjà bénéficier d’un allègement financier, la durée de l’accord étant rallongée en conséquence. Le calcul de rentabilité est joint en annexe dudit accord. Le retour sur capitaux investis commence la première année suivant la réalisation de la mesure. Il prend fin une fois que les capitaux investis sans versement d’intérêts ont été remboursés. Ces mêmes fonds de remboursement permettent de financer par la suite de nouveaux projets. EVALUATION ET PERSPECTIVES Le modèle d’"Intracting" instauré par la Ville de Stuttgart est entre-temps devenu un modèle pour un grand nombre de collectivités en Allemagne (principalement dans le Land de Nordrhein-Westfalen) ainsi qu’en Autriche. Entre 1995 et 2001, ce sont au total 32 millions d’euros qui ont été investis dans le cadre de 158 projets individuels. Au cours des deux premières années, les accords de financement ont été exclusivement conclus avec des services municipaux. A partir de 1997, l’Administration des finances communales a trouvé un moyen pour que le Service de protection de l’environnement puisse également financer des projets rentables auprès des régies municipales. Au cours des 5 premières années, le Service de protection de l’environnement a ainsi disposé d'environ 2.3 millions d’euros de fonds budgétaires. Le "financement de démarrage" s’est achevé en 2000. Depuis, les projets sont exclusivement financés à partir des économies réalisées, qui tombent dans le budget du Service de protection de l’environnement. Le temps de retour moyen sur les capitaux investis est actuellement de 4 ans et demi. Il augmentera sensiblement à moyen terme puisqu’il est envisagé de financer ou de co-financer de manière plus poussée des projets de construction ou d’assainissement. Quelques exemples caractéristiques de projets réalisés à ce jour : l’installation de variateurs de fréquence permettant la commande de moteurs en fonction de la demande, l’intégration de dispositifs de réglage modernes pour le chauffage, l’isolation des plafonds au dernier étage, l’intégration de raccordements réduisant la consommation d’eau pour la douche ou bien l’installation de centrales de cogénération. Le graphique suivant illustre l’évolution des coûts d’énergie économisés chaque année grâce aux projets du type "Intracting". Quelque 158 projets réalisés jusqu’à fin 2001 se soldent par une économie annuelle de coûts d’un montant de 0,7 million d’euros. La part du lion revient au chauffage et les économies d’électricité 44 ADEME/Energie-Cités L’intégration de l’énergie dans les politiques sectorielles janvier 2003 et d’eau représentent respectivement une part de 20 % environ des réductions. Les montants investis et économisés au niveau de la maîtrise de l’électricité sont en général faibles. Les projets permettent d’économiser chaque année 12 300 MWh de chaleur, 500 MWh d’électricité et 31 700 m³ d’eau. De plus, certains projets ont permis de réduire au total les puissances souscrites de 1,88 MW de chauffage urbain, 1,34 MW de gaz et 0,27 MW d’électricité. Economies (en euros) 700000 600000 500000 400000 300000 200000 100000 0 Eau Electricité Chaleur 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 Dans la situation actuelle, ce modèle de financement constitue un outil très intéressant pour promouvoir les actions d'économies d'énergie. Pour cela, il doit exister une structure compétente pour juger de la pertinence des éventuelles mesures à prendre. Par ailleurs, cette structure doit posséder une vue des potentiels d’économies d’énergie sur l'ensemble de l’administration municipale. Année POUR ALLER PLUS LOIN Landeshauptstadt Stuttgart Amt für Umweltschutz Dr. Volker Kienzlen Gaisburgstr. 4 DE-70182 STUTTGART Tel : +49 711 216 – 22 41 Fax : +49 711 216 – 24 13 Email : [email protected] Cette fiche de cas a été réalisée par Energie-Cités grâce à la collaboration des responsables de la Ville de Stuttgart et au soutien technique et financier de l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie (ADEME). 45